• Laissons nos bébés faire leur apprentissage !

               J’ai parlé hier des problèmes d’éducation sous l’angle du comportement que nous devons enseigner aux enfants pour qu’ils puissent ensuite vivre en société, avec le minimum de problèmes causés aux autres et à eux mêmes.
              C’est en partie un problème de « morale » et cela touche des règles à appliquer qui sont des règles conceptuelles d’action. C’est une éducation de notre esprit
             Je voudrais aujourd’hui sur un problème d’éducation « physique » du corps de l’enfant et de ses mouvements, lorsqu'il est bébé.
              Les comportements des parents, dans ce domaine, sont très différents, et ils semblent souvent ignorer le mode de fonctionnement de notre système d’’apprentissage.

              Notre système d’apprentissage (comme celui des animaux) n’est efficace que par la répétition : le geste ou l’action doit être répétée mainte fois. Entre deux actions successives, si la seconde est mieux réussie, les neurones sécrètent de la dopamine; qui entraîne un effet de satisfaction, de bien-être, de plaisir et la méthode ayant permis ce progrès est retenue. Au contraire si l’essai est moins bon, il y a absence de dopamine et donc déception et mal-être, ce qui annule donc le mode opératoire correspondant, et qui incite à recommencer l’essai.
              C’est au départ le cortex préfrontal qui donne les ordres aux centres d’exécution, par exemple les centres moteurs de nos membres, mais peu à peu les gestes s’automatisent et ce sont d’autres centres qui prénnent la relève et donc le travail devient peu à peu inconscient et ne nécessite qu'un contrôle en cas de problème. Ces centres sont par exemple le cervelet pour nos gestes et la marche et son équilibre, les centres de Broca et de Wernicke pour la parole, ls centres de la vision pour la reconnaissance des objets ..
             Ainsi, peu à peu l’enfant va apprendre à reconnaître autour de lui, à prendre les objets avec ses mains, à se retourner, à tenir assis, à manger peu à peu lui même, puis à tenir debout et à marcher. A parler, puis à lire,  à écrire et à dessiner. 

              Toutefois certains réflexes innés existent pour assurer la survie et disparaissent en quelques mois, en particulier
                  - l’enfant sur un geste brusque ou un bruit inattendu écarte bras jambes et doigts. Cela aidait autrefois les bébés à rester agrippés à leur mère.
                  - Le bébé couché sur le ventre relève ses fesses et allonge le jambe pour avancer, ce qui lui permet, placé sur le ventre de sa mère, d’atteindre le sein.
                   - Il a le réflexe, lorsqu’on met le doigt dans sa bouche de téter ce qui lui permet de boire et d’avaler. Ce réflexe lui permet aussi de se calmer (et de sucer son pouce !).
                 - Lorsqu’on caresse la joue d’un bébé, il tourne la tête et ouvre la bouche, ce qui lui permet de trouver le sein de sa mère.
                  - Le bébé serre le doigt ou tout objet qu’on met dans sa main. Ce réflexe aurait permis aux bébés de s’agripper rapidement à leur mère pour fuir un danger. Ce réflexe disparaît vers l’âge de 2 mois pour faire place à des mouvements d’agrippement volontaires pour prendre des objets ou créer des liens d’attachement.

              Pour que l’apprentissage soit efficace il faut que l’enfant répète mainte fois le même gete, la même action, lui même et par sa propre volonté. Donc si on lui fait faire les gestes à sa place ou en l’aidant par un instrument;, l’apprentissage ne se fera pas aussi bien ni aussi rapide, et cela beaucoup de parents semblent l’ignorer.
               Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’occuper de l’enfant, au contraire, mais il faut lui fournir des occasions d’apprentissage, pour qu’il le fasse lui même et ne pas le faire à sa place.

