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           En regardant la télé, je constate qu'aujourd'hui, dans les entreprises, on nous présente des dirigeants qui sont le plus souvent des financiers, et que le service qui gère les personnes est celui des "ressources humaines".
           C'était déjà la tendance quand je n'étais pas encore en retraite, mais j'ai toujours été attaché à dénommer ce service celui des "relations humaines".
          Ce sont les mêmes initiales RH, mais "ressources" est bien plus impersonnel que "relations".

          Je ne voudrais pas généraliser intempestivement, car il existe encore des entreprises, (en général moyennes ou petites) où l'homme est respecté.
          Je vais donc plutôt vous parler du point de vue différent, suivant que le dirigeant y est ingénieur ou financier.

          Une entreprise a une production qu'elle vend :  celle ci peut être très diverse : matérielle, virtuelle ou intellectuelle, des objets, des services, des finances, et son statut peut être très différent : entreprise privée, publique, organisme, coopérative, association....

          Une entreprise à quatre sortes de besoins prioritaires :
              - de l'argent pour financer son fonctionnement;
              - des investissements pour mettre sur pied son outil de production (bâtiments machines, installations et matériels divers...)
              - de la matière première qui peut être très diverse d'une entreprise à l'autre, selon sa destination. (elle peut même être virtuelle : de la matière grise!)
              - des hommes qui effectuent le travail.
          Et elle doit vendre ce qu'elle produit, pour faire entrer de l'argent et ainsi, entretenir le fonctionnement de son activité.
          Cela est vrai quelque soit la destination de l'entreprise, mais évidemment dans des proportions différentes selon par exemple qu'il s'agit d'une usine qui produit des objets ou une société d'import-export. C'est vrai pour l'ingénieur comme pour le financier.

          Mais il y a ensuite en général, une très grande différence entre le point de vue de l'ingénieur et du financier : le but poursuivi .    

          Le financier, qui dirige une entreprise, a un but prioritaire, minimiser l'argent nécessaire au fonctionnement et maximiser l'argent résultant des ventes et donc maximiser les profits des actionnaires, (et aussi son propre salaire).
         Certes pour l'ingénieur qui dirige une entreprise, celle ci soit être rentable, ne pas perdre d'argent, ne pas générer des dettes qu'elle ne puisse rembourser, et rémunérer ceux qui en sont propriétaires; ou lui ont confié de l'argent (les actionnaires), mais cette rémunération doit rester raisonnable et compatible avec le fonctionnement de l'entreprise.
        Dès lors ingénieur et financier ne voient pas les besoins de l'entreprise de la même façon.

        Pour l'ingénieur l'argent nécessaire au fonctionnement ne doit pas être gaspillé et doit être dépensé à bon escient, en fonction des besoins prioritaires et dans un souci d'économie. Certes si de l'argent est disponible, il ne doit pas dormir et il faut le placer. Mais l'argent de l'entreprise ne doit pas être utilisé à des spéculation sauf si la vocation même de l'entreprise est la spéculation (mais il n'y a alors pas besoin d'ingénieur pour cela !).
        Pour le financier, il faut à tout prix minimiser les dépenses, maximiser les profits, et peu importe le moyen de faire fructifier l'argent.

        Pour le financier, les investissements ne sont vus que sous l'aspect « retour d'investissement » : il faut qu'il apportent le plus vite possible des rentrées d'argent.
        S'il est plus rentable de produire dans une usine sans hommes, (ou à l'étranger), il faut de faire, et l'ordinateur est avant tout un outil d'automatisation.
        Pour l'ingénieur l'investissement et l'ordinateur sont des outils au service des hommes qui font fonctionner l'entreprise, pour les aider dans leurs tâches, surtout celles pénible et répétitives. Certes on doit avoir un retour d'investissement raisonnable, mais, avant d'investir, il faut en étudier les répercussions techniques et humaines.

