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                Je parlais hier des circonstancse d’absence d’un être cher et des souffrances que cela entrainait. Comment y faire face ? 

                Pour supporter l'absence, il faut penser à l'autre mais pas trop, car cela devient l'obsession et la souffrance. Il faut donc penser à autre chose et s'occuper (et accepter que l''autre s'occupe aussi). Toutefois ne vous méprenez pas sur mes propos, si vous êtes séparé(e) de votre petit(e) ami(e),je ne vous conseille pas de courir le guilledou ! Pendant le confinement, c'était d'ailleurs impossible.
                Quand on est très occupé(e), chacun sait qu'on n'a pas le temps de penser à sa tristesse, à ses malheurs.Alors consacrez vous à votre travail de classe, de fac, ou à votre profession. Cela vous rapportera de meilleures notes ou des succès. Ecoutez de la musique, lisez des livres, voyez des films ou des téléfilms. Trouvez vous des activités prenantes, des défis.  Essayez d’aider des camarades ou des personnes en difficulté, vous verrez que votre tristesse n'est pas grande à coté de la leur. 
                Il faut accepter, à titre de réciprocité que celui ou celle qui est loin de vous ait la même attitude et soit  aussi très occupé(e), mais il ne faut pas évidemment qu'une trop grande activité ou un souci trop poussé d'activité joyeuse vous fasse oublier l'autre, et il faut garder le temps de communiquer avec lui.
                Et surtout il ne faut pas se faire trop de souci, s'imaginer qu'il ou elle vous oublie. Il faut lui faire confiance.   Rien n'est plus stressant que de se demander si l'autre pense à vous, s'il vous est fidèle, ce qu'il fait et avec qui il est, s'il est en bonne santé ou s'il va avoir un accident ou attraper le covid. Le stress est fait d'inquiétudes le plus souvent inutiles et injustifiées. 
                Enfin comme chaque fois qu'on est triste, il faut penser à des choses gaies, il faut rêver, à l'avenir, au bonheur et partager ses rêves avec l'autre.Pensez à son retour, à vos retrouvailles, à la façon dont vous pourrez le ou la voir, aux belles choses que vous ferez ensemble. Rêvez, bâtissez des plans sur votre avenir, racontez vous des histoires.
                Mais ne le faites pas seul(e). Ces souhaits ne se réaliseraient pas et vous seriez déçu(e). Partagez à deux ces rêves, apportez votre part à ceux de l'autre, bâtissez ensemble rêves et avenir, et votre emploi du temps futur. C'est grâce à cette mise en commun que vos “divagations” risquent de devenir réalité.
                En définitive, pour souffrir d'une absence comme pour pouvoir la supporter il faut être deux et participer chacun autant que l'autre. Un amour ou une amitié trop déséquilibrée n'est pas viable et est une source de souffrance qu'il vaut mieux éviter.

                Mais évidemment l'absence n'est pas supportée de la même façon selon les individus, selon leurs préférences cérébrales.
                L'extraverti qui va vers les autres la supporte mieux que l'introverti, mais il pense moins à celui qui est absent et l'oublie facilement un peu. Par contre l'extraverti coupé du monde par un confinement en souffrira plus que l'introverti, qui peut plus facilement supporter la solitude et se trouver des occupations.
                Celui (ou celle) qui est très concret(e) et est tourné(e) vers le passé risque de ressasser ses souvenirs et de ne pas savoir imaginer des solutions et rêver.
                Le décideur logique raisonnera mieux et verra plus sereinement la réalité que celui qui décide en fonction de sentiments et de valeurs, mais il sera généralement moins tendre pour l'autre et le comprendra moins bien.
                Celui qui anticipe les événements arrivera à mieux s'occuper et gérer son temps que celui qui s'adapte aux situations, mais ce dernier pourra mieux faire face aux évènements imprévus. Par contre la situation incertaine du à la pandémie actuelle et notre impuissance partielle à prévoir l'avenir à cause d'elle, stressera plus une personne de préférence J que celles de préférence P.
                Le tolérant soupçonnera moins que l'intolérant et le jaloux, son partenaire de comportements qui lui apporteraient de la peine.
                Enfin et surtout l'optimiste stressera moins que le pessimiste, qui verra toujours le verre à moitié vide au lieu du verre à moitié plein.