                 Par exemple mettre à sa portée des objets (légers et pas trop durs par sécurité) qui attirent son attention, et qu’il va essayer de saisir, est bien (à condition de ne pas le solliciter trop souvent). Mais guider sa main vers l’objet est contre-productif. (ou plus tard lui ramasser tous les objets qu’il jette et va rechercher à quatre pattes).
                 Bien sûr il n’est pas recommandé de laisser un bébé dormir sur le ventre sans surveillance, car il peut s’étouffer, bien que les cas soient rares. Mais quand le bébé sur un tapis ou un plan où il ne risque pas de tomber, veut essayer de se mettre sur le dos ou de se retourner sur le ventre, il faut le laisser faire. C’est un mouvement qui lui sera nécessaire en dormant ou en se réveillant, qu’il est en train d’apprendre à faire.
                Ce n’est pas bon de mettre trop tôt un enfant longtemps assis dans une chaise  pour bébé ou sur un canapé. Il faut qu’il essaie de se mettre assis tout seul.  On peut l’aider un peu en le poussant parce qu’il n’a pas assez de muscles, mais il faut le laisser ensuite osciller et essayer de se tenir assis. Il apprend l’équilibre et comment contracter ses muscles pour y arriver. Bien sûr il faut le surveiller pour qu’il ne risque pas de tomber.
            Mettre le bébé dans un trotteur (on appelait cela de mon temps un « youpala ») ou lui tenir les deux mains pour le faire marcher n’est pas bon. Faire marcher ses jambes est presque un réflexe, mais par contre l’équilibre, il faut l’apprendre soi-même jusqu’à ce que le cervelet puisse remplacer le cortex préfrontal pour commander la marche (ou la course). Il faut le laisser à son rythme se mettre debout contre un meuble bas, apprendre son équilibre debout sans marcher, puis se déplacer seul en appui sur un divan par exemple, enfin essayer de faire quelques pas et tomber. S’il essaie ainsi doucement il ne se fera jamais mal en tombant. Il faut juste écarter les obstacles ou les objets sur lesquels il pourrait tomber. Ce n’est q’au début s’il court qu’il faut faire attention à ce qu’il ne soit pas dépassé par sa vitesse.
                 Et ne pas l’empêcher avant, s’il en a envie, d’essayer de se déplacer à quatre pattes; il apprend la mobilité et à découvrir l’environnement.

                  J’ai eu 4 enfants, 8 petits enfants et j’ai 4 arrières petits enfants, qui ont été élevés de façons différentes étant bébés. Ceux que l’on a mis tôt sur une chaise avaient du mal à tenir assis tout seuls. Ceux que l’on a voulu trop aider à marcher l’ont fait plus tard et ne sont pas assi alertes que ceux qui ont appris presque seuls. Une de mes arrières-petites-filles qui a appris ainsi tout par elle même, possède une habileté, une dextérité et une assurance assez extraordinaire. dans la marche comme dans ses gestes et elle peut franchir des obstacles qui feraient renoncer d’autres enfants. On ne l’aide que très peu, mais il faut une surveillance plus grande pour qu’elle ne s’attaque pas à des entreprises trop difficiles ou dangereuses. Et elle a appris ainsi à avoir de la tenacité dans ses actions. Elle sait qu’elle peut apprendre beaucoup de choses par apprentissag. J’espère que cela sera aussi vrai à l’ école !

             En matière d’apprentissage il faut donc laisser faire la nature et simplement veiller à l’environnement pour éviter que le bébé ne se fasse mal. Mais même si on ne passe pas son temps à essayer de l’aider dans son apprentissage, cela demande de l’attention et de l’amour, ne serait ce que pour qu’il se sente bien, en sécurité. Elever un petit enfant, cela prend, de toutes façons, beaucoup de temps.

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

    Quelques pistes pour éduquer nos enfants.

                J’’ai écrit hier que je donnerai des pistes de réflexion sur l’éducation des enfants, tirées d’articles de la revue « Cerveau et psycho » du mois de janvier 2014.
              Beaucoup de parents ont des idées préconçues sur l’éducation, souvent issues de celle qu’ils ont reçue, soit qu’ils aient des idées analogues, soit au contraire que le souvenir éprouvant leur fasse choisir la méthode opposée.
             Oublions d’abord les termes de positif et négatif, qui  sont inexacts et subjectifs. Ce ne sont pas les méthodes qui sont importantes, mais la façon de les appliquer selon l’enfant et les circonstances.

