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    Déployer son intelligence.

          J’ai cité, dans un article du premier juin 2023, 10 façons d’améliorer le fonctionnement de son cerveau, qui étaient exposées dans le numéro de mars de la revue « Cerveau et Psycho » et j’avais dit que j’examinerai l’une après l’autre ces recommandations,
          Aujourd’hui je traiterai de la quatrème action :.
                             - Déployer son intelligence
         
    C’est un résumé de l’article correspondant de la revue.

        L’article commence par faire l’historique du QI. Je vous renvoie aux articles que j’ai écrits à ce sujet.
       Le QI nous renseigne sur l’efficacité de fonctionnement de notre logique, de notre raisonnement, de notre attention, de l’usage du langage et de notre mémoire et de nos capacités de vision spatiale, mais il ne nous renseigne pas sur nos capacités motrices, émotionnelles de création,  ou de motivation, ainsi que sur nos comportements sociaux ou moraux, qui sont tout aussi indispensables pour pouvoir s’adapter à son environnement.
       L’auteur considère ensuite que certaines personnes, pensant que l’intelligence est innée , font peu d’effort pour améliorer la leur et essaient de cacher ses défauts, alors que celles qui considèrent qu’elle est plastique et peut évoluer, essaient de l’améliorer.
       J’avoue que ce point de vue m’a étonné. J’ai rarement vu des personnes se demander si leur intelligence était héréditaire, innée ou acquise et ceux qui ne cherchaient pas à l’améliorer me semblent beaucoup plus concerné par la paresse et l’envie de faire d’autres choses.
      L’auteur appelle ensuite l’attention sur le fait qu’avoir peur de l’échec est une erreur, car c’est en se trompant qu’on apprend, l’apprentissage étant une suite d’essais qui tendent vers une amélioration. Il indique aussi qu’il faut aussi sortir de sa zone de confort pour résoudre des problèmes nouveaux, plus compliqués, car c’est un moyen d’apprendre, de se rendre compte de ses possibilités et de satisfaire son système de récompense.
       Il développe les capacités d’adaptation du cerveau grâce à sa plasticité à faire collaborer les divers centres entre eux et il pense que les propriétés de notre connectivité cérébrale rendent compte de notre adaptabilité à notre environnement et donc de notre intelligence.
        Il en déduit qu’il faut être attentif aux événements positifs qui procurent plaisir et satisfaction, être curieux, se cultiver, avoir des relations sociale et exercer son contrôle cognitif, qui permet de planifier ses actions et d’adapter ses stratégies.
        Il faut aussi développer la conscience de ses propres processus de pensée, en s’observant en train de pensée, en réfléchissant aux conséquences et aux limites de ses actes, et aux processus de décision et aux facteurs qui agissent sur elles.

        Par contre et cela me gêne beaucoup il n’est pas dit un mot de l’énorme influence du rôle des parents et de leur éducation, de l’instruction et du rôle de nos professeurs et de celui de l’expérience acquise et de la formation toute notre vie.
        Personnellement j’admets qu’il y a une part innée dans les câblage de notre cerveau, qui en particulier engendre des préférences cérébrales innées, mais je constate que notre cerveau et notre mémoire sont quasi « vides » à notre naissance et que c’est l’apprentissage qui nous donne certaines capacités et sans lui, quelque soit le câblage, notre intelligence ne se développerait pas.
       J’ai pu voir dans de très nombreux cas l’influence bonne ou mauvaise de l’éducation des parents et de l’instruction, qui non seulement nous apportent des connaissances des savoir faire, mais aussi des savoir être, comme la curiosité intellectuelle ou le goût du travail, qui sont importants pour le développement de l’intelligence.
      A la lecture de cet article, j’ai l’impression que l’auteur est passé à côté de l’essentiel.
     Pour moi, nous avons un certain potentiel de développement de notre intelligence, pas aussi différent que l’on croit de l’un à l’autre (tout le monde a des préférences cérébrales et peut en tirer parti), mais c’est le rôle des parents et de nos éducateurs et professeurs, et surtout le travail de nous mêmes qui permettent de la développer.
                      

