• Ce que devrait être la production d'électricité à l'avenir.

              J’ai fait de nombreux articles sur les diverses énergies, orientés surtout sur le présent. Je voudrais maintenant en tirer des conclusions, puis examiner par la suite quelques études pour le futur assez lointain (2040) voir lointain (2080) 

               L’enjeu prioritaire est, n’en déplaise à l’ignare M. Trump, la lutte contre le changement climatique et la diminution des rejets de CO2 pour essayer de limiter à 2d°C le réchauffement à la fin du siècle. (voire même avant).
             
    J’examinerai dans cet article le problème de la production électrique.

              Il faut prendre conscience que, dans ce domaine , la France est un bon élève (grâce au nucléaire décidé par le Général de Gaulle), limitant ses rejets à environ 2% du niveau mondial.
              Cela n’empêche pas que nous fassions nous aussi un effort, mais le problème est de convaincre les USA, (et c’est mal parti avec Trump), la Chine et l’Inde, de faire de gros efforts dans ce domaine, beaucoup plus que de faire diminuer nos rejets.

              Les besoins en énergie croîtront encore. Cela n’empêche pas de faire des efforts pour économiser l’énergie (et l’eau qui est un autre problème), mais les pays à forte croissance démographique, et/ou au bas niveau économique et social, ont forcément besoin de cette croissance, qui conditionne la vie de leurs habitants.

              L’appellation « renouvelable » pour certaines énergies (solaires éolien), est sans intérêt et fallacieux. Aucune énergie n’est en péril d’approvisionnement à l’échéance du prochain siècle, alors que c’est l'urgence de la lutte contre le changement climatique.                    
              Contrairement à ce que croient la plupart des gens l’énergie nucléaire de fission est une énergie renouvelable. 
             
    Certes les ressources en Uranium sont limitées, mais on sait utiliser le Plutonium comme combustible. et surtout, dans les futurs réacteurs de 4ème génération, il sera possible de fissionner également l’Uranium 238 (ce qui multiplie par 140 l’uranium disponible), les actinides, déchets à vie longue et d’utiliser le Thorium 232, qui sous l’effet d’un neutron produit de l’Uranium 233, fissible. Le thorium est beaucoup plus abondant que l’Uranium actuel 237, présent seulement à 0,7% dans l’Uranium naturel. Il n’y a pas de risque de pénurie de matières premières pendant des milliers d’années.
              L’aspect renouvelable de l’éolien et du solaire est trompeur et on devrait appeler ces énergies « intermittentes », en raison de leur caractère discontinu lié à l’absence de vent ou à l’obscurité.

              Les écologistes mettent en avant les éoliennes et le photovoltaïque pour remplacer le nucléaire de fission, avec l'idée de produire toute notre électricité par ce moyen. C’est une illusion. Si dans 15 ans on arrive à produire 10 à 15% de notre électricité par ce moyen, ce sera déjà un miracle et cela risque de coûter cher aux contribuables
               J’ai fait plusieurs articles sur le photovoltaïque (1 et 2/9/18) et sur l’éolien (11 et 12/8/18), ainsi que sur les conditions économiques d’utilisation (4/9/18).
              J’ai montré que le gros problème du photovoltaïque et de l’éolien était d’être intermittents, alors qu’on ne sait pas stocker l’électricité en grande quantité, autrement qu’en remontant de l’eau d’un point bas à un barrage plus élevé, ce qui est peu intéressant tant au plan investissement que rendement (STEP).
              Non seulement le kWh coûte cher, mais le raccordement de ces énergies intermittentes à un réseau de distribution est hors de prix.

              Dans le domaine photovoltaïque, certes le prix des capteurs a baissé, mais reste encore élevé. Le rendement des capteurs est faible, et produit une tension continue faible et il faut rendre le courant alternatif pour le transporter ce qui diminue encore le rendement.
              Par ailleurs, la Chine produit 60% des cellules photovoltaïques dans le monde avec sept des plus grandes entreprises. Deux américains et une firme allemande/Corée se partagent une grande partie du marché restant.
              Le photovoltaïque s’est développé en France à partir de 2000 grâce à des subventions importantes de l’Etat quant au kw acheté (ou excédentaire racheté) et donc payé par le contribuable, mais aucun effort n’a été fait pour developper la production de cellules et de panneaux. Le gouvernement français n’a pas su développer une industrie dans ce domaine.  La firme Evasol a fait faillite en 2012 et la firme Voltec-Solar n’a que de très faibles capacités, comparées aux grands producteurs mondiaux. EDF énergies nouvelles n’est pas un fabricant mais finance la construction d’installations, et son rôle est plus financier que technique.
              L’énergie photovoltaÏque est très bien adaptée à l’alimentation de petits appareils électroniques, qui ne demandent qu’une puissance faible et disposent d’un batterie que la cellule photoélectrique recharge. Cela a d’ailleurs été sa première utilisation 
             