                Un dernier point : j’ai rencontré des cas particuliers d’ados qui supportaient mal une absence particulière, celle de leurs parents, pourtant là, mais trop occupés. Le risque dans ce cas est de croire qu’on est délaissé(e)(e) et que vos parents ne vous aiment pas. Ce n’est presque jamais vrai, seulement d’une part les parents doivent faire vivre la famille par leur travail, et ils n’ont pas toujours le temps de faire tout ce qu’ils voudraient.Certains parents sont aussi moins sentimentaux, moins conviviaux, moins sensibles à la pensée et aux désirs d’autrui, et ils voient leur rôle de parents de façon différente de ce que vous attendiez.Je pense que dans ce cas, il faut ne pas hésiter à en parler. Une mère a rarement refusé d’écouter son enfant (et en général, le père non plus).Il faut qu’il sachent que vous seriez plus heureux (heureuse), ‘s’ils avaient une attitude différente vis à vis de vous. Je pense qu’ils feront un effort dans ce sens. 
                Par contre j'ai eu l'occasion de correspondre avec des jeunes étudiants, que le covid a empêchés de revoir leur famille aux vacances, et qui étaient bloqués dans la ville de leur fac, voire même le plus souvent dans leur chambre, en partie isolés de leurs camarades. Quelques jours ce n'aurait pas été bien grave, mais pour la durée du confinement, le stress et l'ennui s'accumulaient, parfois aussi des difficultés financières et cette épreuve était très traumatisante.
                
              Mais ce ne sont que des réflexions personnelles sur ce sujet car je n'ai vécu toutes ces situations que par personnes interposées.

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  • Souffrir de l'absence

             Les confinements qu nous avons subi en raison du covid, et les difficultés pourse déplacer ont beaucoup perturbé de nombreuses personnes, qui se sont trouvées éloignées de leur famille ou de l'être aimé.
            J'ai pensé que je pourrais peut être réfléchir sur ce problème de  "l'absence".

             D'abord, l'absence de ceux qu'on aime apporte plaisir et excitation : on vit dans l'attente du prochain rendez-vous, on y pense sans cesse. Puis elle devient douleur, la séparation se fait insupportable. Enfin l'absence n'est plus absence mais amputation d'une partie de soi-même : on a l'impression de ne plus penser, de ne lus vivre.
           Et pourtant, on pense tout le temps à celui, celle ou ceux qui ne sontt pas près de soi, on a peur de ce qui peut se passer au loin, d'un accident, de l'oubli, de perdre l'être aimé, on se sent seul(e), un peu en mal d'affection, on s'ennuie, même si on a diverses occupations, et on ne pense qu'aux retrouvailles qui se font attendre et qui ne sont plus source de joie.
             Je ne parlerai pas du décès d’un proche, mais d’un éloignement dont on connaît les raisons, qu'on les considère comme valables, logiques, justifiées et qu'au fond on ait “décidé avec l'absent(e)”, qu'il ou elle devait être loin de nous pour un temps, ou bien que des raisons indiscutables l'ait imposé, comme c'est le cas pour la pandémie actuelle..

