• Savez vous ce qu'est notre microbiote ?

         Si l’avancée importante du siècle dernier en matière de médecine, était la découverte des antibiotiques, ce siècle verra un développement considérable des études génétiques des bactéries et virus, et de nombreuses applications thérapeutiques.

        Nous avons plus de 100 milliards de bactéries dans notre intestin, (de l’ordre de un kilo principalement dans le colon) et les modifications de cette flore influent sur notre santé.
        La colonisation de l’intestin du fœtus par les bactéries commence, dans les conditions normales, au moment de la rupture des membranes et surtout lors de l'accouchement par voie naturelle, et les enfants nés par césarienne ont un microbiote différent de ceux nés par voie naturelle. Ce microbiote se constitue ensuite au cours des premières années de vie de l’enfant.
        Bien que la flore intestinale soit constituée principalement par deux grandes familles de bactéries, bien qu’il y ait au total une centaine d’espèces, elle est unique pour chaque individu et différente d’une personne à une autre. Elle constitue ainsi, une véritable empreinte génétique et il est très important de la préserver, car notre flore intestinale doit rester en équilibre pour que nous restions en bonne santé.
        99% de ces bactéries sont anaérobies (vivent sans oxygène); les 1% restant sont aérobies. La principale difficulté des études concerne l’expérimentation sur ces bactéries intestinales puisque 80 % du microbiote n'est pas cultivable in vitro (la plupart meurt très vite en présence d'oxygène).
        Nos bactéries constituent en particulier une barrière contre d’autres bactéries pathogènes dont elles empêchent le développement, et certaines maladies gastro-intestinales s’accompagnent d’anomalie de notre flore (comme par exemple pour la maladie de Crohn et le cancer du colon).
        Des facteurs comme l’alimentation, les antibiotiques, mais aussi le stress, peuvent influer sur l'équilibre de la flore intestinale et en cas de déséquilibre, des désordres digestifs peuvent survenir.
        En effet notre flore complète notre système digestif en achevant la digestion des aliments par un processus de fermentation des glucides dans le colon droit et de putréfaction des protéines dans le colon gauche.
        Par ailleurs elle permet une bonne assimilation des nutriments essentiels.

        En 2004, une équipe américaine de J. Gordon a montré que l’obésité s’accompagnait de modifications de cette flore, qui probablement favorisait cette maladie.
        L’Inserm a  montré il y a une dizaine d'années, que des anomalies de prolifération d’Eschericia coli, étaient non seulement à l’origine de troubles intestinaux graves, mais qu’elles pouvaient également être en partie responsables certains troubles de comportement alimentaire tels que boulimie, anorexie…, cette bactérie produisant une protéine qui est analogue aux enzymes qui influent sur la satiété, provoquant des réactions du système immunitaires qui vont perturber l’alimentation.
        Une équipe de l’INRA a également montré que des bactéries pouvaient être à l’origine de la cirrhose et du cancer du foie.
        Des études animales ont même montré que la sclérose en plaques pouvait être favorisée par des modifications de la flore intestinale.
        Il semble même que ces bactéries intestinales puissent être à l’origine de l’expression de certains gênes, donc de la synthèses de certaines protéines. Une étude suédoise semble montrer également que certains gênes peuvent influencer le microbiote, ce qui pourrait être le cas de certaines maladies de Crohn.(une maladie de l'intestin qui se traduit par des attaques des parois intestinales et conduit à des opérations)

        En fait il existe des « microbiotes " de nos divers organes : peau, organes génitaux, aisselle et   Ce sont les populations de microorganismes qui vivent en équilibre biologique avec notre corps à ces endroits, en fonction de l’environnement extérieur, de l’acidité ou basicité du lieu (ph), et des conditions d’hygiène.