        De la même façon le financier doit rechercher le coût le plus bas des matières. Bien entendu il faut que le produit soit encore d'une qualité suffisante pour le faire vendre. Mais à court terme et si, lorsqu'il ne sera plus à la tête de l'entreprise, le produit ne lui survit pas longtemps, c'est le dernier de ses soucis. Il faut que l'argent soit vite gagné.
        Il faut jouer sur la publicité, sur le besoin, et peu importe qu'un matériel ne dure que trois ans si on habitué le consommateur à le changer plus fréquemment.
        L'ingénieur a le souci de la qualité parce qu'elle est la réputation de « son » produit auprès de « ses » clients et qu'il s'en sent responsable vis à vis d'eux. Certes la qualité a un prix, et il faut que celui ci ne soit pas exagéré, mais c'est à lui, ingénieur, de faire concevoir un produit en conséquence. L'ingénieur compétent est habitué à prévoir et a donc le souci du long terme.

        C'est certainement au sujet des hommes que la divergence est la plus grande.
         L'ingénieur respecte les autres hommes (et femmes) de l'entreprise; il estime qu'il a simplement eu la chance de pouvoir faire plus d'études qu'eux.
         Il pense qu'un des buts de l'entreprise est aussi de procurer du travail et des moyens financier pour vivre, à ceux qu'elle emploie.
         Même s'il est à la tête de l'entreprise, il essaie de prendre le temps d'aller voir dans les atelier et les bureaux quelles sont les conditions de travail, il ne néglige pas l'hygiène et la sécurité, et il sait que, pour que ceux qui sont dans l'entreprise la servent bien, il faut qu'ils soient motivés et que cette motivation passe par un minimum de satisfaction de leurs besoins.
        Il sait (voir mon article sur la pyramide de Maslow ) que l'homme a d'abord des besoins matériels indispensables à sa survie et à sa sécurité (que le financier et trop souvent le politique qualifient de façon inappropriée de « besoins sociaux »), mais qu'il a besoin aussi d'appartenance à une famille et à un groupe, de reconnaissance et de considération, et finalement de réalisation de lui même et d'accéder à une certaine connaissance, à certaines activités, à une certaine réussite.
        Bref chaque homme a besoin d'une part de bonheur, à tous les niveaux de l'entreprise, et pas seulement pour ses dirigeants et les nantis de cette terre.
        Pour la plupart des financiers qui dirigent aujourd'hui une entreprise, l'homme qu'elle utilise n'est qu'un numéro, un rouage, auquel il se sent très supérieur, de par sa position hiérarchique, et peu importe ce qu'ils deviennent, pourvu que l'entreprise puisse fonctionner et produire des gains financiers. La délocalisation n'est pas un problème : les hommes ne sont qu'une ressource, comme les matières ou les investissements.

        C'est pour cela que les « relations humaines » sont devenues les « ressources humaines ».
        Mais il ne faut pas voir que le mauvais coté de ce terme.
    On peut aussi penser qu'il faut « optimiser » cette ressource qui est « précieuse » pour l'entreprise, et donc qu'il faut former sa main d'oeuvre, qu'il faut lui reconnaître un minimum de considération et de respect et faciliter ses conditions d'emploi.

        Une ressource est précieuse, on réfléchit aux conséquences avant de la délocaliser (enfin on devrait !!)

        Sans doute, me direz vous, je généralise et je caricature ! C'est vrai.
        Mais pendant des années, je me suis occupé dans une grande entreprise, du personnel, des investissements, de l'informatique et des finances correspondantes, et j'ai gardé, depuis que je suis à la retraite, des contacts avec les entreprises actuelles et malheureusement, je constate que trop souvent la réalité ressemble à ce que je viens de caricaturer.

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  • http://lancien.cowblog.fr/images/Paysages2/254.jpg

         En début d'année, en même temps qu'on nous donnait des informations sur le coronavirus chinois, on nous montrait à la télévision, de nombreuses images de la Chine.
         Des images m'ont surpris, celles d'un quartier de la ville de Wuqing en Chine,  à 150 km de Pékin, le "Florentia village"  et je veux donc vous en faire profiter.

