•             Une question qui m’est souvent posée et que je n’ai pas vraiment traité : Qu’héritons nous de nos ancêtres, qu’est ce qui est inné en nous et quelle part de notre «  moi » est due à notre éducation et à notre expérience de la vie.?
             C’est un problème complexe; on en connait pas la réponse détaillée, mais on peut en donner les grandes lignes. Je vais essayer de résumer l’essentiel en quatre articles.
             Aujourd’hui, je rappellerai les données essentielles de la génétique.

    Qu'héritons nous de nos ancêtres (1) : la génétique

              Notre corps contient des milliards de cellules, réparties en environ 200 types différents, et chacune d’entre elle enferme, dans son noyau, toute notre information génétique, qui est contenue dans notre ADN.
            Je vous renvoie aux articles que j’ai déjà écrits sur l’ADN, dans la rubrique « Santé », les 28/11, 5/12 et 7/12/2016
            Je rappellerai seulement que l’ADN ressemble à une échelle hélicoïdale, dont les « barreaux » sont constitués par quatre nucléotides : l’adénine, la thymine, la guanine et la cytosine : A, T, G, C. dont la succession correspond à la formation possible d’acides aminés puis de protéines. On les appelle des « bases puriques ». C’est l’ordre dans lequel se succèdent ces bases sur l’hélicoïde, qui fixe notre hérédité.

             Les chromosomes : Dans chaque noyau, l’information génétique est répartie dans 46 chromosomes, sortes de bâtonnet tordus, constituant 23 paires. Pour chaque paire, il y a un chromosome d’origine paternelle et un chromosome d’origine maternelle et donc, les deux chromosomes d’une paire ne sont pas identiques . La 23ème paire est celle qui détermine le sexe de la personne. Ses chromosomes sont appelés X et Y. Les femmes possèdent deux chromosomes X, et les hommes possèdent un chromosome X (provenant de sa mère), et un chromosome Y (provenant de son père).

    Qu'héritons nous de nos ancêtres (1) : la génétique

               Les gènes (environ 25 000 dans le corps humain), sont de très petits morceaux d’ADN, comportant un certain nombre de bases puriques, et qui codent chacun une protéine ou plusieurs protéines de structures voisines. Dans les deux chromosomes d’une paire, il y a deux gènes analogues, l’un venant du père, l’autre de la mère, et qui ne sont donc pas identiques, mais complémentaires. On les appelle gènes « allèles ».
              Les instructions de deux gènes allèles peuvent être contradictoires. Un allèle dominant impose ses instructions dès qu'il est présent et empêche l'autre allèle d'exprimer les siennes. Il suffit d'une seule copie d'un allèle dominant pour que celui-ci s’exprime et entraine l’apparition de la caractéristique correspondante. Lorsqu’un gène est empêché d’agir par un gène dominant, on le qualifie de « récessif ».
              Les gènes indiquent à chaque cellule son rôle dans l’organisme. Sur leur ordre, les cellules synthétisent des protéines spécifiques du rôle qu’elles ont à jouer dans l’organisme,
              Une anomalie génétique (mutation ou anomalie chromosomique) peut perturber la fabrication des protéines. Elle donne en quelque sorte de « mauvais ordres » pour les fabriquer avec pour conséquence : absence de fabrication, excès de fabrication ou fabrication anormale. La protéine ne peut donc plus jouer son rôle ce qui engendre une maladie génétique.

            Certaines caractéristiques de notre corps sont héritées de nos ancêtres.
            C’est par exemple le cas de la couleur de yeux, la couleur de notre peau, la forme du nez du visage, la couleur et l’implantation des cheveux, la taille, les groupes sanguins.

           Mais toutes les caractéristiques ne sont pas héréditaires :par exemple les empreintes digitales qui se forment dès le début du développement des doigts de l’embryon de façon aléatoire et restent les mêmes toue la vie.
          Une caractéristique peut être codée par plusieurs gènes, ce qui complique sa transmission. Nous allons prendre pour exemple la couleur des yeux, sous une forme simplifiée.

           Un sujet passionnant est celui de la couleur de nos yeux.
           C’est la quantité de mélanine, pigment produit par les mélanocytes, présente dans la partie avant de l’iris qui donne sa couleur à un œil. Les personnes qui possèdent une quantité plus faible de mélanine auront les yeux bleus tandis que les ceux avec une quantité plus importante auront les yeux bruns et ceux qui possèdent des yeux verts ont des quantités intermédiaires.

