• Mes images d'hier de chien et chats dormant ensemble vous ont amusé(e)s, alors j'en remets : deuxième série de photos, provenant du site Buzzly.

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  •      Nous avons parlé d'amitié sur internet entre deux personnes, mais internet peut il être l'objet d'amitié entre chien et chats, qui, si l'on en croit la tradition, devrait être au contraire orageuse.
         J'ai trouvé dans "buzzly", des photos de chats et chiens endormis qui sont assez touchantes car elles montrent comment deux animaux de races différentes peuvent se faire confiance.
         Je vous en montre quelques unes en intermède.

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures2/Unknown1.jpg http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures2/Unknown.jpg

         On m'a souvent posé la question de l’amitié sur internet et dans les réseaux sociaux, et je crois que cette question peut être intéressante à traiter, mais je crois que l’essentiel, c’est de savoir de quelle amitié on parle.

        Il y a d’abord les amis « type Facebook ». C’est le vocabulaire de ce site, mais personnel-lement j’appellerai cela des relations de réseau social. Quelqu’un que vous ne connaissez pas peut venir et vous demander d’être ami. Ensuite vous échangerez parfois quelques phrases sur le site, mais vous ne le connaitrez guère plus.
        Mais cela fait bien, c'est à la mode, et on est content si on a des centaines « d’amis ».

        Bien sûr vous pouvez aussi avoir comme « ami Facebook » des personnes de votre famille ou des amis d’autres origines que vous connaissez très bien. Facebook n’est alors qu’un moyen de communiquer, comme la messagerie, surtout quand il y a des milliers de kilomètres entre les personnes.
        Personnellement je l’apprécie peu parce que dire simplement une phrase en cliquant sur un bouton, ou mettre deux ou trois mots sur n’importe quoi, me paraît de peu d’intérêt et je préfère écrire un mail ou téléphoner sur un téléphone ou sur Skype. Au moins on a un dialogue. Mais c’est une question de goût.

        Les personnes que l’on côtoie sur un blog, est ce pareil.? A l’origine c’est un peu la même chose, sauf que sur le blog, ce ne sont pas de simples remarques ou phrases mais des articles. Donc vous pouvez connaître peu à peu certains aspects de l’auteur du blog. Les commentaires et surtout les échanges par mails, sont aussi des avis sur l’article concerné.
        Les relations sont donc moins superficielles surtout avec des interlocuteurs avec lesquels on correspond longtem^s et que l'on finit par connaitre un peu, de la même façon qu’on connaît des collègues de travail.
        Mais dans certains cas le blog n’est que la face cachée de l’iceberg, et, à partir de lui, toute une correspondance peut naître, et il peut en résulter une véritable amitié.

        Autrefois le web n’existait pas. L’amitié était différente. On avait peu d’amis, mais on les connaissait bien. On ne les voyait que directement; c’étaient donc des personnes géogra-phiquement proches, sur lesquelles on pouvait compter, et si on était provisoirement séparés on s’écrivait par lettres et par la poste. Ce n’était pas très différent des mails, mais cela mettait plus longtemps à arriver et puis cela coûtait des timbres, gênant pour les ados..
        L’inconvénient des relations de ce genre, c’est qu’en dehors des lieux d’étude, les liens se faisaient surtout dans le milieu dans lequel évoluait sa famille. Il y avait donc un certain conservatisme social, et les relations étaient en général entre personnes du même âge.
        Je pense qu’internet favorise une certaine communication entre groupe sociaux ou d'âges différents, et donc une certaine compréhension des autres milieux.

