• Etre désigné comme juré, c'est une situation difficile.

              Parmi les problèmes difficiles de la société ceux du devenir des délinquants :
    “… doit-on protéger les individus en écartant de la société d'autres individus susceptibles de nuire ???...”

              C‘est une question que j'ai été amené à me poser à deux reprises au cours de ma vie d'adulte, lorsque j'ai reçu de la mairie une lettre me disant que j'étais sur la liste annuelle des personnes susceptibles d'être tirées au sort comme juré, en cas de procès d'assises à la cour dont dépendait mon domicile.
              Finalement je n'ai pas été désigné comme juré, mais je me suis demandé ce que j'aurais fait face au jugement que j'aurais dû décider, lors d'un procès en assise, où l'on ne juge que des crimes !!.

              Au passage, vous ne savez peut-être pas que la notion de crime n'est pas définie par la nature de la faute commise, mais par la durée de la peine encourue.
              Dans la mesure où la faute que vous avez commise peut entraîner une peine de prison de dix ans au moins (ce qui ne veut pas dire que l'on vous condamnera pas à une peine plus courte si vous avez des circonstances atténuantes), vous passerez en cour d’assise, avec donc un jury qui comportera outre les trois magistrats et le représentant du ministère public, neuf jurés. 
              Evidemment, compte tenu de la gravité des peines encourues, pour être jugé en Assises, il faut avoir commis une faute très grave : assassinat, meurtre, viol, vol à main armée ou violences ayant entrainé des blessures graves, sévices sur des enfants...

             Pour être juré, il faut être âgé d'au moins 23 ans, savoir lire et écrire le français, jouir de tous ses droits civils, civiques et ne pas être atteint d'une incapacité telle que tutelle, curatelle, sauvegarde de justice….Le défaut de moralité est aussi un obstacle pour être juré (condamnation à des peines infamante ou supérieure à un mois de prison...)
             Pour un procès on désigne dix huit jurés par tirage au sort dans la liste annuelle; certains parmi les 18 jurés désignés, 5 peuvent être récusés par l'accusé ou son avocat  et 4 par le représentant du Ministère Public sans invoquer de motifs. En définitive il en reste 9
             Presque tout citoyen peut donc être désigné comme juré au cours de sa vie.
            C'est une question qui pose un problème de conscience, car écarter les gens de la société, veut dire les mettre en prison ou dans un hôpital psychiatrique.

              Si la personne n'a commis aucun délit, il me semblerait effarant de la mettre en détention sur de simples informations et présomptions. Même en cas de maladie mentale, je doute qu'un psychiatre soit capable de dire si la personne est vraiment susceptible de nuire.
             Et admettre qu'on puisse enfermer quelqu'un sur une simple présomption d'experts me semble ouvrir la porte à tous les abus et atteintes à la liberté. Tous les experts ne sont malheureusement ni infaillibles ni honnêtes.
             Sans doute, dans certains cas, peut on surveiller son état de santé mentale et évidemment certaines crises graves peuvent nécessiter des interventions, mais il faut, à mon sens, que ce soit avéré et constaté avec certitude.

              Pour les délits qui relèvent de la correctionnelle (donc moins de dix ans max de peine encourue), bien entendu la peine prononcée est une sanction pour la faute commise (et elle est définie par la loi).
             Mais il me semble que, si la personne ne risque pas de récidiver, et ne met pas en danger autrui, la prison est une bien mauvaise mesure; il faudrait trouver d'autre types de sanctions, accompagnées de mesures éducatives et préventives.
             Pour des gens susceptibles de récidiver, tout dépend du type de danger qu'ils font courir à autrui, et des raisons du délit constaté.
              Je crains que, dans beaucoup de cas, la prison ne soit un facteur qui mettra le délinquant en contact avec des malfaiteurs, qui risquent de le rendre plus dangereux et comme les peines encourues sont de faible durée, la personne sera forcément remise en circulation au bout de quelques années.
             Là encore je pense que des solutions éducatives et préventives seraient souvent meilleures, mais comment faire ?
             Le problème est qu'il est très difficile de juger si c'est la personnalité de l'accusé qui l'a conduit à la faute, ou si ce sont les hasards de l'environnement, et quelle est la part de volontarisme dans son acte. 