         La couleur des yeux est au moins contrôlée par trois paires de gènes : deux sur la paire de chromosomes 15 et une sur la paire 19. Un gène possède plusieurs allèles.
                  - Le gène 2 du chromosome 15 présente un allèle qui code pour brun et bleu.
                  - Un deuxième gène, situé sur le chromosome 19 présente un allèle qui code pour bleu et vert.
                  - Un troisième gène, situé sur le chromosome 15, donne la couleur brune.
                  - L’allèle brun est toujours dominant vis-à-vis de l’allèle bleu.
                  - L’allèle vert est dominant vis-à-vis de l’allèle bleu mais récessif vis-à-vis de l’allèle brun du chromosome 15.
          Ainsi :
                  - Si une personne présente un allèle brun sur le chromosome 15 alors que tous les autres allèles codent pour bleu ou vert, alors la personne aura les yeux bruns.
                  -  Si une personne présente un allèle vert sur le chromosome 19 et alors que tous les autres allèles codent bleu ou vert, alors la personne aura les yeux verts.
                  - Pour avoir les yeux bleus, il faut que tous les allèles codent pour bleu.
           Ce que l’on ne sait pas vraiment, c’est pourquoi il existe certaines nuances (gris, noisettes…), ni pourquoi la couleur des yeux peut, chez certaines personnes, sembler héréditaire alors que certains enfants peuvent avoir des yeux d’une couleur totalement différente de celle de ses parents.

            On peut se poser certaines questions sur des inclinations qui semblent liées à des processus biologiques : par exemple y a t’il une tendance héréditaire à devenir alcoolique?
            La réponse est non. La façon dont l’alcool interagit avec nos différents organes dépend de plusieurs éléments, comme des enzymes, des hormones ou des neurotransmetteurs, dont les fonctions sont dictées par le code génétique. Les dommages associés à la consommation d’alcool ne sont donc pas les mêmes pour tous.
           Toutes les personnes ne sont donc pas égales devant l’alcool. Certaines peuvent être ivres plus rapidement après avoir absorbé la même dose d’alcool. D’autres éliminent plus ou moins vite l’alcool absorbé.
           Certains facteurs héréditaires peuvent donc favoriser les effets de la prise d’alcool, mais l’habitude d’en boire résulte ensuite de l’éducation et des habitudes de vie.

           On entend parler souvent de maladie héréditaires ou de maladies génétiques. Ce sera l’objet de mon article de demain.

     

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  •      Les femmes pourront elles se passer des hommes un jour ?
        Des chercheurs sont parvenus à créer des cellules génératrices de spermatozoïdes à partir de cellules de la peau.
        J’ai fait plusieurs articles sur les cellules souches, les 31/5 et 1/6/2021 et je vous y renvoie.

           Je vous rappelle cependant l’essentiel ci après, résumé dans le schéma ci dessus :

    Les femmes n'auront plus besoin des hommes !

           Une première catégorie de cellules souches sont dites "embryonnaires".
     Elles proviennent d'embryons au stade "blastocyste", c'est-à-dire l'ovule 4 jours après la fécondation, qui mesure alors 100 à 150 microns environ, et comporte, par division cellulaire de l'ovule fécondée, 4 à 16 cellules encore non différenciées.
          Ces cellules souches peuvent donc être capables de se transformer en n'importe quelle cellule de n'importe quel organe du corps humain, et o,n les appelle aussi cellules « omnipotentes ».

          Une deuxième catégorie de cellules est celle des cellules souches "pluripotentes".
    Ce sont aussi des cellules embryonnaires, (ES = embryonnaires souches), mais à un stade ultérieur du développement du blastocyste, de la partie interne alors qu'il comporte une quarantaine de cellules (environ 7 à 8 jours après la fécondation; la partie externe formera le placenta).
         Elles ne peuvent pas produire un organisme entier, mais peuvent se différencier en n'importe quel type de cellule du corps humain, et ont donc vocation à former tous les tissus de l'organisme.

         La troisième catégorie de cellules souches, que l'on nomme "multipotentes", va se trouver dans le foetus, mais aussi dans de nombreux tissus de l'homme en vie, même adulte et vont permettre à ces organes de se réparer, voire de se renouveler.
         Ces cellules souches ont donc des possibilités plus restreintes que celles des cellules ES., mais peuvent donner naissance à plusieurs types de cellules, mais ayant un type de fonction donné.

