• Poissons de Bretagne.

     
           J'ai montré, il y a huit jours des poissons et des animaux marins de la Méditerranée.
          Un correspondant me demande si j'ai des photos analogues de Bretagne. 
          Je vais vous en montrer quelques unes, mais elles sont beaucoup moins spectaculaires.    
          Voici quelques photos des poissons que l’on trouve entre les rochers de la plage de Saint Colomban, quand on va à la pèche aux crevettes.
       Je ne connais malheureusement pas le nom de la plupart d’entre eux.

        Le premier (photo ci dessus) est cependant très connu : un rouget barbet, dont les filets sont excellents, à la poêle avec des rondelles d’andouille de Guéméné.
        Le second est un silure ou « poisson chat ».
        Le troisième est une équille ou « poisson règle », qui devient tout raide et tout dur quand vous le prenez dans les mains.
        Les autres, je ne sais pas; je crois que celui au milieu des moules s’appelle un blennie.
        Sur la dernière photo on devine une petite sole, enfouie dans le sable. Quand on se promène dans l’eau chauffée par le soleil en bord de sable, on marche parfois dessus et elle part brutalement et le sable se dérobe sous vos pied, alors, avec la surprise, on tombe souvent assis dans l’eau !!

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  •     J’ai souvent parlé de la peur et des réactions de notre cerveau, et notamment des centres amygdaliens, qui sont à l’origine de ces peurs.
        En fait c’est une réaction biologique salutaire, qui mobilise notre attention et notre énergie, face à un danger. Elle évite des situations risquées, et dans le cas de danger effectif, elle permet de se défendre au mieux ou de fuir.
        Certaines réactions qui ont sauvé la vie des hommes dans la préhistoire, telle la peur des serpents ou des grosses araignées, ou de certaines bêtes sauvages, restent ancrées dans le cerveau de certains d’entre nous, alors que ces dangers n’existent guère plus dans les conditions normales de vie, et que ces animaux sont bien moins dangereux qu’une automobile.
        Mais il existe des peurs spontanées qui peuvent tout à coup nous submerger alors qu’aucun danger n’est présent, et pour des raisons inconscientes que nous n’analysons pas. En général nous arrivons à surmonter ces situations par le raisonnement, en arrivant à nous persuader que le danger est effectivement imaginaire et n’existe pas, et que donc nous n’avons rien à craindre.
        Certaines viennent de croyances erronées : fantômes, prédictions, (rappelez vous l’an 2000), phénomènes paranormaux, craintes dues à des connaissances erronées sur un sujet…
        D’autres peurs ont leur origine dans un traumatisme que l’on a tendance à revivre ou à craindre de revivre. Accident, attentat, viol, témoin d’une mort ou d’une épidémie…
    Il est très difficile de se défaire de ces traumatisme et de leur séquelle, car ils sont ancrés dans notre mémoire, qui a tendance à faire resurgir les souvenirs, que nous essayons au contraire de bloquer dans notre inconscient.
        Des problèmes de neuromédiateurs sont à l’origine de ces manifestations, (notamment l’acétylcholine qui active les centres amygdaliens, et les thérapies qui existent  consistent le plus souvent à faire remonter à la surface les souvenirs, mais dans des conditions particulières, pour en atténuer peu à peu les effets et les faire accepter. Certaines actions physiques peuvent aussi agir sur l’action des neuromédiateurs, comme par exemple dans l’EMDR (eye movement desensitization and reprocessing ), où l’on accompagne la thérapie d’action sur les mouvements des yeux, et dans laquelle la baisse de la charge émotionnelle permet au cortex frontal de reprendre peu à peu les commandes.

