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Par papynet le 6 Juin 2023 à 08:23
Beaucoup de produits utilisés à des fins médicales, peuvent aussi être utilisées comme drogues et, à dose plus élevées être mortels.
Les produits les plus connus du public sont la morphine et le THC contenu dans le cannabis.
Un produit moins connu est le fentanyl. C’est un opioïde, analgésique, utilisées médecine comme anesthésique et surtout pour traiter des douleurs chroniques intenses ou postopératoires.
Il agit sur les récepteurs de la morphine dans le cerveau et la moelle épinière ou dans les muscles lisses et bloque la douleur.
Le fentanyl possède un effet analgésique environ 100 fois plus puissant que celui de la morphine.
Il a été aussi utilisé par les russes lors de la prise d’otages au théâtre de Moscou en octobre 2002, par un commando de tchetchennes. Les forces spéciales ont vaporisé ce produit dans les conduits de ventilation, espérant endormir les assaillants.
Mais il est très difficile d’avoir dans ces conditions une concentration homogène dans les pièces et des différences très importantes peuvent avoir lieu localement entraînant soit inefficacité, soit danger mortel.
Des moyens médicaux d’urgence n’avaient pas été suffisamment prévu et sur les 646 otages, 118 ont trouvé la mort et 45 touchés gravement.
Les pouvoirs publics de nombreux pays sont tous les jours inquiets de voir apparaître de nouvelles drogues; par exemple certaines sont dérivées du fentanyl : le méthylfentantl et le carfentanyl. Des jeunes les utilisent à la place de cannabis, car ils sont hallucinogènes et euphorisants et d’autre part car ils sont moins chers, car il en faut très peu pour agir.
A titre d’exemple, alors qu'il faut respectivement 200 et 750 grammes pour fabriquer 10 000 doses équivalentes de cocaïne ou d'ecstasy, 2,5 grammes suffisent pour le méthylfentanyl et 0,1 gramme pour le carfentanyl !.
Mais cette grande activité les rend très dangereux, et la toxicité de ces cannabinoïdes de synthèse est beaucoup plus importante que celle du cannabis, avec un plus grand nombre d'effets secondaires toxiques: hypertension artérielle, vertiges, hallucinations et tachycardie, qui peuvent mener à l’overdose et à la mort.
Par ailleurs il y a une accoutumance plus forte qu’au cannabis.
Sans parler des effets à long terme, que l’on commence seulement à déceler pour le cannabis, et que l’on ne connaît pas pour ces produits, parce qu'on n'a pas assez de recul.
Ces produits sont mélangés à des plantes et ils ont finalement un aspect voisin de celui du cannabis, ce qui facilite son usage par les jeunes.
Ces produits ne sont pas les seuls à transformer le marché. De nouveaux produits de synthèse, efficace à faible dose et donc très dangereux, sont fabriqués par des chimistes de haut vol en Chine, en Inde ou dans certains pays de l'Est comme la Pologne, distribuées à échelle industrielle via Internet, ils sont censés imiter les effets «euphorisants» de la marijuana, de la cocaïne, des amphétamines ou encore de l'ecstasy et représentent un énorme danger auprès d'un public inconscient, prêt à jouer aux apprentis sorciers pour expérimenter de nouvelles sensations et malheureusement en subir ensuite les graves conséquences.
Un autre danger nous vient de Syrie et des pays du moyen orient, très consommateurs d’un produit interdit en Europe, la phénétylline.
Ce médicament (le Captagon), était utilisé pour soigner les enfants hyperactifs, ou les personnes souffrant de troubles chroniques du sommeil. Mais devant certains effets secondaires psychotropes, et le danger de doses plus fortes, il a été interdit en 1986, dans presque tous les états du monde.
Ce psychostimulant, à faible dose, dissipe les sensations de fatigue et de faim, induit une euphorie et un sentiment d'hyperconcentration. Mais à fortes doses, ces produits sont dépersonnalisants, induisant des troubles de la personnalité, et l’individu perd tout jugement, toute notion de bien et de mal, et de conséquence de ses actes.
