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On voit de la pub à la télé, chez les pharmaciens et dans les étalages de parapharmacie des grandes surfaces, pour des médicaments sans ordonnance pour mieux dormir. Ils ne contiennent pas de somnifères, mais de la mélatomine et quelques plantes comme la passiflore. la mélisse ou le pavot de Californie.
Ces produits sont ils efficaces ?Voyons d’abord ce que sont les agents chimiques, dont vous avez probablement entendu parler, et qui interviennent dans l’état de veille ou l’arrivée du sommeil et notamment la mélatonine..
Notre alimentation et principalement viandes et poissons, produits laitiers, bananes et légumineuses, etc… apportent à notre organisme un acide aminé appelé le « tryptophane », dont la concentration dans le sang est en général supérieure à celle des autres acides aminés.
Un centre particulier du tronc cérébral, le « noyau raphé », va transformer le tryptophane en un neurotransmetteur très important pour le cerveau, la « sérotonine », qui intervient dans la régulation de l’humeur : anxiété, stress, dépression, phobies, et dans nos comportements sexuels et alimentaires, , ainsi que dans la sensation de douleur.
La synthèse de la sérotonine ne se fait que lorsque nous sommes éveillés et dans la mesure où nous avons une activité physique suffisante. Plus on bouge dans la journée et plus on fabrique de sérotonine.
La sérotonine est indirectement liée aussi au sommeil et donc, sans activité physique suffisante, on ne dort pas bien.Il existe dans le cerveau, une petite glande, située sous le thalamus (voir figure ci contre), appelée « l’épiphyse » (ou autrefois la glande pinéale parce qu’elle a la forme d’une graine de pin).
Cette glande transforme la sérotonine en une hormone, la « mélatonine », souvent dénommée hormone du sommeil.
Mais cette synthèse est ralentie par la lumière extérieure que nos yeux voient, et elle est effectuée principalement la nuit, avec un maximum vers 5 heures du matin.
Il semble que la mélatonine qui diffuse dans le sang , y agisse aussi comme une hormone, et interviendrait dans la glycémie, dans l’appétit, comme antioxydant (et donc anticancéreuse); elle interviendrait aussi pour augmenter la réponse immunitaire notamment des lymphocytes
Elle agirait aussi sur notre libido, en la diminuant, surtout chez les femmes.Surtout la mélatonine va agir sur les « noyaux suprachiasmatiques de l’hypothalamus » qui régulent notre horloge biologique ou « horloge circadienne », qui va commander toutes les variations de rythme de nos organes et fonctions corpo-relles, et notamment l’éveil, l’endormissement et le sommeil.
On a identifié vers l’an 2000, dans la rétine de l’oei,l un pigment activé par la lumière, la « mélanopsine » qui active des neurones qui transmettent leur informations aux neurones des centres suprachiasmiques, l’horloge centrale, et la recalent sur le jour lorsque la lumière revient et est détectée par notre œil..
Ces données vous feront comprendre que rester devant un écran, (téléphone, tablette…) le soir, en attendant que le sommeil arrive est la meilleure manière de bloquer la sécrétion de mélatonine et, de ce fait, de retarder la venue de sommeil.Le fonctionnement de notre système de vie est ainsi recalé sur le jour et la nuit.
C’est ce qui explique que notre rythme de vie, et même notre moral, sont très sensibles aux saisons, à la lumière et l’ensoleillement, et au décalage horaire (notamment aux changements heure d’hiver, heure d’été), car il y a un certain conflit entre notre mode de vie et notre horloge biologique.
