La contagion :

    Malgré ce que l’on voit en Afrique et le nombre important de cas dans l'épidémie de 2019, la fièvre Ebola n’est pas très contagieuse. En matière d’épidémie, on a l’habitude de mesurer un facteur R important qui est le nombre moyen de personnes saines, contaminés par un malade. Il est faible pour Ebola, de l’ordre de 2, contre 3 pour la grippe, 3 à 5 pour le coronavirus, 10 pour les oreillons et 15 à 20 pour la rougeole. (Si R était <1, la maladie s’éteindrait toute seule).
    Toutefois ce taux peut être différent selon les divers virus d’une même maladie, et surtout suivant le mode de vie et l’hygiène d’une population.
    La transmission humaine ne se fait pas par voie respiratoire, et le virus ne peut pas vivre dans l’air, donc on ne risque rien si on n’approche pas un malade.
    La transmission se fait par les liquides corporels : salive, sueur, sang, selles, sperme. Ce sont donc les personnes en contact direct avec un malade et notamment le personnel soignant qui ont un risque d’infection.

    Par ailleurs il y a un temps de latence de quelques jours (jusqu’à 3 semaines), pendant lequel le malade n’a pas de symptômes et n’est pas contagieux, car le virus ne s’est pas encore assez multiplié.
    La prévention repose donc sur un diagnostic précoce et l’isolement du malade dans une chambre close en dépression pour que le virus ne puisse sortir, où les soignants rentrent en combinaison étanche, et où tout ce qui sort est détruit après décontamination ou brûlé.
    Le problème est celui du diagnostic.

    Les symptômes; le diagnostic :

    L’ennui est que les signes cliniques ne sont pas très forts au début de la maladie, ni très spécifiques. Ils ressemblent à ceux d’une grippe : fatigue, maux de tête et de gorge, courbatures ou douleurs articulaires, et une fièvre qui assez rapidement devient supérieure à 38 d°C. (Ce pourrait être aussi le paludisme, la typhoïde ou une méningite).
    Les vomissements, diarrhées et hémorragies ne surviennent que plus tard.
    Un test sanguin , qui est un dosage immuno-enzymatique, permet de détecter la présence du virus. On peut ensuite, si la personne est reconnue infectée, faire un test plus précis pour savoir la catégorie du virus Ebola en cause : l’ARN du virus est d’abord converti en ADN, grâce à une enzyme, après quoi le fragment d’ADN ainsi obtenu est démultiplié en millions de copies identiques, étape nécessaire pour pouvoir ensuite le décrypter et identifier le virus à partir de son matériel génétique.
    Comme le sang contaminé est un liquide très dangereux au plan contamination, il est transporté dans des conteneurs étanches spéciaux et le test ne peut être fait que dans un laboratoire très protégé, dit P4. Il n’en existe que deux en France, l’un au laboratoire Mérieux à Lyon et l’autre au Centre militaire du Bouchet.
    Mais on ne peut faire de tels tests pour tous les gens atteint d’un simple fièvre et on ne va pas faire une prise de sang à tous les gens qui ont mal à la tête !!. Il faut donc faire un tri préalable.
    Le critère principal est la présence ou non, préalable aux symptômes, de la personne dans les lieux ou l'épidémie sévit.
    On considère que toutes les personnes qui ne viennent pas de ces lieux ou n’ont pas  cohabité avec quelqu’un provenant de ces pays, ne peuvent avoir été en contact avec le virus.
    Toutefois un événement important est le pèlerinage à la Mecque où des personnes originaires de ces pays peuvent se trouver en contact avec d’autres et un contrôle très sévère est prévu à la descente d’avion en Arabie Saoudite.

    Le risque d’épidémie en Europe :

    Il est faible, car les personnes qui reviennent des pays où sévit la maladie, sont identifiées et elles subissent un examen par un médecin à leur arrivée à l’aéroport.
    Si elles n’ont pas de fièvres, elles ne sont pas contagieuses.
    Evidemment les symptômes peuvent se déclarer ensuite; il faut que ces personnes consultent alors immédiatement et elles sont alors mises en quarantaine, ainsi éventuellement que les membres de leur famille avec lesquelles elles ont été en contact.
    Plusieurs hôpitaux français sont capables de soigner Ebola et les risques de contamination y sont très faibles.
    Et par ailleurs les personnes qui sont obligées d ‘aller dans ces pays pour leur travail doivent être prévenues des risques et appliquer les consignes valables pour toute épidémie, c’est à dire une hygiène rigoureuse, notamment des mains et les mêmes gestes barrière que pour le coronavirus.
    Il ne faut donc pas nous affoler, notamment lorsque cet hiver nous verrons apparaître rhumes et grippes et hélas, la recrudescence du Corona qui commence déjà. Nous n’avons aucun risque de contacter Ebola, si nous ne sommes pas en contact avec une personne qui revient depuis moins d’un mois, des pays où sévit l’épidémie.