• Faut il toujours prescrire des anti-dépresseurs.

         Les anxiolytiques et les antidépresseurs sont énormément consommés en France, bien sûr en cas de dépression , mais aussi pour des anxiétés de divers niveaux.
         Cet emploi est assez critiqué, comme souvent nocif et de nombreuses études remettent en cause en partie leur efficacité.
         Un article du numéro d'avril 2023 de la revue "Cerveau et Psycho" pose la question : les antidépresseurs sont-ils efficaces.?

         Des études de synthèse montrent que, lors du traitement par un antidépresseur adéquat, 60% des m personne en dépression ne ressentent pas d'amélioration sensible. Si on les traite avec un deuxième antidépresseur 40% d'entre eux (soit 24% du total) sont à nouveau peu sensibles.
     Donc, au total 64 % des malades vient leur santé s'améliorer, alors que 36 % restent sans soulagement notable.

          Cette efficacité médiocre concerne notamment les antidépresseurs comme la qui sont des "anti-recapteurs" de la sérotonine. J'explique :
          La sérotonine est un neurotransmetteur du système nerveux, dont on considère qu'il a une action importante sur notre humeur et notamment sur nos pensées

    Faut il toujours prescrire des anti-dépresseurs.

     

          La sérotonine est stockée dans des vésicules au sein de la partie pré synaptique. Elle est libérée dans la synapse et se fixe ensuite sur des récepteurs de la partie post-synaptique.
          Pour limiter la quantité de sérotonine dans la synapse, des protéines "transporteuses" ramènent les molécules dans les vésicules. (figure de gauche).
          Si l'on estime que le taux de sérotonine est insuffisant, des anti-dépresseurs particuliers peuvent bloquer ces protéines qui recapturent la sérotonine. (figure de droite).
         D’autres antidépresseurs peuvent agir de façon analogue avec d’autres neurotransmetteurs notamment la noradrénaline.

          Pourquoi les neurotransmetteurs sont ils peu actifs chez certains patients ?
          Pour qu’il agissent il fait qu’ils atteignent le cerveau, alors qu’ils ont été pris par voie orale. Il faut qu’un quantité suffisant de médicament y parvienne.
         Il faut d’abord que le médicament quitte le système digestif et passe à travers la paroi de l’intestin grêle pour se retrouver dans le sang. Selon les individus et les médicaments, la perméabilité de la paroi intestinale est différente et ne laisse passer qu’une partie du produit, différente selon le patient..
         Le médicament doit ensuite franchir la barrière hémato-encéphalique, constituée par les parois des vaisseaux sanguins du cerveau, qui filtrent les produits inconnus ou dangereux. Là encore une partie du médicament risque de passerplus ou moins selon les individus..
         Enfin la quantité de récepteurs de la sérotonine et de protéines captatrices peut varier d’un individu à l’autre, et donc l’action de renforcement des effets de la sérotonine à faire peut être plus ou moins importante.
          Ainsi la sensibilité d’un patient peut être très variable, en fonction de ces susceptibilités physiologiques et, pour une même dose absorbée au départ, celle qui sera efficace au niveau du cerveau pourra être très réduite pour certains.

          Quels sont les améliorations possibles de cette situation.
          L'industrie chimique recherche évidemment toujours des antidépresseurs nouveaux plus efficaces.
          D'autres traitements sont aussi envisageables.

          La stimulation magnétique transcranienne répétitive, qui consiste à induire des courants dans le cerveau grâce à des bobines magnétiques en contact avec le crâne.  Cela modifie l'excitabilité des neurones et l'on peut ainsi moduler l'activité électrique de neurones dans des régions impliquées dans la régulation de l'humeur et des émotions.
        C'est une thérapie longue et chère, qui nécessite un. matériel spécial important et coûteux, que n'ont pas la plupart des patriciens, et on ne peut traiter que peu de patients, vu la longueur des traitements (plus de 6 semaines).

          Les électrochocs : (on appelle cela aujourd'hui "l'électroconvulsothérapie"
          On délivre au patient, sous anesthésie générale brève, un courant pulsé d'intensité contrôlée.
          Des études ont montré que cette méthode augmentait le nombre de neurones te de connexions dans certaines régions du cerveau eau, notamment l'hippocampe, qui sont impliquées dans la régulation des émotions, lesquelles se rigidifient lors d'une dépression.
         Ce traitement serait efficace dabns 60 % des dépression, mais il est lourd et désagréable pour le patient. De plus ce type de traitement aune très mauvaise image, vu son utilisation dans le passé, parfois assez barbare.

          Des produits psychédéliques : Ils sont utilisés dans le cas de dépressions et de tentatives des suicide. Notamment la kétamine, anesthésique, analgésique et hypnotique, (qui est utilisée aussi par les terroristes pour doper les auteurs d'attentats-suicides).
         La psilocybine, substance tirée d'un champignon hallucinogène, est également très efficace.
           Mais ces médicaments sont encore très onéreux.

          Les antidépresseurs restent encore indispensables dans la lutte contre les dépressions et les tendances suicidaires. Mais il faut les réserver aux cas graves et limiter dans le temps leur emploi pour éviter les addictions.
         J'ai malheureusement connu et aidé des adolescent(e)s, qui avaient fait des tentatives de suicide et leurs psychiatres avaient tellement peur d'être mis en cause si leur patient faisait à nouveau une tentative, que, pour être tranquilles, ils les bourraient d'antidépresseurs, au point de les transformer en zombie, et d'altérer à terme leur santé si ce traitement durait des mois.
        J'ai constaté aussi que pour de cas beaucoup moins graves de stress et d'anxiété chroniques, dont le psychiatre n'avait pas le temps d'analyser les causes psychologiques, on donnait au patient antidépresseurs et anxiolytiques, ce qui certes diminuait leur stress, mais ne supprimait pas ses causes et les problèmes rencontrés, alors qu'une recherche psychologique de ces causes, qui ne nécessitait que de l''écoute, de la logique, et de la compréhension des sentiments d'autrui, aurait permis tout autant d'améliorer la situation, et de façon plus durable.
           Mais cela nécessite de beaucoup discuter avec la personne, de façon objective et sans porter de jugement, et seulement un minimum connaissances en psychologie (par exemple celle des préférences cérébrales).


       

     

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