        Une collaboration internationale pilotée par l’Inra et impliquant des équipes du CEA, du CNRS et de l’Université d’Evry, a mis au point une méthode pour l’analyse du génome global, ou « métagénome » du microbiote intestinal., qui permet de réduire considérablement la quantité d’éléments à analyser, avec des résultats encore plus précis et plus rapides à obtenir. Les chercheurs ont ainsi pu reconstituer le génome complet de 238 bactéries intestinales dont 75% étaient jusqu’alors inconnues.
        Les chercheurs ont analysé les interactions entre les divers organismes présents et en particulier la dépendance des bactériophage qui ont besoin de la présence de bactéries pour vivre.
        Le génome des bactéries de notre intestin est composé d’environ 4 millions de gênes soit 150 fois plus que le génome humain.
        Certaines personnes (un tiers environ), présentent des diversités faibles de génome microbiotique, alors que les deux autres tiers ont un génome très diversifié. Chez les européens on trouve trois grandes sortes de génomes correspondant à des genres bactériens prévalents différents.

        Je savais certes l’importance de notre flore intestinale sur notre santé, mais je ne connaissais peu les résultats des études sur le génome, que j’ai découvert dans mes lectures. Je pense que grâce à elles  la thérapeutique de certaines maladies et leur prévention vont faire de grands progrès.

        J’ai également été frappé par le fait que des conditions hygiéniques trop strictes dans l’enfance, exposeraient à des maladies à l'âge adulte (notamment allergies). Au final, un peu de crasse ne peut pas de faire de mal à votre enfant…

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  • Gueule de bois

         Un jeune me disait avoir, au dernier réveillon, mal maîtrisé ce qu'il buvait, ce qui lui a valu  une bonne "gueule de bois" et il ù'a demandé si j'avais des recettes de "grand-mère" (pourquoi pas de "grand père" ?),  pour soulager cette sensation inconfortable qui se manifeste à la suite d'une consommation excessive d’alcool.

        Cette expression bien courante vient de la sensation de raideur des muqueuses de la bouche sous l’effet de l’alcool, car elles sont déshydratées, et on a donc l’impression d’avoir un palais en bois.
        Quant à la cause, elle est en fait multiple, l’alcool étant de l’éthanol, mais il donne par transformation des aldéhydes (voir votre cours de chimie de terminale !), et par ailleurs les alcools et vins que l’on consomme contiennent aussi des esters très volatils, qui leur donnent des parfums, mais contribuent aux troubles cérébraux ultérieurs. D’autres substances peuvent aussi contribuer à ce malaise.
        Les alcools blancs sont en général moins nocifs que les alcools bruns ou le vin (à quantité d’alcool équivalente bien sûr). Plus vous êtes maigre et plus l’alcool aura d’action. Dilué par de l’eau et des aliments l’alcool sera moins absorbé par l’organisme et la déshydratation moindre.

        A part cette sensation, l’abus d’alcool, même s’il est en deçà de l’ivresse, entraîne une baisse de la mémoire, de la vigilance, de l’attention, et des réflexes (d’où les accidents de véhicules), une sensation de fatigue et de faiblesse, des maux de têtes et éventuellement des nausées.
        De plus l’abus d’alcool peut entraîner une hypoglycémie, avec des vertiges et des contractions musculaires.

        Quels sont les remèdes ?
        Bien sûr le plus radical aurait été de boire moins, mais c’est trop tard pour le pratiquer !!
        Evidemment il ne faut pas boire encore de l’alcool. Les remède du type boire de la bière ou du pastis le lendemain matin est totalement absurde et ne fera qu’indisposer plus encore votre estomac. Il faut au contraire s’abstenir de consommer de l’alcool pendant deux ou trois jours.
        Par contre on peut boire beaucoup d’eau, ( des jus de fruiits si on est "allergique" mentalement à l'eau), ce qui réhydrate et diminue la concentration d’alcool dans le sang.