        Plus mystérieuses sont les peurs phobies qui interviennent dans la vie de tous les jours et sont à l’origine d’anxiété, voire d’une véritable infirmité.
        A coté de la peur très répandue de grossir et qui résulte d’une aversion de son corps due à des raisons autres très diverses, j’ai discuté avec des personnes qui paniquaient si elles étaient enfermées dans un ascenseur, ne pouvaient voyager en avion, ne pouvaient se trouver au milieu d’une foule ou même dans un amphithéâtre de fac ou cinéma bondé, ne pouvaient aller sur un balcon ou monter sur une échelle…..
        Je ne parle pas de la personne extrêmement pessimiste, qui a peur de tout, (les gaulois avaient bien peur que le ciel ne leur tombe sur la tête), mais de celles pour lesquelles il s’agit d’une vraie panique, qui les paralyse, induit accélération du coeur, sueurs froides, tremblements, voire évanouissements.
        Souvent ces malaises ont une raison physiologique, en particulier hormonale et des soins médicaux qui ramènent à la normale atténuent peu à peu ces phobies, mais il arrive aussi qu’elles aient uniquement une origine psychologique et que c’est cette panique qui cause les problèmes physiologiques.
       
        Alors que faire ?

        La première action est d’essayer de faire raisonner la personne : essayer de savoir ce que craint exactement la personne, et ce n’est pas facile car le plus souvent cela reste très flou. Ensuite il faut savoir pourquoi cette peur; un événement est il à son origine.
       
        On peut ensuite essayer de raisonner  de façon logique : la cause de cette peur est elle réelle, les circonstances existent elles souvent ou jamais;il faut se confronter à la réalité, voir quels sont les risques réels, leur probabilité.
        Bref au lieu de dire « je vais m’évanouir », orienter l’esprit vers un raisonnement une réflexion. On peut ainsi faire des progrès, avoir de moins en moins peur et prendre conscience qu’on peut vaincre cette phobie.

        Mais le raisonnement ne fonctionne pas toujours. L’amygdale est trop excitée et le corps également pour ne pas réagir. Il faut donc le calmer et toutes les formes de relaxation sont bénéfiques. Une technique à manier avec précaution est de respirer pendant quelques dizaines de seconde dans un sac en plastique (que l’on peut enlever facilement) : l’équilibre entre oxygène et dioxyde de carbone dans le sang redevient normal et calme l’excitation qui mène à la panique.
       
        En fait l’anxiété vient en partie de la peur d’avoir peur, et des séquelles que cela entraîne, beaucoup plus que de la situation concrète qui engendre la peur !!  C’esyt en quelque sorte comme la peur de la douleur, qui vous rend beaucoup plus sensible à une douleur bénigne. Redouter qu’une crise survienne augmente la probabilité qu’elle arrive !
        Il faut essayer d’aider la personne à accepter cette peur, à lui montrer que la crise n’est pas certaine et qu’elle l’est moins si elle ne la craint pas. Et il faut apprendre à accepter cette peur sans réagir.
        On peut en particulier gérer sa peur en se distrayant, mais c’est d’une protée limitée.

        La peur de subir la panique suffisant donc à déclencher la crise, une personne évite donc une situation ou un objet à cause de ces craintes de malaise. Une solution consiste à traiter le mal par le mal et à confronter la personne à cette peur. C’est une démarche qui exige beaucoup de volonté, mais qui renforce l’estime de soi.
        Il faut évidemment accompagner la personne, l’aider, qu’elle se sente entourée. Les meilleurs aides sont l’être aimé, les amis, la famille. C’est difficile à faire à distance (par exemple sur internet); il faut être présent réellement à ses cotés, la « prendre par le main ».
        On peut se confronter progressivement à des situations de lus en plus difficile, mais le meilleurs résultat est souvent de se confronter à une situation maximale si on arrive à la supporter. Mais on est amené à répéter souvent ces exercices, et les progrès se font peu à peu, pour arriver à surmonter sa peur.
       
        Surtout il ne faut jamais se moquer des personnes qui paniquent ainsi, car leur souffrance est très réelle et c’est beaucoup moins facile que l’on ne croit de les aider.
        Mais par contre si elles arrivent à surmonter leur handicap, elles en sortent grandies et beaucoup plus sûres d’elles mêmes.

     

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        J’ai déjà fait plusieurs articles sur le rêve, notamment du 9, 10, 11 et 12/04/2018
        Je vais en reprendre quelques explication avant de vous parler d’un phénomène bizarre et encore inexpliqué.

