• Je ne suis, hélas, pas un groupie de Freud!


          J'avais fait une série d'articles sur Freud et ses théories les 16,17,18,19,20 et 21 septembre 2019, dans lesquels j'expliquais que Freud était créatif pour son époque, mais que les connaissances ayant évolué, notamment en neurobiologie, ses théories sont aujourd'hui, pour la plupart, périmées.
          J'ai parfois critiqué aussi certain psys, dont le comportement vis à vis de patients que je connaissais, m'avait paru plutôt néfaste.
          J’ai reçu un mail pas très gentil d’une dame, qui est semble t’il psy, grande admiratrice de Freud, et qui me prend à partie parce que j’ai dit, paraît il, du mal de ce « grand homme » et que je n’ai pas foi en la psychanalyse, ce qui évidemment est un crime qui va m’envoyer à l’enfer des psys, même si je ne fais pas partie de leur congrégation, n'étant hélas, qu'ingénieur .
          Cela ne me gêne pas qu’on ne soit pas d’accord avec moi, c’est normal, (au contraire la discussion apporte des idées), mais par contre, on peut me le dire poliment !

        C’est vrai qu’il m’arrive de ne pas apprécier certains psys, qui sont totalement inefficaces, voire aggravent la souffrance de leur patient et les bourrent de médicaments. Mais il existe aussi de bons psys qui sont utiles. J’ai correspondu avec une psy qui intervenait auprès des personnes qui avaient subi une agression, un gros malheur, un accident, et elle leur apportait beaucoup. Et j'ai une petite fille qui est psy et qui fait remarquablement son travail.
        En ce qui concerne la psychanalyse, c’est vrai que je suis un mécréant devant cette religion : je ne crois pas à son efficacité, et Freud lui même écrivait à Jung (avant qu’ils ne se fâchent), que le peu d’efficacité de cette technique l’avait déçu !!
        Par contre je n’ai jamais dénigré Freud en tant qu’homme; j’ai même toujours dit que je l’estimais, même s’il m’apparaissait parfois un peu obsédé par le sexe. Mais par contre j’ai dénoncé certaines de ses théories, qui ne sont pas exactes, ce que l’on sait grâce aux progrès de la biologie. Ce n’est pas Freud que je critique alors, mais les personnes et notamment les psys, qui croient encore à ces théories parce qu’ils n’ont pas su se recycler.
        Moi aussi quand j’étais en classe de terminale, notre prof de philo nous a parlé pendant 4 heures des théories de Freud, et j’y avais cru, en bon élève, mais mes lectures de biologie m’ont montré depuis qu’il fallait revoir ma copie.

        En fait Freud était un bon scientifique, qui essayait de tirer des leçons des cas des malades qu’il voyait. Il avait beaucoup d’idées et certaines étaient géniales. Mais il avait deux handicaps :
             - d’une part les connaissances en biologie, et notamment concernant le cerveau et les hormones, étaient très faibles, et donc il ne pouvait pas s’appuyer sur des connaissances scientifiques.
             - d’autre part il n’avait pas un panel de malades représentatif. Il soignait surtout des bourgeois(e)s de Vienne qui avaient des problèmes sexuels, et donc avait affaire à une population de malades particulière, ce qui a orienté ses théories.
        C. Jung, qui exerçait à la même époque dans un hôpital normal, avait un éventail de patient beaucoup plus varié et des théories qui, pour la plupart, restent encore d’actualité.
        Freud a voulu, au prix de gros efforts et d’études importantes, expliquer par des théories générales, ce qu’il constatait chez un groupe particulier de malades; il est normal que ses théories présentent des erreurs. Le problème c’est qu’aujourd’hui les psys ne devraient plus y croire, et quand je vois un psy, assimiler au nom de Freud, les abeilles vues dans un rêve par une patiente, à des phallus, cela m’amuse beaucoup, mais me laisse un doute sur la compétence du psy. J’ai lu aussi que certains pratiquaient la « dallasothérapie » où les patients jouent un jeu de rôle en s’identifiant à un personnage de Dallas, et qu’on soigne ainsi leurs phobies !!!