              Les règles sont nécessaires pour vivre en société. Il est souhaitable d’expliquer à l’enfant non seulement les règles, mais de lui montrer pourquoi leur application est bénéfique et au contraire des cas où, si on ne les applique pas c’est mauvais, pour soi-même et les autres. Cela ne veut pas dire qu’il aura toujours envie de s’y conformer, mais si, à un moment, il devient nécessaire de les lui imposer, il saura pourquoi .
              A l’inverse l’enfant ne sera pas enclin à appliquer des règles dont il n’a pas compris l’utilité.
             Il est tout aussi important de complimenter l’enfant qui respecte les règles que de le sanctionner quand il ne les respecte pas, mais il vaut mieux éviter des récompenses matérielles comme des jouets, des friandises ou de l’argent, qui vont créer une dépendance à ces facteurs extérieurs. 
              Mais ls sanctions sont tout aussi nécessaires, mais il faut les graduer et éviter certaines pratiques..

             Se mettre en colère, crier , frapper sévèrement l’enfant ne remplit aucune fonction éducative et montre une émotion mal contrôlée des parents. Il faut aussi proscrire tout ce qui est humiliant ou imposé sur des durées trop longues. Cela ne fonctionne pas, et peut en outre fragiliser la confiance que l’enfant a dans son parent ou son éducateur.
             Et surtout on ne peut pas exiger la même chose selon l’âge et le développement mental de l’enfant.

              Le bébé reconnait très tôt les comportements « sociaux » : l’affection qu’on lui porte notamment et au contraire l’indifférence, et il préfèrera les personnes qui lui apportent affection et tendresse. Une relation peu sensible, basée sur la surveillance et la punition va avoir de mauvaises conséquences sur le développement mental et émotionnel de l’enfant, qui, au contraire aura un développement favorable, s’il ressent l’affection et l’intérêt qu’on lui porte en lui consacrant du temps.
               Il lui faut développer avec ses parents ou éducateurs, un climat de confiance, apprendre à se fier à eux, à se faire aider, à coopérer et à finalement apprendre à vivre et notamment progressivement à exprimer, verbaliser et réguler ses émotions.
               Ces compétences socio-émotionnelles sont très importantes pour permettre а l’enfant d’accepter des limites et une certaine dose de frustration, quand il a envie de les enfreindre et qu’on l’en empêche.
              Cela n’exclut pas des règles strictes car il faut donner des cadres., qui ne se réduisent pas à des interdictions ou des obligations. Il faut en expliquer le pourquoi, mais il faut ensuite apprendre à l’enfant à identifier ses réactions et ses émotions, face notamment aux interdictions et sanctions. On peut l’expliquer simplement au moyen d’images de physionomies et d’explications sur les réactions physiques corporelles.

                Il faut apprendre à l’enfant à maîtriser son impulsivité, à renoncer à l’assouvissement immédiat de ses envies pour obéir, c’est à dire accepter de faire ce qu’on lui demande. Il faut qu’il puisse expliquer, comprendre et intérioriser sa frustration et que ce déplaisir devienne un défi d’arriver à obéir aux règles. Une récompense ou un compliment devra récompenser des efforts.
              Il faut apprendre aussi à l’enfant à prendre de la distance, à réévaluer l’importance réelle de petits accidents (comme le bris d’un jouet).Le calme reviendra plus vite naturellement dans son esprit Il faut plus généralement lui apprendre à faire la même chose vis à vis d’une très forte émotion, en ramenant ses causes à de plus justes proportions.
             Il est certain qu’il faut adapter son comportement à l’âge et au développement de l’enfant. Au cours des premières années, les structures cérébrales qui permettent а un enfant de résister à ses envies sont encore immatures, et donc on ne peut pas lui imposer des efforts démesurés, comme par exemple rester tranquille très longtemps.
             Forcer à respecter la règle est possible pendant un temps limité, mais ensuite il faut distraire l’enfant avec une occupation : jeux, nourriture, lecture….              
             Mais on peut assez vite expliquer aux enfants certaines règles « morales » et qu’on ne peut les transgresser (on ne « vole » pas les jouets du petit frère; on ne tape pas sur ses parents ou sur le copain de classe …. ).

