• Le fusionnement mère - enfant.

    `  Chaque fois que je critique Freud, j'ai toujours d'ardents défenseurs qui m'écrivent, mais qui me parlent de ses disciples et on m'a demandé ce que je pensais de  Lacan, Madame Dolto  et du  “fusionnement mère - enfant.”

        Je regrette pour les fanas de Freud, mais ni les Etats Unis ni les pays européens ne considèrent plus les théories de Freud comme actuelles, car les connaissances en neuropsychologie ont montré qu’il fallait les modifier, et seuls les psys français ont été encor eélevés dans le culte de Freud, et ils sont malheureusement souvent beaucoup moins bons que leurs homologues étrangers quand ils appliquent ses théories, notamment sur l'enfant et sur l'interprétation des rêves.
        Les anglo-saxons font, pour la même époque autour de 1900, référence à un autre grand psychiatre beaucoup plus généraliste, Jung, qui est d’ailleurs en partie à l’origine des “préférences cérébrales”.

        Freud considère que tous les ennuis que nous avons adulte, viennent des pulsions sexuelles que nous avons eues, étant enfant , envers nos parents notamment (c’est le complexe d’Oedipe ), et que toute notre vie est commandée par notre libido sexuelle. C’est très exagéré !
        Freud était certainement quelqu’un de très intelligent notamment quand il a essayé de définir l’inconscient et le moi. Par contre il n’avait qu’une expérience limitée car il ne soignait que des bourgeoises de Vienne qui avaient des ennuis sexuels, et cette population très limitée lui a fait faire des théories, certes originales, mais de portée assez limitée.
        Le complexe d’Oedipe est considéré aujourd’hui comme inexistant, car l'enfant n'a pas de poussées sexuelles avant la puberté, mais certaines idées de Freud sont toujours vraies, dans le domaine du "moi" notamment

        Des psychiatres français connus, comme Lacan et madame Dolto, ont repris ces théories, en nuançant l’aspect sexuel, mais en ramenant de nouveau tout à l’enfance et aux contraintes que font subir les parents aux enfants en les élevant  et en leur imposant des règles.
        Cela dit, contrairement à ce que croient la plupart des gens et la légende issue de 1968, madame Dolto estime que des règles doivent être imposées aux jeunes enfants et n’a jamais dit qu’il fallait aller vers le laxisme le plus complet.
        Jacques Lacan est un psychiatre, spécialiste des enfants,  qui a vécu entre 1900 et 1980, et qui est très incompréhensible : j’ai essayé autrefois, de lire un de ses bouquins qui s’appelle “Le stade du miroir comme formateur de la fonction du “Je” et je n’ai rien compris Je ne sais pas si j’en aurais encore le courage aujourd’hui et sûrement pas le temps !!!

        La théorie du “fusionnement” vient de cette filière. Elle n’est pas fausse, mais elle est trop réductrice et il faut considérer qu’il n’y a pas que cela, heureusement.
        Voilà ce que c’est :

        Quand une femme accouche, il y a un énorme lien “mère - enfant”; pour la mère, c’est un morceau d’elle même et les psys comme les neurologues considèrent qu’il est important pour elle et pour l’enfant qu’on lui mette son enfant dans les bras et qu’ils restent ainsi pendant quelques temps “en osmose”, à se reconnaître et à s’aimer. L’enfant reconnait ainsi sa mère à la voix, à l’odeur, à la façon dont elle le prend dans ses bras, et plus tard, à sa silhouette (il ne voit pas distinctement). Cela c’est une constatation scientifique de “formation du cerveau”.
        C'est pour cela que je suis opposé à la GPA (à ne pas confondre avec la PMA).

        Les psy y voient ensuite un autre phénomène, un peu analogue qu’ils appellent le “fusionnement” qu’ils qualifient du terme barbare “d’identification projective”.
        La mère s’identifie sentimentalement à son enfant et l’enfant à sa mère : c’est ce qu’ils appellent une “projection”. Elle consiste à prendre une part de l’autre et à la mettre en soi, lien très fort sensoriel et émotionnel.

