• Repose-toi s'il le faut, mais n'abandonne surtout pas.

       Ces derniers jours j'ai mis à jour le nouveau système de mon Mac (OS Mojave) et j'en ai profité pour faire un peu de rangement dans mon ordinateur, mettre en archives et vérifier mes sauvegardes.

     
      J'ai retrouvé un poème d'une de mes correspondantes un peu philosophe, avec laquelle je discutais souvent, mais que j'ai perdue de vue depuis qu'elle a fini ses études.
         Son article traitait des gens malheureux et montrait que pour remonter la pente la volonté de s'en sortir était indispensable, ce que j'ai bien souvent vérifié.
         Son poème m'avait paru remarquable (elle avait seize ans quand elle l'a écrit) et c'est pour cela que je l'avais gardé. Je le publie à nouveau  :.



    N'abandonne surtout pas
    Lorsque dans la vie rien ne va plus,
    que les problèmes tourmentent ton esprit
    et que l'argent te cause tant de soucis...
    Repose-toi s'il le faut, mais n'abandonne surtout pas.

    Lorsque trop d'erreurs ont été commises,
    que tout ton univers menace de s'écrouler
    et que, fatigué, tu sens la confiance t'abandonner...
    Repose-toi s'il le faut, mais n'abandonne surtout pas.

    Tu sais, la vie est parfois étrange, avec son lot de surprises et d'imprévus,
    et il ne nous est pas donné de savoir à l'avance combien d'étapes nous devrons franchir,
    ni combien d'obstacles nous devront surmonter
    avant d'atteindre le bonheur et la réussite.

    Combien de gens ont malheureusement cessé de lutter
    alors qu'il n'aurait peut-être fallu qu'un petit pas de plus
    pour transformer un échec en réussite ?
    Et, pourtant, un pas à la fois n'est jamais trop difficile.

    Tu dois donc avoir le courage et la ténacité nécessaire
    pour faire ce petit pas de plus,
    en affirmant que la vie est une grande et puissante amie
    qui se tient toujours à tes côtés, prête à te porter secours.

    Tu verras alors que cette attitude appelleras,
    du plus profond de toi-même,
    des forces de vie que tu ne soupçonnais même pas
    et qui t'aideront à réaliser ce que tu entreprendras.

    Mais surtout et avant tout, rappelle-toi bien:
    Quand dans ta vie, des moments difficiles viendront...
    Repose-toi s'il le faut, mais n'abandonne surtout pas.

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  •  

    Comment évoluons nous : contradictions.?

            Notre société évolue, nos habitudes changent; en bien, en mal ? On se pose souvent cette question.
             J’ai trouvé sur internet ce texte qui m’a paru très intéressant comme support de réflexion.
             Alors je me contente de le recopier.

        “De nos jours, nous avons des édifices plus élevés et des autoroutes plus larges, mais notre niveau de tolérance est plus bas et notre esprit est plus étroit.
        Nous dépensons davantage,mais nous nous amusons moins..
        Nous avons de plus grandes maisons, mais de plus petites familles.
        Nous avons plus de compromis, mais moins de temps.
        Nous avons plus de connaissances, mais moins de jugement.
        Nous avons plus de médicaments, mais moins de santé.
        Nous avons multiplié nos possessions, mais nous avons réduit nos valeurs.
        Nous parlons beaucoup, nous aimons juste un peu, et nous détestons trop.
        Nous avons atteint la Lune et en sommes revenus, mais nous trouvons pénible de traverser notre propre rue pour rencontrer nos voisins.
        Nous avons conquis l’espace intersidéral, mais pas notre espace intérieur.
        Nous avons des revenus plus élevés, mais le moral plus bas.
        Nous vivons à une époque où il y a plus de liberté, mais moins de joie.
        Nous avons bien davantage de nourriture, mais nous nous nourrissons mal.
        Nous vivons à une époque où il faut deux salaires pour chaque foyer, mais les divorces augmentent.
        C’est une époque où les maisons sont plus belles, mais où il y a davantage de foyers brisés.