              Enfin pour les délits très graves jugés en cour d'assise,, qui concernent des faits ayant terriblement porté atteinte à autrui (enfin, le plus souvent), je voudrais d'abord évoquer le mécanisme des condamnations, sur lequel je m'étais renseigné.

              La loi demande d'abord aux jurés de se prononcer sur les faits, en fonction des circonstances et des preuves apportées : l'accusé est il ou non coupable de ce qu'on lui reproche.?
              La deuxième question si on répond oui à la première est : a t'il fait cet acte volontairement, c'est à dire avec préméditation. C'est le problème des meurtres où la personne a “entraîné la mort sans intention de la donner”

             Si cette intention n'est pas avérée je crois que la peine encourue est alors comprise entre un an et 15 ans de prison.
             Dans le cas de préméditation, la loi prévoit des peines plus fortes, graduées pouvant aller jusqu'à la rétention à perpétuité.
            Ensuite les juges et jurés examinent quelle peine choisir entre la minimale et la maximale fixées par la loi.
             Pour cela (prenons un délit qui d'après la loi mérite 2 à 20 ans de prison, c'est à dire une “moyenne” de 11 ans) on liste toutes les circonstances aggravantes ou atténuantes qui amèneront à choisir plus ou moins que cette moyenne. Puis on vote.

              Je n'ai pas donc eu l'occasion de participer à une telle discussion, mais elle doit être difficile, car c'est la vie d'une personne pour une longue durée qui est entre vos mains.   
              Je pense que si les preuves de culpabilité d'une personne ayant commis un assassinat  ou plusieurs viols, étaient claires et avérés, et que sa mise en liberté pourrait lui permettre de récidiver, je n'aurais pas de scrupules à le condamner à une lourde peine.

             A l'opposé je crois que je serais incapable de condamner à une peine quelconque une personne qui aurait euthanasié un parent sur sa demande pour abréger ses souffrances. Cette personne ne représente aucun danger pour les autres hommes.
             Ce qui me poserait un vrai cas de conscience c'est une personne accusée, mais qui clame son innocence et contre laquelle on n'a que des preuves assez discutables. Etant moi même un mauvais observateur, je sais la limite que pourrait avoir mon témoignage dans la reconnaissance d'une personne soupçonnée d'un délit.!
             Je pense à cet instituteur, accusé à tort de pédophilie par des enfants qui lui en voulaient et avaient menti, lequel instituteur s'est suicidé. Il est certain que de tels cas sont horribles pour les juges, partagés entre le souci de protéger les enfants et celui de ne pas condamner à tort un innocent.!

              Mais je conçois que sur de telles questions les avis puissent diverger.

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  • La liberté totale est une utopie.

              Certains ne sont pas d’accord avec moi en ce qui concerne la conception de la liberté, comme en témoigne ce commentaire:

    "la liberté de chacun se limite là où commence celle de l'autre"
    Il n'y a pas plus triste comme conception de la liberté que celle ci. La liberté est indivisible. En retirer une partie c'est la détruire toute entière....”

               Le souhait de certaines personnes serait que la liberté soit “je fais ce qu'il me plaît”.
               
    Certes on souhaite tous cela, mais il faut être réaliste, c'est une illusion totale, car si elle est vraie pour l’un, elle doit l'être aussi pour les autres.

