• Des anomalies des chromosomes X et Y.


        Vous savez sans doute que dans notre patrimoine génétique, nous avons deux chromosomes qui déterminent notre sexe : les chromosomes X et Y.
        On pense que ces chromosomes sont relativement stables et universels puisqu'ils déterminent notre sexe et nous transmettent notre hérédité. Mais il y a cependant des phénomènes curieux : la nature a parfois des caprices bizarres !!!

        Le syndrome de Turner est une anomalie rare des chromosomes sexuels qui affecte uniquement les femmes dans une proportion d’environ 1 / 2.500. Les femmes atteintes du syndrome de Turner n'ont qu'un seul chromosome X au lieu de deux (on parle de monosomie).
        On observe chez les enfants un manque d'hormone de croissance (d'où petite taille) et surtout, à la puberté un déficit hormonal qui ralentit ou supprime les évolutions sexuelles. La plupart de ces femmes restent stériles, malgré des traitements hormonaux.

        Certaines petites filles naissent avec un chromosome X supplémentaire : c’estle syndrome du tripelXou triploïdie) qui touche environ une femme sur 1.000 à 2.000.
       Ces femmes, qui ont tendance à être de grande taille, ont une puberté et une fécondité normales. On ne constate aucun handicap moteur ou mental ; certaines fillettes peuvent cependant présenter quelques difficultés d’apprentissage, notamment du langage.

         Le syndrome de Klinefelter (ou syndrome XXY) est une anomalie des chromosomes sexuels assez fréquente, affectant environ un garçon sur 900. Les hommes qui en sont atteints possèdent deux (parfois plus) chromosomes X, en plus de leur chromosome Y. Si on ignore encore la cause exacte de cette anomalie, les scientifiques pensent qu’un âge maternel avancé n’est pas à écarter parmi les facteurs possibles.
        Les hommes souffrant de ce symptôme sont plutôt grands, ont éventuellement, à la puberté, un développement insuffisant des testicules, de la musculature et de la pilosité, dus en général à une insuffisance de testostérone. Leurs seins peuvent éventuellement se développer à la puberté.

       A l'inverse certains garçons (environ 1/1000)naissent avec deux chromosomes Y et un chromosome X. (syndrome XYY)
       Ils sont généralement grands et ont des troubles du langage. Leur quotient intellectuel (QI) est souvent légèrement inférieur à celui des autres membres de la famille. Ils présentent souvent des troubles de l'apprentissage, un déficit de l'attention, de l'hyperactivitéet des troubles mineurs du comportemen.

        Une femme a deux chromosomes X (l’un transmis par le père l’autre par la mère), et un homme a un chromosome X, venant de sa mère, et un chromosome Y, venant de son père.
        Une anglaise, âgée de 28 ans, est née avec des chromosomes XY et donc elle est génétiquement un homme.
        Mais physiquement, comme on a pu le voir sur une des nombreuses photos publiées par la presse, il y a une dizaine d'années,elle est une femme et se sent telle.
        Un embryon doté de chromosomes XY doit normalement se développer en garçon sous l’effet des hormones mâles. Mais il est probable que l’embryon qui a donné naissance à cette jeune me était insensible à ces hormones androgènes, ne possédant pas les récepteurs adéquats et donc, il le foetus s’est développé en fille.
        Elle a donc été déclarée de sexe féminin et a été élevée comme telle.
        Toutefois, physiologiquement elle est stérile, n’ayant ni ovaires ni utérus, lesquels ne se sont pas développés, car chez l’enfant, ces organes ne sont pas matures mais se développent à  la puberté, et, étant XY, elle n’a pas eu de cycles hormonaux féminins. Mais son corps XY a produit de la testostérone, et celle ci, en se transformant en œstrogènes, sa poitrine s’est développée normalement.
        C’est seulement quand elle avait 19 ans que les médecins se sont aperçu de son anomalie physiologique et ils lui ont donné alors des œstrogènes, ce qui a provoqué le développement de l’utérus.
        Une fois mariée, elle a bénéficié d’un don d’ovocytes et d’une fécondation in vitro.
    Deux foœus en sont résultés, mais elle a dû accoucher par césarienne, les voies naturelles n’étant pas suffisamment grandes pour permettre aux enfants de naître normalement.
        La maman a donné naissance à deux jumelles qui sont tout à fait normales, mais le système de santé britannique a refusé de rembourser la FIV (plus de 14 000 €),  et celle ci a dû avoir lieu à Chypre pour que le couple puisse la payer.