       
    C’est pourquoi je t’invite, à partir d’aujourd’hui,

        De ne rien garder pour une occasion spéciale, parce que chaque jour qu’on vit est une occasion spéciale.
        Recherche la connaissance, lis davantage, pose-toi sur ton balcon (si tu en as un) et admire la vue sans faire attention à tes besoins.
        Passe plus de temps avec ta famille et tes amis, mange tes mets préférés et visite les endroits que tu aimes.
        La vie est une suite de moments de plaisir,  non pas seulement une survie.
        Utilisons nos verres en cristal.  N’économisons pas notre meilleur parfum, et utilisons-le chaque fois que nous en avons envie.
        Élimine de ton vocabulaire des phrases comme “un de ces jours” ou “un jour”.
        Écris cette lettre que tu avais pensé écrire “un de ces jours”.
        Dis à tes proches et amis à quel point tu les aimes.
        Ne retarde rien qui ajoute des rires et de la joie à ta vie.

       
    Chaque jour, chaque heure, et chaque instant est spécial et nous ne savons pas si ce sera le dernier

        C'est peut être un peu exagéré, mais pourtant...... Carpe diem quam minimum credula postero (cueille le jour présent en te souciant le moins possible du jour suivant), disait le poète romain Horace à une femme qu'il aimait.. 

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  •  

    La liberté autrefois

           Mes articles sur la liberté m'ont valu quelques mails et on me demande si c'était pareil quand j'étais jeune. Je vais essayer de répondre à cette question.

           D'abord nous avions été éduqués de façon relativement stricte, entre 2 et 6 ans par nos parents et grands parents. C'est en effet dans ce créneau d'âge qu'il faut donner les bonnes habitudes aux enfants : apprendre à obéir, à être poli, à savoir qu'un enfant n'est pas un adulte, à réfléchir avant de dire n'importe quoi, à se tenir bien à table, à s'ennuyer et s'inventer alors des occupations, à découvrir l'environnement et en avoir des explications, à s'habituer à vivre avec les autres sans leur apporter une gêne....

          Puis dans la préadolescence parents et professeurs nous avait appris à travailler, à aimer acquérir des connaissances, à avoir une curiosité intellectuelle pour un peu tout, et à respecter le travail et la propriété des autres.
          Il faut reconnaître que les programmes scolaires étaient mieux faits : on nous bourrait moins de savoir, mais on nous apprenait davantage de méthodes, d'explications. Nous avions beaucoup plus d'exercices à faire le soir, mais relativement pratiques de telle sorte qu'on comprenait ce à quoi pouvait servir ce que l'on apprenait.
          Par contre il fallait travailler et suivre sinon on redoublait ou l'oriententaion était faite plus tôt en fonction des goûts et des capacités.
         L'enseignement professionnel était fait en liaison avec entreprises et artisans, et, à cette époque, d'une part il y avait plein emploi, mais également les chefs d'entreprise avaient conscience que certes leur outil devait être rentable, mais que sont but était notamment de fournir du travail à ses employés pour qu'ils puissent vivre. Aujourd'hui, leur objectif est purement financier. On y apprenait vraiment un métier.
         Finalement nous avions tous conscience que nous préparions notre vie future à l'école et nous écoutions et respections nos professeurs et nous allions les voir si nous avions une difficulté. Bien sûr nous étions parfois turbulents, mais cela ne durait guère, les professeurs savaient rétablir la discipline et les parents les approuvaient et leur faisaient confiance.
        D'ailleurs la plupart des parents faisaient tout leur possible pour suivre les études de leur enfant et les aider s'ils le pouvaient.