        Mais chacun y va de sa recette : douche froide , café fort, avec du sel !!, une cuillerée d’huile d’olive, des huîtres ou de la soupe de poisson, de la soupe à l’ail dans le midi ou de la bouillabaisse, des filets de hareng marinés enroulés autour de cornichons et d’oignons (les rollmops), du jus d’artichaut, du jus de tomate avec des jaunes d’oeufs (cela vaut mieux que de les mélanger à du rhum !).
        Au plan scientifique et médical, tous ces remèdes ne semblent pas avoir beaucoup d’effet, et la caféine du thé ou du café risque même d’être mauvaise pour le cœur, déjà éprouvé par l’abus d’alcool.

        L’élimination d’alcool est lente, mais c’est le remède le plus efficace : 0,1 à 0,15 g par heure, et ni l’exercice physique, ni la douche froide ne l’élimineront plus vite. Par contre ils vous réveillent un peu de votre torpeur, mais l’exercice physique doit ne pas être ni dangereux (on sous-estime le danger), ni éprouvant pour le cœur.
        J'ai vu, lors d'un bahutage dans une école d'ingénieurs, un élève, qui avait trop bu, mettre sa tête dans la cuvette des  et tirer la chasse d'eau. Cela n'avait aucune efficacité sur lui, mais cette image m'a empêché, toute ma vie, de dépasser une dose d'alcool qui modifierait mon comportement.
        Les pansements gastrique ou à la rigueur l’huile peuvent éviter des désagrément stomacaux mais n’élimineront pas l’alcool non plus.
        Ne prenez pas de médicaments : l’alcool interagit négativement avec plus de 150 médicaments.
    Le métabolisme de l’alcool peut renforcer l’effet toxique du paracétamol pour votre foie et l’aspirine ou l’ibuprofène, et, s’ils soulagent les maux de tête, peuvent irriter votre estomac et aggraver votre gastrite alcoolique.
        Mangez léger le lendemain : toasts grillés et bouillon salé, pas trop gras, et des mets léger, mais c’est mieux que la diète complète. Rien de tel qu’une bonne sieste pour attendre la remise en état de votre foie. Et pas de somnifère surtout… Il est évidemment peu recommandé de faire à nouveau un gueuleton !
        Le plus terrible, c’est effectivement le repas du premier de l’an après le réveillon de la veille !!

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/SanteBiologie-1/INF468083ee929e11e4abb788d26eb8f340805x555.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

        On me signale des articles disant que, selon une étude américaine datant de 2015, , deux tiers des tumeurs cancéreuses seraient le fruit du hasard et ne pourraient pas être évitées et on me demande ce que j’en pense.

        J’ai consulté certains des articles en cause et une fois de plus, les journalistes en question ont voulu faire du sensationnel et n’ont pas cherché à comprendre ce qu’ils avaient lu.
        Il aurait été souhaitable que les articles en question aient été faits par des personnes ayant une culture scientifique et qui sachent ce que veut dire le « hasard » (ou aléatoire ), et comment on peut mettre au point des médicament et plus généralement la prévention et la thérapeutique.

        Il est très difficile de savoir pourquoi un événement se produit, quand il peut avoir des causes multiples. En général au niveau d’un individu (un cas particulier), on ne peut rien dire. Au niveau d’une population (un grand nombre), on peut faire une statistique.
        C’est difficile de mettre en lumière certaines causes parmi d’autres. On peut mettre en œuvre des méthodes statistiques particulières qui permettent de mettre en lumière certaines causes, à condition qu'elles soient relativement importantes par rapport aux autres.
        En fait, cela est bien plus compliqué, car ce qu’on met en lumière ce ne sont pas des        « causes », mais des « corrélations statistiques », c’est à dire en simplifiant, que les chiffres varient dans le même sens, c’est à dire que deux phénomènes sont probablement « liés ».
        Mais cela ne veut pas dire que l’un est la cause de l’autre. Par exemple il y a corrélation entre la mortalité des vieillards et les dépenses de chauffage (plus on dépense en chauffage, plus il y a de morts !). Alors en déduirez vous que pour que les vieux meurent moins, il faut ne pas les chauffer ? !!!  Sans doute le temps froid favorise t’il certaines maladies.
        Et il y a même des cas où toutes les corrélations qu’on peut mettre en lumière ne correspondent à aucune cause pertinente. On ne sait pas à quoi est dû le phénomène, même si son apparition correspond à une loi statistique.
         Par exemple un phénomène qui se produit dans une population selon une loi de Gauss, cela signifie seulement qu’il y a une multitude de causes multiples, qui n’ont toutes qu’une faible importance relative.   
        On dit alors que le phénomène est « aléatoire », et se produit au hasard.