              Une punition souvent contestée est la mise à l’écart temporaire (dans mon jeune âge l’enfant insupportable qui empêchait les autres de travailler en classe et que le professeur envoyait « au coin »), ce que le psychologues affublent du terme anglais affreux de « time out ». (Temps mort).
              Elle est pourtant nécessaire et justifiée si l’enfant a un comportement désagréable, qu’il n’a pas abandonné malgré les demandes et qui nuit à quelqu’un où au calme. Il s’agit d’éloigner l’enfant de tout ce qui peut contribuer à entretenir le comportement nocif.
              Cette pratique est efficace et les chercheurs en neuro-psychologie n’ont pas constaté d’effet indésirable sur l’enfant, si  certaines précautions sont prises dans son emploi. L’article en compte notamment six que je cite ci-dessous :
                      - La mise à l’écart doit être utilisée uniquement pour punir des comportements délibérés sur lesquels l’enfant a un certain contrôle. Elle ne doit pas être utilisée pour les comportements qui reflètent une incapacité à accomplir une action, un manque de compréhension, une erreur, la peur ou d’autres émotions bouleversantes.
                         - La mise à l’écart doit être utilisée pour des comportements expliqués et définis préalablement comme étant inappropriés, et qui doivent être ouvertement discutés pendant des temps positifs distincts des punitions,
                       - La mise à l’écart ne doit pas avoir une durée trop longue. En général 5 minutes suffisent. Une durée plus longue est inefficace et augmente le effets indésirables des punitions.
                       - L’efficacité de la mise à l’écart se juge à la réduction objective et rapide des comportements problématiques de l’enfant, ce qui entraîne la réduction de cette punition.
                     - Le comportement des parents doit être calme et ne pas refléter d’agacement et d’hostilité vis à vis de l’enfant.
                       - L’utilisation de la mise à l’écart doit être complétée par une relation chaleureuse  et l’enseignement des comportements dont on souhaite qu’ils remplacent les attitudes probléma-tiques.

              Il faut également signaler qu’une punition pour le psychologue est quelque chose de désagréable imposé pour diminuer le comportement indésirable qui l’a motivée.
             Dans le langage courant elle apparaît comme une bonne leçon, la sanction d’une faute qu’il faut expier et la personne doit souffrir en proportion des méfaits (l’emprisonnement par exemple). Ce n’est pas une définition compatible avec l’éducation.

        Quelques pistes pour éduquer nos enfants.

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • La guerre entre pédagogie "positive" et "négative" et absurde


               
    Je l’ai déjà dit plusieurs fois :  il est difficile de comparer l’éducation des enfants aujourd’hui et il y a 50 ans.
              Homme et femme travaillent et n’ont plus autant de temps à consacrer aux enfants, ils rentrent fatigués de leur travail, ont des tâches ménagères qui subsistent même si les machines les facilitent,  et entre le smartphone, la télévision et l’ordinateur, les sollicitations sont beaucoup plus nombreuses.
              Les conditions et habitudes de vie ont changé, les occupations extérieures au logement sont plus grandes et le groupe d’amis a souvent plus d’importance qu’autrefois.
              Il résulte de cette évolution que l’on a moins de temps et de volonté pour s’occuper des enfants et que l’on a tendance à confier en partie leur éducation aux personnels des crèches et des maternelles, puis aux professeurs, dont ce n’est pas le rôle.

              Alors évidemment, comme dans toute société de consommation, on trouve le moyen de vous faire dépenser de l’argent, et il y a de nombreux livres de conseil, voire même des coachs pour vous dire ce qu’il faut faire.
              L’ennui c’est que ces guides vous donnent des avis parfaitement opposés et contradictoires et que d’ailleurs leurs auteurs se disputent (voire s’injurient presque) tant ils ont tendance à devenir clivants, se séparant en « résolument pour » et « complètement contre ».
             La guerre est déclarée entre les tenants d’une « pédagogie nouvelle » essentiellement positive et ceux qui sont soupçonnés de faire la promotion d’une pédagogie réactionnaire en remettant la punition et la sanction au goût du jour.

