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Suite des articles des 13 et 17mai, qui semblaient vous avoir intéressés sur des animaux bizarres.
Les pieuvres du genre Grimpoteuthis sont également appelées "pieuvre dumbo", à cause de leurs nageoires en haut de leur tête ressemblant à des oreilles d'éléphants - notamment de Dumbo l'éléphant volant de Walt Disney. Elles vivent à des profondeurs extrêmes: 3000-4000 mètres.
L’Axolotl, batracien originaire du Mexique, a la capacité de passer toute leur vie à l'état larvaire sans jamais se métamorphoser en adulte. Ne vous fait il pas penser à un martien (sauf qu’il n’est pas vert) ?.
Le blobfish (connu dans des dessins animés) est une espèce de poisson vivant dans les eaux profondes (entre -600 et -1 200 mètres) au large des côtes australiennes et tasmaniennes.
La Grenouille de verre a la particularité d'avoir la peau complètement transparente. Ainsi on voit distinctement ses organes vitaux à l'œil nu.
Les pangolins (du malais pang goling : « celui qui s’enroule ») ou Manidés encore appelés fourmiliers écailleux, sont des mammifères insectivores édentés dont le corps allongé est en grande partie recouvert d'écailles, qui vivent dans les régions tropicales et équatoriales d'Afrique et d'Asie du Sud-Est
Le Zaglossus bruijni vit en Nouvelle-Guinée entre 1 300 et 4 000 mètres d'altitude dans les prairies alpines et les forêts humides. C'est un assez petit mammifère monotrème d'une quinzaine de kilos pour 90 cm de long, dont le dos est couvert de piquants grossiers, avec un museau long, pointu, tourné vers le bas, qui lui sert à fouiller la terre pour y trouver sa nourriture : des vers de terre.
Le chlamyphore tronqué est un tatou nain d’Argentine, avec une carapace rosearticulée de plaques fichées dans la peau, couverte de longs poils, blancs et soyeux, même sous la carapace, d’une quinzaine de cm et environ 100g. Il a une queue en spatule, de logues griffes, de petits yeux et pas d’oreilles.
Le Panope du Pacifique (Geoduck) est un mollusque bivalve marin de grande taille qui vit enfoui dans le sable. La coquille du Panope peut mesurer de 15 à 20 centimètres de long mais il possède un siphon qui peut atteindre à lui seul un mètre. C'est le plus gros bivalve fouisseur au monde, avec un poids moyen variant entre 0,5 et 1,5 kilogramme à l'âge adulte, mais il n'est pas rare de trouver des sujets pesant 7,5 kg et mesurant 2 mètres de long. >Il peut vivre jusqu’à 160 ans
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Le serment du jeu de paume : 20 juin 1789
J'ai fait hier un article sur le "biais tribal", et cela me fait forcément penser aux nationalismes exacerbés que l'on voit proliférer dans notre monde, peut être en réaction à une mondialisation beaucoup trop contraignante économiquement et injuste au plan social.
Je me rappelle à un devoir de philo en terminale, qui m'avait fort peu inspiré "qu'est ce que la Nation". Mais je n'avais que 15 as et pas d'expérience.
J'ai eu l'occasion, lors de la campagne électorale, de discuter su internet quelques minutes avec un jeune d'une vingtaine d'années, partisan d'Eric Zeimour, à qui j'ai posé la question. Et il a presque aussi peu traité le problème que moi il y a 75 ans.
C'est vrai que la "Nation" est une entité complexe, à la fois très matérielle et très abstraite et intellectuelle.J'aime bien consulter les dictionnaires, une habitude de l'avant internet.
Mon ami le petit Robert indique une nation est "« un groupe humain constituant une communauté politique, établie sur un territoire défini et personnifiée par une autorité souveraine ».
Ma petite amie la Rousse est plus complète et plus claire : "Ensemble des êtres humains vivant dans un même territoire, ayant une communauté d'origine, d'histoire, de culture, de traditions, parfois de langue, et constituant une communauté politique."Je me souviens quand j'étais enfant, la Nation, c'est synonyme de patrie et d'un ensemble de territoires, par opposition à d'autres pays "étrangers" (mais pas au sens raciste d'aujourd'hui).