        Une telle amitié, résultant d’échange sur internet peut elle ressembler à cela. ?
        Il y a vingt ans, je vous aurais répondu que non. J’avais une messagerie, mais elle ne me servait qu’à des contacts professionnel, ou avec ma famille ou des amis connus par ailleurs, et ce n’était alors, qu’un moyen commode de communication complémentaire du téléphone ou du contact direct, car il n’exigeait pas la présence de l’autre et permettait une réponse en différé.
        Aujourd’hui, en raison des relations que j’ai sur mes divers blogs successifs, je suis d’un avis différent.
       Je pense qu’on peut connaître bien quelqu’un à la suite d’un long échange de mails sur internet, suffisamment pour qu’une certaine amitié s’établisse.
        Il est certain que sans le web, ces relations n’auraient jamais eu lieu ou auraient demandé plus de temps et plus d’efforts, ce qui aurait sans doute empêché le plus souvent leur développement.
        Je pense aussi qu’internet permet d’interagir sur des thèmes qui ne sont pas ceux qu’on traite habituellement, que cela peut amener une certaine ouverture d’esprit vers des domaines que l’on n’a pas l’habitude de côtoyer.
        Je pense aussi que cela permet à ceux qui ont quelques difficultés relationnelles, introvertis très timide, et qui ont peur des relations directes, d’interagir plus facilement, avec quelqu’un qui n’es-t pas au départ proche et qui donc a moins de probabilité de vous juger.
        J'ai eu, dans des blogs précédents, de nombreux échanges avec des jeunes qui rencontraient des difficultés et que j'ai essayé d'aider nous finicsions par bien nous connaître et une certaine amitié à distance naissait, un peu comme si j'étais un grand-père virtuel.
        J'ai aidé aussi récemment à partir d'i-un blog, des jeunes qui rencontraient quelques difficultés, dues aux cours sur internet en raison du covid. Là encore une certaine complicité finit par naître, parce qu'on aborde aussi des sujets différents des problèmes scolaires.
        L'expérience de la communication, du dialogue avec autrui et des circonstances de la vie, permet en effet à la personne âgée de mieux comprendre les problèmes des jeunes et de pouvoir les conseiller, ou d'apaiser leurs angoisses. Le fait d'avoir eu des enfants et petits-enfants est aussi précieuse.

        Les relations sur internet entre jeunes sont différentes.
        Dans certaines relations entre jeunes garçons et filles, ceux qui pensent à raison ou à tort, qu’ils n’ont pas une apparence physique suffisamment attrayante, le web évite dcette difficulté initiale de contact et permet à ces personnes de montrer leurs autres qualités humaines ou d’intelligence (mais aussi avec un risque d'invention de personnalité et de mensonges)..

        Cela dit rien ne remplace à un moment donné, le contact réel la discussion face à face, l’échange qui va plus loin que de simples mots mais l’échange d’émotions que l’on voit sur la figure d’autrui.
        C’est pourquoi autant je crois à une amitié possible sur internet,, qui reste finalement quelque chose de partagé, mais provisoire, autant je ne crois pas à un amour virtuel durable.  
       Je crois qu’internet peut permettre de s’apprécier, de souhaiter se connaître, de faire peut être quelques rêves et quelques projets, mais que la connaissance réelle est indispensable pour amener finalement la déception ou le développement d'un premier sentiment.


        Cela dit je pense qu’on ne peut tirer vraiment profit des relations sur internet que s’il y a des échanges sur des sujets sérieux et des conversations qui vont peu à peu entraîner une connaissance mutuelle l’un de l’autre.
        Malheureusement quand je lis les murs de Facebook, je trouve que les échanges sont le plus souvent d’une banalité et d’une pauvreté (quand ce n’est pas vulgaire, c’est déjà bien), et j’avoue que je me demande parfois quel intérêt on peut y prendre, mais les conversations téléphoniques que j’entends parfois dans le métro, ne relèvent malheureusement pas d’un niveau plus élevé.
        C’est dommage, car je pense qu’internet est, comme la lecture, un bon outil de culture, littéraire comme scientifique, et un moyen efficace de communication, mais qu’on n’a pas appris aux gens à l’utiliser ainsi et qu’il ne sert trop souvent qu’à se faire mousser auprès des autres, en leur racontant ses occupations et ses prouesses, quand ce n’est pas ses conquêtes sentimentales ou sexuelles (plus ou moins vraies d'ailleurs). Finalement Facebook est plus un lieu de satisfaction de son égo qu’un lieu d’amitié réelle.

       J'ai quand même trouvé sur un blog d'une correspondante, ce poème que j'aime bien :

    L’amitié est une preuve de confiance, ou naissent nos plus belles confidences,
    A l’ami des secrets ainsi dévoilés, de peines enfouies restées inavouées.
    Une épaule amie sur laquelle se repose, nos peines, nos chagrins qui explosent,
    Partager ensemble nos joies, nos douleurs, cet arc-en-ciel de toutes les couleurs.
    Un ami se doit d’être loyal, fidèle, au fil du temps, au fil des ans,
    Notre amitié n’en sera que plus belle, un jardin secret grandissant.
    L’amitié se dit sincère, de toute confiance, sans nul désir de reconnaissance.
    Douce écoute réchauffant un cœur, âme en détresse qui vous conte malheur
    L’amitié raisonne nos idées folles, et l’ami vient vous conseiller,
    De la sagesse dans ses paroles, et ce désir de vous aider.

