• Etes vous créatif ?

         Au lendemain de Noël, il faut vous réveiller avec un article sérieux. J'ai déjà parlé de créativité (3/9/2021 et 5/10/2022), mais des discussions récentes m'ont donné envie de réfléchir à nouveau à ce sujet .

       J’ai longtemps travaillé dans des laboratoires ou des entreprises qui faisaient de la recherche appliquée et des études, dans des domaines techniques assez pointus.
        L’innovation et la créativité était une chose importante, et ce n’est pas toujours facile « d’avoir des idées ».
        Je discutais il y a quelques temps avec un jeune ingénieur, et j’ai constaté que les écoles étaient muettes sur ce que sont les « idées » et la créativité, et sur la façon de stimuler les imaginations pour apporter des innovations.

        Le mot « idée » est mis un peu à toutes les sauces : pour vous en convaincre consultez Google, mon ami le petit Robert ou  ma grande amie la Rousse.

        - Il y a d’abord les opinions, les jugements de valeur, les convictions, les préjugés de chacun de nous : les idées de quelqu’un sur quelque chose.
        - C’est aussi la définition, le contenu, les notions, les concepts, les théories : l’idée que quelqu’un se fait de quelque chose, de sa nature, de sa fonction…
        - On peut avoir l’idée de faire quelque chose : c’est alors un projet, un souhait, une envie, un objectif.
        - C’est aussi la méthode et les moyens pour le réaliser, d’agir, les solutions.
        - Mais avoir une idée c’est enfin imaginer quelque chose de nouveau d’inattendu, qui répond à un besoin, et en dépit des difficultés ou des problèmes notamment techniques que cela pose.
        On peut la décliner : au début c’est un simple concept, une élucubration; puis on peut la préciser, l’option, la voie, le schéma général; il y a alors en général une phase difficile où l’on regarde la faisabilité, mais aussi la pertinence du résultat, les problèmes d’environnement et de coût. Ensuite cela peut devenir un projet.
        De façon générale, c’est une « idée de solution » à un problème non résolu, qu’il soit technique, artistique, commercial, relationnel….
        La solution en question peut être assez classique, en appliquant des méthodes connues, ou bien nouvelle, voire inattendue : c’est une innovation.

        La première chose qu’il faut savoir, c’est qu’on n’invente rien ex nihilo. La génération spontanée, c’est comme pour les microbes, cela n’existe pas !
        Une solution même très innovante fait toujours appel à des informations et connaissances que nous avons en mémoire, mais en rapprochant des données que l’on n’a pas l’habitude de mettre ensemble, et c’est cela qui donne le caractère innovant. C’est vrai non seulement en technique, mais aussi dans le domaine artistique, que ce soit peinture, musique ou littérature. Le rapprochement de ces idées peut être inconscient, intuitif, mais il peut aussi être l’objet d’une recherche organisée, pas à pas, en décomposant le problème en sous-problèmes et en cherchant des solutions à ceux-ci.

        Alors y a t’il des recettes pour « avoir des idées » ?
        Il y a d’abord des gens plus doués que d’autres. En général les personnes dont la préférence cérébrale de perception est « globale G » sont plus douées que ceux de préférence « sensitif S ». Cela tient à ce que le S est enfermé dans un processus pas à pas d’exploration systématique, alors que le G explore le champ des idées plutôt en arbores-cence. Il lui est donc plus facile de rapprocher des notions qui habituellement ne sont pas regardées ensemble.
        Mais il est certain que pour être créatif sur un sujet donné il faut être compétent, avoir des connaissances et une expérience importante du sujet. On ne peut pas rapprocher des idées que l’on ne possède pas !
        On n’est pas créatif si l’on a une seule idée, car elle est alors figée. il faut avoir plusieurs idées, les comparer, les compléter, et là il en vient une quatrième, puis d’autres et c’est le rapprochement et la dissection de toutes ces idées qui peut faire l’innovation.