Petit renseignement pratique, Les noix et les noisettes sont des sources importantes de mélatonine biodisponible, c'est-à-dire facilement absorbable par l'organisme. La mélatonine est également présente chez une grande variété d'autres végétaux comestibles (maïs, tomates, pommes de terre, oignon, ail, ananas, banane, riz, avoine, orge, gingembre, etc.) mais généralement en quantités nettement inférieuresPour vous amuser un peu , après cet exposé trop sérieux, j’ai lu une étude de psychiatres statisticiens suisses, qui ont suivi le sommeils de leurs patients les nuits de pleine lune, et ont constaté qu’ils dorment 20 minutes de moins, mettent une demi-heure de plus à rêver, et leur sommeil total est diminué de 10% tandis que leur sommeil profond réparateur est diminué de moitié !
Ce n’est pas l’influence de farfadets ou des loups garous des Alpes, mais seulement de la mélatonine, dont la production serait réduite de moitié par l’éclairage lunaire.
Personnellement j’en ai déduit que les patients en cause devaient être soignés soit pour avarice, soit pour flemme aigüe, car ils auraient pu fermer les rideaux de leur chambre à coucher, mais ils ne se sont peut être pas payés de tels rideaux.
Je ne me suis encore jamais aperçu que la pleine lune m’empêchait de dormir !
Par contre j’aime bien la photographier, au petit matin, depuis mon jardin sur le toit.Revenons à la mélatonine.
Des travailleurs arrivent à travailler la nuit et à dormir dans la journée, alors qu'ils ont fabriqué la mélatonine la nuit et n'en synthétisent plus le jour. Certains d'entre eux ont cependant un sommeil léger et fragile, et leur prescrire de la mélatonine les aiderait à mieux dormir. De même un comprimé permet de dormir dans un avion long courrier ou de lutter contre le décalage horaire.
La mélatonine est également utile aux personnes aveugles, qui ne percevant pas l'alternance jour-nuit, ne fabriquent pas la mélatonine au bonnes heures et souffrent de décalages horaires dus à un rythme différent de 24 heures.
Par contre, la mélatonine n'aidera pas les jeunes qui ont des troubles de sommeil, le plus souvent liés au stress, sauf s'il y avait une carence révélée par des analyses.
Enfin la production de mélanine diminue avec l'âge, à partir d'environ 55 ans. Les personnes âgées ont moins besoin de sommeil et restent souvent éveillées plus tard le soir.
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Maintenant que vous avez une idée de l’ambiance de l’époque et des moyens que l’on trouvait dans l’environnement, je peux vous parler de nos études et essayer de répondre à votre question : travaillait on plus autrefois en classe ?
La comparaison est difficile car les populations ne sont pas comparables. Aujourd’hui 80% des jeunes en France vont jusqu’au bac et la plupart l’obtiennent.
Dans les années 45/50, 30% seulement des jeunes allaient dans le secondaire, après un concours ou un examen d’entrée en sixième, où les épreuves de français et de maths étaient difficiles (5 fautes en dictée éliminatoires, et les accents comptaient pour 1/2 faute; je crois que la plupart de nos bacheliers se feraient coller !). Cela éliminait plus de la moitié des élèves du primaire. Ils continuaient en apprentissage après le "certificat d'études".
Une partie non négligeable s’arrêtaient en troisième (au brevet) ou se faisaient coller au premier bac, et les titulaires des deux bacs représentaient entre 15 et 20 % seulement. Il n’y avait pas d’option pour avoir des points supplémentaires, les épreuves étaient plus nombreuses et plus difficiles et avoir une mention bien ou très-bien était assez rare (il y avait toutes les matières à l’écrit, et déjà 30% de recalés, comme à l’oral, qui se passait dans la ville d’académie).
La filière S (C à l’époque; il y avait aussi A lettres, B langues/biologie et M sans latin), était peu suivie parce que réputée difficile et il n’y avait presque pas de filles (elles se croyaient nulles en maths, ce qui est absurde, une fille pouvant être aussi douée qu’un garçon, si elle est motivée).
La distinction collège, lycée n’existait pas : le « lycée » commençait en CM1 jusqu’en terminale, mais par contre il y avait un lycée de filles et un autre de garçons.