Les terroristes les utilisent pour droguer les personnes qu’ils envoient commettre un attentat et notamment les kamikazes.
La Syrie est devenu un principal producteur de ce produit, ainsi que d’amphétamines moins chères, et transitent par la Jordanie avant d'être envoyés dans tout le sous-continent, l'Arabie saoudite étant le principal destinataire.
Un autre produit utilisé par les islamistes est la kétamine : c’est à l’origine un anesthésiant utilisé en médecine humaine et vétérinaire. C’est un inhibiteur d’un neurotransmetteur, le glutamate.
Le produit a en effet des effets psychotropes et hallucinogènes.
A doses moyenne, comme le produit précédent, il peut atténuer les sensations de fatigue et de faim, induit une euphorie et la non conscience du danger et des conséquences de ses actes, voire des dédoublements de la personnalité.
Les soldats français au Mali on constaté que de nombreux combattants islamistes étaient drogués à la kétamine, pour leur donner le courage de se battre (par l’inconscience), notamment les jeunes qu’ils recrutaient dans la population.
A plus forte dose, le produit a des effets hallucinogènes et l'usager perd la sensation de lui-même (sensation de se « détacher de son corps »).
À fortes doses, elle provoque des altérations de la respiration et peut aussi induire une perte de connaissance voire le coma.
En cas d'usage prolongé la kétamine détruit les protections de l'appareil urinaire contre les micros organismes. Conséquences, infections urinaires, sang dans les urines et destruction des reins.
L’usage du tabac et du cannabis sont déjà très dangereux et induisent en France, des dizaines de milliers de morts, notamment par cancer ou maladies cardiovasculaires, l’ecstasy provoque des overdoses fatales, mais les nouvelles drogues qui apparaissent tous les jours, sont encore plus dangereuses et risquent de faire des ravages , surtout chez les jeunes.
Malheureusement l'information par les pouvoirs publics est très insuffisante.
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Par papynet le 20 Novembre 2022 à 08:07
On constate que la France est un des pays où l’on consomme le plus de tranquillisants, qu’on en donne aux jeunes quand ils sont anxieux, qu’on en donne aux adultes quand ils sont stressés et pour les faire dormir, et qu’on en bourre les personnes âgées pour qu’elles se sentent moins oppressées étaient moins peur de la vieillesse et de la mort.
Personnellement, j’ai la chance d’être en bonne santé et je ne connais guère comme médicament que l’aspirine, du paracétamol, et du sérum physiologique dans le nez avec un petit désinfectant, quand j’ai le nez bouché.
Cela m’étonnerait beaucoup que je prenne un jour une benzodiazépine, car je n’apprécie pas ce type de médicament et je préfère être très optimiste pour éviter le stress.
Regardons d’abord comment agissent les benzodiazépines, qui sont essentiellement des tranquillisants.
Rappelons d’abord que les neurones peuvent envoyer dans leur axone un influx nerveux positif ou négatif, qu’ils communiquent aux dendrites des neurones avec lesquels ils sont en contact, à travers une synapse par l’intermédiaire d’un neurotransmetteur chimique. Ces neurones font la somme de tous les influx qu’ils reçoivent et ils ne déclenchent eux mêmes un influx nerveux que si cette somme atteint un certain niveau.
Un influx positif est déclenché lorsque le neurotransmetteur entraîne une libération d’ions positif, en général, calcium Ca++ dans la dendrite du neurone suivant et un influx négatif lorsqu’il s’agit de la libération d’ions chlore Cl-
La plupart des neurotransmetteur entraînent la libération de Calcium et le principal neurotrans-metteur qui entraîne celle de chlore est le GABA (l’acide gamma-amino butyrique) : on l’appelle donc un neurotransmetteur inhibiteur, puisqu’il diminue ou supprime l’émission d’un influx positif, du fait de son apport négatif.
