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        De très nombreuses scènes de panique ont eu lieu depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, entraînant des bousculades et des victimes, étouffées par la foule.
        Certaines sont restées célèbres, comme le heurt en 532, dans un stade de course de chevaux de Constantinople, de deux groupes des ancêtres des hooligans et les spectateurs, en voulant fuir, ont été étouffés par la foule, ce qui a été un grand scandale de l’époque. On cite souvent aussi le 30 mai 1770, soir où la ville de Paris avait organisé un grand feu d’artifice en l’honneur du mariage de Louis XVI et de Marie Antoinette. Des artifices sont retombés dans la foule et sur les notables qui ont fui en carrosses, et dans la panique de nombreuses personnes ont été écrasées.

        L’important, en cas de panique, c'est de garder le contrôle de la foule afin d'éviter qu'elle se transforme en une masse impossible à diriger. Mais ce résultat est bien plus facile à imaginer qu'à réaliser, et un rassemblement d'individus en proie à une peur, inconsidérée ou non, devient vite impossible à contrôler.
        Le risque de panique est directement proportionnel à la densité des individus composant une foule. Alors qu'une surface disponible de 2,3 m² par personne est nécessaire pour assurer un déplacement sans heurt, la marche devient incommode à partir de 0,9 m². A 0,5 m² la capacité maximale est atteinte et en deçà seuls les déplacements d'ensemble sont encore possibles, mais accompagnés de panique et d’absence de contrôle .
        Pourtant, dans certains cas, on a pu constater que la foule s’évacuait calmement et rapidement par des issues étroites, comme les nombreuses personnes qui ont pu évacuer les tours de New York, le 11 septembre 2001.
        Les psychologues s’intéressent donc aux problèmes de panique et étudient comment essayer d’éviter les catastrophes dues aux bousculades.

        J’ai lu avec intérêt une étude de chercheurs australiens, dirigés par Nirajan Shiwakoti, qui ont essayé, faute de pouvoir expérimenter sur des foules réelles, d’étudier le comportement des fourmis tropicales, dont on connaît aussi la propension à se déplacer en groupes de plusieurs milliers, voire millions d'individus dans les forêts équatoriales
        Selon les chercheurs, ces fourmis semblent maîtriser complètement l'art du déplacement en groupe, et leur comportement devrait inspirer les architectes lors de la conception d'espaces à haute concentration humaine.
        Par exemple, lorsque un évènement imprévu survient au sein d'un rassemblement de fourmis en cours de déplacement, il ne sème pas autant la panique parmi ses membres, qui ne se mettent pas à s'égailler en tous sens comme le feraient des humains. Au contraire, ces insectes adoptent aussitôt un comportement de groupe organisé, allant jusqu'à ralentir leur marche, en se mettant à suivre physiquement plusieurs voies parallèles.
        Mais si la perturbation est très importante, les mouvement de foules de fourmis et d’humains sous l’effet de l’affolement sont assez voisins : les mouvements sont désordonnés dans tous les sens et surtout il suffit qu’une partie de la foule se dirige vers un point, pour que les autres suivent.

        Le physicien Ernesto Altshuler, de l’université de Cuba a en particulier étudié le problème des issues des bâtiments, en comparant également les réactions des fourmis et celles des humains, enfermés dans une grande salle, suite un événement perturbant, perçu comme un danger important provoquant chez fourmis et humains un affolement voisin.
        Il a montré qu’ainsi, quand il y a une sortie au milieu d’un mur, on peut y venir du centre, de droite ou de gauche. Les temps d’arrivée sont voisins et les gens s’entassent donc et ceux qui sont derrière paniquent et poussent ceux qui sont devant.
        Lorsqu’il n’y qu’une sortie sur le coté, les temps d’arrivés sont plus étalés et l’embouteillage est moindre.
        Mettre une ou deux colonnes devant la sortie, qui canalisent les flux, améliore également la situation.

        La conclusion finale est que ralentir, et surtout disperser la foule dès le début de l'évacuation, par exemple en disposant des obstacles sans toutefois entraver sa marche. pourrait éviter des bousculades dangereuses qui pourrait par exemple se réaliser en installant des rails ou des séparations dans les couloirs afin de canaliser le déplacement, à la manière de ce que font naturellement les fourmis
        La meilleure solution serait un service d’ordre qui canalise les flux en fonction de la disponibilité des sorties. Il arrive que les fourmis aient ainsi une action dirigiste pour faciliter les déplacements de leurs cohortes.