         Dernière catégorie, mais de cellules souches artificielles : les cellules souches "pluripotentes induites" iPS
         La méthode est simple en apparence : on prélève des cellules de la peau, et on insère un mélange adéquat de gènes typiques des cellules souches habituelles à l'aide de rétrovirus.
                On peut ainsi fabriquer les cellules souches dont on a besoin et soigner des maladies diverses sur des souris pour le moment, mais il est envisagé de faire des essais sur l'homme.

        Une équipe du professeur Azim Surani, du Gordon Institute à Cambridge (GB), a étudié l’importance d’un gène particulier dans le reproduction des cellules germinales humaines. Il a réussi à produire des cellules génératrices de gamètes (spermatozoïdes et ovocytes) à partir de cellules de la peau. Ces cellules présentes très tôt chez le fœtus évoluent selon le sexe de ce dernier en spermatogonies ou en ovogonies, qui donneront les spermatozoïdes et les ovocytes à la puberté.
        Mais la fabrication de spermatozoïdes en laboratoire est impossible en l'état actuel des connaissances scientifiques, puisque la maturation de ces cellules germinales nécessite forcément qu'elles soient réimplantées dans les testicules à un moment donné.
        LDes essais sur des animaux sont en cours pour comprendre ce qui se passe et vérifier les développements de ces cellules, puis les problèmes rencontrés.
        Encore faut il ensuite que les foetus qui seraient issus de ces cellules soient viables et sans défauts dus à leur origine particulière.
        Le risque est double: d'une part, ces cellules pourraient se développer de façon anarchique et créer des cancers après leur implantation chez le futur parent. D'autre part, elles pourraient donner des spermatozoïdes avec des erreurs génétiques et épigénétiques, favorisant l'apparition de maladies chez l'individu ainsi conçu
        Ce n’est pas demain que l’on pourra envisager ces techniques dans la lutte contre la stérilité. Il y a encore beaucoup d’obstacles à franchir, sans parler des aspects déontologiques

        Ce qui m’a amusé, c’est que, en faisant la doc, je suis tombé sur un article de suffragettes, qui écrivaient qu’enfin, elles alliaent pouvoir se passer des hommes.!

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Images2-1/648x415soleilmeilleureprotectionrestevestimentaire.jpg

         Tout le monde sait que lesUV sont très dangereux pour la peau et à l’origine de nombreux cancers et notamment les dangereux et coûteux mélaniomes. Cela n’empêche pas les gens d’aller se faire bêtement bronzer dans les instituts de beauté et de risquer ainsi leur vie, car la sécurité y est assez mal assurée en général.
        Des pays d’Amérique du sud ont pris des mesures énergique en interdisant de tels bronzages.
    L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a récemment reconnu l'exposition aux UV artificiels comme l'une des principales causes de la forte augmentation des cancers cutanés depuis trois décennies
        En France, Le syndicat des dermatologues avait demandé au gouvernement d’interdire les cabines de bronzage et un rapport du Sénat de 2012 préconisait l'interdiction de ces cabines «hors usage médical» (traitement du psoriasis), mais il est resté sans suite.
         Puis l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail recommandait en 2018 d'interdire le plus rapidement possible les cabines de bronzage en raison de leur risque cancérigène. Cependant  la pratique du bronzage en cabine reste autorisée mais les pouvoirs publics ont mis en place une réglementation très stricte pour limiter les risques pour la santé des consommateurs qui y ont recours.
          En France, pour l'année 2018, le nombre estimé de nouveaux cas de mélanome de la peau était de 7 886 chez les hommes et 7 627 chez les femmes. Le nombre de décès par mélanome de la peau était estimé à 1 135 chez les hommes et 840 chez les femmes.
          Le risque de développer un cancer de la peau est doublé chez les utilisateurs de cabines à UV, s'ils s'exposent avant 35 ans, et accru de 20 % pour les autres.
         Les UV sont également impliqués dans le vieillissement cutané prématuré, la dégénérescence maculaire de la rétine (DMLA° de la rétine et la.cataracte (opacification du cristallin).

