• Le rôle de l'instruction

            Hier je vous ai décrit les progrès du bébé, jusqu'à l'apprentissage de la parole, Aujourd'hui je vais résumer la suite, jusqu'à l'adolescence

    Et les sentiments me direz vous.?

            Paradoxalement si l'on connait un peu le fonctionnement du cerveau émotionnel, si l'on a identifié des centres qui interviennent dans les principales manifestations sentimentales : colère, peur, anxiété, rapports sociaux, émotivité, humeurs positives ou négatives, voire même amour maternel, on ne connait pas grand chose, ni sur le développement du cerveau émotionnel, ni sur le développement des “sentiments et émotions”
            En fait le problème est très complexe parce qu'il n'est pas limité au cerveau émotionnel, mais est l'affaire du cerveau tout entier avec de multiples actions réciproques.
            Les neurobiologistes manquent de moyens d'investigation et ne se sont pas suffisamment penchés sur ces problèmes, qui restent encore trop du domaine des seuls psychologues, sociologues et médecins.
            Cette période de l'enfance après la possession du langage est celle où l'enfant prend vraiment conscience d'exister, de son “moi” (je sais que certaines d'entre vous s'intéressent à la nature de ce “moi” et j'aimerais en discuter), et d'être différent des autres.
            Il apprend aussi  ce qui distingue les hommes des animaux : à imaginer ce que peuvent penser les autres, à anticiper leurs pensées et leurs raisonnements  et à s'en servir pour ses propres actions, mais aussi pour avoir barre sur autrui.

            Un phénomène important commence à se manifester : les centres d'apprentissage ne servent plus uniquement à automatiser nos processus, mais ont en liaison avec le cerveau émotionnel une action sur la mémoire de ce qui nous est bénéfique ou nuisible.
            C'est ainsi que quand il mange de la glace à la vanille ou de la glace au café, le nez et le palais envoient des informations qui, pour des raisons que l'on connaît mal (probablement de connexionx très complexes dans le cerveau émotionnel, vont déclencher une libération de dopamine et un signal positif au cortex et à la mémoire. L'enfant aimera la glade au chocolat et à la vanille.
            Les centres d'apprentissage vont donc “former les goûts” de l'enfant.

            Mais l'enfant est encore très influençable et là aussi parents et éducateurs ont une grande responsabilité : celle d'obliger l'enfant à multiplier les expériences pour qu'il puisse former ce goût, qu'il puisse comparer, l'obliger à goûter, sentir toucher, voir de multiples choses, discuter avec lui des différences et des réactions qu'elles provoquent, l'aider à argumenter et faire ses choix et trouver dans des images, livres, visites, la pluarlité des informations pour qu'il ait une certaine liberté dans ses choix, mais aussi qu'il ne se comporte pas comme un mouton.
        
             Enfin il faut être conscients pour comprendre le prochain de mes articles de la chose suivante : :

             Sur le plan de l'amour l'enfant est axé sur sa famille et donc sur l'amour des parnents, grands parents, frères et soeurs.
             Sur le plan de la sociabilité, sont importants pour lui les camarades de jeu et de classe. et l'amitié qui peut en résulter.
             De plus il a  des “représentations sentimentales”, par exemple les poupées, les peluches ou les animaux de compagnie.
             Mais contrairement à ce que croyait Freud, l'enfant n'a pas de préoccupation ni de désirs et refoulements sexuels, et le complexe d'Oedipe n'existe pas.
             Même s'il sait comment on fabrique un bébé, si on lui a donné une certaine connaissance dans ce domaine, ce n'est pas un besoin pour lui.
             Rien ne se passe vraiment avant la puberté.
             Le cerveau de l'enfant est à la fois asexuel et bisexuel.
     

    L'adolescence : Centres d'apprentissages deviennent centres du plaisir.