        Les développement de l’inconscient par Freud sont en fait géniaux pour leur temps, mais évidemment ils ne pouvait s’appuyer sur des connaissances physiologiques. il faisait en particulier la différence entre l’inconscient verbalisable et calme, et les pulsions, plus instinctives et dynamiques. Aujourd’hui on sait que l’hypothalamus, qui règle une grande partie de notre fonctionnement corporel, est notre machine à pulsion; mais il n’y a pas que le sexe, mais aussi la faim, la soif, le sommeil, et en relation avec les centres amygdaliens, la peur, la fuite, la colère.
        Freud avait lié ces pulsions au « principe de plaisir ».
        Mais nous savons aujourd’hui que les centres d’apprentissage et de récompense, et leur circuit complexe, sont à la base des plaisirs que nous ressentons et constituent un stimulateur important dans nos actions. Mais c’est un mécanisme très général et qui n’a pas, comme le disait Freud, les pulsions sexuelles à son origine.
        Lorsque Freud émet l’hypothèse de l’inconscient verbalisable, que l’on atteint par l’analyse, et notamment par l’interprétation des rêves, il n’y avait ni la connaissance des centres du langage ni celle des centres d’interprétation de la vision, et on ne savait pas que les rêves ne sont qu’un aperçu, lors d’un microréveil, des sensations que le cerveau recycle, remémorise et élimine en partie. Il n’y a aucune symbolique des rêves : ce sont des sensations en désordre liées à nos souvenirs et à nos préoccupations. (voir mes articles sur tous ces sujets). Les fondations de la psychanalyse sont donc branlantes.
        Autre erreur de Freud, sa théories sur le développement de l’enfant qu’il décrit en proie à des pulsions sexuelles dès son enfance, aboutissant au célèbre complexe d’Oedipe, dont on sait aujourd’hui qu’il n’est qu’un mythe. On sait d’une part que les pulsions sexuelles sont liées aux hormones et donc n’apparaissent vraiment qu’à la puberté, on connait mieux le développement du cerveau du jeune enfant et on peut expliquer simplement sa jalousie pour le père qui est aussi l’objet d’attention et du temps de sa mère qu’il voudrait exclusivement à son service, de même qu’on peut expliquer logiquement certains tabous, notamment sur les organes sexuels, liés à notre système éducatif.
        Freud s’était intéressé à « l’amnésie infantile » : nous n’avons que très peu de souvenirs avant 3 ans et peu avant six ans.C’est exact mais sa théorie selon laquelle c’est dû à la répression de sa sexualité par ses parents, est un beau roman. On connait un peu le fonctionnement de la mémoire, de la consolidation des souvenirs et de l’oubli, le fait qu’avant la maîtrise du langage les souvenirs sont de pures images et donc plus instables, peu précises et incertaines. On connait la fragilité, l’influençabilité et la transformation des souvenirs, même chez les adultes. Si Freud avait vécu de nos jours sa théorie n’existerait pas.
        Autre erreur les phobies, pour lesquelles Freud avait décrit la phobie des chevaux d’un petit garçon et l’avait interprété à la lumière du complexe d’œdipe et de la peur de la castration. En fait l’enfant avait été témoin d’un accident et de la mort d’un cheval qui tirait une diligence, mort assez terrible avec des convulsions et une grande souffrance. La phobie de cet enfant était simplement dû au choc traumatique.
        En fait on peut soigner ces phobies par l’accoutumance faite progressivement et en s’approchant peu à peu de l’objet des criantes.
        A l’inverse les théories de Freud sur le « moi » sont restées d’actualité avec simplement quelques évolutions, et le terme de narcissisme qu’il a inventé correspond à une donnée réelle : l’estime de soi, qui peut être insuffisante, ou au contraire trop grande chez certains et qui est fortement remise en question lors d’échec, de chômage ou de revers affectifs.

