• Un homme et une femme ont ils le même cerveau ?

        On trouve souvent des articles de journalistes, tantôt machos, tantôt féministes, sur le différence entre le cerveau des femmes et celui des hommes, avec évidemment un certain nombre d’inexactitudes visant à favoriser l’un ou l’autre sexe.
        En fait jusqu’à présent on n’avait pas trouvé grand chose de différent.
        Mais l’étude est difficile. Les mesures de l'activité cérébrale réalisées à l’aide de techniques d'imagerie ne montrent que les régions cérébrales qui ont la plus forte activation pour une tâche donnée et non les détails concernant de petits groupes de neurones.
        On sait par exemple que les divers centres du cerveau émotionnel sont en général impliqués dans tout ce qui est sentiment et émotions, mais ils participent aussi aux réflexions rationnelles; le chef d’orchestre de nos pensées, le cerveau préfrontal voit sa partie dans l’hémisphère droit plus fortement impliqué dons les réactions émotionnelles, alors que son homologue gauche est surtout impliqué dans la réflexion logique, l’organisation de nos pensées et de nos tâches, la planification, la décision et l’action.
         Les centres du langage sont localisés dons l'hémisphère gauche, mais l’hémisphère droit évalue l’aspect émotionnel d’une phrase.
        Parler d'hémisphère « émotionnel globalisant » droit par opposition à l'hémisphère « logique analytique » gauche ne correspond pas à la réalité, car les hémisphères gauche et droit travaillent en permanence ensemble et se complètent.
        Les différences physiologiques et psychologiques entre les hommes et les femmes doivent être analysées avec la même prudence.
       
        La seule partie vraiment différente est une toute petite partie du cerveau central qui régule notre vie, dans
    l’hypothalamus : c’est un petit centre de l’hypothalamus qui gère notre sexualité, et gère notamment l’hypophyse, qui donne des ordres chimiques aux autres glandes et notamment contrôle les sécrétions hormonales.

        Il est donc normal que cette partie soit différente en fonction du sexe, puisque les hormones concernées le sont aussi.
        Chez une partie des hommes homosexuels, ce centre de l’hypothalamus ressemblerait plus à la version féminine qu’à la version masculine, ce qui pourrait peut être expliquer en partie leur orientation.

        Les deux hémisphères du cerveau travaillent toujours ensemble, mais suivant les tâches, l’un peut avoir la priorité sur l’autre ; certains traitements se font plus particulièrement dans un hémisphère sans doute pour permettre des liaisons plus rapides entre neurones. Il semble que la prééminence d’un hémisphère sur l’autre lors d’une tâche particulière proviendrait d’une inhibition partielle d’un hémisphère par l’autre, via le corps calleux, qui est le faisceaux d’axones (200 à 800 millions) reliant les deux hémisphères.
                Mais chose curieuse, la pensée ayant chez l’être humain, pour support le langage, qui est surtout généré par l’hémisphère gauche, alors que les représentations spatiales et certaines représentations émotionnelles sont plutôt ressenties par le cerveau droit, il semblerait que le cortex préfrontal imposerait la version du cerveau gauche, en cas d’incohérence et de désaccord entre les deux hémisphères.

        Certains tests ont donné des résultats assez étonnants, mais toutefois peu précis.
        Il semblerait que, pour les femmes, l’inhibition du cerveau droit par le gauche, est maximale pendant la période menstruelle où les taux d’hormones sont faibles, diminue ensuite pendant la période de production d’estradiol et est minimale au moment de l’ovulation, et augmente à nouveau avec la période progestative.
                On constate en effet que pendant la période d’ovulation, les femmes résolvent mieux les problèmes (coordination plus grande entre les hémisphères qui s’associent et se partagent les tâches), mais le font plus lentement (échanges plus longs que dans une latéralisation plus poussée). Mais en fait il s’agit de tests simples expérimentaux et pas des tâches complexes de la vie quotidienne, et il serait faux de généraliser ces résultats.
        Les hormones ont d’ailleurs une importance qu’on ne soupçonne pas sur les différences de comportement entre hommes et femmes.
                Par exemple, après un stress les hommes sont plus agressifs et prennent plus de risques. Le stress a provoqué la production de cortisol, d’adrénaline, mais aussi de testostérone.
                Au contraire, chez les femmes, s’il y a aussi production de cortisol (l’hormone du stress) et d’adrénaline, par contre c’est l’ocytocine qui est sécrétée (c’est une des hormones du lien social et de l’attachement), et elles prennent davantage de précautions et moins de risques
       