        Troisième facteur, nous désirions l'indispensable et non le superflu.
        D'une part nous sortions de la guerre, nous avions à peine à manger; vêtements, chaussures, jouets, vélos, autos...étaient usés jusqu'à la corde et la plupart des gens n'avaient pas beaucoup d'argent et la priorité allait aux achats indispensables.
        D'autre part la société de consommation n'existait pas : les matières plastiques débutaient, pas de multimédia sauf de rares postes radio à lampes, pas de téléphone sauf les professions médicales, les administrations et entreprises, pas d'appareil photo, ni d'ordinateur (l'électronique était balbutiante)
        Très peu de familles avaient la chance de partir en vacances.
        Nos occupations en dehors des études : lire, jouer avec les copains notamment  à des jeux de société, et faire beaucoup de sport. Se promener aussi mais à pied ou à vélo si on avait pu en racheter, parfois le cinéma (pas encore de télé!).   
    Les marques de vêtements et produits n'existaient pas, la publicité discrète (radio et ciné). Ce qu'avait le voisin nous importait peu et nous n'aurions jamais passé notre temps à le regarder et désirer la même chose. Au contraire nous essayons de nous compléter et de mettre nos moyens en commun.
        Une conséquence autre, les particuliers faisaient beaucoup de travaux par eux mêmes et il nous semblait normal d'aider les parents aux travaux ménagers et dans leurs bricolages et rangements.

        L'éducation était en moyenne beaucoup plus sévère qu'aujourd'hui.
    Comme tous les enfants, nous étions turbulents et nous faisions des bêtises.
    Les remarques, mais aussi les conseils, les sanctions mais aussi les encouragements, venaient très vite dès que nous ne nous conformions pas aux règles. Quelques claques ou fessées, des privations de jeu ou de sports, nous incitaient à ne pas désobéir et à faire attention à nos actions. Par contre nos activités étaient souvent proches de celles des parents qui nous encourageaient aussi à bien faire.
        Mais il est certain que la surveillance par les parents et grands parents était beaucoup plus stricte qu'aujourd'hui. Pas question par exemple de s'éloigner de la maison sans autorisation, sans avoir dit où on allait et quand on rentrerai, et si on voulait obtenir ces autorisations dans le futur, on n'avait pas intérêt à mentir et raconter des histoires, car les parents communiquaient entre eux et étaient rarement dupes.
        Pour nous la plupart des parents étaient des modèles, et nous reproduisions en société les comportements que nous avions au sein de la famille. 
        Ce n'est plus vrai aujourd'hui : les modèles, ce sont les copains du groupe.

        J'ai aussi l'impression que la communication avec les parents était en moyenne, meilleure qu'aujourd'hui et le “déficit de tendresse” était beaucoup moindre chez les ados. Mais il faut reconnaitre que beaucoup de mères ne travallaient pas et que la vie était moins trépidante.

        Si les jeunes d'aujourd'hui étaient brusquement transportés à cette époque, ils se sentiraient sans doute malheureux et terriblement privés de liberté et très contraints par les parents dans leurs occupations et par leur règles.
        Pourtant nous étions heureux et nous n'avions pas l'impression de manquer de liberté.
        En fait quand on est habitué à respecter des règles qui sont relativement logiques et utiles, et qu'on les a comprises (notamment leur utilité), on n'en souffre pas : cela devient naturel et finalement cela facilite la vie en famille et en société.
        Aujourd'hui trop souvent dès qu'un ado a un désir, celui-ci est satisfait et dès lors il n'en obtient guère de satisfaction, mais il pens tout de suite au désir suivant. Il devient alors un éternel insatisfait qui ne jouit pas de ce qu'il a et souffre de tout ce qu'il n'obtient pas assez vite.
        N'ayant pas grand chose, ayant du mal à obtenir ce que nous souhaitions, si ce n'est par notre propre travail, nous étions habitués à attendre la satisfaction d'un besoin et donc nous apprécions ce que nous obtenions.