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  •      Nous avons parlé hier de la responsabilité vis à vis de nos actes, et il m'arrive souvent de parler dans mes articles de l’anxiété et du stress  et également de difficultés relationnelles, ce que les psys appellent du nom barbare de « troubles de l’empathie ».   
        Peut être cela vous intéresserait de savoir quels sont les centres les plus concernés dans notre cerveau par le contrôle de nos actes et pulsions.

      Je vous ai souvent parlé dans mes articles de l’amygdale cérébrale (ou centres amygdaliens - voir schéma). Elle est à la fois concernée par la peur, l’anxiété, le stress, voir par certains aspects de la colère et elle est impliquée dans les comportements de fuite et d’agression.
        Mais l’amygdale est l’un des moteurs des émotions correspondantes et elle peut donc être à l’origine d’émotions violentes, ou de phobies instinctives, comme la peur des serpents, des souris ou des araignées par exemple.
        De même, il suffit par exemple que certaines personnes qui ont vécu un épisode désagréable au cours d’un voyage en avion, au cours duquel elles ont eu très peur (même sans risque d’accident), pour qu’ensuite elles aient peur, en avion, sans raison valable.
    Leur amygdale est alors suractivée et leur donne une sensation de crainte et de stress.
        L’amygdale agit d’ailleurs sur l’hypothalamus aui commande l’hypophyse (qui commande la sécrétion d'hormones par les autres glandes), et lorsque nous sommes en état de stress, les glandes surrénales sécrète une hormone, le cortisol, preuve de notre malaise.
        Chez les personnes qui ont un stress chronique, on constate une production trop importante de cortisol et une hyperactivité permanente des centres amygdaliens.
        De tels troubles peuvent avoir, à l’origine des causes très diverses. Problèmes personnels, mais aussi craintes collectives, par exemple de groupes supposés hostiles, qui peuvent mener au racisme et à l’agoraphobie,

