•            Vous savez que je m'intéresse au développement et aux apprentissages des enfants. 
    Il existe beaucoup de théories à ce sujet.
                 Je vous ai parlé de celles de Freud, qui sont assez contestées et dans plusieurs arts-icles et notamment celui du 11 mai 2020, j'aimentionné celle du psychologue Piaget, qui avait observé dans le détail ses propres enfants.
     Développement psycho-social des enfants             Aujourd'hui j'essaierai de résumer les idées d'un psychiatre allemand, naturalisé américain : Erik Erikson. (à ne pas confondre avec un autre psychiatre américain Milton Erickson - avec un c - qui est un spécialiste de l'hypnose).
                  Le psychiatre Erikson, qui a fait une théorie sur le "développement social", est un psychanalyste allemand, (1902-1994), qui a travaillé aux USA, s'appelait à l'origine du nom de son beau-père Homberger, puis a pris le nom d'Erik Erikson (sans c), lorsqu'il a été naturalisé américain. Il avait été formé à Vienne et analysé par Anna Freud, la dernière fille de Sigmund et est donc encore assez imprégné de ses théories. Mais n'étant pas un obsédé sexuel, ses théories du développement de l'enfant et de l'homme sont beaucoup plus réalistes et il se réfère à des observations, et considère que la psychiatrie ne doit pas s'inspirer uniquement de modèles théoriques.
                  Ses travaux concernent la "construction identitaire", et ses relations avec l'environnement social.
                 Il considère que le développement de l'enfant puis de l'homme se fait par grandes périodes, au cours desquelles des tendances positives et négatives, dues à l'environnement social, s'affrontent et doivent parvenir à un équilibre satisfaisant pour que l'on puisse passer sans dommage au stade suivant et en résoudre plus facilement les problèmes.
                   Il décrit huit périodes qu'il appelle des "crises" (au sens de tournant important de la vie), depuis l'enfance jusqu'à la vieillesse.
                   Pour vous donner un aperçu de la théorie d'Erikson, je vais vous décrire brièvement ces huit stades. 

                           - Premier stade de l'enfant jusqu'à environ 18 mois quand il marche et commence à comprendre des mots.
                     L'enfant dépend totalement de ses parents, notamment sa mère qui le nourrit; il a besoin de l'affection constante de ses parents pour se sentir bien et avoir confiance en son environnement. Cette confiance dépend de la satisfaction de besoins primaires et finalement l'enfant pendant cette période apprendra la confiance ou la méfiance, vis à vis de son environnement, principalement familial. Son identité est ce qu'il reçoit.
                   La confiance lui permettra de mieux aborder le second stade.              -

                             - Deuxième stade de l'enfant de 18 mois à environ 3 ans quand il sait parler et communiquer couramment.
                  L'enfant acquiert une certaine autonomie, de déplacement, de manger lui même, d'être propre, puis de pouvoir communiquer et commencer à poser des questions pour découvrir son environnement. Il apprend aussi certaines règles de comportement en milieu social. 

                  Les parents continuent à assurer sa sécurité et ses besoins élémentaires, mais aussi à l'aider dans cette acquisition d'autonomie et exploration de l'environnement.
                   Si l'enfant est ainsi encouragé, il développe ce sens de l'autonomie et se sent capable d'affronter les difficultés (avec l'aide de ses parents). Mais si on le brime dans sa découverte de cette autonomie, ou si, au contraire on lui en demande trop, l'enfant ne prendra pas confiance en lui même et sera moins apte à franchir le stade suivant.

                                 - Troisième stade de l'enfant de 3 à 6 ans, quand il va aller à l'école primaire. Le développement de l'autonomie se poursuit, sous forme notamment de l'initiative, qui permet de prévoir, de planifier en fonction d'un but, et d'entreprendre des tâches et de les mener à bonne fin. Mais il peut réussir et en avoir la satisfaction, ou au contraire échouer et se sentir coupable de l'échec. La principale activité reste le jeu.
                   Il apprend à comprendre que les idées et sentiments des autres sont différentes des siennes.
                   L'enfant va donc au cours de ce stade développer son sens de l'initiative et de la curiosité du monde qui l'entoure, ou au contraire un sentiment de culpabilité et d'impuissance vis à vis de ses besoins, de ses désirs et de ses entreprises.              -

                                   - Quatrième stade : l'enfant de 6 à 12 ans environ, stade de l'école primaire, avant la puberté.
                  L'enfant diminue ses jeux au profit du travail scolaire. Il a maintenant conscience de son identité et de celle des autres. Il maîtrise l'espace et le temps. Il commence à s'habituer à des concepts abstraits et à des "théories" (les lois de l'environnement).