Mes parents et grands parents me parlaient des villes et villages de France qu'ils avaient visités, des montagnes et bords de mer, et j'allais chez mon grand père dans un petit village de Dordogne.
Et à l'école, c'était l'histoire de France depuis les gaulois jusqu'à la guerre de 14-18. Cet ensei-gnement transmet des valeurs communes, des références qui nous unissent, une histoire commune.
Cela explique le succès de bandes dessinées comme Astérix.
Etant tout jeune j'ai connu la guerre de 40 et alors, la Nation, c'était la France, envahie par l'Allemagne, et qui essayait de résister du mieux qu'elle pouvait.Mais la nation, c'est aussi quelque chose de concret, qui nait à un beaucoup plus petit domaine : celui du village, du quartier, de la ville. Ce sont les paysages où l'on vit, les gens que l'on voit, les coutumes du pays, la cuisine que l'on mange, les fêtes auxquelles on assiste : C'est le "pays".
C'était beaucoup plus vrai autrefois, car les gens se déplaçaient peu, alors qu'aujourd'hui les voyages sont courants et les professions exigent en général des changements de lieu.
Ce sentiment d'appartenance peut aujourd'hui être très variable, tant dans son étendue géographique, que dans sa nature. Certains vont jusqu'à le trouver compatible à une ouverture au monde, d'autres estimeront que cette ouverture menacerait leur "identité nationale".Quand adulte, on réfléchit à ces notions, on s'étonne que des personnes qui ne se connaissent pas, qui appartiennent à des régions parfois très différentes, aient le sentiment d'appartenir à une nation.
On s'perçoit alors que deux éléments très importants ont joué un rôle : la langue, et le pouvoir politique.
L'histoire de France nous apprend comment les rois de France ont peu à peu réuni des provinces et constitué une nation, mais deux faits importants les ont aidé : l'invention de l'imprimerie qui a permis d'échanger des informations par les livres et journaux et l'enseignement car l'école a appris aux enfants une langue commune et des éléments historiques et géographiques communs et puis il a éveillé les intelligences..
Pour moi, enfant, par exemple la France, c'était la liste des départements et de leurs chefs lieux que l'on apprenait par coeur et qu'on devait savoir placer sur une carte.
Et, dans une première approximation, pour beaucoup de gens une nation, c'est l'ensemble des gens qui parlent une certaine langue. En fait il y a des pays où les langues et dialectes restent multiples, mais le sentiment national y est il aussi fort. Je n'en suis pas sûr.
La langue est un ciment culturel très puissant u fait des échanges qu'elle permet.
Peu à peu le sentiment d'appartenance naît, par le partage d'intérêts, mais aussi d'une culture commune, et de valeurs communes
Et malheureusement l'un des puissants ciments est la présence d'un ennemi commun : : on le voit actuellement dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine.Evidemment un des aspects de la nation, c'est le pouvoir politique, qui a deux aspects : concret celui de tous les jours : les mairies, les services publics, les institutions, les impôts, le commerce, l'industrie, l'agriculture, la police, l'armée, mais aussi les artistes, la musique et les oeuvres d'art, et pour les jeunes les écoles et facultés; ....et d'autre part l'aspect plus abstrait de convictions politiques, des gouvernements, avec ses corollaires : les droits civiques, les lois, la règlementation.
Alors qu'avant le XVIIIème siècle, le mot nation désignait surtout des gens d'origine commune, au sens large du terme : naissance, langue, coutumes...), la politique étant alors d'avantage l'apanage des rois des nobles et du clergé plutôt que du peuple.
De nos jours le pouvoir politique a pris une grande importance, et dans une même nation, la présence d'ethnies, de religions différentes, a amené des conflits et des souhaits de séparation nationale
On constate aussi des mouvements internes, comme l'exclusion ou la désignation d'un bouc émissaire, comme les migrants par exemple, ou des minorités ethniques, et les membres de la nation croient qu'en se débarrassant de ces minorités, ils se débarasseront de leurs problèmes.
Pour éviter de tels conflits, il faudrai réaliser un travail commun sur les origines et l'évolution de la nation, les luttes communes, l'évolution du peuplement, les apports des diverses parties et l'élimination de nombreux préjugés.
