• Louis Dessales a imaginé une classification des personnes altruistes en quatre catégories (contrairement à ce que j’ai résumé hier, on ne parle plus que d’altruisme et plus d’égoïsme) :
    http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures1/altruismemotard.jpg
            L’altruime népotique de “parentèle”  (au sein de sa famille) :

        Les individus partageant une partie de leurs gènes s'entraident, de sorte que le sacrifice de I'un profite finalement aux mêmes genes.
        Correspond à certains types de comportements altruistes d’animaux, notamment chez les insectes.
        L'être humain peut se montrer désintéressé et généreux avec des personnes étrangères à sa famille.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures1/altrcommun.jpg
            L’altruisme réciproque :

     C'est I'altruisme « intéressé » ou « marchand » : I'individu espère un retour immédiat à la hauteur de ce qu'il donne.
        Peut se répandre très vite dans la population lorsqu'il est difficile de tricher.
        Ne rend pas compte de toutes les conduites d'altruisme, car il existe des conduites d'altruisme désintéressé, sans aucun intéret, ni recherche de réciprocité.


    http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures1/violent-copie-1.jpg
         L’altruisme guerrier :
        Pousse les individus à risquer leur vie pour leur groupe. L'acte altruiste bénéficie au groupe aux dépens de I’acteur, mais il profite à d'autres individus altruistes, ce qui permet aux gènes altruistes de se répandre.
        N' est pas fondé sur l' espoir d'une réciprocité. C'est un vrai altruisme, sans parenté, ni intéret « marchand ».
        Altruisme très instable, qui peut disparaître rapidement au profit d'autres comportements à la fois plus égoïstes et plus tolérants. En outre, il n'explique pas pourquoi les femmes, peu guerrières traditionnellement, sont altruistes.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures1/-copie-7.jpg   
           L’altruisme politique et publicitaire :

        C'est le vrai altruisme désintéressé, mais qui joue le rôle de « signal social»: les membres de la communauté admirent les comportements altruistes et acceptent leurs auteurs dans le groupe, ce qui permet aux gènes de cet altruisme de se répandre.
        Altruisme désintéressé et non belliqueux, qui concerne aussi bien les hommes que les femmes. Il s'accorde avec le fait que nous nous montrons toujours plus altruistes en public.
        Suppose que les individus aient le choix de leurs alliances et que ces alliances soient vitales.

        Louis Dessales critique dans son article la simulation de Jung-Kyoo Choi et Samuel Bowles, (dont j'ai parlé dans l'article d'hier), d’une part sur le choix des proportions de personnes de leurs différents types, et notamment lui reproche de ne pas expliquer les attitudes différentes des hommes et des femmes, le comportement guerrier étant rarement féminin.
        Il a donc imaginé les catégories ci-dessus et fait l’hypothèse que l'altruisme guerrier - aussi bien que l'altruisme au quotidien - serait par nature politique et publicitaire, et son raisonnement est le suivant :
        Pour lui, l’originalité de l’espèce humaine est de nature politique : les humains forment des coalitions pour résister à l'agression des autres coalitions, ou éventuellement pour les agresser.
        L'une des préoccupations que tout être humain doit résoudre tout au long de sa vie est de trouver et conserver les meilleurs amis possibles.     
        Il peut être profitable de prouver sa détermination à combattre, et de se montrer serviable, même si le coût associé à de telles conduites est élevé.            
        Celui qui se cache lorsque son groupe est menacé, ou se montre égoÏste au quotidien, risque de se retrouver seul, simplement parce que les autres membres du groupe préferent s'allier aux individus courageux et prêts à aider. Or les individus sans amis, en l'absence d'état de droit, sont les premières victimes de ceux qui en ont.
        On ne s'attend pas exactement aux mêmes comportements, selon que l'altruisme humain est d'origine guerrière ou d'origine politique.
        L'altruiste guerrier n'est courageux que s'il se sent entouré de congénères également courageux et si son comportement produit un bénéfice collectif immédiat. L'altruiste politique est courageux en présence d'un public capable d'apprécier sa prise de risque.
        Ce scénario semble plus conforme à la réalité humaine, ce que réveIent par exemple des études récentes sur la prise de risque chez les adolescents, qui prennent plus de risques et envisagent plus les avantages que les inconvénients d'une conduite à risque, lorsqu'ils sont en présence d'autres jeunes de leur milieu.

