• Pourquoi devient on accro à la cigarette.?

               Je souhaite faire quelques articles sur les drogues (pas tous en suivant !), et je vais commencer par la drogue la plus répandue : le tabac.

               Je croyais que l’on fumait avant tout par plaisir et que l’on devenait psychologiquement dépendant de ce plaisir. Personnellement je n’ai pratiquement jamais fumé parce que les quelques essais que j’ai faits, étant jeune, m’enlevaient toute sensation de goût de la nourriture et ne m’apportaient aucun plaisir, et je pensais que c’était la raison qui m’avait épargné cette calamité, ce grâce à quoi je suis encore en bonne santé, alors que tous mes camarades de mon âge qui fumaient plus de 10 cigarettes par jours ne sont plus de ce monde, morts de cancers ou d'infarctus.
               La croyance médicale d’il y a quelques années était que l’absorption de la nicotine inciterait à fumer plus fréquemment, et, à partir d'une consommation régulière de cinq cigarettes par jour, et au bout de quelques années de tabagisme, la dépendance physique s'installerait, caractérisée par les symptômes du manque de nicotine : agitation, irritabilité, incapacité de se concentrer, etc. Le point faible de cette conception, est que ceux qui fument moins de cinq cigarettes par jour, ne deviendraient jamais dépendants, ce qui ne semble pas exact.
               En effet, des études américaines ont montré que apparition rapide de la dépendance était très fréquente, le plus souvent durant les premières semaines après la première cigarette et que les envies impérieuses de fumer et les échecs des tentatives d’arrêt peuvent apparaître chez les adolescents, dès les premières semaines de consommation, avec moins de 2 cigarettes par semaine.

                         Comment agit la nicotine.?

    Une seule cigarette peut vous rendre accro à la nicotine !!           Un neuromédiateur est particulièrement important dans notre système nerveux : l’acétylcholine. Il intervient dans la commande de tous les mouvements et la contraction des muscles  Mais il est aussi impliqué dans la mémoire et l'attention, le sommeil et la veille, la douleur et l’anxiété. Ses récepteurs sont présents dans le cerveau, dans tous les muscles, mais aussi dans les systèmes nerveux autonome et végétatif.
              En ce qui concerne la commande musculaire, l’influx nerveux arrivant aux muscles, libère l’acétylcholine, qui se fixe sur des récepteurs, lesquels laissent passer des ions Na+, K+ et Ca ++, lesquels font contracter le muscle voir schéma ci-contre);
               Puis, pour que le muscle cesse d’être contracté, une enzyme, l’acétylcholinestérase, vient hydroliser l’acétylcholine en choline et acide acétique.

               En fait les récepteurs de l’acétylcholine sont de deux sortes :
    Une seule cigarette peut vous rendre accro à la nicotine !!                  - des récepteurs dits « muscariniques, car ce toxique (celui des champignons mortels amanites), peut aussi se fixer sur eux et les bloque.
                       - des récepteurs dits « nicotinique », car la nicotine peut aussi se fixer sur eux et ne s'y détruit que lentement.

               Les études menées par plusieurs laboratoires on montré que 3 bouffées de fumée de cigarette saturaient la moitié des récepteurs nicotiniques et qu’une cigarette provoquait l’occupation de 88% d’entre eux.
         Lorsque le canal ionique est activé par la nicotine, le temps d’action est un peu plus long que pour l’acétylcholine qui est détruite très rapidement, laissant entrer davantage d’ions, et en outre l’excitation du neurone entraîne la libération de dopamine par les centres de récompense, ce qui procure un certain plaisir.
               En effet des récepteurs nicotiniques sont présents sur les neurones de l’aire tegmentale ventrale,(ATV, voir mon article d'hier), lequel est le principal centre de récompense entraînant la libération de dopamine et la sensation de plaisir. Fumer semble donc agréable !.

               Les stimulations nicotiniques répétées chez les fumeurs, augmentent donc la libération de dopamine dans l'ATV, le septum et le noyau accumbens et le plaisir correspondant.
               De plus le nombre de récepteurs dans les neurones augmente, ce qui augmente cette libération et le plaisir ressenti, donc l’envie de fumer.
               Mais le fumeur chronique maintient, entre chaque cigarette, une concentration de nicotine suffisante pour désactiver les récepteurs et pour ralentir leur renouvellement. D’où peu à peu une certaine désensibilisation du récepteur et la réduction du plaisir ressenti.
    Progressivement  les neurones réagissent de moins en moins à la nicotine, puisque les récepteurs nicotiniques perdent en partie leur capacité de s'activer en réponse à la nicotine.
               Le fumeur doit alors fumer un nombre croissant de cigarettes pour obtenir le même effet de plaisir de fumer.