Cependant à Pau, ville de 20 000 habitants, il n’y avait que deux premières et qu’une seule terminale C, mixte, au lycée de garçons; en terminale C (appelée « maths élem »), nous étions 24 garçons et 3 filles (une est devenues prof de maths, l’autre ingénieur et la troisième l’aurait été, si elle n’était morte accidentellement après sa prépa).
Les jeunes qui n’allaient pas dans le secondaire suivaient une deuxième année après le CM2 et passaient le « certificat d’étude », puis des formations professionnelles ou allaient en apprentissage. Des formations techniques à des métiers existaient aussi pour ceux qui arrêtaient en troisième ou qui rataient leur bac.
Il faudrait donc comparer les élèves du lycée de cette époque aux 20% des meilleurs élèves d’aujourd’hui, et je pense que ces derniers sont tout aussi motivés qu’on l’était jadis, même s’ils ont plus de tentations pour faire autre chose qu’étudier.
Au plan de la motivation, les ados vont aujourd’hui au collège ou lycée, un peu parce que c’est obligatoire. Après la guerre, le chômage n’existait pas, et nous avions conscience que nos études préparaient le métier que nous aurions plus tard.
Je pense donc que les 20 % des élèves les meilleurs aujourd’hui, sont comparables à ceux du secondaire, il y a 80 ans.
Par contre il est certain que nous avions davantage de travail : les horaires étaient de 8h30 à 12h et de 14h à 17h30, et nous avions congé le jeudi après midi et le dimanche. Le samedi après midi était consacré aux sports de plein air, mais l’hiver certains samedi après midi étaient libres pour des raisons météo.
Mais nous avions beaucoup de travail le soir. Non seulement les leçons, mais des exercices et en première et terminale, toutes les semaines, un devoir écrit de maths et de physique/chimie, et une composition française ou une dissertation de philo. Tous les trimestres des « compositions », examens en temps limité en classe.
L’atmosphère surtout était très différente : nous respections nos professeurs comme nos parents, et il n’y avait pas de chahut, car il aurait été sanctionné lourdement.
Nos professeurs étaient moins diplômés qu’aujourd’hui, mais leurs études comportaient deux ans de pédagogie et le bac pour instituteurs et une licence pour les professeurs du secondaire.
Alors, ils savaient nous intéresser, bien que les seuls moyens à leur disposition étaient leur voix, les livres et le tableau noir. En particulier ils connaissaient individuellement leurs élèves et essayaient de les aider en fonction de leur niveau.
Ils demandaient notamment aux meilleurs d’aider les moins doués et, en cela, d’une part ils rendaient services aux deux élèves, car on apprend autant en essayant d’enseigner (il faut dominer son problème et être clair) et d’autre part ils instituaient un esprit de camaraderie (les meilleurs n’étaient pas traités comme aujourd’hui « d’intellectuels », car les moins bons avaient besoin de leur aide).
De plus les professeurs repéraient ceux qui doués, comprenaient vite et risquaient de s’ennuyer ou de ne pas travailler. On avait droit alors, outre aider les moins bons, à des devoirs supplémentaires, plus compliqués (mais c’était un challenge), voire parfois à faire un bout de cours à la place du prof, repris et corrigé ensuite. Cela entraînait pour l’oral.
Ils discutaient avec nous de nos idées sur un futur métier et essayaient de nous aider dans le choix de nos futures études.
Et si j’ai par la suite réussi à entrer dans une grande école d’ingénieur, c’est bien à mon grand-père et à mes profs que je le dois, car ils m’ont donné, en plus d’une instruction, la curiosité intellectuelle et le goût d’apprendre.
Je pense donc que les élèves du secondaire, travaillent moins en moyenne, aujourd’hui qu’autrefois et qu’obtenir le bac est plus facile et malheureusement, prépare mal aux études supérieures. Et c’est vrai que l’on s’amusait beaucoup moins, mais cela ne nous manquait pas. En fait il n’y avait pas de « cancres » empêchant les autres de travailler, car ils s’étaient fait coller à l’examen d’entrée en sixième.