        Toute la journée, nos sens et principalement notre vue, accumulent toutes les secondes, des sensations inconscientes, sur lesquelles notre attention n’a pas été attirée parce que les centres d’interprétation,  leur coordinateur le thalamus, et le cerveau émotionnel, notamment les centres amygdaliens, jugeaient inutile de transmettre l’information au cortex frontal, notre chef d’orchestre et siège de la pensée.
        Mais ces données restent en mémoire plus ou moins longtemps, de quelques secondes ou minutes à quelques jours, au cas où elles pourraient être utiles.
         Le cerveau a des souvenirs conservés mais sans grande importance, ou qui font double emploi ou sont trop nombreux. Ils correspondent à des liaisons entre groupes de neurones peu renforcées, que le cerveau va essayer d’affaiblir encore ou de faire disparaître pendant le sommeil.
        De même le cerveau cherche à éliminer des souvenirs qu’il juge néfastes ayant trait à des sensations ou préoccupations présentes consciemment, voire inconsciemment au moment de s’endormir.
          Nous avons en outre des préoccupations et problèmes conscients ou inconscients qui sont lancinants. Les connexions entre groupes de neurones sont alors fortes et le cerveau revient assez souvent de façon inconsciente sur ces souvenirs ou sujets de préoccupations. C’est le cas notamment de souvenirs traumatiques (décès accidents, agressions…) et le cerveau cherche donc, pour nous protéger à affaiblir ces connexions, en les rappelant inconsciemment en mémoire pendant le sommeil (s’il le peut, mais il peut y avoir blocage), et en les enregistrant à nouveau de façon affaiblie.

        Le cerveau rappelle donc toutes ces informations pendant le sommeil pour les éliminer ou les affaiblir, mais ce faisant les souvenirs correspondants excitent les centres responsables des sensations (vue, ouïe, odorat, toucher, goût, kinesthésie), comme si nous étions éveillés, mais ce ne sont pas nos sens qui envoient des informations externes, mais le cerveau qui y envoie des données en mémoire.
        Toutefois, durant le sommeil un blocage intervient sur tous nos muscles, de telle sorte que nos membres ne peuvent pas agir en fonction du souvenir correspondant.
    Seuls des mouvements oculaires sont fréquents et parfois quelques réactions (par exemple on se retourne dans le lit), mais alors il se produit un réveil de quelques secondes..


        Tant que l’on dort, ces perceptions et sensations qui remontent vers les centres d’interprétation des sensations de façon aléatoire et en se mélangeant, ne sont jamais conscientes et sont donc ignorées.
        Si l’on se réveille, ne serait ce que pendant une seconde lors d’un «micro-réveil», alors que le cortex frontal commence à fonctionner mais que toutes les fonctions de critique et  de raisonnement logique ne sont pas encore actives, certaines de ces perceptions sont transmises aux cortex frontal et préfrontal et ceux ci les prennent pour des perceptions réelles, venues de l’extérieur, alors qu’elles sont purement internes.

        Ils vont donc chercher à en trouver des explications cohérentes de ces informations incohérentes et qui n’ont pas de lien entre elles.
        Ils “inventent” donc en partie ces explications et c’est normal qu’elles soient incohérentes et farfelues, puisqu’ils veulent faire une histoire réelle de ce qui n’est qu’une succession de données aléatoires de notre mémoire, sans lien logique.
        Et on n’a pas conscience du rêve au moment où il a lieu mais on se rappelle en partie sa teneur quand on est totalement réveillé.
        Les rêves n’ont donc contrairement à ce que croient certaines personnes, aucune valeur prédictive et aucune symbolique d’interprétation.
        Mais évidemment il y a des personnes crédules et des charlatans qui les exploitent. Et une correspondante m’a même parlé d’un  psy, qui considérait que les abeilles dans un  rêve étaient le symbole d’un pénis !! Il devait être obsédé !