        Je connais mal le processus de créativité artistique, mais, dans le domaine technique il est certain qu’on a rarement des idées très novatrices toiut seul. Il faut travailler en équipe, car chacun a des compétences et une expérience différente, alors l’un émet une idée, l’autre la critique ou la complète, un troisième apporte autre chose, et ainsi on finit par mettre côte à côte des options inattendues et donc approcher vers une solution innovante.
        Diverses personnes se sont penchées sur la question de la créativité et un des schémas de méthode me parait intéressant. Si on représente les idées dans un schéma à deux dimensions, on peut mettre en abscisse l’efficacité d’une solution et en ordonnée sa nouveauté, son originalité.
    http://lancien.cowblog.fr/images/Images2-1/cheminenS.jpg    En bas à gauche on a une solution de routine et peu efficace et en haut à droite le but recherché, la solution innovante et efficace. Alors on aimerait parcourir le chemin de l’un a l’autre en diagonale. C’est très rare et en général une approche progressive utilise une démarche faite de petits S.
        Il faut réaliser momentanément une progression sur une dimension, tout en acceptant une régression sur l’autre et peu à peu on fait ainsi des progrès.
        Il faut une équipe pluridisciplinaire, des imaginatifs, mais aussi des pragmatiues, des gens d’imagination, des gens d’évaluation, des gens d’organisation et des gens d’action. Une solution n’est pas une idée, mais des idées, un processus, des méthodes, des moyens et une vérification de l’efficacité attendue.

        Le problème en matière de créativité est qu’on ne sait faire que peu de choses tout seul, mais qu’on aimerait être le seul auteur de l’idée géniale. L’individualisme est souvent le grand adversaire de la créativité technique.  L’autre obstacle initial est certains préjugés et la résistance au changement. Il faut une volonté de transformer les habitudes, les techniques, les processus , le monde.
        Puis il faut avoir une méthode efficace : si le problème à résoudre n’est pas défini clairement, et si on n’a pas des gens compétents, on n’avancera pas. Mais il faut laisser la bride à l’imagination et que les gens d’organisation et de rigueur acceptent des «idées folles» momentanément, et que l’on dispose de critères d’efficacité. Sans doute l’idée folle ne sera pas retenue, mais elle sera le germe d’une autre idée plus efficace.

        En fait il faut arriver à imaginer les solutions possibles et les explorer peu à peu. C’est un travail souvent lent et difficile et on finit enfin par trouver une des bonnes solutions. Alors on dit « Eureka, j’ai trouvé », mais en fait ce n’était pas une intuition, mais un long travail de réflexion, dont peut être une partie inconsciente.
        Et il n’y a créativité que si la solution est mise en pratique, sinon cela reste de la supposition.
        Mais nous ne pouvons créer que ce que nous savons créer : les êtres humains n'ont pas la capacité d'imaginer quoi que ce soit d'étranger à leur univers.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Images2-1/creativiteinnovation.jpg

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  • Comprenez vous les émotions des autres ?



          Hier nous avons vu comment le cerveau intervenait en matière d’empathie.
        Je reviens sur ce sujet, car je sais qu'on se pose souvent la question : dans quelle mesure peut on savoir si on sait comprendre les émotions d’autrui et quelles sont les qualités nécessaires.?


        Je sais qu’il existe des tests pour savoir quel est son niveau d’empathie, mais je ne susi pas très fana tests et donc je n’en ai pas dans ma doc.
        Le plus connu est celui du psychologue Mark Davis, qui date de 1980 et s’appelle « l’index de réactivité interpersonnelle ».
        Vous en trouverez une version à l’adresse suivante, mais malheureusement en anglais.
    http://fetzer.org/sites/default/files/images/stories/pdf/selfmeasures/EMPATHY-InterpersonalReactivityIndex.pdf

        Par contre je vais essayer de vous expliquer sur quelles capacités sont fondées ce test.

    Prise de perspective (PT = perspective-taking scale) :

        C’est la capacité de se mettre à la place de l’autre dans une situatioin donnée qui vous est décrite. c’est relativement intellectuel et pas forcément sentimental.
        On peut savoir se mettre dans la peau d’autrui, comprendre ce qu’il éprouve, sans forcément en être touché affectivement.
        Un faible score dénote évidemment une difficulté pour comprendre autrui, comme ce serait le cas pour un autiste et donc des difficultés possibles de communication..
        Un score élevé est favorable à l’empathie et l’altruisme, mais pas suffisant, car vous pouvez comprendre et rester insensible.

    Echelle d’imagination (FS = fantasy scale) :

        C’est la capacité de s’intégrer par l’imagination dans la personnalité d’un personnage, de s’imaginer dans sa situation avec sa personnalité, de se projeter sur autrui.
        C’est différent de la capacité précédente, car là il ne s’git pas de se mettre à la place de quelqu’un dans une situation émotionnelle, mais de s’identifier à quelqu’un d’autre quelque soit sa situation (ce pourrait être un héros de film, un animal…).
        C’est la qualité que doit avoir un bon acteur pour s’identifier naturellement au personnage dont il doit jouer le rôle.

