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Par papynet le 31 Mai 2022 à 07:39
Je vous ai souvent dit qu’il n’y avait pas d’explication valable des préférences cérébrales au niveau du fonctionnement du cerveau. Cela reste toujours vrai, car il s’agit d’un comportement et dès lors, tout le cerveau est concerné.
Mais des études ont toujours lieu pour essayer d’expliquer certains ressentis des personnes et les chercheurs s’intéressent donc au sentiment d’agrément qu’apporte la fréquentation d’autres humains, et à l’inverse aux désagréments du sentiment de solitude.
Des études menées à à l'Université de Californie à Los Angeles, ont montré que nous aurions une certaine disposition génétique qui nous ferait plus ou moins être sensible à la solitude.
Une des (multiples, car il y a des causes socio-éducatives) causes de la souffrance sociale, serait en effet une protéine cérébrale impliquée dans les effets des « endor-phines ». (de morphine et endogène)
Les endorphines sont de grosses protéines, de la famille de la morphine, qui sont naturellement produites par notre organisme et comprennent jusqu’à 31 acides aminés. Elles interviennent de deux principales façons :
- Sécrétées par l’hypophyse et l’hypothalamus, elles agissent sur le système de récompense et provoquent une sensation de plaisir due à la libération de dopamine.
En faisant de l'exercice physique, la fabrication d'endorphines peut être augmentée jusqu'à cinq fois la quantité normale. C'est pourquoi on recommande souvent aux personnes un peu déprimées, aux anciens fumeurs, anciens buveurs et a fortiori aux personnes opioïdo-dépendantes en cours de sevrage, de reprendre progressivement une activité physique régulière (jogging, vélo, natation) d'au moins 30 minutes par jour, à un rythme soutenu car celle-ci augmente naturellement la production d’endorphines et donc une sensation de bien-être. Elles interviennent aussi dans le plaisir sexuel, étant libérées dans des états d’excitation et notamment l’orgasme, et entrainent ensuite une relaxation.
- Ces endorphines sont présentes aussi dans la moelle épinière et au niveau du thalamus où elles agissent sur des relais nerveux (des synapses), dans le circuit de transmission de la douleur. Elles sont produites spontanément en cas de douleur par l’organisme , pour en diminuer l’intensité. Un usage trop fréquent d’antialgiques (comme le paracétamol), diminue la production d’endor phines et la lutte naturelle contre la douleur, entrainant l’augmentation des doses d’antialgique pour un même effet.
En fait la sensation de réconfort dépend de la puissance de l'effet des endorphines sur le cerveau, laquelle est réglée par le degré de sensibilité du récepteur des endorphines, nommé « récepteur opioÏde de type mu ».
Les personnes ayant les récepteurs « mu » les plus sensibles, seraient à la fois les mieux réconfortées par la présence d'un entourage, et les plus affectées par la solitude.
Cette sensibilité du récepteur mu serait en partie d’origine génétique.
Les biologistes ont constaté que les individus porteurs de la variante « sensible » du récepteur mu étaient plus affectés par les situations de rejet social que ceux dotés de la variante moins sensible..
Ils ont observé que certaines zones de leur cerveau s'activaient davantage lors des situations de mise à I’écart, qu’ils ont baptisées « zones de la souffrance sociale », qui provoquent un sentiment de détresse face à l’isolement.
La souffrance d'être rejeté s'enracine en quelque sorte comme une douleur physique, puisque les endorphines sont moins présentes pour diminuer ses effets.
Mais rien ne prouve que ce gène soit aussi à l'origine de votre préférence cérébrale extraverti(e) ou introverti(e)
0n comprend mieux aussi, à travers ces études, pourquoi l'usage des droguesmorphiniques est fréquent chez les personnes rejetées ou désinsérées socialement. L’injection de la substance permet de remplacer - pour une courte durée et au prix de quelle illusion - la présence des endorphines naturelles et à travers elles la présence des autres humains..
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Par papynet le 26 Mai 2022 à 07:50
Il m’est arrivé plusieurs fois d’avoir un problème de choix de livre à la bibliothèque municipale ou à la FNAC.
Je regardais sur un catalogue les livres qui venaient de sortir, les résumés et je choisissais un titre A qui me plaisait et que je voulais lire, mais après avoir longuement hésité entre le livre A et le livre B qui me paraissait presque aussi passionnant.
Comble du malheur, alors que je m’étais enfin décidé pour le livre A, je ne le trouve pas en rayon et le responsable me dit qu'il n'en reste plus !