        Les différences psychologiques entre les hommes et les femmes doivent être analysées avec la même prudence. Dons certains tests d'évaluation de l'intelligence, les hommes obtiennent statistiquement de meilleurs résultats que les femmes pour des problèmes de constructions spatiales, alors que les femmes réussissent souvent mieux dons l’expression liée au langage et les interprétations liées aux expressions des visages.
                Mais ces différences sont faibles, plus marquées chez les jeunes, et les différences entre deux personnes du même sexe sont souvent plus grandes que celles entre personnes de sexes différents.
                Les statistiques permettent de calculer des moyennes et des écarts types sur une nombreuse population, mais elles ne rendent pas compte des valeurs et des différences individuelles sur un petit nombre de personnes particulières.

        Une étude a essayé d’expliquer en partie ces résultats, menée sur les cerveaux de 428 hommes et 521 femmes, grâce à une technique spéciale d’imagerie cérébrale permettant de voir le « câblage » des neurones : la substance blanche composée des axones entourés de myéline pour en accélérer l’influx nerveux.
        Il semblerait que le cerveau masculin comporte plus de connexions à l’intérieur d’un même hémisphère alors que le cerveau des femmes comporterait davantage de connexions interhémisphères (leur corps calleux comprendrait davantage d’axones).
        Cela privilégierait donc chez les hommes les tâches qui s’effectuent uniquement dans un hémisphère et chez les femmes celles qui exigent une collaboration poussée entre les deux hémisphères.
        Mais il ne faut pas trop donner d’importance à cette différence et on ne sait pas, en particulier, si elle est innée ou acquise.

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        J’ai été plusieurs fois témoin de faits pour lesquels les chiens étaient venu en aide leur maître lors d’un accident. Lorsque mon père est mort, mon petit York, Truffe, lorsque nous venions voir ma mère dans son appartement, cherchait partout Papa et a mis longtemps à admettre qu’il n’était plus là. Certes parler d’altruisme est peut être exagéré, mais cela montrait leur attachement à un être humain. Et je pense qu’on pourrait citer de nombreux exemples analogues.
        Evidemment ,tout dépend de la définition que l’on donne à l’altruisme : on dit en général que c’est « un comportement amenant un bénéfice pour le receveur, et un coût sans bénéfices immédiats pour le donneur. »
        Bien entendu des études ont eu lieu chez des singes et ont montré un altruisme certain, surtout chez les grands singes les plus évolués. On sait que les éléphants "veillent" leurs morts pendant un certain temps, et on a vu un hippopotame protéger contre des crocodiles un buffle qui s'était enlisé dans un marais.
        Ce n’est pas si simple, car certains comportements habituels peuvent être simplement le fait d’un héritage génétique (comme chez les oiseaux quand le mâle nourrit la femelle qui couve, ou les comportements agressifs de certains oiseaux vis à vis d’un opérateur, pour en protéger d’autres.
        En particulier
        Il faut donc trouver des circonstances inhabituelles, qui ne relèvent pas de la vie normale des animaux.

        J’ai lu avec amusement dans la revue « Science », une étude par des neurologues de l’université de Chicago sur les « sentiments d’empathie des rats ».

        Dans un premier essai, ils ont enfermé 30 rats deux par deux dans des enclos, et l’un des deux rats était enfermé dans une cage dont la fermeture était assurée par une simple petite barre de bois engagée dans une petite ferrure en L, de telle sorte qu’en la soulevant, on pouvait ouvrir la cage.
        Les rats enfermés étaient un peu prostrés et geignaient. Les rats en liberté dans l’enclos montaient une agitation certaine et tournaient autour de la cage, et communiquaient manifestement avec leurs congénères malheureux. Puis ils essayaient d’ouvrir la cage et au bout de quelques jours trouvaient le mécanisme.
        Si l’on recommençait l’expérience, le rat allait tout de suite au secours de son congénère, et de même si on permutait les rôles des deux rats.
        Cela montrait à la fois leur intelligence et leur souci d’aider leur semblable.   