               Après une brève période d’abstinence (une nuit de sommeil par exemple), la concentration de nicotine redescend et permet à une partie des récepteurs de retrouver leur sensibilité. Le retour de tous ces récepteurs à un état fonctionnel normal, augmente la neurotransmission cholinergique à un niveau anormal affectant l’ensemble des voies cholinergiques du cerveau, voies qui commandent notamment nos muscles. Le fumeur éprouve alors de l’agitation et de l’inconfort (le phénomène de manque), qui le conduit à fumer une nouvelle cigarette.
               Les stimulations nicotiniques répétées chez les fumeurs, augmentent donc la libération de dopamine dans l'ATV, le septum et le noyau accumbens et le plaisir correspondant.
               De plus le nombre de récepteurs dans les neurones augmente, ce qui augmente cette libération et le plaisir ressenti, donc l’envie de fumer.
               Mais le fumeur chronique maintient, entre chaque cigarette, une concentration de nicotine suffisante pour désactiver les récepteurs et pour ralentir leur renouvellement. D’où peu à peu une certaine désensibilisation du récepteur et la réduction du plaisir ressenti.
    Progressivement  les neurones réagissent de moins en moins à la nicotine, puisque les récepteurs nicotiniques perdent en partie leur capacité de s'activer en réponse à la nicotine.
               Le fumeur doit alors fumer un nombre croissant de cigarettes pour obtenir le même effet de plaisir de fumer.

               Dans cette théorie, la dépendance provoque le manque.

               Les stimulations nicotiniques répétées chez les fumeurs, augmentent donc la libération de dopamine dans l'ATV, le septum et le noyau accumbens et le plaisir correspondant.
               De plus le nombre de récepteurs dans les neurones augmente, ce qui augmente cette libération et le plaisir ressenti, donc l’envie de fumer.
               Mais le fumeur chronique maintient, entre chaque cigarette, une concentration de nicotine suffisante pour désactiver les récepteurs et pour ralentir leur renouvellement. D’où peu à peu une certaine désensibilisation du récepteur et la réduction du plaisir ressenti.
    Progressivement  les neurones réagissent de moins en moins à la nicotine, puisque les récepteurs nicotiniques perdent en partie leur capacité de s'activer en réponse à la nicotine.
               Le fumeur doit alors fumer un nombre croissant de cigarettes pour obtenir le même effet de plaisir de fumer.
               Mais cette théorie, qui suppose une certaine saturation permanente du cerveau en nicotine, si elle montre bien la dépendance chronique, ne peut expliquer les dépendances rapides dès les premières cigarettes, même si leur nombre est faible.

               Les stimulations nicotiniques répétées chez les fumeurs, augmentent donc la libération de dopamine dans l'ATV, le septum et le noyau accumbens et le plaisir correspondant.
               De plus le nombre de récepteurs dans les neurones augmente, ce qui augmente cette libération et le plaisir ressenti, donc l’envie de fumer.
               Mais le fumeur chronique maintient, entre chaque cigarette, une concentration de nicotine suffisante pour désactiver les récepteurs et pour ralentir leur renouvellement. D’où peu à peu une certaine désensibilisation du récepteur et la réduction du plaisir ressenti.
    Progressivement  les neurones réagissent de moins en moins à la nicotine, puisque les récepteurs nicotiniques perdent en partie leur capacité de s'activer en réponse à la nicotine.
               Le fumeur doit alors fumer un nombre croissant de cigarettes pour obtenir le même effet de plaisir de fumer.

           

              J'essaierai d'expliquer demain pourquoi les fumeurs débutants 
    peuvent être rapidement accro à la cigarette.

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  • Historique du plaisir

              Je voudrais faire quelques articles sur les drogues et le mécanisme de leur action sur le cerveau et sur leur addiction.
              Ces phénomènes sont surtout importants au niveau de nos "centres d'apprentissage et de récompense" (voir mon article du 13/12/2015 ), que les journalistes appellent en général les ""centres du plaisir". Je reviendrai sur ce sujet en fin d'article.
              Mais pour rendre mes articles moins rébarbatifs, j’ai pensé que je pouvais en profiter pour parler aussi du plaisir et du bonheur et mêler un peu, selon les articles philosophie, psychologie et neurologie.

              Commençons donc par des choses simples : l’historique du plaisir.

              De nombreux philosophes ont pensé que le bonheur résultait de la recherche du plaisir et de l’évitement des choses désagréables.

              Épicure, (photo de son buste), phophilosophe de la Grèce antique, est certainement le plus célèbre représentant de cette pensée. Épicure insiste sur l'importance de combler nos désirs de manière simple en évitant les excès. Contrairement à ce que signifie couramment le terme « épicurisme » de nos jours, les véritables épicuriens vivaient donc dans la plus grande simplicité, en évitant le luxe et les mondanités.
              Le véritable épicurisme implique un certain ascétisme.  C’était une sagesse assez austère qui sacrifiait certains plaisirs pour éviter des déplaisirs plus grands.
              L’épicurisme prône la nécessité de faire un tri sélectif entre ses désirs afin de parvenir à un état de repos et d'équilibre, que les grecs appelaient "ataraxie " et que nous appelons aujourd’hui le "bonheur".

              Au Moyen âge, la pensée et les autorités religieuses condamnèrent l’hédonisme, mais entre 1500 et 1535, Erasme tenta de montrer que la recherche du plaisir pouvait être compatible avec la volonté de Dieu de voir les humains heureux et Thomas More ira plus loin en affirmant que notre désir pour le plaisir et le bonheur nous incite à agir moralement.
              Je me demande s'il dirait la même chose aujourd'hui, avec le règne de l'argent et de la société de consommation.