        Le mécanisme fusionnel, c’est en résumé: “on est dans l ’autre et l’autre est dans soi”. (cela peut être vrai en amour)
        C’est vrai aussi pour le père, mais de façon moindre car le père a - (disent les psy et cela me parait moins vrai aujourd’hui !)  - l’image de l’éducateur, du redresseur de torts.
        Les relations mère-enfant et père-enfant les amènent (mère et père) à “régresser” ainsi (en partie par le souvenir et de façon inconsciente) à l’état de nourrisson eux aussi. (personnellement je n’ai jamais ressenti cela, cela devait être inconscient chez moi ! LOL mais peut être retomberai-je en enfance d’ici quelques années : je ne désespère pas !)
        L’enfant se construit dans le regard de ses parents.
        L’enfant pour se sentir exister voit son reflet dans le regard de sa mère et y voit ce que la mère, elle même reçoit et renvoie. (A mon avis très impertinent, les miroirs devraient beaucoup réfléchir avant de renvoyer une image !! lol)
        Il y  un va et vient entre la construction progressive psychique de l’enfant et des régressions, des mécanismes fusionnels successifs. On peut régresser mais il faut ensuite repartir , se séparer pour explorer le monde et que l’enfant devienne peu à peu un individu autonome.
        Ainsi l’adolescent qui au cours de l’enfance a pris ses parents pour modèle, s’en éloigne peu à peu, (quelquefois avec fracas !) mais leur avis et leur approbation restent quand même des éléments essentiels pour son développement psychique. (enfin, si les parents essaient quand même de comprendre leur ado!).
     
        Cette dernière idée me paraît importante, et par exemple, quand les parents constatent que leurs enfants ont des initiatives, ce qui est méritoire, et qu’elles ne leur plaisent pas, ils ne devraient pas les critiquer et encore moins les contrer, mais essayer de les encourager dans une direction un peu différente, pour profiter de la motivation, en expliquant bien posément et sans critique les problèmes que peuvent poser certains excès ou des interprétations erronées.

        Je connais un certain nombre de parents qui croient qu’il ne faut pas brimer un adolescent et que donc il faut lui faire confiance et le laisser faire tout ce qu’il veut, sans le surveiller, pour qu’il acquière de l’expérience.
        Les résultats d’une telle méthode d’éducation sont en général assez catastrophiques et l’ado en question se croit mal aimé(e) et abandonné(e) et il lui arrive souvent les pires ennuis qu'il reproche ensuite à ses parents alors que ceux ci croient avoir fait cela pour son bien.
    Errare humanum est !

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  •        Depuis quelques semaines, l'école, le collège, le lycée ont repris leurs cours, alors je suis allé chercher sur internet, des histoires drôles concernant nos chers bambins et leurs démêlés scolaires, surtout bien sûr en matière de notation.

    A l'école !     Voici quelques appréciations des bulletins:

    La plupart du temps dans les nuages, n’en redescend que sous forme de perturbation.

    Sèche parfois le café pour venir au cours.

    Participe beaucoup à la bonne ambiance de la classe. Se retourne parfois.... pour regarder le tableau.

    Est content à partir du moment où il est assis à coté du radiateur.

    A les prétentions d’un cheval de course et les résultats d’un âne.


    A l'école !Vous étiez au bord du gouffre mais vous avez fait un grand pas en avant.

    Même à l’oral, fait des fautes d’orthographe.

    Confond la seconde et la marche arrière.

    Fait preuve d’un absentéisme zélé !

    Des progrès mais toujours nul.



    Mais aussi quelques écrits de parents d'élèves ou de la directrice de l'école :

    Madame la Directrice,
    Si vos maîtresses ont l’habitude d’enfermer leurs élèves dans les placards comme punition, veillez, je vous prie à ce qu’elles ne les oublient pas le midi car vous m’avez fait ramener Colette à deux heures et je me suis fait un sang d’encre.

    Monsieur,

    Votre fils Paul est tombé hier soir de bicyclette : il a eu le front ouvert et le pantalon déchiré. Le docteur l’a recousu et je vous le renverrai quand il sera repassé.

    Madame,

    Ce n’est pas moi le professeur, c’est vous; alors ne reprochez pas à mon fils de ne rien faire à la maison. Chacun son boulot.

    Et cette affiche savoureuse dans la salle des profs !