        Bien que dans un milieu sévère et austère, nous obtenions peu, mais nos désirs étaient très peu importants. Donc nous obtenions plus que ce que nous attendions avoir  et nous apprécions donc ce que nous apportait la vie.
        Les contraintes qui paraîtraient insupportables aujourd'hui, nous étaient légères et donc nous nous sentions relativement libres.
        Comme je vous le disais, le sentiment de liberté est une chose toute relative.

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  • Acheter des "marques", une illusion.

         Bien entendu, dans mon entourage c'est la rentrée, cela l'est aussi dans vos mails et je suis étonné d'entendre parler des achats “qui ne sauraient être que des produits de grandes marques”, pour faire, “comme les copains”, comme les "amis", qui ont déjà de tels produits. C'est vrai pour les ados, mais c'est aussi le cas des adultes.

        J'avoue que c'est une chose que je comprends mal.

        Certes il y a des cas où tous les produits sont de grandes marques, quand vous achetez une voiture ou un téléviseur par exemple.
        Mais il s'agit d'achats importants qu'on ne fait pas à la légère et on regarde alors les caractéristiques, les performances, les prix et on choisit alors en fonction de ce que l'on a besoin, le meilleur rapport qualité / prix.

        Là je parle des fournitures de classe ou des habits, chaussures .... bref de produits d'un usage courant bien défini et pour lesquels on a une multitude de choix, dont certaines grandes marques, connues essentiellement parce qu'elles font beaucoup de publicité.
        Je constate d'abord que leurs produits sont 50% à deux fois plus chers que d'autres ayant le même usage.
        Pour avoir discuté avec les usagers, il me semble que la qualité et les caractéristiques des produits de marque ne sont guère supérieures à celles des autres marques moins chères (ou du moins de certaines d'entre elles).
        Leur seule originalité est d'être d'un aspect assez agressif afin qu'on les remarque et d'avoir le nom de la marque écrit en gros sur les objet, afin qu'on sache bien de quoi il s'agit.
        Alors je me demande, “qu'est ce qui vous attire tant dans ces marques. ?"

        Moi j'avoue que ma réaction est différente. J'avais au début de l'été, besoin de chaussures de marche et j'ai été chez un marchand, en Bretagne.
        Lui a intérêt, je le sais, (il n'est pas philanthrope), à me vendre le plus cher possible, et il m'a donc proposé des chaussures d'une marque connue. J'ai essayé et je me suis trouvé très bien dedans (ce qui n'est pas toujours le cas même avec de grandes marques). Alors j'ai demandé le prix qui m'a paru bien élevé;
        J'ai regardé pourquoi j'étais bien dans ces chaussures : j'ai vu la semelle en forme, en mousse, à l'intérieur, et la semelle extérieure en trois parties : l'une très rigide sur les bords, pour résister à l'usure, et deux autres plus souples et élastiques sous le talon et la plante des pieds, pour amortir les chocs de la marche.
        J'ai alors cherché des chaussures ayant la même conception dans des marques peu connues (qui ne font pas de pub à la télé !).
        J'en ai trouvé deux l'une 30% moins chère et l'autre 80% de moins. J'ai essayé et je m'y sentais aussi bien; elles avaient l'air aussi solides, mais bien sûr, plus discrètes, moins “remarquables”.
        A qualité très proche, j'ai pris la moins chère des trois. Bien sûr il y en avait d'encore moins chères mais de moins bonne qualité.
        J'avoue à postériori et après utilisation tout l'été, être très content de mon choix.

        Alors j'ai l'impression que finalement les marques ne sont recherchées que parce qu'elles font remarquer l'acheteur, pour qu'il puisse se vanter auprès des copains d'avoir tel produit, et exciter un peu leur jalousie; dès lors le voisin veut la même chose.

