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    Déjà-vu, oui, mais où et quand ?

                   Cela m’agace. Je deviens vieux (je vais bientôt avoir 92 ans!) et je n’ai plus ma mémoire d'autrefois.
                 Alors j’ai souvent un trou quand j’écris, le « mot sur la langue », oui mais il met 30 secondes à me revenir à l’esprit.
                Je croise aussi des personnes et je ne me rappelle plus leur nom, ou l’on me cite M. Untel et je ne me souviens plus de son visage, comme diraient mes petits enfants, « de la tête qu’il avait ».
              Un autre défaut de mon cerveau, la sensation de « déjà vu ».
              j’ai déjà vu cette personne, mais où et qui est ce ? J’ai déjà vu ce chien qu’on promène en laisse (mais pas son maître ! ) J’ai déjà lu cela, mais dans quelle revue ? J’ai déjà vécu cet instant là, mais quand
             C’est agaçant. Mais bien sûr, je ne crois pas aux vies antérieures, surtout dans la peau d’un chien qu’on promène.

              Alors j'ai cherché des explications dans la littérature sur le cerveau.
              Les scientifiques ont essayé de recréer le déjà-vu en laboratoire.
              Ils ont implantés de faux souvenirs dans le cerveau de patients sous hypnose (par exemple un objet), et ont ordonné à certains d’entre eux de l’oublier et à d’autres de se le rappeler.
              Chez ces derniers, une fois réveillés, la vue de l’objet du souvenir s’accompagnait d’un sentiment de déjà-vu. Ils avaient vu cet objet mais ils ne pouvaient pas dire ni où, ni avec qui, ni quand exactement.
             D’autres chercheurs ont essayé de provoquer une impression de déjà-vu en utilisant la réalité virtuelle, en utilisant un jeu où l’on se déplaçait en divers endroits.
             Les essais leur ont montré que cet effet était sans doute lié au mode de fonctionnement de notre mémoire.
             Notre cerveau reconnait des similitudes entre notre sensation actuelle et celle d’un souvenir passé; nous nous retrouvons avec un sentiment de déjà-vu que nous ne pouvons pas tout а fait situe; mais comment l’expliquer ?

             Certains pensent qu’il s’agit d’une erreur d’aiguillage, la sensation imédiate aurait dû être enregistrée dans la mémoire à court terme et aurait été envoyée dans la mémoire à long terme et se serait confrontée à un souvenir réel semblable.
             D’autres pensent que la sensation a été envoyée par erreur aux centres qui s’activent lorsque nous voyons des endroits habituels ou des visages connus : le cortex rhinal.
            Mais sous IRM, on peut montrer que l’hippocampe n’est pas mis en activité par le déjà-vu, ce qui semble infirmer le fait qu’il soit imputable à notre mémoire, et les zones actives du cerveau étaient celles du cortex préfrontal, qui participent à la prise de décision, à la détection des erreurs et à la résolution des contradictions.
              C’est l’activation des structures cérébrales de gestion des erreurs et des contradictions qui, nous donnerait la sensation bizarre et agaçante de « déjà-vu »

              Bon maintenant je suis rassuré, je suis "normal". Mais cela ne m'empêchera pas de croire que j'ai déjà vu quelque chose, ou entendu un air de musique et je ne saurai toujours pas où, quand, comment.  Grrrr....

             

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              Le bonheur préoccupe tout le monde. Etre le plus heureux possible est important.
              Savez vous que, dans notre cerveau, un centre réagit particulièrement quand il s’agit de bonheur. C’est le précunéus, sur la face interne du lobe pariétal du cortex, légèrement à l’arrière de notre cerveau (cf schéma ci-dessous)