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         J'ai connu, dans ma vie, des personnes qui, en raison de leurs problèmes, étaient stressées, voire même avaient une anxiété presque permanente.
        Je constate que la plupart étaient relativement pessimistes.


        Cela se manifeste de diverses façons que j’ai souvent décrites dans mes articles sur les préférences cérébrales..
        Nous sommes influencés par les événement et l'environnement extérieur, qui nous préoccupent plus ou moins et auxquels nous réagissons favorablement (et nous éprouvons de la satisfaction, de la joie) ou défavorablement (et nous éprouvons de la peine et de la tristesse).
        Ces réactions nous stressent plus ou moins, voire nous angoissent ou nous traumatisent en causant une souffrance réelle.
       Plusieurs attitudes sont caractéristiques :

                - L'optimiste voit le plus souvent le bon coté des choses, ce qui lui est favorable et il minimise les inconvénients : il voit « le verre à moitié plein ».
        Le pessimiste voit le plus souvent le mauvais coté des choses, ce qui lui est défavorable et il est en partie aveugle vis à vis des conséquences heureuses: il voit « le verre à moitié vide ».
                - L'optimiste sera serein et gai et exprimera sa joie, alors que le pessimiste sera soucieux et triste et  exprimera son mécontentement.

               - L'optimiste tourne la page et le pessimiste est assailli de remords pour ce qu'il a mal fait et de regrets pour ce qu'il n'a pas su ou osé faire.
                 L'optimiste regrette sur le moment ses fautes, et face à un malheur il souffre tout autant. Mais son optimisme reprend le dessus, l'oblige à vivre et en général, il réfléchit aux causes et aux erreurs,  il tire les leçons du passé et sans l'oublier totalement, il tourne néanmoins la page pour aller de l'avant, en essayant de ne pas refaire les mêmes erreurs, et de regarder l'avenir pour essayer de l'optimiser.
            Par contre il donne parfois l'impression à son entourage d'être peu sensible et d'oublier facilement.
            Le pessimiste ressasse au contraire son passé, est assailli constamment de remords et de regrets, et ces remords et ces regrets lui empoisonnent la vie. Il culpabilise sans cesse. il a le culte du souvenir mais a du mal à tirer les leçons du passé et à  tourner la page.

            - L’optimiste, après un problème qui l'a atteint émotionnellement revient assez vite à une vision plus rationnelle et objective, alors que pour le pessimiste, les émotions et pensées tristes tournent en rond dans son cerveau émotionnel, sans que son cortex frontal vienne y mettre de la raison.
            Le pessimiste va donc ressasser ses problèmes, ses ennuis, ses défaites et cela risque d'accroître son stress, de l'angoisser, de le mener à l'extrême à la dépression. Ses pensées tournent en rond dans le cerveau émotionnel (ce que l'on appelle le « circuit de Papez », qui est toutefois un schéma très simplifié).
            L'optimiste au contraire aura une période de tristesse et de préoccupation, mais il fera remonter ses préoccupations au cortex frontal, qui les examinera rationnellement et qui essaiera de tempérer ses réactions émotionnelles défavorables.

        Un aspect peu connu eu pessimisme (et de l’optimisme), et le coté inconscient de certaines réactions.
        Notre comportement est souvent lié à l’interprétation, consciente ou inconsciente des situations que nous rencontrons. Or celles ci sont souvent ambigües.
           Les pessimistes ont tendance à les interpréter de façon négative, alors qe les optimistes en voient plutôt les avantages.
        Certaines personnes ont tendance à repérer inconsciemment les événements tristes ou menaçants et à les analyser et les ressasser ensuite, ce qui entraîne stress et anxiété.
        Quand j’essaie d’aider ces personnes pessimistes, j’essaie de lutter contre cette tendance inconsciente en essayant de leur faire ignorer les aspects négatifs et en les habituant à voir plutôt les aspects positifs.
        Surtout leur apprendre à se méfier des biais cognitifs négatifs qui viennent d’une interprétation inconsciente émotionnelle et trop rapide, et d’essayer de raisonner plus rationnellement, en examinant les conséquences de façon pratique, sans négliger les aspects négatifs, mais en les pondérant d’une probabilité d’arriver, en n’imaginant pas inconsidérément les conséquences, et en examinant aussi les conséquences inverses positives.