        Ces deux études m’ont intéressé, mais la première m’a paru très axèe sur la recherche de l’origine de l’altruisme dans la société préhistorique, pour expliquer l’altruisme comme une sorte de prédisposition héritée de nos ancêtres.
        La seconde étude est certes plus réaliste dans la société moderne, mais elle semble, à mon goût, négliger toute l’éducation que l’on peut recevoir, de ses parents comme de l’enseignement  de nos professeurs.
        Il me semble que ce que mes parents m’ont appris, les discussions avec mes professeurs lors des cours de français d’histoire et de philosophie, m’ont montré l’altruisme comme une “valeur” , certes indispensable dans une certaine mesure à la vie en société, mais aussi personnelle, et qui n’est pas uniquement basée sur la publicité, c’est à dire l’opinion des autres sur soi-même.
        Je ne crois pas non plus qu’il faille voir dans l’altruiste celui qui se sacrifie pour les autres - les mères Thérésa sont très rares -, mais plutôt ceux qui, dans la vie de tous les jours, pensent à ne pas être trop égoïstes.
        Evidemment ce n’est pas la tendance des gouvernements actuels qui, à l’instar des américains, voient comme qualité suprême la réussite et la richesse.

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures1/ligue.jpg     Quand on écoute les nouvelles notamment à la télé où l’on monte en épingle tout ce qu’autrefois on appelait les “chiens écrasés”, on nous parle le plus souvent  de guerres, d’agressions et d’homicides, mais parfois aussi d’actes de dévouement.
        D’ailleurs, “homo sapiens” est la seule espèce dont les membres rendent systématiquement des services à leurs congénères non apparentés (dans d'autres espèces animales, on observe certains comportements altruistes, la plupart du temps entre individus partageant un lien de parenté). 
        Les populations humaines sont-elles un mélange nécessaire ou cohabitent des individus agressifs et des altruistes ?

      
      J’ai lu récemment plusieurs études sur l’altruisme et un article de Jean Louis Dessales, chercheur en Sciences cognitives à Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications et cela m’a donné envie de faire deux articles sur cette question.
        Aujourd’hui je vous parlerai d’une étude sur les origines de l’altruislme faite par le coréen Jung-Kyoo Choi et le nordaméricain Samuel Bowles, qui pensent que les agressifs et les altruistes pourraient être les mêmes personnes!

        Ces chercheurs ont divisé les altruistes  de la préhistoire en quatre catégories :
             - Le tolérant-altruiste
     est serviable avec les membres de son groupe, et non violent avec les étrangers, membres d’un autre groupe. Il lie des relations commerciales avec tout le monde, et ne fait pas la guerre
             - Le xénophobe-altruiste est serviable avec les siens et violent avec les étrangers. Il fait la guerre, surtout s'iI est entouré d'autres altruistes-xénophobes. Il partage les avantages de la victoire avec les siens, même ceux qui n'ont pas combattu. Il ne pratique pas le commerce. 
            - Le tolérant-égoïste n'est pas serviable avec les siens, mais reste non violent avec les étrangers. Il ne fait pas la guerre et pratique le commerce.
            - Le xénophobe-égoïste
     n'est pas serviable avec les siens, se montre belliqueux avec les étrangers, et n'entretient aucune relation commerciale avec personne. 
    http://lancien.cowblog.fr/images/images/images-copie-5.jpg
        Au-delà de la nature simplifiée de cette classification pourrait se dessiner un aspect important de nos origines humaines et les chercheurs imaginent des situations des temps préhistoriques, pour réaliser des simulations sur ordinateur.
        Ils ont étudié le devenir de ces catégories dans diverses circonstances.
        Ils ont constitué différents groupes, avec des proportions diverses de chaque catégorie et ces groupes ont interagi entre eux, au cours de périodes de paix et de périodes de guerre.
        Ces simulations sur ordinateur ont été poursuivies sur 5000 génération et ont été publiées  dans la revue américaine “Science”.

