• La vie d'une puceronne.

        D’habitude je publie un intermède en photos, ou dessins.
        Aujourd’hui, pour changer, je recopierai un article paru dans « Maison et Jardin », qui montre combien la nature est bien faite, mais parfois assez bizarre.
        C’est l’histoire de la vie des « puceronnes ».

        « Début du printemps, une puceronne, future fondatrice de la colonie, éclôt de son œuf, logé dans une crevasse de l’écorce d’un peuplier, au moment où l'arbre déroule ses feuilles. Parfaite synchronisation !
        Avec ses stylets aiguisés, elle transperce un jeune pétiole. Sa salive provoque une réaction de défense chez l'arbre, qui tord les tissus du pétiole pour tenter d'isoler le parasite; lequel n’attendait pas mieux ! Désormais enrobée dans une spirale qui la protège des intempéries et des ennemis, la mère puceronne fonde son peuple, dans ce renflement de la feuille, que l’on appelle une « galle » et qui mesure une dizaine de millimètres.   
        Sans avoir été fécondée par un mâle, elle produit une grande quantité de pucerons femelles destinées à protéger et nettoyer le royaume. L’intérieur d'une galle est une ville miniature qui grouille de pucerons de toutes formes et à tous les stades de développement. Des filaments de cire isolants protègent la colonie de l'humidité et du froid, et entravent le déplacement des prédateurs.


        Fin août, la diminution de la température et de la luminosité stimule l'apparition d'individus ailés. La galle devient rougeâtre et sèche en s'ouvrant. Des exploratrices se font emporter par le vent. Là où elles atterrissent, elles donnent naissance pour la première fois à des pucerons mâles et femelles.
        À l'automne, les pucerons s'accouplent enfin. Puis, les femelles pondent un œuf unique ! Logé dans une crevasse de I'écorce, puis dans une galle, ce dernier est capable de résister à des froids sibériens.
        Aux beaux jours d'avril, il en sortira une nouvelle fondatrice qui donnera naissance à un autre petit royaume spiralé.

        La qualité de la sève et la taille de ta feuille peuvent être l’enjeu de combats acharnés pour un territoire de quelques millimètres carrés. Chez certaines espèces de Pemphigus, (pucerons), les femelles fondatrices se poussent et se donnent des coups de pattes pour conquérir le meilleur bout de pétiole, le plus proche des sources de sève.
        Pour se débarrasser de l'excès de sucres contenus dans le liquide, les pucerons sécrètent du miellat, apprécié par tes fourmis. En échange de ces déjections sucrées, celles-ci protègent les pucerons des coccinelles et autres prédateurs.
        La protection est aussi assurée au sein de la colonie par des puceronnes spécialisées, trapues, avec une épaisse armure. Cette armée féminine professionnelle patrouille le long du pétiole, prêtes à transpercer les larves de coccinelles ou d'autres envahisseurs avec leurs pattes élargies. EIles perdent souvent la vie lors de cet élan altruiste envers la colonie… »

                        Alexandro Staehli & Sofia Matos.

        N’est ce pas extraordinaire !  Ci dessous des photos de galles des pucerons.

    La vie d'une puceronne.La vie d'une puceronne.

     

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  •           Désœuvrés, les porcs d’élevage s’ennuient et ont tendance à agresser leurs congénères en leur mordant la queue. Depuis 2001, la réglementation européenne oblige les éleveurs à prévoir des distractions dans les porcheries.           
              On leur met des ballons ou des bouts de bois ou de plastique, qu'ils peuvent mordiller et traîner, mais attachés à une chaîne pour qu'ils ne les perdent pas.           
             Mais les porcs trouvaient cela moyenâgeux et réclamaient du multimédia.           

             Pour divertir les cochons d'élevage, les designers néerlandais Kars Alfrink, Irene Van Peer et Hein Lagerweij ont conçu un jeu interactif permettant aux porcs de jouer avec les hommes, par Ipad interposé, et les porcheries sont équipées d’écrans tactiles exploitant le goût des porcs pour les stimuli lumineux.           
             Et cela permet aussi aux enfants amis et employés de l'éleveur de rivaliser avec les astuces de cochons, en jouant à "Pig Chase".            
             Dans une porcherie expérimentale, les porcs ont droit à un écran géant sur lequel sont projetés  des ronds lumineux bleus, blancs et rouges que le cochon va pourchasser avec son groin.           
             Il doit appuyer sur le rond bleu qui est au centre du rond rouge. S'il réussit, bingo ! notre cochon a droit à un véritable feu d’artifice à l’écran, ce qui le remplit d'aise.            
             Il paraît que les cochons ont appris à réussir le coup tellement vite que c'était un feu d'artifice continu.  
             