               De fait la pédagogie « positive » est devenue un véritable objet économique. (une machine à faire du fric !), qui а occupé tout le terrain en mettant la main sur l’ensemble de la littérature populaire en éducation, en développement personnel et en déclarant « négative » toute forme de pédagogie qui n’était pas strictement conforme à ses idées.
             La querelle n’est pas nouvelle, car quand j’étais jeune parent, Françoise Dolto, pédiatre et psychanalyste, avait déjà défrayé la chronique . On a attribué à tort à madame Dolto des idées très laxistes sur l’’éducation, et en lui reprochant , la débâcle de l'éducation, l'autorité perdue des parents, le règne de l’enfant-roi. C’est absurde : certes elle a lutté contre des éducations très rigoristes, comme celle qu’elle avait reçue, mais elle considérait que les enfants avaient besoin de règles précises.
              Par contre certaines de ses théories sont la suite de celles de Freud, totalement périmées de nos jours et les connaissances de l’époque sur le cerveau étaient faibles.
             Ces connaissances sur le cerveau et le développement de l’enfant sont plus importantes aujourd’hui, et d’autre part les antagonistes qui se disputent, simplifient à outrance ou généralisent des cas particuliers extrêmes. 

               Plusieurs articles du numéro de janvier 2024 de la revue « Cerveau et Psycho » montrent qu’une éducation positive associée à des règles et des habitudes de vie sont à la fois possibles et nécessaires.
               Je vais essayer de résumer ces articles, car je constate malheureusement que souvent les recommandations de faire preuve de bienveillance, de sérénité, de chercher la communication avec son enfant ont culpabilisé certains parents en leur faisant croire que la moindre sanction pouvait avoir des conséquences sur le cerveau de leur enfant.
              Et j’ai connu dans ma copropriété des enfants rois insupportables et mal élevés

               Les propos qui fleurissent dans les livres de pédagogie positive sont parfois absurdes.
              Ainsi quand vous donnerez un ordre à votre enfant, contrairement à ce qu'ils affirment, vous ne le traumatiserez pas et vous ne risquez nullement d’endommager son cortex préfrontal !
              De même vous pouvez imposer des règles à votre enfant, sanctionner des fautes, l’isoler s’il agresse un camarade. L’important c’est la manière de le faire.
              Par contre un père ou une mère sévère et froid(e) qui refuse tout geste affectif, même s’il (elle) s’abstient de froncer les sourcils, risque bien davantage de donner naissance à des perturbations à court, moyen et long terme…

            La science, en éducation, n’a pas pour but de donner des consignes, mais uniquement de suggérer des pistes éducatives et de poser certains garde-fous salutaires. Elles proviennent de la compilation de très nombreuses données d’études multiples.
            Trois conclusions générales de ces études :
                     - Se mettre en colère, crier , frapper sévèrement l’enfant ne remplit aucune fonction éducative et montre une émotion mal contrôlée des parents; (même avec modération sans que ce soit un enfant battu).
                     - Des règles, des remontrances, des punitions, données sans explications, sont moins efficaces que les mêmes actions qui, non seulement posent l’interdiction, mais indiquent aussi de façon précise et calmement, quel est le comportement attendu.
                   - Un enfant supporte mal un désert affectif ou un environnement hostile. Il a besoin d’affection, de temps passé avec ses parents,  d’un enseignement éducatif des règles à appliquer. 

                 Il ne s’agit plus d’appliquer un modèle préconçu d’éducation positive ou négative, mais de réfléchir aux attitudes adaptées selon l’âge et le développement de l’enfant et les circonstances. L’éducation ne se décrète pas, mais se réfléchit en partageant des connaissances fiables.
                  Je développerai cette notion dans l’article de demain.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

      Maîtriser les événements ou nous détendre ?


              
    Nous ressentons tous le besoin de contrôler ce qui se passe dans notre vie. C’est évidemment plus fort si notre préférence cérébrale est « J » et que nous voulons prévoir les événements et avoir prise sur eux, que si notre préférence est « P » et que nous préférons nous adapter en cherchant de l’information plutôt qu’anticiper et agir.