        Deux entreprises, l'une italienne RDM Group, qui a trois sortes d'activité : la mode, la vente au détail et l'immobilier, et une autre , américaine, le groupe Waitex, fondée en 1980 à New York par Howard Li, d'origine chinoise, multinationale du prêt-à-porter, installée aussi en Chine depuis plus de 25 ans. et spécialisé dans la réalisation de « village commerciaux » ont créé ce site original;

         C'est une sorte de mélange des villes italiennes les plus prisées. Des monuments florentins, mais aussi vénitiens et romains y ont été reproduits, mais pas seulement.
         Vous y trouverez les canaux de Venise (en plus petit !), les murs du Colisée, des statues de Michel-Ange, les fontaines du Bernin (de la place Navone de Rome), le campanile de la place Saint-Marc, et même les gondoles ; sur 300 mètres, vous pouvez naviguer sur le grand canal. Et si vous êtes fatigué, les terrasses de cafés vous attendent.
        De nombreuses boutiques de luxe, notamment de mode, attendent les clients;

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    Venise peinte en jauneVenise peinte en jaune












        Vous êtes à la fois à Rome, à Florence, à Venise et à Milan. 60 000 mètres carrés de marbre, de briques et de pavés
        Pour le directeur du siten, créer cette ville en carton-pâte était une évidence : "On visite l'Italie pour ses monuments, ses magasins et sa cuisine, ce qui nécessite beaucoup de temps et beaucoup d'argent. Ici, nous offrons la même chose, à deux pas de chez soi et pour une somme modique. Comme ça, les gens peuvent se concentrer sur leurs achats".
         Car l'essentiel est là : il faut dépenser. En Chine, les marques européennes font rêver et les consommateurs font des affaires. Les magasins proposent tous des rabais de 30 à 70% et des produits originaux. Les visiteurs sont ravis. Ils repartent les bras chargés de paquets, avec l'impression d'avoir voyagé, d'avoir effleuré au moins la culture italienne.
        Une moitié de la ville est réservée au luxe, l'autre est consacrée aux marques de jeunes. L'enthousiasme suscité est tel que l'imposante cheminée de la centrale thermique voisine semble n'émouvoir personne, pas plus que la ligne à grande vitesse qui traverse l'aire de jeux où les familles mettent en garderie leurs enfants.
        Trois cent soixante-cinq jours par an, de 8 heures à 22 heures, le shopping s'élève ici au rang de grand messe, célébrée par 8oo employés-acteurs.

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    Créé il y a une dizaine d'années, la fréquentation du site avait augmenté avec le nombre de riches en Chine. Et la guerre commerciale instituée par Trump et les restrictions correspondantes ont plutôt favorisé le site : l'Italie n'est pas l'Amérique.

    Venise peinte en jauneVenise peinte en jaune












         Même si la Chine touche le sommet du succès économique, les exportations de
    "l'usine du monde" sont moins florissantes (défauts de qualité !) et des entreprises ferment et la croissance du PIB ralentit. Priorité donc à la consommation intérieure, encouragée comme une preuve de fidélité à la patrie,
        C'est pour conquérir ce monde commercial asiatique prodigieux et désormais vital qu'industries et commerces abandonnent l'Occident, pour  bâtir de nouveaux mondes en Extrême Orient.

    L'Italie, peinte en jaune


       

     

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  • Quelle est l’organisation juridique des USA. ?

        Le système américain ne connaît pas la séparation française entre juridictions judiciaire et administrative.

        La Constitution des États-Unis établit un système de gouvernement fédéral. Elle accorde des pouvoirs spécifiques au gouvernement fédéral (national) et tout pouvoir qui ne lui est pas réservé demeure celui des États. Chacun des cinquante États possède ses propres constitution, structure gouvernementale, codes juridiques et pouvoir judiciaire. Elle établit une branche judiciaire du gouvernement fédéral et définit l'autorité des tribunaux fédéraux. Ces derniers possèdent une juridiction exclusive uniquement pour certains types d'actions, telles que celles concernant les lois fédérales, les points litigieux entre États et les actions impliquant des gouvernements étrangers. Les tribunaux d'États possèdent une compétence exclusive dans la plupart des cas, sur les délits commis sur leur territoire.

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        La plus haute instance est la “Cour Suprême” des Etats Unis, qui, outre sa fonction de gardienne de la cohérence entre les deux ordres juridiques, fédéral et fédéré, assure le maintien des valeurs sur lesquelles les États-Unis furent fondés, notamment constitutionnelles.
        En général, la Cour suprême s'occupe d'affaires impliquant le gouvernement fédéral et des disputes entre les États de l'union. Elle décide si les lois des États-Unis et celles des États sont conformes à la Constitution des États-Unis qu’elle interprète donc.
       