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  • Pensée et langage

       Je suis toujours émerveillé quand je vois fonctionner le corps humain et notamment nos cerveaux.    
        L’homme construit de nos jours des machines ultra-perfectionnées comme les aéronefs ou certaines machines informatiques, mais il ne fera jamais un robot aussi performant que le cerveau humain, que l’évolution a mis quelques millions d’années à mettre au point.
        Le plus mystérieux est certainement l’élaboration de nos pensées.

        Il ne faut pas croire que les animaux sont dépourvus de pensées : la preuve ils communiquent entre eux.
        Dès que deux animaux sont en présence, ils échangent des signes visuels, auditifs ou olfactifs , qui créent des « images mentales » qu’ils mémorisent dans leur système nerveux et qui constituent une sorte de langage spécifique et particulier.Et ces échanges modifient le comportement de ceux qui y ont participé.
        Certaines espèces vont se servir de phéromones, comme les fourmis, d’autres d’une gestuelle, comme les abeilles, les primates et les oiseaux utilisent des signaux sonores, et les éléphants émettent des infrasons qui se propagent à grande distance dans le sol et qu’ils détectent par leurs pieds.

        Certes la pensée humaine se sert beaucoup d’images (notamment le bébé qui n’a rien d’autre à sa disposition), mais sa pensée repose avant tout sur le langage, et donc, lors d’échanges, sur des sons, ce qui n’est pas original.
        Mais c’est un système bien plus sophistiqué que celui des animaux, car parler, c’est convenir qu’une série de sons désigne une chose, un objet, une action, un concept. L’un des avantages, c’est qu’on peut désigner par cette combinaison de sons, l’objet même quand il n’est pas là, ou même quand il n’est pas matériels et que nos sens ne le perçoivent pas.
        Chaque langue humaine est donc une convention entre les sons et ce qu’ils représentent : on ne connaît pas de société humaine actuelle sans langage, ni de langage chez d’autres espèces que chez l’être humain.
        Un perroquet peut imiter les sons du langage humain mais ne communiquera jamais de concepts abstraits avec ces sons.
        Par contre les singes supérieurs dont le cerveau est plus proche du nôtre, certes ne peuvent parler car leurs cordes vocales et leur palais ne sont pas adaptés à nos intonations, à nos phonèmes. Mais si on met au point avec eux des conventions de langage, par exemple celui des sourds muets, on peut leur faire comprendre de nombreuses choses et les faire s’exprimer par des phrases simples : sujet, verbe, complément et éventuellement adjectifs. On arrive même à leur faire comprendre des concepts simples : le « moi » dans une glace, le fait qu’une chose soit plaisante, et la beauté (d’une tenue par exemple). Ils différencient les actions (verbes) des objets (noms).

        Quel est le lien entre pensée et langage chez l’être humain ? Pensons-nous vraiment toujours avec le langage ? Pourquoi est-ce souvent si difficile d’exprimer clairement notre pensée ?
        Quand nous nous remémorons un souvenir, certes il est avant tout composé d’images, de scènes, certaines même animées comme au cinéma et dans la réalité. Mais à coté de ces images il y a des mots, qui leur sont automatiquement associés.
        Notre mémoire est ainsi faite et notre hippocampe va associer images et mots par des connexions entre neurones, qui deviennent automatiques et inconscientes.
        De même nous pouvons imaginer un voyage, une visite, une action que nous allons faire et là encore les mots accompagnent les images, et même souvent les précèdent. Et ce sont des images mentales virtuelles puisque nous n’avons pas encore vécu la scène.
        Et si nous réfléchissons, là les mots deviennent prépondérants et nous nous parlons à nous mêmes mentalement, avec des mots.