              Puis, au 18e siècle, le thème du plaisir et du bonheur fut exploré plus systématiquement par des philosophes comme Hume, Locke et en France, Diderot, qui associent hédonisme, empirisme et matérialisme.
              Ces philosophes considèrent que ce sont nos sens qui doivent être les critères du bien et du mal. (ce qui apporte satisfaction à nos sens est appelé " bien " et ce qui leur déplait est appelé " mal "), et reconnaissent donc que nous cherchons naturellement à satisfaire certains besoins corporels et que suivre nos désirs et nos plaisirs, permet d’établir les normes de l'action juste et morale.
              Pour eux, nos connaissances et nos idées nous viennent aussi des sens, de leur combinaison ainsi que de la répétition des expériences et des observations que nous faisons. (c'est l'empirisme).

              Deux autres philosophes connus, Jeremy Bentham et John Stuart Mill , ont pröné au 19 ème siècle, une thèse un peu différente car c’est une thèse “sociale”
              Il faut choisir, entre plusieurs solutions, celle qui apporte le plus grand bonheur pour le plus grand nombre. Il s’agit donc d’une éthique pragmatique prétendant, à partir du critère du bonheur du plus grand nombre (lui-même déduit des désirs, des plaisirs et des peines individuels), déterminer des lois et des politiques justes pour la collectivité.
              L'utilitarisme fonde donc ses principes de recherche du bonheur non pas sur une norme idéaliste (comme Platon ou Kant) mais sur une norme réelle, issue de l'observation et de l'expérience, avec une échelle des plaisirs où les plus raffinés doivent être les plus recherchés.

              J’ai plus une culture scientifique que littéraire, et donc je ne connais pas bien la philosophie moderne : j’ai entendu parler du philosophe français Michel Onfray qui se pose la question sur ce que nous apportent  le corps et ses sens.
              Il appelle à rechercher des plaisirs à travers la musique, la peinture ou la gastronomie.
              Mais loin d'être une philosophie des plaisirs faciles de la société de consommation, l'hédonisme que propose Onfray serait plutôt une philosophie tragique finalement beaucoup plus proche de l'ascétisme que de la débauche.

              Voici donc un petit aperçu sur la philosophie du plaisir. Voyons maintenant un résumé de ce que pensent les neurobiologistes. (plus de détails dans l'article du 13/12/2015)

             Le schéma ci-dessous résume ce que sont nos "centres d'apprentissages, de récompense et du plaisir" (de sanction aussi en cas d'échec)

    Historique du plaisir

              Lorsque nous avons une sensation agréable (ou lorsque nous réussissons une tentative, des stimuli arrivent sur l'aire tegmentale ventrale (ATV), qui va produire de la dopamine.. L'influx est envoyé au septum qui va évaluer la "valeur hédoniste" du stimuli.et il transmet l'information au cortex préfrontal, pour réflexion, décision et action. L'ATV informe aussi le "noyau accumbens" et les "centres amygdaliens". L'ATV saisit également l'hippocampe, qui est le "central téléphonique" de la mémoire.L'hippocampe va rechercher dans la mémoire si de tels stimuli ont déjà existé et il peut éventuellement informer le cortex préfrontal de ce qu'il a trouvé.

              Si le cortex préfrontal envisage une suite favorable, l'information revient dans le cerveau émotionnel et le "noyau accumbens" va évaluer la valeur hédoniste de l'action proposée et la motivation correspondante. Elle est aussi envoyée aux centres amigdaliens, qui vont analyser tous les cotés négatifs de l'action.
              Les centres amygdalite et le septum peuvent éventuellement bloquer l'action, en agissant sur l'hypothalamus. Celui-ci régule en effet l'action de l'ATV au moyen d'un neuromédiateur inhibiteur, le GABA, afin de limiter l'émission de dopamine par l'ATV.

              Ce mécanisme est complexe, mais c'est lui qui intervient dans l'action des drogues et des addictions. Ce sera l'objet de prochains articles.

     

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  •  

    La peur du nucléaire.

            De nombreux écologistes  ont pour crédo de supprimer le nucléaire,  ce qui est étonnant et contradictoire, puisque leur premier souci est de sauver le climat, et que le nucléaire est la seule énergie capable de produire suffisamment d"énergie électrique sans produire de CO2.
              Et pour les gouvernements, le souci premier est d'être réélu et de ne pas perdre des voix !
    Cela amène à prendre des décisions regrettables.
              La décision d’Angéla Merkel de supprimer le nucléaire en Allemagne, dictée par de pures raisons électorales, mettra sûrement ses successeurs dans l’embarras au plan énergétique ou climatique et l'Italie aura bien du mal à satisfaire sa demande énergétique depuis qu'elle appliqueles résultats du référendum d'abandon du nucléaire, qui ont été surtout guidés par un sentiment anti-Berlusconi bien compréhensible, mais sans rapport avec la question posée.
              Je vais donc faire un article sur “la peur du nucléaire”, qui est à la base des réactions écologistes, mais aussi des soucis de nombreuses personnes, qui n'ont aucune information sur le sujet, du fait de l'absence de formation et d'information données par les gouvernements, et je dirai même, pour avoir écouté des discussions lors des campagnes présidentielles, du fait de l'ignorance technique notoire de nos hommes politiques.