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        En fait, tout le cerveau émotionnel est concerné, mais certains de ses centres participent davantage aux troubles des émotions. C’est le cas notamment du putamen et du noyau caudé. (on les appelle aussi « ganglions de la base » - du cerveau).
        Ces structures interviennent dans des fonctions diverses, notamment dans les traitements des stimuli sensoriels et moteurs, mais aussi dans le traitement des informations de divers stimuli, pour faire un tout cohérent et donc, ils interviennnt dans le traitement des émotions.
        L’activation de ces centres, dans le cas d’un incident émotionnel comme la peur, a pour conséquence une activation physiologique : le cœur accélère, la tension artérielle
    augmente, tous les sens sont en éveil…
        Mais parfois, cet état de vigilance accrue se met en place sans raison : on a peur ou on est anxieux en l'absence de danger. L’anxiété passagère peut se transformer en troubles anxieux chroniques. La personne qui en souffre ne peut plus maîtriser ses réactions somatiques (son cœur bat à tout rompre et elle transpire beaucoup), cognitives (elle perd ses moyens) et affectives et émotionnelles (elle est paralysée par la peur), tout ceci sans raison réelle. Cela peut aller du trouble anxieux permanent à l’attaque soudaine mais passagère de panique.
        Un autre centre important est le noyau accumbens, qui intervient dans notre « système de récompense » en faisant augmenter le taux de dopamine. Ce neuromédiateur ayant un effet stimulant et euphorisant, son déficit s’accompagne d’une apathie et de troubles dépressifs plus ou moins importants. Le système de récompense, qui nous fait apprécier un bon repas, un coucher de soleil, et tous les petits plaisirs de la vie quotidienne, est alors défaillant.
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        Mais tous ces centres ont des connexions importantes, neuronales et chimiques, avec le chef d’orchestre du cerveau, le cortex préfrontal et notamment, les cortex préfrontaux dorsolatéral, médian et orbitofrontal (voir le schéma ci dessous).
        Selon leur localisation, les lésions ou les anomalies de fonctionnement, de ces centres ont des conséquences différentes :
            - dans la partie dorsolatérale, elles provoquent des troubles cognitifs, tels
    que des anomalies de la planification, du raisonnement, de l'apprentissage, de l'attention, pius généralement des anomalies des fonctions dites exécutives ;
            - une atteinte de la partie médiane conduit principalement à une perte d'intérêt, de motivation. De récentes études en imagerie cérébrale (IRMf) ont mis en évidence une activité anormalement basse dans Ia partie gauche latérale et ventromédiane du cortex préfrontal, lors de dépressions.
            - le cortex orbitofrontal serait, pour certains neurobiologistes, un « centre de contrôle des émotions »
        Ainsi, il y aurait un centre des émotions, constitué des ganglions de la base et du cerveau émotionnel, qui réagirait vite, mais de façon peu spécifique, et un système de régulation, le cortex orbitofrontal, réagissant de façon plus précise et mieux ajustée et qui notamment, serait chargé d'inhiber les émotions négatives déclenchées par les structures émotionnelles, dont I’amygdale cérébrale. Chez les dépressifs, les difficultés pourraient résulter d'anomalies au niveau des interactions entre le cortex préfrontal et les cerveaux émotionnel et central.
        Dans certaines maladies maniaco-dépressives où alternent des phases de dépression et d’hyperactivité, on constate une faible, pius une très forte activité du cortex orbito-préfrontal.
        Ainsi, certaines pathologies sont dues à la conjugaison d'une hyper-activation du système des émotions aggravée par l’inefficacité des systèmes de contrôle corticaux régulateurs.
        D’autres troubles peuvent être dus à des causes similaires : par exemple une vie imaginaire réduite et une pensée tournée vers les aspects concrets de l'existence, et une
    difficulté à identifier les états émotionnels, à les distinguer et à les exprimer.
        Dans le cas de pathologies liées au déficit des régions orbitofrontales ventrales, on constate une désinhibition comportementale (le sujet adopte des comportements inadaptés aux situations), une irritabilité et une fluctuation de l’humeur, mais aussi une mauvaise évaluation des risques et des processus de prise de décision inadaptés.
        En fait, la prise de décision, longtemps considérée comme l'apanage de la pensée rationnelle, est sous f influence directe des émotions, car le cortex préfrontal demande au cerveau émotionnel son « sentiment » sur les conséquence futures des décisions et il tient compte de ses avis.
         Lors d'une décision à prendre, le cortex orbitofrontal réfléchit et examine logiquement les faits et arguments. 

        D'autres anomalies concernent l’individu dans ses relations à autrui proviennent d’anomalies dans I'exécution des processus émotionnels impliqués dans le fonctionnement social notamment la reconnaissance de l'état affectif d’autrui, indispensable dans la communication interindividuelle et les rapports sociaux.
        Les lésions du cortex préfrontal dorsolatéral et médian entraîneraient des troubles de la régulation et de l'expression des émotions, un manque d'interactions sociales, une apathie ainsi qu'une perturbation de la capacité à attribuer des états mentaux à autrui, mais aussi des atteintes du ressenti émotionnel. Mais il reçoit de nombreux éléments inconscients qui agissent aussi sur la décision. De nombreux centre font des évaluations de ce qui se passerait en fonction de diverses variantes de décision, avec le concours du cervelet, qui effectue des calculs complexes notamment de simili-statistique. Et les centres amygdaliens fournissent tous le éléments subjectifs défavorables aux projets.
       Si le cortex orbitofrontal est suffisamment actif et cohérent, les éléments rationnels l'emportent, 'il est peu actif, l'aspect négatif des centres amygdaliens risque de l'emporter;

        Mais le cortex cingulaire antérieur et l’insula participent aussi à l'analyse des comportements d’autrui.
        Un autre élément est essentiel dans les aptitudes empathiques, notamment la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles : les neurones miroirs qui s’activent quand nous observons autrui faire une action, de la même façon qu'ils s'activent quand nous réalisons nous-même l'action. Mais ces neurones miroirs seraient impliqués dans la détection des intentions d'autrui, par un mécanisme d'imitation : grâce à eux,l'observateur se met à la place d'autrui, identifie les émotions ressenties par la personne observée et les ressent comme s'il était à sa place. Il est probable que certains autistes ont un mauvais fonctionnement de ces neurones.