        L’organisation de la justice fédérale est schématiquement la suivante :.
        Les cours de districts jugent les affaires fédérales et toute partie a droit à un appel auprès des cours d’appel fédérales.
        Dans la branche judiciaire fédérale, la “Conférence juridique”, constituée du président de la Cour suprême et de 26 juges provenant de chaque région géographique des États-Unis), est responsable de l'administration des tribunaux et supervise des agences administratives, chargées de l'administration de la justice et qui examinent aussi les directives et conseils à donner aux juges fédéraux, en matière de procédures.

        Chaque État dispose de son propre système judiciaire comprenant la même structure pyramidale. Les tribunaux d'État jugent les infractions au droit de l'État où elles se sont déroulées.

            Les Juges :

        En France les juges sont nommés après des études de droit, réussite à un concours et ils sont alors fonctionnaires de l’Etat. Rien de tel aux USA.
        Les juges de la Cour suprême sont nommés à vie  par le président des États-Unis, avec l'avis et le consentement du Sénat. La sélection des juges de la Cour suprême fait l'objet d'intense débats parlementaires et de très forte médiatisation.
        Les juges fédéraux aux diverses cours fédérales sont également nommés par le pouvoir central pour une “période de comportement exemplaire”.
        Recrutés parmi des d'avocats, professeurs de faculté de droit, juges de tribunaux fédéraux inférieurs ou de tribunaux d'État, tous jouissant d’une très bonne renommée, mais par contre souvent membres du parti politique au pouvoir, ils ne peuvent être destitués de leur poste que par l'intermédiaire d'un processus (très rare), de mise en accusation (impeachment) au niveau de la Chambre des représentants et du Sénat.
        Dans les Etats, les candidats judiciaires sont presque toujours des avocats possédant de nombreuses années d'expérience. Il n'existe aucune formation spécifique ni d'examen pour les juges, mais certains États exigent que les juges participent à des programmes de formation continue
        Les méthodes de sélection des juges d'États varient d'État en État et sont souvent différentes au sein d'un même État, selon le type de tribunal. Les systèmes de sélection les plus courants sont la sélection par une commission et le vote populaire.
        Une commission constituée d'avocats, de législateurs, de citoyens non spécialistes et parfois de juges, propose une liste au gouverneur de l'Etat, qui nomme ensuite les juges de son choix.
        Dans de nombreux États, les juges sont sélectionnés par élection populaire, assortie d’une campagne électorale.

        Les Procureurs :

        Les procureurs du système fédéral font partie du Département de la Justice dirigé par le “Procureur général” (Attorney General) des États-Unis. Les procureurs principaux des tribunaux fédéraux sont des avocats (Attorneys) des États-Unis. Tous sont nommés par le Président avec confirmation du Sénat.
        Le Federal Bureau of Investigation (FBI) du département de la Justice enquête sur les crimes commis contre les États-Unis.
        Chaque État possède un procureur général et des procureurs dans diverses régions de l'État, appelés procureurs d'État ou procureurs régionaux (district attorneys); ils sont généralement élus par les citoyens de l'État.

        Plaignants, accusés et avocats :

        Les parties ont le droit à un procès avec jury (6 à 12 citoyens) pour toutes les actions criminelles et pour certaines actions civiles, à qui l'on présente les preuves et qui appliquent la “Common Law”, telle que stipulée par le juge, afin de parvenir à une décision reposant sur les faits et les preuves, présentées par le procureur et les avocats des parties lors du procès.
        Toutefois au pénal, le jury ne détermine que si l’accusé est coupable ou non et c’est le juge qui détermine la peine.
        Dans certains cas au civil, ou lorsque le défendeur a renoncé à son droit à un jury, l’affaire sera jugée par un ou plusieurs juges sans jury.
        Toutefois, la plupart des litiges juridiques aux États-Unis sont résolus avant d'atteindre l'étape du jury et le sont par des requêtes légales ou par des arrangements, et non par un procès. Cela part d'un but louable, économiser les frais d'un procès et donc les deniers de l'Etat, mais ces arrrangements" ressemblent à des discussions de marchands de tapis !
        Les avocats américains sont agréés par les États dans lesquels ils exerceront leur profession, car il n'existe aucune entité nationale chargée de cet agrément La plupart des États exigent que les candidats détiennent un diplôme en droit (Juris Doctor) d'une faculté de droit accréditée, diplôme postuniversitaire remis après trois ans d'études supplémentaires. De plus, la plupart des États exigent que les candidats passent un examen écrit au barreau et répondent à certaines tests de personnalité.
        Les cabinets d’avocats sont organisées comme des entreprises, avec des actionnaires, les dirigeants (seniors partners) et associés (partners) qui participent aux bénéfices, les collaborateurs salariés (associates) des assistants de recherche pour faire les enquêtes (paralegals) et les secrétaires et employés de bureau.
        Il y a aux Etats Unis plus d’un million d’avocats soit 1 pour 300 habitants, contre 1 pour 1800 en France.

