• Etudes génétiques chinoises : risquons nous l'eugénisme.

          Je vous ai parlé d'études chinoises de modifications du génome d'enfants humain, ce qui est mondialement prohibé.(article du 14 mai 2019.
           Modifier un ADN et donc le génome humain est aujourd’hui faisable avec des méthodes de modification de séquences   telle que CRISPR (Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats  = « Courtes répétitions palindromiques groupées et régulièrement espacées »), et des virus transporteurs dans l’organisme, non pathogènes.
         
    On peut donc modifier la génétique d’un embryon humain, mais c’est jouer à l’apprenti sorcier, car on n’en connait pas les répercussions à long terme sur la descendance.
         
    De telles pratiques doivent donc être limitées à des recherches en laboratoire, les embryons étant détruits lorsque la recherche est terminée.

          Mais un biologiste chinois Jiankui He a franchi cette ligne rouge, en annonçant en novembre 2018, la naissance de deux jumelles génétiquement modifiées, soulèvant une réprobation mondiale, et une enquête des autorités chinoises qui l’ont placé en résidence surveillée. Il a dû suspendre ses travaux.

    Alors 4 ans après cet article (nous sommes le 14 mai 2023), comme j'ai la flemme d'écrire un article, je vous retranscrit celui écrit l'époque dans le Courrier International par Herbert Armengaud, car j'aimerais avoir écrit un tel article et d'autre part j'aime bien l'humour de son début.


        « Des bébés sur mesure. Non merci !

        Qui n’a jamais rêvé d’un bébé parfait de 3,5 kilo ou 4, de chair et d’os, qui rendrait la vie des
    parents plus supportable.
        Dès le premier jour il ferait ses nuits, changerait ses couches et manierait le chauffe-biberon lui-même. Au fameux moment du rot, il éviterait de salir votre chemise blanche fraîchement repassée juste au moment où vous partez, au travail.
        Quelques mois plus tard, à l'heure du coucher (tôt), plus besoin de iui lire pour la trente-
    deuxième fois Boucle d'or et les Trois Ours. Facile : il se plongerait seul dans Schopenhauer, Aristophane ou Sénèque - et hop ! Du même coup, plus de guéguerre scolaire entre Najat Vallaud-Belkacem et les profs d'allemand, de grec et de latin...
        Le bébé idéal grandit. Il a 15 ans et ne fait pas de crise d'adolescence. Il a lu tout
    Shakespeare dans le texte au lieu de jouer à Grand Theft Auto sur son ordinateur. L'ado parfait rentre à l'heure dite les samedis soirs et, s'il lui prend de vouloir organiser une fête dans votre salon de 3o m2, il évite de faire venir quarante-cinq copains capables de saccager en quelques minutes votre canapé en velours.
        Mais trêve de plaisanteries : ce bébé-là n'existera jamais.
        En revanche, demain ou après-demain, les scientifiques seront en mesure de modifier I’ADN des embryons. En d'autres termes, de "fabriquer" des bébés aux gènes modifiés.
        Pour les uns, c'est une avancée scientifique majeure qui permettra d'éviter des maladies graves, héréditaires ou non - type Alzheimer.
        Pour d'autres, c'est ouvrir la boîte de Pandore de l'eugénisme : et si, plus tard, des scientifiques malintentionnés se mettaient à proposer des bébés à la carte - blonds aux yeux bleus, noirs aux yeux verts... ou, effectivement, à l’intelligence supérieure ? Le gène "intelligence" n'existe sans doute pas, mais là aussi la science avance, et qui sait, un jour ou l'autre... ?
        Un monde de bébés parfaits : triste et sans saveur. »

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  •      Les anxiolytiques et les antidépresseurs sont énormément consommés en France, bien sûr en cas de dépression , mais aussi pour des anxiétés de divers niveaux.
         Cet emploi est assez critiqué, comme souvent nocif et de nombreuses études remettent en cause en partie leur efficacité.
         Un article du numéro d'avril 2023 de la revue "Cerveau et Psycho" pose la question : les antidépresseurs sont-ils efficaces.?

         Des études de synthèse montrent que, lors du traitement par un antidépresseur adéquat, 60% des m personne en dépression ne ressentent pas d'amélioration sensible. Si on les traite avec un deuxième antidépresseur 40% d'entre eux (soit 24% du total) sont à nouveau peu sensibles.
     Donc, au total 64 % des malades vient leur santé s'améliorer, alors que 36 % restent sans soulagement notable.