Mais, que ce soit dans les classes de prépa, en BTS et DUT, (cela s'appelait autrement), ou à la Fac, les études supérieures sont aussi exigeantes aujourd'hui qu’autrefois. Les examens et concours sont différents (les sciences et les techniques ont évolué), de nombreuses autres matières sont apparues, mais ces sélections sont aussi exigeantes, et la quantité de travail demandée dans l’enseignement supérieur est toujours aussi importante, si l’on veut réussir.
Malheureusement, entre le travail moins fourni nécessaire pour obtenir le bac, et toutes les tentations multimédia, les études secondaires n’habituent plus les élèves à travailler et ils se trouvent très démunis, tant au plan des méthodes que de la quantité de travail à fournir, à l’arrivée dans le supérieur. D’où bon nombre d’échecs, qui auraient pu être évités.
J’espère avoir répondu aux questions qui m’étaient posées par cette évocation d’un passé lointain, qui étonnera certains, car, entre mon enfance et ma vieillesse, l’envi-ronnement, les sciences, les techniques et les moyens dont nous disposons ont beaucoup évolué. (notamment avec l'apport de l'ordinateur et des appareillages modernes.
Mais je voudrais ajouter que les connaissances acquises lors des études sont importantes, mais ne suffisent pas, et qu’on apprend en permanence toute sa vie, tout en changeant d’activité, de poste, ou de métier, et que finalement, ce qui compte, c’est d’avoir appris à travailler, à se poser des questions et à chercher les bonnes réponses. C'est l'un des objectifs de l'enseignement secondaire.
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Je ne sais pas si c’est la perpective des vacances dans un mois qui l'ont inspiré, mais un des quelques jeunes qui lisent mon blog, m'a demandé, après avoir lu un de mes articles sur l’école, si, quand j’étais ado, les jeunes travaillaient plus qu’aujourd’hui.
Ce n’est pas si simple de répondre à cette question, car les temps sont très différents pour trois raisons au moins : la différence de fréquentation des lycées en nombre de jeunes, la formation des professeurs, et l’évolution des moyens notam-ment audiovisuels et informatiques.
Les moyens techniques et audiovisuels, j’en ai parlé plusieurs fois sur ce blog : c’était au lendemain de la guerre.
Non seulement les plastiques et les antibiotiques n’existaient presque pas, mais il n’y avait ni transistors, ni circuits électroniques intégrés (les puces); pas de télévision; les postes radio et les amplificateurs de « tourne disques » (disques 33 et 45 tours en vinyle écoutés grâce à une aiguille qui suivait le sillon) utilisaient d’énormes « lampes radio », qui chauffaient horriblement et mourraient tous les 2 ou 3 ans. (par contre on pouvait réparer soi même, car c’était aussi facile que de changer une lampe d’éclairage, juste acheter la bonne référence !).
Les téléphones (fixes évidemment) étaient réservés aux professionnels et à quelques riches particuliers (manque de lignes et centraux électromécaniques très volumineux pour peu de lignes), et c’était onéreux.
Evidemment ni ordinateur, ni appareil photo numérique, et les appareils argentiques, ou étaient de simple boîtes qui faisaient de très mauvaises photos, ou étaient très volumineux, extrêmement chers et les films de 12 photos revenaient cher à l’achat et au tirage. Les machines à écrire étaient mécaniques et difficile à utiliser pour quelqu’un qui n’avait pas reçu la formation de dactylographie. Les cours se prenaient à la main sur des cahiers.
Les informations étaient prises dans les journaux (quotidiens et revues mensuelles) et la radio pour ceux qui avaient d’énormes postes (environ 20% de la population). Pas de poste portatif évidemment.