    Préconçus et bonheur


            Des chercheurs japonais avait meruré sur des IRM la taille du précunéus, sur des personnes qu’ils interrogeaient par ailleurs au moyens de questionnaires, quant à leur « bien être suggestif » (c’est la sensation de bonheur). Ils ont trouvé qu’il y avait une corrélation entre le volume du précunéus et les émotions positives ainsi que la sensation de bien-être.
            Ce n’est pas le seul rôle du précunéus. Des études ont montré qu’il intervenait dans les raisonnements que nous faisons sur nous même, sur notre personnalité, sur nos décisions. Il est en rapport avec les centres émotionnels, avec notre mémoire et peut ainsi rappeler des souvenirs, et être sensible à nos émotions et nos désirs, pour prospecter notamment l’avenir. La mémoire du passé et les perspectives d’avenir sont en effet essentielles au bonheur et gérer à la fois émotion et raison est un élément de régulation affective.
           Le préconçus est également le centre le plus actif quand nous ne pensons à rien et que les autres centres sont au repos ou peu actifs.

            Ne nous emballons pas : on n’est pas condamné au malheur avec un petit précunéus et on ne va pas nager dans le bonheur s’il est volumineux !
            Certes il y a là une petite part génétique, mais le bonheur dépend avant tout de nous, de notre comportement, et puis évidemment des événements extérieurs.
             Corrélation ne veut pas dire cause; le volume du précunéus peut peut être varier avec notre sentiment de félicité. On a montré par exemple qu’il augmentait chez les personnes qui pratiquaient la méditation.
              Il est déjà difficile de donner des conseil pour devenir heureux, mais je ne peux pas non plus vous donner des recettes pour muscler votre précunéus

              Le bonheur dépend évidement des événements extérieurs.
              Des chercheurs australiens ont observé pendant 15 ans près de 14 000 parsonnes, étudiant leur santé, leur bien-être et leur place dans la société.
              Ils listaient les événements qui leur arrivaient, leurs émotions positives et négatives, leur sentiment de satisfaction dans la vie, et ils ont comparé au moyen de statistiques les éléments recueillis.
              Ils ont trouvé que les événements qui ont le plus amélioré le bien-кêtre de leurs patients sont le mariage, la retraite, la naissance d’un enfant et un gain financier majeur.
    Mais ils ont aussi constaté que ces événements pouvaient générer des effets négatifs, une diminution du bonheur, et que les émotions, après avoir été positives, revenaient à un état normal, voire parfois moindre.
              En définitive, sur la durée, aucun événement n’avait une réelle influence positive sur le bonheur de la plupart de ces personnes.
              Les événements qui ont le plus dégradé le bien-être, étaient la mort d’un conjoint, d’un ami ou d’un enfant, une séparation, une grosse perte financière et un problème de santé important.
             Un autre résultat intéressant de cette étude était que ces effets s’atténuaient en général avec le temps : le niveau de bonheur revenait à sa valeur initiale au bout de quelques mois а quelques années.

            Cela confirme ce que j’écris souvent  : il ne faut pas nous lancer dans la recherche d’événements heureux sensationnels, mais plutôt profiter des petites joies de tous les jours et s’engager dans des projets d’avenir, sans avoir regrets et remords du passé.

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  • Cours d'empathie et harcèlement scolaire.

                J’ai parlé hier du kit du Ministère de l’éducation nationale pur apprendre l’empathie aux enfants de maternelle et de CE.
               Les objectifs indiqués étaient, entre autres, de favoriser les rapports entre élèves, de diminuer les harcèlements, et d’améliorer la réussite et le climat scolaire.
              Améliorer les rapports entre élèves, je veux bien, s’ils font plus attention aux autres et se comprennent mieux (mais je ne sais pas comment on le mesure !).
              Les harcèlements, je suis très sceptique. 

              Les harcèlements résultent t’ils d’un manque d’empathie, car si l’on ressent la souffrance d’autrui, on devrait cesser de lui faire du mal. Je pense que ce n’est qu’en partie vrai.
              J’ai regardé ce qu’en disaient les psychologues. Les élèves impliqués dans des harcèlement sont moins de chances d’obtenir des scores élevés d’empathie, mais avec une très forte variabilité entre les individus.
             Mais corrélation n’est pas causalité. Rien ne permet d’affirmer qu’un manque d’empathie serait la cause du harcèlement. On peut donc améliorer les capacités d’empathie des élèves, mais, si une faible empathie n’est pas la cause du harcèlement, cette amélioration sera sans effet sur celui-ci.