Il se produit alors quelque chose d'étrange. En toute logique,je devrais choisir le livre B, si proche dans mon ordre de préférence et que j’ai aperçu sur les étagères.
Mais voilà, je regarde les livres exposés, je découvre d'autres possibilités intéressantes, et pour une raison obscure, il n'est plus question du livre B. J’étais à deux doigts de le choisir quelques secondes plus tôt, et je renonce à ce choix !.
Ce phénomène est connu des psychologues qui l’appellent du nom barbare de “dissonance cognitive”.
Lorsque nous rejetons une option une première fois, il nous est difficile de la retenir ultérieurement. Si nous agissions ainsi, nous aurions une sensation d'incohérence, de conflit interne et qui pourrait se résumer en ces termes : “comment vouloir ce qu'on n'a pas voulu ? “
Comme pour les autres facultés mentales humaines, les psychologues se posent la question de son origine. Y a t’il des espèces animales souffrant de dissonance cognitive ?
Pour le savoir, des psychologues de l'Université du Mississippi du Sud ont soumis de multiples animaux à ce paradoxe, mais évidemment il est difficile de leur proposer des livres, alors que de la nourriture, cela correspond mieux à leurs désirs.
Macaques, babouins, chimpanzés, perroquets, même des ours ont dû d'abord choisir entre deux mets de saveurs comparables. On ôte ensuite le mets choisi et on lui repropose le mets dédaigné, en présentant en même temps un troisième moins goûteux.
L’animal qui choisirait le mets le moins goûteux au détriment de l'option écartée lors du premier choix serait sujet à la dissonance cognitive
C'est ce qui a été observé sur les primates testés (chimpanzés, babouins, macaques), mais pas pour les ours ni les oiseaux.
Ours et perroquets se comportaient comme s'ils ne gardaient pas le souvenir de leurs choix précédents, et abordaient chaque situation comme un nouveau choix indépendant, d'après les valeurs gustatives absolues des mets.
Cette amnésie fait leur bonheur : pour eux, point de paradoxe, manger reste une activité heureuse et simple.
Alors je me demande, pour faire mon bonheur, la prochaine fois où je vais à la bibliothèque chercher des livres, dois je me comporter comme un vieux singe que je suis, ou comme un grand-père perroquet savant ? (ou comme un vieil ours, mais la bibliothécaire n’apprécierait pas !)
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Par papynet le 20 Mai 2022 à 08:59
Lors des dernières campagnes électorales nous avons souvent entendu parler de nationalisme, sectarisme, communautarisme, d'isolationisme, de sexisme, d'exclusion, de racisme.
Les thématiques identitaires ont envahi le champ politique français. La France ne semble pas le seul pays concerné et on peut se référer à Trump, Poutine, Orban, Bolsonaro, Bachar-al-Assad, Erdogan ou Kim-jong-un (et j'en oublie).
Et malheureusement la plupart des conflits actuels ont pour origine des nationalismes effrénés, la stigmatisation de minorités ethniques ou religieuses, l'ambition et les pulsions d'un dictateur;Cela m'a amené à m'intéresser à des études de psychologues sur le "biais tribal" et notamment à des articles parus dans la revue "Cerveau et Psycho"
Rassurez vous, nous ne sommes pas chez les sauvages (hum, c'est peut-être une réflexion raciste !) : le "biais tribal", c'est une tendance à favoriser le groupe auquel on appartient, quelqu'en soit la forme, et même s'il est totalement artificiel.
Les psychologues pensent qu'il s'agit d'une tendance très ancienne, qui favorisait la survie du groupe, que l'évolution nous a léguée, et qui ss manifeste plus ou moins selon les individus dans la vie de tous les jours, et s'exprime avec plus ou moins de force dans le contexte politique ou historique. Les moyens actuels de communication et les réseaux sociaux ont probablement favorisé cette tendance de notre cerveau.
Aujourd'hui, le besoin d'appartenance à un groupe est profondément ancré dans notre psychisme.
Des études ont montré que plus la personne s'identifie à un groupe, plus son "estime de soi" est élevée, de même que plus on appartient à de nombreux groupes (ou plus on a d'amis sur Facebook). Le groupe diminue le sentiment d'isolement, donne un sentiment d'affiliation et fournit des objectifs.Mais dès lors que nous faisons partie d'un groupe, notre cerveau va considérer les autres groupes comme différents et même exagérer les différences tout en exagérant aussi les ressemblances avec les gens qui font partie des autres groupes..