        Les xénophobes-altruistes, à première vue, ont toutes les raisons d'être perdants face aux trois autres stratégies possibles: les tolérants-altruistes, les tolérants-égoÏstes et les xénophobes-égoïstes. Et pourtant, l'étude montre qu'en période de rivalité entre groupes, les xénophobes-altruistes prolifèrent, tandis qu'en période de paix, l'avantage revient aux tolérants-égolstes. 
        En temps de paix, les relations commerciales I'emportent et les tolérants (altruistes comme égoïstes) agissent, mais ce sont surtout les tolérants-égoïstes qui prospèrent et se reproduisent mieux, car ils disposent de plus de ressources matérielles et gardent tout pour eux, si bien que leurs gênes se répandent dans la population. Les gênes altruistes ne sont pas favorisés.    
        En temps de guerre, en revanche, les égoïstes-xénophobes et les altruistes-xénophobes prennent les armes, mais ces derniers les prennent plus facilement, car ils acceptent de combattre pour les autres. Les égolstes laissent les autres prendre des risques, quant aux tolérants, ils ne font pas la guerre. 
        Deux groupes entrent dans une relation hostile selon une probabilité qui augmente avec le nombre de xénophobes de part et d'autre, et il faut, en outre, qu'un groupe comporte plus de guerriers que l'autre, sans quoi la guerre est évitée.         
        Lorsqu'il y a victoire, même s'ils ont perdu des hommes, ils occupent le terrain de I'ennemi et font des enfants, augmentant le nombre de copies des gênes altruistes et xénophobes.     

        En fait la simulation n’aboutit qu’à deux états possibles d’équilibre selon les circonstances :

        Le premier équilibre voit la prolifération des individus à la fois altruistes avec les membres de leur communauté et hostiles aux étrangers, sont plus enclins à prendre des risques pour leur communauté et à partir en guerre. Malgré des pertes humaines, (qui touchent tout autant les tolérants et les égoïstes énnemis), ils colonisent de nouveaux territoires, qu'ils peuplent ensuite, et ils répandent leurs gënes, favorisant à la fois I'altruisme et la xénophobie.
        Le paradoxe vient de ce que la stratégie guerrière s'impose souvent, malgré son apparente absurdité, du fait que les xénophobes-altruistes sont favorisés en temps de crise et que leur proportion augmentant, favorise le maintien des conflits.
        Dans le second équilibre, une plus forte proportion initiale de tolérants conduit le systeme vers une situation de paix, profitable aux tolérants-égolstes qui bénéfident des relations commerciales entre groupes, ce qui maintient la stabilité de cet état paisible. 
        Le hasard des fluctuations peut amener le système a basculer assez brusquement d'un état à l'autre. En revanche, le système ne reste pas dans les autres états possibles. En période de paix où les échanges commerciaux se généralisent, les xénophobes perdent le bénéfice de la coopération et les altruistes ont tout à perdre à contribuer au bien-être de leur groupe, à leurs propres dépens. En période de guerre, les tolérants et les égoistes sont les victimes préférentielles. 
     
         Si cette simulation est valable, I'etre humain actuel serait à la fois solidaire avec les membres de sa communauté, et belliqueux avec les étrangers. L'altruisme aurait la xénophobie comme complément favorable.
        Résultat vraiment surprenant, d’autant plus que la théorie de l’évolution de Darwin, qui est abondamment vérifiée, prévoit des stratégies comportementales qui maximisent la descendance de ceux qui les adoptent.
        Contrairement a une vision populaire et anthropocentrée des mécanismes darwiniens, l'évolution ne procède pas par la sélection des groupes ou des espèces, mais à travers la reproduction plus efficace de certains individus au détriment d'autres. Or, le comportement altruiste, même s'il bénéficie au groupe, favorise par définition la descendance d'autrui plutót que la sienne propre. Ce comportement devrait done disparaitre rapidement, ce qui est contraire aux résultats de l'étude. 
        Pourtant, dans le cas présent, le comportement apparemment aberrant des xénophobes-altruistes s'explique par le bénéfice qu'en retire leur groupe. 
       Et heureusement, il y a encore des altruistes de nos jours !

        Demain je résumerai une autre classification faite par Louis Dessale qui permet en partie d’expliquer ces résultats surprenants.

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  •      http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures1/16733249.jpg    

         L'article que j'ai fait avant hier sur les inégalités homme-femme m'a valu quelques mails, certains approbateurs, d'autres indignés, et on me demande d'où je tire mes opinions et sur quoi j'appuie ma réflexion. Je vais donc compléter mon précédent article.

