-
Par papynet le 14 Octobre 2018 à 08:46
Je vais souvent lire dans eklablog, des articles de blogs de professeurs des écoles qui donnent des conseil ou font de la pédagogie d'enseignement. Cela m'intéresse car je me suis toujours intéressé à l'éducation et la formation des jeunes. Je ne mets pas de commentaire parce que, n'étant pas prof, je ne suis pas compétent en la matière, mais cela m'intéresse cependant beaucoup, d'autant plus que les méthodes actuelles - et aussi les élèves - sont très différents de ce que j'ai connu à l'école, il y a 80 ans.
Il y a une quinzaine d'années j'avais créé un blog - sur Tchatheblog aujourd'hui supprimé - pour aider des jeunes en difficulté, qui avaient des problèmes de toutes sortes, mais notamment des frictions - ils appelaient cela des "frittages" - avec leurs parents.
J'ai envie de ressortir aujourd'hui, après l'article que j'ai fait hier sur l'impulsivité, certains des conseils que je leur donnais.Quand j'étais enfant, j'étais cabochard, j'aimais bien avoir raison, et j'avais ma petite dose d'impulsivité. Ma grand mère était encore plus tétue que moi et les occasions d'affrontements ne manquaient pas, même si on s'aimait beaucoup, mais elle avait le don de désamorcer les discussions qui s'envenimaient.
Elle m'a appris ses “trucs et astuces” et, avec un peu de sauce “vieux singe”, je les explique parfois à des ados.
Voici ce que je leur dis, en ajoutant en plus des éléments qui leur sont personnels :Une cocotte minute, si tu laisses monter la pression, cela t'explose à la figure! Il faut se servir de la soupape pour faire baisser la pression !
Toi c'est pareil. Il faut que nous trouvions une soupape, et tu seras à nouveau dans un monde supportable.
.
Tu es à la période de l'adolescence où on veut être libre et s'assumer, au moins en idée et sur les petites choses quotidiennes et tes parents sont les gardiens de l'autorité. Même s'ils t'aiment beaucoup, ils tolèrent donc difficilement qu'on ne leur obéisse pas.
Vous êtes tous entêtés, vous tenez à vos idées et un petit zeste de goût de la polémique ou de la discussion en plus.
Tu es fatiguée par tes déplacement, ton travail de classe et tes parents par leur boulot; bref être fatigués nerveusement n'incite pas à être patients et supporter l'autre .
Tous les ingrédients sont réunis pour que ce soit explosif !!! .
“....En général, en cas de dispute, c'est ma mere qui commence, moi qui relance bien les choses, et nous voulons toutes les deux avoir le dernier mot.....C'est toujours m'a mere, en temps qu'adulte, qui fini par l'avoir et m'envoie dans ma chambre, mais ce n'est jamais une "vraie" victoire....”
C'est le processus classique:
Ta mère veut exercer son autorité, même sur des bricoles et donc elle te fait des remarques et probablement, au lieu de les demander gentiment, elle te le dit de façon un peu sèche. Alors tu réagis et tu discutes. Le ton monte; on s'excite mutuellement. Chacun veut avoir raison. On en arrive aux arguments de mauvaise foi, qui ne sont plus logiques, mais il faut bien avoir raison !. LooL Alors quand on ne sait plus comment en sortir, ta mère use de son autorité parentale et te renvoie dans ta chambre et toi, tu as le sentiment d'une injustice, de ne pas être comprise.
C'est vrai qu'il n'y a pas de victoire, car dans toute confrontation, pour que cela se termine bien il faut une solution “gagnant-gagnant”, où chacun, certes fait des concessions, mais y trouve aussi son compte.
Etant impulsive, tu te vexes facilement, que tu as du mal à supporter d'être enguelée, surtout pour un truc mineur, et tu te sens tout de suite agressée !
C'est justement là où il y a quelque chose à faire, à avoir la force de ne pas se vexer de ne pas se laisser emporter.
Quand ta mère dit quelque chose qui ne te plait pas, coupe la communication entre tes oreilles et ton cerveau. Dis toi qu'on t'aime, qu'il faut faire plaisir, rester calme, ne pas se focaliser sur ce que dit ta mère, ne lui répondre qu'au juste nécessaire.