         Il existe plusieurs types de cancers de la peau, leurs caractéristiques sont différentes selon les cellules dont ils sont issus.
                        - Les carcinomes dits « basocellulaires » sont issus des cellules situées en profondeur de l’épiderme (la couche la plus superficielle de la peau). C’est la forme la plus fréquente de cancers de la peau. Ils n’évoluent que localement et ne forment jamais de métastases, et donc ne s’étendent pas à d’autres organes. Ils se situent généralement sur le visage, au niveau du cou ou encore sur le haut du tronc.
                        - Les  carcinomes « spinocellulaires » ont pour point de départ des cellules situées en surface de l’épiderme. Ilspeuvent former des métastases et se développer sur toutes les parties du corps, y compris les muqueuses.
                         - Les mélanomes sont des tumeurs qui se forment à partir des mélanocytes, les cellules en charge de la production de mélanine, la molécule qui donne sa pigmentation à la peau. Au départ, les mélanomes se développent horizontalement puis s’étendent dans des couches plus profondes de la peau. Le mélanome est le type de cancer le plus agressif, formant plus facilement des métastases (des extensions au sein de l’organisme) que les autres.

        Contrairement à une idée reçue (et à la pub), les bronzages en cabine ne préparent pas la peau à l’exposition au soleil. Les UV artificiels (les UVA) ne provoquent pas de synthèse de Vitamine D, comme le fait le vrai soleil et n’agissent pas non plus sur l’ostéoporose. Ce qui nous protège véritablement du soleil, c’est l’épaississement de la peau, dû aux UVB. Ce que ne provoque pas les UV artificiels.
        De plus, le hâle obtenu en cabine donne souvent l’illusion d’être déjà bronzé, et donc en partie protégé, ce qui incite à s’exposer plus longtemps, à des heures d’ensoleillement intense, avec une crème à indice de protection plus faible qu’on ne devrait. La peau n’étant pas encore épaissie, elle va brûler aussi facilement qu'une peau non exposéeet on aura autant de coups de soleil que si on n’était pas bronzé. Et les coups de soleil, surtout s’ils ont été pris dans la période allant de la petite enfance à l’adolescence, prédisposent aux cancers de la peau à l’âge adulte.
        Il est possible que les UVA favorisent en outre la transformation d’un papillomavirus en agent cancéreux, dans les organes sexuels et qu’ils réduisent nos défenses immunitaires.
        En fait les UVB étant plus agressifs, bien que pénétrant moins dans la peau, ils sont interdits dans les cabines de bronzage, mais cela a une fâcheuse conséquence. Comme l'action des UVA est moindre, il faut des doses plus fortes et pour provoquer un véritable effet sur le hâle, la dose délivrée en cabine équivaut à un ensoleillement tropical.
       
        En cas d’exposition au soleil, surtout si vous avez la peau et les yeux clairs, il convient d’appliquer les règles de protection répétées chaque année : éviter la tranche 11h-16h, et surtout se couvrir: avec des vêtements à manches longues, chapeaux à larges bords, c’est encore la meilleure solution conseillent les médecins, car se tartiner de crème solaire n’est pas forcément efficace: les filtres chimiques des crèmes arrêtent les UVB, responsables des coups de soleil, mais laissent passer les UVA.
        Et pour ceux qui font comme moi, du bateau, sachez que le vent, qui dessèche la peau, aggrave les effets des UV et du soleil.

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  • Savez vous ce qu'est notre microbiote ?

         Si l’avancée importante du siècle dernier en matière de médecine, était la découverte des antibiotiques, ce siècle verra un développement considérable des études génétiques des bactéries et virus, et de nombreuses applications thérapeutiques.