                   Il veut dans cette période de préadolescence montrer son indépendance (désobéissance), mais aussi que l'on reconnaisse ses qualités (de la part des parents, des maîtres, des copains). Il devrait acquérir plus de rapidité intellectuelle, de patience et de persévérance.
                   Si l'enfant est soutenu et encouragé dans ses efforts, il va développer confiance en lui et satisfaction, si au contraire il est dénigré et trop critiqué (il ne s'agit pas des punitions justes, mais des moqueries et des blessures d'amour propre), il développe un sentiment d'infériorité et a tendance à s'isoler des autres.              -

                                     - Cinquième stade : l'adolescence de 12 à 20 ans environ. (cela peut être moins ou nettement plus).
                   L’adolescent est préoccupé de la manière dont les autres le perçoivent. Il change beaucoup physiquement avec la puberté et l'influence des hormones. Il aspire à plus d'autonomie, et cherche son indépendance vis à vis des parents, souvent en s'opposant à eux, mais est aussi conscient de son inexpérience et son impossibilité à assurer lui même ses besoins et donc craint aussi l'éloignement du nid familial. Il découvre des appartenances à des groupes, à des idéaux politiques ou religieux. Ils sont ensuite face à l'orientation de leur vie future professionnelle.

                   L'adolescent fait des essais et choisit sa voie avec une influence ou une aide plus ou moins grande des parents. Le problème est de savoir s'il a l'impression que ce sont des choix personnels ou imposés. Il se forge aussi un système de valeurs en parte différent de celui qu'on lui a jusque là imposé (le surmoi de Freud). Il prend conscience de ses désirs, peu à peu de leur réalisme ou de leur aspect utopique ou déraisonnable. Il construit peu à peu son identité.
                  A la fin de ce stade, il devait pouvoir être en grande partie autonome, mais avec une confiance en soi, et une autonomie plus ou moins développées. 

                                    - Sixième stade : l'adulte de 20 ans, ou plus à 35 ans. 
                  Le jeune adulte continue à confronter son identité mais principalement à des amis et à la société qui l'entoure, notamment au travail. Il abesoin de reconnaissance sociale et est inquiet d'être rejeté d'un groupe ou de subir des ruptures individuelles.

                  Il accepte des compromis pour conserver ces relations sociales. Il va peu a peu se forger un environnement personnel (familial et professionnel) dans ce milieu social.
                  Au contraire il peut s'isoler et en subir une frustration.

                                    - Septième stade : la maturité : 35 à 65 ans.
                  La personne a maintenant une situation sociale établie : métier, famille. La principale tâche du développement est d’apporter sa contribution à la société et d’aider la génération future (notamment au sein de sa famille). C'est le stade d'accomplissement de soi, au sens de Maslow. À l’opposé, une personne trop autocentrée, qui ne voudrait ou ne pourrait aider la société développe un sentiment de stagnation et d’insatisfaction.

                                   - Huitième stade : la vieillesse et la sagesse : > 65 ans.
                  Ce stade final est celui de la rétrospection. À mesure que nous vieillissons nous avons tendance à moins faire de projets et diminuer nos actions, et à regarder la vie au plan du passé. Nous pouvons faire le point des réalisations développer un sentiment de réussite et de satisfaction si nous estimons avoir une vie riche et remplie. Dans le cas contraire, nous risquons de développer un sentiment de regret face à une vie ressentie comme inachevée et à la paralysie sociale, face à la crainte de la mort..

                   Personnellement, je trouve ce modèle de développement beaucoup plus intéressant, parce plus près de la réalité pratique, que le modèle de Freud, axé sur les désirs et refoulements sexuels, mais je pense aussi qu'il est fortement inspiré de la culture américaine de notoriété et de réussite financière, surtout dans le métier.
                  D'autre part cette théorie s'accordait bien avec la société de l'après guerre, jusqu'aux années 80. Le développement actuel des médias et des communications (télévision, ordinateur, internet, téléphones...), et des réseaux sociaux, mais aussi le chômage, ont relativement bouleversé ce modèle, qui me semble moins actuel.
               