Il faut absolument arriver à rester calme
Si tu restes calme, elle sera tellement étonnée qu'elle restera calme, elle aussi, et ne s'excitera pasLa difficulté c'est sa propre fierté; c'est l'idée de céder devant l'autre, de faire quelque chose qui ne vous plait pas, de dire quelque chose sur lequel on n'est pas entièrement d'accord, quand on dit ce que les autres veulent entendre alors qu'on ne le pense pas, qu'on le réfute même quelquefois de tout son esprit, et qu'on doit le faire uniquement pour pouvoir conserver le peu de libertés qui reste encore, conserver le reste de ce qui nous tient à coeur, avoir un semblant de respect de la part de ses parents (ou de ses amis, parce que c'est pareil dans des discussions avec eux).
J'ai appris en faisant du judo, que céder, reculer un moment, ce n'est pas renoncer à sa force, c'est au contraire la concentrer et l'orienter autrement, pour ne pas se faire prendre, pour ne pas chuter et un peu plus tard, pour gagner.
Accepter les critiques sereinement, voire les injures.
Je sais ce n'est pas facile, surtout de quelqu'un de sa famille. Il faut se dire d'abord qu'ils ne le font pas exprès, soit parce qu'ils ne se rendent pas compte, parce qu'ils sont en colère, soit parce qu'ils ne comprennent pas et ne savent pas le mal qu'ils font ainsi.
Devant une critique, il faut d'abord se demander : est elle vraie ? Si c'est le cas, il vaut mieux le reconnaître, quitte à expliquer pourquoi on a fait ainsi.
Si ce n'est pas le cas, le temps de réfléchir, on n'a pas explosé, c'est déjà cela de gagné.
Ensuite il faut encore se forcer à réfléchir : qu'est ce qui leur prend de me dire cela; qu'est ce qu'ils veulent exactement dire? Font ils exprès? Pourquoi? Veulent ils me provoquer ? Se rende t'ils compte de ce que cela me fait.?
Cela a l'air idiot; mais la colère, vient d'une zone du cerveau émotionnel: les amygdales. Le fait qu'on ne se contrôle pas, qu'on se vexe, vient de ce que la communication a été coupée avec le cortex préfrontal qui doit anticiper les événements, mesurer les risques et prévoir. Alors se forcer à réfléchir, c'est s'obliger à sortir du cerveau émotionnel pour porter l'affaire devant son cortex,.
Se forcer à réfléchir, c'est la clé du calme, de la non-colère. Evaluer en permanence la situation et ses risques. Risques des réactions à ce qu'on vous dit, risques des mots que l'on va prononcer, de ce que l'on va répliquer
S'empêcher de parler. S'empêcher de répliquer au mauvais moment.
Evaluer le risque c'est aussi un “calcul coût efficacité” comme en stratégie d'entreprise. Est ce que je n'avais pas raison (ça c'est pour ma fierté!!) mais est ce que cela vaut la peine que je me batte pour cela?
Se dire aussi que l'adversaire vous pousse à la colère, essaie de vous mettre hors de vous, de vous pousser à la faute.
Vous voulez m'exciter ! vous en serez pour vos frais et comme vous vous exciterez vous même, c'est moi qui, étant calme, serai le plus fort.
Face à quelqu'un qui est excité, qui est sur le terrain de la passion et des arguments sentimentaux toujours subjectifs, ne jamais engager la discussion sur ce terrain mouvant, propice à l'incertitude, au malentendu et à la mauvaise foi.Toujours rester et revenir au plan objectif et rationnel, à la réflexion.
Ne pas mentir, mais ne pas dire toute la vérité. On se fait toujours prendre lorsque l'on ment parce qu'on ne pense pas à tout et que quelque chose qu'on n'a pas prévu, ou qui n'est pas logique, vient mettre ce que l'on a dit par terre.
Toute vérité n'est pas bonne à dire. Pas la peine d'exciter les foules ! Et on peut touojurs dire après si on s'en aperçoit, qu'on a oublié, qu'on pensait que cela n'était pas important.