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  • La méchante grippe.

         Le printemps arrive et heureusement les virus du Covid et de la grippe semblent s'endormir peu à peu. On a beaucoup parlé du COVID (moi aussi) et peu de la grippe. Alors je vais en dire quelques mots.

        Il existe trois grandes catégories de virus de grippe, de types ABC  la plus courante étant la grippe A.
        Le virus A est constitué de 8 segments d’ARN enfermé dans une capsule, hérissée de “spicules” qui sont des protéines, qui permettent au virus de pénétrer dans les cellule (comme pour le COVID);.

    http://lancien.cowblog.fr/images/ClimatEnergie/virusgrippeschema.jpg

        Les spicules sont de deux types l'hémagglutinine (protéine HA dont on connaît 19 sortes 1 à 19) et la neuraminidase (protéine NA dont on connaît 12 sortes N1 à N12.
        On appelle donc ces virus par les caractéristiques H numéro de l’hémagglutinine et N suivi par le numéro de la neuraminidase.
        La grippe « espagnole » de 1918/20 et la grippe « mexicaine » de 2008/09 étaient constituée de virus H1N1, (les plus courants), la grippe asiatique de 1957 était H2N2 et la grippe de HongKong de 1968 H3N2, tandis que la grippe aviaire est une H5N1. EN 2009 de nouveau un HINI.
        Le virus H1N1 a évolué sous une forme "pdm09", qui contient des gènes d'origine porcine, aviaire et humaine. Le virus B et spécifique à l'homme.
       L'hémagglutinine permet au virus de s’attacher à une cellule et de pénétrer à travers sa membrane, après que la neuraminidase ait fait des “trous chimiques” dans cette membrane. La neuraminidase diminue, en outre, la viscosité du mucus respiratoire et contribue ainsi à la diffusion du virus dans l’organisme.
       En outre virus, et notamment un A HxNy, peut “muter” c’est à dire que son ARN se transforme légèrement, mais notre immunité acquise reste partiellement valable, l’ARN n’ayant subi que des modifications mineures.
       Lorsque l’épidémie d’une année est en déclin, en mars, on examine quelles ont été les souches concernées et on décide alors quel sera le vaccin de l’année suivante, en général un mélange de trois protection contre trois types, le plus souvent AH1N1, AH3N2 et B, d’’ADN voisins de ceux ayant sévi dans l’année. Le vaccin est alors fabriqué pour l’année suivante et distribué à partir d’octobre.

         Rappelons que la grippe est une infection respiratoire aiguë très contagieuse, souvent considérée comme une maladie bénigne, mais qui est pourtant responsable de nombreux décès, en particulier chez les jeunes enfants et personnes âgées et chez les personnes atteintes de certaines maladies respiratoires, cardiovasculaires, rénales ou encore de diabète.
         Chaque année, entre 2 à 6 millions de Français sont contaminés par les virus de la grippe et 10 000 en moyenne, en décèden
        En fait on ne meurt pas vraiment de la grippe, mais en général la grippe a diminué les défenses immunitaires et a favorisé l’invasion des voies respiratoires par des bactéries et c’est cette infection qui peut provoquer les décès.

        Cette année (fin 2022/2023), la grippe d’hiver a été méchante puisqu’elle a atteint plusieurs millions de personnes, et duré plus de 14 semaine.C'était surtout un H3N2. et beaucoup de B.
        La diffusion plus grande de la maladie tient en particulier à trois raisons :
            - le virus était plus « méchant » plus contagieux
            - le nombre de personnes vaccinées a baissé, surtout parmi les personnels qui soignent ou participent à l’éducation et la garderie des enfants.
            - la plupart des gens ont abandonné les gestes barrière et notamment le port du masque en ambiance à risque (hôpitaux, visites médicales, pharmacies, supermarchés, transports en commun.)