Mais l'opposition entre de nombreuses nations subsiste également, et la mondialisation économique a été un facteur aggravant du fait des inégalités sociale qu'elle a engendrées.Internet aurait pu être, comme l'imprimerie, du fait de l'universalisation de sa communication, un facteur d'apaisement entre les rivalités des nations et apporter une aspiration à une unité mondiale, mais les réseaux sociaux fonctionnent en fait en ilots, les membres discutant avec ceux qui ont les mêmes idées, et ils fabriquent plus de la fragmentation que du dialogue.
Il faudrait trouver des objectifs communs pour créer des traits-d'union, comme par exemple la lutte contre le réchauffement climatique.Il est certain que si l'on regarde les oppositions lors de la dernière campagne présidentielle, on se pose quelques questions sur l'unité d'une nation.
Certes la mondialisation économique, la puissance des GAFA, la règlementation européenne bureaucratique et tatillonne ont apporté des raisons de repli sur soi.
Mais quand je discute avec des jeunes, qui ont beaucoup voyagé en dehors de France, qui ont le souci d'éviter les guerres, qui voudraient limiter l'évolution climatique, et dont l'instruction dépasse le simple cadre de la nation, je vois les progrès importantspar rapport à il y a 70 ans. L'opposition Allemagne-France a presque disparu, l'intérêt d'être plus forts vis a vis des USA, de la Russie, de l'Inde et de la Chine, en se réunissant au sein de l'Europe est compris, la communication avec d'autres langues, d'autres cultures et d'autres religions ne paraît plus anormale, l'effort commun pour la planète paraît souhaitable, et même si heureusement on continue à tenir à sa famille et sa nation, celle-ci n'est plus forcément en opposition avec les autres nations du monde.La place de la Nation à Paris
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Lors des dernières campagnes électorales nous avons souvent entendu parler de nationalisme, sectarisme, communautarisme, d'isolationisme, de sexisme, d'exclusion, de racisme.
Les thématiques identitaires ont envahi le champ politique français. La France ne semble pas le seul pays concerné et on peut se référer à Trump, Poutine, Orban, Bolsonaro, Bachar-al-Assad, Erdogan ou Kim-jong-un (et j'en oublie).
Et malheureusement la plupart des conflits actuels ont pour origine des nationalismes effrénés, la stigmatisation de minorités ethniques ou religieuses, l'ambition et les pulsions d'un dictateur;Cela m'a amené à m'intéresser à des études de psychologues sur le "biais tribal" et notamment à des articles parus dans la revue "Cerveau et Psycho"
Rassurez vous, nous ne sommes pas chez les sauvages (hum, c'est peut-être une réflexion raciste !) : le "biais tribal", c'est une tendance à favoriser le groupe auquel on appartient, quelqu'en soit la forme, et même s'il est totalement artificiel.
Les psychologues pensent qu'il s'agit d'une tendance très ancienne, qui favorisait la survie du groupe, que l'évolution nous a léguée, et qui ss manifeste plus ou moins selon les individus dans la vie de tous les jours, et s'exprime avec plus ou moins de force dans le contexte politique ou historique. Les moyens actuels de communication et les réseaux sociaux ont probablement favorisé cette tendance de notre cerveau.
Aujourd'hui, le besoin d'appartenance à un groupe est profondément ancré dans notre psychisme.
Des études ont montré que plus la personne s'identifie à un groupe, plus son "estime de soi" est élevée, de même que plus on appartient à de nombreux groupes (ou plus on a d'amis sur Facebook). Le groupe diminue le sentiment d'isolement, donne un sentiment d'affiliation et fournit des objectifs.Mais dès lors que nous faisons partie d'un groupe, notre cerveau va considérer les autres groupes comme différents et même exagérer les différences tout en exagérant aussi les ressemblances avec les gens qui font partie des autres groupes..
Ce phénomène intervient chaque fois que nous faisons une catégorisation, en cherchant ressemblances et différences et en les exagérant, pour que ce soit plus net.
Même s'il y a une petite part d'incertitude car les groupes évoluent avec le temps, nous avons de multiples possibilités de nous sentir dépendants de groupes : famille, amis, entreprise, club de sport ou de spécialité, nation, ethnie, couleur de peau, religion....