Et parfois répliquer cependant, mais avec précautions. On ne peut pas tout laisser passer. Rester très froid, Ne pas faire voir que cela t'a touché, garder ta désinvolture comme quand tu fais le petit ange après une espièglerie.
Sans toutefois avoir l'air de te moquer d'en face; ça c'est dangereux !!
Répliquer par des affirmations plutôt que par des réfutations (au plan syntaxe). Rester sur le plan rationnel. Bannir le sentiment sauf si tu sais que tu vas toucher dans le bon sens. (un “je t'aime” quand l'adversaire s'apitoie tout à coup, et à condition qu'il soit sincère et ne sonne pas faux.).
Si tu veux démontrer que tu n'as pas menti, essaie de trouver des arguments rationnels pour montrer que cela aurait été absurde de le faire.
Bien respirer calmement pour se calmer et se concentrer, et “tourner 7 fois la langue dans sa bouche avant de parler” (on peut même le faire réellement, elle ne s'est jamais coincée!! C'est ce que me disait ma grand mère ! LOL)
Finalement une discussion difficile c'est à la fois comme une partie de poker et une scène, un rôle comme au théâtre.
Tu me diras que lorsqu'on n'est pas sincère, c'est de la comédie. .
Quand cela devient conflictuel, les autres en face ne cherchent plus à te comprendre; cela ne sert plus à rien d'être sincère. Ils “jouent la comédie”, il faut la jouer mieux qu'eux ! Enfin dans certaines limites !!
Il faut rester sincère avec soi même, avec ceux qui te comprennent, qui discutent calmement.
Voilà ce que le vieux singe dit parfois à ses guenons et à ses babouins en s'inspirant des leçons de sa grand-mère. Et en général c'est efficace.
votre commentaire -
Par papynet le 2 Juin 2018 à 12:21
Il se passe bien des catastrophes dans notre monde, que ce soient les guerres et le terrorisme, les intempéries et tempêtes, le changement climatique, les maladies, la faim et la misère.
Alors quand je vois les polémiques à la télé pour savoir s'il faut interdire par la loi aux parents de donner une claque ou une fessée à leurs enfants, cela me fait rire mais me navre aussi.
Il y a, dans ma famille, des professeurs et des instituteurs, et évidemment le procès de ce professeur qui a donné une claque à un jeune qui l'insultait, a provoqué quelques discussions.
J'ai beau avoir une âme de grand père qui aime ses petits enfants , j'ai parfois dans le domaine de l'education l'imprssion d'être un peu “cromagnon.
Une claque méritée, est ce si grave ?
J'en ai reçu quelques unes étant gosse, que je n'avais pas volées et j'en serais plutôt reconnaissant à mes parents qui m'ont éduqué le mieux quils ont pu.Bien sûr il ne s'agit pas d'enfants battus. Cela c'est anormal et inqualifiable. J'en ai connus aussi; j'ai même aidé certains d'entre eux à lutter contre ce traitement inepte et cruel.
Je pense que les parents les aimaient certes quand même, mais mal et que leur méthode d'éducation était mauvaise. Certains même, étaient violents au point que leur manque de maîtrise de soi, était à mon avis maladive.Je ne pense pas que la claque ou la fessée soit un bon moyen d'éducation.
Il me semble que cela arrive lorsque l'on est excédé, lorsque le jeune a dépassé les bornes et qu'on ne s'y attendait pas. C'est une réaction justifiée, mais qui prouve cependant que l'on n'a pas su rester calme, se maîtriser suffisamment vite, et on le regrette d'ailleurs ensuite, même si on ne le dit pas - Je le sais, cela m'est arrivé parfois avec mes enfants, mais cela ne m'arrive plus avec mes petits enfants et ce n'est pas qu'ils soient plus sages !
Donc la claque il vaut mieux l'éviter, mais cela pose le problème de la “sanction”.
Pour moi, bien que les parents croient avoir fait leur devoir d'éducateur, je considère qu'ils sont aujourd'hui d'un laxisme étonnant. La punition est ce que les parents craignent le plus.