        Les soins consistent essentiellement en des antiviraux (Tamiflu), des antibiotiques pour le traitement des surinfections dues à des bactéries, et si nécessaire, une aide respiratoire non invasive, voir l'hospitalisation en réanimation. La lutte habituelle contre la fièvre et la déshydratation.
        Les gestes de prévention sont nécessaires et efficaces : se laver les mains régulièrement, éviter le contact avec des personnes malades, se couvrir la bouche quand on tousse ou éternue, éviter les lieux très fréquentés notamment avec un nourrisson, aérer régulièrement son logement, le port du masque et surtout, la meilleure action de prévention vraiment efficace est la vaccination.
        Quant aux risques liés à cette vaccination, ils sont minimes. On n’a constaté que des manifestations consécutives à toute piqûre ou injection : rougeur locale, induration ou légère douleur parce qu’on a touché un nerf et c’est rare. C’est dû d’ailleurs non pas au vaccin, mais à celui qui vous vaccine !.
        Personnellement, cela fait 30 ans que je me fais vacciner et que je n’ai pas eu la grippe. Et je pense même que les adjuvants du vaccin excitent nos défenses immunitaires  car depuis cette date j’ai beaucoup moins de rhumes l’hiver. Mais je sors moins et surtout je vois moins de personnes depuis que je suis en retraite, (sauf sur internet qui s'est développé, mais les virus non informatiques ne savent pas encore y aller !); cela limite aussi les contaminations.
        Et tant qu’il fait froid, je ferai comme cet oiseau pour se protéger de la grippe aviaire lol, je garderai mon chapeau et mon écharpe est surtout, partout où il y a beaucoup de monde, ou d'éventuelles malades, je garderai mon masque. Le COVID m'y a habitué.!

        Fièvre, maux de tête, fatigue, écoulement nasal, toux… sont autant de symptômes qui peuvent faire penser à une grippe, à la Covid-19 ou encore à une rhinopharyngite (rhume). Ces trois maladies virales sont parfois difficiles à différencier :symptômes, modes de transmission, contagion.
        Avec l’habitude et l’expérience, on parvient à les distinguer, et c'est surtout en fonction du contexte épidémique, des contacts qu’a pu avoir avec un malade à l’école, au travail, en famille... qu’on s’oriente vers un diagnostic (qui devra être confirmé par un test).
        La Covid-19 démarre comme une rhinopharyngite : mal de gorge, toux, fatigue, souvent des signes digestifs et parfois de la fièvre. .Le principal facteur qui différencie le rhume de la Covid-19 sur le plan clinique est en fait l’intensité des symptômes. La plupart des patients qui souffrent d’une infection à rhinovirus arrivent à travailler, à s’occuper de leurs tâches quotidiennes. ce qui est moins souvent le cas lorsqu’un patient souffre de Covid-19., c
       La grippe se manifeste généralement par une fièvre importante, des frissons, des maux de tête, des douleurs musculaires (courbatures) et une toux sèche. Certains malades peuvent avoir le nez qui coule ou bouché, voire un mal de gorge. ous ces symptômes apparaissent brutalement et persistent entre trois à sept jours,

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Sciences2/Unknown-copie-1.jpghttp://lancien.cowblog.fr/images/Sciences2/Unknown1.jpg

         Il est bien connu que nos antibiotiques, dont nous avons abusé en les utilisant dans des cas inappropriés d’infection virale, en arrêtant trop tôt les traitements, et surtout en les utilisant dans la nourriture des animaux comestibles, que ces antibiotiques ne nous protègent plus contre les infections et notamment celles des colibacille, des staphylocoques dorés et des bactéries responsables des infections pulmonaires (et qui peuvent nous faire mourir suite à une grippe).
        Peu de nouveaux antibiotiques apparaissent sur le marché hélas et des calculs prévoient que si cela continue ainsi, il y aura des dizaines de millions de morts à l’échéance 2050.
       Je connais une personne qui est victime actuellement d'une infection par staphylocoques et qui n'arrive pas à guérir, malgré plusieurs administrations d'antibiotiques.
    .