             Mais si le simple fait de se dire qu’on a prise sur le réel est en soi réconfortant, nous cherchons à nous maîtriser en contrôlant intérieurement nos pensées et nos émotions
            De nombreuses études ont montré que c’était un besoin profond et essentiel tant chez les animaux que chez les humains, que cette absence de contrôle induisait stress et anxiété. A l’inverse chez des personnes dont la santé entraînait un manque d’autonomie, leur donner l’occasion de pouvoir gérer une situation, améliorait santé et bien-être.
            Les livres et les coachs du « développement personnel », très à la mode aujourd’hui, donnent évidemment maints conseils dans ce domaine.
            Mais curieusement, ils sont aussi nombreux à conseiller de se détendre, de « lâcher-prise », pour ne pas être surmené et aller jusqu’au burn-out.
            Christophe André, médecin psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne а Paris, montre, dans un article de la revue « Cerveau et Psycho » que ces attitudes ne sont pas opposées mais complémentaires.

              Il n’y a pas que la maîtrise de l’environnement et de sa propre existence qui est bénéfique. Il est important de garder une certaine prise sur soi-même, et en particulier sur ses pensées, ses émotions, ses impulsions.
              Des études sur des enfants ont montré que ceux qui arrivaient ainsi à se maîtriser avaient de meilleurs résultats scolaires, davantage de bien-être, voire une meilleure santé.
              L’auto-contrôle est aussi essentiel en matière d’attention. Celle ci se porte naturellement vers des événements qui nous apportent des sensations externes, ce qui risque d’empêcher toute activité mentale soutenue, et ce d’autant plus que nous sommes sollicités, ce qui est aujourd’hui permanent dans notre monde digitalisé.
              Mais il ne faut pas tomber dans l’excès du contrôle total, que nous n’aurons jamais sur nous mêmes. Il est impossible de ne penser à rien; un flot continu d’images, de pensées, de souvenirs, de planifications nous vient en permanence à l’esprit.
             En plus d’être une impasse, vouloir tout contrôler risque de finir par nous faire tout aban-donner du fait de la fatigue d’un auto-contrôle permanent, voire d’occasionner stress, anxiété et insomnies.

             Il faut donc aussi savoir nous reposer et nous détendre; renoncer (au moins ponctuellement) à vouloir exercer un contrôle complet sur une situation ou sur ses réactions émotionnelles, mais sans une démission totale. C’est par exemple renoncer à convaincre un ami, de peur de se fâcher avec lui.
            Il s’agit d’affronter le réel tel qu’il est et non tel qu’on le voudrait, d’établir la différence entre ce qui dépend de nous (contrôle possible) et ce qui n’en dépend pas (efforts de contrôle vains et inutiles).
             De nombreuses études ont confirmé que cet acceptation facilitait l’apaisement et le repos. Mais trop de lâcher-prise peut également être nocif. Il risque d’aboutir à de la passivité, de la résignation, du laxisme, ou une démission face à l’adversité.
             L’excès de lâcher-prise  est voisin d’une absence totale de lutte contre ses propres impulsions.

             Se contrôler et revenir au calme ne sont pas incompatibles, mais représentent simplement deux aspects de l’engagement humain.
             Il faut savoir accepter ce que l’on ne peut changer, et avoir le courage de changer les choses que l’on peut changer, et en reconnaître la différence. La conciliation de ces deux attitudes passe souvent par une simple alternance, les efforts de contrôle précédant la possibilité de lâcher-prise, de se reposer.
             En fait les deux attitudes se côtoient dans l’action.
             Lorsque vous apprenez à conduire, vous devez tout contrôler en permanence, les éléments de maîtrise du véhicule, surveiller la voiture, les autres mobiles, l’environnement, l’itinéraire… Puis peu à peu, une partie des éléments devient automatique, vous pouvez parler à votre passager, mais si une particularité survient et attire votre attention, la conversation cesse et vous contrôlez à nouveau pendant quelques instants la situation.
             Lorsque vous faites une conférence, vous débutez en surveillant tout : vos paroles, les auditeurs, les projections, votre attitude, votre voix et vos intonations, les diverses manettes à actionner… Puis vous entrez dans le jeu, plus détendu, et les automatismes viennent : vous pouvez ne vous soucier que de votre discours et des auditeurs.
             Les joueurs de tennis savent bien que s’ils sont crispés en début de match, ils jouent mal et qu’il faut accepter de faire des fautes, mais se détendre et tout donner, pour arriver à mieux jouer. Mais il faut cependant regarder la balle avec attention et la contrôler.      