Certes toute autorité n'est pas répressive : il faut prévenir plutôt que punir, il faut expliquer et convaincre avant tout, mais je pense que l'on ne parvient pas toujours à le faire et qu' il n'y a pas d'éducation sans recours aux sanctions. Il ne faut pas tomber dans l'excès inverse de croire que toute autorité est répressive et que en conséquence il vaut mieux ne pas faire preuve d'autorité. En fait on renonce ainsi à éduquer.Le psychiâtre Claude Halmas écrit
“ ...Un enfant ne naît pas humanisé, il faut qu'il le devienne. C'est l'éducation qui va le tirer du côté de l'humain en le sortant de son principe de plaisir - « je veux tout tout de suite » - et de son illusion de toute-puissance - « je suis le roi du monde ». C'est l'éducation qui va l'amener à tenir compte de l'autre. C'est de renoncement en renoncement qu'il va se civiliser.
Et c'est là que l'autorité intervient. Le travail des parents sera de lui mettre des barrières et de lui faire comprendre que celles-ci sont infranchissables. Infranchissables, au risque d'une punitîon...
L'autorité parentale n'a de sens que si elle inclut la sanction. Quand une chose est interdite, il faut l'expliquer à l'enfant. S'il transgresse, lui rappeler l'interdit. S'il continue, en toute connaissance de cause, le sanctionner. C'est le seul moyen pour lui de croire dans la parole des adultes, de comprendre que l'interdit posé est incontournable. Et c'est même rassurant pour lui....
La punition effraie les parents parce qu'ils n'arrivent pas à imaginer qu'elle puisse être autre chose qu'une violence faite à l'enfant. C'est au contraire en ne le punissant pas qu'on lui fait violence, car on hypothèque ses possibilités de compréhension de l'interdit. .”Je dis souvent que éduquer, le latin “educare” c'est conduire dehors : rendre l'enfant devenu adulte, capable de se débrouiller un jour tout seul hors de la protection du nid familial.
Mais pour cela il faudra qu'il respecte les règles de la société, qu'il n'empiète pas sur la liberté du voisin s'il ne veut pas qu'on trouble la sienne. Comment le fera t'il, si on ne lui a pas appris.?
Pour moi, le père ou la mère qui n'aura pas d'autre réponse aux transgressions de son enfant que de lui donner des coups, sera un parent maltraitant, et c'est condamnable, mais celui qui, tout en respectant son enfant, a un jour cédé à l'énervement devant une attitude provocatrice et lui a donné une claque n'a pas commis un acte répréhensif.
Ce n'est pas destructeur pour l'enfant, mais c'est même important pour sa construction, pour son éducation. Cest le meilleur moyen de montrer qu'il y a des limites et de lui permettre d'appréhender ce qu'est un autre être humain, dont on ne fait pas tout ce qu'on veut et que l'on doit respecter.
Je ne dis pas que la claque est une bonne chose, je dis simplement que c'est normal que les parents (voire les professeurs) aient un accès d'énervement et qu'ils n'ont pas à se sentir coupables de la colère qu'ils éprouvent. Je dirais même que la colère, parfois, est saine, à condition toutefois de savoir le maîtriser et de ne pas “péter les plombs”.
La claque justifiée et exceptionnelle, pour moi ce n'est pas grave.
Et me direz vous tu as eu des claques toi, étant enfant. Mais oui.
Quand j'avais une dizaine d'années, Maman et la mère d'une de mes copines, Hélène, nous avaient emmenés à un enterrement et au cimetière. Nous nous embêtions, alors on regardait autour de nous et Hélène me montre une tombe sur laquelle il y avait écrit “ci git dans l'attente de la résurrection Zoé Nomdedieu”.
On n'a pas idée d'avoir un nom pareil et à l'époque c'était un juron assez mal vu et en plus j'ai pensé à ma girafe rose en peluche qui s'appelait Zoé! Alors bêtement j'éclate de rire au beau mileu du discours d'enterrement du curé. Clic, clac : une belle paire de gifles. Du coup c'est Hélène qui avait envie de rire, le chameau!.
votre commentaire -
Par papynet le 21 Décembre 2017 à 18:42
Une correspondante avec laquelle j’échange quelques mails me posait la question des échanges entre ados et parents et me disait
« Je m’entends très bien avec ma mère : nous parlons ensemble, mais je ne peux pas tout lui dire, c'est normal, on a tous nos secrets non ? Ce que je ne dis pas a ma mère, je le dis a mes amies, mais c'est vrai que parfois, l'avis d'un adulte est bien plus précieux que celui d'un/une ado...