              Alors pour corser l'aventure, on a relié l'écran à un Ipad et un homme va essayer de faire durer le jeu en déplaçant lui aussi les ronds grâce à sa tablette.          
             Au début les porcs étaient furieux, mais ils se sont pris au jeu et il paraît qu'ils arrivent à battre un joueur humain novice.           
             Et une fois l'apprentissage terminé, plus besoin de récompense, le cochon est devenu aussi accroc au jeu vidéo qu'un ado. Certains chercheurs envisagent même de leur apprendre à se servir d'un joystick.           
            Cela ne m'étonne pas, car étant enfant, j'ai connu dans les Pyrénées de petits cochons noirs qui étaient aussi sociables et aussi intelligents qu'un chien et auxquels on apprenait très vite, des tas de tours.            

             Il paraît que les cochons se bousculent devant l'écran, mais s'ils apprennent à jouer plus vite que des chimpanzés, ils se lassent aussi plus rapidement. Les primates pouvaient y passer des heures, les cochons en moyenne quinze minutes. Mais ils y reviennent et il faut bien de la place pour tout le monde.           

            Ils ont de la chance, ces cochons et ce sont des sages : je n'ai jamais vu un ado prêter sa console au copain, au bout d'un quart d'heure.            
            D'ici la fin de l'année, le prototype du jeu devrait être proposé aux éleveurs pour le tester et juger de son efficacité.           

            Et chez le boucher, pour des raisons de traçabilité, notera-t-on le score du cochon sur l’emballage des rôtis de porc ? Et le consommateur préférera-t-il qu’une viande soit intelligente ou pas ?

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  •           En vacances en Bretagne, on va évidemment souvent sur la plage, à la limite des flots, chercher des coquillages, et il y en a de toutes sortes.

              Nous connaissons presque tous, au moins de nom, la “crépidule”, ce drôle de coquillage gastéropode qui se fixe sur les coquilles des huîtres, celles des coquilles St-Jacques, et même sur les coques de bateaux (pas facile à nettoyer ensuite !).
             Importée par inadvertance des Etats-Unis, elle a trouvé des conditions climatiques favorables à son épanouissement dans les eaux européennes;  elle vit dans des eaux situées près de la surface mais elle peut vivre également un certain temps en zones découvrantes.


              En effet, comme le montre la photo ci-dessus, à l’intérieur de la coquille une cloison calcaire supporte le pied (ventouse) de l’animal, ses organes se situant en dessous de la cloison et, en cas d’absence prolongée d’eau de mer, la chambre renfermant les organes devient étanche et peut ainsi retenir un volume d’eau suffisant pour permettre à l’animal de survivre.
              Sédentaires, elles se nourrissent en recueillant les organismes planctoniques du courant. Elles les filtrent alors grâce à un filet muqueux, puis les font tomber dans une gouttière spéciale jusqu'à la bouche, où le plancton arrive moulé en petits cylindres. Les ferments servant à la digestion sont soudés dans l'estomac en un bâton qui se raccourcit lors de l'absorption de nourriture, mais se reconstitue ensuite.

              Les crépidules ont reçu le nom de “crépidula fornicata”, car elles organisent entre elles de véritables partouzes ! lol
              Montées et accrochées les unes aux autres, les crépidules forment des amas compacts, accidentés et en apparence sans ordre ni symétrie, construits aux hasards des rencontres.
             En réalité il y a cependant un certain ordonnancement : à la base de grosses femelles, au sommet de l’empilement un mâle plus petit, et sous lui des intermédiaires en train de changer de sexe, car les crépidules sont des transsexuelles.

              Jeunes les crépidules sont libres et de sexe mâle. Mais elles ne restent pas longtemps seules. Un coquillage qui grandit devient alors femelle, fondatrice d’une “réunion”, émettant des phéromones qui vont attirer des larves et de jeunes petits mâles, et l’empilement commence.
              Si le mâle qui se trouve en haut de l’empilement se fait monter dessus par un collègue, il accepte, pas contrariant du tout, de se transformer en femelle.
              Comment les petits mâles du dessus peuvent ils atteindre les femelles en dessous ou en bas du tas.?
               Monsieur Crépidule a un organe très particulier (je ne sais si je dois l’appeler pénis !) beaucoup plus long que son propriétaire, qui, pour éviter des déplacements fatigants à son propriétaire, fera le trajet lui même, et une fois le travail terminé se résorbera de lui même car monsieur deviendra madame !
              Donc une crépidule peut avoir des enfants en tant que père, puis en tant que mère.