Les cinémas étaient rares et ne jouaient en province que le soir et le week-end. Dans la petite ville du sud-ouest (Pau Pyrénées atlantiques) où j’habitais, qui avait environ 20 000 habitants, seulement deux cinémas, qui jouaient de bons films en noir et blanc et quelques films américains (souvent mauvais) en « technicolor » gueulard, mais c’était une curiosité que des films en couleur. Vu le prix, nous y allions moins d’une fois par mois et c’était une récompense.
Evidemment pas de console de jeu, mais des jeux de société classiques et considérés aujourd’hui comme démodés par la plupart des jeunes : cartes à jouer classiques, tarots, dames échecs, mah-jong, petits chevaux, jeu de l’oie pour les enfants…
Le sport se faisait au collège et au lycée, éventuellement dans de rares clubs municipaux payants.
Pour faire un panorama de la vie d’alors, pas de supermarchés, rien que de petits commerces et un « grand magasin » de vêtements et objets pour la maison, par ville, de surface moyenne, aux enseignes limitées (plus de 50% étaient des « Printemps » « Galeries Lafayette » et « Prisunic »).
Les voitures étaient en nombre limité, vu leur prix, (et toutes celles qui existaient pendant la guerre avaient été prises par les allemands), d’ailleurs l’essence était aussi chère qu’aujourd’hui. Les constructeurs français étaient pratiquement les seuls à vendre mais de l’ordre de 150 000 voitures par an (plusieurs millions aujourd’hui). Hors professionnels la voiture était un luxe, 10 à 15 % des ménages.
Les bicyclettes étaient vieilles mais fonctionnaient encore car on les avait entretenues au mieux et on retrouvait enfin des pneus, des chambres à air et des patins de freins, introuvables sous l’occupation. (les allemands s'appropriaient toute la fabrication de caoutchouc synthétique)
Pendant la guerre nous n’avions ni vêtements ni chaussures, et ceux qui avaient tenu le coup, étaient usés jusqu’à la corde (sauf quelques chaussures à semelle de bois, résistantes, mais inconfortables). Alors peu à peu on essayait de s’habiller mieux, mais ce n’était pas l’opulence. Un tricot ou un pantalon étaient de beaux cadeaux de Noël.
Et coté nourriture, après les privations de la guerre, c’était la joie, mais les tickets de rationnement ont été encore en service de 1945 à 1949, et, si en province on pouvait se ravitailler chez le paysan et dans les marchés locaux, dans les grandes villes l’approvisionnement était beaucoup plus restreint, et les gens avaient la ligne « haricot vert », célèbre pour sa maigreur.
Enfin pas de matériel domestique : machines à laver le linge ou la vaisselle n’existaient pas (lessiveuse sur le gaz et vaisselle à la main !). Les frigos étaient rarissimes (on utilisait des glacières et on achetait des pains de glace). Cuisinières à charbon ou à bois, pas de cocottes minutes ni de mixers. Les aspirateurs étaient rares et chers et donc on maniait le balais, la pelle et les serpillières.
Beaucoup d’appartements n’avaient qu’éviers et lavabos et ni douches ni baignoires et il y avait des « bains publics ».
A la campagne, il n’y avait pas toujours l’électricité ni surtout l'eau courante et les wc étaient une cahute dans la jardin, avec des rats et des araignées; de nuit les jours de pluie, il fallait parapluie et lampe de poche, pour gagner ces prétendues "commodités".
Toutefois il ne faut pas croire que nous étions malheureux et que nous nous ennuyions. Je parlerai de l’école dans un autre article demain. Elle nous occupait une bonne partie du temps.
Mais nous avions des nombreux loisirs, mais différents de ceux d’aujourd’hui. Nous avions aussi beaucoup de copains, mais pas de contact par messagerie ou portable, et donc nous nous voyions « en vrai », surtout pour faire du sport ensemble ou quelques balades en campagne, à pied ou à vélo. Eventuellement on s’écrivait, mais les timbres étaient chers, et bien entendu les pointes « bic » n’étaient pas encore inventées; on utilisait des stylos à plume avec des réservoirs, en caoutchouc, comme un compte goutte, avec lequel on aspirait l’encre dans une bouteille pour le remplir.