        J'avoue que je trouve ce comportement aberrant de la part de l'utilisateur, mais je l'excuse car il est en général jeune et ne se rend pas bien compte de ce qu'est un rapport qualité / prix, mais je trouve surtout cela totalement absurde de la part des parents dont la motivation est souvent : “je veux faire plaisir à mon enfant parce qu'il a envie de la même chose que son copain et que j'ai peur que le copain ne se moque de lui”, et encore plus étonnant quand il s'agit d'adultes, qui devraient avoir un peu de bon sens.
        Je pense que les parents ne sont pas faits uniquement pour faire plaisir à leurs enfants quelle que soit leurs demandes, et que leur rôle est avant tout de les éduquer, de les préparer à leur vie d'adulte.
        Alors d'une part je pense qu'il faut leur inculquer le sens de l'économie, leur montrer comment comparer qualité et prix, et leur montrer que le plus clinquant et le plus connu n'est pas forcément le meilleur.
        Et d'autre part il faut leur montrer que le choix des copains et la mode ne sont pas forcément des critères de choix pertinents.
        Personnellement je préfèrerais encourir leurs moqueries parce que je n'ai pas un produit de marque, que de passer pour un imbécile parce que je me suis fait avoir en payant deux fois plus cher un produit qui n'a pas d'autre avantage que d'avoir eu son image sur maintes affiches et écrans de télévision.

        J'ai souvent comparé des produits ainsi dits “de marque” et à la mode, ils étaient toujours très chers et chaque fois j'ai trouvé un produit à peu de chose près équivalent ou même de meilleure qualité, mais qui évidemment ne me permettait pas de dire que j'étais un des moutons suivant la mode ou un dandy voulant paraître riche et dans le vent.

        Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais ce qui me navre le plus c'est que souvent ce sont des enfants de ménages modestes qui  demandent le plus à leur parents de tels produits, alors que le budget familial aurait grand besoin d'être consacré à des choses moins futiles.
        Là encore on retrouve l'aspect nocif des médias et de la société de consommation.

    Acheter des "marques", une illusion.

       

     

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  • Les règles morales ne sont pas les mêmes pour tous.

          La télévision, notamment au journal télévisé, nous gave de faits divers, du moment qu'ils ont un peu de sensationnel.
          J'entends alors les gens autour de moi réagir scandalisés, se demandant où les auteurs de certains méfaits ont été élevés, et pourquoi ils n'appliquent pas les "règles de la morale".

          Bien sûr j’ai une conception de la morale voisine de celle ces personnes alors j’aurais un peu tendance à penser comme elles, mais la vie m’a appris à me méfier des idées préconçues et de mes réactions impulsives !

         Les quatre exemples qui vont suivre, et que j’ai vécus au cours de mon travail, avant que je ne sois en retraite, montrent que les notions que nous avons du bien et du mal, dépendent de notre culture initiale, de notre éducation et de notre manière de vivre.

         J’ai eu l’occasion, il y a une trentaine d’années, d’approcher pendant plusieurs séjours, la population des iles du Pacifique et notamment tahitienne.
        Là bas, il arrive parfois que votre voiture ou un autre objet vous appartenant disparaisse. Et deux ou trois jours après vous le retrouvez, en bon état, presque au même endroit. On vous l’a “emprunté”.
        Un réflexe d’occidental serait de porter plainte et de faire punir cet emprunt. Ce serait idiot. La notion de propriété est presque étrangère aux autochtones - du moins à cette époque, cela a peut être un peu évolué - . Les objets sont pratiquement presque mis en commun, même si à l’origine, ils appartiennent à quelqu’un en propre. Il y a d’ailleurs une vie très communautaire.
        Punir ces personnes de cet emprunt serait un non-sens : elles ne comprendraient pas, car ce serait aller à l’encontre de centaines d’années de traditions et de culture. Bien sûr, il y a la loi française. Mais encore faut il l’appliquer avec intelligence.