         J'ai dans ce domaine une expérience personnelle. A l’époque, maintenant lointaine, où j’avais la responsabilité d’un gros laboratoire d'études, j’avais parmi mes collaborateurs autant de femmes ingénieurs ou techniciennes que d’hommes. Mais pas dans les mêmes spécialités.
        J’avais davantage d’ingénieurs femmes en physique, en chimie et en biologie, mais plus d’hommes en mécanique, en électronique et en informatique (dans ce dernier domaine,  c’était des physiciens-matheux qui programmaient des simulations).
        Nous ne faisions pas de différence, ni de responsabilité, ni de salaire à qualité de travail égale, entre hommes et femmes. C’était donc une question d’orientation des métiers d’hommes et de femme.
        J’ai encore pas mal de contacts avec les entreprises et les chercheurs, et donc j’essaie de voir ce que deviennent, dans le domaine scientifique, les carrières des hommes et des femmes, mais je lis aussi diverses études qui paraissent dans des revues scientifiques.

        Entre 2000 et 2005, diverses études ont constaté que l’intérêt pour les études scientifique diminuait globalement, et qu’il y avait moins de femmes que d'hommes dans certains domaines scientifiques, mais que toutefois leur nombre augmentait.
         Aux Etats-Unis en 2003, les femmes représentaient 46 % des travailleurs, mais seulement 27 % dans ce secteur (scientifiques et ingénieurs confondus). .        
        Ces études ont identifié de nombreux facteurs qui influent sur le choix de carrière : le sexe, l'éducation, les influences biologiques, les stéréotypes, la discrimination et les rôles sociaux sexués.

        La question de “l’aptitude scientifique” des femmes a été posée, ce qui est, à mon avis une erreur.
        D'abord, il n'existe aucune capacité intellectuelle isolée qui puisse être désignée sous le terme “d'aptitude scientifique”.
        Les compétences nécessaires a la réussite scientifique incluent un sens de la logique et de la méthode, des capacités mnésiques pour comprendre et se rappeler d'événements et d'informations complexes, des capacités de modélisation mathématique, statistique, et de visualisation des objets, données et concepts. des capacités verbales, par exemple pour rédiger des publications destinées aux joumaux scientifiques, et pour bien communiquer avec ses collegues. Le terme “d'aptitude scientifique” repose donc sur de nombreuses qualités intellectuelles.
        Ensuite, les femmes et les hommes peuvent très bien présenter des différences relatives à ces compétences, sans que cela soit prohibitif (certaines compétences rattrapent la faiblesse d’autres), ni que de telles différences soient immuables. En effet, si l'entrainement et l'expérience n'avaient aucun effet sur le développement des capacités des élèves, à quoi serviraient les écoles et les universités?
        L'une des difficultés rencontrées dans ces études des différences de capacités entre hommes et femmes vient du fait que l'on peut parvenir a des conclusions différentes selon la façon dont on évalue ces capacités.

        Les filles ont de toute évidence les qualités requises pour réussir dans le domaine scientifique. Les notes moyennes obtenues par les filles dans le systeme scolaire sont aujourd'hui meilleures que celles des garçons dans toutes les disciplines - y compris les mathématiques et les sciences. (je pense que c’est dû en grande partie au fait que les garçons travaillent moins).
        Et pourtant, en dépit de leur réussite scolaire, les résultats moyens obtenus par les filles dans les écoles d’ingénieurs, à l'université et en troisième cycle sont inférieurs à ceux des garçons. Les garçons sont plus nombreux que les filles à s'inscrire dans les filières scientifiques et l'écart se creuse à mesure que le niveau des études augmente. Les filles sont encore très minoritaires en nombre à Polytechnique et à Normale Sup - Sciences, et pourtant certaines d’entre elles que j’ai connues ou que j’ai eues sous mes ordres, sont aussi capables que les garçons qu’elles côtoient dans ces écoles.
        En France, les filles représentaient en 2006, 40 % de I'effectif dans les classes de terminales scientifiques, et 46,5 % en 2016, environ 40% dans les filières scientifiques à I'université et 24 % dans les écoles d'ingénieurs. 
        Le graphique ci dessous donne une répartitions homme/femmes dans le domaine des études supérieures scientifiques en 2016, par nature des études, ce qui montre des choix d'orientation (et donc des préférences) différentes:

    Les femmes, les sciences et les techniques.


        Par ailleurs le graphique ci-dessous donne une idée des répartitions dans les grandes catégories de métiers:

    Les femmes, les sciences et les techniques.