Ce phénomène intervient chaque fois que nous faisons une catégorisation, en cherchant ressemblances et différences et en les exagérant, pour que ce soit plus net.
Même s'il y a une petite part d'incertitude car les groupes évoluent avec le temps, nous avons de multiples possibilités de nous sentir dépendants de groupes : famille, amis, entreprise, club de sport ou de spécialité, nation, ethnie, couleur de peau, religion....
Et nous avons tous une tendance à privilégier notre ou nos groupes au détriment de ceux auxquels nous n'appartenons pas.Le problème est que ces groupes ont leurs règles, leurs coutumes, leurs valeurs, mais véhiculent aussi de nombreux préjugés, dont nous ne sommes pas toujours conscients.
Ces préjugés sont nourris par l'appartenance à une civilisation (les archétypes de CG Jung) et par la culture et aujourd'hui, amplifiés par les réseaux sociaux.
Le racisme correspond ainsi à de nombreux préjugés.
Mais il faut nuancer nos appréciations. Par exemple, lorsque des personnes qui ont du mal à vivre, à la limite de la pauvreté, se plaignent que l'on donne trop d'aides gratuites à d'autres - et notamment aux immigrés -, je pense que c'est plus un sentiment d'injustice plutôt que du racisme.
Cependant il est indéniable que le racisme a augmenté et mène beaucoup trop souvent à la violence.On peut supposer que, dans les temps préhistoriques, nos ancêtres, animés par le "cerveau tribal", ont mené des combats contre des groupes externes pour assurer un accès suffisant aux ressources indispensables. Ces groupes qui ont mieux survécu que les autres, ont, comme le veut l'évolution, transmis ce comportement tribal parce qu'entraînant une meilleure survie.
De nos jour la civilisation a évolué, mais pour diminuer ce biais tribal, il faut essayer de diminuer le sentiment de menace économique, et plus généralement la peur de subir des répercussions néfastes. Malheureusement les réseau sociaux font l'inverse, en diffusant toutes sortes de peurs, beaucoup d'entre elles étant irraisonnées, voire même tout à fait fallacieuses et aussi nombre de fausses nouvelles ou rumeurs..La pandémie du covid est un bon révélateur de notre cerveau tribal.
La maladie contagieuse induit un stress, la peur d'être contaminé, d'être malade, voire de mourir. Les individus jugent plus négativement les gens qui n'appartiennent pas au groupe, les étrangers, les immigrés.
Le groupe des partisans des vaccins s'oppose aux anti-vaccins, les vaccinés ont peur des non-vaccinés qui propagent la maladie et favorisent les mutations du virus, les non-vaccinés reprochent aux vaccinés d'être la cause des privations de liberté engendrées par le pass sanitaire. Une enquête aux USA a montré une augmentation des violences asiatiques. Le confinement a aggravé ce repliement sur le groupe de la famille et la méfiance vis à vis des voisins, porteurs potentiels du virus.Comment diminuer notre tendance au biais tribal ?
Diverses solutions ont été imaginées et expérimentées.Ils concernent surtout, soit un lent travail contre nos préjugés, soit un effort d'empathie vers les autres en les connaissant mieux : leur culture, leur religion, leurs coutumes, et tous effets de contact commun soit commerciaux soit surtout lors de formations communes comme Erasmus.
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Par papynet le 19 Mai 2022 à 08:39
Hier, je vous donnais quelques caractéristiques de la procrastination.
Là je vais essayer de vous expliquer en partie son origine.
La procrastination est liée à une préférence cérébrale de comportement (ce que les psys appellent une « attitude »), la préférence « Jugement J / Perception P » (voir mes articles des 27/07/2018, et 19/03/2021).
Dans notre vie de tous les jours notre cerveau perçoit et fait des choix, en utilisant notamment ses mécanismes préférentiels correspondants (S/G et L/V).
Mais dans le monde extérieur qui nous entoure et où évoluent les autres hommes, nous avons deux type d’attitudes différentes :
- soit nous préférons anticiper sur les événements, essayer d’avoir barre sur eux concevoir des projets qui soient réalisables et les réaliser conformément à nos prévisions : ceci implique certes de percevoir les faits, d’avoir de l’information, mais encore plus de faire au préalable des prévisions et en permanence des choix.
Une personne qui a ainsi une préférence « jugement J », passe plus de temps, dans le monde extérieur, à décider qu’à percevoir.