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Images2-1/PetitPoucet.jpghttp://lancien.cowblog.fr/images/Images2-1/37979chat.jpg

               Quand j'étais gosse, ayant eu la chance que ma grand-mère m'apprenne à lire à 4 ans, je dévorais des livres et notamment des livres de contes (mais aussi les Jules Vernes, mais c'était aussi de l'extraordinaire)
    .           Adulte j'en ai lu à mes enfants, avant qu'ils ne les découvrent eux mêmes, puis à mes petits-enfants. Mais cela fait longtemps que je n'ai pas eu ce plaisir et je le regrette. Mes arrières-petits-enfants sont encore trop petits.
              Ce qui se passe dans les contes est assez différent de la réalité, cela vous le savez bien. Certaines lois physiques sont évidemment transgressées (les bottes de 7 lieues), des miracles s'accomplissent en réalisant des vœux, les princes charmants existent, et des transformations exceptionnelles ont lieu (citrouille carrosse).
                Cependant si les mondes des contes sont plus étonnants que la réalité, ils ne sont pas plus vertueux pour autant et on y retrouve facilement tous les pêchés capitaux et les dangers de notre vilaine Terre.

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               Mais on se pose moins de questions sur certains aspects psychologiques des personnages de contes et j'ai toujours été admiratif devant leurs qualités.
                Le petit Poucet se sent responsable de ses frères, comme s'il était adulte malgré son jeune âge, il est assez imaginatif pour trouver l'idée de semer des petits cailloux, et quand il trouve les bottes de 7 lieues, qu'il n'avait jamais vues auparavant, il sait à quoi elles servent et il sait s'en servir sans consulter une notice ! Même à mon âge, (presque çà), je ne sais pas faire cela, j'ai souvent besoin de consulter les notices de mes appareils!!
             Ces personnage ont une stratégie imaginée à l'avance : par exemple le chat botté sait qu'il va aller voir l'ogre pour le forcer, par vantardise, à  se transformer en souris pour pouvoir le manger.    
              En général on les considère comme des personnes très intelligentes etelles savent réfléchir à ce qu'elles vont faire et les fées et bons génies leur donnent des conseils ou leur enseignent leur expérience d'adulte. La fée conseille à Peau d'Ane de demander une peau d'âne à son père et beaucoup de récits mettent en valeur des préceptes moraux : la princesse de Riquet à la Houppe respecte ses engagements et Riquet et elle, faisant preuve d'altruisme, échangent beauté et intelligence. Le petit chaperon rouge aime beaucoup sa "mère grand" ! 
               Ce qui m'amuse par contre; ce sont les interprétations tout à fait délirantes, des psys férus de psychanalyse, qui voient dans l'aventure du chaperon un chemin initiatique de l'adolescente au seuil de la puberté et dans le loup qui l'attend dans le lit de sa grand-mère qu'il a mangé, un prédateur sexuel; et de l'absence des pères, souvent réelle dans les contes, resurgit le complexe d'œudipe (vaste fumisterie pour les neurobiologistes) et le Prince charmant de la Belle au Bois dormant, est évidemment le résultat de ce transfert de l'amour pour le père. 

    Les vieux contes n'ont plus cours au temps d'internet !

                Ces vieux contes n'enchantent plus les jeunes qui leur préfèrent Harry Potter, et là, si les pouvoirs magiques sont plus que jamais présents, (j'aimerais bien me déplacer à cheval sur un balais au dessus des embouteillages parisiens !), Harry a des parents qui ne s'occupent guère de lui, ne sait pas à l'avance ce qu'il doit faire, découvre bien des choses par lui-même, malgré l'enseignement de son collège de sorciers, et il doit découvrir peu à peu, dans un long parcours initiatique, les règles d'un monde incompréhensible.
               Au fond, il est plus près de la vie actuelle des jeunes.
                D'abord l'image a remplacé le texte et le conte est du cinéma et moins sur le papier, avec évidemment une démarche différente, faisant davantage appel à la vue qu'aux mots et avec maints effets spéciaux.
    .           Les adultes d'Harry Potter ne possèdent pas le mode d'emploi des objets qu'ils côtoient, et quand bien même ils le connaissent, comme le sage et vieux Dumbledore, celui-ci ne l'enseigne pas à Harry pour qu'il le découvre par lui même.
               C'est tout à fait l'absurdité de certaines méthodes d'enseignement des maths et des sciences, il y a 15 ans à mes petits enfants, où les explications préalables aux exercices étaient rares, pour que l'élève "fasse preuve de créativité" et invente règles et leur usage. Ce qui est une grave méconnais-sance du fonctionnement du cerveau, qui n'invente rien de toutes pièces, mais se contente de de rapprocher de façon originale des données déjà mises en mémoire, et donc acquises au préalable.           