        Les travaux auxquels font allusion ces journalistes sont ceux de deux chercheurs américains Cristian Tomasetti et Bert Vogelstein du Johns Hopkins Kimmel Cancer Center de Baltimore, publiés dans la revue Science du 2 janvier 2015
         L’étude américaine a sélectionné 31 cancers dont les données statistiques étaient disponibles et ils ont étudié le renouvellement des cellules souches à la base des organes en cause, puis ils ont comparé les statistiques des deux phénomènes.
    û    Ils ont trouvé que pour 9 de ces types de cancers, une cause très nette était déterminée, et que notamment dans ces neufs cas, la division des cellules souches de ces organes était beaucoup plus importante que dans les autres cancers. C’est la cas du cancer du poumon des fumeurs, du cancer du colon, du cancer de la peau dû à des rayons UV…………
        Par exemple, le rôle de produits cancérigènes tels le tabac reste majeur : pour le cancer du poumon, le risque « spontané » est multiplié par 70. Le tabac est impliqué dans 17 types de cancers, et il est responsable de plus de 20 % de la mortalité due à ces maladies dans le monde.
        On sait donc que dans ces cas, la dynamique de renouvellement des tissus est un facteur « essentiel », et que les causes qui agissent sur cette division, sont prépondérantes. On peut donc trouver des mesures de prévention.
        Dans les 22 autres cas (par exemple pancréas, cancer du poumon des non fumeurs…), on ne pouvait mettre en lumière une cause prépondérante. (encore que, pour le cancer du poumon des non-fumeurs, on ne sait pas s’ils étaient exposés à un tabagisme passif).
        Alors on peut dire que la part du hasard est grande puisqu’on ne connait pas de cause prépondérante et qu’on ne sait pas à laquelle (ou lesquelles) des causes multiples ces cancers sont dus.
        En fait on peut aller plus loin. puisque dans ce cas du poumon, que l’on soit fumeur ou pas, les cellules souches sont les mêmes et se divisent à peu près de la même façon.
        La cause du cancer des non-fumeurs, pourrait alors être imputé à des mutations au niveau de l’ADN des cellules souches. Et on considère que ces mutations sont aléatoires

        Finalement donc la conclusion de l’étude est donc simplement la suivante :

        Sur les 31 cancers étudiés, 9 d’entre eux correspondent à des organes dont les cellules souches se divisent plus intensément et on peut isoler des causes prépondérantes. Donc on peut mettre en œuvre une prévention.
        Sur les 22 autres, on ne peut mettre en lumière de telles causes et on a supposé qu’ils étaient dus à des mutations cellulaires aléatoires.
        Effectivement on sait qu’il n’y a pas de cancer des rares tissus dont les cellules ne se renouvellent pas.
        Puisqu’on ne connaît pas les causes prépondérantes, on ne peut mettre de prévention en œuvre et il est plus difficile de chercher des médicaments. Mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut les soigner, et il faut alors intensifier le dépistage.

      
      Il faut tout de même remarquer que, dans cette étude, les deux cancers les plus fréquents (sein et prostate) ne sont pas pris en compte.


        Supposons valable l’étude américaine.
        Ces 22 cancers seraient dus à des mutations cellulaires.
        On les dit aléatoires aujourd’hui.