          Caution :

        C'est une garantie et il y en a deux sortes :
              - celle qui est versée pour être libre et est le garant de votre présence au procès. Si vous avez assisté au procès et que vous soyez ou non condamné, elle est rendue au cautionneur. Bien sûr elle est perdue si vous prenez la fuite.
              - celle qui est versée comme provision pour couvrir d'éventuelles amendes ou dommages et intérêts (et qui peut être exigée en même temps que la précédente pour que vous soyez libre). Elle est rendue, moins le montant des pénalités infligées lors du procès (dont si elles sont plus fortes que la caution, le supplément doit être payé).

        En fait la justice anglo-saxone est plus proche des justices accusatoires de l’antiquité et du moyen âge, contradictoire et orale, avec un juge arbitre, élu et appliquant un code de jurisprudence, alors que la justice européenne a évolué à partir du 13ème siècle, vers une justice plus inquisitoire, moins contradictoire et davantage écrite, avec un juge enquêteur, nommé et garant d’un code établi au niveau d’un organisme parlementaire élu.
        Ce sont deux conceptions différentes de la justice, de la liberté et de la démocratie.

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  • La justice aux USA

        Depuis 15 jours, la télévision nous parle sans cesse des élections aux USA.
    En fait c'est Trump qui défrayait les chroniques et j'ai fait hier un article sur sa personnalité glauque.
        Mais les américains ne votaient pas que pour l'élection du président. (enfin des grands électeurs de l'Etat), les bulletins de votes sont complexes parce qu'il faut voter en même temps pour de nombreux représentants au sein de chaque Etat, en particulier en ce qui concerne la justice.

        Cela m'a incité à aller voir sur internet, comment était organisée la justice aux USA.
    Etait ce ce que l'on nous montre dans les films policiers américains ? J'ai aussi consulté quelques cours de licence de droit. 

        Je vais faire, pour votre information, un résumé très succinct du système et des procédures juridiques aux USA, en deux articles, aujourd'hui sur les principes et demain sur l'organisation.

        Nos systèmes européens sont issus des lois romaines. Le système américain est extrêmement différent sur bien des points.
        Par ailleurs il existe aux Etats Unis deux niveaux : le niveau fédéral (celui de l’Etat américain) et celui de chacun des Etats qui ont chacun leur système propre, parfois différent de celui de l’Etat voisin.
       
        Le droit et les règles de justice :

        En France le droit est “écrit” sous forme de codes les principaux étant le code civil pour les affaires et délits courants, le code pénal pour les affaires graves et crimes, et le code de commerce. Ils datent de Napoléon, mais ont été révisés et les lois sont votées au niveau du Parlement, élu démocratiquement.
        Le juge est le garant de la bonne application de la loi écrite. Lorsque la loi n'est pas très claire, le juge peut l'interpréter et décider qu'elle s'applique ou non au cas particulier qu'il examine. L'ensemble des décisions rendues par les tribunaux de justice constitue ce que l'on appelle la jurisprudence. La jurisprudence est une source de droit secondaire par rapport aux textes de lois. En effet, le juge ne peut jamais créer une règle nouvelle, ni ajouter au texte de loi auquel il se réfère pour justifier sa décision. Le juge n'a pas la légitimité du Parlement, puisqu'il n'est pas élu, mais nommé par l'Etat dont il est un fonctionnaire.