        Finalement, Madame qui m’avez écrit bien méchamment, ce n’est pas votre faute : vous avez subi des cours où Freud était le Dieu de la psychologie, qui est la vérité et ne peut se tromper. Il faut que vous sachiez que, dans les cours de psychologie américains, Freud ne fait l’objet que d’une demi-page, et on ne cite que brièvement ses théories du moi. Les jeunes psys de la plupart des pays, sauf en France, n’ont jamais entendu parler du complexe d’Oedipe, sauf peut être en faisant des mots croisés, et la symbolique des rêves les ferait sourire et ne sert plus qu’aux diseuses de bonne aventure.
        Donc je persiste et signe : la psychanalyse a été remplacée aujourd’hui, par des techniques comportementales beaucoup plus efficaces, et elle n’est plus guère qu’une référence historique pour les professeurs de philosophie. Mais dans tous les domaines, il y a toujours des nostalgiques qui croient toujours au passé révolu.

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  •          J'ai lu un numéro de la revue "Cerveau et Psycho", presque uniquement consacrée aux "3000 premiers jours du développement de l'enfant."
             Je voudrais en tirer ce qui m'a frappé, cela en quelques articles.

             Le développement de l'enfant coïncide forcément avec le développement de son cerveau. Ce sera encore le cas par la suite, adolescent ou adulte, mais à moindre titre.
             La formation des neurones et de leurs synapses commence entre la 6ème semaine et la 8ème de la gestation mais devient vraiment importante à partir de la 20ème semaine. Mais l'enfant en naissant a un cerveau qui lui permet surtout de vivre, mais il possède un pouvoir de développement énorme, et le développement du cerveau "pensant" va être très important jusqu'à 7 an : des neurones et surtout des synapses vont être créées pour permettre les divers apprentissages; des neurones et des synapses peu utilisées vont au contraire disparaître.
             Certes l'apprentissage pourra continuer toute la vie, mais se ralentira et deviendra plus difficile avec l'âge, le nombre de nos neurones décroissant alors après 25 ans. Le cerveau d'un enfant est en volume, environ les 2/3 d celui d'un adulte et atteint sa taille définitive vers 12 ans, mais il poursuivra ensuite sa maturation toute la vie en créant et éliminant des synapses..
             Le cerveau se restructure donc en continu et on dit que le cerveau est "plastique", car il peut ainsi modifier ses connexions au fur et à mesure d'apprentissages. Cette plasticité est maximale avant 7 ans
           On tendance à exagérer le rôle de l'hérédité et à l'origine, le potentiel de dévelop-pement des cerveaux est voisin. L'influence de l'éducation au sein de la famille, puis des enseignants et celle de l'environnement et des aléas de la vie sont primordiaux et ce sont eux qui conditionnent le plus le devenir de l'enfant.
             A l'inverse on n'attache pas assez d'importance à ces 6 à 7 premières années, car la maturation de certaines parties du cerveau se font durant cette période et l'apprentissage est ensuite plus difficile, voire impossible.
              Par exemple un enfant né avec une malformation qui le rend sourd, ne pourra entendre ce qu'on lui dit que s'il est appareillé avant 3 ans, son centre d'interprétation auditif étant ensuite arrivé à maturation.
              Apprendre plusieurs langues avant 3 ans est facile et naturel, alors qu'ensuite cela est plus difficile et en général avec de moins bonnes intonations. En effet avant 3 ans les mots de différentes langues, de même signification, concernent des groupes voisins de neurones, alors qu'ensuite les  neurones actifs seront groupés par langue. 
              A coté de l'hérédité l'épigénétique peut jouer un rôle important : l'impact du stress parental, de certains traumatismes, des conditions de vie défavorables (stress, , malnutrition, maltraitance, adversité ...), peuvent avoir des conséquences graves sur le développement de l'enfant. 