        Aujourd’hui, je vais donc écrire quelques lignes sur ces staphylocoques dorés (Staphylococcus aureus), qui est la souche de staphylocoques la plus fréquemment rencontrée en pathologie humaine et vétérinaire. Elle partage avec la bactérie Escherichia coli (les colibacilles), le premier rang des germes responsables d’infections nosocomiales (infections contractées à l’hôpital), et également au deuxième rang des bactéries responsables en France d’intoxications alimentaires, après les salmonelles.
        J’ai connu des camarades qui, après s’être blessés, avaient eu une infection grave de leur plaie et qui ont traîné pendant des mois avant de guérir, et qui ont même dans certains cas gardé des séquelles graves de leur blessure.

        Les staphylocoques dorés peuvent être à l’origine d’infections avec production de pus ou d'infections avec production de toxines, toutes d’autant plus difficiles à combattre que la majorité des souches sont aujourd’hui multirésistantes aux antibiotiques.
        Dans les cas des infections alimentaires, ce sont les substances toxiques appelées entérotoxines qui, libérées par les souches se multipliant dans les aliments, déclenchent les symptômes : vomissements violents et répétés, souvent accompagnés de diarrhée, et de fièvre.
        Les infections cutanées provoquées par le staphylocoque doré peuvent prendre de multiples formes : furoncles, folliculites, panaris, impétigo, abcès divers. Les infections des muqueuses sont également fréquentes et peuvent atteindre les yeux (conjonctivites), les oreilles (otites), la sphère génitale (endométrite, salpingite) ou les voies respiratoires (pneumonies, pleurésies).
        Toutes ces infections cutanéo-muqueuses sont susceptibles de se compliquer et d’aboutir à des septicémies aiguës (infections généralisées), et associées à des localisations secondaires  : valves cardiaques, os, articulations, rein, cerveau….
        Les staphylocoques dorés sont présents au niveau du nez, de la gorge ou de l’intestin, en dehors de toute pathologie, chez environ 30% des sujets sains, qui, bien que porteurs de la bactérie, ne présentent pas de symptômes d’infection. A l’hôpital, l’infection peut survenir quand les défenses immunitaires des patients diminuent, ou quand la barrière cutanéo-muqueuse est rompue, (blessure, opération), ce qui favorise la pénétration dans l’organisme de souches véhiculées par les patients ou par les membres de l’équipe soignante.

        Le staphylocoque doré est une bactérie de forme arrondie (coccus) d’environ un micron de diamètre et mis en évidence par la coloration Gram + , et qui par conséquent, comporte une enveloppe externe (une « capsule polysaccharide » ).
        Elles se regroupent en grappes de quelques mm.
        Son ADN est constitué d’environ 2,8 millions de bases puriques codant environ 2700 protéines.
        Elle mute facilement, ce qui complique la lutte par des antibiotiques.
        Elle a été découverte en 1879 par Pasteur dans du pus de furoncle.
        Elle se multiplie rapidement même en l’absence d’oxygène, car elle utilise chimiquement l’oxygène des supports organiques, avec une croissance optimale, à 37 d°C, en milieu neutre (ph7) et dans de fortes concentrations de sel (NaCl). Le froid et la congélation ne les tuent pas.
        Son pouvoir pathogène est dû à de multiples enzymes et à des toxines.
        Certaines de ces enzymes peuvent coaguler le plasma sanguin ce qui lui permet de créer un caillot qui délimite un foyer infectieux, où les germes sont à l’abri du système immunitaire et peuvent se multiplier pour coloniser le reste de l’organisme par voie sanguine. Elles détruisent également les leucocytes et créent, dans le derme et les muqueuses, des lésions qui favorisent une multiplication et une diffusion dans l'organisme à partir de ces poches qui les protègent des réactions immunitaires.

        On peut évidemment prévenir les infections par une hygiène importante : lavage des mains, désinfection des plaies, conservation des aliments à l’abri de l’air et au froid.
        Certaines huiles essentielles, notamment de l’arbre à thé, ont des vertus désinfectantes, car elles rendent perméable la membrane des bactéries.
        Cela ne suffit pas pour les supprimer
        Ce sont les antibiotiques qui sont les seuls combattants efficaces mais le traitement est long et souvent très mal supporté par le malade et de plus en plus les staphylocoques dorés deviennent résistants aux antibiotiques connus.

