J’ai lu plusieurs articles qui m’ont laissé pantois. Un phénomène absurde que je ne connaissais pas.
   
    L'ingestion du placenta après la naissance est une pratique courante et bien décrite chez de nombreuses espèces de mammifères (chèvres, cochon d’Inde) à l’état sauvage. En fait il semble que ce soit pour faire disparaitre les traces des petis animaux vis à vis de prédateurs éventuels. C’est du moins ce que me disait mon grand père.
    Ce que je ne savais pas, c’est que les arguments en faveur de cette pratique présentée comme curative pullulent sur Internet : meilleure production de lait, équilibre hormonal, réduction du risque de dépression post-natale, augmentation de l'énergie, amélioration du lien entre la mère et l’enfant.
    On propose aux mères de consommer leur placenta cuit, en soupe ou à la sauce bolognaise, cru, accompagné de fruits.
    Un nombre de femmes faible mais croissant, en particulier aux Etats-Unis, se laisse tenter par cette mode absurde. Des laboratoires allemands font des granules homéopathiques à partir d'un morceau de placenta : évidemment dès qu’il y a de l’argent à gagner …
    Cette pratique est d'autant plus choquante qu'il n'y a, à l'heure actuelle, aucune étude clinique attestant des bienfaits de la consommation du placenta, et diverses instances médicales sont obligées de réagir pour démentir les bienfaits de cette « cure ».

    En théorie, il est interdit en France de récupérer son placenta.
    "Le code civil en France prévoit que le corps humain, ses éléments et ses produits ne peuvent faire l'objet d'un droit patrimonial (art 16-1-1). Donc, une femme n'est pas propriétaire de son placenta »,
    De plus, "les déchets d'activités de soins doivent être collectés et incinérés obligatoirement par l'établissement de santé (R 1335-1 et suivants-décret du 22 octobre 2010) sous peine de sanction pénale.
    Le placenta doit donc être détruit sauf s'il est collecté à des fins thérapeutiques ou scientifiques, (et dans ce cas, si la femme accouchée ne s'y est pas opposée après avoir été préalablement informée des finalités de l’utilisation).
    Il faut donc aller en Allemagne pour récupérer son placenta, dans une clinique qui a un accord avec les laboratoires qui en font des granules ou des gélules !

    Pour certaines personnes il s’aguit d’imiter les animaux et leur vie. Mais les animaux n’envoient pas leurs petits à l’école, pourquoi alors le faisons nous. ?

    Pour certaines personnes, cette action est due au fait que le placenta est un organe extraordinaire, dont d’ailleurs nous ne connaissons pas toutes les fonctions, et qui a alimenté le foetus durant toute la grossesse.
    On lui confère à tort de grandes propriété nutritives. En fait c’est un filtre, mais c’est le sang de la mère qui nourrit le bébé et le placenta après l’accouchement perd toutes ses propriétés et n’a aucune valeur nutritive.
    Il contient notamment du fer et de la vitamine B12, mais il y a bien d’autres façons d’en absorber.

    Certains pensent que cette nourriture diminue les problèmes post-partum et notamment les dépressions. Une étude statistique américaine semble confirmer légèrement cette idée, mais en fait il semble que ce soit purment psychologique. Il aurait fallu mener une expérience avec un groupe témoin qui aurait mangé un placébo.

    En fait il peut y avoir certains dangers à cette pratiques. D’abord ceux inhérent à la consommation de tout produit qui peut s’avarier.
    Ensuite, le placenta protège le foetus contre maladies et intoxications en servant de filtre. Il ne laisse pas passer microbes, virus, toxines…
    On ne sait pas s’il contient encore de tels produits nocifs après la naissance.
    Le placenta se forme lorsqu’un gêne s’exprime, codant des protéines appelées syncitines, Il semble qu’à l’origine cette action, chez la souris ait été provoquée par un retrovirus, il y a environ 100 millions d’années chez les premiers mammifères.

    C’est effarant ce qu’internet et la mode peut faire faire comme âneries.
Si des personnes veulent faire faire quelque chose d’utile avec le placenta de leur bébé, qu’elles le donnent à la science pour faire des études sur les cellules souches.