               Le foetus commence son apprentissage in utero. less sensations du toucher existent à partir de la 12ème semaine, l'olfaction et le goût à la 25ème, l'enfant entend à partir de la 28ème et s'habitue à des bruits familiers et reconnait ensuite la voix de sa mère. La vision commence à apparaître juste avant la naissance. Le développement des centres moteurs permettent au foetus de bouger. Et dès la naissance il différencie les informations de son propre corps et notamment la somesthésie : si c'est sa main qui touche son visage ou une main étrangère

              On a tendance à croire que le développement de l'enfant va se faire par paliers successifs, du plus simple au plus complexe. Ce n'est pas le cas.
              Le développement touche en effet des domaines très divers : sensoriel, moteur, cognitif, langage, etc... et il peut y avoir interférence entre les domaines. La progression dans un domaine peut s'arrêter parce qu'elle se fait dans un autre domaine, il peut même y avoir en apparence regression si la progression future exige une réorganisation importante de certains centres.
              Le rythme d'évolution peut donc être différent d'un enfant à l'autre, en fonction de l'évolution de son cerveau, mais aussi des stimulations externes de son environnement et de ceux qui l'entourent.

              J'ai déjà fait un article sur les capacités extraordinaires d'un bébé (24/10/2016).      
              Il possède une notion de nombre basée sur al longueur de la file d'objets, son cervelet fait des statistiques pour déterminer la position probable de l'objet qu'il veut prendre. Il a conscience de la permanence d'un objet. Il utilise peu à peu, dans ses babillages, la prosodie de la langue.
              Puis il repère la position des mots dans les phrases, différencie la position de groupes de mots, essaie de deviner ce que lui disent le personnes, puis il apprend peu peu le sens de mots.  Entre 2 et 3 ans l'enfant apprend de façon intuitive la grammaire; il différencie noms, verbes adjectifs, le singulier et le pluriel et sa mémoire retient peu à peu des utilisations habituelles : genre, pluriel, conjugaisons, bien avant que cette grammaire lui soit apprise.

              Une chose est essentielle pour le bébé : l'amour et l'attachement. Son besoin premier est la recherche de proximité et de protection. A l'origine, c'est sa mère ou la personne qui les soigne, mais vers 2 ans, cette relation se multiplie au sein de la famille. Mais dès six mois le bébé va faire des expériences sociales et sa mémoire rassemble les souvenirs concernant les diverses personnes avec lesquelles il a des contacts. Les interactions qu'il peut avoir sont donc d'une grande importance pour son développement.

         La troisième année est très importante, car c'est celle de l'acquisition du langage, de la réorganisation du stockage lexical, le développement des concepts de temps, d'espace, de quantité, des images mentales et de symboles abstraits.

         L'enfant se rend compte que l'autre ne pense pas comme lui, n'a pas forcément les mêmes désirs, les mêmes intentions. il essaie d'interpréter les mimiques d'autrui et commence à apprendre ce qu'on appelle du nom barbare de "théorie de l'esprit", c'est à dire comprendre quelle est la pensée d'autrui.

              En définitive, l'enfant ne cesse d'apprendre dans tous les domaines : sensoriel, moteur, connaissance de son environnement, cognitif, affectif et social et langage. Tous ces apprentissages modifient la structure et l'architecture de son cerveau, qui s'adapte sans cesse aux expériences quotidiennes.
             Bien entendu la sécurité physique et mentale de l'enfant, l'affection de son entourage sont indispensables, mais elles ne sont pas suffisantes.
             L'enfant a besoin qu'on l'aide en permanence à acquérir ces apprentissages, en lui fournissant des occasions d'être actif et de résoudre des problèmes, dans le domaine des sensations d'abord, puis de la manipulation des objets, de ses progrès moteurs, les jeux et les langues qu'on lui parle, de la découverte du monde lorsqu'il sait marcher, les promenades où l'on découvre la nature, les animaux les autres enfants, puis d'autres adultes, les émotions et l'empathie qu'il va découvrir.