        Dans les pays anglo-saxon, le système est celui de la “Common Law”. Les règles de droit se sont formées au fur et à mesure des décisions des juges. Ces décisions constituent des précédents dont les tribunaux s'inspirent pour trancher des litiges dont les faits sont proches de ceux d'un cas antérieur.
        Pour des raisons de nature historique, le fondement de ce droit repose sur ce réseau de règles de source jurisprudentielle. La jurisprudence américaine est donc la source de droit essentielle.
        Par la suite, les Américains ont rédigé un certain nombre de codes au niveau fédéral en matière commerciale et civile, mais ils reprennent et organisent l'ensemble des règles élaborées au fil des décisions de justice.

        La présomption d’innocence :

        En France, tout accusé est présumé innocent et protégé par la loi, et c’est à l’Etat de prouver qu’il est coupable : pour les cas mineurs, les juges du tribunal vont examiner s’il a fait des actes contraires à la loi écrite.
        Pour les crimes, un juge d’instruction instruit l’affaire et décide si le prévenu doit être accusé. Toutefois un juge des libertés vérifie sa décision. Un procès a alors lieu et c’est un jury assisté par des juges qui décide de la culpabilité et de la peine à infliger, dont les limites sont définies par la loi, mais pouvant être fixée en fonction de circonstances aggravantes ou atténuantes.
        Le juge d’instruction, bien que fonctionnaire, est indépendant du Parquet et donc de l’Etat. Il décide “selon son intime conviction” et bien entendu la loi.
        Il supervise l’enquête de la police et il doit appliquer la loi, telle qu'elle est..
        Dans le procès, le procureur, qui dépend du Parquet, représente l’Etat et requiert ce qu’il estime être la juste application de la loi.
        Les avocats représentent la défense de l’accusé et discutent, sur le plan juridique, en essayant de convaincre de son innocence ou de circonstances atténuantes. Même si les avocats ont une profession libérale rémunérée, et ont intérêt, pour être connus, à bien défendre leur client (même s’il est coupable), ils n’en restent pas moins des “auxiliaires de la justice”. Il ne peuvent pas se mettre en société commerciale ni faire de la publicité.
         La loi est aussi impérative pour eux.

        Aux Etats Unis, je dirai presque que tout prévenu est présumé coupable. C’est à lui et ses avocats de faire la preuve de son innocence.
        Au moment de l’enquête de police, la loi ne défend pas l’accusé et ce n’est que par la suite qu’il a droit à connaître son dossier.
        Dans le cas d’affaires peu importantes, il est jugé par un juge unique, qui décide de la peine à appliquer.
        Dans le cas de crimes il est soumis à un jury populaire, en général de 12 membres, un juge dirigeant les débats.
        Avant le procès l’affaire est examinée par le procureur qui représente l’Etat, (fédéral ou local) et les avocats qui défendent l’accusé et ceux qui défendent le plaignant. Il n’y a pas de juge d’instruction.
        A priori le plaignant est considéré comme victime par le procureur et c’est aux avocats de faire la preuve de l’innocence ou de la mondre culpabilité de leur client. Il en résulte que avocat et procureur ont en général recours à des enquêteurs et mênent des enquêtes parallèles, en plus de celles de la police, qui n'a pas l'importance qu'elle a en France, pour essayer de définir les faits et leurs auteurs.
        Dans de nombreux cas, il n’y a pas de procès, un arrangement intervenant entre procureur et avocats, l’accusé acceptant de se reconnaître coupable moyennant une réduction importante de sa peine. C’est une discussion de marchands de tapis !!
        En définitive, le système américain, c’est  la «procédure accusatoire», basée sur l’affrontement entre deux parties, le ministère public contre l’accusé, qui s’opposent de manière contradictoire face à un juge arbitre et un jury dans les cas de crimes.

        Procureurs, juges et avocats.

        Aux Etats Unis  les avocats ne sont pas un bras de la justice. Ce sont des hommes d’affaires.
        Leur coût est évidemment très élevé puisqu’ils doivent enquêter pour minimiser la peine de leur client, et sont d’autant plus chers que renommés.
    Leur facturation est faite au temps passé par leurs équipes. Néanmoins ils défendent en général au mieux leurs clients.
        Mais seuls les plus riches peuvent se payer les meilleurs avocats permettant une meilleure contre-attaque, ceux qui n’ont pas les moyens financiers pouvant avoir une avocat commis d’office ou avoir recours à des associations qui les aident.