                Cela rejoint aussi la mentalité des jeunes actuels qui pensent que leurs camarades sont plus à même que leurs parents et que leurs professeurs, de leur apprendre ce qui leur sera utile dans la vie. Tout juste acceptent ils que les adultes leur donnent une idée des objectifs à atteindre, comme dans les jeux de rôle.
                Ce fossé de communication entre adulte et jeunes résulte sûrement ne partie de l'évolution des techniques de communication, l'essentiel passant par le net et le smartphone. 
               Je me rend compte combien mon dialogue avec les jeunes est facilité parce qu'ils s'étonnent qu'un vieux singe de 80 ans puisse manier aussi bien qu'eux le blog et la messagerie et sache comment fonctionne son mac, puisse lui donner des ordres, voire corriger son fonctionnement. Eux ne savent pas du tout comment fonctionne leur smartphone (mais moi non plus !)
    .            Et la proximité réelle des parents est remplacée par celle virtuelle des amis sur facebook et les divers réseaux sociaux ! Le corps n'est plus ressenti que comme un objet qu'il faut nourrir, dont il faut assouvir les passions et supporter (mal) les souffrances, il peut faire du sport pour réaliser des performances afin d'épater la galerie, mais il n'est plus le partenaire constant du plaisir intellectuel et de l'amour sentiment.
                Une autre évolution qui me frappe, est que la punition n'est pas ressentie comme un encouragement à s'améliorer et à ne pas retomber dans les mêmes erreurs, mais comme une humiliation insupportable; ils ne sont pas coupables, mais honteux et ils manquent tellement d'estime d'eux-mêmes que, lorsqu'ils sont punis, ils ne peuvent plus penser être estimés, et ont parfois même une envie d'abandonner l'existence.
               Pour beaucoup de jeunes, la punition (ou la sanction scolaire) est ressentie comme une marginalisation, une honte insupportable et entraîne alors chez eux une réaction à l'opposé de ce qui était recherché : une crise d'agressivité visant à rejeter la honte qu'ils ont l'impression qu'on veut leur imposer. D'où les violences vis à vis des parents et professeurs.
                Le paroxisme est une susceptibilité à fleur de peau, qui les amène à considérer ne serait ce qu'un regard ou une petite dispute, comme une offense, qui ne devrait entraîner qu'indifférence ou haussement d'épaule et qui conduit parfois hélas au meurtre.
                Le sens de la punition n'étant plus compris, celui de la gratification ne l'est plus non plus, celle-ci n'étant souvent plus perçue que comme un service que les parents doivent aux enfants, puisque c'est eux qui ont voulu les mettre sur cette Terre.
                Et le dernier point qui nous éloigne des contes de fées, c'est que avec le virtuel et les jeux vidéos, le monde des adolescents est devenu la culture de l'improvisation et de l'adaptation aux événements qu'on ne maîtrise plus, et que cela malheureusement favorise l'absence de réflexion et l'abandon de la logique et du bon sens pratique, qui sont couplés à la réalité et aux sensations du corps. Mais beaucoup de ces jeux sont aussi des jeux de combat et d'affrontement, ce qui malheu-reusement les incitent à la violence dont ils minimisent les conséquences, qui ne sont plus virtuelles.

                Alors oui, malgré mon âge, j'ai la nostalgie de nos vieux contes de fées et aussi des contes et légendes de nos régions et de nos villes.

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  •             Je reçois quelquefois des mails de jeunes ados, qui se plaignent de l'indifférence de leurs parents face à leurs problèmes.
    Mais ont ils à temps sonné le signal d'alarme et discutent ils volontiers avec leurs parents ?

                L’adolescence, quand j’étais jeune, commençait à 16 ans (sauf peut-être pour quelques uns en avance dans leurs études). Aujourd’hui elle commence à 13 ans.                       
                Vous vous croyez des adultes, car vous aspirez à l’être, ce qui est normal.. Vous avez effectivement une autonomie beaucoup plus grande que ce que nous avions autrefois; vous avez des responsabilités électives, vous menez des revendications et organisez des manifs, certains s’intéressent à la politique. (Nous nous laissions cette chose ennuyeuse aux adultes!).
                Vous découvrez l’amour très jeune (quand j’avais 16 ans, nous nous regardions dans les yeux et osions à peine nous embrasser. Je vous vois rigoler!).
                Vous faites là des expériences enrichissantes, mais elles sont souvent stressantes, même pour les adultes. Et vous n’avez pas la résistance psychique d’un adulte.           De plus c’est la période de la puberté où les transformations psychiques et physiologiques (surtout chez les filles; chez les garçons, cela vient plus tard), apportent un bouleversement qui accroit ce stress, et exacerbe la sensibilité.