              J’ai été déçu, je croyais que monsieur Linné avait baptisé les crépidules “fornicata” à causes de leurs moeurs spéciales, mais il n’en n’était rien car il n’a étudié que des coquilles séparées.et ce nom viendrait du latin “fornix” qui désigne des voûtes, des arcades, ceci par allusion aux formes de leurs coquilles. Il parait qu’ensuite les arcades romaine abritaient des lunapars, d’où la signification de “forniquer”. 

              Mais les crépidules ne détiennent pas le record de longueur de zizi. Celui-ci est attribué à un autre bête marine la “balane”. qui ressemble à un coquillage mais est en réalité un crustacé, et qui vit dans l’eau de mer très peu profonde.
             En forme de cône tronqué il mesure à sa base de l’ordre de 3 à 5 cm et  ses parois sont formées de plaques se terminant en pointe et formant une sorte de petit cratère comme sur un volcan.


             L'opercule  qui ferme l'orifice supérieur est enfoncé à l'intérieur du cône formé par ces plaques, et est constitué de deux paires de petites plaques mobiles qui s'écartent pour laisser passer de petits tentacules  plumeux qui permettent à la balane d'attraper sa nourriture.
            En cas de danger ou d’absence d’eau, l'opercule se ferme hermétiquement.
            La balane commune  vit en général en groupe, fixée aux rochers ou sur les structures immergées telles les coques de bateau.
            Les balanes, attirés par des phéromones passent donc leur vie accrochées à leur support et se rassemblent en gratte-ciels si elles n’ont que peu de place, ou s’étalent si la place ne leur est pas comptée.
            Les balanes sont hermaohrodites et pourraient se féconder eux mêmes, mais c’est plus amusant à plusieurs et meilleur pour le mélange des gênes.
            Alors quand on ne peut pas se déplacer, on envoie ses organes sexuels en mission, et le balane envoie un pénis d’une longueur de plus de dix fois son corps, qui va explorer les alentours à la recherche d’une partenaire.

          J’espère que je ne vous ai pas trop choqué(e)s par ces propos un peu lestes.
     

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  •            Dans mon jardin en Bretagne, où je suis en vacances, il y a plein d'oiseaux : les merles ont un chant harmonieux, le rouge-gorge m'accompagne lorsque je tonds l'herbe, avec ses "tuc-tuc"; la huppe a une superbe robe de soirée et un joli chapeau à plumet; les tourterelles répètent toujours le même refrain, c'est lassant; les pies jacassent comme des crécelles; mais ce qu'on entend le plus, ce sont les cris peu harmonieux des mouettes et goélands, surtout ceux d'un goéland qui s'installe régulièrement sur le haut d'un réverbère en face de ma maison.

               C’est vrai que les mouettes et goélands font beaucoup de bruit et ont une voix puissante, destinée à couvrir les bruits des vagues.
              Jacques Roubard s’est plaint de cette sonorité dans un poème connu :

            Vos gueules, vos gueules, les mouettes,
            Cessez de brailler dans l’écume,
            Pressez moi plutôt de vos plumes
            Pour tremper dans l’encre violette,
            Je voulais faire mes oeuvres complètes
            Au bord de la mer, dans les brumes,
            Tout ce que j’ai gagné c’est un rhume,
            et vos cris me cassent la tête.



              Mais le chant des oiseaux de mer a une particularité vocale, il est “à deux voix” et ils peuvent, en quelque sorte, chanter en stéréo.
              Ils n’ont pas un larynx, mais un “syrinx”. La gorge se divise en deux branches, vers les deux poumons, et chacune des bronches peut émettre des ons séparément l’une de l’autre.
             Ces oiseaux peuvent en particulier créer des “battements” entre les deux voix et émettre ainsi des sons caractéristiques, codes qui permettent de se reconnaître entre eux.,


              Certaines colonies regroupent les oisillons en “crèches mobiles”, surveillées par quelques adultes, tandis que d’autres vont faire les courses et reviennent régurgiter la nourriture aux oisillons.
              Comme la crèche se déplace, c’est grâce à ce chant d’appel et des réponses qu’ils retrouvent la crèche qui s’est déplacée.

             Mouettes et goélands ont un sens extraordinaire de l’orientation et retrouvent les nids grâce à des repères topographiques que l’on n’a pas encore pu identifier.
            Des chercheurs avaient recouvert les nids de sable en l’absence des daultes. Au retour, les mouettes se sont psées près des nids, puis ne les voyant plus, ont creusé des cuvettes dans le sable et se sont remises à couver leurs oeufs comme si rien ne s’était passé.