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Images2-1/Unknown-copie-5.jpghttp://lancien.cowblog.fr/images/Images2-1/images-copie-8.jpg

        Je fais souvent des articles sur le cerveau, car c'est un domaine qui m'intéresse beaucoup, mais je le fais avec une optique d'ingénieur qui regarde le fonctionnement d'une machine, donc sous l'aspect physiologique. 
        Mais mes interlocuteurs ont d'autres spécialités et donc voient les problèmes sous un autre angle, par exemple philosophique, et on me pose une question très embarrassante, à laquelle j’ai beaucoup de mal à répondre. Je suis un scientifique et pas un philosophe, et on ne peut pas tout savoir.
        Je vais quand même essayer d’en parler, mais je ne sais pas du tout si ma réponse sera pertinente, car cela me rappelle les discussions que nous avions en première et en terminale sur le jansénisme et la prédestination.
        Voilà la question, suite à mes articles sur le cerveau :
        « Si nos actes sont produits par des réactions microscopiques et souvent biochimiques dans le cerveau, où se situe la responsabilité de l’individu et notre liberté d’humain ? »
        C’est vrai qu’on peut se poser la question et c’est plus difficile d’y répondre !!
        Je vais essayer de rester concret et de ne pas verser dans la théorie philosophique et la métaphysique.
       
        Il est des actions qui se font sans qu’un ordre ait été envoyé par le cerveau. Ce sont en général des « réflexes » où l’influx nerveux qui apporte une sensation, déclenche un influx moteur au niveau de la moelle épinière. ce sont le plus souvent des actes de protection, comme si nous touchons par exemple la plaque brûlante d’une cuisinière électrique. La main a un sursaut de recul. Cela ne met guère en cause notre liberté.
        Mais le plus souvent, quand ma main fait un geste, les centres de commande de mes membres dans le cortex pariétal moteur, lui ont envoyé les influx nerveux qui ont entrainé ce geste. Mais le cortex moteur a lui même obéi le plus souvent à un ordre provenant du cortex préfrontal et en général cet ordre est conscient.
        Est ce toujours le cas.?
        En fait le schéma ci dessus est trop simple, car une fois l’ordre donné par le cortex frontal, il déclenche non pas un geste, mais toute une coordination d’actions, presque automatiques, où la main guidée par la vue, va par exemple approcher un objet, le prendre et le déposer ailleurs, ou s’en servir pour déclencher une autre action.
        Le cortex frontal se contente alors de vérifier que certains stades, certains résultats sont atteints, mais, entre ces contrôles, le processus est presque inconscient.
        Si quelqu’un a été victime d’un accident vasculaire cérébral, (ou d'une maladie invalidante comme Alzheimer), ce processus peut être perturbé. La personne peut commander une action et donner l’ordre d’exécuter un geste et qu’ensuite le processus quasi automatique déraille, et l’action peut être perturbée, voire complètement détournée de son but initial.
        Supposons que cette personne handicapée prenne une allumette pour allumer le gaz de sa cuisinière et que l’allumette lui échappe au cours du processus et mette le feu aux rideaux et qu’il en résulte un incendie, cette personne est elle vraiment responsable?
        On peut évidemment trouver plus complexe : une personne commet un crime; elle le fait au cours d’une crise de schizophrénie, ou bien on s’aperçoit qu’elle a une tumeur du cortex préfrontal, est elle responsable du geste accompli par sa main ?
        On peut encore trouver plus contestable : une personne est sous l’emprise de l’ivresse ou d’une forte dose de cannabis et ne sait plus ce qu’elle fait des ordres que reçoivent ses mains et de la coordination vue-gestes. Est elle responsable des accidents qu’elle peut commettre? (Cela dit, elle a pris volontairementnt de l'alcool ou une drogue, sachant que cela peut être dangereux.
        Et la personne complètement sous l’emprise du gourou d’une secte a t ‘elle encore son libre arbitre ?
        Sans compter les aspects génétiques; monsieur Sarkozy n’avait il pas suggéré  que l’on pouvait naître délinquant, ce qui est absurde!
        Et c’est vrai que les comportements normaux, comme les comportements déviants, sont provoqués par des événements physico-chimiques, au niveau des circuits cérébraux