             Un phénomène important va intervenir, en général au début de l'adolescence. 
             La nature ( les lois de l'évolution), concidère que l'enfant ayant beaucoup appris en matière de mécanismes et d'automatismes, n'a plus autant besoin de ses centres d'apprentissages.
             Environ 30% des connexions des centres d'apprentissages vont disparaître et une partie de ces centres va se transformer en ce que les journalistes appellent “les centres du plaisir”. 
             Je pourrai un jour vous en expliquer le fonctionnement si vous le désirez.    
             Ces centres fonctionnent comme les centres d'apprentissage en libérant  de la dopamine et donc en délivrant des signaux forts lors d'un événement ou d'une sensation agréables, (ou coïncidant avec un événement agréable), et ne délivrant aucun signal, mais en excitant au contraire des centres du cerveau émotionnel lors de sensations désagréables ou de coïncidence avec des événements désagréables.
             De même que nous maximisions les réussites de nos buts avec les centres d'apprentissages, nous maximisons les manifestations de plaisirs avec ces nouveaux “outils”
              En fonction donc des habitudes que prennent ces centres du plaisir, des sensations et événements qui accompagnent nos pensées, nos émotions, nos actions, ou les situations, l'ado va façonner ses goûts, ses joies, ses plaisirs mais aussi nos habitudes bonnes ou mauvaise, voire nos vices.

             Cette époque de l'adolescence est difficile pour plusieurs raisons :
        - L'ado est en partie privé des centres d'apprentissages auxquels il était habitué. Il a donc des difficultés passagères pour réaliserncertaines actions.
        - Il est confronté à ces “centres du plaisir” qu'il ne maîtrise pas.
        - Son cerveau préfrontal qui a entre autres, la tâche de prévoir les conséquences de nos actes n'est pas parvenu à maturité en matière de connexions, parce que l'enfant n'a pas eu l'occasion d'acquérir de l'expérience de ce genre de problème. L'ado ne mesure donc pas bien les risques et les conséquences de ses actes.
        - Il n'a pas l'expérience d'un adulte, est plus sensible, moins résistant au stress; il est beaucoup plus influençable.
        - Il se voit grandir et ressent un besoin d'autonomie et de liberté, mais en même temps, craignant de ne pas savoir l'assumer, il souhaiterait  rester enfant dans le nid familial. Dure contradiction.
        - Dans ce contexte difficile l'ado ressent plus que jamais le besoin d'être écouté, encouragé, aidé, conseillé, tout en jouissant d'une certaine autonomie et d'une certaine confiance.
        Et encore plus, il a besoin de tendresse et d'amour.
        - Et malheureusement il ne sait pas encore bien communiquer et parfois aussi craint que cette communication n'ait des conséquences désagréables et donc il ne se confie pas à ceux qui pourraient l'aider
        
             L'adolescence est certainement la période de sa vie ou l'enfant en route vers l'état d'adulte, mais dont le cerveau n'a pas encore les capacités et les connaissances et l'expérience pour assumer cet état, a le plus besoin de ses parents ou de “tuteurs référents” sur  lesquels il puisse s'appuyer et  qui le conduisent hors de l'enfance et de l'adolescence ( ex ducare, “conduire hors de”, c'est éduquer).
            Je suis très perplexe de constater avec mes correspondant(e)s, que souvent les parents actuels, trop occupés par leur travail ou leur vie et ses problèmes, n'ont pas le temps ni quelquefois l'envie, de s'occuper des soucis et difficultés de leurs ados, qui sont ainsi délaissés, d'autant plus que la mode, l'influence des médias et des psys a entraîné une fâcheuse habitude : celle de considérer les ados comme des grandes personnes, sans s'apercevoir qu'ils sont à peine sortis de l'enfance.

             Et là, au mileiu des difficultés et problèmes de l'adolescence, arrive la puberté. Ce sera l'objet d'un prochain article, d'ici une semaine ou deux, car il faut varier les sujets.

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    L'apprentissage d'un bébé.

     

             Dans le précédent article je vous ai montré comment notre patrimoine génétique déclenchait un processus chimique très complexe, qui permet la formation de milliards de neurones, puis leur migration vers des centres spécifiques et enfin la croissance de dendrites et d'axones qui se relient entre eux formant des millions de milliards de connections appelées “synapses”.