    Pensée et langage

        Quand nous parlons, le cortex préfrontal, chef d’orchestre du cerveau, indique ce qu’il veut exprimer, il va chercher les mots avec l’aide de l’hippocampe dans le centre de Geschwind, puis il demande au centre de Broca de fabriquer grammaticalement et « syntaxer » les phrases, et de préparer dans le « centre de vocalisation », la prononciation des mots, qui est ensuite ordonnée aux centres moteurs qui commandent les muscles de la parole.
        Chose extraordinaire, quand nous pensons en nous même, mentalement et sans émettre de son, pourtant le processus est le même. Broca construit les phrase, et le centre  de vocalisation en prépare la prononciation, mais l’action est arrêtée là et aucun son n’est prononcé ensuite.
        Plus extraordinaire encore, quand nous écoutons quelqu’un parler, le centre de Wernicke reconnaît les mots, va les chercher dans le centre de Geschwind et transmet au cortex frontal; mais en même temps nos « neurones miroirs » qui se trouvent dans les centres moteurs, miment les ordres de prononciation, sans qu’aucun son ne soit émis, mais pour que nous comprenions mieux notre interlocuteur, en « lisant sur ses lèvres ».
        S’exprimer c’est au fond extraordinaire : cela nécessite une maîtrise sémantique, lexicale, syntaxique, grammaticale, orthographique, et finalement vocale si nous parlons, ou de formes et de gestes si nous écrivons.
        Il faut remarquer toutefois que la généralisation de l’écriture favorise et facilite la passation de ces données et méthodes d’une génération à l’autre.

        Un autre phénomène m’a toujours frappé. Si on vous fait lire un  texte d’une page par exemple, et qu’on vous demande ce qu’il disait, vous êtes en général capable de répondre : vous avez compris ce que ce texte disait. Mais vous l’exprimez autrement avec des mots et des phrases différentes. Vous avez transformé le texte en un concept des idées qu’il contenait, et vous réexprimez à votre façon ce contexte en mots; il y a là une manipulation conceptuelle que ni l’animal, ni l’ordinateur ne savent faire, mais que notre cerveau fait sans difficulté s’il a appris à le faire.

        Et si on veut encore aller plus loin dans l’admiration, les centre de notre cerveau droit savent mettre des émotions dans l’intonation du langage et reconnaître les sentiments des autres dans leur façon de s’exprimer.
        Notre cerveau est vraiment un outil extraordinaire.

        Cela dit ce n’est pas toujours facile de se comprendre :
            - Il y avait ce que vous pensiez;
            - Il y a ce que vous avez voulu dire;
            - Il y a ce que vous avez dit (et ce que vous n’avez pas dit);
            - il y a ce que j’ai entendu (et ce à quoi je n’ai pas fait attention);
            - il y a ce que j’ai compris; (en fonction de ma personnalité et de mon expérience);
            - il y a ce que j’ai retenu; (ou ce que j’ai voulu retenir).
                • était ce que vous pensiez initialement ?
                • et qu’en a retenu mon voisin; sûrement pas la même chose que moi!

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  •     J’ai lu un article intéressant de Bruno Rossion,chercheur dans le Laboratoire de neurophysiologie et Unité de recherche Cognition et développement, de l’université de Louvain, en Belgique. qui relatait une anomalie cérébrale du cerveau, concernant la reconnaissance des visages que l’on appelle la « prosopagnosie ». (prosopon = visage, et agnosie = sans connaissance).

        Une femme qui en était atteinte garde des enfants depuis plus de 30 ans et  reconnaître les visages de ses protégés fait partie de son travail et constitue une des bases de la relation avec eux.
        Il y a 15 ans elle a été renversée par un bus et depuis ne peux plus reconnaître les visages.  
        Lorsqu'elle rencontre des personnes qu'elle connaît depuis des années hors de leur contexte habituel, ces personnes lui paraissent étrangères et elle ne les reconnaît plus, même si elles les a vues et a parlé avec elles quelques heures avant, en toute connaissance de leur identité.
        Elle est parfaitement capable d'identifier ces personnes par d'autres modalités notamment auditives (la voix, le rythme des pas, le rire, une toux) ou olfactives (la reconnaissance d'un parfum familier).
        De façon plus surprenante, elle peut reconnaître les personnes d'après des informations visuelles, telles que la démarche, la silhouette, la posture, l'écriture, ou encore par des objets personnels, par exemple les vêtements, la voiture, l'animal de compagnie, les bijoux.... Mais elle est incapable de reconnaître les gens par leur visage.
        Pourtant elle a une excellente mémoire, et n'a pas de problèmes de vision. Elle est capable de lire et écrire, de trouver son chemin en ville et elle reconnaît tous les objets environnants. Elle a parfois un peu de mal à reconnaître certains animaux.
        Avant son accident, elle se souvient qu'elle était très physionomiste : elle pouvait voir les gens une seule fois et les identifier immédiatement par la suite. Elle connaît, outre sa famille et ses amis, des centaines de personnes, qu'elle identifiait d'un seul coup d'œil. Désormais, bien qu'elle sache qu'il s'agit d'un visage quand elle en voit un, elle ne peut identifier la personne. Il lui arrive de ne pas reconnaître les membres de sa famille, et elle ne reconnaît même plus son propre visage sur les photographies.