L’hiver où il y avait moins de sports, on allait aussi les uns chez les autres, le jeudi après midi, pour le « goûter » et on discutait ou on jouait à des jeux de société.
Le soir, une fois les devoirs finis, on lisait beaucoup, car les livres étaient notre bien précieux et j’avais la chance que mes parents et grands parents aient une bibliothèque très fournie. On écoutait aussi la radio avec les parents, et c’était eux qui choisissaient les émissions.
Les rapports enfants-parents étaient un peu différents d’aujourd’hui. Certes les parents aiment toujours autant leurs enfants, mais ils s’occupent moins d’eux, si ce n’est pour les trimballer jusqu’à de multiples occupations extérieures. Beaucoup plus de femmes travaillent aujourd’hui et ont moins de temps à leur consacrer.
A l’époque, enfants et parents restaient ensemble et avaient des occupations communes le dimanche : balades s’il faisait beau, travaux à la maison (le bricolage était laborieux car tous les instruments étaient à main : pas de perceuse électrique notamment, mais des « chignoles » à manivelle), du sport en commun aussi; quelquefois cinéma, ou un concert (classique et jazz). La musique à la maison était correcte à la radio, mais celle des disques était très déformée, mais on aimait quand même.
Un point très différents : ados, nos parents étaient nos « modèles », et les couples étaient unis au moins en apparence. Aujourd’hui, le modèle à suivre des ados est constitué des autres jeunes, et les parents ne cachent pas leurs amours multiples.
Il faut dire que l’influence sur les ados des médias, toutes puissantes aujourd’hui, était nulle, et la société de consommation n’existait pas.
Et finalement, malgré le souvenir traumatisant de la guerre, je me demande si nous n’étions pas plus heureux que mes petits enfants, car nous disposions de peu de choses mais nous nous en contentions, nous avions certes des désirs, mais nous n’étions pas pressés de les satisfaire, et nous profitions des petites joies de tous les jours, sans vouloir toujours autre chose que ce que nous avions.
Etre heureux de son sort, c’est une partie du bonheur
Demain je vous parlerai de notre travail en classe, il y a 80 ans.
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J'avais déjà publié le 03/08/2021, des photos de "fleurs de glace", empruntées à la revue "Pour la Science.
J'ai été émerveillé à nouveau, en regardant des photos de "fleurs de givre", publiées par l'Internaute. Ce sont des dépôts de glace, à partir d'une atmosphère humide, qui se condensent sur des vitres, des végétaux ou des objets divers.
Les quatre premières photos représentent de tels dépôts sur des végétaux.
La cinquième photoa été prise sur un lac en Antarctique.
La sixième photo est une concrétion de glace, qui pousse un peu comme des cheveux.
Quant à la dernière photo, elle ne représente qu'un rouleau de neige, analogue aux rouleaux de foin des champs l'été, mais qui a été formé naturellement par le vent, qui a poussé ainsi devant lui, de la neige agglomérée. J'avoue que je ne savais pas que cela existait.
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J’ai réfuté hier trois idées reçues sur les introvertis, qui sont trop souvent évoquées par les médias : j’en traiterai aujourd’hui quatre autres.
4) - Les introvertis ne sont pas charismatiques, sont de mauvais orateurs et de mauvais leaders : pas plus que les extravertis.
Les extravertis parlent facilement et beaucoup. On leur prête donc des dons d’orateurs et certains le sont vraiment. Mais beaucoup d’entre eux parlent d’abord et réfléchissent ensuite, et leurs discours en souffrent.
Les introvertis n’aiment pas parler spontanément, sauf quand ils expriment des émotions et sentiments, et en général il leur faut un temps de réflexion avant de parler, d’où la réputation de mauvais orateurs. En général ils improvisent moins bien que les extravertis, mais leurs propos sont plus pertinents parce que plus réfléchis.