L’action du GABA est très importante car il modère l’action des autres neurotransmetteurs, notamment le glutamate, qui sont des excitateurs positifs.
Le GABA empêche donc une surexcitation du cerveau dans la mesure où un équilibre existe entre son action et celle des autres neurotransmetteurs.
L’effet des benzodiazépine est schématisé sur les deux schémas ci dessous, qui représentent un canal ionique, protéine laissant passer des ions à travers la membrane cellulaire, sous l’effet des neurotransmetteurs qui se fixent sur des récepteurs latéraux
ici le récepteur est sensible au GABA :
Sur celui de gauche, le Gaba s’est fixé sur son récepteur, il active l’ouverture du canal et des ions chlore traversent la membrane.
Sur celui de droite la benzodiazépine vient aussi se fixer sur le récepteur de Gaba, car elle a cette possibilité chimique. Le canal ionique est davantage ouvert et la quantité d’ions chlore franchissant la membrane est plus importante.
En définitive, la benzodiazépine augmente l’effet inhibiteur du GABA, qui compte des récepteurs un peu partout dans le cerveau. Donc elle ralentit le fonctionnement du cerveau.
Si la personne qui prend des benzodiazépine était quelqu’un ayant des troubles importants d’anxiété, et cela par manque de GABA, alors le traitement est normal, à condition d’agir par ailleurs pour que la personne finisse par maîtriser son angoisse, car il est recommandé de ne pas prolonger ce type de traitement au delà de trois mois si possible, pour éviter des addictions.
Mais on prescrit souvent des benzodiazépines à des personnes qui n’ont pas des troubles importants et ce traitement est alors dangereux.
En effet ces médicaments agissent sur les centres de récompense. La personne se sent bien et donc apprécie ce « confort ». Mais les centres de récompense s’habituent et il leur faut davantage de médicament pour produire le même effet (libération de dopamine).
Il y a donc création d’une addiction.
Les personnes souhaitant ce confort prennent donc davantage de médicament et cela en permanence, bien au delà des 3 mois. Il y a alors un ralentissement permanent du cerveau. La personne est moins attentive, moins active, moins motivée et surtout l’action au niveau de l’hippocampe, ralentit les performances de mémoire.
Les chercheurs ont appelé l’attention sur le risque accru de maladie d’Alzeimer, et l’aggravation des pertes de mémoire, notamment chez les personnes âgées, traitées aux benzodiazépines.
De plus les benzodiazépines ne sont pas des somnifères. Certes elles peuvent améliorer le sommeil en empêchant en partie de penser à ses préoccupations, mais l’action est très différente d’une personne à l’autre, et dans beaucoup de cas elles ont très peu d’effet sur le sommeil
De plus ces produits ont un effet analogue au cas où vous prendriez trop de paracétamol, pour atténuer la douleur au moindre bobo. En fait l’organisme lutte naturellement contre la douleur grâce à la production d’endorphines. Le fait de prendre trop souvent du paracétamol diminue cette production et il vous faudra de plus en plus de paracétamol, à effet équivalent.
De même le corps lutte contre une insuffisance de GABA et donc des anomalies émotionnelles, en produisant des neurostéroïdes. Ceux ci se fixent aussi sur les récepteurs du GABA, augmentant ainsi son action. L’utilisation trop fréquente de benzodiazépines va friner la production de ces neurostéroïdes, qui luttent naturellement contre nos peurs et nos angoisses.
Certes les produits psychotropes, et notamment les benzodiazépines sont utiles lorsqu’il y a vraiment dépression ou maladie psychiatrique. Mais par contre, leur utilisation abusive comme médicament de confort est dangereux, et les médecins ne devraient pas céder aux demandes de leurs patient, dans les cas où ce traitement n’est pas indispensable..
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Par papynet le 11 Février 2022 à 08:10
J'ai fait le 5 janvier 2019 un article sur le bon et le mauvais cholestérol, dans lequel je disais que le cholestérol dosé en laboratoire médical n'est pas vraiment ce produit.