              De très nombreuses personnes confondent un réacteur nucléaire et une bombe atomique. Certes leurs principes techniques résultent tous deux de la fission des atomes d'uranium 235 (Il y en a 0,7% dans l'uranium 238 naturel), sous l'effet de neutrons, mais la comparaison s'arrête là.
              Dans un réacteur nucléaire, le combustible est de l'uranium 238 enrichi en uranium 235 à environ 5%. Dans cette proportion aucune explosion nucléaire ne peut se produire.
    Dans une bombe, l'enrichissement est supérieur à 90% et il faut en outre réduire le volume de l'uranium 235 très brutalement par des explosions classiques, pour qu'une injection de neutron déclenche une explosion nucléaire.

               Dès qu’on parle énergie nucléaire, la plupart des gens, quand ils ne confondent pas avec la bombe atomique, ne pensent qu’à Tchernobyl et à Fukushima, qui ont effectivement été des catastrophes qui ont frappé les esprits, mais que l’on examine émotionnellement sans faire appel à la raison.
               J'ai fait deux articles sur ces sujets les 

               La catastrophe de Tchernobyl a été lourde de conséquences en Russie, d’une part parce qu’elle a provoqué une soixantaine de morts, mais surtout parce qu’elle a pollué un territoire important.
               Mais à l’origine, des réacteurs de première génération très peu sûrs, des erreurs absolument impensables dans leur conduite avant l’accident, puis pour le maîtriser et ensuite une incapacité totale des pouvoirs publics à gérer la situation au plan de la protection civile. Une partie des morts parmi les personnes intervenues sur le site, et toutes les victimes parmi la population auraient pu être évitées par des mesures de sauvegarde très codifiées dans les pays européens. Un tel accident ne peut se produire dans les pays occidentaux.
               On peut comparer à l’accident d’AZF à Toulouse, où certes il y a eu des négligences de l’industriel en matière de sécurité, mais pas de faute des pouvoirs publics, et qui a fait autant de morts et de blessés immédiats qu’à Tchernobyl.

               A Fukushima, c’est un cataclysme naturel hors du commun, avec des vagues de plus de 20 mètres qui a détruit les digues et endommagé la centrale, située en bord de mer et dont les installations de refroidissement étaient mal conçues.
               Bien  que la crise ait été gérée de façon contestable à certains moments et que les intervenants dans la centrale aient été souvent trop exposés aux irradiations, on ne comptera que deux morts par imprudence parmi eux et aucune victime civile, les doses reçues par la population ayant été négligeables.
               Mais le monde entier n’a pensé qu’au nuage radioactif et a oublié que le tsunami proprement dit, avait fait plus de 20 000 morts et avait tout détruit sur son passage et que le risque nucléaireà l’extérieur du Japon était nul.
               Quand des pluies torrentielles emportent tout sur leur passage dans une petite ville du midi français , personne ne tremble ailleurs car personne ne se sent menacé, même quand les dégâts ont été importants..
              

               Réfléchissons un peu de façon logique et objective, au danger du nucléaire en France, en terme d’accidents, en comparant aux autres industries.
       
               Depuis 40 ans que nous avons des centrales nucléaires, il n’y a jamais eu d’accident grave, pas un seul mort. De petits incidents de fuites d’eau contaminée et pas de blessures d’origine nucléaire, des irradiations minimes.
               Aucune industrie ne peut se vanter de tels résultats : travaux publics 150 à 200 morts par an,  métallurgie une soixantaine, commerce une cinquantaine de décès par accident, industries du bois, des peaux et de la pierre une trentaine, industrie chimique une dizaine, et une soixantaine dans le travail temporaire..........
               En France, on compte 3000 à 4000 décès par accident de la route, mais on n’a pas supprimé les voitures pour autant; on déplore des très nombreux accidents domestiques, qui font de l’ordre de 20.000 morts par an.: 10.500 environ par chutes et on n’a supprimé ni les escaliers, ni les échelles, 3.500 par asphyxie et on utilise toujours les cheminées et le gaz, générateurs d’oxyde de carbone, 1.000 par intoxication, mais on n’a pas proscrit les armoires à produits ménager ou à pharmacie, 1.000 environ aussi par brûlure , mais on se sert toujours de cuisinières et de fers à repasser, 400 par noyade et les piscines existent toujours.
               On recense aussi plusieurs milliers d’électrocutions par an dont une vingtaine de morts et on utilise toujours l’électricité.
               La raison, c’est que les causes de ces accidents ne sont pas mystérieuses et que l’on pense qu’ils n’atteindront que les autres et pas soi même et qu’on peut les éviter

               Ce qui fait peur dans l’énergie nucléaire, c’est qu’on est mal informés, qu’on ne sait pas ce qu’il en est et qu’on se sent impuissant et que l’on ne fait pas confiance aux dirigeants et responsables, quand on voit les énormes erreurs faites par les russes lors de l’accident de Tchernobyl et des erreurs certaines au Japon, malgré des conséquences faibles à coté des autres destructions causées par le tsunami.