    Préoccupation empathique (EC = empathic concern scale) :

        C’est bien sur la sensibilité aux émotions et à la souffrance d’autrui, mais c’est surtout la volonté et la motivation pour lui venir en aide, lui apporter des idées de solutions à ses problèmes, le protéger et lui redonner confiance en lui.

    Détresse personnelle (PD = personal distress scale) :

        C’est la capacité à être touché émotionnellement par les émotions d’autrui et notamment par sa souffrance.
        Un score très faible est un signe de difficulté d’empathie, d’une certaine insensibilité  aux problèmes d’autrui et à ses émotions
        Un score trop élevé indique une sensibilité trop grande qui risque de vous submerger, une trop grande contagion à la détresse d’autrui, ce qui risque de perturber votre compréhension de sa souffrance et surtout votre objectivité pour trouver des solutions à ses problèmes.

        Le test comporte 28 questions qui permettent de donner des points pour l’une ou l’autre de ces capacités, points que l’on additionne. Ces points sont de 0 à 4 selon qu’on est « pas du tout d’accord », « peu d’accord », « neutre », « assez d’accord », ou « tout à fait d’accord », avec l’assertion de la question.
       
        Ces tests sont très utilisés sur des personnes ayant des difficultés sociales ou dans les prisons.

        Je ne suis pas assez calé en psycho pour vous donner des tendances de personnalités dans ce domaine, comme je l’ai fait pour les préférences cérébrales, mais je reproduis ci dessous un tableau que j’ai trouvé dan un article de madame Sylvie Berthoz, chargée de recherche dans un  service de psychiatrie pour adolescents et qui donne des indications succinctes, mais simples :

    http://lancien.cowblog.fr/images/Psycho/profilsempathiques.jpg

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  • Comprendre les émotions d'autrui

         Il m’arrive de temps à autre de remonter le moral d’une personne qui a des problèmes passagers de natures diverses. La personne me raconte alors ses malheurs, ce qui évidemment me touche. Mais par ailleurs il faut que je reste rationnel, pour voir les choses autrement qu’elle et pouvoir amener son attention sur certains aspects qu’elle n’avait pas vus, et notamment diminuer les aspects négatifs et voir certains aspects positifs des situations.
        Si je restais insensible, je ne comprendrais pas ses problèmes; si je me laissais aller à trop de sensibilité, je serais alors incapable de l’aider parce que ne maîtrisant pas mon émotion au profit de la raison, la logique et le pragmatisme. C’est en fait moins facile que l’on ne croit de ne rester que moyennement sensible.
        Cette compréhension des sentiments, des émotions et de la souffrance d’autrui, est variable selon les individus, selon l’interlocuteur que l’on a face à soi, selon le problème et sa cause, et selon le contexte du moment; le lien entre le sujet et sonexpérience personnelle de la vie influe beaucoup.
         Le langage, la façon de s’exprimer a également beaucoup d’importance, comme dans toute communication.
        En psychologie, ressentir les émotions des autres et notamment sa douleur, cela s’appelle l’empathie.
        Pour comprendre son propre comportement, certaines études de psychologie donnent des pistes intéressantes : quelles sont les conditions nécessaires pour ressentir de l’empathie pour quelqu’un ?

        Les psychologues citent souvent quatre conditions nécessaires pour pouvoir ressentir les émotions d’autrui :
             - Il faut d’abord savoir soi-même ressentir des émotions : les mêmes que son interlocuteur : joie, peine, angoisse, douleur, peur, dégoût, colère et comprendre les émotions liées à l’amitié, à l’amour, à la haine… On ne peut pas ressentir les émotions de l’autre si’ on n’a pas une affectivité suffisante.
             - ll faut être dans un état affectif assez similaire et proche de son interlocuteur. On peut ressentir soi même une émotion, mais si l’état est trop différent de celui que l’on a en face de soi, il est difficile de le comprendre.
   