    Elle peut être considérée comme intéressante pour un emploi local dans des maisons individuelles, bien qu’actuellement la limitation en surface de panneaux ne permet pas de disposer de plus de 3kW et que d’autre part elle ne permet pas le chauffage et à l’éclairage, la nuit, sauf batteries importantes de stockage. Elle sert surtout au chauffage de l’eau sanitaire et à l’alimentation de machines utilisées le jour. Le rapport surface /puissance la rend inutilisable dans des immeubles. Elle est actuellement d’un coût déjà élevé, bien qu'on n'ait pas besoin de la transporter puisque produite sur place, mais elle mérite d’être développée.
             
    Par contre les centrales solaires photovoltaïque sont d’un intérêt limité. Outre le coût élevé du kWh, elles nécessitent une surface prohibitive : une centrale photovoltaïque équivalente en production électrique, à un réacteur nucléaire d’un MW couvrirait environ 10 000 ha soit la surface de la ville de Paris à l’intérieur des périphériques.  
              Faute de batteries suffisamment puissantes pour stocker l’énergie d’une centrale photovoltaïque, les écologistes proposent souvent de charger les batteries des automobiles électriques, ce qui est absurde car on les charge majoritairement la nuit, quand il n’y a pas de soleil !          
               Si l'on veut que les centrales solaires rivalisent avec le nucléaire, ce n'est pas dans le photovoltaïque qu'il faut chercher la solution, mais il faut établir dans les déserts des systèmes de miroirs qui concentrent le soleil sur des tuyauteries spéciales, et chauffent ainsi des fluides caloporteurs (des sels fondus), qui puisse ensuite produire de la vapeur qui génèrera, dans des turbines liées à des alternateurs, avec un rendement suffisant, de l'électricité à haut voltage, ce qui permettra de la transporter dans d'autres contrées sans perte d'énergie prohibitive par effet joule. De plus les sels fondus portés à 500 degrés gardent la chaleur et permettent de continuer à produire de l'électricité quelques heures après le coucher du soleil. Le gouvernement français s’est désintéressé de cette question, alors que les premiers essais de ce type avaient été faits en 1980 au four d’Odeillo.

               Le domaine éolien a, peu à peu, pris de l’importance en France, soutenu par les commandes et les crédits de l’Etat (c’est à dire l’argent des contribuables). Mais c’est normal de soutenir une nouvelle technique, qui n’est pas rentable au début et qui ne le devient que lorsque les appareillages sont construits en série importante, et que leur coût baisse, ainsi que celui de l’électricité produite; 
             
    Mais ce qui est catastrophique et qui montre l’inconscience des gouvernements successifs, c’est qu’on a très peu développé d’industrie des éoliennes en France et que 95% des éoliennes terrestre sont fabriquées à l’étranger, notamment en Allemagne, aux USA et en Suède. L’industrie française se développe cependant un peu pour les éoliennes en mer.
              L’électricité produite par les parcs éoliens bénéficie d'un tarif d'achat garanti (par EDF, entreprise nationale) très supérieur au prix de marché. Dans ces conditions, la construction d’éoliennes peut être une bonne affaire financière pour les investisseurs et est malheureusement peu bénéfique au plan industriel, alors qu'elle est financée par notre argent de contribuable.
              Mais le gros inconvénient de l’éolien est que, pour remplacer une centrale nucléaire il faut plusieurs centaines d’éoliennes. On ne peut pas couvrir la France de tels engins et donc leur production restera faible.
              En définitive, les gouvernements successifs ont voulu faire un effort en matière d’éolien, ce qui est une bonne chose, mais ont mené une politique catastrophique, s’engageant à garantir des prix très excessifs du MWh produit, ce qui attirait les investisseurs français et étranger, intéressés par des affaires financières très bénéfiques, mais n'ont fait aucun effort pour développer des études et une production industrielle française des éoliennes et de leurs composants; ce sont donc des sociétés étrangères qui fabriquent les éoliennes françaises.
             