        Il y a quand même des choses assez extraordinaires et que l’on ne sait pas encore bien expliquer. C’est déjà le cas du somnambulisme, dans lequel le blocage des membres pendant le sommeil n’existe plus, et où les centres d’interprétation des sens reçoivent et traitent les signaux venus de l’extérieur, bien qu’on soit endormi.
        Mais il y a mieux chez quelques rares personnes : elles peuvent avoir une action sur le déroulement de leur rêve : on les appelle des « rêveurs lucides ». En fait contrairement aux autres personnes, leur cortex prend conscience de ce qui se passe dans le rêve pendant le micro-réveil.

        Des neuro-scientifiques de l’institut Max Planck ont réussi à observer six rêveurs lucides et avaient convenu avec eux, alors qu’ils étaient éveillés, ils ouvriraient la main dans leur rêve, puis la fermeraient. Par ailleurs ils devaient indiquer le moment de cette action rêvée, par des mouvements des yeux de gauche à droite et de droite à gauche, renouvelés plusieurs fois (les muscles des yeux étant les seuls qui ne soient pas bloqués pendant le sommeil).
        Au moment où Ie rêveur a remué les yeux, les chercheurs ont vu s’activer les zones du cerveau qui commandent les mouvements de Ia main, et les sensations perçues au niveau de la main. C'était donc la preuve que le sujet était en train de rêver qu'il ouvrait et fermait sa main. La zone du cerveau qui s’active sur le dessus du crâne, est la même que lorsqu’on bouge réellement la main, mais la zone activée est plus réduite.
        Il est probable aussi que ces personnes ont un cortex frontal qui s’active un peu plus vite au moment du réveil mais on n’a pas pu le constater.
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  • Désir et envie contre logique et raison : le contrôle de soi.

         Je constate souvent combien il est difficile de nous contrôler, de résister à nos envies et nos pulsions.
        Quand j’étais jeune, sans doute les privations de la guerre de 39/45 nous avaient appris en partie à le faire, bon gré, mal gré, mais aujourd’hui, les jeunes sont habitués à toujours regarder ce que possède le voisin et à avoir tout, tout de suite.
        Alors c’est plus difficile qu’autrefois de se contrôler, même si c’est contraire à nos propres intérêts.

        En fait toutes nos décisions sont, en simplifiant beaucoup, un compromis entre deux forces : les systèmes qui règlent nos émotions et ceux qui contrôlent notre pouvoir de réflexion.
        Il y a en nous une impulsivité qui est créée par le système émotionnel et qui se sert de notre système de récompense émetteur de dopamine. Il explore l’environnement à la recherche de stimuli qui déclencheraient des réactions positives et donc agréables, du système de récompense, et cherche à déclencher les actions correspondantes. Il répond à la fois à des stimuli d’origine organique (j’ai faim ou soif par exemple), ou émotionnels et sentimentaux et évidemment à des expériences antérieures mémorisées.
        A l’opposé le cortex préfrontal est à l’origine de la réflexion, de la logique, de la planification, et il intervient dans les objectifs poursuivis et la prévision des conséquences de nos actes. L’inconvénient et que son action prend plus de temps et mobilise plus de ressources que les pulsions émotionnelles.
        Les deux systèmes sont en compétition dans nos décisions et c’est le plus activé qui gagne. Le système impulsif a l’avantage de la rapidité, la réflexion nous montre ce qui risque d’être nocif pour nous, mais encore faut il que nous prenions le temps de l’écouter.

        De nombreuses études ont eu lieu sur ce sujet et elles montrent notamment que le stress, la fatigue, l’alcool et le cannabis sont des facteurs qui rendent beaucoup plus difficile de résister aux tentations et aux pulsions.
        De même si vous avez eu une tâche qui mobilise votre énergie et votre attention, la consommation d’énergie fera que vous résisterez moins bien dans les instants suivants à des envies et pulsions. On a tous ressenti, après un examen ou un concours, l’envie de manger, de se désaltérer et de se distraire.
        Des expériences de stress ont montré que les personnes stressées renonçaient plus vite à une tâche qui exigeait d’elles une réflexion consommatrice d’attention et d’énergie.
        Il est bien connu que l’alcool et le cannabis troublent nos capacités de réflexion et donc nous suivons alors sans réfléchir nos impulsions, ce qui peut conduire aux pires bêtises.