        Pour essayer de montrer davantage leur altruisme, les chercheurs ont donné aux rats des morceaux de chocolat, et en temps normal, chaque rat dévorait la totalité du repas avec délice.
        Mais lorsque son compagnon était enfermé, dans la moitié des cas, le rat l'a libéré afin de partager le chocolat avec lui, même s'il avait parfois commencé le festin tout seul.
        Tous les rats ne faisaient cependant pas preuve du même degré d’altruisme. Les expériences répétées ont montré que les femelles étaient plus altruistes que les mâles.
        
        Dans le cas de comportements sociaux plus proche de la vie normale, un chercheur du CNRS de Montpellier, Pierre Boursot, a étudié la génétique de «  souris moissonneuses » d’Europe centrale.
        Ces animaux, répartis par groupes, à l'approche de l'hiver, construisent un réseau de galeries souterraines au-dessus desquelles ils édifient un tumulus (monticule d'environ 1 m de diamètre et 60 cm de hauteur, formé de couches de terre et de végétaux, constituant une sorte d'ensilage). Au sein de ces demeures se regroupent durant l'hiver quelques adultes, mais surtout un groupe de jeunes immatures (jusqu'à 11, alors que la taille d'une portée excède rarement 6).
        Les chercheurs de Montpellier ont montré que, génétiquement, les jeunes cohabitant dans un même tumulus sont issus de plusieurs couples parentaux, et sont plus apparentés entre eux qu'avec les jeunes occupant les autres tumulus. Cela signifie que les différents parents des jeunes d’un même tumulus étaient eux-mêmes plus apparentés entre eux qu'avec le reste de la population.
        Ils ont, en outre, montré que cet « excès » d'apparentement provenait des différentes mères de ces jeunes cohabitant plutôt que de leurs pères.
        Il semble donc que les mères étaient très apparentées entre elles, mais étaient fécondées par des mâles moins apparentés entre eux, ce qui favorise la diversité génétique et évite une trop forte consanguinité.
        Ces comportements « normaux » résultent de la sélection naturelle qui favorise la reproduction des espèces et donc ne sont pas véritablement des altruismes.
        Le comportement des rats décrit ci-dessus, ne correspondait pas à de tels cas prévus par la nature.

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  • Les risques d'une anesthésie.

        L'anesthésie générale est un acte courant. Chaque année, 9 millions sont faites en France, soit près de 25 000 anesthésies générales par jour.
        Le risque zéro n'existe pas mais les risques de décéder pendant une anesthésie générale sont très faibles : la mortalité directement imputable à l'anesthésie est désormais inférieure à 1 pour 100 000 anesthésies. Il peut y avoir des effets indésirables, mais globalement, ils sont de mieux en mieux contrôlés, à la fois parce que les produits anesthésiques ont fait des progrès, mais surtout parce que l’état du patient est mieux contrôlé avant (consultation préalable), pendant, et après l’opération (salle de réveil).       
         Pendant l’anesthésie, de nombreux paramètres sont surveillés : fréquence cardiaque, respiration, pression artérielle, saturation des gaz du sang, surtout l’oxygène, température…
        Les produits anesthésiques ont une durée d’action plus courte, on les dose au minimum en fonction de l’opération, et on renouvelle au besoin l’administration pour que le patient ne se réveille pas. On peut éventuellement être allergique à certains de ces produits, mais cela est en général détecté lors de l’entretien préalable, et la surveillance est particulièrement faite dans ce domaine en début d’anesthésie.
        Des systèmes d’assistance respiratoire et d’intubation sont prêts à être mis en place pour aider éventuellement à respirer.

        Certains effets de l’anesthésie sont possibles, mais pas forcément graves.
        L'équipe du docteur Laure Pain (Hôpitaux universitaires de Strasbourg) a montré qu’il pouvait y avoir une perturbation par l'anesthésie des rythmes circadiens, ces horloges biologiques qui régulent l'alternance veille-sommeil sur une durée d'environ 24 heures. (chez les mammifères, ils dépendent d'un noyau situé dans l'hypothalamus et sont synchronisés par des stimuli environnementaux, principalement la lumière du jour. voir mes articles des 30 et 31 mars 2018 ).
        Le « propofol », anesthésique hypnotique à effet bref et réveil rapide, qui est très utilisé dans des examens comme la gastro ou coloscopie pour une durée brève de quelques dizaines de minutes, entraînerait un décalage d’une heure, si l’injection est proche de la période de transition entre activité et repos.
        Plus sérieux, parce que non réversibles, des neurones pourraient être détruits dans l’hippocampe, l' « aiguilleur de la mémoire », ce qui pourrait entraîner des difficultés passagère de mémoire. Ce phénomène serait beaucoup plus marqué chez les enfants de moins d’un an, dont le cerveau n’est pas entièrement mature. Chez les adultes, il faudrait subir plusieurs opérations successives dans un temps restreint pour que le phénomène soit sensible.