Et nous avons tous une tendance à privilégier notre ou nos groupes au détriment de ceux auxquels nous n'appartenons pas.Le problème est que ces groupes ont leurs règles, leurs coutumes, leurs valeurs, mais véhiculent aussi de nombreux préjugés, dont nous ne sommes pas toujours conscients.
Ces préjugés sont nourris par l'appartenance à une civilisation (les archétypes de CG Jung) et par la culture et aujourd'hui, amplifiés par les réseaux sociaux.
Le racisme correspond ainsi à de nombreux préjugés.
Mais il faut nuancer nos appréciations. Par exemple, lorsque des personnes qui ont du mal à vivre, à la limite de la pauvreté, se plaignent que l'on donne trop d'aides gratuites à d'autres - et notamment aux immigrés -, je pense que c'est plus un sentiment d'injustice plutôt que du racisme.
Cependant il est indéniable que le racisme a augmenté et mène beaucoup trop souvent à la violence.On peut supposer que, dans les temps préhistoriques, nos ancêtres, animés par le "cerveau tribal", ont mené des combats contre des groupes externes pour assurer un accès suffisant aux ressources indispensables. Ces groupes qui ont mieux survécu que les autres, ont, comme le veut l'évolution, transmis ce comportement tribal parce qu'entraînant une meilleure survie.
De nos jour la civilisation a évolué, mais pour diminuer ce biais tribal, il faut essayer de diminuer le sentiment de menace économique, et plus généralement la peur de subir des répercussions néfastes. Malheureusement les réseau sociaux font l'inverse, en diffusant toutes sortes de peurs, beaucoup d'entre elles étant irraisonnées, voire même tout à fait fallacieuses et aussi nombre de fausses nouvelles ou rumeurs..La pandémie du covid est un bon révélateur de notre cerveau tribal.
La maladie contagieuse induit un stress, la peur d'être contaminé, d'être malade, voire de mourir. Les individus jugent plus négativement les gens qui n'appartiennent pas au groupe, les étrangers, les immigrés.
Le groupe des partisans des vaccins s'oppose aux anti-vaccins, les vaccinés ont peur des non-vaccinés qui propagent la maladie et favorisent les mutations du virus, les non-vaccinés reprochent aux vaccinés d'être la cause des privations de liberté engendrées par le pass sanitaire. Une enquête aux USA a montré une augmentation des violences asiatiques. Le confinement a aggravé ce repliement sur le groupe de la famille et la méfiance vis à vis des voisins, porteurs potentiels du virus.Comment diminuer notre tendance au biais tribal ?
Diverses solutions ont été imaginées et expérimentées.Ils concernent surtout, soit un lent travail contre nos préjugés, soit un effort d'empathie vers les autres en les connaissant mieux : leur culture, leur religion, leurs coutumes, et tous effets de contact commun soit commerciaux soit surtout lors de formations communes comme Erasmus.
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Hier, je vous donnais quelques caractéristiques de la procrastination.
Là je vais essayer de vous expliquer en partie son origine.
La procrastination est liée à une préférence cérébrale de comportement (ce que les psys appellent une « attitude »), la préférence « Jugement J / Perception P » (voir mes articles des 27/07/2018, et 19/03/2021).
Dans notre vie de tous les jours notre cerveau perçoit et fait des choix, en utilisant notamment ses mécanismes préférentiels correspondants (S/G et L/V).
Mais dans le monde extérieur qui nous entoure et où évoluent les autres hommes, nous avons deux type d’attitudes différentes :
- soit nous préférons anticiper sur les événements, essayer d’avoir barre sur eux concevoir des projets qui soient réalisables et les réaliser conformément à nos prévisions : ceci implique certes de percevoir les faits, d’avoir de l’information, mais encore plus de faire au préalable des prévisions et en permanence des choix.
Une personne qui a ainsi une préférence « jugement J », passe plus de temps, dans le monde extérieur, à décider qu’à percevoir.
- soit nous préférons nous adapter aux événements, en faisant évoluer nos projets en fonction des réactions extérieures, afin d’avoir plus de chance de les réaliser ensuite : ceci implique beaucoup mois de prévisions et de choix, mais par contre une collecte permanente de l’information pour adapter ses attitudes et ses actions.