              Je n’ai pas été témoin de harcèlement en classe, mais j’ai dû, il y a une quinzaine d’années, intervenir et mettre fin à des harcèlement sur un blog. Les auteurs le faisaient en toute connaissance de cause, dans le but de se faire remarquer, d’assouvir un sentiment de pouvoir, et aussi par lâcheté, car ils s’attaquaient aux plus faibles et disparaissaient dès qu’on haussait le ton et menaçait de sanctions réalistes.
              La capacité à adopter le point de vue d’autrui peut même amener à des harcèlements plus efficaces pour faire du mal à la victime.

     
               Bref je ne crois pas au miracle des cours d’empathie. Je me demande même, si, donnés à des enfants très jeunes , mais qui malheureusement doivent voir de temps à autre la télé, si ces enfants ne risquent pas d’être encore plus stressés par le spectacle de la misère du monde étalée sur les écrans, en voyant des enfants de leur âge martyrisés dans les zones de conflit, à Gaza ou en Ukraine, ou sur les embarcations de migrants en Méditerranée.
                Je crains que ces cours d’empathie n’aient pas beaucoup de résultats, et coûtent cher, et je me demande s’il ne serait  pas préférable d’attribuer cette somme à la réduction du nombre d’élèves par classe et à engager plus d’enseignants qui pourraient ainsi mieux surveiller les préaux et prévenir certaines violences ?

     

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  • Des cours d'empathie en maternelle et en CE.

               J’ai vu à la télé que depuis la rentrée des « cours d’empathie » étaient prodigués dans les maternelles et les classes primaires, et seraient généralisés à la rentrée prochaine.
             Le but serait de favoriser les rapports entre élèves, de diminuer les harcèlements, et d’améliorer la réussite et le climat scolaire.
              Cela m’a laissé perplexe.

              Qu’est ce que l’empathie ?

              Mon ami le petit Robert dit que c’est la capacité de s'identifier à autrui dans ce qu'il ressent . Tiens cela me rappelle la « théorie de l’esprit » des psychologues.
               Wikipédia est plus nuancée : c’est « la reconnaissance et la compréhension des sentiments et des émotions d'un autre individu. Dans le langage courant, le phénomène d'empathie est souvent illustré par l'expression « se mettre à la place de l'autre »
                En fait il s’agit là d’une empathie « émotionnelle ».
                Les psychologues distinguent des formes différentes :  l’empathie compassionnelle, aussi appelée « compassion », va au-delà de la simple compréhension ou du ressenti. Elle implique non seulement de comprendre et de ressentir les émotions d’une autre personne, mais aussi de vouloir agir pour aider ou soulager cette personne. La compassion est souvent ce qui motive les actes de gentillesse, d’altruisme et de soutien.
                 Ils parlent aussi d’une empathie « cognitive », qui est une forme d’empathie intellectuelle, où l’individu tente de voir le monde du point de vue de l’autre sans nécessairement ressentir les mêmes émotions, en quelque sorte en spectateur.. 

              Comprendre les émotions des autres implique que déjà on comprenne les siennes et qu’on les maîtrise en partie. Or c’est ce qui est déjà difficile pour les jeunes enfants. Alors vouloir leur enseigner à déchiffrer celles des autres me paraît très prématuré. On met la charrue avant le bœufs, comme disait ma grand-mère.
              Enfin heureusement les enseignants vont être formés !
              Et le ministère a publié un « kit pédagogique » que j’ai été voir par curiosité.

              En maternelle, pour "s'auto-évaluer positivement" afin d'apprendre "à identifier ce dont on est fier pour renforcer l'estime de soi", l'enseignant prend en photo l'élève en train de réaliser une activité qui lui est difficile mais qu'il a tout de même réussie. « L'élève qui est sur la photo la présente au groupe et explique ce qu'il a fait, pourquoi c'était difficile et ce qui le rend fier. » À la fin de la semaine, tous les élèves devront avoir été pris en photo et avoir pris la parole.
               Vous voyez un môme de 4 ans expliquer cela à ses camarades, qui s’en fichent ou auront envie de le critiquer. Pour peu qu’il soit timide, il aura plutôt envie de passer sous une table. Cela développera par contre le narcissisme de ceux qui veulent se faire remarquer.