        Que faire pour augmenter notre capacité de contrôle de nous même?
        Evidemment il faut éviter la prise d trop d’alcool et de drogues.
        La solution serait que la personne arrive à comprendre les risques qu’elle prend et les conséquences de ses actes. Mais ce n’est pas si facile que cela à obtenir.
        J’ai par exemple constaté que mettre en avant les risques de cancer du tabac ou les conséquences du cannabis sur la mémoire et l’attention, ont très rarement convaincu un jeune d’arrêter de fumer, alorsq ue ce sont les risques majeurs.
        En fait on est amené à raisonner par petites étapes successives et surtout à essayer d’apprendre à maîtriser son impulsivité.

        J’ai trouvé, dans un article de Wilhelm Hoffmann, professeur de psychologie à l’Université de Chicago, les dix conseils suivants que je vous livre :
        - Transformez les objectifs généraux ou abstraits en étapes immédiates.
        - Formulez des résolutions « si... alors » pour faire face aux situations critiques.
        - Augmentez votre engagement personnel, par exemple en parlant de vos objectifs personnels à vos amis.
        - Sachez apprécier les succès partiels et quand vous franchissez les étapes intermédiaires avec succès.
        - Prenez conscience des risques et des conséquences négatives à court et long terme des comportements indésirables.
        -  Identifiez les situations qui présentent un risque particulier et évitez-les autant que possible.
        -  Remplacez vos vieilles habitudes mauvaises, par de nouvelles, meilleures.
        - Transformez vos pulsions en apprenont à associer la vue des objets tentants
    avec des risques et des stimuli négatifs.
        - Entraînez votre mémoire de travail à court terme.
        - Planifiez suffisamment de pauses et temps de relaxation pour éviter I'épuisement
    de vos ressources mentales.

        Certes ce ne sont que quelques conseils, mais cela peut être un commencement  pour un meilleur contrôle de soi.

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  • Après les confinements Corona, voici en Afrique ceux Ebola.

          Nous avons tous subi le confinement en raison de l'épidémie de coronavirus, mai nous avons un peu oublié.
          Mais depuis un mois on reparle en Afrique d'une épidémie d'Ebola et le président ougandais Yoweri Museveni a ordonné ce samedi 15 octobre 2022 le confinement de deux districts concernés par l'épidémie d'Ebola,  avec interdiction des déplacements, couvre-feu et fermeture des lieux accueillant du public.
          Cette fièvre hémorragique aurait causé la mort de 19 personnes et 58 cas ont été confirmés dans le pays depuis le signalement du premier malade, le 20 septembre dernier.
          Le président avait déjà ordonné aux guérisseurs traditionnels de cesser de s’occuper de malades, dans une tentative pour freiner la dissémination du virus, et à la police d’arrêter toute personne suspectée d’avoir contracté Ebola qui refuserait d’être mise à l’isolement.

          Je vais rappeler quelques données sur cette maladie.

    La contagion :

        Malgré ce que l’on voit en Afrique et le nombre important de cas dans l'épidémie de 2019, la fièvre Ebola n’est pas très contagieuse. En matière d’épidémie, on a l’habitude de mesurer un facteur R important qui est le nombre moyen de personnes saines, contaminés par un malade. Il est faible pour Ebola, de l’ordre de 2, contre 3 pour la grippe, 3 à 5 pour le coronavirus, 10 pour les oreillons et 15 à 20 pour la rougeole. (Si R était <1, la maladie s’éteindrait toute seule).
        Toutefois ce taux peut être différent selon les divers virus d’une même maladie, et surtout suivant le mode de vie et l’hygiène d’une population.
        La transmission humaine ne se fait pas par voie respiratoire, et le virus ne peut pas vivre dans l’air, donc on ne risque rien si on n’approche pas un malade.
        La transmission se fait par les liquides corporels : salive, sueur, sang, selles, sperme. Ce sont donc les personnes en contact direct avec un malade et notamment le personnel soignant qui ont un risque d’infection.