Une personne qui a ainsi une préférence « perception P », passe plus de temps, dans le monde extérieur, à prendre des informations qu’à décider.
En général, une personne de préférence Jugement (J) :
- travaille mieux quand elle peut planifier son travail et suivre un plan; prend souvent "de l'avance" dans son travail;
- aime mener les choses à bien;
- n'aime pas s’interrompre pour faire une chose plus urgente;
- ne remet pas à plus tard les choses déplaisantes à faire;
- n'a besoin, pour débuter un travail, que des choses essentielles;
- est satisfaite de s’être forgée une opinion sur une chose, une situation ou une personne ;
- mais peut décider des choses trop rapidement.
En général, une personne de préférence Perception (P) :
- s'adapte bien aux changements de situations;
- n'aime pas prévoir et planifier ses occupations;
- veut tout connaître d'un nouveau travail;
- est curieuse de toute nouvelle opinion, situation ou personne ;
- mais peut remettre à plus tard les choses déplaisantes à faire;
- peut laisser les choses à moitié finies;
- a quelques difficultés à prendre des décisions, voire à l’extrême n’en prend pas;
- peut commencer plusieurs choses à la fois, et avoir du mal à terminer.
Donc, le « J » planifie ses occupations ses projets, réfléchit à ce qui peut se passer , liste les choses à faire et fait des plans; il part très en avance pour ses rendez vous et arrive souvent trop tôt; il aime faire longtemps à l’avance les tâches dont la fin est prévue pour une date donnée.
A l’inverse, le P ne planifie pas ses tâches et les décide au dernier moment; il part au dernier moment et est souvent en retard à ses rendez vous; il fait les travaux prescrits à la dernière minute.
La procrastination est donc la conséquence d’une préférence cérébrale « P », donc de notre personnalité.
Cette préférence est au départ innée, mais l’éducation et l’expérience de la vie peuvent ensuite la conforter ou en diminuer l’importance
Toutefois la procrastination n’est pas liée qu’à la préférence J/P.
Une personne consciencieuse essaiera de faire au mieux son travail et dans les délais; au contraire une personne peu consciencieuse n’a pas de remord à remettre son travail à plus tard.
Les individus impulsifs ne peuvent pas s'obliger à poursuivre un but, sur le long terme si on les distrait avec la promesse d'une gratification immédiate. C'est pourquoi ils sont aisément détournés par une tentation surgissant au milieu d’une tâche.
La procrastination est aussi liée à la tendance à l'anxiété, notamment la peur de l'échec, chez des personnes qui repoussent leur passage à l'action par peur d'échouer, quelle qu’en soit la raison. Certains ont peur de rater un projet, et pour cette raison ne s'y attellent jamais, d'autres ont peur de ne pas le faire parfaitement, d'autres enfin ont peur de le réussir, redoutant que leurs patrons, professeurs ou amis, attendent alors encore plus d’eux.
Certains neurobiologistes avancent une explication partielle de la procrastination : celle de l’intervention du circuit de récompense et donc du neuromédiateur dopamine.
Le généticien moléculaire Edward Ginns a bloqué partiellement la production d’un récepteur de la dopamine dans une région du cortex du singe qui associe des indices visuels à l'obtention d'une récompense, de telle sorte que que les singes ne pouvaient plus prévoir s’ils obtiendraient une récompense après tel ou tel essai. Ils ont alors cessé de faire des suppositions, travaillant dur tout le temps, ou au contraire ne consentant que peu d’efforts, même si le moment de la récompense approchait.
La procrastination serait donc liée (comme la préférence J/P), à l’état de notre système cérébral de récompense et d’apprentissage, (voir mon article du 13/12/2015 sur ce système) et à une production plus ou moins grande de dopamine.
Toutefois l’homme est plus évolué que le singe et il possède un cortex préfrontal plus évolué ayant des capacités de prévision et un cortex cingulaire antérieur rostral permettant d’évaluer les probabilité de faire erreur ou d’obtenir satisfaction.
En définitive, je crois que la procrastination est davantage une source d’ennuis que de bénéfices et qu’il vaut mieux essayer de s’en corriger. Ce sera évidemment plus difficile pour les personnes de préférence P, dont c’est la nature même.