    Pour obtenir un badge du parking, veuillez fournir au bureau des professeurs une photocopie de la voiture

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  •     J’ai eu souvent parmi les personnes que j'ai connues, des jeunes qui avaient des problèmes assez sérieux de stress et dans le passé de dépression, suite à des ennuis très divers.
        Mais ce qui m’a toujours frappé, c’est que la plupart de ces jeunes qui m’ont confié leur problèmes et donc avec lesquelles j’ai discuté de leur environnement au cours de leur enfance et de leur jeunesse, ont à une époque été la “tête de turc” de leurs camarades de classe.

        Dans presque toutes les classes, il y a une tête de turc.
        Cible des quolibets, parfois molesté par ses camarades, le “canard boiteux” souffre le martyre. Comment éviter cet ostracisme ?


    Les "têtes de turc" et la confiance en soi    Une enquête menée par des chercheurs en psychologie dans une école américaine, auprès de 600 lycéens âgés de 13 à 15 ans a révélé que la vindicte populaire s'abat sur celui ou celle qui a initialement la plus piètre estime de lui-même.
        Des questionnaires distribués au début de l'année ont révélé que certains adolescents se voient initialement comme peu intéressants et incapables. Au fil des mois, ils attirent moqueries et agressions. C'est le début d'une spirale infernale. La victime perd peu à peu toute estime de soi, et attire encore plus la haine des autres.

        Quand un innocent subit les attaques d'un groupe, on lui attribue des crimes fictifs, ce qu'explique le psychologue américain Melvin Lerner par une « croyance en un monde juste ». Chacun a, de façon innée, la conviction que si l'on est puni, c'est que l'on a fait quelque chose de mal. (un proverbe arabe dit “tu peux battre ta femme, tu ne sais pas pourquoi, mais elle, elle le sait” - et il est notoire que les femmes sont des victimes dans beaucoup des civilisations arabes actuelles).
        On ne peut imaginer une victime innocente, et l'on modifie inconsciemment sa vision de la réalité en accablant le souffre-douleur de crimes qu'il n'a pas commis.

        Attention, par conséquent, à la baisse d'estime de soi chez un adolescent. C'est la première brèche par où peut s'engouffrer l'hostilité de ses camarades.
        Un jeune persuadé de sa propre valeur; est généralement respecté. S'il est hésitant sur ce point, il faut lui donner des signes qui le rassurent sur ce qu'il vaut pour qu'il ne se dévalorise pas à ses propres yeux..
        C’est une leçon que j’ai tirée de mes nombreux entretiens avec mes jeunes correspondant(e)s.
    La première chose que j’essaie de faire en cas de problème, c’est de leur montrer qu’ils ou elles ont une valeur, des qualités, de quoi réussir certaines choses, que je les estime et qu’ils ou elles doivent s’estimer eux aussi.
        Cela dit, c’est moins vrai pour les adultes, mais dans ma vie professionnelle j’avais remarqué que ce problème était aussi en partie présent, leurs collègues ayant peu d’estime pour ceux qui n’en n’ont pas pour eux mêmes.

         Donc je vous en prie, cessez de détester votre image et de vous croire incapable d’arriver à vos fins.
        En fait on ne réussit que ce qu’on a la volonté de faire et si on a bien réfléchi aux situations, on arrive à réussir plus des 3/4 de ce qu’on entreprend.

    Les "têtes de turc" et la confiance en soi



      

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  • L'opinion des autres

        Je suis toujours étonné de voir que de nombreuses personnes, notamment des jeunes, d’une part ont souvent une mauvaise opinion d’elles mêmes et donc une confiance très limitée en elles, et d’autre part, attachent en outre, une importance éxagérée à l’opinion des autres, de leurs camarades mais aussi de personnes qu’elles ne connaissent pas.
        Il en résulte souvent que leur comportement et l’image qu’elles veulent donner d’elles, ne sont pas conformes à la réalité, mais au personnage qu’elles voudraient que les autres voient en elle. C’est ce que C.G. Jung appelait la “Persona”.