        D'autres effets indésirables se font parfois ressentir après l'opération, mais disparaissent rapidement, comme la raucité de la voix, des difficultés de déglutition, des nausées et vomissements, ou des problèmes de miction (évacuation de l'urine).
        La position prolongée sur une table d’opération peut entraîner la compression de certains nerfs avec apparition d’engourdissement ou, exceptionnellement, la paralysie d’un bras ou d’une jambe. En général, ces atteintes guérissent complètement en quelques jours ou semaines.
        De petites blessures de faible durée peuvent résulter de la mise en place du cathéter d’injection ou d’un tube d’intubation dans la trachée.
        Pour traiter la douleur post-opératoire, l'anesthésiste dispose d'un large choix de médicaments et de techniques. Il les administre en fonction des besoins du patient. Ce sont le plus souvent des opiacés.

        Par contre quelques semaines avant une opération, il est recommandé d’arrêter de fumer ou de boire de l’alcool, et il est impératif d’être à jeun le jour de l’opération, pour éviter le passage de liquide dans les poumons, les réflexes habituels qui empêchent ce risque étant bloqués par le produit myorelaxant.

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  •    Une opération chirurgicale nécessite presque toujours une anesthésie.
        Selon l’importance et la nature de l’opération, elle pourra être locale ou générale.


       Le schéma ci dessous résume le chemin de la douleur dans le cerveau :

    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau2/douleurcerveau.jpg

        Dans le cas d’une anesthésie locale, les agents anesthésiques vont localement agir sur les nerfs pour supprimer la douleur, car ils bloquent la transmission de la douleur entre la partie du corps opérée et le cerveau.
        Le signal douloureux est créé par des récepteurs de la douleur (les nocicepteurs périphériques) localisés dans la peau, les muscles, les os et les viscères : lors de l'opération, le bistouri crée des lésions dans les tissus, qui déclenchent la libération de substances nommées prostaglandines, lesquelles activent les nocicepteurs périphériques. Un influx nerveux est émis dans le nerf, remonte le long de la moelle épinière par plusieurs voies à des vitesses différentes selon la nature de la douleur, (voir mes articles des 26, 27 et 28 avril 20210  ), jusqu’au cerveau, où la douleur est perçue par de très nombreux centres : le thala-mus joue un rôle d’aiguillage; des signaux sont envoyés au cortex somatosensoriel (sur le dessus du crâne), au cerveau émotionnel (cortex cingulaire, insulta, amygdale), vers l’hypothalamus, et en définitive au cortex préfrontal.
        Les aspects négatifs de la douleur sont à la fois physiologiques (système sensoriel notamment), et cognitifs (cortex cingulaire et préfrontal).
        De façon naturelle, des opioïdes sont libérés dans le cerveau, et un mécanisme de rétroaction est organisé par l’insola, l’hypothalamus et le tronc cérébral et va bloquer en partie la transmission des informations de douleur au niveau de la moelle épinière.
        Les anesthésiques utilisés en anesthésie locale ont une action analogue de blocage. L’analgésie agit soit d’une façon analogue, soit, comme l’aspirine, en bloquant la production des prostaglandines.

        Dans une anesthésie générale, le phénomène est beaucoup plus complexe encore. Les produits utilisés sont en général des mélanges d’un produit pour vous endormir, (en réalité pour vous enlever votre conscience), d’un analgésique pour ôter la douleur et d’un myorelaxant, qui paralyse en partie les muscles afin d’empêcher les mouvements en empêchant les muscles de se contracter.
        L’anesthésie générale agit surtout au niveau du cerveau, mais elle a aussi des effets sur les nerfs, le cœur, le système respiratoire, la circulation du sang, et sur les muscles.
        En fait l’anesthésie générale est plus proche d’un coma provisoire provoqué, que d’un sommeil. Les zones de notre cortex, impliquées dans les mécanismes de la conscience, (principalement cortex préfrontal et cortex cingulaire et insula), sont au repos.
        Alors qu’on peut réveiller un dormeur en le secouant, pour sortir de son état un anesthésié, il faut attendre que le produit ait considérablement diminué ses effets.
        Des études ont été faites en étudiant sous IRM, les effets sur le cerveau d’animaux, puis d’hommes, soumis à des doses croissantes d’anesthésiants (sans analgésique ni myorelaxant, et en limitant les doses pour les humains afin de ne pas courir de risque respiratoire). L’état de conscience est étudiée également par communication orale, demande d’exécuter des gestes, étude des réflexe, et mesure de l’activité électrique.
        L’étude fait le même type de constatations au réveil.