L’idéal serait d’essayer d’être « ambidextre J/P », c’est à dire de maîtriser les événements comme un J, mais de pouvoir s’y adapter comme un P, quand ils ne sont pas conformes à nos prévisions, et donc de commencer à l’avance les tâches impor-tantes ou difficiles, pour avoir le temps de nous adapter aux difficultés rencontrées.
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Pourquoi remettre à demain ce que nous pouvons faire aujourd’hui ?
Cela s’appelle, en termes de psys, la « procrastination ».( du latin pro, « en avant », et crastinus qui signifie « du lendemain »).
Il y a environ 50% d’adultes qui ont tendance à procrastiner, dans nos pays occidentaux et aujourd'hui, probablement beaucoup plus de jeunes écoliers ou étudiants. (certains profes-seurs estiment qu’il y en a 80% !!).
Voyons en quoi cela consiste, et demain nous en rechercherons les causes.
Nous devons sans cesse établir des priorités, et la raison voudrait que l'on réalise d'abord les tâches les plus importantes et que l'on diffère les tâches secondaires. Chez les procrastinateurs, c’est le contraire : ils ont tendance à différer les tâches les plus importantes ou les plus urgentes.
Cela a des conséquences importantes : des pertes financières (facture envoyée avec retard, dette que vous avez différé d’acquitter et pénalités correspondantes...). mise en danger de la santé si l’on diffère les soins, problèmes dans les relations amicales et professionnelles…
En général les habitués de ce travers, se trouvent des excuses pour justifier leur conduite : le fait de se rabattre, dans l'instant, sur des tâches sans importance, permet de ne pas penser aux échéances importantes qui approchent, et rendent anxieux. On repousse ainsi, un moment, le stress, mais on n’a pas résolu les problèmes pour autant, et il reviendra encore plus fort devant les difficultés rencontrées.
Le temps restant avant l'échéance d’une action influe sur la tendance à la reporter. On constate généralement une tendance plus forte à remettre le travail au lendemain si Ia date limite de son exécution est éloignée. C’est du au fait que le cerveau des procrastinateurs a des difficultés à établir des prévisions à long terme.
Une autre raison vient du fait que certaines tâches ne donnent des résultats que longtemps après, de sorte qu'il est d'autant plus difficile de se motiver.
Une des raisons qui a considérablement augmenté cette habitude chez les jeunes en cours d’études, est la dispersion d’activités qu’entraînent les moyens médiatiques actuels, enlevant motivation et concentration, voire goût du travail. Même ceux qui ne devrait pas être procrastinateurs, de par leur préférences cérébrales, remettent quand même leur travail au lendemain, par manque de motivation (ou pour aller sur internet).
Les psychologues distinguent trois grands types de procrastinateurs :
- l’évitant : sachant qu'un travail est désagréable, il se laisse volontiers distraire par la première tentation, Pour ne plus avoir à penser au travail qui l’attend.
- l’indécis : avant de commencer un travail ou une activité, il se demande s'il vaudrait mieux faire autrement, et, le temps de ces réflexions, il est souvent trop tard pour commencer.
- l’activateur : il est persuadé qu'à mesure que l'échéance approche, ses capacités mentales et son énergie seront décuplées, et se met au travail la veille au soir, et en général le résultat est mauvais dans ces conditions, parce qu'il demandait plus de temps que celui qui lui a été consacré..
Mais la procrastination n’a pas des conséquences uniquement sur le travail.
Celui qui a cette habitude ne sait pas être à l’heure. Cela a des avantages, on n’attend jamais, mais cela pose aussi des problèmes : je connais un jeune qui part de chez lui à 8h55 pour un cours à 9h (il est à 1/4 d’heure du lycée), sous prétexte que son prof est toujours en retard et qui croit à la devise d’Air France (« vous ne raterez jamais votre avion, car nous sommes toujours plus en retard que vous »). Il a déjà raté une fois l’avion, trois fois son train et une fois un ferry.
En général, le procrastinateur n’aime pas les contextes stables, les objectifs clairs, le travail planifié, les loisirs prévus,; il veut une liberté permanente et aucune contrainte.
Il lui est difficile d’appartenir à une équipe et d’avoir un chef.
Demain j’essaierai d’expliquer l’origine de la procrastination.
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