     

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  •           J’ai fait de nombreux articles sur les diverses énergies, orientés surtout sur le présent. Je voudrais maintenant en tirer des conclusions, puis examiner par la suite quelques études pour le futur assez lointain (2040) voir lointain (2080) 

               L’enjeu prioritaire est, n’en déplaise à l’ignare M. Trump, la lutte contre le changement climatique et la diminution des rejets de CO2 pour essayer de limiter à 2d°C le réchauffement à la fin du siècle. (voire même avant).
             
    J’examinerai dans cet article le problème de la production électrique.

              Il faut prendre conscience que, dans ce domaine , la France est un bon élève (grâce au nucléaire décidé par le Général de Gaulle), limitant ses rejets à environ 2% du niveau mondial.
              Cela n’empêche pas que nous fassions nous aussi un effort, mais le problème est de convaincre les USA, (et c’est mal parti avec Trump), la Chine et l’Inde, de faire de gros efforts dans ce domaine, beaucoup plus que de faire diminuer nos rejets.

              Les besoins en énergie croîtront encore. Cela n’empêche pas de faire des efforts pour économiser l’énergie (et l’eau qui est un autre problème), mais les pays à forte croissance démographique, et/ou au bas niveau économique et social, ont forcément besoin de cette croissance, qui conditionne la vie de leurs habitants.

              L’appellation « renouvelable » pour certaines énergies (solaires éolien), est sans intérêt et fallacieux. Aucune énergie n’est en péril d’approvisionnement à l’échéance du prochain siècle, alors que c’est l'urgence de la lutte contre le changement climatique.                    
              Contrairement à ce que croient la plupart des gens l’énergie nucléaire de fission est une énergie renouvelable. 
             
    Certes les ressources en Uranium sont limitées, mais on sait utiliser le Plutonium comme combustible. et surtout, dans les futurs réacteurs de 4ème génération, il sera possible de fissionner également l’Uranium 238 (ce qui multiplie par 140 l’uranium disponible), les actinides, déchets à vie longue et d’utiliser le Thorium 232, qui sous l’effet d’un neutron produit de l’Uranium 233, fissible. Le thorium est beaucoup plus abondant que l’Uranium actuel 237, présent seulement à 0,7% dans l’Uranium naturel. Il n’y a pas de risque de pénurie de matières premières pendant des milliers d’années.
              L’aspect renouvelable de l’éolien et du solaire est trompeur et on devrait appeler ces énergies « intermittentes », en raison de leur caractère discontinu lié à l’absence de vent ou à l’obscurité.

              Les écologistes mettent en avant les éoliennes et le photovoltaïque pour remplacer le nucléaire de fission, avec l'idée de produire toute notre électricité par ce moyen. C’est une illusion. Si dans 15 ans on arrive à produire 10 à 15% de notre électricité par ce moyen, ce sera déjà un miracle et cela risque de coûter cher aux contribuables
               J’ai fait plusieurs articles sur le photovoltaïque (1 et 2/9/18) et sur l’éolien (11 et 12/8/18), ainsi que sur les conditions économiques d’utilisation (4/9/18).
              J’ai montré que le gros problème du photovoltaïque et de l’éolien était d’être intermittents, alors qu’on ne sait pas stocker l’électricité en grande quantité, autrement qu’en remontant de l’eau d’un point bas à un barrage plus élevé, ce qui est peu intéressant tant au plan investissement que rendement (STEP).
              Non seulement le kWh coûte cher, mais le raccordement de ces énergies intermittentes à un réseau de distribution est hors de prix.

              Dans le domaine photovoltaïque, certes le prix des capteurs a baissé, mais reste encore élevé. Le rendement des capteurs est faible, et produit une tension continue faible et il faut rendre le courant alternatif pour le transporter ce qui diminue encore le rendement.
              Par ailleurs, la Chine produit 60% des cellules photovoltaïques dans le monde avec sept des plus grandes entreprises. Deux américains et une firme allemande/Corée se partagent une grande partie du marché restant.
              Le photovoltaïque s’est développé en France à partir de 2000 grâce à des subventions importantes de l’Etat quant au kw acheté (ou excédentaire racheté) et donc payé par le contribuable, mais aucun effort n’a été fait pour developper la production de cellules et de panneaux. Le gouvernement français n’a pas su développer une industrie dans ce domaine.  La firme Evasol a fait faillite en 2012 et la firme Voltec-Solar n’a que de très faibles capacités, comparées aux grands producteurs mondiaux. EDF énergies nouvelles n’est pas un fabricant mais finance la construction d’installations, et son rôle est plus financier que technique.
              L’énergie photovoltaÏque est très bien adaptée à l’alimentation de petits appareils électroniques, qui ne demandent qu’une puissance faible et disposent d’un batterie que la cellule photoélectrique recharge. Cela a d’ailleurs été sa première utilisation 
             
    Elle peut être considérée comme intéressante pour un emploi local dans des maisons individuelles, bien qu’actuellement la limitation en surface de panneaux ne permet pas de disposer de plus de 3kW et que d’autre part elle ne permet pas le chauffage et à l’éclairage, la nuit, sauf batteries importantes de stockage. Elle sert surtout au chauffage de l’eau sanitaire et à l’alimentation de machines utilisées le jour. Le rapport surface /puissance la rend inutilisable dans des immeubles. Elle est actuellement d’un coût déjà élevé, bien qu'on n'ait pas besoin de la transporter puisque produite sur place, mais elle mérite d’être développée.
             