             - Il faut que l’on arrive à assimiler la cause de l’état affectif de l’autre et que sa propre émotion ait la même cause. deux personnes qui regardent le même film, lisent le même livre ou écoutent la même musique peuvent ressentir des émotions similaires, mais elles n’éprouvent pas forcément de l’empathie l’une pour l’autre. Il faut en quelque sorte qu’il y ait transfert de la cause de l’émotion, pour qu’elle suscite une émotion vraiment similaire et compréhensible;
             - Il faut enfin que la personne qui écoute l’autre soit consciente de cette cause et de son influence. Un jeune enfant qui voit sa mère pleurer pleure aussi, mais ce n’est pas de l’empathie : il ne comprend pas exactement pourquoi sa mère pleure, car il n’a pas une mentalité d’adulte. Il faut comprendre l’émotion de l’autre et être conscient de ses causes réelles, qu’il faut en quelque sorte s’approprier.     

        Mais ces conditions ne suffisent pas, car même si nous comprenons la douleur de l’autre, nous n’y sommes pas sensible de la même façon.
        Supposons que des personnes regardent un film où un homme bat sa femme.
        Un jeune enfant pleurera parce qu’ il s’imagine recevoir une fessée et avoir mal.
        Un psychiatre comprendra la douleur de la femme, mais il est tellement habitué à de s problèmes psychologiques q’il n’aura pas une grande émotion.
        Mais supposons qu’il s’agissent d’une mère et que la jeune femme battue ressemble à sa fille, là son émotion sera bien plus forte, parce qu’il y a ce lien affectif même s’il n’est que subjectif.
        Il ne faut pas confondre empathie et sympathie.

        Finalement, éprouver de l’empathie pour quelqu’un qui souffre, ce n’est pas seulement éprouver les mêmes émotions, parce que l’on est sensible, ou par mimétisme; c’est vraiment imaginer la douleur de l’autre et se l’approprier, c’est partager ses émotions, en faisant appel à sa propre expérience et sa mémoire.
        Mais si on veut ensuite l’aider, il ne faut pas aller trop loin. On peut parfaitement s’imaginer les émotions d’autrui sans partager les mêmes croyances, les mêmes désirs et pulsions, les mêmes intentions. Pour aider quelqu’un il faut avoir un certain recul, il ne faut pas se laisser entraîner dans l’émotion pure. Il faut certes comprendre et s’assimiler ses émotions et leurs causes, mais il faut en partie regarder la scène en spectateur, conserver sa logique et son esprit critique.
        Il faut finalement tout en éprouvant de l’empathie pour lui, voir la situation autrement que son interlocuteur, pour pouvoir lui montrer ce qu’il n’a pas pu ou n’a pas su voir. C’est beaucoup plus facile avec quelqueun d’extérieur qu’avec quelqu’un de sa propre famille, car là, on est trop impliqué sentimentalement.

        Je reprends l’exemple de la personne battue, par exemple une adolescente par ses parents ou par des camarades de lycée.
        Si je ne m’imagine totalement sa souffrance corporelle, au points de la ressentir presque, certes je comprends une partie de sa douleur, mais ce n’est pas comprendre ses émotions.
        Par contre, en discutant avec elle, j’arrive à comprendre la situation, le contexte, les causes, à analyser ce que ressent mon interlocuteur, quelle est la nature de ses émotions, que j’arrive à imaginer ce que je ressentirai moi même en tenant compte de sa personnalité, là je ne ressens pas la douleur physique, mais vraiment l’état subjectif de la personne que j’ai en face de moi.
        Je peux alors aller plus loin avec mon imagination : c’est essayer de trouver les réponses qui pourraient améliorer la situation, apaiser les souffrances, faire aussi cesser ses causes, mais je dois alors analyse le fruit de mon imagination, critiquer mes idées voir leur vraisemblance, leur chance d’aboutir et ensuite les confronter à la réalité de l’autre.

        Mais je mets souvent en garde les jeunes qui essaient d’aider leurs amis. Assimiler ainsi la souffrance d’autrui est quelque chose d’éprouvant si on ne pend pas assez de recul, si on se laisse soi même gagner par l’émotion. Si la douleur de l’autre vient trop en nous, elle peut devenir insupportable et il y a donc un risque de contagion.
        J’ai connu des jeunes qui, en voulant aider leur petit(e) ami(e), en dépression, ont fini eux mêmes en dépression, car ils n’avaient pas la résistance nécessaire pour cette lourde tâche. Si un jour vous sentez, en aidant quelqu’un, que vous êtes vous même dépassé(e) par vos émotions, il faut appeler à l’aide, car il y a parfois des situations trop difficiles pour une seule personne, même si elle est motivée par l’amour ou par une grande amitié.

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  • Avez vous confiance en vous ?