              Pour les élèves d'élémentaire: le ministère recommande de réaliser un tableau des qualités. Les élèves colorient dans un tableau au moins trois qualités qu'ils pensent avoir et en discutent avec leur camarade; Les plus doués peuvent également rédiger des phrases avec une ou plusieurs de leurs qualités en expliquant pourquoi. Un jeu de cartes permet également de chercher deux ou trois de ses forces.
             Les qualités, les forces, cela me paraît bien théorique pour un enfant de six ou sept ans. Je pense qu’un dialogue avec le professeur, adapté à chaque élève serait plus productif.

              Pour accroître sa connaissance des émotions, le ministère propose en maternelle, de demander aux élèves de trouver dans les cartes émotions mises à disposition dans le kit, l’image d'un personnage ayant cette émotion, puis de discuter des indices qui permettent de la déceler.
              Cela me paraît faisable, mais les enfants de maternelle savent ils reconnaître leur propres émotions et savoir ce qu’ils ressentent ?
              À partir du CE, les élèves font individuellement la liste des émotions qu'ils connaissent, afin de parvenir à un classement autour des sept émotions de base : joie, amour, peur, colère, tristesse, dégoût, surprise », puis les élèves sont répartis par groupes et miment les émotions.
               Cela me paraît plus réaliste, mais les émotions c’est plus compliqué (voir mon article sur la roue des émotions de Plutchik, du 3 mai 2017). Il me semble en particulier qu’il manque « approbation » qui s’oppose à « opposition, aversion, dégoût » qui est une émotion très courante et importante. La notion que les émotions s’opposent deux par deux me paraît aussi importante pour leur compréhension.

               Bref je ne m’imagine pas très bien expliquer tout cela à des bambins. J’aurais mieux compris au collège. J’attend avec impatience les résultats.
                Mais je suis encore plus sceptique sur les résultats attendu : amélioration du niveau scolaire et diminution du harcèlement
               J’en parlerai demain.

     

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  • Les bons moments de la vie.


    J'ai trouvé sur internet le texte sci-dessous sur les bons moments de la vie, et il m'a paru intéressant. Je vous en fais profiter.


    1. Tomber amoureux.
    2. Rire jusqu'à en avoir mal au ventre.
    3. Trouver un tas de courrier quand on rentre de vacances.
    4. Conduire dans un endroit où les paysages sont magnifiques.
    5. Ecouter sa chanson favorite à la radio.
    6. Se coucher dans son lit en écoutant tomber la pluie.
    7. Sortir de la douche et s"envelopper dans une serviette toute chaude. 
    8. Réussir son dernier examen.
    9. Prendre part à une conversation intéressante.
    10.Retrouver de l'argent dans un pantalon non utilisé depuis longtemps.
    11 Rire de soi-même.
    12. Prendre un bon repas entre amis.
    13. Rire sans raison particulière.
    14. Entendre accidentelement quelqu'un dire quelque chose de bien sur soi. Entendre que l'on nous aime
    15. Se réveiller en pleine nuit en se rendant compte qu'on peut encore dormir quelques heures.
    16. Observer un coucher de soleil.
    17. Ecouter la chanson qui rappelle cette personne spéciale dans sa vie.
    18. Recevoir et donner le premier baiser
    19. Sentir des picotements dans le ventre quand on voit cette personne spéciale .
    20. Passer un bon moment avec ses amis.
    21. Voir heureux les gens qu'on aime.
    22. Porter le gilet de la personne aimée et sentir encore son parfum.
    23. Rendre visite à un vieil ami et se rendre compte que les choses n'ont pas changées entre nous.

    Les vrais amis viennent dans les bons moments quand on les appelle, et, dans les mauvais, ils viennent d'eux-mêmes".

    Personnellement je n'aime pas trouver beaucoup de courrier en revenant de vacances, car il va falloir y répondre !

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