    Par contre les centrales solaires photovoltaïque sont d’un intérêt limité. Outre le coût élevé du kWh, elles nécessitent une surface prohibitive : une centrale photovoltaïque équivalente en production électrique, à un réacteur nucléaire d’un MW couvrirait environ 10 000 ha soit la surface de la ville de Paris à l’intérieur des périphériques.  
              Faute de batteries suffisamment puissantes pour stocker l’énergie d’une centrale photovoltaïque, les écologistes proposent souvent de charger les batteries des automobiles électriques, ce qui est absurde car on les charge majoritairement la nuit, quand il n’y a pas de soleil !          
               Si l'on veut que les centrales solaires rivalisent avec le nucléaire, ce n'est pas dans le photovoltaïque qu'il faut chercher la solution, mais il faut établir dans les déserts des systèmes de miroirs qui concentrent le soleil sur des tuyauteries spéciales, et chauffent ainsi des fluides caloporteurs (des sels fondus), qui puisse ensuite produire de la vapeur qui génèrera, dans des turbines liées à des alternateurs, avec un rendement suffisant, de l'électricité à haut voltage, ce qui permettra de la transporter dans d'autres contrées sans perte d'énergie prohibitive par effet joule. De plus les sels fondus portés à 500 degrés gardent la chaleur et permettent de continuer à produire de l'électricité quelques heures après le coucher du soleil. Le gouvernement français s’est désintéressé de cette question, alors que les premiers essais de ce type avaient été faits en 1980 au four d’Odeillo.

               Le domaine éolien a, peu à peu, pris de l’importance en France, soutenu par les commandes et les crédits de l’Etat (c’est à dire l’argent des contribuables). Mais c’est normal de soutenir une nouvelle technique, qui n’est pas rentable au début et qui ne le devient que lorsque les appareillages sont construits en série importante, et que leur coût baisse, ainsi que celui de l’électricité produite; 
             
    Mais ce qui est catastrophique et qui montre l’inconscience des gouvernements successifs, c’est qu’on a très peu développé d’industrie des éoliennes en France et que 95% des éoliennes terrestre sont fabriquées à l’étranger, notamment en Allemagne, aux USA et en Suède. L’industrie française se développe cependant un peu pour les éoliennes en mer.
              L’électricité produite par les parcs éoliens bénéficie d'un tarif d'achat garanti (par EDF, entreprise nationale) très supérieur au prix de marché. Dans ces conditions, la construction d’éoliennes peut être une bonne affaire financière pour les investisseurs et est malheureusement peu bénéfique au plan industriel, alors qu'elle est financée par notre argent de contribuable.
              Mais le gros inconvénient de l’éolien est que, pour remplacer une centrale nucléaire il faut plusieurs centaines d’éoliennes. On ne peut pas couvrir la France de tels engins et donc leur production restera faible.
              En définitive, les gouvernements successifs ont voulu faire un effort en matière d’éolien, ce qui est une bonne chose, mais ont mené une politique catastrophique, s’engageant à garantir des prix très excessifs du MWh produit, ce qui attirait les investisseurs français et étranger, intéressés par des affaires financières très bénéfiques, mais n'ont fait aucun effort pour développer des études et une production industrielle française des éoliennes et de leurs composants; ce sont donc des sociétés étrangères qui fabriquent les éoliennes françaises.
             
    Les aides de l’Etat auraient été justifiées si elles avaient développé l’industrie, française génératrice d’emplois, mais elles n’ont servi principalement qu’à enrichir les financiers.
              L’avantage de l’éolien en mer est la fréquence beaucoup plus importante du vent (presque le double de production par rapport à l’éolien terrestre), et leur implantation gêne moins,  mais le prix à payer pour qu’elles résistent aux tempêtes et pour amener le courant jusqu’à terre sans gêner la pêche est très élevé. Leur utilisation sera donc réservée à des endroits particuliers. Mais les fabricants français sont peu soutenus par le gouvernement alors qu’ils ont étudié des installations intéressantes, et l’éolien français reste très cher par rapport aux prix de nos voisins européen. 
              L’électricité ne se stocke pas la production instantanée globale doit toujours répondre à la demande qui varie de façon importante selon les périodes de la journée et selon les saisons. Les pays qui ont une importante production d’électricité éolienne mettent en marche, en l’absence de vent, des centrales thermiques à charbon ou à gaz qui produisent du CO2. De ce fait l’éolien n’est pas très efficace au plan du changement climatique.

     L’industrie française (notamment Naval-group et sa filiale Openhydro),  était très en avance dans un autre domaine : l’hydrolien.  Des turbines prometteuses avaient été étudiées et des prototypes installés, et la première usine d’assemblage au monde a été inaugurée le 14 juin 2018. Chose inconcevable, un mois après cette inauguration, la construction des hydroliennes n'est plus financée et Openhydro est mise en liquidation, et l'usine sera utilisée à d'autres fins. Alors que la Commission européenne avait donné son accord pour que la ferme pilote "Normandie Hydro" puisse bénéficier des subventions de l'Etat français, celui-ci ne veut plus accorder de subvention et Naval-Group, ne pouvant supporter seule les coûts correspondants, arrête ces efforts dans ce domaine (c'est en fait une décision de l'Etat, qui détient 60% du capital de Naval-Group).
              Le motif invoqué est que le coût du MWh est trop élevé et que de ce fait les perspectives de construction d'un nombre suffisant d'hydroliennes ne sont pas suffisantes, ce qui denote une décision irresponsable, car la France détenait un atout certain, mais les coûts et les perspectives de production ne sont pas  rentables au démarrage.
              Les hydroliennes auraient eu un grand avenir, peut être pas en mer, mais dans les fleuves et les rivières, pour produire l’électricité de petites agglomération, un peu comme le photovoltaïque peut convenir aux maison individuelles. L’Etat devrait les soutenir.