        Durant la période d’inconscience, qui dure environ une heure, les zones du cerveau nécessaires à la perception de signaux extérieurs (notamment l’ouïe et la vue) demeurent actives. Les sons et les images cheminent dans le thalamus et dans le cortex.
        Le cortex préfrontal et le cortex pariétal (notamment l’insula), sont presque totalement au repos. Il semble que ce soit le thalamus qui ait cet effet inhibiteur.
        Les chercheurs pensent que cette zone fronto-pariétale est divisée en deux parties.
        La première, plus centrale, serait liée à la conscience de soi et la seconde, plus latérale, serait liée à la conscience du monde extérieur, et il semble que ces deux zones soient anticorrélées. Quand la première est active, la seconde est inhibée et inversement. Donc si on est focalisé sur soi-même, on ne peut penser à son environnement et inversement. Mais la façon dont ces deux zones combinent leur activité pour atteindre - ou non - le niveau de conscience est encore très mal comprise.

        La perte de conscience serait provoquée par des coupures de communication entre différentes régions du cerveau. L’activité électrique montre que les ondes deviennent beaucoup plus lentes, n’agissant plus que localement.
        L’anesthésie générale est voisine d’un coma réversible.

        Lorsqu'on subit une anesthésie générale, on ne ressent aucune douleur, et l'on ne se rend compte de rien. Mais le corps souffre quand même !
        Par ailleurs une anesthésie générale comporte divers effets secondaires, et certains risques. J’en parlerai demain.

     

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  • nous avons 5 sens mais beaucoup plus de sensations.

        Aristote le premier a classé nos sensation en cinq sens, ceux dont tout enfant apprend les noms à l’école primaire.
        Mais si on appelle sens tout ce que le cerveau appelle sensation, nous pourrions rajouter beaucoup de capacités autres
                - d’abord tout ce qui concerne les données musculaires et viscérales : ce que l’on appelle la « somesthésie », qui est le principal système sensoriel. Les centres qui traitent ces données sont essentiellement sur le dessus du crâne.
        La somesthésie désigne un ensemble de différentes sensations (pression, chaleur, douleur ...) qui proviennent de plusieurs régions du corps : peau, muscles, tendons, articulations, viscères; des informations fournies par de nombreux récepteurs sensitifs du système « somatosensoriel », situés dans les tissus de l'organisme (récepteurs d’actions mécaniques dans le derme de la peau ou des viscères, fuseaux neuromusculaires des muscles et neurotendineux des tendons, récepteurs de la racine des poils …).
                - mais on peut aussi parler du sens de l’équilibre, la sensation étant assurée par les canaux semi-circulaires de l’oreille interne, qui orientés selon trois axes orthonormés, nous renseignent sur la position du corps dans l’espace, un peu comme le ferait des gyroscopes et le cervelet traite ces signaux en même temps que ceux concernant nos membres et nos muscles, et assure ainsi notre équilibre.
              - pourquoi également ne pas parler de la sensation de faim et de soif, qui est ressentie au niveau de l’hypothalamus.
              - on pourrait aussi détailler et particulariser certains aspects de la somesthésie : par exemple le fait de se sentir respirer ou d’être conscient dans certaines circonstances, des battements de son cœur.
              - on peut aussi étudier certaines particularités de la vison comme par exemple la reconnaissance des visages ou des lettres de l’écriture ou certaines reconnaissances des sons spécifiques, comme la parole et le langage.
             - et à la limite, certaines sensations sont peu conscientes voire inconscientes, les perceptions « subliminaires » de nos cinq sens, mais d’autres comme le sens du temps passé lié à notre horloge interne, ou les mécanismes qui permettent d’être conscient des sentiments ou des émotions d’une personne, à partir de l’observation de leur visage ou de leurs mouvements..
             - alors on peut rêver et se demander si nous n’avons pas des capacités ignorées; serions nous sensibles aux champs électriques et magnétiques sans le savoir. Cela expliquerait que certaines personnes, plus sensible, trouve désagréable la proximité des antennes de relais hertziens notamment des téléphones portables.