        Je crois que nous ne sommes plus dans le domaine scientifique de la neurobiologie, mais dans un domaine à cheval sur la philo et le droit.
        Dans ce domaine, Ia responsabilité présuppose la liberté, et qu'une action est libre si elle satisfait les trois conditions suivantes :
             - elle est intentionnelle et consciente, et n'est donc pas un simple mouvement physique (tel un réflexe ou un tic) ;
             - la personne comprend ce qu'elle fait;
             - enfin, elle agit volontairement, sans y être forcée. C'est-à-dire que son intention n'est pas dépendante d'un facteur extérieur contre lequel elle n’a pas d’action.

         Je crois que le premier critère ne pose pas trop de problème. Le second est déjà beaucoup plus délicat car seule la personne sait si vraiment elle comprenait ce qu’elle faisait, et puis on peut comprendre plus ou moins et ce n’est guère mesurable.
        Le troisième critère est le plus difficile, car, sauf si on vous tient la main et qu’on dirige le geste à votre place, on peut toujours penser qu’on aurait pu résister à la pression extérieure du moins si elle est psychologique et morale. Bien sûr ce n’est pas le cas d’un cancer du cerveau, mais peut on évaluer exactement les perturbations qu’il a apportées?

        La neurobiologie peut apporter une petite pierre car on sait que si le cortex préfrontal n’est pas en activité, ou s’il fonctionne de façon aberrante, on n’est pas conscient de ce qu’on fait, ni des conséquences des actions qu’il va ordonner aux autres centres cérébraux.
        Cela dit, comme nous ne somme pas en permanence sous IRM, on n’apportera que rarement la preuve de son mauvais fonctionnement. Devant cette difficulté des personnes excessives, soient nient la science et le déterminisme, soient voudraient réformer complètement nos usages juridiques en matière de responsabilité. Laissons de coté ces excès déraisonnables.
        Je pense qu’au plan théorique on peut parfaitement arriver à faire un compromis entre le déterminisme scientifique et la liberté (et pas qu’en ce qui concerne le cerveau) : l’être humain n'est pas libre si un certain type de cause se substitue à lui pour lui imposer son action, le type de cause qui empêche justement l’action d’être libre, et qui met en défaut l’une des trois conditions que j’ai citées précédemment.
        Au plan pratique c’est plus complexe, car le liberté n’est pas manichéenne, totale ou nulle et donc la responsabilité. C’est au plan juridique la notion de circonstances atténuantes. On peut avoir été gêné par une pulsion, ou par une anomalie cérébrale, mais pas au point de ne pas avoir pu, au moins partiellement, agir autrement. On peut avoir une responsabilité partielle.
        Cela dit, c’est très difficile à déterminer cette part de responsabilité, et je pense que justement, si l’on arrivait à mieux connaître le fonctionnement du cerveau, ses perturbations et ses anomalies, on pourrait mieux juger quelle est la part de déterminisme et donc la part de responsabilité.

        Et puis si l’on se place au strict plan juridique ou moral, je pense qu’il ne faut pas examiner le comportement d’une personne à l’intant T, mais sur une période donnée concernée par l’action.
        Pour prendre un exemple, si une personne fait une action répréhensible dans une crise de schizophrénie, qu’elle ne peut ni contenir, ni prévoir, elle ne me paraît pas responsable. Par contre la personne qui va provoquer un accident au volant de sa voiture en ayant consommé suffisamment de cannabis pour ne plus être dans son état normal, n’est peut être pas responsable sur le moment, mais elle savait qu’en fumant cette drogue, elle courait ce risque et l’a accepté délibérément en toute connaissance de cause et, à partir de là, sa responsabilité est engagée.
        Mais c’est vrai, que juré en assise, on peut avoir des cas de conscience difficiles pour donner un avis sur la responsabilité de quelqu’un, d’autant plus qu’on ne connaît jamais le fond de la pensée et l’état mental exact de l’accusé lors de son méfait.

    Nota : je suis très sceptique quant à l’efficacité des détecteurs de mensonge et des sérums de vérité utilisés aux USA, et ce d'autant plus qu'on a affaire à quelqu'un dont le comportement n'est pas normal..

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