        Bien sûr, il existe une certaine correspondance entre l’opinion que nous croyons que les autres ont de nous et ce qu’ils pensent réellement de nous, mais nous nous trompons parfois complètement à ce sujet.        
        Or souvent la manière dont nous nous présentons aux autres dans nos relations, dépend directement de la perception que nous croyons que les autres ont de nous.
        Il en résulte que notre “persona”, le rôle que nous jouons en société, correspond peut être à ce que nous voudrions que les autres voient et pensent de nous, mais pas forcément à ce qu’ils voient et pensent réellement.
        J’ai remarqué que souvent on se trompe quant à l’opinion des autres et c’est d’ailleurs ce qui nuit à l'estime de soi !
        Ces personnes croient en général que les autres les jugent mal et que les autres ne les aiment pas, ce qui a une influence négative sur leur vision d’elles-mêmes.        
        Cette conviction se retrouve d’ailleurs à la base de la timidité : plus nous croyons que les autres ne peuvent s’intéresser à nous, plus nous paralysons notre comportement de manière à susciter le moins de réactions (négatives) possibles de la part des autres.
        Et une personne qui croirait que les autres l’apprécient, alors que ce n'est pas vrai, risque de se plonger dans une situation humiliante.

        Je suis toujours  surpris chaque fois que j’entends une personne m’expliquer les efforts qu’elle a dû fournir pour bien paraître à une occasion particulière et cela peut tourner à l’obsession lorsqu’elle se sent constamment jugée et dirige tous ses actes en fonction de l’opinion d’autrui.
        J’ai déjà fait des articles sur la “persona”, mais je voudrais revenir un peu sur nos comportements sous  l’influence des personnes que nous fréquentons et sur la manière dont nous désirons que les autres nous perçoivent, .
        Le sociologue Erving Goffman a déjà parlé de ce qu’il appelle la “présentation de soi” en comparant la vie humaine à un théâtre : nous y jouons tous différents rôles, nous suivons des règles et sommes évalués par les autres selon nos performances.
        Mais nous adoptons surtout un comportement différent lorsque nous sommes seuls ou devant un auditoire. Nous possédons plusieurs “nous-mêmes” que nous présentons à différentes occasions en société selon nos intentions et selon les situations.
        De nombreux problèmes viennent de la manière dont nous croyons que les autres nous perçoivent et notamment lorsque la manière dont nous nous percevons nous mêmes, ne correspond pas à la manière dont nous pensons que les autres nous perçoivent.

        J’ai connu une quinzaine de correspondantes qui avaient une mauvaise image de leur corps et qui étaient plus ou moins anorexiques.
        Il y a un grand écart entre la perception qu’elles ont d’elles-mêmes de leur corps, et la vision qu’elles croient que les autres ont d’elles.
    Même si leur poids est parfaitement normal, parce qu’elles se croient trop grosses, elles sont persuadées que les autres les voient aussi de la même façon, alors que cela est faux.
        Cette perception qu’elles croient que les autres ont d’elles-mêmes, même si elle n’est qu’imaginée, suscite des émotions négatives, diminue l’estime de soi et devient la source de grandes souffrances. Leurs décisions et leurs réactions visent alors à régler ce faux problème au lieu de s’attaquer à la vision erronée qu’elles ont de leur poids. D’où de régimes draconiens, voire des restrictions prohibitives, qui nuisent à leur santé.

        Une fausse vision de nous-mêmes peut donc nous faire courir des risques importants, surtout lorsque cette vision se combine au regard que les autres nous portent.
        Certes, il ne nous est guère facile de modifier les stéréotypes sociaux dont les médias nous bombardent chaque jour et qui contribuent à former nos goûts et nos valeurs (par exemple les “canons de beauté squelettiques” !). Il est alors important de prendre l’avis de plusieurs personnes et de les comparer à nos idées sur nous mêmes.
        Plusieurs sociologues ont démontré que les problèmes reliés à l’alimentation, tels que la boulimie ou l’anorexie, étaient virtuellement inexistants dans les sociétés qui associent les rondeurs à la beauté.
        Nous avons généralement tendance à fréquenter des personnes qui nous ressemblent, à nous maintenir dans un environnement social qui correspond à notre personnalité, à notre éducaton, à nos goûts, à nos valeurs, à nos projets.... Cela tient à ce que nous préférons nous attendre à ce que les autres aiment les mêmes choses que nous, partagent nos valeurs et nos intérêts.
        Le fait de fréquenter des personnes qui nous ressemblent, nous donne une image positive de nous-mêmes. Mais cela conforte nos idées y compris les tabous, les stéréotypes et les opinions dévavorables.
        Il est toujours intéressant d’avoir l’opinion de personnes qui ne pensent pas comme nous.