        Bien sûr la vision sert surtout à voir, l’ouïe à entendre les sons…, mais ce n’est pas aussi exclusif.
        D’abord nos sens sont coordonnés entre eux : vison et audition nous alertent sur la venue d’un phénomène, dans le noir vous vous servez du toucher et de l’audition, mais vous êtes à l’affut de toute lueur pour vous guider, et odorat, audition et vue se complètent quand vous faites la cuisine.
        La vision collabore avec la synesthésie pour coordonner et régler nos mouvements.
        Mais il y a plus singulier : dans la rétine, il n’y a pas que des bâtonnets qui détectent l’intensité lumineuse et des cônes qui détectent au centre de la rétine, détails et couleurs. D’autres cellules sensibles à la lumière, règlent notre horloge interne (voir mes articles, sur l’horloge circadienne).
        Ces cellules permettent à un aveugle dont les cônes et bâtonnets sont détruits, de savoir si une pièce est sombre ou éclairée, et une protéine qu’elles contiennent, la mélanopsine, est aussi présente dans la peau d’une grenouille. Mais ces cellules participent à la dilatation des pupilles et à l’orientation des yeux.
        Des études sur des aveugles dont le cortex primaire d’interprétation des images était détruit, ont montré qu’ils n’avaient pas de vision, mais contournaient des obstacles, ou pointaient des objets qu’ils ne voyaient pas. Les signaux visuels passaient par d’autres voies, inconsciemment sans liaison avec le cortex préfrontal, (probablement via le thalamus), et permettaient de commander certaines actions.
        Certains aveugles arrivent à se promener sans jamais heurter un obstacle et ils arrivent à décrire leur environnement dans une pièce par exemple.
        lls émettent de petits claquements de langue dont les sons se réverbèrent sur les objets environnants et leur reviennent, leur cerveau analysant ces informations sur la position, la vitesse et la forme des objets environnants.
        Leur cerveau travaille en quelque sorte comme un sonar.
        Lorsque Thaler et ses collègues de l'Université de l'Ontario au Canada, ont étudié les performances de deux non-voyants, ils ont constaté que le premier, aveugle depuis l’âge de 13 mois, pouvait effectivement repérer un objet avec une précision parfaite dans son environnement, en décrire la forme et en mesurer la vitesse, uniquement avec des claquements de langue. Le second, devenu aveugle plus tard, à 14 ans, présentait des performance similaires mais moins bonnes.
        Les investigations faites en imagerie cérébrale (IRM), ont montré que lorsqu’ils émettaient des claquements de langue et en observaient les sons, ils activaient la zone du cerveau normalement dévolue à l’interprétation de la vision, à l’arrière du crâne.
        Les milliards de neurones de leur cortex visuel, n'étant plus utilisés pour traiter les signaux lumineux ont été reconvertis pour participer à l’élaboration de cartes mentales en 3D. Les informations utilisées pour la constitution de ces cartes ne sont plus de nature visuelle mais sonore. 
        Les performances supérieures du premier aveugle s'expliquent par le fait que les connexions entre l’oreille, le centre de traitement des sons et le cortex visuel ont pu se mettre en place plus tôt et, par conséquent avec plus de précision, le nombre de connexions étant vraisemblablement plus important.
        Chez ces aveugles, l'adaptation a eu lieu en quelques années ; grâce à la plasticité cérébrale, les aires visuelles inutilisées ont été reconverties pour traiter les sons de repérage, permettant l’élaboration d’une sorte d’image de l’environnement analogue à celle que nous obtenons habituellement grâce à notre vue.
        Des études faites sur la souris en 2010, ont montré que des émissions de sons entraînaient des signaux dans les centres olfactifs. Alors qu’on a le nez bouché, on peut ressentir l’odeur de ce qu’on mange, car les récepteurs du goût transmettent en partie l’information.
        Enfin de nombreux animaux ont des cellules sensibles aux champs magnétiques et s’en servent pour se diriger (notamment oiseaux et poissons). Des chercheurs ont découvert que nous avons une protéine dans nos yeux, sensible à la lumière, qui, chez la mouche, est sensible au magnétisme. Peut être somme nous légèrement sensibles sans en être conscient.

    nous avons 5 sens mais beaucoup plus de sensations.

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