                A la limite si votre téléphone portable plaît à quelqu'un, il peut vous l'emprunter, si votre tête ne lui plaît pas et qu'il ait envie de se défouler, il peut vous rosser ou même vous donner un coup de couteau, si cela lui plaît de faire du feu, il peut brûler votre voiture, (cela arrive malheureusement trop souvent aujourd’hui),...
               De façon plus bénigne, chacun de nous doit un jour ou l’autre, travailler pour gagner sa vie et faire alors partie d'une équipe. Si chacun n'y fait que ce qu'il lui plaît, l'équipe sera anarchique et ne fera pas grand chose de bon.
               Si votre voisin met sa chaîne hifi ou sa télé à hurler toute la nuit, vous ne pourrez dormir et si votre voisin de classe vous ennuie tout le temps vous ne pourrez travailler.
               J'ai longtemps dirigé des recherches et, même dans ce domaine où l'on a besoin de beaucoup de liberté et de créativité, on ne trouve des choses nouvelles que si l'équipe est très organisée, si tous les efforts se complètent et si tous “tirent dans la même direction en même temps”. Il faut donc se coordonner les uns les autres.
               Je pense que tout dépend de la liberté dont on parle et des actions correspondantes.

               La liberté totale qu'invoque cette personne, c'est à dire “faire tout ce dont on a envie”, peut concerner deux sortes d'actes.
               
    Ceux qui ne touchent que soi-même. Là on en est effectivement responsable et après tout on subit les conséquences de ses actes. 

                Alors si vous voulez vous amuser au lieu de faire ses études, se souler et fumer du cannabis tous les jours, ne pas vous soigner quand vous êtes malade, prendre des risques insensés et finir paralysé sur une chaise roulante, cela ne regarde que vous.
               Encore que vous avez sans doute une famille que vos actes rendront malheureuse. Et que les soins que vous recevrez, la société qui devra vous prendre en charge ou vos parents qui devront vous aider, tout cela a un coût que vous feriez supporter par les autres.

               Mais la plupart du temps vos actions ont des conséquences sur autrui, car vous n'êtes pas sur une ile déserte. Dès lors je pense que "la liberté de chacun se limite là où commence celle de l'autre", c'est synonyme de “ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse à toi-même”.
               Si vous n'avez pas ce réflexe vous nuirez à vos voisins, et comme vous trouverez toujours un jour plus fort que vous, vous subirez aussi la loi d'autrui.

               En fait la liberté totale érigée en système, la liberté dont on ne retire rien comme le prône cette personne est une illusion totale. Au départ c'est l'anarchie, puis c'est la loi du plus fort (individu ou groupe) qui est libre de faire ce qui lui plaît au détriment des autres et peu à peu on arrive au totalitarisme et à la dictature, car ceux qui ont ainsi acquis la liberté totale n'ont pas envie de la perdre et donc mettent les autres sous le joug d'une façon ou d'une autre.

                Regardez l'histoire et vous verrez maints exemples de cette évolution.

     

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  • Comprendre l'autre et admettre ses idées.

    "La liberté de chacun se limite là où commence celle de l'autre", c'est synonyme de “ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse à toi-même”.

               Cela implique que l’on comprenne les autres, que l’on admettent qu’ils puissent avoir des idées différentes de soi-même.
               C’est plus difficile à admettre quand on est jeune, mais par la suite, devenu adulte, on devient plus compréhensif.

                J'ai eu des collaborateurs de droite et d'extrême droite, de gauche et d'extrême gauche, du centre aussi. J'ai eu des camarades et des amis catholiques, israélites, musulmans, agnostiques et athées. J'ai travaillé avec des ingénieurs de nationalités diverses, parfois à la peau noire ou jaune.
               Dans la mesure où ils respectaient mes propres convictions et ne cherchaient pas à m'imposer les leurs, j'ai toujours vécu avec eux dans une bonne entente, voire amicalement.
               J'essayais de les comprendre, de les écouter, qu'ils m'exposent leurs idées, leur philosophie, leurs habitudes de société et il m'arrivait de leur parler des miennes.
               J'estime avoir appris beaucoup ainsi de leur part et je leur ai parfois aussi appris que certaines de leurs croyances n'étaient pas compatibles avec les connaissances scientifiques actuelles.
               J'appréciais qu'en France, ils essaient de respecter nos coutumes et je m'efforçais de respecter les leurs, si j'allais dans leur pays.