             Mais ce processus chimique a une certaine autonomie  et la phase terminale des connections est même aléatoire, de telle sorte qu'une partie de la formation de notre cerveau échappe à l'hérédité et même aux lois de la génétique.
             Toutefois nous n'avons  aucune action sur cette formation qui est donc “innée”

             Lorsque nous naissons, seuls les centres du cerveau qui régulent notre vie autonome fonctionnent normalement.
            Bien qu'ils possèdent les neurones nécessaires et même des connexions en nombre superflu, notre cerveau émotionnel n'a encore aucun sentiment et notre cortex ne réfléchit pas et le bébé perçoit bien peu de sensations à sa naissance.
            Mais nous avons tous un potentiel énorme d'évolution, et d'aptitudes.
            Nous allons donc maintenant voir l'évolution du cerveau après la naissance et nous constaterons l'énorme influence de l'environnement et de l'éducation sur cette évolution.

    Le “démarrage” :

            L'environnement a déjà une très faible influence sur l'embryon avant sa naissance.
            Le mécanisme de l'ouïe fonctionne chez le foetus de six mois et il “entend” et son cerveau apprend à reconnaitre certains bruits répétitifs et familiers, de façon inconsciente car il ne sait pas ce qu'ils sont (c'est le cas de la sonnerie d'une horloge, de la voix de ses parents ...). La mémoire des sons commence à fonctionner.
            Le mécanisme du toucher  et de la perception de chaleur commence à fonctionner et engendre par l'intermédiaire de la moelle épinière des actes réflexes de mouvements, mais le cerveau ne commande pas encore les mouvements. Mais le bébé “bouge”.
        
            Le bébé vient de naître. L'hypothalamus met en route le processus de contrôle de la respiration et du fonctionnement autonome de la vie de ce nouveau corps qui doit maintenant s'assumer seul. Il commence à contrôler le sommeil et quelques instants d'éveil où les yeux s'ouvrent.
            Un réflexe instinctif provoqué par l'entrée d'air dans les poumons a provoqué les signaux nécessaires au déclenchement des processus des cris et de respiration.
            Le bébé est aveugle, mais l'oeil perçoit de la lumière et les neurones des aires visuelles (à l'arrière de la tête au dessus de la nuque), reçoivent des signaux qui pour le moment, ne signifient rien pour eux.  Les neurones du tronc cérébral battent la mesure à 40 hertz et le thalamus commence à faire ses cycles de coordination des sensations.
            Les aires du cortex sur le dessus du crâne reçoivent des informations sur le toucher, l'état de contraction des muscles et essaient de contrôler les mouvents réflexes jusque là laissés à l'initiative de la moelle épinière.

           Quelques jours : l'hypothalamus délivre des signaux de faim et de soif.et le réflexe de téter est là. Peu à peu le cortex associe des signaux qu'il reçoit du nez, de la langue et des lèvres qu'il relie à ceux de faim et à sa tétée, et si celle ci ne vient pas, il déclenche des cris. Bébé reconnait l'odeur et la voix de sa mère.
            Peu à peu les processus nécessaires à la vie se mettent en place.
            Le bébé est très myope (pour ne pas donner trop d'information au cortex qui ne pourrait tout traiter, car il ne sait pas encore), mais les aires visuelles s'habituent à voir les formes, les couleurs, les déplacements.

            Bébé a un mois. Sa myopie diminue. Il commence à voir les visages qui se penchent sur lui et le processus ultra-compliqué et ultra-performant de reconnaissance des visages commence à se mettre en place pour analyser lles visages familiers qu'il reconnaîtra vers 3 mois.
            Si cela intéresse mes lecteurs je pourrai vous expliquer dans un futur article, comment le cerveau reconnait les visages.
        

     L'apprentissage de son corps

             Quatre à huit mois, première phase d'apprentissage intensif..
             Les centres de la vision savent interpréter ce qu'ils voient et le cortex reçoit ces informations et sait maintenant commander les muscles. Mais il ne sait pas encore coordonner l'information et l'action et faire des mouvements “efficaces”.
             Un processus extraordinaire entre alors en jeu.
             Bébé veut attraper un objet, il essaie mais l'évaluation de la distance et la coordination avec le geste n'et pas bonne : il  passe trop loin. Il faut recommencer.