        Dans les Etats la plupart du temps, procureurs et juges sont élus.
        Il y a dans cette modalité de nombreux inconvénients.
        D’abord même s’il existe des règles quant à leur qualification, elles ne sont pas toujours précises et leur application semble poser problème.
        Leur indépendance est sujette à caution : dans certains Etats américains, la candidature est partisane, car le juge doit se déclarer démocrate ou républicain, réclamer l'investiture d'un parti.
        Si les candidats juges ou procureurs ne sont pas enrôlés sous une bannière, qui finance leur campagne électorale (plus de 500 000 dollars) ? ils sont parfois autorisés à recevoir des dons (comme les partis politiques en France !).
        Par ailleurs, qui dit élection dit programme électoral et énoncer un programme, c'est annoncer ce que l'on fera ; pour un juge, c'est, à peu de choses près, dire d'avance comment et dans quel sens il jugera. C'est justement le sens du mot "préjugé". Si donc le juge se veut fidèle à son programme, il jugera en fonction de ses promesses de campagne et des vues de son parti qu'il a exprimées, c'est-à-dire en fonction d'éléments généraux, extérieurs au dossier arrivé sur son bureau.
        Pour les procureurs, les mêmes inconvénients sont vrais, mais de plus pour être réélu, ils ont intérêt à faire condamner le maximum de prévenus surtout ceux qui ne sont pas aimés de leurs électeurs.

        En définitive je crois que la différence entre justice française et justice américaine est une conséquence de nos origines respectives
        Les Etats Unis sont issus des colons des divers états, de leurs habitudes de survie, des lois des cowboys et des shérifs.
        Les Etats Unis sont une démocratie, mais au sens de la loi du peuple, c’est à dire de la majorité et les minorités (noire par exemple), doivent s’y soumettre
        La France a été très marquée par la Révolution de 1789, puis, au plan juridique, les ministres de Napoléon sont à l'origine de nos lois modernes . La démocratie française c’est avant tout l’égalité de ses citoyens devant l’Etat et ses lois et donc l'indépendance des juges est un principe inscrit dans notre Constitution et l’accusé a droit à la présomption d’innocence jusqu’à ce qu’il soit jugé.

        Je vous parlerai demain de façon plus complète et pratique de l’organisation de la justice américaine

     

     

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              Je suis heureux de la victoire de Jo Biden, ou plus exactement, de la défaite de Trump.

              J’avoue ne pas comprendre comment beaucoup d’américains ne se rendent pas compte que leur président était la risée de tout le monde à l’étranger, et que, si on riait des âneries qu’il proférait, c’était dommageable pour l’image de leur pays.
               Je veux bien comprendre qu’un républicain répugne à voter pour un démocrate, mais c’est ahurissant que Trump ait eu autant de votes pour lui quand on se réfère à ses actes personnels et à ses tweets.

              Il est de notoriété publique qu’il passe plus de temps à jouer au golf, qu’à travailler à la Maison Blanche. et que le classement au golf dont il se vante est surévalué.
               Les journaux se sont d’ailleurs fait un plaisir de relever, dans ses tweets, toutes les affirmations inexactes, voire grossièrement mensongères et on finit par se demander quand il dit la vérité. Peut être est il incapable psychologiquement de le faire ?
               On s’étonne de sa façon de gouverner par tweets, mais c’est un mode de communication qui rend difficile d’écrire plus d’une phrase. Et quand on lit les quelques avis de Trump sur la culture, on se rend compte que c’est sans doute le président des USA le plus illettré : certes il sait lire les cours de bourse, mais je ne sais pas s’il a d’autres lectures.
              Ses bourdes en matière scientifique, et même sur les connaissances les plus élémentaires (par exemple désinfecter les poumons des malades du coronavirus avec de l’eau de javel), sont innombrables et on peut douter de la qualité de son instruction. Mais cela a des conséquences graves, en matière de lutte contre le réchauffement climatique ou la pandémie.