                Vous avez donc un risque beaucoup plus grand qu’un adulte (ou que moi, lorsque j’étais jeune), de vous trouver dans des situations où vous vous verrez débordés par vos problèmes.

                 Cela beaucoup de parents n’en sont pas conscients, parce qu’ils imaginent que cela se passe comme dans leur enfance et que leurs enfants ont la même résistance qu’eux face aux problèmes qui ne valent pas la peine d’en faire un fromage.
                 Raison de plus pour tirer la sonnette d’alarme assez tôt pour qu’ils aient le temps de s’apercevoir de votre désarroi et de vous expliquer que vous paniquez pour des faux problèmes, ou pour des ennuis mineurs.
                 
    La force d’un adulte (enfin pas toujours), c’est de savoir n’être triste que pour de vraies peines et de ne pas perdre sa santé sur des problèmes qui ne valent pas la peine qu’on s’y arrête.
                L’adolescence est une période de révolte contre l’autorité des parents. C’est normal, notamment chez les filles entre 13 et 16 ans et les garçons de 15 à 18. C’est la nymphe qui veut sortir de sa chrysalide, le bébé qui veut couper le cordon ombilical, le bateau qui cherche à couper les amarres pour voguer à l’aventure.
                La liberté est un rêve : on croit cela magnifique de partir à l’aventure (à condition d’emmener télé, téléphone, ordinateur, chaîne HiFi.... comme Robinson Crusoé !).
                 Vous verrez que plus tard, quand vous serez vraiment libres et complètement autonomes, vous trouverez qu’après tout, ce n’était pas si mal que cela de vivre chez papa et maman.

                Face à cela, que font vos parents?
                Certains lâchent la bride en croyant que cela sera votre bonheur, en répétant qu’ils ont confiance en votre sagesse, et vous faites un peu n’importe quoi! Vous vous sentez certes libres, mais complètement abandonnés pour prendre certaines décisions notamment sentimentales.  
                D'autres au contraire resserrent la vis, pour vous éviter de faire des bêtises, ou vous surveillent (qui fréquentez vous, qu’écoutez vous, que faites vous sur internet, qu’achetez vous, à qui téléphonez vous, qu’est ce que vous fumez, qu’est ce que vous buvez,? ...) et cela vous exaspère. Je le comprend, c’est agaçant, mais ils le font parce qu’ils ont peur pour vous et veulent vous protéger.

                Comment éviter ces écueils. ?
               Certains parents d’abord sont dans un juste milieu et cela se passe bien.

               Mais vous de votre coté : essayez d’inspirer confiance à vos parents, et une vraie confiance, pas celle qui repose sur des mensonges et des cachotteries. S'ils sont sûrs que vous ne fumerez jamais de drogue, que vous ne conduirez pas une voiture après avoir bu de l’alcool, que vous ne suivrez pas n’importe qui, que vous n’irez pas sur n’importe quel site sur internet, ils vous tracasseront beaucoup moins, mais à condition de ne pas les tromper, sinon adieu la confiance et là les tracasseries seront justifiées : un contrat est un contrat, il faut en respecter les clauses (les deux parties qui l’ont "signé", vos parents comme vous)

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  • Imitez vos parents et vous serez obéissants !!


        Je me souviens avoir entendu mes grands-parents dire "on n’éduque pas par ce que l’on dit, mais par ce que l’on est et ce que l’on fait".
        Il est certain qu'il faut  certaines règles en société car, sans interdits, la vie en société serait impossible. C'est pourquoi les enfants doivent acquérir cette notion, ainsi que la capacité de s'y conformer et que cette acquisition se fait grâce à nos centres d'apprentissage et de récompense.