               La compréhension des habitudes et des”rites” de jeunes qui appartiennent à des groupes “originaux” est plus difficile pour moi.
               J'ai connu autrefois les punks et les hippies, j'ai eu beaucoup de correspondantes plus ou moins gothiques ou métalleuses (moins maintenant,c'est relativement passé de mode).
               J'ai essayé de comprendre leur position. Quand il s'agissait de philosophie ou de manière de vivre, on discute facilement et je finissais par les comprendre, même si je ne partageais guère leurs idées..
               Mais leurs habitudes sont le plus souvent régies par la mode, la volonté de se distinguer des autres et d'attirer l'attention sur soi et là, par goût, je préfère passer inaperçu et la mode m'indiffère, alors nous avons des points de vue assez différents.
              J'avoue que les cheveux rouges verts, jaunes vifs ou bleus ne m'attirent pas, (mais j'ai trouvé très drôles les coupes de cheveux jaunes en balle de tennis), pas plus que les habits noirs, le maquillage noir outrancier ou les colliers et bracelets pour chien pleins de clous et de pointes; (je me demande comment fait leur petit ami pour les embrasser?).
               C’est aussi passé de mode mais aujourd’hui, les tatouages fleurissent sur les corps.
               Certes cela attire l'attention, mais je ne sais pas si l'avis des gens est très positif et la plupart de ceux que je connais ne trouvent cela guère beau et ni attrayant.        

                Par contre je reste intolérant vis à vis des groupes qui mettent en danger la vie d'autrui, notamment d'enfants, de jeunes ou d'adultes naifs en profitant de leur incrédulité, ou qui veulent imposer leurs idées par la violence.
               Je n'ai jamais pu admettre l'influence de sectes et les agissements de minorités intégristes violentes ou agressives, quelques soit leurs tendances et opinions.

              Nous sommes plus boumions aptes à admettre que les autres aient une opinion différente de la nôtre. C'est une préférence cérébrale : être tolérant ou intolérant.
               C'est au départ inné, mais c'est une des préférences sur laquelle l'éducation a le plus d'influence.

     

     

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  •            Cela m’arrive, comme vous tous, de recevoir de la pub sur internet, mais aussi des questionnaires et sondages. Ils vous demandent gentiment de répondre, mais on ne sait jamais exactement ce qu’ils veulent faire de vos réponses.
               
    Quand c’est un avis sur un produit ou service, ce n’est pas bien grave, mais quand il s’agit de questions philosophiques, on se demande vraiment quel est leur but.
               
    Et ce d’autant plus que leurs questions ne sont pas toujours très claire.

               Voici par, exemple, une question d’un sondage qui m’a laissé perplexe.

         Pour vous, est il plus important que la société soit...

             - libre et ouverte pour que les individus puissent s'exprimer

             - bien ordonnée et régulée pour protéger l'individu ?

         

               Cela m'a paru intéressant de réfléchir et d’essayer de comprendre
               Je le ferai en deux articles : aujourd'hui je reprendrai la question du sondage et demain je voudrais aborder le problème de la cohabitation avec des personnes dont on ne partage pas les idées.
               
    Comme dans tous ces sondages la question est en général peu précise et souvent mal posée. Très souvent on vous fait choisir entre deux réponses qui en fait ne s'excluent pas.

               Il est certain que la protection de l'individu par la société est souhaitable et que les lois, la règlementation et le maintien de l'ordre y contribuent.
               
    Mais l'excès dans ce domaine peut aussi être nuisible; une société technocratique extrêmement régulée est étouffante et stérile, car toute action doit être conforme à un schéma général qui ne tient pas compte des particularité des situations individuelles et qui élaboré par quelques uns, qui ont leurs propres idées et ne tiennent pas forcément compte de celles des autres..