        Je suis toujours embarrassé quand je suis face à une personne qui a une mauvaise image d’elle même parce qu’elle attache trop d’importance à l’opinion des autres. Il n’y a pas de recettes universelles dans ce domaine et chaque cas est particulier.
        J’essaie de montrer à mes correspondantes qu’on ne devrait jamais être obnubilé par le regard des autres, ni se fier à l'opinion des autres pour avancer dans la vie. Une opinion est un ensemble d'idées que l'on se fait sur quelque chose ou sur quelqu'un - un jugement donc - et une opinion peut être influencée par le milieu social, les médias et les préjugés...
        Alors, pourquoi se fier sur les idées ou les préjugés de certains pour s'empêcher de vivre librement sa vie ?
        Je me souviens d’une dissertation que j’avais faite en philosophie, il y a 72 ans
    “Le jugement d'autrui ne peut-il pas constituer une entrave à ma liberté ?”
        La liberté exige également un être conscient de soi. Or, cette conscience de soi ne se fait que par l'intermédiaire d'autrui. Doit-on en conclure que le jugement d'autrui est nécessaire à notre liberté ? Le problème est ici de savoir si le jugement d'autrui est un obstacle à notre liberté ou bien si au contraire il est une condition d'accès à celle-ci. Ne serait-il alors pas possible d'être à la fois ouvert au jugement d'autrui et libre ?
        Les autres se manifestent souvent à moi par le regard , souvent critique, qu’ils portent sur ce que je fais ou ce que je suis. Ce regard qui est le seul moyen pour les autres de jouer un rôle dans mes actions, semble faire jouer à autrui le seul rôle de juge. Ce jugement est-il toujours légitime, et surtout, dois-je l’écouter lorsqu’il s’oppose à ce que je crois savoir de moi-même, et qui doit l’emporter, entre ma propre conscience et le jugement d’autrui ?
        Mais si je conteste ainsi le point de vue des autres, il faut aussi que j’aie une certaine méfiance vis à vis de mes propres opinions, sur moi même comme  sur les autres, opinions qui ont aussi un caractère très relatif.
        Qui peut prétendre se faire juge de la position d’autrui ?
        Des jugements outranciers, péremptoires, absolus, sont toujours déplacés vis-à-vis de quiconque.


        J'écoute les opinions des autres, ce qui ne veut pas dire que je les partage forcément.
        Je n'ai pas un comportement très influençable, mais j'accorde de l'importance à ce que les gens disent : j'essaie de comprendre qui le dit, ce qu’il dit, quand il le dit, où il le dit, de la manière dont il le dit et pourquoi il le dit.
        Cela m'a permis d'éviter certaines erreurs, même si j'avais du mal à admettre parfois ces opinions d’autrui.
        Mais ce que les gens pensent de moi est une chose, et ensuite, ma vie je la fais comme je l'entends : et si cela ne plaît pas à certains, tant pis, mais je ne vais pas me paralyser pour cela.
        J’essaie juste d’expliquer à ceux qui ont de l’importance à mes yeux pourquoi j’agis ainsi et pas comme ils voudraient que je le fasse..

       

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  • Contrôler et utiliser nos émotions

         J'ai fait plusieurs articles sur le contrôle de nos émotions, mais il m'a été dit que je n'étais pas assez concret. Jevais essayer de l'être davantage dans cet article

         Savoir réguler ses émotions a toujours été une préoccupation des philosophes, aujourd'hui reprise par les psychiatres et les scientifiques de la neuropsychologie. Il existe de nombreuses méthodes pour essayer de contrôler ses émotions, que l’on trouve dans la littérature et je ne parlerai ici que de quelques unes que je connais un peu personnellement.
        Comme je l'ai dit dans mes précédents articles, cela suppose que l'on ait appris à reconnaître ses émotions, à les comprendre à partir de nos besoins et de nos désirs, et à les exprimer clairement pour bien les cerner objectivement et en diminuer l'impart subjectif.

        Comment réduire ses émotions négatives ?