En effet celui-ci est une graisse qui n'est pas soluble dans le sang, et il faut donc que d’autres molécules se chargent de le transporter des lieux de production aux cellules de notre corps; ce sont ces protéines de transport que l’on appelle ainsi, mais elles ne sont pas du cholestérol.
On les appelle lipoprotéines à haute densité (HDL : High Density Lipoprotein) à basse densité (LDL : Low Density Lipoprotein) et à très basse densité (VLDL). Elles transportent donc le cholestérol, ce qui est bénéfique, mais des taux importants de LDL ou VLDL conduisent au dépôt de cholestérol sur les parois des artères, ce qui favorise les accidents vasculaires, et on les appelle le "mauvais cholestérol", alors que le HDL est le 'bon cholestérol"', et ni les uns, ni les autres, ne sont du cholestéroL..On parle beaucoup, en ce moment dans les médias, du cannabis, en désignant par ce nom des produits chimiques différents, et en confondant les problèmes de drogue, les usages thérapeutiques, et la règlementation permissive ou pas, concernant leur emploi.
Il y a en effet dans le cannabis deux composés très différents, le tétrahydrocan-nabinol (THC) et le cananbidiol (CBD). Le THC est la substance active du cannabis drogue, alors que le CBD ne provoque ni les mêmes effets, ni une addiction. Il peut alors être utilisé sans inconvénient en thérapeutique.Le THC produit les effets euphorisants de l'usage dit "récréatif" par ceux qui veulent en minimiser les inconvénients.
A dose modérée il agit sur l'attention, la concentration, la vigilance, faisant perdre la notion de danger et les réflexes de conduite de machine; il est alors responsable de nombreux accidents. Mais utilisé de façon très occasionnelle, pour faire la fête, comme euphorisant, il est peu dangereux pour la santé.
Utilisé de façon répétitive, il perturbe et diminue la mémoire et la capacité de travail, ce qui peut entrainer des échecs scolaires notables, mais les effets sont le plus souvent réversibles. J'ai connu de nombreux jeunes qui ont ainsi saboté leurs études.
A fortes doses répétitives les dangers sont beaucoup plus grands. et il ne résout pas pour autant les problèmes, le stress, l'anxiété qui sont à l'origine de son usage. En fait il accroit le stress et est à l'origine de troubles psychotiques, d'hallucinations, de paniques, de paranoïa, de troubles digestifs. Les dégâts sur la mémoire, sur le système d'apprentissage, troubles du comportement, accident cérébral ou modifications structurales dans le cerveau, peuvent devenir irréversibles.
Mais surtout utiliser régulièrement du THC entraine une dépendance, une addiction, faible au plan physiologique (il n'y a pas de "manque" comme avec les drogues dures), mais une dépendance psychologique qui empêche d'arrêter de consommer, voire accroit la consommation.Le CBD pur n'a pas d'effet psychotrope et ne provoque pas d'addiction. Il peut donc être consommé de façon régulière et en plus fortes doses. Mais il n'a pas l'effet euphorisant recherché dans l'usage festif. Son utilisation est donc essentiellement thérapeutique.
Les principales utilisations actuelles thérapeutiques du CBD sont les suivantes :
Le soulagement de la douleur, notamment dans le domaine des soins palliatifs, reste le principal objectif, mais les possibilités futures sont beaucoup plus importantes, et de nombreux essais sont en cours : médicament antipsychotique, amélioration de l'humeur, traitement du stress et de la dépression, séquelles de traumatismes ...Sur le plan neurologique l'action des deux produits est différente : le corps humain produit en petite quantité des cannabinoïdes qui se fixent sur des récepteurs particuliers des synapses, appelés CB1 et CB2. Ces récepteurs sont principalement situés dans les centres de la figure ci-dessous. Le THC active ces récepteurs
Au contraire le CBD les inhibe et se lie à d'autres récepteurs impliqués dans l'utilisation de neurotransmetteurs comme la sérotonine (régulation de l'humeur et des émotions), ou de la dopamine (système de récompense.Il a de plus une action particulière concernant la douleur, en bloquant la transmission de l'influx nerveux transportant l'information "douleur" vers le thalamus, au niveau de la corne dorsale de la moelle épinière (voir figure ci-contre).