             Pour des adultes des problèmes de métier, d'aides à d'autres personnes (ses enfants ou les vieux parents par exemple), des problèmes financiers, les études et la formation, etc, peuvent être plus facilement acceptés.
             Pour les adolescents et jeunes encore chez leurs parents, ce sont évidemment ceux ci qui décident, et l'absence d'un(e) ami(e), ou d'un(e) petit(e) ami(e) est beaucoup moins bien acceptée, parce qu'on n'a pas été libre de choisir.
            Dans le cas de la pandémie, adultes comme adolescents subissent et de plus sont inquiets devant la menace de la maladie.
             Il faut donc essayer de connaître les raisons des décisions des parents, d'examiner quelles étaient les solutions possibles d'un point de vue raisonnable, et d'essayer de se dire que c'était sans doute la meilleure solution (ou qu'il n'y en avait guère d'autre).
            Dans d'autres cas, il ne faut s'en prendre qu'à soi même et donc accepter son sort. Si vous avez choisi d'aimer quelqu'un que vous avez connu sur internet ou au cours des vacances ou d'un voyage, mais qu'il habite à 500 kilomètres de chez vous, (j'ai une quinzaine de cas de ce type parmi les jeunes que je connais), c'est à vous et à l'être aimé qu'il faut vous en prendre. Rien ne vous obligeait à cette solution génératrice de bien des soucis, et c'est avant qu'il fallait y penser.
             Dans le cas du Covid19, la décision ne nous appartient pas, mais il faut encore plus essayer de comprendre les raisons des décisions, pour les accepter, mais aussi pour predre les précautions sanitaires, et il faut se rendre compteur même les pouvoirs publics ne sont pas maître de leurs décisions : c'est le virus qui commande.

             Que ce soit en amour ou en amitié, il faut que la tristesse et la solitude de l'absence soit partagées. Il faut que l'autre en soit affecté autant que vous. Une souffrance non partagée dans ce domaine est insupportable, et il vaudrait mieux alors tourner la page et aimer ailleurs. Il est certain que si vous vous morfondez et que vous vous sentez seule et que l'autre est joyeux et s'amuse avec ses amis, cela ne peut durer.
             De même en amour si vous n'avez pas confiance en l'autre, si vous savez qu'il ou elle, vous “oublie” avec d'autres, votre amour n'y résistera pas.
             Si vous avez la possibilité de voir l'autre, de ne pas rester trop séparés et qu'il ou elle, ne cherche pas cette même rencontre possible, je ne suis pas sûr que votre amour soit vraiment partagé. Il n'existe pas d'amour ou d'amitié dans laquelle on n'ait pas envie de communiquer avec l'autre, de le voir, d'avoir de ses nouvelles, de penser à lui ou elle. Il est alors plus raisonnable de rompre si vous ne voulez pas souffrir.
             Rêver à quelqu'un qu'on ne voit pas, avec lequel on ne communique pas, c'est rêver à un être imaginaire, au prince charmant, mais ce n'est pas vivre.
             Je pense que l'absence ne peut se supporter que si on communique souvent, si on donne des nouvelles à l'autre, qu'on lui raconte sa vie, que l'on continue à partager, (que ce soit d'ailleurs dans l'amour ou l'amitié).
             Quand j'étais jeune et que ma fiancée et moi étions séparés par des vacances avec les parents, ou par des voyages, nous nous écrivions presque tous les jours.

             Aujourd'hui c'est bien plus facile et rapide qu'hier : la poste n'est plus le moyen unique il y a les nombreuses messagerie, le téléphone, le portable, les SMS et les réseaux sociaux. On peut échanger des mots, des images, des sons.

              Alors on n'a plus guère d'excuses à ne pas communiquer, si ce n'est un travail prenant et obligé. La flemme n'est jamais une excuse devant l'amitié ou l'amour.
             Si l'on n'aime pas faire l'effort, si l'on n'a pas envie de communiquer avec celui pour lequel on est censé éprouver amour ou amitié, c'est que ce sentiment est bien trop léger. 

              Je continuerai demain en réfléchissant à « comment supporter cette absence.

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  •      Il m'arrive de discuter avec des ados ou des parents qui ont des problèmes de comportement ou des difficultés de communication.
         Je suis étonné du nombre de personnes que je vois vivre dans un monde irréel, une petite bulle qu'elles se sont construite, et qui se retrouvent seules, déconnectées de la réalité et de leur environnement ou isolées dans un groupe qui partage les mêmes chimères. 
         Ce sont pour la plupart des personnes tristes et stressées, bien qu'elle ne soient pas (encore?) en dépression.
         Certaines en souffrent et une ado m'a dit un jour “...je suis dans une cage de verre dont j'ai perdu la clé. "

         Qu'y a t'il derrière cette image ?
         Ce n'est pas facile de répondre à cette question car chacun est un cas particulier : son environnement familial, ses camarades, sa propre personnalité influent sur ses comportements et il faut donc étudier chaque cas.
       Je peux cependant essayer de donner quelques idées générales sur ce sujet.
        Mais cela repose sur une notion un peu difficile : le différence entre l'imagination et le fantasme. Alors pour mieux vous faire comprendre je vais vous donner deux exemples.