         Mais,d'après une étude réalisée par David Forman et ses collègues de l'Université du Minnesota, tous les enfants n'auraient pas la même capacité d'apprentissage des interdits : la capacité d'un enfant de quatre ans à obéir à une interdiction dépendrait notamment de sa capacité à imiter les gestes de ses parents à l'âge de deux ans.
        Cela paraît bizarre à priori, mais ce n’est pas en contradiction avec ce que disent les scientifiques sur l’apprentissage.
        Pour participer à l'expérience de D. Forman, des mères devaient réaliser des gestes simples devant leurs enfants de deux ans et les inciter à répéter ces gestes. Il s'agissait par exemple de ranger des jouets, d’habiller une poupée ou une peluche, ou de verser de l'eau dans un verre. Certains enfants reproduisaient le geste avec précision et même enthousiasme. D’autres étaient peu enclins à imiter.
        Deux ans plus tard, les mêmes enfants ont été placés devant des jouets posés sur une table, avec interdiction d'y toucher. Certains respectaient l'interdiction, d'autres la bravaient. Les enfants obéissants étaient ceux qui, deux ans plus tôt, s'étaient prêtés au jeu de l'imitation.
        Puis, les enfants étaient placés devant une boîte opaque. Ils devaient deviner quel animal y était caché. C'était impossible, à moins de tricher et d'ouvrir la boîte. En l'absence (voulue) de l'expérimentateur, certains enfants ont ouvert la boite pour regarder secrètement ce qu'elle contenait. Ces transgresseurs étaient les mauvais imitateurs de l'expérience réalisée deux ans plus tôt.

        Pourquoi désobéissent-ils davantage ? Une troisième expérience a révélé qu'ils sont moins sensibles à la culpabilité.Si on leur donne un objet précieux en leur recommandant de ne pas l'abîmer, et si l'objet se casse entre leurs mains, (on fait en sorte qu'il soit fragile), ils n'en éprouvent guère de remords. Au contraire, les bons imitateurs sont mortifiés par la dégradation de l'objet, même s'ils n'y sont pour rien.

        Quel est le lien entre l'imitation, le respect des interdits et le sentiment de culpabilité ?
        Aucune explication n'est à ce jour acquise. Quelques hypothèses sont avancées. Le comportement d'imitation se manifeste très tôt : dès l’âge de quelques mois, le nourrisson observe les mouvements du visage de sa mère et cherche à les reproduire.
        Une catégorie particulière de ses neurones, les neurones miroirs, copie l'activité cérébrale qui commande, chez la mère, le mouvement du visage et permet à l’enfant de les imiter.
        Plus tard, l'enfant utilisera ces neurones pour détecter les intentions d'autrui : si son père tend la main vers une étagère pour y saisir un pot de confiture, les neurones miroirs de son cortex prémoteur reproduisent l'activité correspondant à la préparation du geste de son père. Quand il verra son père reproduire ce geste, il saura qu'il s'apprête à prendre la confiture : il a connaissance de son intention. Il apprendra ensuite que cela peut être aussi un objet autre et moins intéressant pour lui même qu’un pot de confiture.!

        Un enfant bon imitateur est un enfant qui fait donc beaucoup fonctionner ses neurones miroirs,et qui a vraisemblablement des capacités supérieures d'identification des intentions d'autrui.
        Les psychologues considèrent que la connaissance de ses propres intentions se construit à partir de l'observation des intentions de l'autre.
        Un enfant placé en situation de choix entre le respect et la transgression d'un interdit forme une intention avant de passer à l'acte ou de s'abstenir.
        S'il a été éduqué pour repérer ses propres intentions et pour leur attribuer une valeur négative lorsqu'elles vont à l'encontre d'un interdit, il peut s'empêcher d'agir. S'il n'a pas subi cet entrainement, il sera moins sensible à ce qui se prépare en lui, et passera à l'acte.
        Le sentiment de culpabilité procède de cette même logique: l'enfant qui voit se briser entre ses mains l'objet qu'on lui confie craint que ce geste ne soit pris pour intentionnel.
        Un enfant peu sensible à ses propres intentions ne peut pas former le sentiment de culpabilité. Le sentiment de culpabilité suppose l'intentionnalité, fondée sur les neurones miroirs et l'imitation.

        On ignore si la capacité d'imitation précoce est innée ou si elle se forme peu à peu, au contact des parents. Si cette seconde hypothèse était avérée, le contact entre enfant et parents, les jeux et les activités communes, la qualité du temps passé ensemble visant à créer une complicité par l'imitation, seraient déterminants pour tenir le futur adulte à l'écart des conduites de transgression.

     

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    Les ados, les parents et internet.