Après tout, chacun est libre de dire ce qu'il veut à ses parents même si parfois il faudrait tout dire ... “
Là est le dilemme, je suis bien d'accord avec ce commentaire : chacun a son “jardin secret” et on ne peut pas tout dire aux parents, ni d'ailleurs aux ami(e)s.
D'abord les parents ont l'autorité et donc on a peur de se faire attraper et eux sont parfois obligés de faire des remarques ou de punir. Il faut bien élever ses enfants !!!
Alors, quand on est ado, que dire aux ami(e)s, que dire aux parents, quand chercher l'aide d'un adulte.?
Je crois que tant qu'il ne s'agit pas de choses graves, qui risquent de vous apporter des ennuis, des déboires, de grosses difficultés, beaucoup de tristesse, vous pouvez le dire où non à vos parents ou vos ami(e)s. C'est selon vos relations et c'est au fond, sans importance cruciale.
Par contre si vous rencontrez une grosse difficulté, que vous avez fait une grosse bêtise et que vous risquez d'être mis(e) en cause, il vaut mieux le dire aux parents (sauf si évidement ils vous battent, ce qui est quand même rare), quitte à se faire attraper. Il faut avoir le courage de ses actes et de ses responsabilités.
Et si ce sont des parents normaux, ils vous aideront à vous en sortir.
Les copains, les amis peuvent vous aider mais sur des choses ponctuelles, qui peuvent se résoudre au niveau de jeunes et qui ne nécessitent pas l'expérience de la vie ou la connaissance des lois et des relations humaines.
Je connais une jeune qui aidait souvent ses copines et a eu le courage et la gentillesse d'aller chercher chez le pharmacien une “pilule du lendemain” pour une de ses amies qui n'osait pas le faire (ce qui était idiot, mais la timidité paralyse ..!.)
Mais vos ami(e)s ont le même âge que vous et risquent d'être vite dépassé(e)s si vous avez un gros problème.
Si les parents sont trop sévères, si vous avez vraiment peur de leur parler d'une chose difficile et qui dépasse l'expérience d'un ado, il faut aller voir un autre adulte : vos grands parents, l'infirmière du lycée, un prof que vous connaissez bien.
Beaucoup d'ados se sont adressées ainsi à moi et j'ai toujours essayé de les aider, sans les juger surtout.
Il ne s'agit pas de leur dicter leur conduite, mais de les faire profiter de son expérience qui est plus grande avec l'âge, de leur expliquer les points qu'ils ne connaissent pas ou n'ont pas compris, de les aider à chercher des solutions et en prévoir les conséquences, bref de leur donner des éléments de décisions qu'ils ne pouvaient trouver eux mêmes. Mais c'est ensuite à eux de décider, mais en connaissance de cause.
Souvent également de les consoler, de leur remonter le moral, de les rassurer et de les aider à reprendre confiance en eux mêmes. Quelquefois de les aider à sortir du précipice.
Enfin un dernier point, si vous êtes malade, là il ne faut pas hésiter, il faut en parler aux parents et voir le médecin.
votre commentaire -
Par papynet le 24 Septembre 2017 à 10:43
Les journalistes et certains psys ont tendance à mettre en lumière tous les ennuis d’enfants « surdoués » malheureux, qui ont des troubles psychologiques à tel point qu’il ne réussissent pas en classe et sont malheureux
En fait il ne faut pas croire qu’il y ait beaucoup de surdoués malheureux; pas plus que chez les enfants moins doués. Et évidemment les psys ne voient que ceux qui ont des problèmes ! La plupart des surdoués sont bien dans leur peau et ont de bons résultats en classe.
Pourquoi un enfant surdoué peut il avoir des problèmes ?
Une des caractéristiques dominantes des enfants surdoués est leur lucidité, laquelle se manifeste - je l’ai dit dans l’article précédent - par leur faculté de comprendre, dès leur plus jeune âge, les concepts des adultes.