        La raison de tels troubles est connue : ce sont des lésions à la limite des lobes occipital et temporal, à la limite des centres d’interprétation de la vision : c’est une zone spécialisée dans la reconnaissance des visage et aussi d’un animal familier (on sait que c’est un chien, mais on ne sait plus si c’est son chien, en regardant son « visage »).
        C’est aussi la zone qui par la suite va reconnaître les mots lorsqu’on aura appris à lire et écrire. (voir le schéma ci dessous; on l’appelle le gyrus fusiforme - (fusiform face area, FFA).

    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau3/langageetmots.jpg

        Cette zone au début de notre vie, ne connaît évidemment pas l’alphabet et n’a pour rôle que la reconnaissance des visages d’abord (il faut reconnaitre sa mère et sa famille).
        Elle se spécialise rapidement en deux zones : reconnaissance des visages, (en jaune) et des objets (en bleu). Puis quand le bébé va marcher et donc se déplacer, une partie de cette zone et des zones de mémoire, vont se consacrer à la reconnaissance et au stockage des images et des « cartes » de notre environnement. (en vert sur le schéma), pour la reconnaissance de l’environnement.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau3/reconnaissancemots.jpg

        Et lorsque l’enfant apprend à lire et à écrire une chose extraordinaire se produit : une partie de la zone destinée à la reconnaissance des visages et des animaux familiers se transforme en une zone de reconnaissance des lettres et des mots écrits (en rouge sur le schéma).
        Dans le cas cité précédemment, seule la zone de reconnaissance des visages avait été lésée.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau3/formelettres.jpg   Un autre phénomène extraordinaire va se passer quand l’enfant apprend à lire.
        Pour pouvoir identifier des visages ou des objets vus sous divers angles, ces centres ont l'habitude de considérer que deux images symétriques "en miroir" correspondent à un même objet. Par exemple sur l'image ci contre le vélo ou le triangle.
        Il y a donc un petit problème, car ce n'est pas vrai pour les lettres (b et d) et les mots (ioup et quoi), par exemple.
                Il faut donc que l'enfant inhibe la réaction automatique de ces centres pour leur faire acquérir l'apprentissage de reconnaissance des lettres. Son cerveau frontal apprend à envoyer un signal qui bloque la fonction de miroir quand il décide de vouloir lire !
        Et il est possible que chez les enfants dyslexiques, qui ont du mal à différencier les lettres symétriques, cette fonction de blocage soit partiellement déficiente.

        Il est intéressant d’examiner comment se fait la reconnaissance des visages. Selon une théorie faite par Bruce et Young en 1986, il y aurait trois phases :
            - une première analyse structurale de l’ensemble du visage, ce qui conduit à la formation d’un schéma basé sur les dimensions et les rapports entre les traits faciaux.
            - une deuxième étape où les détails du visage sont affinés et s’insèrent dans le schéma pour donner une image caractéristique
            - l’accès alors aux données de la mémoire, pour trouver l’identité de la personne, dans le cas où celle-ci est connue.
        Le gyrus fusiforme participe aux deux premières étapes du traitement qui intègre les détail dans une vision globale du visage, paramétrée en fonction de certaines caractéristiques de formes et de dimensions.
    http://lancien.cowblog.fr/images/Fleurs3/MooneyFaces.jpg    Mais cette vison est différente de celle des objets, car beaucoup plus complexe et il semble que si le cerveau reconnait des visage quelle que soit l’orientation horizontale (de profil par exemple), il n’en n’est pas de même de l’orientation verticale comme le montre le test suivant :
        Dans l'image de gauche faite de surfaces noires et blanches, un visage apparaît, mais pas dans l'image de droite alors même qu'il s'agit de la même image inversée de haut en bas.