        En définitive, si vous êtes pessimistes, vous risquez d ‘éprouver, si vous n’y prenez garde, stress et anxiété, et il faut essayer de maîtriser et de modifier vos réflexes et votre façon de voir les choses : relativiser le négatif et se focaliser sur le positif.

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    Diminuer l'impulsivité des jeunes.Diminuer l'impulsivité des jeunes.
                        
           
     
          Tout va trop vite dans notre vie actuelle et notre cerveau manque de temps et prend des habitudes qui peuvent ensuite être très nuisibles. Que faire ?
        Les remèdes qui viennent à l’esprit sont très divers et beaucoup d’entre eux ne dépendent pas de nous, mais sont au niveau de notre société.

        D’abord les gens ignorent le fonctionnement du cerveau humain et notamment la formation de celui des enfants. C’est pour cela d’ailleurs que je fais beaucoup d’articles sur ce sujet, espérant toucher quelques centaines de personnes; c’est peu, mais il faut commencer un jour. Même les médecins sont peu recyclés sur ce sujet.
        Comme je l’ai déjà dit, chaque enfant nait avec un énorme potentiel cérébral, mais ensuite, ce sont les parents et l’école, le collège, le lycée, l’enseignement supérieur ou l’apprentissage qui développent son intelligence et ses aptitudes. C’est donc aussi le travail personnel de l’enfant et de l’ado et du jeune adulte qui permettront de recevoir ce bagage, certes de connaissances, mais surtout d’habitudes et de savoir faire.

        Actuellement les parents s’occupent beaucoup moins qu’autrefois du développement de leurs enfants. Pris par leur travail, ils les confient à la crèche, la maternelle, puis à des garderies, clubs et associations de toutes sortes, parce qu’ils en ont pris l’habitude, pour être plus libre aussi.
        La plupart des parents et jeunes que je connais n’ont plus guère d’activités en commun, et le jeune n’a plus guère, ni formation, ni modèle.
        Dans les crèches et maternelles, les dirigeants ont peur qu’il y ait un certain attachement entre enfants et employés, et ils limitent le travail à la vie et au confort matériel des enfants, ce qui est une grosse erreur, dont pâtissent les enfants.
  Et paradoxalement ceux qui "aiment" les enfants qui leur sont confiés et essaient de développer en eux le goût des belles choses, se le voient reprocher !
       Il faudrait former à la psychologie toutes les personnes chargées d'éducation, et notamment au fonctionnement des centres d’apprentissage du cerveau, ainsi qu’à la pédagogie, et leur demander de veiller à l’éveil et au développement des enfants, non seulement de leur intelligence, mais aussi de leur ouverture pratique sur leur environnement, et même essayer de leur donner des goûts culinaires et artistiques, et cela en fonction de la personnalité de chacun. et évidemment de leur donner des habitudes de respects de certaines règles de vie en société, puisque malheureusement beaucoup de parents oublient de le faire.
        C’est aux parents de ne pas faire des « enfants rois » insupportables, en les gâtant atrocement et en ne leur refusant rien parce qu’ils ne peuvent supporter leurs caprices. Comme je l’ai déjà dit, une chose que l’on obtient sans l’avoir longtemps désirée, n’apporte qu’un plaisir restreint, très vite oublié. Pour que le plaisir soit durable, il faut avoir rêvé, imaginé, penser à ce qu’on en fera, et enfin l’obtenir après l’attente et éventuellement grâce à un effort, un travail. C’est aussi au parents de sur apprendre le sens de l’économie, du coût des choses et du travail, et le refus du gâchis. C’est à eux de former leurs enfants dès le début du collège sur les dangers de l’alcool, du tabac et des drogues.