        Nous avons plus de 100 milliards de bactéries dans notre intestin, (de l’ordre de un kilo principalement dans le colon) et les modifications de cette flore influent sur notre santé.
        La colonisation de l’intestin du fœtus par les bactéries commence, dans les conditions normales, au moment de la rupture des membranes et surtout lors de l'accouchement par voie naturelle, et les enfants nés par césarienne ont un microbiote différent de ceux nés par voie naturelle. Ce microbiote se constitue ensuite au cours des premières années de vie de l’enfant.
        Bien que la flore intestinale soit constituée principalement par deux grandes familles de bactéries, bien qu’il y ait au total une centaine d’espèces, elle est unique pour chaque individu et différente d’une personne à une autre. Elle constitue ainsi, une véritable empreinte génétique et il est très important de la préserver, car notre flore intestinale doit rester en équilibre pour que nous restions en bonne santé.
        99% de ces bactéries sont anaérobies (vivent sans oxygène); les 1% restant sont aérobies. La principale difficulté des études concerne l’expérimentation sur ces bactéries intestinales puisque 80 % du microbiote n'est pas cultivable in vitro (la plupart meurt très vite en présence d'oxygène).
        Nos bactéries constituent en particulier une barrière contre d’autres bactéries pathogènes dont elles empêchent le développement, et certaines maladies gastro-intestinales s’accompagnent d’anomalie de notre flore (comme par exemple pour la maladie de Crohn et le cancer du colon).
        Des facteurs comme l’alimentation, les antibiotiques, mais aussi le stress, peuvent influer sur l'équilibre de la flore intestinale et en cas de déséquilibre, des désordres digestifs peuvent survenir.
        En effet notre flore complète notre système digestif en achevant la digestion des aliments par un processus de fermentation des glucides dans le colon droit et de putréfaction des protéines dans le colon gauche.
        Par ailleurs elle permet une bonne assimilation des nutriments essentiels.

        En 2004, une équipe américaine de J. Gordon a montré que l’obésité s’accompagnait de modifications de cette flore, qui probablement favorisait cette maladie.
        L’Inserm a  montré il y a une dizaine d'années, que des anomalies de prolifération d’Eschericia coli, étaient non seulement à l’origine de troubles intestinaux graves, mais qu’elles pouvaient également être en partie responsables certains troubles de comportement alimentaire tels que boulimie, anorexie…, cette bactérie produisant une protéine qui est analogue aux enzymes qui influent sur la satiété, provoquant des réactions du système immunitaires qui vont perturber l’alimentation.
        Une équipe de l’INRA a également montré que des bactéries pouvaient être à l’origine de la cirrhose et du cancer du foie.
        Des études animales ont même montré que la sclérose en plaques pouvait être favorisée par des modifications de la flore intestinale.
        Il semble même que ces bactéries intestinales puissent être à l’origine de l’expression de certains gênes, donc de la synthèses de certaines protéines. Une étude suédoise semble montrer également que certains gênes peuvent influencer le microbiote, ce qui pourrait être le cas de certaines maladies de Crohn.(une maladie de l'intestin qui se traduit par des attaques des parois intestinales et conduit à des opérations)

        En fait il existe des « microbiotes " de nos divers organes : peau, organes génitaux, aisselle et   Ce sont les populations de microorganismes qui vivent en équilibre biologique avec notre corps à ces endroits, en fonction de l’environnement extérieur, de l’acidité ou basicité du lieu (ph), et des conditions d’hygiène.

        Une collaboration internationale pilotée par l’Inra et impliquant des équipes du CEA, du CNRS et de l’Université d’Evry, a mis au point une méthode pour l’analyse du génome global, ou « métagénome » du microbiote intestinal., qui permet de réduire considérablement la quantité d’éléments à analyser, avec des résultats encore plus précis et plus rapides à obtenir. Les chercheurs ont ainsi pu reconstituer le génome complet de 238 bactéries intestinales dont 75% étaient jusqu’alors inconnues.
        Les chercheurs ont analysé les interactions entre les divers organismes présents et en particulier la dépendance des bactériophage qui ont besoin de la présence de bactéries pour vivre.
        Le génome des bactéries de notre intestin est composé d’environ 4 millions de gênes soit 150 fois plus que le génome humain.
        Certaines personnes (un tiers environ), présentent des diversités faibles de génome microbiotique, alors que les deux autres tiers ont un génome très diversifié. Chez les européens on trouve trois grandes sortes de génomes correspondant à des genres bactériens prévalents différents.

        Je savais certes l’importance de notre flore intestinale sur notre santé, mais je ne connaissais peu les résultats des études sur le génome, que j’ai découvert dans mes lectures. Je pense que grâce à elles  la thérapeutique de certaines maladies et leur prévention vont faire de grands progrès.

        J’ai également été frappé par le fait que des conditions hygiéniques trop strictes dans l’enfance, exposeraient à des maladies à l'âge adulte (notamment allergies). Au final, un peu de crasse ne peut pas de faire de mal à votre enfant…

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  • Gueule de bois

         Un jeune me disait avoir, au dernier réveillon, mal maîtrisé ce qu'il buvait, ce qui lui a valu  une bonne "gueule de bois" et il ù'a demandé si j'avais des recettes de "grand-mère" (pourquoi pas de "grand père" ?),  pour soulager cette sensation inconfortable qui se manifeste à la suite d'une consommation excessive d’alcool.