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  • Le syndrome de la main étrangeère.

              J’ai lu dans la revue « Cerveau et Psycho » de janvier un article concernant un syndrome bizarre, dû à une anomalie cérébrale, et j’ai pensé qu’il était intéressant d’en parler, vu son coté presque invraisemblable : le « syndrome de la main étrangère ».

              Monsieur M.. est atteint de ce désagrément à la suite d’une lésion cérébrale.
              Il veut se moucher et il prend son mouchoir avec la main droite et le porte à son nez. Sa main gauche vient brutalement lui arracher le mouchoir/
              Il veut écrire quelques lignes avec son stylo, mais à nouveau la main gauche l’arrache à la main droite.
             Il veut prendre une boïte dans le réfrigérateur. Sa main deoite a ouvert la porte, mais sa main gauche lui referme la porte au nez.
             Monsieur M essaie de lutter, d’empêcher sa main gauche d’agir, mais en vain. ll ne peut la commander, même pas la freiner.

              Ce handicap  de la « main étrangère » n’est pas unique et est maintenant connu sous trois formes : 
                   - Les personne saisissent des objets sans l’avoir voulu et ont des difficultés à les lâcher. 
                   - Les personnes ont l’impression que la main ne leur appartient plus, car ils ne peuvent plus la commander et ses mouvements sont sans but précis, incohérents.

                  - Les mouvement de la main atteinte viennent contrarier ceux de la main valide, sans que la personne puisse l’en empêcher. 

              Les neurobiologistes ont évidemment étudié les causes de tels désordres.
              A l’origine une tumeur ou un accident cérébral (AVC, hémorragie), où une opération suite à une épilepsie.
             Dans le premier cas ci-dessus, ce sont les lobe frontaux qui organisent les mouvements qui sont endommagés; dans le second, ce sont aussi les lobe frontaux, mais plus en arrière, qui donnent les sensations du toucher et surtout les centres du lobe pariétal qui informent sur la position des membres et la contraction de leurs muscles.
             Dans le troisième ca,s le corps calleux, qui assure la communication entre les deux hémisphères, est endommagé et ne peut plus assurer la coordination des deux mains.

    Le syndrome de la main étrangeère.

              La réalisation d’un mouvement est une opération complexe qui entraîne l’activation de schémas d’actions des centres du mouvements.
             Le cortex préfrontal, chef d’orchestre du cerveau, donne l’ordre d’agir, par exemple pour prendre un objet : il désigne l’objectif et la nature de l’action. Il a réfléchi au préalable sur l’opportunité de l’action et au moment où il est pertinent de la faire.
            Dès lors l’aire motrice supplémentaire du lobe frontal (AMS) va programmer le déroulement de l’action, quels muscles vont intervenir, quand, comment…et le cortex prémoteur va faire une répétition des ordres correspondants. Ces ordres sont alors transmis au cortex moteur qui va les exécuter, tout ceci éventuellement en lien avec les aires correspondantes de l’hémisphère opposé, par le canal du corps calleux.
             Une copie des ordres d’action est envoyée au lobe pariétal qui va vérifier si les informations qu’il reçoit sur l’action des muscles et des membres, sont conformes au plan.
            Des mécanismes de rétroaction permettent d’inhiber certaines des actions, si elles ne sont pas utiles et voulues sur le moment. Et si la correspondance entre le prévu et le réalisé n’est pas bonne, nous avons l’impression que notre main n’a pas obéi.

           On conçoit comment une lésion des centres coopérant à ce schéma peuvent engendrer des perturbations importantes dans l’accomplissement des gestes.
           Toutefois le fait que la seconde main fasse des mouvements incontrôlés antagonistes de ceux voulus par la première main normale, n’est pas élucidé entièrement. On pense que lorsque la main droite de M.M a ouvert le réfrigérateur, du fait que le corps calleux est endommagé, les  centres de commande de la main gauche n’ont pas été informés de cette action, et ensuite, un réflexe joue : "une porte de frigo ne doit jamais être laissée ouverte" . Alors la main gauche la ferme au nez de M.M qui voulait prendre un aliment entreposé dans son frigo..