        D'abord, étant petit(e), il vous est sans doute arrivé d'avoir un “doudou”, une poupée ou un ours en peluche. A quoi vous servait il.?
        Au début de son développement, l'enfant ne fait pas la différence entre le ..nonde extérieur et son monde à lui, intérieur. 
        Il est dans une « phase d'omnipotence » où il a l'illusion que ses moindres pensées et désirs façonnent le monde extérieur. S'il pleure, sa mère accourt et lui donne à manger: ses moindres envies se réalisent. La frontière entre le monde de ses désirs et celui de leur réalisation n'existe pas pour lui.
        Progressivement. toutefois. cet enfant découvre que la réalité n'obéit pas toujours aux règles de son monde intérieur : sa maman n'accourt pas toujours immédiatement pour satisfaire ses désirs : il se rend compte que sa mère a son existence propre, distincte de la sienne. 
        Cette découverte est stressante et l'enfant recourt à un objet le doudou , le nounours, la poupée, pour apprivoiser cette nouvelle réalité et pour calmer son angoisse face au monde qui ne lui obéit plus. Cet objet est doté d'une charge affective, et peut encore être contrôlé par l'enfant qui va « modéliser » sa relation avec sa mère ou avec d'autres personnes.     
        L'enfant par exemple, va battre son doudou s'il est fâché à cause d'une décision sévère de sa mère, ou jouer au docteur avec lui s'il a été malade.
        Cet objet est alors bénéfique et l'enfant utilise son imagination pour le mettre en scène dans des situations qui ressemblent à celles de la réalité.
        Mais l'enfant peut aussi se réfugier entièrement dans son attachement au doudou qu'il ne peut plus quitter un instant et qui est alors son monde à lui, distinct de la réalité, et il y vit des histoires détachée de la vie réelle. C'est alors un fantasme.
       
    Les psy donnent alors à ce doudou le nom horrible "d'objet conta phobique"

        Deuxième exemple celui d'un ado qui joue sur son ordinateur à un jeu de rôle.
        Certes il n'est pas dans un monde réel, mais les aventures qu'il va avoir ressemblent à celles de la réalité et il va essayer de résoudre les problèmes qu'elles posent en faisant preuve d'imagination. C'est une activité mentale de réflexion et d'organisation qui pourra ensuite réagir sur des situations de la vie réelle (comme un apprentissage par la simulation), et c'est donc plutôt bénéfique.
        Supposons maintenant que l'adolescent ne prenne plus cela pour un jeu, mais ne se sente bien qu'immergé dans ce monde quelles que soient les situations, qu'il ne cherche pas vraiment à vivre, à imaginer. Il passe sa vie dans ce monde virtuel d'ordinateur.
        C'est devenu un fantasme qui ne mène plus à l'imagination et à l'action : ce n'est plus qu'un exutoire. L'ado fuit le monde réel pour se réfugier dans son monde artificiel.

        Ce n'est pas forcément un monde virtuel. Ce peut être un monde philosophique, l'identification à un personnage de manga ou de série télévisée, un monde d'apparence vis à vis des autres (j'ai connu quand j'étais jeune des “zazous” aux vêtements , à la coiffure, aux bijoux et aux fards plutôt originaux, qui vivaient cette situation comme une philosophie ou une religion, complètement coupés de leurs camarades qui n'avaient pas les mêmes “convictions”),....
        Ce monde irréel devient pour l'ado la cage de verre dont il a perdu la clef.