         J’ai toujours été étonné du nombre de personnes jeunes (ou moins jeunes), qui n’ont pas confiance en eux ou elles, ce qui n’est pas étonnant car d’une part quand on est jeune on manque d’expérience, et puis le monde actuel est relativement hostile et stressant, et les médias font tout pour renforcer cette impression négative.
        Mais pourtant certain(e)s se sentent confiant malgré tout et même quelques uns ont une assurance et une confiance en eux démesurée, qui peut même parfois être dangereuse. Il existe même des mégalomanes qui se croient parfaits !!
        Il est certain que la société actuelle ne nous aide pas à avoir confiance en nous :
               - le chômage pousse des milliers d’individus à se juger inutiles, donc méprisables, le « tout pour paraître » et le culte du groupe et des copains et de l’apparence, incitent hommes et femmes à détester leur propre image.
               - le culte de la performance exige de chacun d’être le meilleur, la manie des parents et des psys à demander à devenir soi-même et à s’épanouir par ses propres moyens, sans repères sur lesquels s’appuyer, tout cela contribue à déstabiliser.
                - la nécessité de s’aimer suffisamment soi-même pour réussir dans l’existence a depuis longtemps été confondue à tort avec « narcissisme »(cf.Freud), et « égocentrisme ». Or s’aimer revient à accepter ses défauts, ses échecs sans en trembler de honte, sans croire que l’avenir sera pareil.
        L’ennui c’est qu’on se voit avec ses convictions, ses préjugés sur soi et pas avec une vison objective.
        Beaucoup des jeunes femmes (ou même adolescentes) que je connais, se trouvent trop grosses. eur poids et leur taille sont pourtant normaux et leur photo est en général celle d’une jeune femme relativement mince et agréable à regarder. Et j’ai beaucoup de mal à les en persuader. En fait leur image n’est pas celle qu’elles voient dans le miroir, mais dans leur cortex émotionnel.
        Nul ne porte d’emblée un regard positif sur lui-même. Un enfant à qui l’on demande trop d'être aussi raisonnable qu’un adulte, le premier en classe, le meilleur en tout – aura sans cesse l’impression de ne pas être à la hauteur. A l’inverse un enfant que l’on couve et aux caprices duquel on cède sans cesse, n’est jamais satisfait, n’est pas heureux et doute inconsciemment tout autant de lui même et de sa capacité à être autonome. Sans qu’aucun reproche n’ait été formulé, un benjamin peut être écrasé par l’image qu’il a de son aîné ou avoir l’impression de ne pas exister entre ses frères et sœurs.
       
        Les chercheurs ont essayé de connaître les liens génétiques de la confiance en soi. Les hommes ou les femmes, au caractère dominateur qui exercent un leadership, un charisme, une séduction, transmettent ils cette caractéristique à leurs descendants?
        Des chercheurs de Cambridge ont montré, dans une étude sur la souris, que le père transmettait un gène qui avait une influence sur la dominance sociale. Ils ont trouvé un gène allèle (analogue) chez la mère. Mais le gène paternel pouvait avoir une influence sur le développement du cerveau, alors que celui de la mère intervenait dans le reste du corps. Mais le gène n’intervenait pas obligatoirement : il fallait qu’une modification épigénétique intervienne pour qu’il s’exprime. Donc la confiance en soi est transmise par le père, mais le gène peut rester endormi dans le cerveau de l’enfant… enfin chez la souris !

        C’est toujours difficile d’aider une personne à avoir davantage confiance en elle.
        Aussi paradoxal que cela soit, plus on se force à ne pas penser et plus on pense; plus on se force à ne pas ressentir le stress et plus on est stressé; plus on se force à ne pas ressentir de timidité et plus on est timide; plus on se force à avoir d l’estime de soi et moins on en a. Et si je vous dis « Arrête de te dire que tu es nul, moche ou bête ! », vous allez penser que vous êtes nul, moche ou bête !!!
        Cela peut quand même servir de penser à ses défauts si on est capable, avec l’aide de quelqu’un de les remettre en perspective, de les juger à leur juste valeur et d’y trouver des remèdes.
        Mais il faut surtout penser positif, à ses qualités, voir ce que l’on a réussi, ce qu’on aimerait faire, ce qu’on saurait faire. Il faut rêver, puis voir ce qu’il y a de possible dans ces rêves, puis en faire des projets et s’en donner ensuite les moyens.

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  • Désir et envie contre logique et raison : le contrôle de soi.