             Les chercheurs ont essayé de mettre au point des techniques d’apprentissage pour rééduquer les mains déficientes, mais c’est long et difficile.

            J’avoue que je n’aimerais pas être à la place de M.M, cela doit être affreux de ne plus commander sa main.

     

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  • Qu'héritons nous de nos ancêtres (4) : nos aptitudes

     

              Dernier article sur notre hérédité : qu’héritons nous de nos parents au plan de nos aptitudes et de notre personnalité.
               Autant on peut rechercher des antécédents lorsqu’ils s’agit d’organes de notre corps, qui sont composés de cellules bien déterminées, autant c’est une mission impossible en ce qui concerne nos aptitudes et notre personnalité, car ce sont des données complexes de nature psychologique, qui ne mettent pas en jeu quelques centres spécifiques, mais en réalité l’ensemble du cerveau.
               Les données que l’on a sur l’origine génétique de nos aptitudes sont donc le plus souvent très partielles, incertaines, voire critiquables, alors que les preuves de l’influence de l’environnement et notamment de l’éducation et des études, ainsi que de l’expérience de la vie sont extrêmement nombreuses.
               
    En effet pour faire de telles études, il faut une définition précise de l’aptitude que l’on étudie, il faut pouvoir la mesurer de façon assez précise, il faut ensuite obtenir ces chiffres sur une population importante composée d’individus ayant des niveaux différents de cette aptitude; il faut ensuite analyser leur ADN, et examiner si la fréquence de certains gènes varie en fonction des chiffres d’aptitude.

    Qu'héritons nous de nos ancêtres (4) : nos aptitudes



               Un exemple qui donne lieu à beaucoup de discussions est « l’intelligence », car les études sont multiples, aux résultats contradictoires et souvent critiqués.
            
      Premier problème Il n’existe pas de définition unique de ce qu’est l’intelligence ni comment la mesurer. En biologie, le terme désigne souvent les capacités cognitives générales d’un être humain, c’est-à-dire la mémorisation, l’attention, le langage, la capacité de raisonnement ainsi que toutes les fonctions exécutives jouant un rôle dans le traitement de l’information par notre cerveau.

                Il existe de très nombreuses définitions de l’intelligence (voir mes articles dans la rubrique « Cerveau - intelligence, langage »).
                Certaines des études utilisent deux aspects de l’intelligence : celle qui consiste à penser logiquement et résoudre des problèmes dans des situations nouvelles, indépendantes de l'acquisition de connaissances. par exemple lorsque l'on cherche à résoudre des problèmes de logique et l’autre qui est la capacité à utiliser les compétences, les connaissances et l'expérience acquises et mises en mémoire.
                 Les études les plus nombreuses utilisent le QI qui peut être mesuré, mais qui n’est pas représentatif de toute l’intelligence. Des études ont notamment été faites sur des jumeaux et sur des jeunes surdoués.
                  D’autres études utilisent à contrario les maladies mentales qui privent ou troublent l’intelligence, notamment schizophrénie et Alzheimer.

                Certes on pourra obtenir des résultats tant qu’on se limite à notre « espèce humaine » et à la configuration de notre cerveau.
                Par exemple des chercheurs de l’’institut Max Planck, en Allemagne, ont publié en 2022 une étude qui déterminait un gène qui expliquerait en partie que nous sommes devenus plus intelligents que les singes.
                Ils ont repéré un gène qui existe chez tous les humains, mais n’existe chez aucun autre primate, chez aucun autre animal. iIs ont alors inséré ce gène dans le génome de cellules souches de chimpanzés, puis ont cultivé ces cellules pour qu’elles se multiplient et se transforment en neurones. Au bout de deux semaines, ils ont vu les neurones se multiplier de façon anormale pour un cortex de chimpanzé. Ils ont même vu apparaître ces plis caractéristiques de notre cerveau – qu'on ne retrouve dans un aucun autre animal.
                 Puis ils ont pris des cellules souches humaines, lui ont retiré ce gène. Résultat : le mini cortex artificiel humain n’a plus de plis.