        
        En fait cette fuite dans un monde irréel a une raison générale : le refus d'abandonner son “fantasme d'omnipotence” comme l'appellent les psys.'
        Ce “sentiment d'omnipotence” c'est effectivement ce que ressentait l'enfant au début de sa vie, comme nous l'avons dit plus haut.
        Pour l'ado, c'est quelque chose de plus précis, des raisons multiples qui font qu'il ne peut plus satisfaire rapidement tous ses désirs comme il le voudrait (pour des raisons diverses : un des parents qui ne s'occupe plus de lui, problèmes financiers, pas assez de tendresse, pas de “reconnaissance” des camarades, problèmes avec les professeurs, enfant trop gâté....). Chaque cas est particulier.
        Mais l'ado se réfugie alors dans son monde imaginaire, son fantasme, où ses désirs peuvent théoriquement être satisfaits, puisque ce n'est pas un monde réel, mais un monde de rêve.
         Il croit par exemple dans ce monde où il se donne une apparence originale, qu'il se fait remarquer et a l'estime qui lui manque, sans s'apercevoir que cette attention ne touche guère que ceux qui ont le même fantasme que lui, et en fait au lieu de s'intégrer dans la vie, il s'isole dans un monde de plus en plus étroit et loin des réalités.

        C'est finalement une “dépendance”, et il est difficile de revenir aux contraintes matérielles de la vie réelle de tous les jours.
    On ne peut pas être dans la vie un personnage de manga, beau, intelligent, spirituel, fort, qui a du succès auprès des autres ou en amour.
        Alors on refuse d'abandonner son “pouvoir d'omnipotence” et on retourne dans son monde imaginaire où on peut satisfaire ses désirs, (du moins le croit on), ce qui va entretenir le cercle vicieux de la dépendance.
        Il faut dire que la société de consommation aide cette fiction maléfique : voyez les nombreux jeux d'ordinateur, les films tels que “Matrix”, les mondes virtuels tels que “second life” ou la multitude de gadgets, vêtements, cd, livres... hors de prix pour se constituer une réputation de “soi-disant gothique”, analogue aux zazous que j'ai connus dans ma jeunesse.     

         Ce ne serait pas grave, si cela ne gâchait pas la vie de nombreux jeunes et même de lus anciens.

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  • Certains s'ennuient en permanence !

    Certains s'ennuient en permanence !           

     

              J'ai fait le 24 avril 2018, un article sur la psychologie de l'ennui., j'avais montré que, alors que les enfants ne s'ennuyaient que très rarement, c'était au contraire un phénomène naturel chez les adolescents et même chez les adultes, dû à un manque d'attention et de concentration et à un désintérêt pour la tâche que l'on effectue ou pour un environnement qui ne vous apporte pas suffisament de stimulations.

              Toutefois nous avons vu que certains individus étaient plus prédisposés que d'autres à l'ennui (par exemple les extravertis).

              Chez certains adolescents cependant, et même chez certains adultes, cette propension à l'ennui, qui au départ est normale, devient chronique.
              Les chercheurs ont aussi étudié cette tendance.
              Ils ont trouvé qu'elle s'accompagnait souvent d'un manque de confiance en soi, d'une propension à ne pas comprendre ou admettre ses sentiments et sa vie émotionnelle et du coup à surveiller en permanence ses humeurs.
              Un ennui “existentiel” peut apparaitre quand une personne renonce à ses buts, à ses rêves pour des raisons matérielles, ou sous la pression d'autrui.
    Chez les jeunes c'est aussi l'incapacité normale et courante de ne pas savoir ce qui vous rendra heureux, qui peut conduire à cet état de désintéressement de ce qui vous entoure et de la vie.
              Les statistiques montrent que la probabilité de trouver un réconfort dans l'alcool, le canabis, voire les drogues dures, est plus fréquent chez ces personnes qui s'ennuient de façon systématique.
              De même certains jeunes qui s'ennuient de façon chronique ont recours à la nourriture pour s'occuper, ce qui aboutit le plus souvent à la boulimie et parfois à l'obésité, mais parfois aussi à l'anorexie.