              L’hydroélectrique est une énergie très propre, qui ne produit pas de CO2. Elle doit être développé au niveau mondial, malgré son inconvénient de formation d'un lac derrière le barrage qui va engloutir la vallée et son contenu naturel et humain, et les conséquence sur la faune aquatique de l'interruption du cours d'eau
               Mais en France les sites capables de recevoir des barrages sont quasi saturés. Peut être peut on inciter certains industriels à réaliser de mini-installations pour leur propre usage.
             
    Il est intéressant de développer les autres énergies telles que géothermie ou biomasse, mais elles resteront marginales à quelques % au plus.

              En définitive, la politique menée par les gouvernements successifs en matière d’énergies intermittentes a coûté très cher aux contribuables, sans avoir un effet significatif sur les émissions de gaz à effet de serre, et sans créer ni industrie, ni emplois de façon importante. En fait, son but essentiel était de conserver les voix des écologistes en diminuant la part du nucléaire, alors que cette énergie est moins chère et moins polluante.
             
    La politique de transition énergétique, en matière de production électrique, misant tout sur les énergie intermittentes est une erreur, car le nucléaire est la seule source permettant de produire de l’énergie en quantité suffisante, à un coût raisonnable et sans produire de CO2.
             
    En matière de production électrique, les gouvernements feraient mieux de viser un avenir en maintenant le nucléaire à 70%, et l’hydraulique à 10% et en essayant d’atteindre 15% pour l’éolien et le photovoltaïque et en maintenant les indispensables centrales à gaz et groupes électrogènes au dessous de 5%

              Je ferai plusieurs articles sur les évolutions possibles du nucléaire, (réacteurs de quatrième génération et réacteurs de fusion) et sur les dangers comparés de cette source d’énergie et des autres industries.
             
    Je voudrais aussi faire, par la suite, un article sur le chauffage des logements qui est un gros consommateur d’énergie.

     

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  • Certains s'ennuient en permanence !

    Certains s'ennuient en permanence !           

     

              J'ai fait le 24 avril 2018, un article sur la psychologie de l'ennui., j'avais montré que, alors que les enfants ne s'ennuyaient que très rarement, c'était au contraire un phénomène naturel chez les adolescents et même chez les adultes, dû à un manque d'attention et de concentration et à un désintérêt pour la tâche que l'on effectue ou pour un environnement qui ne vous apporte pas suffisament de stimulations.

              Toutefois nous avons vu que certains individus étaient plus prédisposés que d'autres à l'ennui (par exemple les extravertis).

              Chez certains adolescents cependant, et même chez certains adultes, cette propension à l'ennui, qui au départ est normale, devient chronique.
              Les chercheurs ont aussi étudié cette tendance.
              Ils ont trouvé qu'elle s'accompagnait souvent d'un manque de confiance en soi, d'une propension à ne pas comprendre ou admettre ses sentiments et sa vie émotionnelle et du coup à surveiller en permanence ses humeurs.
              Un ennui “existentiel” peut apparaitre quand une personne renonce à ses buts, à ses rêves pour des raisons matérielles, ou sous la pression d'autrui.
    Chez les jeunes c'est aussi l'incapacité normale et courante de ne pas savoir ce qui vous rendra heureux, qui peut conduire à cet état de désintéressement de ce qui vous entoure et de la vie.
              Les statistiques montrent que la probabilité de trouver un réconfort dans l'alcool, le canabis, voire les drogues dures, est plus fréquent chez ces personnes qui s'ennuient de façon systématique.
              De même certains jeunes qui s'ennuient de façon chronique ont recours à la nourriture pour s'occuper, ce qui aboutit le plus souvent à la boulimie et parfois à l'obésité, mais parfois aussi à l'anorexie.

              L'ennui est souvent associé à la solitude et pourtant ce n'est pas la même chose, mais effectivement l'ennui peut naître de la solitude ou du sentiment d'être seul(e). En fait l'enfant et l'adolescent, quand ils sont seuls font la même chose, laisser aller leurs pensées au gré de leur fantaisie, mais si c'est facile pour l'enfant, cela a l'air plus difficile pour l'adolescent, qui alors s'ennuie.
              Un ennui chronique peut effectivement résulter d''une mise à l'écart par rapport aux autres, que ce soit famille ou camarades, ou d'échecs sentimentaux répétés.
              C'est moins fréquent chez les adultes, plus occupés par leur travail, mais c'est fréquent chez les chômeurs et chez les personnes seules qui après une séparation ou un décès, sont restées seules. C'est d'autant plus vrai qu'elles sont extraverties.