        Mais rien permet de réfuter, qu’un jour, on aura fait des progrès en génétique et qu’une connaissance beaucoup plus grande des mécanismes du génome, permettra d’expliquer pourquoi certaines mutations apparaissent.

        SI cela arrive un jour, on pourra peut être connaître quelle est la part de l’hérédité e la cause prépondérante qui provoque la mutation entraînant certains de ces cancers qui ne seront alors plus dits « aléatoires ».
        De plus on connaîtra peut être certaines causes dus à d'autres facteurs, que l'on ignore aujourd'hui.
        On ne connaissait pas il y a quelques années les causes de certains cancers du col de l'utérus ou de la gorge. On sait maintenant qu'ils sont dus à des papillovirus.

        Nota : le schéma que je publie est dû à Celine Roy dans le Figaro. Il est moins complet, mais plus lisible que celui publié dans l’étude américaine.

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  •       Je vois de plus en plus de personnes écouter de la musique dans le métro, grâce à un « casque » muni d’écouteurs et relié à un baladeur; et chose horrible j’entends leur musique alors que je suis assis en face à un mètre. Cela ne me gêne guère, mais je me représente le niveau sonore qu’ils ont dans les oreilles pour que je l’entende ainsi.
        Il m’arrive d’écouter de la musique sur un casque alors que j’écris, parce que je ne veux pas déranger mon entourage, mais si je pose le casque sur la table, je ne perçois plus rien. Et pourtant le niveau sonore que j’avais était très suffisant, et si je l’augmente, cela devient très vite insupportable.
        Alors je m’imagine ce que ces personnes - jeunes et moins jeunes- peuvent entendre, et les dégâts que cela peut faire à leur ouïe.
        Je lisais sur une revue médicale que le nombre de trouble précoces de l’audition était en très forte augmentation. Il semble que la Ministre de la Santé réfléchisse à introduire dans sa loi Santé deux mesures pour lutter contre la surdité des jeunes :
            - d’une part limiter le niveau sonore des casques
            - d'autre part «encadrer les sons émis dans des salles fermées à l'occasion de concerts»
        Par ailleurs, du 19 janvier au 8 février aura lieu la « semaine du son », au cours de laquelle sera faite une sensibilisation aux dangers d’excès de niveau sonore.

        J’ai déjà fait plusieurs articles sur le fonctionnement de l’oreille et les sons, ainsi que les dangers correspondants (19 et 20 avril 2008; 19 octobre 2008; 13 août et 17 décembre 2013). Je ne répèterais donc que l’essentiel, sous une forme plus simple.

        Un instrument de musique, notre voix, un moteur, un haut parleur…. induisent des mouvements périodiques des molécules de l'air environnant et donc des variations de pression, avec une certaine fréquence et une certaine intensité, en relation avec celles de l'objet en vibration. Les molécules de l'air en se cognant les unes contre les autres, transmettent ces variations de pression. Le mouvement périodique induit par l'objet en vibration va donc se propager dans l'air à une vitesse de l'ordre de 365 mètres / seconde : c'est ce qu'on appelle le "son".
        Les fréquences sont comptées en nombre de vibrations par seconde (Hertz; un Hz = une vibration par seconde)
        L'oreille va être plus ou moins sensible à ces variations de pression et donc aux sons de diverses fréquences, en général de 20 à 20 000 Hz, avec un maximum de sensibilité vers 1800 Hz.
        En acoustique on utilise une unité d'intensité bizarre : le décibel (db)
        On prend pour référence la pression correspondant au plus petit son P min., audible par l'oreille à 1000 hz de fréquence. Pour un son dont l'intensité correspond à la pression P son, le nombre de décibels est lié au rapport des deux pressions Pson / P min.
        C’est une échelle logarithmique : chaque fois que l'on ajoute 20 au nombre de décibels la pression est multipliée par 10.
        Ainsi entre un son de 0 db et un son de 120 db, (6 intervalles de 20), la pression est multipliée par 1.000.000.
        En pratique voici une échelle de sons concrets :
    http://lancien.cowblog.fr/images/Sciences2/sonsdb-copie-2.jpg
        Les sons d’intensité trop importante détruisent dans notre oreille des cils vibratiles qui détectent les diverses fréquences de sons, situés dans l’oreille interne  à l’intérieur d’un « colimaçon », la « cochlée »
        La cochlée est une cavité remplie de liquide, qui contient des cils vibratiles : une rangée de 3 500 cellules cillées "internes”  et  trois rangées de chacune 4 000 cellules cillées "externes” qui modulent la stimulation acoustique en changeant de longueur.
        Ces cils font à la fois une analyse de l'intensité des sons et surtout une analyse de fréquence, qui va permettre leur interprétation.   