            Mais une difficulté laquelle on se heurte et que j'ai moi-même éprouvée avec mes enfants puis petits enfants, c'est que le monde évolue, ainsi que les conditions de vie et les techniques. Ce qu'on a connu soi-même étant enfant n'est plus valable et il faut donc réinventer les apprentissages dans le monde d'aujourd'hui.
            Et, du fait de la transformation du cerveau qu'entrainent ces apprentissages, des connaissances élémentaires sur la psychologie et le cerveau de l'enfant sont un outil important pour mieux l'accompagner dans son évolution, et il faudrait mettre davantage d'informations dans ce domaine à la disposition des parents, des professionnels de l'enfance et des enseignants.

            Dans quelques jours, je referai deux articles sur les apprentissages de l'enfant. 

      

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  •           Vous savez que je m'intéresse beaucoup au développement des enfants et à leurs apprentissages, d'une part parce que j'ai moi-même des enfants, petits-enfants et arrières-petits enfants, mais aussi parce que c'est étroitement lié au développement cérébral.
             J'ai l'intention de refaire quelques articles à ce sujet, mais j'ai trouvé dans la revue "Cerveau et Psycho" des tableaux relatant des étapes du développement des enfants entre 0 et 6 ans. Je pense qu'il intéresseraient beaucoup de parents, voire des enseignants et je les reproduis ci-dessous.
           S'ils sont trop petits et difficiles à lire, cliquez dessus pour les sortir du blog et les agrandir, afin de mieux les déchiffrer.

    Les stades du développement de l'enfant.

    Les stades du développement de l'enfant.

    Les stades du développement de l'enfant.

     

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Images2-1/Parleraveclesmains.jpg

       J’ai souvent fait des articles sur le langage car c’est avec la mémoire les conditions essentielles de l’intelligence humaine. Sans le langage nous ne somme même pas aussi intelligents que les grands singes.
        Je vous ai parlé des enfants dyslexiques, et je disais que chez les gens normaux, au repos en l’absence de paroles entendues, les neurones du cortex auditif gauche oscillait au rythme de 25 à 40 par seconde, c’est à dire au rythme des syllabes, et également les rythmes de la langue, tandis que ceux du cortex auditif droit oscillait au rythme de 4 à 5 par seconde, celui des unités de langage c’est à dire des phonèmes, voire des mots et lié aux fréquences d'oscillation de la machoire.   
        Cette différence d'activité résulterait d'une plus grande concentration de grandes cellules pyramidales dans le cortex auditif gauche, lesquelles auraient la propriété de décharger à Ia fréquence de 40 hertz.alors que le cortex droit a des cellules plus petites déchargeant à 4 ou 5 Hz