              L'ennui est souvent associé à la solitude et pourtant ce n'est pas la même chose, mais effectivement l'ennui peut naître de la solitude ou du sentiment d'être seul(e). En fait l'enfant et l'adolescent, quand ils sont seuls font la même chose, laisser aller leurs pensées au gré de leur fantaisie, mais si c'est facile pour l'enfant, cela a l'air plus difficile pour l'adolescent, qui alors s'ennuie.
              Un ennui chronique peut effectivement résulter d''une mise à l'écart par rapport aux autres, que ce soit famille ou camarades, ou d'échecs sentimentaux répétés.
              C'est moins fréquent chez les adultes, plus occupés par leur travail, mais c'est fréquent chez les chômeurs et chez les personnes seules qui après une séparation ou un décès, sont restées seules. C'est d'autant plus vrai qu'elles sont extraverties.

              Certains parents envoient leur enfant chez le psychiatre parce qu'il s'ennuie trop souvent, ou certains adultes vont consulter, pour tromper leur ennui. C'est la plupart du temps une erreur. Un ennui chronique n'est pas signe de dépression.
              Certes les personnes en dépression s'ennuient car elles n'ont plus goût à rien et ne savent plus comment réagir, comment s'intéresser à quelque chose. La dépression leur ote volonté et attention et les médicaments qu'on leur donne aggravent plutôt cet aspect.
              Mais les personnes en dépression ont un mal être beaucoup plus important que le seul ennui.

              On peut se poser la question : comment combattre l'ennui.
              Mais on peut même se demander si l'ennui non chronique, celui qui nous prend normalement parfois tous, cet ennui est il si néfaste que cela?
               Faut il vraiment supprimer l'ennui ou simplement savoir comment occuper ces périodes.?
                Je pense que je vais vous étonner, j'espère ne pas vous choquer. Je suis persuadé que  s'ennuyer un peu est utile. notamment pour un adolescent.
               Personnellement, je pense donc pas qu'il faille supprimer l'ennui. Ce serait supprimer le 'bonheur' d'avoir plus tard quelques choses à faire. Serait-on à aussi heureux à faire quelque chose qui nous plaisir si entre deux on n'avait pas un moment où on s'ennuie légèrement. Comme pour tout, il faut connaître le négatif pour savoir profiter du meilleur.

                Je sais que je vais là à contre courant de la mode.
                La plupart des parents que je connais, pensent à tort que l'ennui est un état d'esprit à éviter, proche de la dépression et que pour ne pas y plonger, mieux vaudrait se jeter dans n'importe quelle activité, aussi vaine soit elle. Mieux vaut une activité sans intérêt que l'ennui, ce qui est paradoxal, pusique une activité sans intérêt est justement génératrice d'ennui.
                L'ennui n'est pas dans l'air du temps; C'est vrai que à part les retraités et les exclus de la société du travail, qui peut se payer le luxe de s'ennuyer. !!
                Le temps libre n'est plus un temps “mort”. Il doit être consacré à une activité “rentable”, servir à l'entretien de son “capital santé", de son “capital culturel”, à entretenir sa forme sportive ou ses relations de travail ou amicales.
                Aujourd'hui un adulte qui s'ennuie est soupconné par les autres d'être déprimé, de ne plus avoir le goût de la performance, et on en est presque à soigner l'ennui par le “prozac”.

                Et les parents appliquent évidemment ce culte de l'activité incessante à leurs enfants. Dans la course effrènée vers le bonheur et la réalisation individuelle, les enfants ne doivent jamais être confrontés au sentiments de lassitude, de mélancolie, de vide que l'on exprime par ce “je m'ennui...iiiiie,  qui plonge aujourd'hui les parents dans le désarroi le plus complet.
                Et dès lors, ils entraînent leurs progénitures dans un ballet incessant, soit qu'ils aient l'oeil rivé sur la télévision, l'ordinateur et les SMS du portable, soit qu'on les emmène à droite à gauche, dans des activités qui se télescopent et ne laissent aucun repos.
                Finalement le secret de l'éducation aujourd'hui, c'est , au prix de multiples addictions légales, voire prescrites, d'éviter à l'adolescent de se poser la question du manque d'activité et de son corrolaire, le désir de faire quelque chose.