        Cette expression bien courante vient de la sensation de raideur des muqueuses de la bouche sous l’effet de l’alcool, car elles sont déshydratées, et on a donc l’impression d’avoir un palais en bois.
        Quant à la cause, elle est en fait multiple, l’alcool étant de l’éthanol, mais il donne par transformation des aldéhydes (voir votre cours de chimie de terminale !), et par ailleurs les alcools et vins que l’on consomme contiennent aussi des esters très volatils, qui leur donnent des parfums, mais contribuent aux troubles cérébraux ultérieurs. D’autres substances peuvent aussi contribuer à ce malaise.
        Les alcools blancs sont en général moins nocifs que les alcools bruns ou le vin (à quantité d’alcool équivalente bien sûr). Plus vous êtes maigre et plus l’alcool aura d’action. Dilué par de l’eau et des aliments l’alcool sera moins absorbé par l’organisme et la déshydratation moindre.

        A part cette sensation, l’abus d’alcool, même s’il est en deçà de l’ivresse, entraîne une baisse de la mémoire, de la vigilance, de l’attention, et des réflexes (d’où les accidents de véhicules), une sensation de fatigue et de faiblesse, des maux de têtes et éventuellement des nausées.
        De plus l’abus d’alcool peut entraîner une hypoglycémie, avec des vertiges et des contractions musculaires.

        Quels sont les remèdes ?
        Bien sûr le plus radical aurait été de boire moins, mais c’est trop tard pour le pratiquer !!
        Evidemment il ne faut pas boire encore de l’alcool. Les remède du type boire de la bière ou du pastis le lendemain matin est totalement absurde et ne fera qu’indisposer plus encore votre estomac. Il faut au contraire s’abstenir de consommer de l’alcool pendant deux ou trois jours.
        Par contre on peut boire beaucoup d’eau, ( des jus de fruiits si on est "allergique" mentalement à l'eau), ce qui réhydrate et diminue la concentration d’alcool dans le sang.

        Mais chacun y va de sa recette : douche froide , café fort, avec du sel !!, une cuillerée d’huile d’olive, des huîtres ou de la soupe de poisson, de la soupe à l’ail dans le midi ou de la bouillabaisse, des filets de hareng marinés enroulés autour de cornichons et d’oignons (les rollmops), du jus d’artichaut, du jus de tomate avec des jaunes d’oeufs (cela vaut mieux que de les mélanger à du rhum !).
        Au plan scientifique et médical, tous ces remèdes ne semblent pas avoir beaucoup d’effet, et la caféine du thé ou du café risque même d’être mauvaise pour le cœur, déjà éprouvé par l’abus d’alcool.

        L’élimination d’alcool est lente, mais c’est le remède le plus efficace : 0,1 à 0,15 g par heure, et ni l’exercice physique, ni la douche froide ne l’élimineront plus vite. Par contre ils vous réveillent un peu de votre torpeur, mais l’exercice physique doit ne pas être ni dangereux (on sous-estime le danger), ni éprouvant pour le cœur.
        J'ai vu, lors d'un bahutage dans une école d'ingénieurs, un élève, qui avait trop bu, mettre sa tête dans la cuvette des  et tirer la chasse d'eau. Cela n'avait aucune efficacité sur lui, mais cette image m'a empêché, toute ma vie, de dépasser une dose d'alcool qui modifierait mon comportement.
        Les pansements gastrique ou à la rigueur l’huile peuvent éviter des désagrément stomacaux mais n’élimineront pas l’alcool non plus.
        Ne prenez pas de médicaments : l’alcool interagit négativement avec plus de 150 médicaments.
    Le métabolisme de l’alcool peut renforcer l’effet toxique du paracétamol pour votre foie et l’aspirine ou l’ibuprofène, et, s’ils soulagent les maux de tête, peuvent irriter votre estomac et aggraver votre gastrite alcoolique.
        Mangez léger le lendemain : toasts grillés et bouillon salé, pas trop gras, et des mets léger, mais c’est mieux que la diète complète. Rien de tel qu’une bonne sieste pour attendre la remise en état de votre foie. Et pas de somnifère surtout… Il est évidemment peu recommandé de faire à nouveau un gueuleton !
        Le plus terrible, c’est effectivement le repas du premier de l’an après le réveillon de la veille !!

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