         Je constate souvent combien il est difficile de nous contrôler, de résister à nos envies et nos pulsions.
        Quand j’étais jeune, sans doute les privations de la guerre de 39/45 nous avaient appris en partie à le faire, bon gré, mal gré, mais aujourd’hui, les jeunes sont habitués à toujours regarder ce que possède le voisin et à avoir tout, tout de suite.
        Alors c’est plus difficile qu’autrefois de se contrôler, même si c’est contraire à nos propres intérêts.

        En fait toutes nos décisions sont, en simplifiant beaucoup, un compromis entre deux forces : les systèmes qui règlent nos émotions et ceux qui contrôlent notre pouvoir de réflexion.
        Il y a en nous une impulsivité qui est créée par le système émotionnel et qui se sert de notre système de récompense émetteur de dopamine. Il explore l’environnement à la recherche de stimuli qui déclencheraient des réactions positives et donc agréables, du système de récompense, et cherche à déclencher les actions correspondantes. Il répond à la fois à des stimuli d’origine organique (j’ai faim ou soif par exemple), ou émotionnels et sentimentaux et évidemment à des expériences antérieures mémorisées.
        A l’opposé le cortex préfrontal est à l’origine de la réflexion, de la logique, de la planification, et il intervient dans les objectifs poursuivis et la prévision des conséquences de nos actes. L’inconvénient et que son action prend plus de temps et mobilise plus de ressources que les pulsions émotionnelles.
        Les deux systèmes sont en compétition dans nos décisions et c’est le plus activé qui gagne. Le système impulsif a l’avantage de la rapidité, la réflexion nous montre ce qui risque d’être nocif pour nous, mais encore faut il que nous prenions le temps de l’écouter.

        De nombreuses études ont eu lieu sur ce sujet et elles montrent notamment que le stress, la fatigue, l’alcool et le cannabis sont des facteurs qui rendent beaucoup plus difficile de résister aux tentations et aux pulsions.
        De même si vous avez eu une tâche qui mobilise votre énergie et votre attention, la consommation d’énergie fera que vous résisterez moins bien dans les instants suivants à des envies et pulsions. On a tous ressenti, après un examen ou un concours, l’envie de manger, de se désaltérer et de se distraire.
        Des expériences de stress ont montré que les personnes stressées renonçaient plus vite à une tâche qui exigeait d’elles une réflexion consommatrice d’attention et d’énergie.
        Il est bien connu que l’alcool et le cannabis troublent nos capacités de réflexion et donc nous suivons alors sans réfléchir nos impulsions, ce qui peut conduire aux pires bêtises.

        Que faire pour augmenter notre capacité de contrôle de nous même?
        Evidemment il faut éviter la prise d trop d’alcool et de drogues.
        La solution serait que la personne arrive à comprendre les risques qu’elle prend et les conséquences de ses actes. Mais ce n’est pas si facile que cela à obtenir.
        J’ai par exemple constaté que mettre en avant les risques de cancer du tabac ou les conséquences du cannabis sur la mémoire et l’attention, ont très rarement convaincu un jeune d’arrêter de fumer, alorsq ue ce sont les risques majeurs.
        En fait on est amené à raisonner par petites étapes successives et surtout à essayer d’apprendre à maîtriser son impulsivité.

        J’ai trouvé, dans un article de Wilhelm Hoffmann, professeur de psychologie à l’Université de Chicago, les dix conseils suivants que je vous livre :
        - Transformez les objectifs généraux ou abstraits en étapes immédiates.
        - Formulez des résolutions « si... alors » pour faire face aux situations critiques.
        - Augmentez votre engagement personnel, par exemple en parlant de vos objectifs personnels à vos amis.
        - Sachez apprécier les succès partiels et quand vous franchissez les étapes intermédiaires avec succès.
        - Prenez conscience des risques et des conséquences négatives à court et long terme des comportements indésirables.
        -  Identifiez les situations qui présentent un risque particulier et évitez-les autant que possible.
        -  Remplacez vos vieilles habitudes mauvaises, par de nouvelles, meilleures.
        - Transformez vos pulsions en apprenont à associer la vue des objets tentants
    avec des risques et des stimuli négatifs.
        - Entraînez votre mémoire de travail à court terme.
        - Planifiez suffisamment de pauses et temps de relaxation pour éviter I'épuisement
    de vos ressources mentales.

        Certes ce ne sont que quelques conseils, mais cela peut être un commencement  pour un meilleur contrôle de soi.

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