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Images2-1/Parleraveclesmains.jpg

       J’ai souvent fait des articles sur le langage car c’est avec la mémoire les conditions essentielles de l’intelligence humaine. Sans le langage nous ne somme même pas aussi intelligents que les grands singes.
        Je vous ai parlé des enfants dyslexiques, et je disais que chez les gens normaux, au repos en l’absence de paroles entendues, les neurones du cortex auditif gauche oscillait au rythme de 25 à 40 par seconde, c’est à dire au rythme des syllabes, et également les rythmes de la langue, tandis que ceux du cortex auditif droit oscillait au rythme de 4 à 5 par seconde, celui des unités de langage c’est à dire des phonèmes, voire des mots et lié aux fréquences d'oscillation de la machoire.   
        Cette différence d'activité résulterait d'une plus grande concentration de grandes cellules pyramidales dans le cortex auditif gauche, lesquelles auraient la propriété de décharger à Ia fréquence de 40 hertz.alors que le cortex droit a des cellules plus petites déchargeant à 4 ou 5 Hz

        Il semble que cette différence soit faite pour que le cerveau entende syllabes et phonèmes parmi les sons et sache ainsi que quelqu’un parle son langage. C’est une alerte qui met alors le cerveau dans un état d’attention pour comprendre ce qui se dit.
        Des neuroscientifiques de l'INSERM et de l'École normale supérieure, à Paris, ont enregistré des IRM et des électroencéphalogrammes de sujets qui regardaient et écoutaient, sur des films, des personnes en train de parler, et ils pouvaient ainsi mettre en lumière l’activité de certaines zones, et la fréquence d’oscillation de leurs neurones
        Lorsque l’on écoute quelqu’un parler, le cortex auditif gauche non seulement continue à osciller pour certains neurones à 30/40 hertz, mais commence aussi à émettre à 4 à 5 hertz. Il veut à la fois comprendre sylalbes et phonèmes.
        Mais ces chercheurs ont aussi constaté que des neurones du cortex moteur oscillait aussi à la fréquence de 4 à 5 hertz, et en concordance avec ceux du cortex auditif. Ces neurones correspondaient à la commande du mouvement des mains.
        Ils ont alors remarqué que c’était la fréquence des mouvements de la main de personnes qui parlaient.
        Alors la question se pose, est ce la parole de celui qui parle qui active ses mouvements de mains à ce rythme et sont ce ces mouvements de la main qui aident le cortex auditif gauche de celui qui écoute à se synchroniser ainsi sur cette fréquence ?
        La première assertion ne semble pas exacte, car, quand on parle, il y a un blocage lancé par le centre de Broca, qui empêche de s’écouter parler et donc d’activer le cortex auditif et le centre de Wernicke. C’est probablement le cortex frontal qui gère la pensée et qui envoie des ordres au centre de Broca pour qu’il élabore la parole, qui commande aussi les gestes des mains, une partie étant probablement aussi commandée de façon inconsciente par Broca.
        Rappelons au passage que si les gens ont des hallucinations auditives, c’est à dire qui « entendent des voix », c’est en général parce que ce blocage entre Broca et Wernicke n’existe pas, et ils entendent donc des réflexions internes de leur propre cerveau.
        Par contre la deuxième conclusion semble exacte, et d’ailleurs les propos des personnes qui font des gestes en parlant sont en général mieux compris.
        Les mains seraient donc en quelque sorte, le métronome de nos communications orales.
        Il est d’ailleurs difficile de parler sans faire des geste, et par ailleurs les gestes sont le support du langage des sourds-muets… et des bébés

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  •      Nous avons parlé hier de la responsabilité vis à vis de nos actes, et il m'arrive souvent de parler dans mes articles de l’anxiété et du stress  et également de difficultés relationnelles, ce que les psys appellent du nom barbare de « troubles de l’empathie ».   
        Peut être cela vous intéresserait de savoir quels sont les centres les plus concernés dans notre cerveau par le contrôle de nos actes et pulsions.