                 Mais quand il s’agit de l’intelligence de chaque personne, c’est un autre problème.

                  De très nombreuses études ont eu lieu et ont montré qu’on pouvait établir une corrélation entre l’intelligence et quelques milliers de gènes, situés dans tous les chromosomes sauf l'Y. Mais ceux-ci ont une faible influence et assez peu précise. Si on en croit l’étude GWAS de 2019, la plupart d’entre eux ont une influence sur le développement du cerveau :
                             - Neurogénèse à partir de cellules souches : 1355 gènes;                         -                                                                                                                             
                             - Régulation du développement du système nerveux :  722;
                             - Différentiation et projection neuronale : 1900;
                             - Régulation du développement de cellules : 808;
                             - Plasticité de synapses : 717;
                             - Myélinisation du système nerveux : 1037
                  En aucun cas l’étude génétique de l’ADN ne permet de déterminer l’intelligence d’un individu. Les spécialistes estiment que les gènes auraient une influence sur l’intelligence qui ne dépasserait pas 20 à 40% au maximum.

                 On peut aussi se demander quelle est l’influence de la génétique sur notre personnalité et par exemple sur les critères des préférences cérébrales ou du BigFive.
                 
    Des études expérimentale ont comparé les caractéristiques des parents et celles des enfants et on n’a pas mis en évidence des corrélations importantes.

                  Les psychologue ont essayé également de déterminer la part d’innéité et d’acquit  dans ces préférences. On peut en effet observer chez de  très jeunes enfants l’apparition de certaines de ces préférences, par exemple extraversion/introversion, Jugement/perception, logique/valeurs, optimisme/pessimisme.
                   Il existe une part d’innéité (mais qui n’est pas héréditaire), car chaque préférence de la paire correspondante, reste vraie toute la vie. Mais par contre son intensité dépend fortement de l’éducation, des études, de l’environnement et du mode de vie, elle peut soit diminuer, soit croître par rapport au niveau inné.
                  Le fait que ces préférences soient innées et non héréditaires n’est pas étonnante, car il faut se rappeler que, lors de la croissance initiale des axones et des dendrites, ceux-ci sont guidés par des marqueurs chimique jusqu’au voisinage des centres de destination, mais les jonctions finales se font au hasard.
                Je n’ai par contre jamais trouvé d’étude qui fasse correspondre les préférences cérébrale ou les items du big-five avec le fonctionnement du cerveau. Ce n’est guère étonnant car les spécialistes de ces types de personnalité que j’ai connus, ne connaissaient guère le fonctionnement du cerveau et les neurobiologistes ne s’intéressent pas au big-five ou aux préférences cérébrales.
               Je ferai un article à ce sujet dans quelques temps

                En fait nos aptitudes demandent l’utilisation de nombreuses capacités de notre cerveau, notamment à l’origine prendre le commandement de nos membres et découvrir notre environnement, ensuite parler, lire et écrire, puis mémorisation, attention, maîtrise du langage, logique et capacité de raisonnement, capacité de communication, compréhension de la pensée d’autrui, empathie, sentiments…..
                Lors de sa naissance le cerveau de l’enfant assure seulement le contrôle de ses organes vitaux mais il possède une immense capacité d’apprentissage. Une part est innée et en partie héréditaire, et elle peut être variable d’un bébé à l’autre.
                Mais l’attention que les parents vont apporter au développement et à l’éducation de leur enfant, va, soit fortement développer cette capacité d’apprentissage, soit au contraire la faire stagner.
                Toutes les capacités du cerveau vont alors se développer peu à peu par des exercices multiples, grâce à l’éducation, l’instruction et l’expérience de la vie.
                C’est ce développement qui finalement conditionne notre intelligence.
                Quelque soit l’apport important des gènes de l’intelligence, malheureusement une personne ùagée dont  la mémoire a presque complètement disparue, et même si elle manie encore le langage, n’arrive plus à mener des actions logiques et intelligentes et à s’adapter aux circonstances de la vie de tous les jours.

               En définitive notre hérédité conditionne de nombreux aspects de notre physique, mais peu de nos aptitudes intellectuelles, qui dépendent surtout de nos apprentissages.

                          

     

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