Face à toute situation, ces enfants envisagent immédiatement les risques, les possibilités d'échec et de défaite. Cette conscience de tous les instants peut les paralyser. Leur esprit porté vers l'abstraction est également souvent fasciné par la mort, ce qui est une source d’inquiétude et de stress.
Certes, de nombreux enfants surdoués dominent cette angoisse et obtiennent des résultats brillants dans leurs études. Mais parfois aussi, l'enfant s'engage dans un dangereux repli sur soi et ne réussit plus en classe.
La peur de mal faire est sans doute la source des résultats médiocres à l'école. L’attitude de retrait résulte vraisemblablement de la peur d'être jugé par les autres enfants.
Avec un surdoué encore plus qu’avec d’autres enfants, les écarts entre l'attente de l'enfant et ses résultats, risquent de le conduire dans une impasse dont il ne sortira que très difficilement. Cela explique le grand nombre d'enfants très intelligents que l’on trouve en situation d'échec scolaire.
Mais si on ne leur avait pas mis dans la tête qu’ils étaient surdoués, je ne suis pas sûr que l’on se trouverait dans pareille situation. Les parents se sont persuadés que leur gosse était un génie et ils le lui ont tellement dit que l’enfant a fini par le croire. A partir de là, il est persuadé qu’il peut réussir sans rien faire, et même, pour certains d’entre eux plus fragiles, ils se sentent anormaux, et en souffrent. L’âge affectif ne suit pas toujours l’âge intellectuel et certains enfants, en avance intellectuellement, n’ont pas la maturité émotionnelle correspondante.
Les jeunes surdoués que j’ai connus depuis 5 ans, qu’ils aient des problèmes ou non, m’ont souvent dit qu’ils avaient l’impression, pour leur entourage, d’être des “bêtes de cirque”. C'est complètement aberrant de les traiter ainsi
Un autre risque guette les enfants surdoués ou précoces: celui de développer une fausse personnalité.
Lorsque l'enfant tient trop à l’estime de ses parents, il déploie parfois des efforts démesurés pour leur offrir une image qu'il croit être celle qu'ils attendent de lui. Dès lors, il ne se montre pas sous son vrai jour, mais sous le jour qu'il croit apprécié de ses parents.
C’est en quelque sorte une “persona” beaucoup trop développée et, si une telle distorsion de la personnalité peut arriver chez n'importe quel enfant, mais le bouleversement de la personnalité est plus profond chez les enfants surdoués en raison de leur empathie surdimensionnée, cette faculté de ressentir très profondément les émotions et les réactions intimes de leurs proches.
Si l'enfant discerne le moindre signe de mécontentement chez l'un de ses parents, il ressent ce mécontentement de façon intense et fera tout pour ne plus le faire réapparaître.
La plupart des enfants surdoués ou précoces connaissent un développement moteur et psychologique harmonieux. Ils peuvent apporter énormément aux autres sur le plan affectif, technique, artistique, sportif ou scientifique.
Le principal risque est qu'ils s'ennuient en classe, dès le cours préparatoire. Face à un problème de mathématiques, la solution peut leur apparaître si évidente qu'ils rechignent à en fournir la démonstration.
En effet un tel élève a, en général, une bonne mémoire, une certaine curiosité intellectuelle, et surtout il comprend vite ce qu’on lui explique et si l’explication est logique et bien faite, il a déjà retenu la leçon et n’a besoin que de faire les exercices demandés.
Comme aujourd’hui on ne donne plus guère d’exercices, et que de plus l’enseignement est devenu relativement théorique, sans applications pratiques, et l’enfant s’ennuie en classe en ne fait aucun effort pour apprendre et ne s’intéresse donc pas à la classe.
Pour éviter l’ennui, le plus important est de soutenir leur motivation et leur sens de l'effort, en leur proposant de bonnes méthodes de travail ou des activités supplémentaires pour qu'ils occupent leurs facultés intellectuelles généralement plus vives : activités ludiques, sportives ou artistiques..