      Je vous ai souvent parlé dans mes articles de l’amygdale cérébrale (ou centres amygdaliens - voir schéma). Elle est à la fois concernée par la peur, l’anxiété, le stress, voir par certains aspects de la colère et elle est impliquée dans les comportements de fuite et d’agression.
        Mais l’amygdale est l’un des moteurs des émotions correspondantes et elle peut donc être à l’origine d’émotions violentes, ou de phobies instinctives, comme la peur des serpents, des souris ou des araignées par exemple.
        De même, il suffit par exemple que certaines personnes qui ont vécu un épisode désagréable au cours d’un voyage en avion, au cours duquel elles ont eu très peur (même sans risque d’accident), pour qu’ensuite elles aient peur, en avion, sans raison valable.
    Leur amygdale est alors suractivée et leur donne une sensation de crainte et de stress.
        L’amygdale agit d’ailleurs sur l’hypothalamus aui commande l’hypophyse (qui commande la sécrétion d'hormones par les autres glandes), et lorsque nous sommes en état de stress, les glandes surrénales sécrète une hormone, le cortisol, preuve de notre malaise.
        Chez les personnes qui ont un stress chronique, on constate une production trop importante de cortisol et une hyperactivité permanente des centres amygdaliens.
        De tels troubles peuvent avoir, à l’origine des causes très diverses. Problèmes personnels, mais aussi craintes collectives, par exemple de groupes supposés hostiles, qui peuvent mener au racisme et à l’agoraphobie,

    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau2/cerveauemotions-copie-1.jpg
        En fait, tout le cerveau émotionnel est concerné, mais certains de ses centres participent davantage aux troubles des émotions. C’est le cas notamment du putamen et du noyau caudé. (on les appelle aussi « ganglions de la base » - du cerveau).
        Ces structures interviennent dans des fonctions diverses, notamment dans les traitements des stimuli sensoriels et moteurs, mais aussi dans le traitement des informations de divers stimuli, pour faire un tout cohérent et donc, ils interviennnt dans le traitement des émotions.
        L’activation de ces centres, dans le cas d’un incident émotionnel comme la peur, a pour conséquence une activation physiologique : le cœur accélère, la tension artérielle
    augmente, tous les sens sont en éveil…
        Mais parfois, cet état de vigilance accrue se met en place sans raison : on a peur ou on est anxieux en l'absence de danger. L’anxiété passagère peut se transformer en troubles anxieux chroniques. La personne qui en souffre ne peut plus maîtriser ses réactions somatiques (son cœur bat à tout rompre et elle transpire beaucoup), cognitives (elle perd ses moyens) et affectives et émotionnelles (elle est paralysée par la peur), tout ceci sans raison réelle. Cela peut aller du trouble anxieux permanent à l’attaque soudaine mais passagère de panique.
        Un autre centre important est le noyau accumbens, qui intervient dans notre « système de récompense » en faisant augmenter le taux de dopamine. Ce neuromédiateur ayant un effet stimulant et euphorisant, son déficit s’accompagne d’une apathie et de troubles dépressifs plus ou moins importants. Le système de récompense, qui nous fait apprécier un bon repas, un coucher de soleil, et tous les petits plaisirs de la vie quotidienne, est alors défaillant.
    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau2/cortexprefrontal.jpg