        Au niveau de l’enseignement, la situation est aussi difficile
        On demande à tous les professeurs un mastère : ce niveau est il vraiment indispensable au primaire et au collège ? Mais on ne leur a plus fait de cours de pédagogie et ils ont appris à enseigner, certes le mieux possible, mais, comme ils le pouvaient, sur le tas.
        Les professeurs sont sûrement consciencieux mais ils ne sont plus assez formés à leur métier, alors que les parents se déchargent en partie sur eux pour l’éducation de leurs enfants. Autrefois (j'ai eu de nombreux enseignants dans ma famille),  les professeurs avaient un comportement différent avec chaque élève, car ils avaient appris à tenir compte en parte de sa personnalité, mais les parents respectaient les professeurs et avaient appris aux élèves à le faire aussi, ce qui n’est souvent plus le cas aujourd’hui. Le nombre d’élèves était moins nombreux et le niveau plus homogène.
        Mais par ailleurs l’enseignement , croyant que c’était un moyen d’en augmenter le niveau, est devenu plus théorique, plus abstrait, moins près de la pratique et des réalités.
        Les maths n’ont plus pour but de servir d’outil à la physique, les exercice d’économie en ES sont totalement irréalistes vis à vis du fonctionnement de l’industrie, les cours de L voient plus en détail certains auteurs, mais ne donnent plus une vue sur l’ensemble de la littérature et ne forment plus la culture générale. Et il me semble que la réforme actuelle de suppression des filières S,ES,L, n'est pas une réussite, sauf peut être la formation à des exposés.
        Les élèves peu doués ne sont pas assez soutenus, se dégoûtent et demeurent en échec; les parents les obligent à continuer l’enseignement général, alors qu’ils faudrait le plus souvent aller vers l’apprentissage. Les bons élèves s’ennuient et on les laisse s’ennuyer et se trouver des activités externes à l’école. En définitive bien rares sont ceux qui ont pris de nos jours l’habitude du travail, et développé leur mémoire et leur curiosité intellectuelle.
        Autrefois c’était là, le but des professeurs. Les habitudes prises par les jeunes dans le primaire et le secondaire sont souvent catastrophiques, alors qu’ils réussissent tous au bac (ou presque), et, comme le niveau du supérieur est resté le même, le nombre de défections y est énorme.
        Ce n’est pas tellement les programmes qu’il faudrait modifier, ni les horaires ou les vacances, comme s’entêtent à le faire les ministres successifs, mais recentrer les activités sur l’essentiel, augmenter les exercices pratiques, proches de la réalité, et surtout former les professeurs et leur demander d’aider les moins doués par des cours de soutien, et donner un travail de plus haut niveau en supplément aux plus doués pour qu’ils ne s’ennuient pas.

        Reste le problème des technologies nouvelles.
        L’action devrait être triple : parents, enseignement et concepteurs de jeux, mais on ne peut compter sur ces derniers pour lesquels seul le gain financier est important.
        L’action des parents est la plus importante car ce sont eux qui dès la petite enfance donnent aux enfants les habitudes de vie. et qui doivent contrôler leurs actions (dont ils sont responsables) au moins jusqu’à leur majorité.
        Il faut notamment contrôler leur activité vis à vis des nouvelles technologies. A mon avis aucun adolescent ne doit avoir d’ordinateur dans sa chambre avant le lycée et il peut se servir de l’ordinateur commun dans une salle de séjour. De même le téléphone portable n’est pas nécessaire et est nuisible avant le collège (et encore !). Ne pas suivre ces règle, c’est développer les mauvaises habitudes des enfants.
        Si les parents s’y connaissent suffisamment, ils devraient initier leurs enfants au microordinateur et notamment à l’usage d’internet. Je ne parle pas du contrôle des relations pour éviter des personnes indésirables, cela est normal, mais aussi de les orienter : il vaut mieux avoir un blog où l’on peut écrire des textes, montrer des photos ou des dessins, bref montrer son intelligence et ses qualités par des actions personnelles et plus complètes (ce qui n’empêche pas le dialogue), que de discuter bêtement de billevesées et de lieux communs sur Facebook ou sur Twitter, pendant deux minutes, avec des centaines de soi-disant amis qu’on connaît à peine.
        C’est aux parents (et grands parents), de donner les habitudes de relations plus complètes, plus durables, plus utiles, plus formatrices, d’essayer de montrer aux jeunes l’intérêt de découvrir et de bien connaître quelqu’un, et de connaître de vrais sentiments, et non des relations éphémères dans l’urgence et la rapidité.
        Sur le plan des jeux, le mieux serait que les parents jouent avec leurs jeunes enfants et les incitent plutôt, en leur en montrant l’intérêt (éventuellement sous forme d’une compétition intellectuelle), de jeux autres que les jeux d’arcades, mais nécessitant une réflexion, ou montrant des aspects intéressants de la vie ou du monde. Beaucoup se trouvent gratuitement sur internet.
        Les parents et l’école devraient apprendre aussi aux enfants à se servir d’internet pour y trouver des renseignements ce qui est peu fait aujourd’hui. Il est vrai que même Google et autres moteurs de recherche, ne favorisent pas la recherche de documents, mais surtout la publicité et la recherche de produits de consommation..
        Mais cela exige aussi des enfants et des jeunes qu’ils fassent effort et apprennent à être maîtres de leur temps, qu'ils ne sautent pas d'une occupation à une autre, ne fassent pas leur travail en regardant sans cesse ses mails ou SMS, et qu'ils ne croient pas qu'on peut faire un travail uniquement avec des "copier-coller". 
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  • Les jeunes et l'accélération de la vie.