         Si la question des répartitions filles garçons dans le domaine des études, vous trouverez un excellent rapport du Ministère de l'Education Nationale "Filles et garçons sur le chemin de l'égalité de 2018 (document PDF), à l'adresse suivante  :
    Fillet+et+gar%C3%A7ons+Sur+les+chemins+de+l%27%C3%A9galit%C3%A9+2018

        En moyenne, garçons et filles présentent les mêmes capacités cognitives précoces liées à la pensée quantitative (la capacité d'énumérer des objets, par exemple) et à la connaissance des objets de leur environnement.
        Cependant, des différences commencent à se manifester entre filles et garçons dès l'école primaire :
            - les filles ont de meilleurs résultats dans le domaine des aptitudes verbales.
            - les filles dament également le pion aux garçons dans le domaine de la mémoire des visages et de la mémoire épisodique, c'est-a-dire la mémoire des événements qui se sont produits à un moment précis.
            - les garçons ont de meilleures capacités visuo-spatiales, c'est-à-dire qu'ils se repèrent mieux mentalement dans I'espace, ce qui leur donne un avantage dans la résolution des problèmes mathématiques qui reposent sur la création d'images mentales.
            - les filles obtiennent de meilleures notes en mathématiques à tous les niveaux de la scolarité, et réussissent mieux aux tests d'algèbre (peut-etre parce que la structure de cette discipline s'apparente quelque peu à celle du langage). Mais les garçons réussissent mieux dans la partie mathématique des tests, et les résultats sont stables depuis une trentaine d'années.
    http://lancien.cowblog.fr/images/Prefcerebrales/QIHomfem.jpg    Cependant, lorsque l’on évalue I'ensemble des données concernant les compétences quantitatives, on constate que la différence entre filles et garçons est relativement faible.
        Par contre les études statistiques montrent une différence de répartition qui explique en partie ces résultats, les filles ayant une meilleure moyenne que les garçons mais un écart type plus réduit, de telle sorte qu’elles ont en moyenne de meilleurs résultats, mais un moins grand nombre atteint un niveau très élevé.

        Mais depuis dix ans la situation a évolué et un plus grand nombre de filles obtient un score élevé.

        Dès qu'il est question de sexe et d'intelligence, le problème des facteurs biologiques se pose, et notamment des hormones, qui jouent un rôle déterminant pour le développement des capacités cognitives des mâles et des femelles, dans toutes les especes animales
        Des études récentes ont montré que les hormones  jouent un rôle dans le développement cognitif tout au long de la vie et notamment chez les transsexuels.
        Les femmes soumises à un traitement hormonal pour acquérir le sexe masculin passent plus facilement les tests de repérage visuo-spatial, et réussissent moins bien dans les tests verbaux.
        La structure du cerveau humain est déterminée en partie par les hormones, ce qui aboutit à des différences anatomiques entre hommes et femmes : en général, les femmes ont une proportion de substance grise supérieure, des zones de forte densité neuronale et un flux sanguin rapide, tandis que les hommes ont un plus gros volume de substance blanche, (de fibres nerveuses entourées d'une gaine isolante de myéline). De surcroit, les hommes ont généralement une proportion supérieure de substance grise dans l'hémisphère gauche, cette asymétrie ne se manifestant pas chez les femmes.
        L'activation symétrique des deux hémisphères cérébraux chez les femmes s'accorde avec un avantage dans le traitement du langage, tandis que les hommes excellent dans les tâches faisant appel à l'activation du cortex visuel.            
        Lorsque les hommes et les femmes réalisent aussi bien une tâche donnée, certaines études suggèrent qu'ils utilisent parfois des aires différentes de leur cerveau ou des séquences de traitement différentes pour y parvenir.

        Mais il ne faut pas croire que les différences cérébrales soient innées : elles peuvent résulter d'apprentissages, de l'influence de l'éducation ou des parcours des hommes et des femmes dans la société.

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  • Les inégalités hommes-femmes


        C'est la rentrée, tant pour les écoliers que pour leurs professeurs et pour tous ceux qui travaillent (et même les retraités bénévoles).
        Alors les même problèmes ressurgissent dans les médias : les problèmes de liberté, les matchs de foot et les inégalités hommes-femmes, évidemment ponctués cette année par les informations sur le covid19.
        Je voudrais reparler de ce problème de différences entre les femmes et les hommes dans la vie de tous les jours et au travail.
         En fait je crois que les questions ont des réponses différentes selon le contexte, par exemple si on se place au plan des diplômes, des diverses professions et des aptitudes correspondantes, de la réussite dans le travail, des responsabilités confiées, des salaires correspondants, et du contexte familial.