        Essayons d’abord d’être réalistes et d’agir en “spectateur” .
        Il s'agit de comprendre que nos émotions négatives ne sont pas causées par une situation, mais plutôt par l'évaluation que nous en faisons.
        Il est donc possible de modérer l'émotion négative en recherchant une autre évaluation de la situation, une autre façon de l'envisager.

        Cette approche demande souvent qu'une autre personne nous donne son point de vue différent du nôtre, pour nous aider à envisager les diverses possibilités.

        C’est ce que je fais régulièrement avec les personnes qui me parlent de leurs problèmes. l
        Elles sont très concernées par eux, et il s’agit souvent de problèmes où les sentiments et les émotions sont très présents. Elle voient donc cela sous l’influence de ces sentiments et émotions, et elles ne sont donc pas objectives. C’est encore plus vrai si leur préférence de décision est celle des "valeurs et des goûts" et si elles sont aussi "pessimistes", alors que une préférence de décision “logique” tempère cette subjectivité.
        Moi, même si je comprends et suis sensible à leur peine, je ne suis pas directement concerné et donc je peux regarder les situations en “spectateur” et être moins influencé par mes sentiments et mes émotions. De plus ma préférence de décision est “logique”. J’ai donc un point de vue en général plus objectif.
        Nous comparons nos points de vue, nous en discutons et souvent, et ces personnes découvrent alors des aspects de leurs problèmes qu’elles n’avaient jamais envisagés et qui leur apportent des explications et un certain apaisement, et quelquefois des ébauches de solutions.

        Si par exemple, vous avez avez fait un certain travail et que  votre patron ou votre professeur vous critique, vous pouvez ressentir de la colère, de la déception, de l'angoisse, de la tristesse. Mais si vous vous astreignez à une réévaluation de la situation, tout cela peut changer. Vous pouvez vous dire que votre supérieur ou votre professeur n'a que peu de temps à vous consacrer, et qu'il se concentre sur les aspects négatifs par souci de vous améliorer, le reste de votre travail étant supposé bon. En effet, si 10% du travail laissent à désirer, c'est que 90% sont bons. Vous pouvez aussi vous rappeler que les patrons comme les professeurs (comme malheureusement souvent les parents), pensent rarement à insister sur ce qui est satisfaisant.
     
        Normalement, un tel travail de mise en perspective aboutit à un ressenti émotionnel légèrement différent. Une autre façon de réguler ses émotions négatives est la recherche d'un contact social accru. L'isolement est un facteur important d'émotions négatives, d'angoisse ou de tristesse.
        Dès lors, aller à la rencontre des autres pour partager ce que l'on ressent, pour renforcer des liens sociaux un temps négligés, est un bon réflexe. Même si l'on se sent parfois enclin au repliement sur soi lorsqu'on traverse une phase difficile, il vaut mieux tenter d'opérer un redressement émotionnel positif.

        Mais réguler ses émotions négatives, qu'il s'agisse de réévaluer ses points de vue ou de renforcer son lien social, demandent de l'énergie, de la motivation. Il faut donc donner un peu de soi pour en retirer ensuite davantage.
        Il faut se dire, avec l’accent du midi, “il faut que je me bouge !!! ”

    Que faire de nos émotions positives ?

        Dans le domaine des émotions positives, la régulation a aussi son importance. Il s'agit d'accentuer les émotions positives, de les prolonger, ou d'en augmenter la perception.
        Un projet réussi, la venue d'un ami, une fête agréable : ces événements provoquent des émotions positives qui, par définition, sont transitoires.

        Comment en prolonger l'effet, mieux les savourer ?

        Une première méthode est paradoxalement physique : exprimer au maximum, par des gestes, des paroles, des sourires, des intonations, des expressions du visage, la joie ou le bonheur qui vous traversent.

         Cette théorie de la régulation physique repose sur le fait que la perception intime d'un sentiment s'enracine en grande partie dans l'expression corporelle associée. Des chercheurs ont montré que les personnes à qui l'on demande expressément de sourire, expriment ensuite des émotions plus positives que celles qui adoptent une expression neutre.
    Les personnes atteintes d’une maladie très rare, le syndrome de Moebius, ont une inertie des muscles du visage, et gardent en permanence une expression neutre. Elles ne se sentent jamais réellement ni tristes ni joyeuses ; tout au plus affirment-elles « penser de façon triste », ou « penser de façon joyeuse ».
        Ainsi, se comporter comme si l'on était animé de sentiments positifs peut engendrer une émotion positive. Sans compter qu'à force de sourire, vous serez l'objet de l'attention d'autrui et susciterez des réactions positives.