              Certains parents envoient leur enfant chez le psychiatre parce qu'il s'ennuie trop souvent, ou certains adultes vont consulter, pour tromper leur ennui. C'est la plupart du temps une erreur. Un ennui chronique n'est pas signe de dépression.
              Certes les personnes en dépression s'ennuient car elles n'ont plus goût à rien et ne savent plus comment réagir, comment s'intéresser à quelque chose. La dépression leur ote volonté et attention et les médicaments qu'on leur donne aggravent plutôt cet aspect.
              Mais les personnes en dépression ont un mal être beaucoup plus important que le seul ennui.

              On peut se poser la question : comment combattre l'ennui.
              Mais on peut même se demander si l'ennui non chronique, celui qui nous prend normalement parfois tous, cet ennui est il si néfaste que cela?
               Faut il vraiment supprimer l'ennui ou simplement savoir comment occuper ces périodes.?
                Je pense que je vais vous étonner, j'espère ne pas vous choquer. Je suis persuadé que  s'ennuyer un peu est utile. notamment pour un adolescent.
               Personnellement, je pense donc pas qu'il faille supprimer l'ennui. Ce serait supprimer le 'bonheur' d'avoir plus tard quelques choses à faire. Serait-on à aussi heureux à faire quelque chose qui nous plaisir si entre deux on n'avait pas un moment où on s'ennuie légèrement. Comme pour tout, il faut connaître le négatif pour savoir profiter du meilleur.

                Je sais que je vais là à contre courant de la mode.
                La plupart des parents que je connais, pensent à tort que l'ennui est un état d'esprit à éviter, proche de la dépression et que pour ne pas y plonger, mieux vaudrait se jeter dans n'importe quelle activité, aussi vaine soit elle. Mieux vaut une activité sans intérêt que l'ennui, ce qui est paradoxal, pusique une activité sans intérêt est justement génératrice d'ennui.
                L'ennui n'est pas dans l'air du temps; C'est vrai que à part les retraités et les exclus de la société du travail, qui peut se payer le luxe de s'ennuyer. !!
                Le temps libre n'est plus un temps “mort”. Il doit être consacré à une activité “rentable”, servir à l'entretien de son “capital santé", de son “capital culturel”, à entretenir sa forme sportive ou ses relations de travail ou amicales.
                Aujourd'hui un adulte qui s'ennuie est soupconné par les autres d'être déprimé, de ne plus avoir le goût de la performance, et on en est presque à soigner l'ennui par le “prozac”.

                Et les parents appliquent évidemment ce culte de l'activité incessante à leurs enfants. Dans la course effrènée vers le bonheur et la réalisation individuelle, les enfants ne doivent jamais être confrontés au sentiments de lassitude, de mélancolie, de vide que l'on exprime par ce “je m'ennui...iiiiie,  qui plonge aujourd'hui les parents dans le désarroi le plus complet.
                Et dès lors, ils entraînent leurs progénitures dans un ballet incessant, soit qu'ils aient l'oeil rivé sur la télévision, l'ordinateur et les SMS du portable, soit qu'on les emmène à droite à gauche, dans des activités qui se télescopent et ne laissent aucun repos.
                Finalement le secret de l'éducation aujourd'hui, c'est , au prix de multiples addictions légales, voire prescrites, d'éviter à l'adolescent de se poser la question du manque d'activité et de son corrolaire, le désir de faire quelque chose.

                Et pourtant l'ennui a des qualités. Il permet de prendre de la distance vis à vis de soi-même, de se détacher des préoccupations de son corps, de rêver un peu, de penser à des projets, de se poser des questions sur l'avenir, de réfléchir à des problèmes et d'inventer des solutions. Il permet à l'imagination de se donner libre cours.
                Si vous vous ennuyez et que vous restiez un moment sans télévision, sans ordinateur, sans téléphone, sans rendez vous, après avoir redouté cet instant, vous vous prendrez à imaginer à associer des idées, à explorer votre monde intérieur, à créer des choses nouvelles
                Les pensées meublent l'ennui, les pensées chassent l'ennui et l'ennui s'estompe.   
                Il y a des jours où je me demande si on ne bannit pas l'ennui , tout simplement parce qu'on a peur de réfléchir ?
                Et puis, si l'on a trop de choses à faire, on n'a pas le temps de s'ennuyer.

                Pour se sentir exister, il est pourtant nécessaire d'exister à l'intérieur de soi, c'est à dire de penser, imaginer, rêver, se raconter des histoires, même quand on est adulte et encore plus quand on est jeune
                Le processus de maturation qui va faire de l'enfant un adulte nécessite un travail psychique, une réflexion sur soi, les autres et l'environnement.
                Je vais donc encore une fois choquer les parents. Je pense que face à l'ennui il ne faut pas aller au devant de la répulsion des enfants pour cette situation. en les engageant dans de multiples occupations, dans l'agitation et l'hyperactivité.
                Cela les empêche justement de se poser la question de ce qu'ils désirent, d'y réfléchir, de ne pas céder inconsidérément à toutes les envies
                Parents à mon avis, vous ne devriez pas hésiter à refermer sans bruit  la porte de la chambre de vos chérubins en disant “chut ! les enfants s'ennuient !!”.

     

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