        Mais tous ces centres ont des connexions importantes, neuronales et chimiques, avec le chef d’orchestre du cerveau, le cortex préfrontal et notamment, les cortex préfrontaux dorsolatéral, médian et orbitofrontal (voir le schéma ci dessous).
        Selon leur localisation, les lésions ou les anomalies de fonctionnement, de ces centres ont des conséquences différentes :
            - dans la partie dorsolatérale, elles provoquent des troubles cognitifs, tels
    que des anomalies de la planification, du raisonnement, de l'apprentissage, de l'attention, pius généralement des anomalies des fonctions dites exécutives ;
            - une atteinte de la partie médiane conduit principalement à une perte d'intérêt, de motivation. De récentes études en imagerie cérébrale (IRMf) ont mis en évidence une activité anormalement basse dans Ia partie gauche latérale et ventromédiane du cortex préfrontal, lors de dépressions.
            - le cortex orbitofrontal serait, pour certains neurobiologistes, un « centre de contrôle des émotions »
        Ainsi, il y aurait un centre des émotions, constitué des ganglions de la base et du cerveau émotionnel, qui réagirait vite, mais de façon peu spécifique, et un système de régulation, le cortex orbitofrontal, réagissant de façon plus précise et mieux ajustée et qui notamment, serait chargé d'inhiber les émotions négatives déclenchées par les structures émotionnelles, dont I’amygdale cérébrale. Chez les dépressifs, les difficultés pourraient résulter d'anomalies au niveau des interactions entre le cortex préfrontal et les cerveaux émotionnel et central.
        Dans certaines maladies maniaco-dépressives où alternent des phases de dépression et d’hyperactivité, on constate une faible, pius une très forte activité du cortex orbito-préfrontal.
        Ainsi, certaines pathologies sont dues à la conjugaison d'une hyper-activation du système des émotions aggravée par l’inefficacité des systèmes de contrôle corticaux régulateurs.
        D’autres troubles peuvent être dus à des causes similaires : par exemple une vie imaginaire réduite et une pensée tournée vers les aspects concrets de l'existence, et une
    difficulté à identifier les états émotionnels, à les distinguer et à les exprimer.
        Dans le cas de pathologies liées au déficit des régions orbitofrontales ventrales, on constate une désinhibition comportementale (le sujet adopte des comportements inadaptés aux situations), une irritabilité et une fluctuation de l’humeur, mais aussi une mauvaise évaluation des risques et des processus de prise de décision inadaptés.
        En fait, la prise de décision, longtemps considérée comme l'apanage de la pensée rationnelle, est sous f influence directe des émotions, car le cortex préfrontal demande au cerveau émotionnel son « sentiment » sur les conséquence futures des décisions et il tient compte de ses avis.
         Lors d'une décision à prendre, le cortex orbitofrontal réfléchit et examine logiquement les faits et arguments. 

        D'autres anomalies concernent l’individu dans ses relations à autrui proviennent d’anomalies dans I'exécution des processus émotionnels impliqués dans le fonctionnement social notamment la reconnaissance de l'état affectif d’autrui, indispensable dans la communication interindividuelle et les rapports sociaux.
        Les lésions du cortex préfrontal dorsolatéral et médian entraîneraient des troubles de la régulation et de l'expression des émotions, un manque d'interactions sociales, une apathie ainsi qu'une perturbation de la capacité à attribuer des états mentaux à autrui, mais aussi des atteintes du ressenti émotionnel. Mais il reçoit de nombreux éléments inconscients qui agissent aussi sur la décision. De nombreux centre font des évaluations de ce qui se passerait en fonction de diverses variantes de décision, avec le concours du cervelet, qui effectue des calculs complexes notamment de simili-statistique. Et les centres amygdaliens fournissent tous le éléments subjectifs défavorables aux projets.
       Si le cortex orbitofrontal est suffisamment actif et cohérent, les éléments rationnels l'emportent, 'il est peu actif, l'aspect négatif des centres amygdaliens risque de l'emporter;

        Mais le cortex cingulaire antérieur et l’insula participent aussi à l'analyse des comportements d’autrui.
        Un autre élément est essentiel dans les aptitudes empathiques, notamment la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles : les neurones miroirs qui s’activent quand nous observons autrui faire une action, de la même façon qu'ils s'activent quand nous réalisons nous-même l'action. Mais ces neurones miroirs seraient impliqués dans la détection des intentions d'autrui, par un mécanisme d'imitation : grâce à eux,l'observateur se met à la place d'autrui, identifie les émotions ressenties par la personne observée et les ressent comme s'il était à sa place. Il est probable que certains autistes ont un mauvais fonctionnement de ces neurones.

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