    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau1/4298159.jpg
        Gros danger, quand les sons sont trop intenses (plus de 120 db, ce qui peut se produire près des baffles dans une boite de nuit ou avec les écouteurs d'un baladeur), les cils vibratiles cassent et ceci définitivement et l'audition devient défectueuse.

        On distingue 3 étapes dans la progression d’une surdité :
            Première étape en jaune sur le graphique,
       
    La surdité commence par une encoche à la fréquence 4000 Hz. les
    fréquences de la parole sont peu touchées
        La perte est de l’ordre de 30 Db. Mais le sujet ne se doute pas du début d’atteinte auditive. La découverte est faite lors d’examens systématiques
            Deuxième étape en orange sur le graphique,
        Les fréquences aiguës de la conversation sont touchées. La lésion s’étend vers la fréquence 2000 Hz.
        Lorsque la perte atteint 30 dB pour cette fréquence, le sujet commence à remarquer sa surdité, il fait répéter.
        Le sujet se renferme sur lui même, il ne communique plus facilement.
            Troisième étape en rouge sur le graphique,
        La surdité est profonde et irréversible, la gène sociale est très forte.
    Toutes les fréquences sont atteintes, même le 5000 Hz dont la perte dépasse 30 Db. 
        Le défaut de perception de la parole est important. La surdité est sévère et profonde. La gène sociale est très forte.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Sciences2/decibelsoreille.jpg

        Le temps d’exposition au bruit est très important. On peut définir une « dose de bruit »
        La même dose est atteinte, en 8 heures pour 80 db, en 30 minutes pour 92 db, en 7 minutes pour 98 db, en 30 secondes pour 110 db et en 2/10 de seconde pour 122 db

        Les performances de l’audition diminuent aussi avec l’âge.
        Mais au sortir d'un concert qui peut dans de nombreux cas atteindre les 110 db, vous avez une audition aussi dégradée que la mienne à 83 ans !!

            Evidemment c'est vrai également pour toute personne travaillant dans un milieu sonore très élevé de machines (par exemple un marteau piqueur, un chaudronnier....mais aussi certaines motos et tondeuses à gazon).
        Et les musiciens des grands orchestres portent souvent des protections dans l’oreille pour atténuer l’intensité des sons.

        Toute personne qui, à la suite d'un concert bruyant a souffert de sifflements d'oreilles ou de bourdonnements (on appelle cela des acouphènes), est une personne dont les qualités auditives ont été atteintes pour quelques heures ou définitivement.
    Lorsque l'on souffre de tels désagréments, il est déjà trop souvent trop tard, le mal est fait, et même si cela n'est pas immédiatement perceptible, c'est généralement irrémédiable.
         Dans un pareil cas, vous avez moins de 24 heures (limite extrême, 72 heures) pour trouver un ORL, spécialiste de ce genre d'accident, et vous faire traiter dans l'urgence. Après c'est trop tard !

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/SanteBiologie-1/simulateurdentiste.jpg

        J’ai toujours été admiratif de la dextérité des dentistes qui soignent nos dents.
    Et je me suis longtemps demandé comment ils faisaient pour apprendre, en plaignant les
    « cobayes » sur lesquels ils s’exerçaient.