        Une autre méthode d’activation des émotions positives consiste à en prendre totalement conscience et de repérer les moments de bien-être, pour s'y attarder.
        Le psychologue américain Fred Bryant, de l'Université de Chicago, a ainsi interrogé des personnes sur leur capacité à prolonger la joie du moment présent, et a constaté que les personnes qui possédaient cette capacité, étaient moins susceptibles de traverser des épisodes dépressifs ou d'être gagnées par le stress, la culpabilité ou la honte.
        C’est pour cela que je vous répète souvent que le bonheur, c’est profiter à chaque instant des joies qui se présentent. "Carpe diem" disaient les Romains.
        Comment s'y prendre ? Les bouddhistes, lorsqu’ils méditent dirigent leur attention sur le moment présent et sur leurs sensations corporelles, et finalement ils neutralisent leurs tracas, à la recherche de l’ataraxie des épicuriens. (Pour ceux et celles qui n’ont pas vu en philo ce qu’était l’ataraxie, cela veut dire “l’absence de troubles” et désigne la tranquillité de l’âme résultant de la modération et de l’harmonie de l’existence. L’ataraxie est le principe du bonheur dans le stoïcisme, l’épicurisme et le scepticisme, en étant un état de profonde quiétude, découlant de l’absence de tout trouble ou douleur.)
        En définitive, il s'agit de saisir le bonheur au vol : rester attentif à ce qui se passe en soi, cueillir les bonnes sensations et les savourer lentement comme un plat réussi.


        Comment utiliser ses émotions, pour ne pas se laisser piéger par elles  

        Lorsqu'on est « intelligent émotionnellement », on a reconnu ses émotions, leurs causes et leurs conséquences, on sait les exprimer, et les contrôler, bref  on dispose a priori de toutes les armes nécessaires pour faire de ses émotions des alliées, afin de mieux réussir sur le plan personnel, et dans ses relations sociales.
        Mais il ne suffit pas de savoir susciter ou prolonger ses émotions positives pour en tirer bénéfices. Elles peuvent en effet nous leurrer en nous faisant envisager la vie trop positivement, faussant ainsi notre jugement..
        Beaucoup de personnes voient la vie tantôt en rose, tantôt en noir et rarement en demi teintes. Tout est alors ou bonheur ou catastrophes et ces alternances excessives les stressent.
        Certains des chagrins d’amour sont dus au fait que l'on ne voit que les qualités de son petit ami et pas ses défauts et ne se rend pas compte d'un enlisement des sentiments. “L'amour est “aveugle “ dit le proverbe !

        Il importe de savoir faire la part des choses, d'être conscient de ces biais possibles, de distinguer ce qui relève d'un jugement objectif et ce qui est influencé par nos émotions.
        Avertis de ces effets trompeurs, nous sommes plus à même de minimiser les erreurs que les émotions peuvent nous faire commettre, et à retenir plutôt leurs bons côtés.

        Je vous livre ci après une conclusion de Moïra Mikolajczak, qui évoque enfin la "santé du corps".
        “Non seulement contrôler ses émotions est un atout dans le domaine des relations humaines, mais cette capacité est une protection contre les maladies, comme l'ont montré de nombreuses études dont celles du psychiatre James Blumenthal, de l'Université de Durham aux États- Unis.
        Les personnes disposant de bonnes capacités de régulation et de compréhension de leurs émotions sont moins vulnérables au stress, aux maladies cardio-vasculaires, à des maladies telles que l'asthme, le diabète, les maladies gastro-intestinales, voire certains cancers. En effet, les émotions négatives entraînent une libération d'hormones, tels le cortisol ou l’adrénaline, dont la présence prolongée a des effets négatifs sur le fonctionnement de l'organisme. Il n'est pas étonnant que les chercheurs aient trouvé que les compétences émotionnelles favorisaient la longévité.
        Identifier, comprendre, exprimer, réguler et utiliser ses émotions est possible et présente de multiples avantages. “

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