          Cette efficacité médiocre concerne notamment les antidépresseurs comme la qui sont des "anti-recapteurs" de la sérotonine. J'explique :
          La sérotonine est un neurotransmetteur du système nerveux, dont on considère qu'il a une action importante sur notre humeur et notamment sur nos pensées

    Faut il toujours prescrire des anti-dépresseurs.

     

          La sérotonine est stockée dans des vésicules au sein de la partie pré synaptique. Elle est libérée dans la synapse et se fixe ensuite sur des récepteurs de la partie post-synaptique.
          Pour limiter la quantité de sérotonine dans la synapse, des protéines "transporteuses" ramènent les molécules dans les vésicules. (figure de gauche).
          Si l'on estime que le taux de sérotonine est insuffisant, des anti-dépresseurs particuliers peuvent bloquer ces protéines qui recapturent la sérotonine. (figure de droite).
         D’autres antidépresseurs peuvent agir de façon analogue avec d’autres neurotransmetteurs notamment la noradrénaline.

          Pourquoi les neurotransmetteurs sont ils peu actifs chez certains patients ?
          Pour qu’il agissent il fait qu’ils atteignent le cerveau, alors qu’ils ont été pris par voie orale. Il faut qu’un quantité suffisant de médicament y parvienne.
         Il faut d’abord que le médicament quitte le système digestif et passe à travers la paroi de l’intestin grêle pour se retrouver dans le sang. Selon les individus et les médicaments, la perméabilité de la paroi intestinale est différente et ne laisse passer qu’une partie du produit, différente selon le patient..
         Le médicament doit ensuite franchir la barrière hémato-encéphalique, constituée par les parois des vaisseaux sanguins du cerveau, qui filtrent les produits inconnus ou dangereux. Là encore une partie du médicament risque de passerplus ou moins selon les individus..
         Enfin la quantité de récepteurs de la sérotonine et de protéines captatrices peut varier d’un individu à l’autre, et donc l’action de renforcement des effets de la sérotonine à faire peut être plus ou moins importante.
          Ainsi la sensibilité d’un patient peut être très variable, en fonction de ces susceptibilités physiologiques et, pour une même dose absorbée au départ, celle qui sera efficace au niveau du cerveau pourra être très réduite pour certains.

          Quels sont les améliorations possibles de cette situation.
          L'industrie chimique recherche évidemment toujours des antidépresseurs nouveaux plus efficaces.
          D'autres traitements sont aussi envisageables.

          La stimulation magnétique transcranienne répétitive, qui consiste à induire des courants dans le cerveau grâce à des bobines magnétiques en contact avec le crâne.  Cela modifie l'excitabilité des neurones et l'on peut ainsi moduler l'activité électrique de neurones dans des régions impliquées dans la régulation de l'humeur et des émotions.
        C'est une thérapie longue et chère, qui nécessite un. matériel spécial important et coûteux, que n'ont pas la plupart des patriciens, et on ne peut traiter que peu de patients, vu la longueur des traitements (plus de 6 semaines).

          Les électrochocs : (on appelle cela aujourd'hui "l'électroconvulsothérapie"
          On délivre au patient, sous anesthésie générale brève, un courant pulsé d'intensité contrôlée.
          Des études ont montré que cette méthode augmentait le nombre de neurones te de connexions dans certaines régions du cerveau eau, notamment l'hippocampe, qui sont impliquées dans la régulation des émotions, lesquelles se rigidifient lors d'une dépression.
         Ce traitement serait efficace dabns 60 % des dépression, mais il est lourd et désagréable pour le patient. De plus ce type de traitement aune très mauvaise image, vu son utilisation dans le passé, parfois assez barbare.

          Des produits psychédéliques : Ils sont utilisés dans le cas de dépressions et de tentatives des suicide. Notamment la kétamine, anesthésique, analgésique et hypnotique, (qui est utilisée aussi par les terroristes pour doper les auteurs d'attentats-suicides).
         La psilocybine, substance tirée d'un champignon hallucinogène, est également très efficace.
           Mais ces médicaments sont encore très onéreux.