        J’ai passé aussi quelques mois au coeur du Sahara, où je dirigeais un centre d'étude, en ayant des contacts avec les nomades qui vivent sous la tente au milieu du désert.
        Dans ces populations très particulières, il y a des esclaves, et le fils d’une esclave (même si souvent son père n’est pas un esclave) est lui même esclave. Ils ne sont pas malheureux, sont bien traités car c’est pour la caravane un “capital”, mais ils font toutes les tâches fastidieuses et dures de serviteurs.
         On nous a amené un jour un petit esclave d’une dizaine d’années, mourant, car il avait été piqué par une vipère à cornes. Mon médecin l’a soigné et il est resté un mois au camp. Cet enfant était d’une grande intelligence, et, lorsque ses “propriétaires” sont revenu me voir, j’ai marchandé et “acheté” cet enfant 100 francs !
         Nous lui avons appris à lire, à écrire et à compter, à conduire des engins de terrassement. Il adorait également cultiver des plantes et il a créé des jardins autour de nos maisons d’argile, car là où on fait monter l’eau du sous-sol, le désert peut devenir vert. Moi, il m’a appris bien des mystères de la faune et la flore du désert et même à trouver des vestiges des temps où le désert était mer (pierres fossilisées, roses des sables), et des premiers hommes. (des silex taillés et des restes de poteries).
         Par la suite, on l’a embauché comme ouvrier, puis il a appris à réparer les gros engins de travaux publics et, lorsque nous avons quitté quelques années après, notre camp, il a été embauché comme technicien, par une entreprise de travaux publics et nous avons longtemps correspondu tous les deux.
        Empêcher cet esclavage était impensable pour les autorités locales; c’était aller contre des traditions centenaires et le sort des esclaves aurait probablement été pire. Le seul moyen est de fixer peu à peu ces populations. Cela a déjà évolué, mais cela demandera des dizaines d'années.
        Alors la loi interdit le trafic d’enfants ! Mais que fallait il faire ?
        Les autorités ne nous ont d’ailleurs jamais rien reproché, au contraire.

        J’ai eu l’occasion aussi de discuter avec des américains de l’utilisation des armes par des particuliers, chacun ayant là bas, plusieurs armes chez lui et sachant s’en servir dès l’enfance.
         Si un voleur pénêtre dans un appartement, le résidant se sent menacé et n’hésitera pas à tirer sur l’intrus, sans même savoir quelles sont ses intentions. Et la justice le considèrera à priori comme, “en légitime défense”, surtout si c’est un noir qui est le voleur.
        Cette conduite nous parait barbare, mais elle est issue des habitudes des pionniers du Far-west et du climat de violence qui est beaucoup plus latent aux USA que chez nous, et qui transparait dans leur cinéma et les médias, ce qui d’ailleurs entretient cette violence, comme l’ont montré certaines études psychologiques.

        Il m’est arrivé de passer des marchés de travaux ou d’études à des sociétés et , si j’avais touché de l’argent pour favoriser l’une d’elle, cela aurait été un “pot de vin”, délit passible de prison, ce qui me semble tout à fait normal et juste.
        Mais j’ai eu l’occasion de discuter avec des personnes de pays du moyen orient, qui faisaient  un travail analogue au mien. Et à ma grande surprise, j’ai constaté que cette pratique dans leur pays, est considérée comme habituelle. On les paie peu car ils ont là un complément de salaire admis sinon reconnu (ils ne le déclarent pas dans leurs impôts !!).
        Autre civilisation, autre moeurs, comme disaient autrefois les latins dans leur sagesse.

            Ces quatre exemples sont assez hétéroclites, mais ils correspondent à des situations réelles.
            Je voulais uniquement vous faire réfléchir sur le fait qu’il ne faut pas juger les autres uniquement par rapport à ses propres convictions morales, mais qu’il faut essayer d’écouter, de comprendre et d’expliquer et admettre qu’autrui ait une morale différente de la vôtre.

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