             Cette fois il touche l'objet. Un centre du cerveau central “un “centre d'apprentissage” va libérer un peu d'un neuro-transmetteur, la dopamine, et des neurones dont les synapses utilisent ce neuro-transmetteur vont envoyer un petit signal au cortex  : c'est mieux. Le cortex modifie sa stratégie et Bébé va essayer de s'approcher plus; cette fois ci il saisit l'objet mais le lâche. Signal plus fort : on est sur la bonne voie. Dernier essai et l'objet est pris : beaucoup de dopamine et signal très fort : essai réussi. La dopamine, cela fait plaisir.
             Si au contraire l'essai avait été moins bon, le siganl aurait été plus faible.
             Ainsi notre cerveau est guidé par un mécanisme de récompense ou de sanction, émis par ce centre d'apprentissage, qui permet d'optimiser les gestes et plus généralement les actions faites dans un but donné, en fonction de la réussite plus ou moins grande de l'approche du but.
             C'est ainsi que nous apprenons à utiliser nos perceptions et notre corps à maîtriser l'environnement et plus tard à marcher. C'est aussi pour le cortex le début de la réflexion et de l'organisation des actions. Il met ainsi au point des méthodes pour tous nos automatismes. 
             Ce mode opératoire c'est le renforcement d'une série de connections, le renforcement des actions de certaines synapses qui représentent la séquence des opérations à réaliser.

             Finalement dans cette tâche d'apprentissage, c'est une recherche de mode opératoire par le cortex, qui est guidé par un censeur : les centres d'apprentissage, et qui finit, à force de répétitions et de mises au point successives, par optimiser le processus.Si c'est une tâche relativement automatique, dès qu'il a réussi, il donne le mode opératoire au cervelet et passe à une autre tâche.
            Ce mode opératoire est ensuite mémorisé dans le cervelet qui pourra ensuite l'exécuter sans intervention du cortex, automatiquement et instinctivement, sans réfléchir.
            C'est ainsi que nous allons apprendre à nous servir de nos sens, de nos membres, à marcher et plus tard, comme ado ou adulte, à jouer du piano, au tennis, à taper sur un clavier, à nager, à être en équilibre sur un vélo ou une planche à voile, à conduire une voiture 
            Tant que la tâche est routinière le cervelet l'assume sans que nous soyons conscients, mais quand une difficulté se présente, le cortex reprend le commandement des opérations.

             Le cervelet n'est pas le seul à avoir un apprentissage dans cette période. 
    Le bébé découvre son environnement et donc son cerveau reçoit une multitude de perceptions. Le thalamus coordonne vue, ouie, toucher goût, odorat et le cortex s'habitue à interpréter ces diverses informations et à se former une “cartographie” de son environnement.
            Deux centres se développent pour compléter le travail des centres de la vue : un centre qui identifie les images et les objets et un autre centre qui nous donne la cartogarphie de l'espace qui nous entoure.

            Cet apprentissage chez le bébé : attraper son biberon, se servir de ses mains, s'asseoir, marcher, se diriger, se fait de façon presque  inconsciente par essais successifs mais sans un effort de réflexion apparent.
            On a donc tendance à croire que c'est sinon inné, du moins naturel, automatique.
            Il n'en est rien. Nous pouvons beaucoup participer à la formation du bébé.
            L'aider dans ses gestes, lui donner des jeux qui puissent favoriser cet apprentissage, lui donner toute occasion de perfectionner ses systèmes de perception, de raisonnement certes simpliste, mais aussi de découverte et de créativité. Il va dans ces apprentissages dejà exercer sa mémoire toute neuve et prendre des habitudes, des règles de vie aussi.. C'est le début de la formation de son “goût”, les centres d'apprentissage se transformant peu à peu en “centres du plaisir”.
            Cet apprentissage, les parents, les puéricultrices des crèches et maternelles en sont en partie responsables. On ne le sait pas assez.

    Apprentissage devient formation du cortex.