Autrefois on prenait les élèves dans une classe correspondant à leur capacité réelle et il était courant de voir un enfant de six ans sachant lire, écrire et faire les 4 opérations débuter en CE2, s’il était capable de suivre cette classe, mais par contre on lui disait que c’était normal et qu’il n’avait rien d'un surdoué. C'est parce que ses parents s'étaient beaucoup occupé de lui.
Aujourd’hui, sous un prétexte aberrant d’égalité des chances, on rechigne à faire sauter une ou deux classes aux enfants doués et auxquels on a appris des méthodes de travail et des connaissances, et on leur dit qu’ils sont “exceptionnels”. Rien d’étonnant à ce qu’ils s’ennuient et ne se sentent pas bien dans leur peau.
Une autre notion est assez discutable : des psychologues soutiennent que les enfants surdoués ont une manière de raisonner différente, et que leur esprit va dans des directions différentes, explore en « gerbes », comme un feu d’artifice, foisonne d’idées, est en général créatif car il fait des associations inattendues, et évidemment l’enfant pose des tas de questions.
C’est souvent vrai, mais ce n’est pas l’apanage des surdoués : tout enfant de préférence cérébrale de perception « Globale » très marquée a un tel comportement, même s’il est moyennement doué.
Et effectivement l’enseignement « pas à pas » est plutôt fait pour les personnes de préférence « Sensitive » et il peut arriver que l’enfant ait l’impression d’être exclu d’une classe où on ne s’intéressent pas à lui, où il ne fait rien qui l’intéresse, et où il n’est pas à l’aise.
Bref je suis étonné de voir des « surdoués » en échec scolaire. Je ne susi pas sûr que ce soit parce qu’ils sont surdoués. Je pense qu’il y a d’autres raisons qu’on n’a pas vu ou qu’on ne veut pas voir. En général les jeunes en échec scolaire le sont, soit parce qu’ils ne sont pas doués intellectuellement, mais surtout parce qu’ils ne sont pas motivés pour travailler, et/ou qu’on n’a pas su les intéresser à ce qu’on leur demandait d’apprendre, et qu’on avait oublié de les persuader de l’intérêt des études.
Il est par ailleurs évident que chacun ne peut suivre toutes les orientations possibles et là encore, les professeurs étaient autrefois formés pour aider les jeunes à s’orienter dans leurs études et leur futur métier.
Il faut reconnaître aussi que la tâche des professeurs est plus difficile aujourd’hui, d’une part en raison de la mauvaise éducation des enfants, et malheureusement de celle des parents, et du fait qu’ils n’ont pas été formés pour se trouver dans de telles difficultés.
Enfin je constate qu’alors qu’autrefois l’élève doué était respecté par ses camarades qui avaient besoin de lui pour les aider, alors qu’aujourd’hui, on le traite bêtement « d’intellectuel » et on se moque de lui. Evidemment les jeunes qui se livrent à ce jeu méchant ne sont pas eux, très intellectuels.
votre commentaire -
Par papynet le 7 Avril 2017 à 17:23
Il m’arrive de recevoir des mails de jeunes ou de parents qui me demandent un avis sur les « surdoués » et les ennuis qu’on leur prédit souvent dans la presse.
Je trouve que l’on raconte beaucoup d’informations inexactes à ce sujet et je voudrais donc donner quelques précisions qui pourraient intéresser d’autres personnes que ceux qui m’ont écrit et à qui j’ai répondu.
Qu’est ce qu’un enfant précoce et qu’un enfant surdoué pour les psychologue ?
La définition qu’on donne souvent est liée au QI et pourtant le QI ne teste qu’une partie de l’intelligence et si on fait plusieurs tests à divers intervalles, les scores varient de quelques points. A mon avis, le QI n’est pas une référence suffisante pour classer un individu dans une catégorie s’il n’est pas accompagné d’un bilan psychologique plus important. Il s’agit toutefois de tests de QI rigoureux par rapport à ceux des magazines, et destinés aux enfants, issus des tests initiaux de Binet
Un enfant doué a un QI entre 110 et 120, un enfant précoce un QI supérieur à 120 et un enfant surdoué un QI supérieur à 130.
En France les enfants de QI supérieur à 120 représentent environ 6,5 % et ceux de QI supérieur à environ 2 % de la population d’enfants, soit 1 sur 50 environ, ce qui n’est pas négligeable. (la médiane de QI- 50%- est par définition 100).