          Les antidépresseurs restent encore indispensables dans la lutte contre les dépressions et les tendances suicidaires. Mais il faut les réserver aux cas graves et limiter dans le temps leur emploi pour éviter les addictions.
         J'ai malheureusement connu et aidé des adolescent(e)s, qui avaient fait des tentatives de suicide et leurs psychiatres avaient tellement peur d'être mis en cause si leur patient faisait à nouveau une tentative, que, pour être tranquilles, ils les bourraient d'antidépresseurs, au point de les transformer en zombie, et d'altérer à terme leur santé si ce traitement durait des mois.
        J'ai constaté aussi que pour de cas beaucoup moins graves de stress et d'anxiété chroniques, dont le psychiatre n'avait pas le temps d'analyser les causes psychologiques, on donnait au patient antidépresseurs et anxiolytiques, ce qui certes diminuait leur stress, mais ne supprimait pas ses causes et les problèmes rencontrés, alors qu'une recherche psychologique de ces causes, qui ne nécessitait que de l''écoute, de la logique, et de la compréhension des sentiments d'autrui, aurait permis tout autant d'améliorer la situation, et de façon plus durable.
           Mais cela nécessite de beaucoup discuter avec la personne, de façon objective et sans porter de jugement, et seulement un minimum connaissances en psychologie (par exemple celle des préférences cérébrales).


       

     

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  • Des rats au cerveau en partie humain.

           J’ai lu dans « Cerveau et Psycho » d’avril 23 un article extraordinaire et j’aimerais donc vous le résumer
          Pour essayer de comprendre l’origine de certaines maladies mentales, les chercheurs ne pouvaient évidemment pas faire des essais sur le cerveau d’humains vivants.
         Ils utilisent alors des cellules souches et font « pousser » un cerveau dans des boîtes de laboratoire. En fait le processus fonctionne mal et on n’obtient que de petits amas de neurones.

         Des chercheurs de l’université de Stanford aux Etats Unis, ont eu l’idée et ont réussi de remplacer les boîtes de laboratoire par des cerveaux de rats nouveaux-nés, dans lesquels ils ont implanté des cellules souches de neurones humain. De cellules souches pluripotentes sont cultivé in vitro et elles sont alors cultivées dans des conditions biochimiques précises qui les conduisent à se re-différencier en différents types de cellules cérébrales. En les réunissant, puis en les nourrissant, elles s'auto-assemblent en structure 3D, des boules de la taille d'un petit pois, représentant des bouts de tissus cérébraux.
         Ces « organoïdes » sont alors implantés dans la zone du cortex somatosensoriel recevant les signaux des moustaches des animaux .
        Les neurones qui s'y sont développés, alimentés par de nouveaux vaisseaux sanguins, ont formé des connexions de travail avec les circuits neuronaux du rat, au point de remplir 17 % du cerveau du rat.

    Des rats au cerveau en partie humain.

          La raison ? Les cellules souches ont trouvé un milieu naturel dans lequel elles étaient alimentées et retrouvaient un support vivant. Elles se sont donc développées presque normalement dans le cerveau des rats nouveaux-nés au milieu des neurones natifs.
         Ne croyez pas pour autant que le rat ait acquis des caractéristiques humaines !
         Les neurones « humains » introduits ne se sont pas organisés en couches comme dans le cerveau humain, mais ils se sont intégrés dans le fonctionnement normal du cerveau du rat et on a pu montrer qu’ils suscitaient des réactions nerveuses et des actions analogue à ce qu’auraient provoqués des neurones « rat ».
         Près d'une centaine de rongeurs ont ainsi vécu jusqu'à un an,

         Alors quel est l’intérêt de l’action : savoir comment se développent les neurones humains dans des cas particuliers (par exemple de maladies), alors qu’on ne pouvait évidemment expérimenter sur une personne humaine.
          Les chercheurs ont introduit dans le cerveau d’un rat des cellules souche ayant subi une mutation génétique induisant une maladie qui perturbait le développement du cerveau. (syndrome de Timothy, une maladie génétique rare multisystémique comprenant des anomalies du développement du système nerveux associés à l'autisme et à l'épilepsie. ). Ils ont pu alors constater comment se développait l’anomalie à l’origine, lors du développement du cerveau. 

         Ce type d’expérimentation pourrait donc être très utile pour étudier des thérapeutiques de maladies neurologiques. toutefois l’étude pourrait être perturbée si les maladies ont un lien avec l’immunité. En effet les souches de rats dr laboratoire utilisées ont été traitées pour diminuer leur immunité, car il faut limiter les risques de rejet des neurones étrangères humains implantés dans le cerveau des rats sous forme de cellules souches.

    Des rats au cerveau en partie humain.

     

     

    Ci contre deux photographies de neurones, à gauche développé in vitro dans des boites de Pétri, à droite in vivo, dans le cerveau des rats

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  • Une personne de mon immeuble s’est étonnée d’avoir chez son pharmacien un « dossier pharmaceutique » informatisé. Le pharmacien lui a montré l’écran de son ordinateur mais n’a pas eu le temps de lui donner des explications car il avait d’autres clients.
       Le dossier pharmaceutique informatisé (DP) peut être ouvert par un pharmacien à chaque assuré social qui le souhaite. Il contient essentiellement l’historique des médicaments délivrés au coeurs des quatre derniers mois. Son ouverture est facultative.
       Je suis étonné que cette personne n'ait pas eu connaissance de ce dossier, car l’information et l’accord oral du patient à l’ouverture de son dossier pharmaceutique sont obligatoires. En outre, le pharmacien doit lui remettre une brochure pour l’informer du fonctionnement du DP et de ses droits. Enfin une attestation sous format papier de création d’un dossier pharmaceutique doit être remise à l’intéressé par le pharmacien.
         Les pharmaciens ou les médecins peuvent consulter votre dossier pharmaceutique essentiellement en votre présence et avec votre accord. 

         Vous pouvez obtenir une copie de votre dossier pharmaceutique et faire rectifier les informations inexactes vous concernant. Pour ce faire, vous pouvez vous rendre dans toute pharmacie en vous munissant de votre carte Vitale et d’un justificatif d’identité, demander qu’elle se connecte au dispositif, accède aux informations contenues dans le dossier et vous remette un exemplaire papier de ces informations.

        Le schéma de fonctionnement du dossier est schématisé ci dessous (j’ai emprunté ce schéma à une notice de l’ordre des pharmaciens).

    http://lancien.cowblog.fr/images/SanteBiologie-1/lecircuitduDPreference.jpg
        Qu’y a t’il dans ce dossier ?
        Chaque fois que vous achetez des médicaments chez un pharmacien ou chaque fois qu’on vous en donne dans un hôpital ou une clinique, le pharmacien peut accéder avec son mot de passe professionnel et votre numéro de sécurité sociale, à votre dossier et il peut d’une part le consulter et d’autre part y inscrire les médicaments achetés.
        Donc quelque soit l’endroit de France où vous soyez, les médicaments achetés sont répertoriés.

        A quoi cela sert il ? D'abord au patient lui même qui vient acheter un médicament :
     éviter des interactions entre médicaments qui peuvent entrer en synergie et renforcer leur action mutuelle au delà des limites prévues.
        Si vous voulez acheter un médicament qui pourrait ainsi réagir avec un autre que vous avez déjà acheté, l’ordinateur émet une alerte et le pharmacien va vous interroger pour savoir si vous prenez toujours le premier médicament et s’il risque d’y avoir interaction.
        Si vous demandez un conseil à un pharmacien, quelque soit le lieu où il se trouve, pour une affection mineure, sans aller chez le médecin, il consultera le dossier avant de vous recommander un médicament, s’assurant ainsi qu’il n’y a pas de contre-indication.
        Votre dossier permet aussi un suivi de vos vaccination et le pharmacien peut vous recommander des rappels.
        Les données sont conservées pendant au moins 3 ans.
        Les dossiers pharmaceutiques sont également ouverts, aux médecins, notamment anesthésistes, pour examiner si certains médicaments ne vont pas interférer lors d’une éventuelle opération.

        Mais aussi à l'autorité sanitaire centrale. L’ensemble des dossiers permet de faire des statistiques de consommation de médicaments en France et également un certain suivi sanitaire, notamment en cas d’épidémie. Ce suivi statistique est évidemment anonyme.
       
        Par ailleurs le réseau utilisé pour les dossiers pharmaceutiques, est un lien entre pharmaciens et les autorités sanitaires centrales.
        En cas de découverte d’effets nocifs de certains médicaments, une alerte est donnée, de même que s’ils sont retirés du marché par précaution. Les numéros des lots rappelés sont ainsi diffusés.
        Le pharmacien est obligé d’envoyer un accusé de réception pour indiquer qu’il a bien lu le message.

        Enfin le réseau relie aussi les fabricants de médicaments (mais qui n’ont pas accès aux dossiers personnels)
        Le signalement de ruptures d’approvisionnement peut être signalé par les pharmaciens locaux au pharmacien responsable du laboratoire fabricant concerné, à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et à l’agence régionale de santé (ARS) dont il dépend. Ce dispositif permet une meilleure gestion des fabrications et livraisons et de trouver plus facilement des solutions provisoires pour le traitement des patients, par échange de médicaments entre pharmaciens, en cas d’urgence.

        Le Dossier pharmaceutique est gratuit et simple d’utilisation. Sa consultation est rapide : les données parviennent au pharmacien en moins de trois secondes. Vous ne perdrez pas de temps.
        Chaque personne ayant une carte de sécurité sociale peut en faire ouvrir un, ainsi que pour ses enfants mineurs. On peut évidemment refuser de l’ouvrir, mais c’est se priver d’un outil utile pour sa propre santé.

       

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  • Peut on soigner le coma ?

        J’ai déjà fait un  article sur le coma, le 2 juillet 2022. Je ne reviendrai donc que très rapidement sur ce sujet, en le présentant autrement.
        Le coma correspond à un état où le patient n’a plus ni conscience, ni attention et vigilance. Il ne peut ni bouger, ni parler, ne répond pas aux stimuli externes, ne réagit pas à son environnement et garde les yeux fermés. Cet état est directement lié à un dysfonctionnement du cerveau, notamment au niveau du tronc cérébral, au dessus de la moelle épinière.
        On peut distinguer quatre stades principaux de coma, et j’emprunte les lignes qui suivent à un cours de médecine :
            - coma stade 1 ou conscience minimale : La possibilité de communication avec le malade est réduite: le patient grogne lorsque le médecin lui pose des questions. Les stimulus douloureux provoquent une réponse correcte : le patient repousse plus ou moins bien la main du médecin qui le pince. L'électroencéphalogramme montre un rythme alpha ralenti avec quelques ondes téta ou delta analogues à celles du sommeil
            - Coma stade 2 : c'est le stade de la disparition de la capacité d'éveil du sujet. Il n'y a pas de contact possible avec le malade. La réaction au stimulus douloureux est toujours présente mais plus ou moins inappropriée. L'électroencéphalogramme montre des ondes lentes diffuses avec réactivité aux stimuli extérieurs réduite.
            - Coma stade 3 : c'est le coma profond. Il n'y a plus aucune réaction aux stimuli douloureux. Les troubles oculaires et végétatifs sont apparus, par exemple respiratoires avec encombrement pulmonaire. L'électroencéphalogramme montre des ondes delta diffuses sans réactivité aux stimuli extérieurs.
            - Coma stade 4 ou coma dépassé : la vie n'est maintenue que par des moyens artificiels. L'électroencéphalogramme montre un rythme plus ou moins ralenti. Au pire, il est plat. C'est un élément primordial pour la surveillance d'un coma prolongé.

        En cas de coma, le fonctionnement d'une partie du tronc cérébral est perturbé, généralement au niveau d'une zone qu'on appelle la « formation réticulée ». La formation réticulée est une structure nerveuse qui intervient dans des fonctions vitales telles que les cycles veille/sommeil, des fonctions motrices et dans la régulation de la vigilance et de l’attention.
        Certains neurones du tronc cérébral sont en particulier des oscillateurs, qui interviennent comme des métronomes pour synchroniser le fonctionnement d’autres neurones, ceux notamment du thalamus pour la coordination des sensations.
        C'est par le tronc cérébral, qui relie différentes régions du système nerveux central : le cerveau, le cervelet et la moelle épinière,  que passent les renseignements sensitifs en provenance du corps (vers le cerveau), mais également les ordres du cerveau vers les différents organes.
        Certains de ces ordres commandent les fonctions volontaires telles que bouger ou parler, d’autres commandent les fonctions autonomes involontairesc"végétatives", comme la respiration, la circulation du sang ou la digestion.
        Dans au moins les premiers stades de coma, les circuits qui commandent les fonctions volontaires ainsi que celles qui contribuent à la vie de relation sociale, sont perturbés, alors que les fonctions végétatives, sont maintenues.

        J’ai lu un article sur une étude du CHU de Liège, qui a essayé de stimuler le cerveau de patients en coma stade 1 (conscience minimale) et stade 2, grâce à des courants électriques, et notamment le cortex préfrontal gauche, qui intervient dans la mémoire et l’attention.
        Sur 55 patient 43 d’entre eux ont montré des progrès, encore faibles : par exemple une communication non verbale.
        Les chercheurs pensent que l’excitation électrique abaisse le seuil de déclenchement des influx nerveux, facilitant la communication entre des neurones qui étaient incapables de communiquer.
        Ils espèrent que l’on pourrait ainsi mettre des traitements au point, permettant de rétablir peu à peu certaines fonctions dans le cerveau.

         D'autres études menées en France à la Salpétrière à Paris, ont montré que, à partir de résultats de l'IRM et grâce à des logiciels spéciaux, on pouvait mieux diagnostiquer le coma et avoir une idée des issues possibles. Le logiciel compare les résultats de l'IRM à ceux d'une banque de données de centaines de patients qui étaient dans le coma, et dont on connait le devenir, leur accident remontant à plus d'une année.

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