        Il semble que cette différence soit faite pour que le cerveau entende syllabes et phonèmes parmi les sons et sache ainsi que quelqu’un parle son langage. C’est une alerte qui met alors le cerveau dans un état d’attention pour comprendre ce qui se dit.
        Des neuroscientifiques de l'INSERM et de l'École normale supérieure, à Paris, ont enregistré des IRM et des électroencéphalogrammes de sujets qui regardaient et écoutaient, sur des films, des personnes en train de parler, et ils pouvaient ainsi mettre en lumière l’activité de certaines zones, et la fréquence d’oscillation de leurs neurones
        Lorsque l’on écoute quelqu’un parler, le cortex auditif gauche non seulement continue à osciller pour certains neurones à 30/40 hertz, mais commence aussi à émettre à 4 à 5 hertz. Il veut à la fois comprendre sylalbes et phonèmes.
        Mais ces chercheurs ont aussi constaté que des neurones du cortex moteur oscillait aussi à la fréquence de 4 à 5 hertz, et en concordance avec ceux du cortex auditif. Ces neurones correspondaient à la commande du mouvement des mains.
        Ils ont alors remarqué que c’était la fréquence des mouvements de la main de personnes qui parlaient.
        Alors la question se pose, est ce la parole de celui qui parle qui active ses mouvements de mains à ce rythme et sont ce ces mouvements de la main qui aident le cortex auditif gauche de celui qui écoute à se synchroniser ainsi sur cette fréquence ?
        La première assertion ne semble pas exacte, car, quand on parle, il y a un blocage lancé par le centre de Broca, qui empêche de s’écouter parler et donc d’activer le cortex auditif et le centre de Wernicke. C’est probablement le cortex frontal qui gère la pensée et qui envoie des ordres au centre de Broca pour qu’il élabore la parole, qui commande aussi les gestes des mains, une partie étant probablement aussi commandée de façon inconsciente par Broca.
        Rappelons au passage que si les gens ont des hallucinations auditives, c’est à dire qui « entendent des voix », c’est en général parce que ce blocage entre Broca et Wernicke n’existe pas, et ils entendent donc des réflexions internes de leur propre cerveau.
        Par contre la deuxième conclusion semble exacte, et d’ailleurs les propos des personnes qui font des gestes en parlant sont en général mieux compris.
        Les mains seraient donc en quelque sorte, le métronome de nos communications orales.
        Il est d’ailleurs difficile de parler sans faire des geste, et par ailleurs les gestes sont le support du langage des sourds-muets… et des bébés

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  • Les incohérences des choix des hommes... et des singes.


        Les biologistes et les psychologues aiment bien comparer nos comportements et ceux des singes, nos antiques cousins.
        Il le font notamment en ce qui concerne la réflexion et la manière de faire les choix.
        Les psychologues de l’université du Mississipi ont fait une expérience amusante qui s’appelle « le paradoxe du restaurant ».

        Ils ont constaté que lorsqu’une personne hésite entre deux plats A et B au restaurant, qui lui plaisent tout autant, et finit par se décider pour le plat A, et que par malchance, il n’y en a plus, la logique voudrait qu’elle choisisse alors le plat B;
        Il semble qu’il n’en soit rien, mais que la plupart des personnes reprennent la carte et choisissent un autre plat C.
        Les psychologues appellent cela une « dissonance cognitive » : lorsque l’on a choisi difficilement entre deux actions et que celle qu’on a choisi ne peut être réalisée, on de résout très rarement à choisir la seconde, comme si on avait un préjugé contre elle, et on en préfère une troisième.

        Les psychologues ont soumis divers animaux à un test simplifié. Il n’était évidemment pas question de lire un menu, mais on leur présentait deux mets qu’ils aimaient et s’il en choisissaient un, on le leur enlevait et on leur représentait le second plus un plat qu’ils aimaient nettement moins. Paradoxalement tous les singes évolués choisissaient plutôt le troisième, bien que moins apprécié, et donc étaient eux aussi sujets au syndrome de la « dissonance cognitive ».
        Par contre les ours ou les perroquets ou corbeaux ne faisaient pas ce choix curieux.

        Il semblerait que ce soit la conformation du cerveau qui joue, les singes évolués ayant une configuration de mémoire voisine de celle de l’homme, avec notamment le rôle de l’hippocampe.
        Ils gardent, comme l’homme le souvenir de leur choix passé, alors que ours et oiseau, une fois le premier choix fait, l’oublieraient.
        Heureux les amnésiques, puisque leur défaut fait leur bonheur en matière de nourriture !
       
        Depuis que j’ai lu cet article, je me suis évidemment testé, mais juste en faisant des choix de dessert devant mon frigo. Bizarre, je n’ai pas constaté de « dissonance cognitive ». Est ce moi qui suis anormal ou bien seul le restaurant serait il dissonant ?

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