             Deux étapes cruciales dans la vie de l'enfant : apprendre à parler, puis à lire et à écrire.
             Là ce n'est plus inconscient. C'est un véritable travail pour le cerveau de l'enfant. Mais le mécanisme d'apprentissage joue toujours.
             C'est le développement du centre de Wernicke qui comprend le langage, puis la lecture, du centre de Broca qui apprend la parole, puis l'écriture, du centre de Geschwind qui gère la mémoire du langage et des objets associés. Nous verrons cela plus tard.
             Un remaniement complet de la mémoire intervient. Jusque là articulée autour d'images et de perceptions, elle devient linguistique en groupant dans des sites voisins les aiguillages vers les mots qui représentent des notions ou des objets de la même famille.
             Certes il y a un mécanisme, un automatisme de la parole, de la lecture et de l'écriture, qui devient inconscient et auquel le cervelet participe.
             Mais la signification des mots et des phrases est du ressort du cortex. 
             L'enfant apprend là à réfléchir à émettre des idées à définir tout son environnement par les mots.
             L'enfant “devient intelligent” et là encore la responsabilité de ses parents et de ses éducateurs est énorme. Parler à un enfant, discuter avec lui, lui apprendre du vocabulaire et l'aider à connaître son environnement, lui faire découvrir les choses, l'habituer à réfléchir, à imaginer, à faire des hypothèses, à raisonner, à avoir du bon sens et à suivre des règles, à s'en imposer aussi, ce sont des choses primordiales qui peuvent décupler son développement et son intelligence (mais aussi quelquefois lui donner nos mauvaises habitudes ou des habitudes néfastes pour son avenir).
            On sous-estime notamment l'importance du jeu sur son développement et trop souvent de nos jours, on traite l'enfant comme une grande personne qu'il n'est pas, notamment par le développement de son cerveau.

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  •           Je vous ai parlé il y a 3 jours des préférences cérébrales, en vous indiquant qu'elles étaient innées à l'origine.
              Pour mieux comprendre cela, je pense qu'il nous faut voir comment se forme notre cerveau.

              Pendant les quinze premiers jours de la gestation, l'ovule fécondée se multiplie, mais reste relativement indifférenciée. Entre les 7ème et 10ème jours, elle se fixe sur la paroi de l'utérus et continue à se développer ainsi que le placenta qui la nourrit.
               La troisième semaine de développement débute par une réorganisation cellulaire importante, des marqueurs chimiques d'origine génétique dirigeant une première différenciation en trois types de cellules qui vont conduire à la formation d'une part des poumons, des intestins et du foie, d'autre part  des os, des muscles, du système vasculaire, des reins et des organes reproducteur et enfin  “ l'ectoderme ” , qui donnera naissance à la peau et au systèmes nerveux central et périphérique.
              Durant cette troisième semaine on voit apparaître au milieu du foetus, ce qu'on appelle une plaque neurale, qui se “fend” dans le sens de la longueur et se ferme peu à peu. (figure 1), la tête se formant ensuite autour du haut de la plaque qui sera le cerveau, alors que le reste de la plaque donnera naissance au système nerveux périphérique. (figure 2).
               Au début de la quatrième semaine le haut de cette plaque se divise en cinq parties qui donneront peu à peu naissance aux diverses parties importantes du cerveau que j'ai décrites dans d'autres articles. (figure 3).

               Le cortex deviendra la couche extérieure du cerveau, qui pense, maîtrise le langage, perçoit et commande notre motricité. Le cerveau émotionnel sous-jacent régira sentiments et émotions, le thalamus coordonne nos sensations et perceptions, l'hypothalamus commande nos processus vitaux, et le corps calleux fait communiquer les deux hémisphères droit et gauche.
             La photo (figure 4) montre l'extrémité supérieure d'un embryon de 4 semaines qui pèse environ 2 grammes et a quelques millimètres de large et 2 cm de long environ, et sur lequel on voit bien l'ébauche du cerveau et autour ce qui deviendra la tête