               En général les dictatures sont très ordonnées et très régulées.
               D'autres conditions sont également nécessaires pour protéger l'individu : prospérité et accès au travail pour permettre aux personnes de gagner leur vie, solidarité suffisante entre les individus (qui malheureusement s'est souvent dégradée en 50 ans, les gens étant plus égoïstes), créativité scientifique et technique suffisante pour entraîner le progrès, créativité littéraire et artistique pour maintenir une culture suffisante, conscience écologique pour protéger l'environnement et notre patrimoine futur....
               Rappelons nous la devise de la France : liberté, égalité, fraternité.

               Mais la possibilité de s'exprimer est également indispensable pour garantir la liberté des individus et donc leur protection. Une société où l'individu ne peut s'exprimer est proche d'une dictature ou d'une société totalitaire.
               Cela dit, ce n’est pas parce qu’on peut s’exprimer que l’on est écouté et que votre avais est pris en compte.
               Par contre le qualificatif de “libre et ouverte” est peu précis. On ne sait guère où cela commence, où cela s'arrête et ce que cela comporte.
               A la limite ce peut être l'anarchie.

               Il est certain qu'une trop grande liberté peut nuire aussi à l'individu.
               Rappelons nous les déclarations des droits de l'homme et du citoyen de 1789, 1793 et 1795, qui garantissent  les liberté d'opinion, de presse, de conscience et l'égalité face à la loi.
               Mais elles montent aussi que les conditions dans lesquelles commencent notre vie ne sont pas égales et qu'une trop grande liberté peut aggraver ces inégalités.

               ll faut se défaire de la définition courante de la liberté : "Le pouvoir de faire ce que l'on veut.” et avoir conscience que « la liberté de chacun se limite là où commence celle de l’autre", et que cette limite devrait être la plus égalitaire possible.
               
    La loi et l'ordre contribuent au respect de ce principe, mais je pense que c'est aussi une question de conscience individuelle et collective.

               De même une société doit être ouverte, et notamment ni raciste, ni intolérante, ni homophobe, mais les différentes populations concernées doivent  s'intégrer dans une même société et ne pas devenir une gêne mutuelle, voire un danger comme on le constate actuellement avec des extrémistes de tous bords.

                Alors pour moi, une société qui protège l'individu ne doit être ni trop, ni trop peu ordonnée et régulée, ni trop, ni trop peu libérale et ouverte, un juste équilibre étant nécessaire pour garantir à la fois liberté et protection de l'individu, mais aussi de son environnement.

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  •           Après les poissons d'hier, et avant de reprendre les articles sur le sommeil, pour vous reposer, un peu d'histoire et d'évolution du temps et des sociétés.

          Une de mes jeunes lectrices m’écrit :
    “....Tu as de la chance, tu étais heureux quand tu étais petit, tu ne risquais pas ta vie dans le métro tous les jours à avoir peur des attentats et des pédophiles, craindre de manger des aliments cancérigènes et des OGM ou de respirer des pesticides et des particules fines, de te faire écraser sur un passage clouté ou de mourir dans un accident d’avion ou de voiture.

        C’est vrai que la vie était toute autre.
        Certes on sortait de la guerre où on avait vu des personnes, à coté de nous, mourir dans les bombardements et les fusillades, on avait eu peu de choses à manger pendant cinq ans, mais on avait quand même une enfance joyeuse et sûre, sans gros problème.