         Je disais hier que les jeunes étaient particulièrement sensibles à cette diminution de la patience, à cette augmentation de leur impulsivité et au besoin de tout avoir tout de suite, ce qui est évidemment impossible et entraîne souvent le stress. Ce sera le sujet d’aujourd’hui.

        La société du « tout tout de suite » a des effets très dommageables : nous finissons par croire que tout nous est dû et nous ne supportons plus la contrainte la plus courante : l’attente, or, savoir tolérer un manque, une frustration est nécessaire, si l’on veut vivre en société.
        L’accélération de la vie, associé à une dégradation de l’éducation et de l’instruction, ont entraîné la multiplication des « enfants roi » irascibles, devenus aujourd’hui des « adultes roi », au comportement tout aussi aberrant.

        Les jeunes partent avec une grande promesse mais aussi un handicap certain.
        Grande promesse car le cerveau de l’enfant qui naît est presque « vide », car seuls les processus vitaux sont en place, mais par contre, il a une immense potentialité. Certes il existe des différences innées de potentiel de capacités et d’intelligence, mais elles sont faibles ( 20% ?) et la plupart des capacités que l’enfant acquerra sont fonction de l’éducation des parents, de l’action de ses professeurs et de ses efforts propres.
        Handicap car son cerveau n’est pas mature, qu’il évoluera jusque vers 25 ans, que des jonctions entre synapses se formeront et au contraire disparaîtront en fonction de l’acquit, et que la formation des capacités ne s’obtient que par la répétition, qui apparaît donc comme un certain travail et donc nécessite effort.
        Par ailleurs le cortex préfrontal est la zone du cerveau qui mettra le plus de temps à se former et donc, la capacité de l’enfant et de l’adolescent de contrôler ses pulsions et de prévoir les conséquences de ses actions est limitée.

