• Qui panique le moins, les hommes ou les fourmis.?

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        De très nombreuses scènes de panique ont eu lieu depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, entraînant des bousculades et des victimes, étouffées par la foule.
        Certaines sont restées célèbres, comme le heurt en 532, dans un stade de course de chevaux de Constantinople, de deux groupes des ancêtres des hooligans et les spectateurs, en voulant fuir, ont été étouffés par la foule, ce qui a été un grand scandale de l’époque. On cite souvent aussi le 30 mai 1770, soir où la ville de Paris avait organisé un grand feu d’artifice en l’honneur du mariage de Louis XVI et de Marie Antoinette. Des artifices sont retombés dans la foule et sur les notables qui ont fui en carrosses, et dans la panique de nombreuses personnes ont été écrasées.

        L’important, en cas de panique, c'est de garder le contrôle de la foule afin d'éviter qu'elle se transforme en une masse impossible à diriger. Mais ce résultat est bien plus facile à imaginer qu'à réaliser, et un rassemblement d'individus en proie à une peur, inconsidérée ou non, devient vite impossible à contrôler.
        Le risque de panique est directement proportionnel à la densité des individus composant une foule. Alors qu'une surface disponible de 2,3 m² par personne est nécessaire pour assurer un déplacement sans heurt, la marche devient incommode à partir de 0,9 m². A 0,5 m² la capacité maximale est atteinte et en deçà seuls les déplacements d'ensemble sont encore possibles, mais accompagnés de panique et d’absence de contrôle .
        Pourtant, dans certains cas, on a pu constater que la foule s’évacuait calmement et rapidement par des issues étroites, comme les nombreuses personnes qui ont pu évacuer les tours de New York, le 11 septembre 2001.
        Les psychologues s’intéressent donc aux problèmes de panique et étudient comment essayer d’éviter les catastrophes dues aux bousculades.

        J’ai lu avec intérêt une étude de chercheurs australiens, dirigés par Nirajan Shiwakoti, qui ont essayé, faute de pouvoir expérimenter sur des foules réelles, d’étudier le comportement des fourmis tropicales, dont on connaît aussi la propension à se déplacer en groupes de plusieurs milliers, voire millions d'individus dans les forêts équatoriales
        Selon les chercheurs, ces fourmis semblent maîtriser complètement l'art du déplacement en groupe, et leur comportement devrait inspirer les architectes lors de la conception d'espaces à haute concentration humaine.
        Par exemple, lorsque un évènement imprévu survient au sein d'un rassemblement de fourmis en cours de déplacement, il ne sème pas autant la panique parmi ses membres, qui ne se mettent pas à s'égailler en tous sens comme le feraient des humains. Au contraire, ces insectes adoptent aussitôt un comportement de groupe organisé, allant jusqu'à ralentir leur marche, en se mettant à suivre physiquement plusieurs voies parallèles.
        Mais si la perturbation est très importante, les mouvement de foules de fourmis et d’humains sous l’effet de l’affolement sont assez voisins : les mouvements sont désordonnés dans tous les sens et surtout il suffit qu’une partie de la foule se dirige vers un point, pour que les autres suivent.

        Le physicien Ernesto Altshuler, de l’université de Cuba a en particulier étudié le problème des issues des bâtiments, en comparant également les réactions des fourmis et celles des humains, enfermés dans une grande salle, suite un événement perturbant, perçu comme un danger important provoquant chez fourmis et humains un affolement voisin.
        Il a montré qu’ainsi, quand il y a une sortie au milieu d’un mur, on peut y venir du centre, de droite ou de gauche. Les temps d’arrivée sont voisins et les gens s’entassent donc et ceux qui sont derrière paniquent et poussent ceux qui sont devant.
        Lorsqu’il n’y qu’une sortie sur le coté, les temps d’arrivés sont plus étalés et l’embouteillage est moindre.
        Mettre une ou deux colonnes devant la sortie, qui canalisent les flux, améliore également la situation.

        La conclusion finale est que ralentir, et surtout disperser la foule dès le début de l'évacuation, par exemple en disposant des obstacles sans toutefois entraver sa marche. pourrait éviter des bousculades dangereuses qui pourrait par exemple se réaliser en installant des rails ou des séparations dans les couloirs afin de canaliser le déplacement, à la manière de ce que font naturellement les fourmis
        La meilleure solution serait un service d’ordre qui canalise les flux en fonction de la disponibilité des sorties. Il arrive que les fourmis aient ainsi une action dirigiste pour faciliter les déplacements de leurs cohortes.

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