Le THC produit un effet analogue, mais son emploi a les inconvénients déjà cités.Actuellement le CBD est en vente libre et de plus en plus de boutiques ou de sites en proposent : pharmacies, kiosques, cavistes, supermarché, sous des formes diverses : fleur de chanvre naturelle, huile, capsules, cosmétiques, bonbons....
Mais l'utilisation en automédication a plusieurs inconvénients.
D'abord certains produits contiennent en outre un quantité faible de THC, (quelques %) ce qui peut avoir des inconvénients cités plus haut, pour de faibles doses.
Il ne convient pas forcément à toutes les personnes, et peut avoir des effets secondaires nocifs sur des personnes ayant de légers troubles psychotiques
Enfin il ne soigne pas n'importe quoi et à n'importe quelle dose.
Un suivi médical serait donc préférable à l'automédication.
On constate même des dérives commerciales aux USA, telles que cocktails, café, sels de bain et même des friandises pour chien anxieux !.Nota : les figures sont issues d'articles de la revue "Cerveau et Psycho".
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Par papynet le 15 Octobre 2021 à 07:36
J’ai déjà publié plusieurs articles sur les effets de l’alcool sur le corps humain ou sur l’alcool et les jeunes (15, 16 et 17 févriert 2021 notamment).
Un article sur les conséquences à long terme sur le cerveau des jeunes m’a paru intéressant :
Certaines études récentes montrent que l’abus d'alcool pendant l'adolescence pourrait provoquer des changements durables du comportement, jusque dans l'âge adulte, du fait notamment de la non-maturité du cortex frontal de notre cerveau, qui n’arrive à maturité qu’entre 20 et 25 ans.
On savait déjà que les personnes ayant un passé de consommation d'alcool, étaient handicapées dans les situations de prise de décision complexe, comme si leur cerveau n'arrivait plus à évaluer correctement les risques, mais on ignorait si la consommation d'alcool était la cause de ces déficits, ou la conséquence.
Des expériences menées à l'Université de Seattle montrent que des rats à qui l'on donne de l'alcool régulièrement durant l'adolescence, sont ensuite handicapés à l'âge adulte, même après une longue période d'abstinence, quand il leur faut évaluer la probabilité d'événements plus ou moins gratifiants.
Lorsque l’on a habitué les rats à diverses situations de distribution de nourriture, où l’attribution d’une grande quantité s’accompagne d’un risque élevé de punition (une décharge électrique par exemple), on constate que ces rats choisissent une situation moyenne, avec un risque faible, mais en se satisfaisant d’une quantité de nourriture plus faible.
Les rats normaux tiennent donc compte à la fois de la taille d'une récompense, et de la probabilité de la recevoir, ce qui les conduit à choisir des situations présentant des gratifications moyennes, mais plus probables, un choix qui se traduit, à terme, par plus de nourriture.
Au contraire, les rats ayant été exposées jeunes à l’alcool, préfèrent choisir la possibilité de gagner une importante quantité de nourriture, mais avec une probabilité très faible. Leur perception et leur raisonnement sontt donc biaisés en direction des perspectives alléchantes, mais irréalistes.
Cette étude suggère que la corrélation entre alcool et perturbation à terme de l’esprit de décision, dans les recherches sur l'être humain va bien dans le sens d'une causalité, l'alcoolisme de l’adolescent hypothéquant durablement les capacités de décision de l'adulte, notamment dans les domaines de la vie courante, où il faut savoir peser les bénéfices et les inconvénients des décisions, dans un contexte de probabilité.