             Les premiers neurones se forment à la fin de la 4ème semaine. Dès le 33ème jour, on constate un développement différencié de la moelle épinière et du cerveau. Entre le 2ème et le 5ème mois, la formation des neurones atteint son maximum; elle s'achève quelques mois après la naissance. Par la suite nous ne fabriquerons plus de neurones, mais au contraire, nous en perdrons en vieillissant.
             Les centres du cerveau essentiels à la vie végétative se forment en premier
             La première ébauche du cortex apparaît après six semaines de gestation
             Il va peu à peu se former 100 milliards de neurones dans notre cerveau qui en moyenne vont avoir 10 000 connexions chacun, ce qui représente (10 puissance 15) synapses

             La plupart des neurones vont migrer sur des distances appréciables à l'échelle de l'embryon, de quelques millimètres, pour atteindre la zone qui leur est dévolue où ils pourront se différencier et avoir une fonction déterminée. Ils font ce déplacement en “rampant” le long d'un réseau particulier de cellules de soutien, (comme sur une autoroute), guidés par des “marqueurs chimiques” que l'on appelle “facteurs de croissance”.
             Puis les axones vont “pousser” comme les bourgeons et les tiges d'une plante, et se diriger vers les “cibles” que sont les dendrites d'une certaine population de neurones nécessaires à la bonne marche de cette fonction. Les axones vont continuer à se diriger vers les dendrites cibles à quelques fractions de millimètre près, attirés ou repoussés par des "sémaphores" chimiques et aidés par un réseau de “cellules de soutien” et des "colles" temporaires“, puis il y a jonction avec dendrite avec formation d'une synapse, grâce à "molécules de reconnaissance", et enfin un signal chimique d'arrêt de croissance des axones. Mais cette dernière jonction se fait "au hasard".
        Les premiers contacts synaptiques simples apparaissent vers la dixième semaine mais ne sont vraiment généralisés qu'au cours du cinquième mois de gestation. Durant le septième mois, le développement synaptique se fait de manière extensive dans toutes les régions du cerveau. Les synapses continuent de se former à un taux très rapide après la naissance et atteignent leur densité maximale entre six et douze mois après la naissance.

         Il y a donc une part d'hérédité dans la formation de notre cerveau, puisque nos gènes proviennent de nos parents, mais ce processus chimique d'expression des gènes a une certaine autonomie et donc il y a aussi une part d'influence génétique qui peut être autre que l'hérédité.
        Cette influence génétique donne naissance à des centres qui, bien qu'ayant la même fonction, ne sont pas identiques d'un individu à l'autre. Cela se traduit par des qualités et des déficiences différentes de fonctionnement et surtout par des possibilités différentes : c'est la partie génétique de nos “préférences cérébrales” dont je vous parle parfois.
        Mais un facteur supplémentaire d'incertitude intervient : les marqueurs chimiques amènent l'axone jusqu'à une très faible distance de sa cible (quelques centièmes de millimètre), c'est à dire dans une population de neurones ayant des fonctions précises,mais à partir de là, les connexions se font “au hasard” et donc sans contrôle génétique.
        C'est pour cela que les cerveaux de deux “vrais” jumeaux (monozygotes, c'est à dire issus de la même ovule), bien que très ressemblants, sont malgré tout  différents car les connexions ne sont pas identiques.
        Nos cerveaux sont donc tous différents, mais jusqu'à la naissance nous n'avons pas de pouvoir sur leur formation. C'est cela la partie innée. (dans laquelle il y a une parte héréditaire, une partie gébétique et une partie aléatoire).
        Mais nous allons voir qu'ensuite, après la naissance, notre action sur la formation de notre cerveau est immense.

              

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    Quelques préférences importantes de notre cerveau :

                 Dans mon article d'hier, je disais que nous avons des préférences cérébrales, les plus connues étant celles de nos mains (droitier ou gaucher), mais aussi celle du pied qui tape au but ou de l'œil qui vise une cible. Mais nous avons aussi des préférences plus intellectuelles et plus psychologiques, qui sont à la bas de certains de nos comportements. Ce sont les préférences les plus importantes que je vais énumérer aujourd'hui, à partir desquelles on peut se faire une idée de notre personnalité ou de celle des personnes avec lesquelles nous sommes en contact.


    1 - Nous évoluons de préférence et puisons notre énergie :
                - soit dans le milieu extérieur en relation avec les autres.