        Je voudrais d’abord  mettre noir sur blanc une considération archi-connue, mais que l’on occulte volontiers, notamment au niveau des entreprises.
        Il n'est pas possible d'analyser la réussite professionnelle sans prendre en compte l'investissement nécessaire pour s'occuper de sa famille et du foyer.    
        Même lorsque les deux parents travaillent à plein temps, et que le mari accepte d'aider sa femme dans les tâches quotidiennees, les femmes continuent d'assumer l'essentiel des charges liées aux tâches ménagères, à l'éducation des enfants et de porter la plus grosse part de responsabilité quand il faut s'occuper des membres de la famille malades ou âgés.
        En moyenne, les femmes travaillent en entreprise un moins grand nombre d'heures par semaine et consacrent plus de temps aux tâches familiales et d'entretien de la maison que ne le font les hommes, qui ont un niveau d'éducation et un métier comparables.
        Ce sont les femmes qui fabriquent les enfants. Pour les femmes, le fait d'avoir des enfants est associé par l'entreprise à un revenu plus faible et à des difficultés pour avoir un travail à durée indéterminée. Au contraire, quand un homme devient père, il aurait quelques avantages sur le plan professionnel.
         Je connais des entreprises qui attribuent aux femmes de plus de 45 ans les mêmes postes de responsabilités importantesqu'aux hommes, mais qui hésitent à le faire pour les femmes plus jeunes par peur des interruptions pour maternité.

        Au niveau des diplômes, il n’y a aucune raison que les femmes aient des diplômes moindres que les hommes, si elles suivent la même formation, car c’est surtout un problème de quantité de travail et aujourd’hui, les filles travaillent plutôt davantage que les garçons.
        Mais on ne voit pas pourquoi les pourcentages devraient être les mêmes pour les garçons et les filles dans toutes les disciplines.
        Il y a d’abord des aptitudes différentes pour les différents métiers : il est certain par exemple que les femmes sont, en moyenne, plus soigneuses et plus méticuleuses que les hommes et donc réussissent mieux dans des métiers qui demandent ces qualités.
        Il y a par ailleurs une question de goût. On peut être très intelligente, et ne pas être attirée par la physique nudéaire ou les mathématiques.    
        Comment et pourquoi un jeune choisit-il de se consacrer à telle discipline plutôt que telle autre? Il semble que les étudiants choisissent généralement des matières où ils ont l'impression de pouvoir réussir, et de pouvoir se forger une bonne impression d'eux-mêmes. C'est ce qui les rend très sensibles aux commentaires des parents et des professeurs.
        Vouloir donc imposer des quotas est donc absurde : une vue de technocrate qui n’a pas les pieds sur terre et ne tient pas compte de la réalité, beaucoup plus complexe que l’on ne croit.
    http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures1/blancheneige.jpg     On ne peut pas confier n’importe quel poste et n’importe quelle responsabilité à n’importe qui, homme ou femme. Un poste nécessite certaines compétences techniques mais aussi humaines.
        Si une femme a les aptitudes requises, il n’y a aucune raison de ne pas lui confier le poste, et à résultats égaux, elle doit avoir le même salaire qu’un homme.
        Dans les postes que j’ai tenus, j’ai toujours appliqué cette règle et je n’ai jamais eu à le regretter.
        Mais on a un certain ensemble de postes à pourvoir et deux ensembles de candidats possibles hommes et femmes. En général tous les candidats ne possèdent pas les aptitudes requises pour un poste donné, et il n’est pas évident que, sur un éventail de candidats forcément restreint, il y ait autant d’hommes que de femmes ayant les capacités requises, et il peut y en avoir plus des uns ou des autres.
    http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures1/13067egaliteprofessionnelledijonscopebloem.jpg
       Dans les entreprises que j'ai connues, sur quelques centaines d’ingénieurs, il y avait davantage de femmes aptes à des emplois de recherche en chimie ou en biologie, mais très peu aptes à encadrer un atelier de mécanique, ou même un bureau d’études mécaniques.
    Mais ces résultats ne sont sûrement pas généralisables, et ils sont particuliers à chaque entreprise.
        Il faut bien voir que le diplôme n’est au départ qu’un élément important lors des embauches en début de carrière. Mais par la suite c’est l’expérience et ce qu’on a appris dans les postes successifs qui compte.
        Si dans une filière il y au départ davantage d’hommes que de femmes, il est probable qu’il y en aura daavntage aussi dans les postes de responsabilité et vice versa.