Cette étude va dans le même sens que celles effectuées sur la consommation de cannabis chez les jeunes mineurs, qui montre un effet à long terme, par diminution de la capacité de décision, probablement due à une inhibition partielle de la maturation du cortex frontal.
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Par papynet le 8 Avril 2021 à 07:54
Malheureusement il semble bien que l'utilisation d'internet puisse devenir une addiction, sous des formes diverses, et qui a une influence sur les réactions de notre cerveau.
Certes il ne faut pas y voir une maladie; il n'y a pas de dépendance physiologique comme dans le cas de l'alcool, du tabac ou des drogues, mais une dépendance psychologique, une habitude envahissante. On pourrait presque en dire autant de la télévision ou du téléphone portable.
En fait l'étude est très difficile, car si des drogues modifient le fonctionnement des neuromédiateurs (notamment dopamine et sérotonine), on peut le démontrer sur les animaux, à défaut d'expérimentation sur l'homme, mais on n'a pas réussi à apprendre aux animaux à se servir d'internet !
Les psychiatres ont essayé de définir des caractéristiques d'une addiction (en particulier pour l'addiction au jeu d'argent), mais pour internet les critères de sevrage et de rechute ne sont pas clairs. Les critères comportementaux ne comprenant ni sevrage, ni rechute, ne font pas l'unanimité des psychiatres.
Les médecins ont un avis différent car ils considèrent, qu'il y a addiction, à partir du moment où quelqu'un souhaite réduire ou cesser une conduite et n'y arrive pas, et des demandes dans ce sens existent en nombre concernant internet et le jeu sur ordinateur.
Une controverse existe aussi car beaucoup de psychiatres pensent que toute addiction est la conséquence de troubles psychiques préexistants.
Mais l'une des raisons de l'hésitation à reconnaître l'existence d'addiction à internet, est la crainte de voir les sociétés pharmaceutiques vouloir vendre des médicaments plus ou moins actifs et plus ou moins dangereux, pour soigner cette addiction !Peut-on parler d'addiction chez les adolescents qui restent des heures devant leur ordinateur et négligent ainsi leur vie sociale, familiale et scolaire ?
L'Académie nationale de médecine pense que non.
Les adolescents n ont pas encore acquis le contrôle de leurs impulsions, ce sont des comportements transitoires et dès qu'on leur propose autre chose de plus intéressant, ils décrochent. Malheureusement on n'a pas su non plus leur trouver quelque chose d'intéressant à étudier à l'école !
Cependant des études montrent que de nombreuses zones cérébrales seraient modifiées par l'usage abusif d'lnternet.
La matière grise (le corps des cellules neuronales, (en bleu) perd en densité ou en volume notamment dans le cortex préfrontal dorsolatéral, (multitâches) le cortex orbito-frontal (décision, processus de récompense), et le cervelet, (automatisation), impliqués dans le contrôle cognitif et moteur; et dans le cortex cingulaire, impliqué dans la motivation et l'attention, l'état émotionnel et le rappel des souvenirs épisodiques (ceux de notre vie).
La matière blanche (représentative de Ia connectivité cérébrale) s'appauvrirait au centre du cerveau (en rose).
Ces résultats sont préliminaires : ils résultent de quelques études incluant une vingtaine de patients chacune, et ils pourraient être associés à d'autres pathologies (anxiété, dépression, prise d'alcool ou de drogue) ou au manque de sommeil.
Par contre la pratique intensive des jeux vidéo (six à neuf heures par semaine), si elle a comme inconvénient d'être très nocive pour les études, semble avoir certaines conséquences bénéfiques : développement de l'acuité visuelle, meilleure répartition dans l'espace de l'attention, reconnaissance plus rapide des objets, et meilleure mémoire à court terme.
Ces améliorations sont provisoires et durent quelques mois si on arrête de jouer.
Et il est difficile d'arrêter cette envie de jouer, et c'est en cela que l'on peut dire que cela ressemble à une addiction.
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