             Chose curieuse, il existe des mouettes lesbiennes, voire bisexuelles.
             Deux femelles se mettent ensemble pour construire un nid et y pondre deux fois plus d’oeufs que dans une couple mixte. Mais ils sont plus petits car entre femelles, on ne se fait pas de cadeau de nourriture lors de la parade d’amour et donc on est moins bien nourrie qu’avec un mâle amoureux !
            Ces oeufs peuvent cepandant donner naissance à des poussins, car la mouette s’est souvent permis un petit écart de conduite avec un mâle du coin, qui courait le guilledou pendant que sa femelle couvait les oeufs au nid.    
            La mouette mâle n’est pas plus vertueuse que l’homme !

        La mouette mâle n’est pas plus vertueuse que l’homme !

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  • Chimpanzé mon frère.

             J’ai dirigé à mes débuts d’ingénieur, un laboratoire dans lequel nous avions une animalerie bien sûr beaucoup de rats, mais aussi des lapins des porcs et des singes.
            Parmi eux des chimpanzés et les vétérinaires qui les soignaient étaient en admiration devant leurs moyens de communication.

            En liberté, ils vivent en groupes, mais en captivité, ils s’intéressent à leurs partenaires, singes ou hommes et cherchent à échanger.
            Certes, ils n’ont pas la parole, mais ils crient, grognent, rugissent, voire même ululent un peu comme une chouette. Et ils apprécient cette communication qui a sûrement une signification pour eux, mais que nous ne savons pas déchiffrer. Ils émettent au moins une trentaine de sons différents.
            Ils peuvent aussi communiquer à distance en tambourinant sur les murs ou sur les tronc d’arbres.
            Mais surtout ils ont des mimiques extrêmement expressives et il est certain qu’elles expriment diverses émotions et qu’elles servent à communiquer entre eux. Nous pouvons en déchiffrer certaines : douleur, envie, colère, joie, amitié…
             Les vétos qui les soignaient connaissaient leur personnalités et disiant qu’à partir de leurs expressions de visages, on pouvait savoir s’ils étaient introvertis ou ouverts et communicatifs, agressifs ou doux, dominant ou effacés…
             Il est probable que ces qualités leur viennent de la préhistoire et de nos ancêtres communs.

             Le chimpanzé de peut parler car sa gorge et son système de cordes vocales ne peut articuler les sons humains, mais son cerveau possède un embryon des centres du langage que j’ai déjà décrits chez l’homme.
             Il ne peut donc pas parler, mais il peut comprendre et s’exprimer par des mots, si on lui donne un moyen d’expression. Il peut même utiliser une syntaxe simplifiée : sujet, verbe, complément, adjectif.
             Deux procédés ont été utilisés : l’un consistait à utiliser un ordinateur avec un clavier complexe (un genre de tableau avec des idéogrammes) et ces signes étaient associés à des objets ou a des actions, comme le sont les mots. On arrivait à enseigner ainsi 150 à 200 mots représentant objets personnes ou verbes d’état ou d’action et faire dire par exemple « moi faim, toi donne banane ».
            Mais surtout il a été possible d’enseigner aux plus doués le langage des signes des sourds-muets, et il est possible alors de leur enseigner plusieurs centaines, voire plus d'un millier de mots.
            Bien sûr il s’ agit de concepts pratique de la vie quotidienne, mais on peut arriver à leur inculquer quelques notions abstraite (une guenon américaine se regardant dans une glace, avec un chapeau qu’on lui avait mis sur la tête, « disait » qu’elle était belle). Ils ont donc, comme un enfant de 5 ans la "conscience de soi".
            Et le plus extraordinaire est qu’une femelle chimpanzé qui avait appris la langue des signes l’enseignait à son enfant pour communiquer avec lui et avec les hommes.

            Les singes ont hérité de l'évolution une mémoire immédiate extraordinaire de l'environnement, bien plus rapide et importante que celle de l'homme, sans doute pour assurer leur survie, dans le milieu hostile des frets.On avait appris à certains singes à reconnaître.les chiffres de 0 à 9 dans l'ordre croissant.
            Sur l'écran tactile d'un ordinateur, qui comportait une vingtaine de case, on faisait apparaître les 10 chiffres à des places diverses, cela pendant quelques secondes, puis on éteignait l'image sur l'écran. Le singe devait alors avec son doigt, montrer l'emplacement des chiffres de 0 à 9.
            Il le faisait à toute allure, sans hésiter et sans se tromper.
            Jamais l'homme ne retiendrait en si peu de temps ces emplacements et en saurait donc les restituer.

     

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