- soit nous préférons nous adapter aux événements, en faisant évoluer nos projets en fonction des réactions extérieures, afin d’avoir plus de chance de les réaliser ensuite : ceci implique beaucoup mois de prévisions et de choix, mais par contre une collecte permanente de l’information pour adapter ses attitudes et ses actions.
Une personne qui a ainsi une préférence « perception P », passe plus de temps, dans le monde extérieur, à prendre des informations qu’à décider.
En général, une personne de préférence Jugement (J) :
- travaille mieux quand elle peut planifier son travail et suivre un plan; prend souvent "de l'avance" dans son travail;
- aime mener les choses à bien;
- n'aime pas s’interrompre pour faire une chose plus urgente;
- ne remet pas à plus tard les choses déplaisantes à faire;
- n'a besoin, pour débuter un travail, que des choses essentielles;
- est satisfaite de s’être forgée une opinion sur une chose, une situation ou une personne ;
- mais peut décider des choses trop rapidement.
En général, une personne de préférence Perception (P) :
- s'adapte bien aux changements de situations;
- n'aime pas prévoir et planifier ses occupations;
- veut tout connaître d'un nouveau travail;
- est curieuse de toute nouvelle opinion, situation ou personne ;
- mais peut remettre à plus tard les choses déplaisantes à faire;
- peut laisser les choses à moitié finies;
- a quelques difficultés à prendre des décisions, voire à l’extrême n’en prend pas;
- peut commencer plusieurs choses à la fois, et avoir du mal à terminer.
Donc, le « J » planifie ses occupations ses projets, réfléchit à ce qui peut se passer , liste les choses à faire et fait des plans; il part très en avance pour ses rendez vous et arrive souvent trop tôt; il aime faire longtemps à l’avance les tâches dont la fin est prévue pour une date donnée.
A l’inverse, le P ne planifie pas ses tâches et les décide au dernier moment; il part au dernier moment et est souvent en retard à ses rendez vous; il fait les travaux prescrits à la dernière minute.
La procrastination est donc la conséquence d’une préférence cérébrale « P », donc de notre personnalité.
Cette préférence est au départ innée, mais l’éducation et l’expérience de la vie peuvent ensuite la conforter ou en diminuer l’importance
Toutefois la procrastination n’est pas liée qu’à la préférence J/P.
Une personne consciencieuse essaiera de faire au mieux son travail et dans les délais; au contraire une personne peu consciencieuse n’a pas de remord à remettre son travail à plus tard.
Les individus impulsifs ne peuvent pas s'obliger à poursuivre un but, sur le long terme si on les distrait avec la promesse d'une gratification immédiate. C'est pourquoi ils sont aisément détournés par une tentation surgissant au milieu d’une tâche.
La procrastination est aussi liée à la tendance à l'anxiété, notamment la peur de l'échec, chez des personnes qui repoussent leur passage à l'action par peur d'échouer, quelle qu’en soit la raison. Certains ont peur de rater un projet, et pour cette raison ne s'y attellent jamais, d'autres ont peur de ne pas le faire parfaitement, d'autres enfin ont peur de le réussir, redoutant que leurs patrons, professeurs ou amis, attendent alors encore plus d’eux.
Certains neurobiologistes avancent une explication partielle de la procrastination : celle de l’intervention du circuit de récompense et donc du neuromédiateur dopamine.
Le généticien moléculaire Edward Ginns a bloqué partiellement la production d’un récepteur de la dopamine dans une région du cortex du singe qui associe des indices visuels à l'obtention d'une récompense, de telle sorte que que les singes ne pouvaient plus prévoir s’ils obtiendraient une récompense après tel ou tel essai. Ils ont alors cessé de faire des suppositions, travaillant dur tout le temps, ou au contraire ne consentant que peu d’efforts, même si le moment de la récompense approchait.
La procrastination serait donc liée (comme la préférence J/P), à l’état de notre système cérébral de récompense et d’apprentissage, (voir mon article du 13/12/2015 sur ce système) et à une production plus ou moins grande de dopamine.
Toutefois l’homme est plus évolué que le singe et il possède un cortex préfrontal plus évolué ayant des capacités de prévision et un cortex cingulaire antérieur rostral permettant d’évaluer les probabilité de faire erreur ou d’obtenir satisfaction.