                - soit dans nos pensées intérieures en relation avec nous mêmes.
            Nous sommes extraverti "E" ou introverti "I".

    2 - Nous sommes plus ou moins sensibles au stress que nous cause l’environnement et nous avons une réaction face à cet environnement favorable ou défavorable :
            Nous sommes optimisme ("Opt") ou pessimisme ("Pes")

    3 - Nous prenons des informations grâce à nos sens.
            Nous avons ainsi des préférences de mode de perception.qui sont de deux sortes:
            - une perception émotionnelle immédiate, qui intervient en quelques secondes : nous sommes sensibles et affectifs "A", ou peu sensibles et rapidement orientés vers nos perceptions "O".
            - une perception orientée, plus rationnelle, qui n’est mise en jeu qu’au bout de quelques dizaines de secondes au moins, et qui met en jeu nos sens.
            Cette perception peut se faire selon deux grandes tendances :
                        - un mode "sensitif "et factuel, pas à pas, pragmatique et détaillé (S).
                        - un mode "global" et intuitif, schématique et anticipatif (G) :   

    4 - Nous prenons des décisions selon certains critères.
              Nous choisissons ces critères de décision selon deux préférences :
                - les critères sont ceux d’une logique impersonnelle (L), objectifs, en spectateur.
                   - les critères sont ceux de valeurs altruistes (V), de notre goût, subjectifs et nous raisonnons en participant altruiste.

    5 - Nous avons, vis à vis de l’environnement extérieur un style de vie qui privilégie « perception » ou « décision ».
               On veut agir sur les situations (J), ou s'y adapter (P)
             Le J peut avoir des problèmes si sa décision a été mauvaise, mais le P a tendance à toujours repousser ses choix et parfois ne prend jamais de décision.

    6 - Nous avons en outre un comportement vis à vis des autres individus,
                  - on est plus ou moins tolérant. ("tol" ou "intol")
                  - enfin on est et plus ou moins dépendant de l'opinion des autres et plus ou moins influençable ou indépendant d'esprit. ("influ" ou "indep").

     

             Dans chacun des domaines que nous avons cités, nous avons donc deux types d'attitudes possibles, dont l'une est préférée.
               Nous sommes plus à l’aise dans nos attitudes préférées que nous utilisons plus souvent.
             Nous sommes plus ou moins “doués” ou maladroits pour nos attitudes non préférées. (comme un ambidextre par rapport à un droitier ou un gaucher).

               Ces capacités sont “innées” (formation du cerveau), mais elles varient en fonction de l’éducation, de l’instruction et de l’expérience, donc de l’âge. Ces préférences sont moins nettes chez un adolescent et se complètent ensuite.

               Relations humaines et répercussions personnelles :

               Ces préférences ont des conséquences sur nos relations avec les autres qui ont les mêmes préférences ou des préférences différentes.

               Entre deux personnes qui ont des préférences de perception et de décision (les fonctions cérébrales) différentes, si elles le savent et sont tolérantes, l'entente peut être bonne, et ces personnes se complètent car elles voient les choses différemment.

               Par contre, il est difficile pour deux personnes (d'une même famille par exemple), de vivre ensemble si elles ont des préférences E/I ou (et surtout) J/P différentes, car leurs styles de vie sont différents et opposés. (Tout dépend de la force de ces préférences.
              Ceci est évidemment aggravé si l'une d'entre elle (ou à fortiori les deux) sont intolérants).

               La sensibilité au stress et l'influençabilité ont surtout des conséquences person-nelles; une personne optimiste par exemple est plus heureuse qu'une pessimiste.

               Mais, dans les relations interpersonnelles une personne influençable peut être sous la coupe d'une personne qui l'est moins, et une personne pessimiste avoir des réactions catastrophiques aux comportements d'autrui.

               Il est donc très important de connaître ses propres préférences et leur intensité; plus les préférences sont marquées, plus les problèmes de relations avec des personnes de préférences marquées opposées seront délicats. Il est donc tout aussi importants de connaître les préférences de nos interlocuteurs, pour prévoir leurs comportements, leurs réactions et y adapter les nôtres. Ce sont des guides précieux en matière de communication, de formation, de négociation et de direction d'un groupe.