J’en ai connus aussi quand j’étais enfant, mais on ne les appelait pas ainsi. On disait simplement qu’ils étaient un peu plus doués que les autres (et encore !) et on parlait d’enfant « précoces » ou « en avance ».
En fait cette dénomination de “surdoué” date de 1970 et le docteur Ajuriaguerra, définissait alors ce néologisme comme “un enfant qui possède des aptitudes supérieures qui dépassent nettement la moyenne des capacités des enfants de son âge. «
Il ne faut pas croire qu’un enfant surdoué est un “prodige” comme Mozart, la plupart d’entre eux ne réalisent pas des choses exceptionnelles. Autrefois on disait simplement qu’ils avaient de grandes “facilités” et probablement un certain “potentiel” et les professeurs les suivaient particulièrement afin de les encourager et de veiller à ce qu’ils se servent de cette capacité favorable.
En effet autour des années 40, dans la lointaine province ou je vivais (les Pyrénées), tous les enfants passaient en classe vers 10 ans (souvent à l’entrée en sixième) un QI type Binet, qui ensuite servait aux professeurs à adapter leur enseignement et à soutenir aussi bien les meilleurs que les moins bons résultats.
Les bases biologiques de ces intelligences sont méconnues. On avance souvent deux raisons : un nombre de centres de mémoires tampons plus important et une meilleures myélinisation entraînant une vitesse plus grande de propagation de l’influx nerveux, mais ce sont des hypothèses. D’autres constatations sont faites .
À l'Université de Lille, Jean-Claude Grubar a montré que le sommeil des enfants précoces comporte des phases de sommeil paradoxal (le sommeil des rêves), plus longues que chez les autres enfants du même âge.
De plus, on constate que les mouvements de leurs yeux dans les phases de sommeil paradoxal, sont presque deux fois plus fréquents chez les surdoués que chez les enfants du même âge, ce qui est, au contraire. caractéristique de l'adulte.
La longueur des phases de sommeil paradoxal et la fréquence élevée mouvements oculaires refléteraient une capacité inconsciente à organiser, pendant ces phases de sommeil, les informations emmagasinées durant l'éveil.
On constate aussi que ces enfants évaluent mieux que d'autres les conséquences de leurs actes et les risques qu'ils prennent. C'est une question d'entraînement au contact des adultes, et il est probable donc que leur cerveau préfrontal est mature plus précocement. C’est pour cela qu’on les appelait « précoces ».
Je pense qu’un enfant précoce ou surdoué a certainement certaines prédispositions génétiques ou du moins innées. Mais je reste persuadé que le rôle des parents et de l’éducation et de l’instruction est fondamental.
J'ai connus des cas précis que je ne citerai évidemment pas.
Si les parents et les grands parents s’occupent beaucoup de cet enfant, lui apprennent à parler relativement tôt, conversent avec lui, répondent à ses questions, ses facultés se développent tout jeune.
Si à partir de 4 ans on lui apprend rapidement à lire et à écrire puis à compter et à effectuer les quatre opérations, qu’on le fait dessiner et acquérir des repères spatiaux, il va lire beaucoup et acquérir du vocabulaire et des facultés logiques et de calcul, souhaiter développer ces notions par curiosité et donc se perfectionner en mathématiques très élémentaires et en vision spatiale.
Rien d’étonnant qu’à 8 ou 10 ans, si on lui fait passer un test de QI, basé sur la logique, le calcul, la représentation spatiale et la connaissance de la langue, qu’il ait un score très élevé. Il n'est pas super-intelligent, il est simplement entraîné et a eu une" éducation précoce".
C’est un enfant qui avait certes des facilités, mais qu’on a formé avec temps, attention et amour, et qui a développé son esprit et son intelligence par l’exercice, et à qui en plus, cela plaît de le faire, et qui donc, a pris l'habitude de travailler, sans que cela lui en coûte.
Mais c’est un enfant tout à fait normal et pas une bête de cirque, comme l’on voudrait nous le faire croire aujourd’hui (les médias et les psys, mais aussi quelques parents!).
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique