• Le fusionnement mère - enfant.

    Le fusionnement mère - enfant.

    `  Chaque fois que je critique Freud, j'ai toujours d'ardents défenseurs qui m'écrivent, mais qui me parlent de ses disciples et on m'a demandé ce que je pensais de  Lacan, Madame Dolto  et du  “fusionnement mère - enfant.”

        Je regrette pour les fanas de Freud, mais ni les Etats Unis ni les pays européens ne considèrent plus les théories de Freud comme actuelles, car les connaissances en neuropsychologie ont montré qu’il fallait les modifier, et seuls les psys français ont été encor eélevés dans le culte de Freud, et ils sont malheureusement souvent beaucoup moins bons que leurs homologues étrangers quand ils appliquent ses théories, notamment sur l'enfant et sur l'interprétation des rêves.
        Les anglo-saxons font, pour la même époque autour de 1900, référence à un autre grand psychiatre beaucoup plus généraliste, Jung, qui est d’ailleurs en partie à l’origine des “préférences cérébrales”.

        Freud considère que tous les ennuis que nous avons adulte, viennent des pulsions sexuelles que nous avons eues, étant enfant , envers nos parents notamment (c’est le complexe d’Oedipe ), et que toute notre vie est commandée par notre libido sexuelle. C’est très exagéré !
        Freud était certainement quelqu’un de très intelligent notamment quand il a essayé de définir l’inconscient et le moi. Par contre il n’avait qu’une expérience limitée car il ne soignait que des bourgeoises de Vienne qui avaient des ennuis sexuels, et cette population très limitée lui a fait faire des théories, certes originales, mais de portée assez limitée.
        Le complexe d’Oedipe est considéré aujourd’hui comme inexistant, car l'enfant n'a pas de poussées sexuelles avant la puberté, mais certaines idées de Freud sont toujours vraies, dans le domaine du "moi" notamment

        Des psychiatres français connus, comme Lacan et madame Dolto, ont repris ces théories, en nuançant l’aspect sexuel, mais en ramenant de nouveau tout à l’enfance et aux contraintes que font subir les parents aux enfants en les élevant  et en leur imposant des règles.
        Cela dit, contrairement à ce que croient la plupart des gens et la légende issue de 1968, madame Dolto estime que des règles doivent être imposées aux jeunes enfants et n’a jamais dit qu’il fallait aller vers le laxisme le plus complet.
        Jacques Lacan est un psychiatre, spécialiste des enfants,  qui a vécu entre 1900 et 1980, et qui est très incompréhensible : j’ai essayé autrefois, de lire un de ses bouquins qui s’appelle “Le stade du miroir comme formateur de la fonction du “Je” et je n’ai rien compris Je ne sais pas si j’en aurais encore le courage aujourd’hui et sûrement pas le temps !!!

        La théorie du “fusionnement” vient de cette filière. Elle n’est pas fausse, mais elle est trop réductrice et il faut considérer qu’il n’y a pas que cela, heureusement.
        Voilà ce que c’est :

        Quand une femme accouche, il y a un énorme lien “mère - enfant”; pour la mère, c’est un morceau d’elle même et les psys comme les neurologues considèrent qu’il est important pour elle et pour l’enfant qu’on lui mette son enfant dans les bras et qu’ils restent ainsi pendant quelques temps “en osmose”, à se reconnaître et à s’aimer. L’enfant reconnait ainsi sa mère à la voix, à l’odeur, à la façon dont elle le prend dans ses bras, et plus tard, à sa silhouette (il ne voit pas distinctement). Cela c’est une constatation scientifique de “formation du cerveau”.
        C'est pour cela que je suis opposé à la GPA (à ne pas confondre avec la PMA).

        Les psy y voient ensuite un autre phénomène, un peu analogue qu’ils appellent le “fusionnement” qu’ils qualifient du terme barbare “d’identification projective”.
        La mère s’identifie sentimentalement à son enfant et l’enfant à sa mère : c’est ce qu’ils appellent une “projection”. Elle consiste à prendre une part de l’autre et à la mettre en soi, lien très fort sensoriel et émotionnel.

        Le mécanisme fusionnel, c’est en résumé: “on est dans l ’autre et l’autre est dans soi”. (cela peut être vrai en amour)
        C’est vrai aussi pour le père, mais de façon moindre car le père a - (disent les psy et cela me parait moins vrai aujourd’hui !)  - l’image de l’éducateur, du redresseur de torts.
        Les relations mère-enfant et père-enfant les amènent (mère et père) à “régresser” ainsi (en partie par le souvenir et de façon inconsciente) à l’état de nourrisson eux aussi. (personnellement je n’ai jamais ressenti cela, cela devait être inconscient chez moi ! LOL mais peut être retomberai-je en enfance d’ici quelques années : je ne désespère pas !)
        L’enfant se construit dans le regard de ses parents.
        L’enfant pour se sentir exister voit son reflet dans le regard de sa mère et y voit ce que la mère, elle même reçoit et renvoie. (A mon avis très impertinent, les miroirs devraient beaucoup réfléchir avant de renvoyer une image !! lol)
        Il y  un va et vient entre la construction progressive psychique de l’enfant et des régressions, des mécanismes fusionnels successifs. On peut régresser mais il faut ensuite repartir , se séparer pour explorer le monde et que l’enfant devienne peu à peu un individu autonome.
        Ainsi l’adolescent qui au cours de l’enfance a pris ses parents pour modèle, s’en éloigne peu à peu, (quelquefois avec fracas !) mais leur avis et leur approbation restent quand même des éléments essentiels pour son développement psychique. (enfin, si les parents essaient quand même de comprendre leur ado!).
     
        Cette dernière idée me paraît importante, et par exemple, quand les parents constatent que leurs enfants ont des initiatives, ce qui est méritoire, et qu’elles ne leur plaisent pas, ils ne devraient pas les critiquer et encore moins les contrer, mais essayer de les encourager dans une direction un peu différente, pour profiter de la motivation, en expliquant bien posément et sans critique les problèmes que peuvent poser certains excès ou des interprétations erronées.

        Je connais un certain nombre de parents qui croient qu’il ne faut pas brimer un adolescent et que donc il faut lui faire confiance et le laisser faire tout ce qu’il veut, sans le surveiller, pour qu’il acquière de l’expérience.
        Les résultats d’une telle méthode d’éducation sont en général assez catastrophiques et l’ado en question se croit mal aimé(e) et abandonné(e) et il lui arrive souvent les pires ennuis qu'il reproche ensuite à ses parents alors que ceux ci croient avoir fait cela pour son bien.
    Errare humanum est !

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