               Cette connaissance peut aussi guider le choix d'une équipe au travail ou d'un compagnon ou d'amis dans la vie. Les "conseillers conjugaux américains les ont utilisées sur des centaines de milliers de clients (du moins une partie d'entre elles)

     



     

     

              

         

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            Chacun de nous est soucieux de sa personnalité et se pose des questions sur celles des personnes qu'il connaît. Or celles ci sont fonction de nos "préférences cérébrales" et  il est possible de décrire ces préférences en termes simples, à la portée de toute personne ayant une formation secondaire, et cela sans l'emploi d'un vocabulaire de médecine ou de psychologie, toujours ésotérique pour les non-spécialistes.

              Je vais donc consacrer peu à peu une vingtaine d'articles à ce sujet, car leurs applications sont nombreuses, par exemple :
        - mieux exposer et expliquer ses idées aux autres, mieux communiquer avec les amis, les parents, les professeurs.
        - mieux négocier quand on cherche à obtenir quelque chose de quelqu'un.
        - éviter des heurts, notamment avec les parents, les amis, le ou la petit(e) ami(e).
        - mieux choisir son (ou sa) petit(e) ami(e) !!!
        - mieux comprendre et supporter les erreurs et le comportement des autres.
        - comprendre notre tristesse et notre stress et essayer d'y remédier.
        - essayer d'être plus tolérants en idées et vis à vis des autres.
        - connaître nos aptitudes et nos défauts; dévélopper et utiliser les premières, essayer de minimiser les conséquences des seconds.

            Finalement c'est mieux nous connaître et mieux comprendre les autres personnes qui nous entourent et notamment celles qui comptent pour nous.

                   A notre naissance, l'organisation de notre cerveau fait que nous sommes droitier ou gaucher. Nous pouvons ensuite, grâce à l'entraînement, devenir plus adroit de la main la moins habile, (le barreur d'un bateau doit barrer des deux mains), mais cela restera toujours plus difficile de manier un outil conçu pour l'usage exclusif d'une de nos mains, (paire de ciseaux ou écriture), avec celle pour laquelle cet outil n'a pas été fait. Les deux mains sont souvent indispensables (par exemple pour applaudir ou porter un paquet!), et donc nous devons pouvoir utiliser nos deux mains même si l'une est la préférée.

              D'autres préférences du même genre existent : nous avons un pied préféré pour shooter avec un ballon, un œil préféré pour vider avec un fusil, une façon particulière de croiser les bras (une main ou l'autre sur le dessus).

               Il est moins connu que nous avons d'autres préférences cérébrales, notamment en matière de prise d'information, de prise de décision, de l'importance relative que nous attachons à chacun de ces deux types d'actions, et quant au milieu qui focalise notre intérêt : le milieu extérieur ou celui de nos pensées. 
           On peut également mettre en lumière des préférences cérébrales en matière de sensibilité affective,  de résistance au stress, d'influençabilité et de tolérance vis à vis des autres.

                Ces préférences sont innées, et sont liées à la formation initiale de notre cerveau. Mais l'éducation et l'instruction les font évoluer, et un effort personnel, peut permettre de développer les domaines non préférentiels.

               Des différences de préférences entre individus au sein d'un groupe (ou d'une famille, notamment entre parents et enfants.), sont très fréquemment à l'origine d'incompréhensions, de mésententes, de difficultés de négociation, de difficultés d'appréciation des situations, ou même, dans certains cas de comportements individuels ou collectifs aberrants et notamment inconscients.
               Reconnaître nos préférences cérébrales et celles des autres, peut donc améliorer considérablement la communication et la tolérance au sein d'un groupe ou d'une famille, sa quiétude et son efficacité. 
               Chacun peut aussi s'améliorer individuellement en s'entraînant à utiliser les comportements qui ne correspondent pas à ses préférences..

               Dans les prochains articles, je vous décrirai et je vous expliquerai peu à peu ces préférences cérébrales et quelques unes de leurs applications, notamment pour les jeunes.

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