        Les murs des maisons aux couleurs vives, étaient couverts de peinture à base de plomb.
        Rien ne nous empêchait d'enfoncer une fourchette métallique dans une prise électrique. 
        Il n'y avait pas de couvercles ou de bouchons de sécurité sur les bouteilles de médicaments, ni de serrures sur les portes des armoires à pharmacie.
        Lorsque nous nous promenions à bicyclette, nous ne portions jamais de casque. Lorsqu’enfin on a pu à nouveau avoir de l’essence, nous roulions avec nos parents dans une auto sans ceinture de sécurité, sans air-bags. et faire une balade, assis à l'arrière, sur le plancher d'une fourgonnette pendant une chaude journée d'été, c'était "normal".
        Nous buvions l'eau directement au tuyau d'arrosage du jardin, ou au goulot d’une bouteille à plusieurs, l'un après l'autre. Nous mangions des gâteaux, du vrai pain, du beurre, et des boissons gazeuses avec du vrai sucre, mais nous n'étions pas obèses parce que nous passions tout notre temps à jouer dehors.
        Nous passions des heures à bâtir des "caisses à savon" avec des chutes de bois et des roues récupérées, puis nous descendions une grande côte pour nous apercevoir, rendus en bas, que nous avions oublié d'installer les freins.
        Pendant les vacances et que les parents étaient au travail, nous sortions de la maison, le matin, et jouions toute la journée dehors. Nous n'étions parfois de retour que peu avant la nuit. Personne ne pouvait nous joindre de toute la journée, car il n'y avait ni portables, ni bracelet-télé-alarme , mais souvent des claques pour ponctuer une rentrée trop tardive.
        Nous ne connaissions pas les Playstations, Nitendo, WI, et autres jeux vidéo, il n'y avait pas 400 canaux sur le câble, pas de CD ou DVD, pas de téléphone fixe dans la plupart des maisons, ni de portable et de SMS, pas d'ordinateur ou de "chat" Internet. Seulement un juxe-box, un baby-foot et un billard électrique au café du coin : le luxe et c’était payant.!

        Nous avions plein de copains : il nous suffisait d'aller dehors pour les retrouver, ou nous allions chez eux sans leur téléphoner au préalable.  Nous frappions à la porte et entrions simplement dans leur maison pour jouer avec eux.
        Nous montions sur le dos des vaches et de gros cochons, en nous tenant à leurs oreilles et qui couraient vers la mare pour se débarrasser de leur cavalier, nous tombions des arbres, nous nous blessions aux mains ou au visage, nous nous brisions un os et ou une dent et pourtant, personne n'était poursuivi pour tout cela.  C'étaient seulement des accidents. Personne n'était à blâmer, sauf nous-mêmes.
        Nous nous battions à coups de poings. Nous en récoltions des yeux au beurre noir et nous apprenions à passer ensemble au travers de nos disputes. Nous mangions des vers de terre et malgré les avertissements des parents, aucun poil supplémentaire n'a poussé sur notre visage et les vers de terre ne sont pas restés dans notre estomac pour toujours.
     
        Mais toute la semaine, nous bossions en classe et le soir il y avait plusieurs heures de devoirs et leçons et pas de tablette, de téléphone portable, de SMS, de télé, Facebook, Instagram ou Snapchat.
        Nos instituteurs et nos profs étaient des personnes formidables, qui savaient nous intéresser, mais nous les respections et leur obéissions, et le chahut était très rare et de courte durée.
        Quelques élèves n'étaient pas aussi doués que les autres, alors, ils ne réussissaient pas leur année et devaient la recommencer. Et les meilleurs élèves aidaient ceux moins favorisés. Mais seulement 20% des élèves sortis de l'école primaire réussissaient les deux bacs, et les filles croyaient qu'elles ne pourraient être ingénieurs, ce qui était idiot.

        Nos actions étaient les nôtres et nous en assumions toutes les conséquences.  Nous avions la liberté, les succès, les échecs, la responsabilité et nous avons appris à vivre avec tout ça.
     
        Quant aux avions, j'ai fait quelques centaines de milliers de kilomètres dans ces engins et je pourrais vous raconter des tas de péripéties : foudre, tempête de sable, ouragan, panne, moteur en feu, train d'atterrissage cassé, vache sur la piste et cette dernière est toujours vivante et nous aussi !

        Mais finalement, c’est peut être un miracle d’être encore en vie à 86 ans.
        Oui, mais à l’époque, il n’y avait pas de chômage, ni d’économie mondiale, et les entreprises étaient dirigées par des ingénieurs et non par des financiers. Le respect de l’homme existait encore en France.!

     

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