            Plusieurs de mes articles ont déjà été consacrés à la différence de vie entre le ados d'aujourd'hui et ceux d'hier, il y a 60 ans au lendemain de la guerre, et à leurs problèmes avec leurs parents.
              Les grands-parents on souvent une certaine 'incompréhension vis à vis du rapport de leurs petits-enfants  aux multimédias modernes et ils en concluent que les ados d'aujourd'hui sont très différents de ceux d'hier alors que les parents, utilisateurs aussi d'internet, sont moins catégoriques, mais n'arrivent pas à contrôler les agissements de leurs enfants sur le web et sont souvent très critiques sur son influence néfaste.
              Je pense que c'est plus compliqué que cela.

              A mon avis, les préoccupations, les inquiétudes des ados d'hier et d'aujourd'hui,  sont assez semblables. Certes, les études suscitent moins d'intérêt, il y a le chômage qui retarde l'entrée dans la vie active, , et le ou la petit(e) ami(e) qui fait découvrir plus tôt l'amour ou les amourettes, mais ce sont des différences qui ne changent pas la nature des problèmes.
              On retrouve les conflits et les préoccupations classiques de l'adolescence et les trois questions existencielles :
                        - Qu'est ce que je suis ?
                        - Qu'est ce que je veux ?
                        - Qu'est ce que je vaux ?
              Le conflit entre le besoin de liberté et de prendre son indépendance et celui de la sécurité au sein du nid familial.
              Le besoin de tendresse que l'ado cherche à trouver hors de la famille, car il est persuadé que les parents ne l'aiment pas assez  et qu'ils ne lui accordent pas toute l'attention qu'il attend ou sur les points qu'il souhaite.
              Le problème de trouver la juste distance vis à vis de la famille et plus généralement vis à vis des autres, se pose plus que jamais : ni trop loin car on se sent abandonné, ni trop près car on craint alors de perdre son autonomie.    

              Par contre la vie actuelle et notamment les nouveaux moyens de communication multimédia font aujourd'hui résoudre ces problèmes de façon tout à fait différente. C'est ce qui m'est apparu au contact de mes petis enfants et de leurs camarades ou des correspondants de mes blogs.
              Il est certain que les nouvelles technologies de la rencontre et de la communication viennent en aide aux ados pour les aider à résoudre ce problème de distance.
              Il est étonnant au début pour un "ancien" de voir des blogs où l'on raconte sa vie à des amis (s'il y a un mot de passe) voire à tous ceux qui viennent lire. Mais c'est d'une part une façon de décompresser de son stress et d'autre part le souhaiot de connaître l'opinion des autres, de profiter de l'expérience de ceux qui ont déjà vécu un problème analogue.
              En fait les moyens et les occasions de discuter sont bien plus nombreuses qu'autrefois où il fallait se déplacer pour voir les copains.
              Par ailleurs la virtualité de l'interlocuteur diminue la crainte d'être jugé (e) et facilite les confidences.

              Je discute parfois avec des parents ou des grands-parents qui voient dans cette plongée dans le monde virtuel un risque de "désocialisation"
              Je pense que c'est une crainte erronée, même si bien sûr on peut rencontrer des anomalies, (l'addiction aux jeux par exemple),  Même la boulimie des jeux est souvent associée à des contacts avec des amis et elle et surtout nuisible au travail scolaire, beaucoup plus qu'à la socialisation.
              Si chez les adultes, dont une partie importante du temps est pris par leur métier, les rencontres virtuelles se font au détriment des rencontres réelles, chez les adolescents, il y a alternance et complémentarité entre les deux et il est courant que se lient ainsi des amitié, virtuelles d'abord mais où les correspondants finissent par se rencontrer.

              Un problème important actuel est donc le lien entre générations, entre enfants, parents et grands-parents, qui semble beaucoup plus relâché qu'autrefois, mais c'est trop facile de dire que c'est la faute des moyens de communication modernes..
              J'ai été très sensible à ce phénomène il y a seize ans, quand j'ai créé mon premier blog. J'avais un avantage sur beaucoup de grands parents, je m'étais déjà servi de gros ordinateurs depuis 1965, de microordinateurss depuis 1980 et j'avais découvert la messagerie intranet dans l'entreprise en 1988 et internet en 1993.
              Mais lorsque j'ai été spour la première fois sur des blogs de jeunes qui véhiculaient beaucoup de préoccupations et de pensées tristes, même parfois désespérées, j'ai eu l'impression de débarquer en pays inconnu et de me sentir exclu !
              Au hasard des commentaires puis de mails, je me suis aperçu qu'en virtuel, l'âge intervenait moins et qu'à condition de se garder de juger, la barrière de l'autorité parentale responsable n'intervenait plus comme au sein d'une famille, et que le vieux singe, qui avait craint en créant son blog de passer pour un vieux c.. , pouvait finalement trouver sa place parmi les jeunes et même se rendre utile.