    Les aides de l’Etat auraient été justifiées si elles avaient développé l’industrie, française génératrice d’emplois, mais elles n’ont servi principalement qu’à enrichir les financiers.
              L’avantage de l’éolien en mer est la fréquence beaucoup plus importante du vent (presque le double de production par rapport à l’éolien terrestre), et leur implantation gêne moins,  mais le prix à payer pour qu’elles résistent aux tempêtes et pour amener le courant jusqu’à terre sans gêner la pêche est très élevé. Leur utilisation sera donc réservée à des endroits particuliers. Mais les fabricants français sont peu soutenus par le gouvernement alors qu’ils ont étudié des installations intéressantes, et l’éolien français reste très cher par rapport aux prix de nos voisins européen. 
              L’électricité ne se stocke pas la production instantanée globale doit toujours répondre à la demande qui varie de façon importante selon les périodes de la journée et selon les saisons. Les pays qui ont une importante production d’électricité éolienne mettent en marche, en l’absence de vent, des centrales thermiques à charbon ou à gaz qui produisent du CO2. De ce fait l’éolien n’est pas très efficace au plan du changement climatique.

     L’industrie française (notamment Naval-group et sa filiale Openhydro),  était très en avance dans un autre domaine : l’hydrolien.  Des turbines prometteuses avaient été étudiées et des prototypes installés, et la première usine d’assemblage au monde a été inaugurée le 14 juin 2018. Chose inconcevable, un mois après cette inauguration, la construction des hydroliennes n'est plus financée et Openhydro est mise en liquidation, et l'usine sera utilisée à d'autres fins. Alors que la Commission européenne avait donné son accord pour que la ferme pilote "Normandie Hydro" puisse bénéficier des subventions de l'Etat français, celui-ci ne veut plus accorder de subvention et Naval-Group, ne pouvant supporter seule les coûts correspondants, arrête ces efforts dans ce domaine (c'est en fait une décision de l'Etat, qui détient 60% du capital de Naval-Group).
              Le motif invoqué est que le coût du MWh est trop élevé et que de ce fait les perspectives de construction d'un nombre suffisant d'hydroliennes ne sont pas suffisantes, ce qui denote une décision irresponsable, car la France détenait un atout certain, mais les coûts et les perspectives de production ne sont pas  rentables au démarrage.
              Les hydroliennes auraient eu un grand avenir, peut être pas en mer, mais dans les fleuves et les rivières, pour produire l’électricité de petites agglomération, un peu comme le photovoltaïque peut convenir aux maison individuelles. L’Etat devrait les soutenir.

              L’hydroélectrique est une énergie très propre, qui ne produit pas de CO2. Elle doit être développé au niveau mondial, malgré son inconvénient de formation d'un lac derrière le barrage qui va engloutir la vallée et son contenu naturel et humain, et les conséquence sur la faune aquatique de l'interruption du cours d'eau
               Mais en France les sites capables de recevoir des barrages sont quasi saturés. Peut être peut on inciter certains industriels à réaliser de mini-installations pour leur propre usage.
             
    Il est intéressant de développer les autres énergies telles que géothermie ou biomasse, mais elles resteront marginales à quelques % au plus.

              En définitive, la politique menée par les gouvernements successifs en matière d’énergies intermittentes a coûté très cher aux contribuables, sans avoir un effet significatif sur les émissions de gaz à effet de serre, et sans créer ni industrie, ni emplois de façon importante. En fait, son but essentiel était de conserver les voix des écologistes en diminuant la part du nucléaire, alors que cette énergie est moins chère et moins polluante.
             
    La politique de transition énergétique, en matière de production électrique, misant tout sur les énergie intermittentes est une erreur, car le nucléaire est la seule source permettant de produire de l’énergie en quantité suffisante, à un coût raisonnable et sans produire de CO2.
             
    En matière de production électrique, les gouvernements feraient mieux de viser un avenir en maintenant le nucléaire à 70%, et l’hydraulique à 10% et en essayant d’atteindre 15% pour l’éolien et le photovoltaïque et en maintenant les indispensables centrales à gaz et groupes électrogènes au dessous de 5%

              Je ferai plusieurs articles sur les évolutions possibles du nucléaire, (réacteurs de quatrième génération et réacteurs de fusion) et sur les dangers comparés de cette source d’énergie et des autres industries.
             
    Je voudrais aussi faire, par la suite, un article sur le chauffage des logements qui est un gros consommateur d’énergie.

     

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