        En définitive je pense que le problème égalité homme / femme ne se pose pas en termes de statistiques et de quotas, mais en termes de règles : à aptitudes égales pour tenir un poste, homme ehttp://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures1/parithommesfemmesviretvire.jpgt femmes doivent avoir les mêmes chances, et à poste et résultats égaux hommes et femmes doivent avoir les mêmes salaires et le même avancement.
        Cela dit ce n’est pas facile à appliquer, car c’est beaucoup plus difficile que l’on en croit de définir exactement les aptitudes nécessaires pour tenir un poste, car certaines aptitudes peuvent en compenser d’autres.
        C’est encore plus difficile de savoir si quelqu’un possède les aptitudes au niveau requis pour tenir le poste
        En fait ce n’est possible que si le poste a une certaine pérrénité et si la personne est depuis assez longtemps dans l’entreprise.
        L’équité des évaluations n’est donc pas garantie.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures1/femmes.jpg

        Cela dit, de telles règles ne sont pas appliquées dans beaucoup d’entreprises ou organismes, que ce soit consciemment ou inconsciemment, et il y a encore beaucoup à faire pour que l’égalité des chances soit réelle entre hommes et femmes, l’égalité des chances ne voulant pas dire l’égalité des résultats dans tous les domaines, car comme je l’ai montré tout dépend de l’éventail des p
    ostes et des personnels dont on dispose.

       
     Un autre point que je trouve absurde est la volonté de beaucoup de femmes et surtout des médias, de vouloir féminiser les noms des métiers et de vouloir être "auteure" ou "professeure".
         J'ai connu une entreprise où certaines voulaient qu'on les appelle "ingénieure en cheffe  ou "ingénieure générale". 
           Ce n'est pas logique : si les femmes revendiquent les mêmes postes, les mêmes responsabilité et le même travail que les hommes, elles devraient revendiquer la même appellation et pas une appellation féminisée qui a l'air de supposer un métier un peu différent, que l'on supposera évidemment avec mauvais esprit, au rabais et dévalué.
            Mais évidemment il ne s'agit pas de modifier la langue française quand les métier en "eur" deviennent un métier en "rice" (directeur -directrice), ni de masculiniser certains métiers et de parler de "vétérinair" pour un homme.


     

     

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  • "Le plus grand mal, à part l'injustice, serait que l'auteur de l'injustice ne paie pas la peine de sa faute.”  Platon.

         Au niveau collectif, il ne s’agit pas d’une morale à imposer à tous : le problème n’est pas philosophique mais un problème de garanties du fait de la vie en société, d’organisation de la vie commune, de règles “juridiques” en quelque sorte.
    Il s’agit que chacun dans son comportement nuise le moins possible à autrui et qu’éventuel-lement, il soit sanctionné de ses débordements.
        C’est la ” loi “, qui est en principe (en démocratie) déterminée par des représentants élus de la population et qui devrait être un certain compromis des diverses circonstances et modes de vie possibles, indépendamment de toute croyance philosophique, politique et religieuse et bien entendu des “surmoi” personnels des élus en cause.


        Depuis quand l’homme a t’il érigé des lois et mis en place une certaine justice.? Probablement depuis plus de 5000 ans, mais les preuves qu’on a retrouvées, sont un peu plus récentes.
        Le plus ancien document juridique qui institue un ordre social, vers 2350 avant J-C, est le code d’Urukagina, qui régnait sur Lagash, en Mésopotamie (l’actuel Irak), mais nous n’en avons pas le détail.
        Nous est également parvenu, le code d’Ur-Nammu, souverain de la cité d’Ur qui date d’environ 2100 avant J-C, dont on a pu traduire du sumérien 40 des 57 lois qu’il comprenait.

    http://lancien.cowblog.fr/images/ArtMonuments/Khashkhamersealmoonworship.jpghttp://lancien.cowblog.fr/images/ArtMonuments/450pxCodeofHammurabiIMG1932.jpg


    Ci dessus Ur-Nammu recevant une délégation 


           et ci contre la stèle d'Hammurabi au musée du Louvre.