En définitive, je crois que la procrastination est davantage une source d’ennuis que de bénéfices et qu’il vaut mieux essayer de s’en corriger. Ce sera évidemment plus difficile pour les personnes de préférence P, dont c’est la nature même.
L’idéal serait d’essayer d’être « ambidextre J/P », c’est à dire de maîtriser les événements comme un J, mais de pouvoir s’y adapter comme un P, quand ils ne sont pas conformes à nos prévisions, et donc de commencer à l’avance les tâches impor-tantes ou difficiles, pour avoir le temps de nous adapter aux difficultés rencontrées.
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Par papynet le 18 Mai 2022 à 08:38
Pourquoi remettre à demain ce que nous pouvons faire aujourd’hui ?
Cela s’appelle, en termes de psys, la « procrastination ».( du latin pro, « en avant », et crastinus qui signifie « du lendemain »).
Il y a environ 50% d’adultes qui ont tendance à procrastiner, dans nos pays occidentaux et aujourd'hui, probablement beaucoup plus de jeunes écoliers ou étudiants. (certains profes-seurs estiment qu’il y en a 80% !!).
Voyons en quoi cela consiste, et demain nous en rechercherons les causes.
Nous devons sans cesse établir des priorités, et la raison voudrait que l'on réalise d'abord les tâches les plus importantes et que l'on diffère les tâches secondaires. Chez les procrastinateurs, c’est le contraire : ils ont tendance à différer les tâches les plus importantes ou les plus urgentes.
Cela a des conséquences importantes : des pertes financières (facture envoyée avec retard, dette que vous avez différé d’acquitter et pénalités correspondantes...). mise en danger de la santé si l’on diffère les soins, problèmes dans les relations amicales et professionnelles…
En général les habitués de ce travers, se trouvent des excuses pour justifier leur conduite : le fait de se rabattre, dans l'instant, sur des tâches sans importance, permet de ne pas penser aux échéances importantes qui approchent, et rendent anxieux. On repousse ainsi, un moment, le stress, mais on n’a pas résolu les problèmes pour autant, et il reviendra encore plus fort devant les difficultés rencontrées.
Le temps restant avant l'échéance d’une action influe sur la tendance à la reporter. On constate généralement une tendance plus forte à remettre le travail au lendemain si Ia date limite de son exécution est éloignée. C’est du au fait que le cerveau des procrastinateurs a des difficultés à établir des prévisions à long terme.
Une autre raison vient du fait que certaines tâches ne donnent des résultats que longtemps après, de sorte qu'il est d'autant plus difficile de se motiver.
Une des raisons qui a considérablement augmenté cette habitude chez les jeunes en cours d’études, est la dispersion d’activités qu’entraînent les moyens médiatiques actuels, enlevant motivation et concentration, voire goût du travail. Même ceux qui ne devrait pas être procrastinateurs, de par leur préférences cérébrales, remettent quand même leur travail au lendemain, par manque de motivation (ou pour aller sur internet).
Les psychologues distinguent trois grands types de procrastinateurs :
- l’évitant : sachant qu'un travail est désagréable, il se laisse volontiers distraire par la première tentation, Pour ne plus avoir à penser au travail qui l’attend.
- l’indécis : avant de commencer un travail ou une activité, il se demande s'il vaudrait mieux faire autrement, et, le temps de ces réflexions, il est souvent trop tard pour commencer.
- l’activateur : il est persuadé qu'à mesure que l'échéance approche, ses capacités mentales et son énergie seront décuplées, et se met au travail la veille au soir, et en général le résultat est mauvais dans ces conditions, parce qu'il demandait plus de temps que celui qui lui a été consacré..
Mais la procrastination n’a pas des conséquences uniquement sur le travail.
Celui qui a cette habitude ne sait pas être à l’heure. Cela a des avantages, on n’attend jamais, mais cela pose aussi des problèmes : je connais un jeune qui part de chez lui à 8h55 pour un cours à 9h (il est à 1/4 d’heure du lycée), sous prétexte que son prof est toujours en retard et qui croit à la devise d’Air France (« vous ne raterez jamais votre avion, car nous sommes toujours plus en retard que vous »). Il a déjà raté une fois l’avion, trois fois son train et une fois un ferry.
En général, le procrastinateur n’aime pas les contextes stables, les objectifs clairs, le travail planifié, les loisirs prévus,; il veut une liberté permanente et aucune contrainte.
Il lui est difficile d’appartenir à une équipe et d’avoir un chef.
Demain j’essaierai d’expliquer l’origine de la procrastination.
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