        Le constat que l’on peut faire aujourd’hui chez beaucoup d'ados, mais aussi chez de jeunes adultes, c’est une généralisation de l’individualisme, le « je peux faire ce que je veux quand je veux » et les conséquences, on n’y pense pas, ni pour soi, ni pour les autres. Et tout obstacle au « tout tout de suite » est inacceptable : c’est le refus de toute frustration et donc de la réalité, car souvent les philosophes ont affirmé que la vie ne faisait pas de cadeau.
        Et les jeunes égocentriques sont en train de devenir les adultes de demain, soumis à l’obligation de la jouissance immédiate et sans frein.
        On constate que l’absence de contrôle de l’impulsivité dont nous parlions hier, entraîne une énorme diminution du bon sens. je vois tous les jours des jeunes qui ont un bagage voisin de bac+5, faire des âneries que jamais un de mes grands-pères n’aurait faites, lui qui n’avait que le certificat d’études et était paysan sabotier, mais ses parents et ses instituteurs, puis les difficultés de la vie, lui avaient donné un bon sens certain. Et il réfléchissait avant d’agir aux conséquences de ses actes, et c’était devenu, chez lui, une habitude.
        Aujourd’hui, chez beaucoup d’ados, comme chez certains adultes, on ne réfléchit plus à ces conséquence : le plaisir immédiat prime, et on boit de l’alcool jusqu’à l’ivresse, on fume du cannabis ou du tabac, tout aussi nocifs que d’autres drogues. On s’étonnera ensuite des trous de mémoire, des mauvais résultats en classe, et ultérieurement des gros ennuis de santé (avec quelques camarades, j’ai constaté par exemple que sur notre promotion et les promotions voisines, presque tous les camarades qui fumaient plus d’une dizaine de cigarettes par jour, étaient morts avant 80 ans d’un cancer du poumon ou d’un infarctus).
        Et le plaisir immédiat ordonnera de se trouver tout de suite un(e) petit(e) ami(e), et de s’apercevoir ensuite que ce n’était pas la personne adéquate, ou que la satisfaction répétée s’émousse, et donc on en change régulièrement. Sur le moment je pense que cela vaut mieux, mais l’habitude étant prise, on continue plus tard à changer régulièrement de compagne ou compagnon, et j’ai pu constater certaines conséquences catastrophiques de séparations et divorces sur la psychologie des enfants ou ados.
        Et dans cette ambiance de consommation immédiate, on a tendance a être de moins en moins tolérant pour tous les petits incidents de la vie, à piquer des colères disproportionnées à la moindre contrariété, de n’accepter aucune frustration. Pourquoi ces colères ?, parce qu’autrui et l’environnement ne répondent pas au critère que tout doit se passer « comme on le veut et quand on le veut » : c’est le refus de la réalité et de la moindre frustration.
        Chez certains plus fragiles, le stress entraînera une véritable angoisse et à la limite une dépression et des troubles psychiatriques.
        Chez les Inuits, la colère n’existe pas : ils considèrent que c’est uns manifestation d’infantilisme : ils n’ont pas tort, car c’est le fait que le cerveau préfrontal ne fait pas son travail de contrôle, qu’il n’est pas mature et que donc on n’est pas devenu adulte.
        L’homme d’aujourd’hui n’a jamais été plus fragile dès que la réalité ne correspond pas à se désirs et en soi il est resté infantile.

        Et si l’homme ne peut plus supporter les aléas de la réalité, il demande un remède pour l’aider à supporter les frustrations intolérables que cela entraîne. Il ne se satisfait pas de ce qu’il a et, à peine il l’a obtenu, il s’intéresse et désir un nouveau produit de consommation. Il a un comportement identique aux personnes qui souffrent d’addiction. Plus il refuse les frustrations de la réalité, plus il cherche des remèdes, (notamment dans les drogues), plus il lui en faut, et plus il obtient ce faux nirvana, plus il est frustré et moins il apprend à accepter la réalité.

        Comme pour les drogués, le retour à la normale ne peut que passer par la désintoxication et donc la rééducation.
        Dans mon prochain article, je voudrais essayer d’aller plus loin dans la recherche des causes et par la suite, des remèdes.

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  •   Tout le monde ou presque, aujourd’hui, se plaint que la vie et le monde vont trop vite.
        Moi même, bien qu’étant en retraite, et aimant assez être dans l’action et un peu débordé, je le constate. Alors j’aimerais faire quelques articles sur ce sujet.
        Les conséquences sont assez diverses et elles touchent tout les créneaux de notre vie, et on pourrait le résumer très brièvement ainsi : « nous ne savons plus attendre !».
        Nous avons de plus en plus de mal à attendre à un guichet ou chez un commerçant, nous sommes impatients d’avoir ce dont nous avons envie, et nous maîtrisons mal nos pulsions.
        Cela a l’air banal, mais c’est devenu tellement répandu qu’on peut se demander à quoi cela correspond au plan des mécanismes cérébraux. Pour cela il nous faut regarder du coté de l’impulsivité.

        Les psychologues distinguent deux sortes de mécanismes mettant en jeu l’impulsivité :
             - ceux qui intervient pour contrôler ou amoindrir nos pulsions ou nos actions automatiques, qui se présentent sans réflexion cognitive préalable.
            - et ceux qui peuvent intervenir dans les choix de nos décisions et actions, dont les conséquences n’interviendront que plus tard, en raison de ces choix.
        En fait, lorsque nous sommes en situation d’attente, notre cerveau est dans un équilibre contradictoire :
            - d’un coté les centres de récompense dont j’ai souvent parlé, et qui sont en grande partie à l’origine de nos désirs et motivations, nous poussent à l’action, car elle sera conséquence de plaisir (et de libération de dopamine dans ces centres).
            - d’autre part, le cortex frontal (notamment ventro-médian), et les centres qui l’aident dans ses décisions, (notamment le striatum - voir le schéma et l'article d'hier), sont plutôt partisans d’une réflexion, qui pèse le pour et le contre de nos actions, en fonction notamment de leurs conséquences, dont le plaisir qu’elles apportent, mais aussi leur coût et leur efficacité. Et il faudrait donc attendre ce choix rationnel, mais qui ne concerne que les conséquences presque immédiates des actions.