                Et pourtant l'ennui a des qualités. Il permet de prendre de la distance vis à vis de soi-même, de se détacher des préoccupations de son corps, de rêver un peu, de penser à des projets, de se poser des questions sur l'avenir, de réfléchir à des problèmes et d'inventer des solutions. Il permet à l'imagination de se donner libre cours.
                Si vous vous ennuyez et que vous restiez un moment sans télévision, sans ordinateur, sans téléphone, sans rendez vous, après avoir redouté cet instant, vous vous prendrez à imaginer à associer des idées, à explorer votre monde intérieur, à créer des choses nouvelles
                Les pensées meublent l'ennui, les pensées chassent l'ennui et l'ennui s'estompe.   
                Il y a des jours où je me demande si on ne bannit pas l'ennui , tout simplement parce qu'on a peur de réfléchir ?
                Et puis, si l'on a trop de choses à faire, on n'a pas le temps de s'ennuyer.

                Pour se sentir exister, il est pourtant nécessaire d'exister à l'intérieur de soi, c'est à dire de penser, imaginer, rêver, se raconter des histoires, même quand on est adulte et encore plus quand on est jeune
                Le processus de maturation qui va faire de l'enfant un adulte nécessite un travail psychique, une réflexion sur soi, les autres et l'environnement.
                Je vais donc encore une fois choquer les parents. Je pense que face à l'ennui il ne faut pas aller au devant de la répulsion des enfants pour cette situation. en les engageant dans de multiples occupations, dans l'agitation et l'hyperactivité.
                Cela les empêche justement de se poser la question de ce qu'ils désirent, d'y réfléchir, de ne pas céder inconsidérément à toutes les envies
                Parents à mon avis, vous ne devriez pas hésiter à refermer sans bruit  la porte de la chambre de vos chérubins en disant “chut ! les enfants s'ennuient !!”.

     

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  •  

     

              Un  petit enfant n'est jamais seul. Il peut, sans difficulté imaginer la présence de ses parents près de lui, surtout de sa mère, qui l'accompagne dans ses soliloques. Il a aussi près de lui son “doudou”, ses ours en peluche et ses jouets préférés. 
             Et même sans eux, l'enfant ne s'ennuie pas il découvre le monde.
            Je pense que comme moi vous avez joué à faire entrer ou sortir un escargot de sa coquille.
            “Escargot, montre moi des cornes , ou sinon, je te casse ta maison !“ dit la chanson enfantine.

            Bien sûr l'enfant cherche d'abord à jouer avec ses jouets. Mais cela ne l'occupe qu'une partie du temps
            Il ne s'ennuie pas pour autant; l'enfant est intéressé par tout ce qui l'entoure et la moindre petite chose capte son attention : un insecte qui butine, une grue qui construit un immeuble, les oiseaux qui viennent manger des graines sur un balcon, les avions qui atterrissent au loin, sa mère qui fait la cuisine ou son père qui bricole.
           Il regarde attentivement, cherche à comprendre, observe pour pouvoir imiter. Il découvre ce qui l'entoure et se forge peu à peu une certaine expérience.
    Au fond l'enfant s'amuse de tout, car tout pour lui est une aventure, une découverte, une nouveauté, une stimulation.
          Ses sens sont en éveil, son attention est soutenue, son cortex frontal réfléchit, sa mémoire emmagasine et des tas de questions fusent. Et lorsqu'il ne s'agit pas de choses nouvelles mais de jeux avec des objets connus, alors son imagination invente, lui raconte un conte, une nouvelle histoire. Il joue alors un jeu de rôle.
         Quand il est en bonne santé, l'enfant est dans son monde à lui, heureux.
         Tout pour lui est nouveauté, stimulation, imagination.
         L'ennui, il ne connait pas, sauf si les adultes lui ont inculqué cette notion, malgré lui.

         Laissez un enfant seul, après s'être ennuyé quelques instants, il trouve un insecte, une feuille, une fleur qu'il se met à examiner, ou bien il se observe un spectacle : un immeuble qui se construit, des autos dans la rue, des avions qui décollent au loin.     
        L'environnement intéresse l'enfant et l'ennui n'est plus là.
        Laissez un adolescent seul, après avoir trouvé qu'il perd son temps, qu'il ne sait pas quoi faire, il va venir vous trouver pour vous dire qu'il s'ennuie ou bien il va se morfondre et tourner en rond.
        Et bien des adultes que je connais se lamentent aussi parfois parce qu'elles s'ennuient.
       Nous attribuons en général l'ennui au fait que l'environnement ne nous intéresse pas, que de ce fait nous ne sommes pas motivés, nous n'avons envie de rien faire et finalement nous n'avons rien à faire.
        