        Puis j’ai eu la chance d’avoir pour correspondantes des étudiantes dentaires et je me suis régalé en leur posant des tas de questions sur leurs études, qui durent six ans et même plus pour ceux qui deviennent docteurs en chirurgie dentaire spécialistes, après un concours analogue à l’internat de médecine.
        Je me suis rendu compte combien ce métier était difficile, car non seulement il faut avoir des connaissances médicales importantes sur la bouche et la stomatologie, mais il faut de plus une grande adresse de ses mains, et ce serait plus simple si on pouvait vous démonter la mâchoire pour la traiter. Mais il faut passer les instruments dans cette bouche bien limitée et, de plus pour y voir, se servir d’un petit miroir lorsqu’on soigne la mâchoire supérieure. Et bien sûr, comme tout miroir, il inverse vos mouvements !!
        On ne les appelle pas pour rien « chirurgiens dentistes »
        On m’a dit comment on s’entraînait, d’une part sur des dents en plastique d’abord, sur une table, puis sur un mannequin, puis sur de vraies dents, et dans certaines université, l’étudiant doit acheter « sa mâchoire ».
        Mais les universités modernes possèdent des unités de simulations remarquables.
        Le « patient fantôme », l’ergonomie de la station et de la position de travail y sont fidèlement reproduits afin de permettre aux étudiants de s’entraîner aux gestes de soins conservateurs et chirurgicaux, de prothèses dentaires, ou de traitements d’orthopédie dento-faciale.
        Le fantôme n’a qu’une tête articulée, que l’on commande électroniquement avec une manette, pour lui donner les orientations d’un  patient réel. ! Il « salive » même, pour qu’on puisse réellement utiliser les extracteurs habituels. On peut même lui faire des piqûres, mais il ne crie pas  et ne sursaute pas s’il a mal.

        Mais maintenant la simulation entre aussi dans les études de médecine classique, et j’ai vu dans la presse des articles sur le laboratoire de formation par la simulation du groupe hospitalier Paris-Saint Joseph.
        Les apprentis infirmiers et médecins y reproduiront artificiellement des situations de soins sur des mannequins qui simulent de façon très réaliste des malades et accidentés, qui clignent des yeux et respirent en gonflant leurs « poumons ».
        On peut programmer les patients-mannequins avec tout un tas de paramètres vitaux: modifier leur respiration, leur rythme cardiaque, et même leur faire dire quelques mots!, poliment j’espère.
        Plusieurs caméras filment les gestes des étudiants durant la simulation, sous la surveillance télévisuelle des médecins formateurs en régie. On peut ainsi soit intervenir si une erreur grave est faite, soit faire ensuite un examen de la vidéo, pour en tirer les leçons.
        La formation par la simulation s'inscrit en complémentarité de la période de stage dans un service de l'hôpital, durant laquelle les étudiants s'occupent de vrais patients et n'ont, là, pas le droit à l’erreur. Cette formation sur mannequins est donc extrêmement précieuse car là les erreurs sont pardonnables et sans conséquence, à condition d’en tirer les leçons.
        Il n’est pas évident du tout par exemple de pratiquer un geste simple et courant comme l’intubation. Mais sur un vrai malade ce n’est pas si facile que cela et la première fois, on n’en mène pas large, m’ont avoué certain(e)s de mes correspondant(e)s
        Non seulement c’est un entraînement technique, mais psychologiquement, cela rassure les étudiants et leur enlève une partie du stress dû au risque de se tromper.
        Comme disait une étudiante en médecine : « La pratique est une étape primordiale. car on peut apprendre tous les livres de médecine par cœur, si on n’est pas opérationnel face aux patients, cela ne sert à rien !»

    http://lancien.cowblog.fr/images/SanteBiologie-1/8692417sim1.jpghttp://lancien.cowblog.fr/images/SanteBiologie-1/PHOc20e7fca700c11e4a5bdcfe366ea192d805x453.jpg

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