        Par ailleurs il y a un temps de latence de quelques jours (jusqu’à 3 semaines), pendant lequel le malade n’a pas de symptômes et n’est pas contagieux, car le virus ne s’est pas encore assez multiplié.
        La prévention repose donc sur un diagnostic précoce et l’isolement du malade dans une chambre close en dépression pour que le virus ne puisse sortir, où les soignants rentrent en combinaison étanche, et où tout ce qui sort est détruit après décontamination ou brûlé.
        Le problème est celui du diagnostic.

        Les symptômes; le diagnostic :

        L’ennui est que les signes cliniques ne sont pas très forts au début de la maladie, ni très spécifiques. Ils ressemblent à ceux d’une grippe : fatigue, maux de tête et de gorge, courbatures ou douleurs articulaires, et une fièvre qui assez rapidement devient supérieure à 38 d°C. (Ce pourrait être aussi le paludisme, la typhoïde ou une méningite).
        Les vomissements, diarrhées et hémorragies ne surviennent que plus tard.
        Un test sanguin , qui est un dosage immuno-enzymatique, permet de détecter la présence du virus. On peut ensuite, si la personne est reconnue infectée, faire un test plus précis pour savoir la catégorie du virus Ebola en cause : l’ARN du virus est d’abord converti en ADN, grâce à une enzyme, après quoi le fragment d’ADN ainsi obtenu est démultiplié en millions de copies identiques, étape nécessaire pour pouvoir ensuite le décrypter et identifier le virus à partir de son matériel génétique.
        Comme le sang contaminé est un liquide très dangereux au plan contamination, il est transporté dans des conteneurs étanches spéciaux et le test ne peut être fait que dans un laboratoire très protégé, dit P4. Il n’en existe que deux en France, l’un au laboratoire Mérieux à Lyon et l’autre au Centre militaire du Bouchet.
        Mais on ne peut faire de tels tests pour tous les gens atteint d’un simple fièvre et on ne va pas faire une prise de sang à tous les gens qui ont mal à la tête !!. Il faut donc faire un tri préalable.
        Le critère principal est la présence ou non, préalable aux symptômes, de la personne dans les lieux ou l'épidémie sévit.
        On considère que toutes les personnes qui ne viennent pas de ces lieux ou n’ont pas  cohabité avec quelqu’un provenant de ces pays, ne peuvent avoir été en contact avec le virus.
        Toutefois un événement important est le pèlerinage à la Mecque où des personnes originaires de ces pays peuvent se trouver en contact avec d’autres et un contrôle très sévère est prévu à la descente d’avion en Arabie Saoudite.

        Le risque d’épidémie en Europe :

        Il est faible, car les personnes qui reviennent des pays où sévit la maladie, sont identifiées et elles subissent un examen par un médecin à leur arrivée à l’aéroport.
        Si elles n’ont pas de fièvres, elles ne sont pas contagieuses.
        Evidemment les symptômes peuvent se déclarer ensuite; il faut que ces personnes consultent alors immédiatement et elles sont alors mises en quarantaine, ainsi éventuellement que les membres de leur famille avec lesquelles elles ont été en contact.
        Plusieurs hôpitaux français sont capables de soigner Ebola et les risques de contamination y sont très faibles.
        Et par ailleurs les personnes qui sont obligées d ‘aller dans ces pays pour leur travail doivent être prévenues des risques et appliquer les consignes valables pour toute épidémie, c’est à dire une hygiène rigoureuse, notamment des mains et les mêmes gestes barrière que pour le coronavirus.
        Il ne faut donc pas nous affoler, notamment lorsque cet hiver nous verrons apparaître rhumes et grippes et hélas, la recrudescence du Corona qui commence déjà. Nous n’avons aucun risque de contacter Ebola, si nous ne sommes pas en contact avec une personne qui revient depuis moins d’un mois, des pays où sévit l’épidémie.
     
     

     

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