        Mais le plus intéressant est le code d’Hammurabi, vers 1750 avant J-C, qui a été utilisé pendant un millénaire, notamment en Iran après la prise de Babylone, et que l’on peut voir sur une stèle de basalte, au musée du Louvre.
        Ce code, outre une introduction et une conclusion qui ressemblent un peu à une “constitution royale”, comporte 282 articles de loi qui sont à la fois code civil et code pénal, avec, ce qui est normal pour l’époque, beaucoup de délits sanctionnés par la peine capitale. Ce qui est étonnant pour l’époque c’est que ce n’est pas un code d’inspiration religieuse, mais très pragmatique et concernant les problèmes de la vie courante.
        On a souvent parlé de “loi du Talion” à propos de ce code, et pour le commun des mortels, la loi du Talion, c’est la vengeance personnelle. C’est une erreur. La “loi du Talion” est au contraire un effort de lutte contre l’application par chacun de sa propre justice, c’est la peine, la sanction qui doit être adaptée à la faute, à défaut d’un  recours à un juge, tiers impartial et désintéressé.
        Un des héritages de la loi du Talion est la notion de légitime défense.

    La justice et les lois existaient dans l'antiquité.    Dans l'Égypte antique, la loi est contenue dans les “livres de la sagesse” qui sont des préceptes et des recommandations et juger ceux qui mettent en danger la sécurité de l'État, est délégué par le Pharaon à son vizir, le premier magistrat, et à ses assesseurs. Quand il s'agit de délits mineurs, la justice est rendue par des magistrats locaux, (les « préposés aux querelles ») ou par des représentants de la communauté où l'infraction a été commise.
    Je cite ce précepte des livres égyptiens de la sagesse, qui s’appliquerait bien de nos jours et que devrait méditer notre gouvernement et les grands Pdg :
    “ N'accorde pas une attention exagérée à celui qui possède de beaux vêtements et ne méprise pas celui qui est couvert de haillons. N'accepte pas les dons de l'homme puissant et ne persécute pas le faible à ton profit.”


    La justice et les lois existaient dans l'antiquité.    La loi des hébreux était beaucoup plus d’inspiration divine : à l’origine, Dieu avait remis à Moïse les “tables de la loi”,  dix commandements inscrits dans la pierre.  Parmi eux  “tu ne tueras point “ qui est souvent oublié par l’armée israélienne actuelle.
        Cette prédominance religieuse influençait aussi les lois pratiques : la terre par exemple étant la propriété de l’Eternel et l’Israélite n’en avait que l’usufruit.
    Le chef de famille avait un pouvoir certain et le travail était une valeur à honorer.
    Vous pourrez constater que la législation hébraïque était très complète sur le site
    http://www.regard.eu.org/Livres.16/Etude_sur_la_legislation_des_hebreux
       
    La justice et les lois existaient dans l'antiquité.    Le Coran, qui est plus récent (vers 635) est, lui aussi, d’inspiration religieuse. Ce sont des préceptes de vie avec une référence permanente à Dieu.
    Pour lui, dans les sociétés fondées par des personnes pieuses, les affaires judiciaires n'arrivent jamais jusqu'à la cour, celui qui suit les préceptes du Coran ne commettant pas de faute..
        Le Coran condamne aussi de tuer autrui à l’homme, qui sait que Dieu a interdit le crime.
    Sa crainte de Dieu garantit son abstention de tout acte provoquant sa colère.

        “Ne semez pas le désordre sur la terre, après que l'ordre y a été établi.” (Coran, 7 : 56) est certainement oublié par les terroristes et le Hamas.
        Notons au passage que la polygamie, le voile, la répudiation sont des déviations historiques par rapport au Coran, qui faisait une place aux femmes, normale pour l’époque, mais n’oublions pas qu’au VIIème siècle de l'ère chrétienne, l'Eglise doutait encore que les femmes aient une âme !!

        Dans une autre civilisation très ancienne, la Chine, des textes existent aussi, mais les conflits devaient faire l’objet de règlements à l’amiable et comme pour le Coran, le tribunal devait être exceptionnel.

    La justice et les lois existaient dans l'antiquité.    Mais les lois les plus complètes sont les lois romaines, dont d’ailleurs notre droit actuel européen s’est fortement inspiré.
        Leur technicité est celle d’un droit moderne, et une catégorie spécialisée de juristes (les jurisconsultes) avait été créée et était relativement autonome vis à vis tant de la religion que du pouvoir politique.


        On voit donc que la tradition juridique est très ancienne.
        Les grands principes en sont très voisins et, si on tient compte des différences de vies des époques, les délits évoqués sont relativement semblables.
        Dans la vie courante, des délits sont sanctionnés au nom de ces lois.

        Cependant des individus s’estiment au dessus des lois et les Etats n’appliquent pas forcément à eux mêmes les préceptes, qu’ils appliquent à leurs concitoyens.

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