        Que disent les psychologues de l'ennui, qu'ils étudient depuis près d'un siècle.?

        Dans les années 1930, ils étudiaient dans les usines les tâches répétitives et fastidieuses et leurs études ont montré que l'ennui, et le sentiment de fatigue qui l'accompagne, résultaient d'un manque de vigilance et de motivation, les tâches correspondantes étant considérées comme inintéressantes par l'individu.
        Des stimulants comme les amphétamines , l'adrénaline, la caféine... diminuaient ces sensations.
        En1986 le psychologue Norman Sundber, a développé un questionnaire-test  (28 items) et une échelle d'inclination à l'ennui, dont le but était d'étudier la sensibilité des individus à l'ennui dans diverses situations.
        Les études menées par la suite ont montré que si toutes les personnes éprouvaient de la lassitude devant des tâches répétitives, monotones et contraignantes, par contre certaines personnes étaient davantage sujettes à l'ennui, et que cet ennui venait d'un manque de stimulations.

    Les extravertis en particulier s'ennuient plus facilement que les introvertis.
    Les introvertis, habitués à évoluer dans le monde de leurs idées, de leur propre pensée, ont la capacité de s'occuper dans toutes sortes de situations et sont en général plus créatifs et ont de nombreux passe-temps et centres d'intérêt et donc s'ennuient moins.
        Les extravertis qui tirent leurs motivations de l'extérieur et en particulier des autres hommes, ont donc besoin de davantage de stimulations venant de l'environnement. 
    Si le monde extérieur ne fournit pas assez de nouveautés intéressantes, si personne n'est là pour les occuper, les extravertis ressentent l'ennui et la solitude.
        Ils ne sont pas capables, comme les introvertis de “s'auto-stimuler”.

        Des études plus récentes ont montré que l'ennui pouvait venir chez beaucoup de personnes d'une certaine incapacité à faire attention et à se concentrer, à trouver de l'intérêt à ce qu'ils font.
        Les chercheurs ont trouvé que les personnes distraites, sujettes à l'oubli et inattentives avaient une tendance marquée à s'ennuyer.
        Il est certain que dans le monde actuel qui est centré autour des moyens de communication et des médias, avec en plus la vie devenue trépidente, nous sommes devenus inattentifs par nature, dérangés sans cesse, ayant l'habitude de “zapper” d'une occupation à l'autre, de telle sorte que beaucoup de jeunes sont incapables de se concentrer pendant longtemps. Si donc on leur impose une tâche trop longue, ils “décrochent” et s'ennuient.        
        En fait les tâches trop faciles sont ennuyeuses, de même que les tâches trop difficiles ou anxiogènes.
        Certains psychologues ont même défini l'ennui comme étant le contraire de la capacité à fixer son attention sans effort, à se focaliser sur la tâche entreprise, à se laisser absorber par elle. C'est un manque d'intérêt.

        Les neurobiologiste ont plus récemment cherché si l'on pouvait trouver des raisons de l'ennui dans la structure du cerveau. 
    Ils n'ont pas pour le moment réussi à trouver des centres responsables, mais ils ont montré que des patients ayant des lésions du cortex frontal ou de certains centres du gyrus cingulaire dans le cerveau émotionnel, qui sont concernés par la conscience, la vigilance et l'attention, présentaient une tendance marquée à s'ennuyer, une recherche de sensations forte et une prise de risques incontrôlée.
        Des études d'imagerie cérébrale ont également montré qu'il existait dans le lobe frontal des circuits impliqués dans la perception du temps qui passe. Des lésions de ce lobes peuvent déformer cette perception et on constate que cela empêcherait de s'engager pleinement dans une tâche et que que les personnes sujettes à l'ennui auraient l'impression que le temps passe plus lentement que les autres personnes.

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