              Alors d'où vient le fossé parents-enfants à propos du net?
              Ce fossé existe sans le Net, et résulte du conflit qui existe entre le souhait de liberté et le besoin de sécurité des ados au sein de la famille, que j'évoquais plus haut,, ainsi que du fait que les sont investis de l'autorité et que les études plus longues et le chômage prolongent l'attente de l'autonomie complète du jeune.
              Le fossé a été accru par le fait que les deux parents travaillent le plus souvent maintenant et que les conditions de travail leur laisse peu de temps pour s'occuper de leurs enfants qui se considèrent un peu comme abandonnés. L'éloignement géographique des grands-parents y contribue également.
              Il vient aussi du fait que les jeunes passent beaucoup de temps sur le web ou d'autres moyens multimédias,, et que par ailleurs, ayant beaucoup plus de possibilités d'activités extra-scolaires qu'autrefois, ils ne s'intéressent plus autant à leurs études et ont moins de temps à conscrer aux parents et partagent de moins en moins leurs activités sportives ou culturelles, comme on le faisait autrefois.

              La méfiance des parents pour internet (et parfois leur ignorance sur ce moyen de communication), aggrave l'incompréhension.
              Bien sûr les parents craignent la rencontre d'un pervers ou d'un pédophile. Certes le risque existe mais il est moins fréquent qu'on ne le croit : aucun(e) de mes jeunes correspondant(e)s de en 15 ans, ne m'a signalé de cas et les jeunes me paraissent conscients du danger et font attention.
              Le risque qui me paraît plus important est la "contagion d'idées tristes", voire morbides, au contact de personnes malheureuses ou dépressives, voire de manipulateurs vicieux qui prennent plaisir à susciter stress et inquiétude ou à véhiculer des idées fantastiques, glorifiant les catastrophes, le sang et la mort.
              Il y a en effet un certain risque, si l'on est en permanence dans le virtuel, de se déconnecter du réel, de se faire une vie "rêvée" dans un monde imaginaire où l'on se trouve heureux, qui devient alors une "prison de verre dont on a perdu la clé". Il ne faudrait aller sur le net que bien portant psychiquement, ce qui n'est pas le cas de tous les adolescents.
               Ces risques sont réels mais peu fréquents et les parents qui diabolisent internet en raison de ses dangers, ne font que se couper davantage de leurs enfants.

              Les parents ont tendance à regarder les pratiques culturelles de leurs adolescents avec une condescendance amusée , inquiète, parfois excédée : « Ça finira bien par lui passer. »
              Pourtant il ne faut pas croire que l'adolescent féru des nouvelles technologies s'adonne à un passe-temps provisoire avant d'entrer dans la « vraie vie ». Il est déjà de plain-pied dans ce que beaucoup de parents perçoivent avec inquiétude comme le monde de demain, un monde dont ils se sentent exclus.  Alors beaucoup d'entre eux sont tentés de penser que ce qu'il y fait est inutile, voire malsain ou dangereux.
              C'est pourquoi, si nous voulons lutter contre le risque de fracture générationnelle, il nous faut partir du point de vue exactement opposé. Ce que les adolescents font sur Internet vaut la peine d'être connu parce que c'est intéressant et que nous gagnerons à nous en rapprocher. Et pour cultiver cette attitude, le mieux est de toujours nous rappeler que les espaces virtuels ne modifient pas fondamentalement l'adolescence: ce sont les mêmes angoisses, les mêmes déceptions et les mêmes espérances que par le passé, et aussi les mêmes attentes vis-à-vis des parents.
              Car ces nouveaux territoires sont aussi pour eux des espaces de construction de leur personnalité pour lesquels ils ont envie d'une reconnaissance des adultes, même s'ils ne l'explicitent que rarement. Sur Internet, c'est seulement « habillé » autrement.
              En revanche, ces espaces donnent aux émotions et aux représentations des ados un écho qui est méconnu.. Sur Internet, tout message est certain de trouver un interlocuteur qui le confirme. Cela donne aux messages joyeux une ampleur jubilatoire, et aux malheureux une profondeur dramatique. Si u niveau individuel le danger et limité, il est certain que, au plan collectif, les réseaux sociaux peuvent permettre d'organiser des actions néfastes et dangereuses, mais tout autant par les adultes que par les ados;


         

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