Et un introverti entraîné peut savoir très bien improviser, mais il n’aimera pas cela et préférera préparer son discours.
Les extravertis ont des contacts faciles et donc ils paraissent au départ, plus conviviaux et plus charismatiques. Mais les études des psychologues montrent que les introvertis sont en général de meilleurs leaders, car ils sont plus aptes au travail d’équipe que les extravertis et réfléchissent plus à l’organisation et au travaux à effectuer.
Notamments’ils ont également la préférence « jugement J» (au lieu de « perception P », ils ont alors une tendance naturelle à la préparation et à la planification avant d’agir .
Certes ils leur faut un peu plus de temps pour devenir un leader charismatique, mais une fois qu’ils ont reconnu les qualité de leur chef, les collaborateurs d’un introverti seront tout aussi prêts à le suivre que s’il était extraverti, voire même avec plus de confiance, car ils savent qu’il a réfléchi avant d’agir.
Certes certains métiers sont plus faciles pour un extraverti, par exemple démarcheur ou représentant commercial, car le contact improvisé peut être important. Cela entraîne seulement qu’un introverti aura un peu plus de difficultés et de temps pour le pratiquer, mais par contre, une fois qu’il aura pris cette habitude, ses arguments de vente risquent d’être plus réfléchis et donc, plus convaincants..
5) - Les introvertis ne sont pas utiles dans les réunions de travail. Cela dépend à quoi.
Beaucoup d’entreprises ont la « réunionnite » et beaucoup de réunions sont inutiles et on passe beaucoup de temps à ne rien dire d’utile. Les introvertis ont horreurs de cela et essaient de ne pas y perdre de temps (parfois d’y faire autre chose, ce qui est désagréable pour les autres participants, voire de ne pas y assister).
Effectivement lorsqu’on demande une réponse à une question, sans faire un tour de table ou une désignation des interlocuteurs, les extravertis répondent plus vite et avant la plupart des introvertis, qui ont donc l’air de ne pas participer. Par contre ils réfléchissent pendant ce temps et s’ils prennent la parole, c’est alors pour dire des considérations auxquelles tous les autres n’ont pas pensé.
6) - Les introvertis, trop intellectuels ne sont pas créatifs. Aucun rapport entre ces deux aspects.
Les introvertis ne sont pas plus intellectuels que les extravertis, ils passent seulement plus de temps à réfléchir. Dans des réunions de « déballage » (brainstorming), ils paraissent moins actifs, car ils ne parlent pas à priori (voir § 5).
Les extravertis peuvent réfléchir et être très créatifs à la fois, et les introvertis également. La créativité vient davantage de la préférence G (global), et des connaissances acquises que de l’aspect intro ou extraversion.
Par contre, les meilleurs chefs de bureau d’études ou projeteurs que j’ai eus sous mes ordres, étaient des introvertis, non parce qu’ils étaient plus créatifs, mais parce qu’ils étaient plus concentrés sur leur travail et plus réfléchis.
7) - Il est très difficile de savoir si quelqu’un est introverti ou extraverti : question d'habitude.
Ce n’est pas exact : on sait très vite si un enfant est introverti ou extraverti.
Chez un adulte c’est plus difficile car il a appris à utiliser les deux modes de comportements : un extraverti peut utiliser son mode introverti lorsqu’il a un problème exigeant une réflexion importante, et un introverti se comporte en extraverti au sein d’un groupe qu’il connaît bien et au sein duquel il se sent à l’aise.
En général on voit nettement la différence pour quelqu’un de très introverti ou très extraverti, mais pour une personne adulte de préférence cérébrale E/I moyenne et habituée à utiliser les deux attitudes, il faut alors observer son comportement dans un groupe qu’elle ne connaît pas bien, lors de cérémonies par exemple, ou de réunions à caractère général.
Se reporter à mes articles sur extraversion et introversion dans ce blog .
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