               Il est le seul président à pouvoir se vanter de ne pas payer d’impôts dans son pays, mais à payer 200 000 $ par an en Chine et d’oser le dire sans que cela choque. On dit d’ailleurs qu’il a de très nombreuses dettes et qu’il ne les paie jamais.
              Il est aussi le seul président à nouer des relations amicales avec les dictateurs du monde entier, parfois ennemis des USA, et à s’être fâché avec les démocraties alliées de son pays.
              Il a réussi à imposer une guerre économique qui risquait à terme de nuire à son pays, mais on se demande s’il est capable de prévoir les conséquences de ses actes.

               Selon ses dires, la presse est mensongère et l’ennemi du peuple. Pourtant quand les journalistes disent du bien de lui, sur Fox News par exemple, là elle est correcte et bénéfique.
              Et quand les événements ne sont pas favorables, ils sont minimisés et ce n’est jamais sa faute : il rend responsables les autres , notamment Obama ou les démocrates, de tout ce qui arrive de mal dans son pays; et sur le plan international, c’est la faute de l’Europe, de la Chine ou de l’Iran qu’il accuse de ne pas respecter leurs engagements, alors que c’est lui qui les a mis à mal, ou bien il fustige les « mauvais accords commerciaux » signés par ses prédécesseurs.
              Bref il fuit ses responsabilités, il a toujours la conscience limpide et les mains propres 

               Ses comportements privés sont souvent grossiers, et les présidents des Etats Unis (ou d’autres pays), parfois très machos et coureurs de jupons, se comportaient quand même de façon courtoise avec les femmes. Trump les considère comme des objets à son service notamment destinées à assouvir ses phantasmes sexuels.
              Il a sûrement une haute opinion de son sex-appeal (l’argent y est sûrement pour beaucoup) et les méchantes langues disent qu’il détient un record des frais de coiffure.

               Finalement on peut se demander si Trump est un homme psychologiquement normal tellement son égocentrisme est exagéré.
              C’est un être narcissique, qui apprécie d’être flatté et admiré à l’excès, qui adore voir et entendre tout ce qui nourrit son égo démesuré. Les moindres critiques à son égard le rendent furieux, d’où ses attaques constantes et exagérées contre ses adversaires ou ses détracteurs, mais aussi ses vantardises vis à vis de ses grandes qualités supposées et les énormes succès qu’il dit avoir remportés. Et il n’est pas prêt à reconnaître sa défaite aux élections.
               Le pire c’est qu’il passe son temps à opposer les uns aux autres, à créer la division, la confusion, la haine, le mépris et la discorde. Il a du mépris pour les personnes aucune humanité  ni compassion, (par exemple quand il sépare les enfants des parents immigrés illégalement), et il ne s’en rend pas compte : il s’en vanterait presque.

               Certes sa politique a eu certains succès à court terme, notamment ses baisses d’impôt et la dérèglementation qui ont entraîné un essor économique et une baisse du chômage, ainsi que ses succès au moyen Orient pour essayer de réconcilier Israël avec les pays arabes. Mais est ce lui qui a vraiment dirigé ces avancées ou son entourage et évidemment il s’en attribue tous les mérites. Etait il un président innovateur ou un fantoche ?
              Et je ne suis pas sûr qu’à moyen terme, sa politique d’isolationnisme aurait été encore bénéfique.

               Mais si j’étais américain, même républicain, je n’aurais pas pu voter pour Trump. Pour moi le Président, le chef de l’Etat est censé incarner les vertus de la Nation, malgré ses défauts humains, et il ne doit pas mélanger les sphères publiques et privées, ses propres intérêts financiers et ceux de l’Etat; et ses propos, mêmes anodins, doivent être mesurés : par exemple si vous menacez publiquement un fonctionnaire de ne pas se comporter d’une manière qui convient à votre agenda, si vous insultez dans un tweet un adversaire ou une femme, ce n’est pas digne de la fonction d’un chef d’Etat qui représente son pays.

               Certes je reconnais ses talents pour se mettre en avant : il produit au quotidien un récit, une attitude que l’on ne peut ignorer et il nous oblige à suivre se fantaisies; il est doué pour l’ironie et le comique de situation. Mais c’est aussi le propre des clowns et des monstres de la télévision ou du cinéma. Finalement c’est un acteur doué, mais je n’aimerais pas l’avoir pour Président.
              Un Président doit être dévoué à son pays. Les USA sont simplement un moyen de faire valoir la gloire de M. Trump, et aussi ses intérêts.

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