• Le danger des casques et écouteurs audio.

          Je vois de plus en plus de personnes écouter de la musique dans le métro, grâce à un « casque » muni d’écouteurs et relié à un baladeur; et chose horrible j’entends leur musique alors que je suis assis en face à un mètre. Cela ne me gêne guère, mais je me représente le niveau sonore qu’ils ont dans les oreilles pour que je l’entende ainsi.
        Il m’arrive d’écouter de la musique sur un casque alors que j’écris, parce que je ne veux pas déranger mon entourage, mais si je pose le casque sur la table, je ne perçois plus rien. Et pourtant le niveau sonore que j’avais était très suffisant, et si je l’augmente, cela devient très vite insupportable.
        Alors je m’imagine ce que ces personnes - jeunes et moins jeunes- peuvent entendre, et les dégâts que cela peut faire à leur ouïe.
        Je lisais sur une revue médicale que le nombre de trouble précoces de l’audition était en très forte augmentation. Il semble que la Ministre de la Santé réfléchisse à introduire dans sa loi Santé deux mesures pour lutter contre la surdité des jeunes :
            - d’une part limiter le niveau sonore des casques
            - d'autre part «encadrer les sons émis dans des salles fermées à l'occasion de concerts»
        Par ailleurs, du 19 janvier au 8 février aura lieu la « semaine du son », au cours de laquelle sera faite une sensibilisation aux dangers d’excès de niveau sonore.

        J’ai déjà fait plusieurs articles sur le fonctionnement de l’oreille et les sons, ainsi que les dangers correspondants (19 et 20 avril 2008; 19 octobre 2008; 13 août et 17 décembre 2013). Je ne répèterais donc que l’essentiel, sous une forme plus simple.

        Un instrument de musique, notre voix, un moteur, un haut parleur…. induisent des mouvements périodiques des molécules de l'air environnant et donc des variations de pression, avec une certaine fréquence et une certaine intensité, en relation avec celles de l'objet en vibration. Les molécules de l'air en se cognant les unes contre les autres, transmettent ces variations de pression. Le mouvement périodique induit par l'objet en vibration va donc se propager dans l'air à une vitesse de l'ordre de 365 mètres / seconde : c'est ce qu'on appelle le "son".
        Les fréquences sont comptées en nombre de vibrations par seconde (Hertz; un Hz = une vibration par seconde)
        L'oreille va être plus ou moins sensible à ces variations de pression et donc aux sons de diverses fréquences, en général de 20 à 20 000 Hz, avec un maximum de sensibilité vers 1800 Hz.
        En acoustique on utilise une unité d'intensité bizarre : le décibel (db)
        On prend pour référence la pression correspondant au plus petit son P min., audible par l'oreille à 1000 hz de fréquence. Pour un son dont l'intensité correspond à la pression P son, le nombre de décibels est lié au rapport des deux pressions Pson / P min.
        C’est une échelle logarithmique : chaque fois que l'on ajoute 20 au nombre de décibels la pression est multipliée par 10.
        Ainsi entre un son de 0 db et un son de 120 db, (6 intervalles de 20), la pression est multipliée par 1.000.000.
        En pratique voici une échelle de sons concrets :
    http://lancien.cowblog.fr/images/Sciences2/sonsdb-copie-2.jpg
        Les sons d’intensité trop importante détruisent dans notre oreille des cils vibratiles qui détectent les diverses fréquences de sons, situés dans l’oreille interne  à l’intérieur d’un « colimaçon », la « cochlée »
        La cochlée est une cavité remplie de liquide, qui contient des cils vibratiles : une rangée de 3 500 cellules cillées "internes”  et  trois rangées de chacune 4 000 cellules cillées "externes” qui modulent la stimulation acoustique en changeant de longueur.
        Ces cils font à la fois une analyse de l'intensité des sons et surtout une analyse de fréquence, qui va permettre leur interprétation.   

    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau1/4298159.jpg
        Gros danger, quand les sons sont trop intenses (plus de 120 db, ce qui peut se produire près des baffles dans une boite de nuit ou avec les écouteurs d'un baladeur), les cils vibratiles cassent et ceci définitivement et l'audition devient défectueuse.

        On distingue 3 étapes dans la progression d’une surdité :
            Première étape en jaune sur le graphique,
       
    La surdité commence par une encoche à la fréquence 4000 Hz. les
    fréquences de la parole sont peu touchées
        La perte est de l’ordre de 30 Db. Mais le sujet ne se doute pas du début d’atteinte auditive. La découverte est faite lors d’examens systématiques
            Deuxième étape en orange sur le graphique,
        Les fréquences aiguës de la conversation sont touchées. La lésion s’étend vers la fréquence 2000 Hz.
        Lorsque la perte atteint 30 dB pour cette fréquence, le sujet commence à remarquer sa surdité, il fait répéter.
        Le sujet se renferme sur lui même, il ne communique plus facilement.
            Troisième étape en rouge sur le graphique,
        La surdité est profonde et irréversible, la gène sociale est très forte.
    Toutes les fréquences sont atteintes, même le 5000 Hz dont la perte dépasse 30 Db. 
        Le défaut de perception de la parole est important. La surdité est sévère et profonde. La gène sociale est très forte.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Sciences2/decibelsoreille.jpg

        Le temps d’exposition au bruit est très important. On peut définir une « dose de bruit »
        La même dose est atteinte, en 8 heures pour 80 db, en 30 minutes pour 92 db, en 7 minutes pour 98 db, en 30 secondes pour 110 db et en 2/10 de seconde pour 122 db

        Les performances de l’audition diminuent aussi avec l’âge.
        Mais au sortir d'un concert qui peut dans de nombreux cas atteindre les 110 db, vous avez une audition aussi dégradée que la mienne à 83 ans !!

            Evidemment c'est vrai également pour toute personne travaillant dans un milieu sonore très élevé de machines (par exemple un marteau piqueur, un chaudronnier....mais aussi certaines motos et tondeuses à gazon).
        Et les musiciens des grands orchestres portent souvent des protections dans l’oreille pour atténuer l’intensité des sons.

        Toute personne qui, à la suite d'un concert bruyant a souffert de sifflements d'oreilles ou de bourdonnements (on appelle cela des acouphènes), est une personne dont les qualités auditives ont été atteintes pour quelques heures ou définitivement.
    Lorsque l'on souffre de tels désagréments, il est déjà trop souvent trop tard, le mal est fait, et même si cela n'est pas immédiatement perceptible, c'est généralement irrémédiable.
         Dans un pareil cas, vous avez moins de 24 heures (limite extrême, 72 heures) pour trouver un ORL, spécialiste de ce genre d'accident, et vous faire traiter dans l'urgence. Après c'est trop tard !

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