    La vie va trop vite aujourd'hui.


        Par ailleurs plus l’action bénéfique est inattendue et plus les centres de récompense nous incitent à l'action, et le temps de réflexion sur les conséquences étant plus long, plus l’action des éléments rationnels modérateurs diminue.
        Mais, à contrario, toute action qui se répète, entraîne de moins en moins de plaisir et exige, pour en obtenir un plaisir équivalent, une augmentation de son intensité. C’est la base de toutes les addictions, notamment celles à l’alcool, au tabac et autres drogues.
        Mais un autre système va intervenir : le cortex frontal dorsolatéral  aidé du cortex pariétal. Ils vont freiner l’action, en cherchant à savoir notamment si nous n’aurions pas intérêt à différer un plaisir immédiat, mais finalement peu important, pour obtenir à terme un plaisir plus important (ou éviter des désagréments importants).

        Evidemment les individus sont différents et leurs sensibilités sont différentes. L’équilibre entre les deux parties du système de contrôle de nos pulsions n’est pas le même d’une personne à l’autre et le système de réflexion sur les conséquences à moyen et long terme a plus ou moins d’influence.
        Cela peut tenir à des raisons innées (pas forcément héréditaires, mais intervenues dans la formation du cerveau - je rappelle qu’après une croissance orientée, les dernières jonctions entre axones et dendrites des autres neurones - donc les synapses - se font au hasard, indépendamment des gènes), mais surtout en fonction de notre éducation et de notre instruction, puis du fait de notre vécu et de l’expérience qui en résulte.
        On peut donc se demander si l’impulsivité peut évoluer au cours de notre vie et pourquoi.

        Une autre partie du cerveau peut jouer un rôle important : les « mémoires de travail » (J’en ai parlé dans mes articles sur la mémoire).
        Elles permettent de conserver présent à l’esprit pendant quelques secondes(voire minutes), les objectifs et données nécessaires à la réflexion en cours avant de les effacer pour passer à l’étape suivante : par exemple quand je veux écrire cette phrase, je garde à l’esprit les idées et concepts que je veux y introduire. Il y a deux mémoires de travail bien distincte : la mémoire lexicale, qui travaille avec le langage, et la mémoire représentative, qui retient des schémas, des images, des cartes.
        Les mémoires de travail sont donc essentielles, pour tout travail intellectuel, et notamment pour l’évaluation des conséquences de nos actes.
        Ces mémoires sont limitées et ne peuvent emmagasiner à la fois que 5 à 7 données et on peut donc les saturer artificiellement dans des expériences, pour mesurer les conséquence de leur baisse d’activité.
        Les chercheurs ont ainsi montré qu’une faible activité des mémoires de travail handicapait fortement la capacité des systèmes qui essaient de prévoir les conséquences de nos actes, et diminue alors nos capacités d’attente, entraînant un besoin accru d’instantanéité.

        Il est certain que l’instruction actuelle, qui fait beaucoup moins appel à la mémoire qu’autrefois, et les facilités de stockage que procurent les moyens informatiques (ordinateurs, tablettes, téléphones… ) font que nos mémoires actuelles sont beaucoup moins performantes que par le passé.
        Par ailleurs les interruptions fréquentes de notre activité, (télévision, internet, téléphones, sms…), diminuent non seulement notre attention, mais aussi le recours à nos mémoires de travail, qui sont donc peu entraînées et dont ont perd l’habitude de les utiliser.

        Enfin le stress a une action sur notre système de récompense, et il contribue à accroitre la demande et donc à diminuer notre patience et augmenter notre impulsivité, et réciproquement cette augmentation de pression pour obtenir ce que nous voulons est source de stress, d’où un cercle vicieux..
        Réapprendre la capacité de patience et d’attente serait nécessaire à notre hygiène de vie

        Cela est particulièrement vrai pour les jeunes et ce sera le sujet de mon prochain article.

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