             Notre esprit a deux modes de contrôle : le premier dirigé ver un but, relativement rigoureux et l’autre plus libre, ou nos actions s’enchaînent selon nos « habitudes », c’est à dire des automatismes cérébraux.
             La capacité à orienter nos actions mentales et physiques en direction d’un but, est très valorisée dans nos sociétés modernes; c’est avoir de la volonté, et contrôler son destin. Ce sont nos « fonctions exécutives » qui sont à l’œuvre, et principalement notre cortex préfrontal, mais aussi le cortex cingulaire qui mobilise notre attention, ainsi que l’insula, qui détecte nos états intérieurs (et notamment la fatigue)..
             Mais le mode contrôlé finit par susciter une grande fatigue mentale et il faut don envisager de soulager notre cerveau, de le reposer en diminuant son contrôle et en faisant confiance à nos automatismes, comportements qui sont directement déclenchés par la reconnaissance de stimuli, d’une situation ou d’un contexte. La différence se situe au niveau des centres de décision qui ne sont plus sollicités en permanence et peuvent se concentrer sur l’essentiel, tout en se reposant un peu.      
             Notre cerveau préfrontal n’a plus à comparer autant de solutions pour prendre les décisions. (pour qu’une action soit vraiment considérée comme volontaire, il faut qu’elle ait été envisagée à l’avance comme meilleure que plusieurs autres actions possibles d’où un temps de réflexion et de contrôle et une dépense d’énergie). 

             Mais dans ce contexte de contrôle et d’automatismes, l’équilibre est difficile à réaliser et il est assez étonnant que nos paroles et nos actions ne partent pas dans tous les sens.
             En fait, si on essaie de parler très vite de n’importe quoi, sans préparation, on est vite arrêté. Si par contre on raconte un souvenir, on peut le décrire longtemps sans interruption et erreur.  Notre mémoire épisodique nous remonte en fait des images, des sensations, mais pas le discours. Cependant nous pouvons parler grâce à un système de traduction automatique sous forme de phrases, le mécanisme de production du langage.
             Notre cortex frontal conduit la remémorisation pour alimenter votre discours et c’est cette partie qu’il contrôle. Il interviendra éventuellement si le système automatique rencontre un problème, mais c'est lui qui construit nios phrases.
            Nous possédons tous ainsi des automatismes de « bas niveau » qui s’occupent de produire les phrases, de respecter les règles du langage, de mettre l’intonation, et d’organiser cela dans le temps.  Mais une personne qui connaît bien un sujet donné, possède alors des automatismes de plus « haut niveau », à un degré plus abstrait, des formulations et les idées qui s’enchaînent selon des données habituelles, sans qu’il ait besoin de réfléchir autant au contenu de son discours

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Monsieur le Ministre de la Défense, 

               Permettez-moi de prendre la respectueuse liberté de vous exposer ce qui suit, et de solliciter de votre bienveillance l'appui nécessaire pour obtenir une démobilisation rapide. 

               Je suis sursitaire, âgé de 24 ans, et je suis marié à une veuve de 44 ans, laquelle a une fille qui en a 25.
               Mon père a épousé cette fille. A cette heure, mon père est donc devenu mon gendre, puisqu'il a épousé ma fille. De ce fait, ma belle-fille est devenue ma belle-mère, puisqu'elle est la femme de mon père.
               Ma femme et moi avons eu en janvier dernier un fils. Cet enfant est donc devenu le frère de la femme de mon père, donc le beau-frère de mon père. En conséquence, mon oncle, puisqu'il est le frère de ma belle-mère. Mon fils est donc mon oncle. 

               La femme de mon père a eu à Noël un garçon, qui est à la fois mon frère puisqu'il est le fils de mon père, et mon petit-fils puisqu'il est le fils de la fille de ma femme. Je suis ainsi le frère de mon petit-fils. Je suis donc mon propre grand-père. 

               De ce fait, Monsieur le Ministre, ayez l'obligeance de bien vouloir me renvoyer dans mes foyers, car le loi interdit que le père, le fils et le petit-fils soient mobilisés en même temps. 

               Dans l'espoir de votre compréhension, veuillez croire, Monsieur el Ministre, à ma haute considération. 

     

    Partager via Gmail

    1 commentaire