• http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures4/369229YY21HEESF4PI718CTADLHCHMGC1PCM56271774039863diableh002045lH205700L.jpghttp://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures4/Diable.jpg

         Aujourd'hui intermède et, comme certain(e)s m'ont écrit que cela les amusait,  je vous donne à nouveau quelques définitions du "dictionnaire du Diable" de Ambrose Bierce, qui est un écrivain et journaliste américain qui a vécu au temps de la Guerre de Sécession (il est né an 1842 et mort en 1913).

            Appât : Sorte de préparation qui rend l'hameçon plus agréable au goût. La meilleure recette est la beauté.
            Bigamie : Faute de goût pour laquelle il sera infligé une punition future appelée trigamie.
            Cannibale : Gastronome de l'ancienne mode qui reste attaché aux saveurs simples et qui milite pour l'alimentation natuerelle pré-porcine.
            Cochon : Animal (Porcus omnivorus) étonnament proche de la race humaine par la vivacité et la splendeur de son appêtit, qui néanmoins lui est inférieur dans sa portée, car il n'inclut pas le cochon.
            Destin : Puissance qui gouvernerait les affaires, surtout invoquée par les humains à la dérive pour excuser leurs échecs.
            Diagnostic : L'art de déterminer l'état financier du patient, afin de savoir à quel point le rendre malade.
            Epitaphe : Inscription sur une tombe, montrant que les vertus acquises par le trépas ont un effet rétroactif.
            Excentricité : Méthode de distinction si peu coûteuse que les sots l'utilisent pour accuenter leur incapacité.
            Exilé : Personne qui sert son pays en résidant à l'étranger, sans être pour autant ambassadeur.
            Foie : Gros organe rouge intentionnellement fourni par la nature pour se faire de la bile.
            Fourchette : Instrument dont la destination première est de déposer des animlaux morts dans la bouche.
            Hachis : Il n'y a pas de définition pour ce mot; personne ne sait ce que hachis peut bien être.
            Homme : Animal si profondément plongé dans la contemplation extatique de ce qu'il croit être qu'il en oublie totalement ce qu'il devrait être. Son occupation principale consiste à exterminer les autres animaux et ceux de son espèce…
            Ignare : Personne ignorante peu familiarisée avec certains domaines du savoir qui vous sont familiers, et qui ont des domaines de prédilection auxquels vous n'entendez rien.
            Injustice : Fardeau qui, de tous ceux que nous chargeons sur d'autres et transportons nous-mêmes, est le plus léger dans les mains et le plus lourd sur l'échine.
            Interprète : Individu qui permet à deux personnes de langues différentes de se comprendre mutuellement, en répétant à chacune ce qu'il aurait été intéressant pour l'interprète que l'autre eût déclaré.
            Machination : Méthode employée par un adversaire pour faire échouer nos propres honorables efforts vers un objectif clair et estimable.
            Main : Instrument de forme étrange porté à l'extrémité du bras de l'homme et généralement fourré dans la poche de quelqu’un.
            Opéra : Pièce représentant la vie dans un autre monde, dont les habitants n'ont pas de discours mais des chansons, pas de mouvements mais des gestes, pas de postures mais des attitudes.
            Paix : Dans les affaires internationales, période de duperie entre deux périodes de combats.
            Pendule : Machine d'un grand soutien moral pour l'homme, qui le rassure dans son rapport avec le futur en lui remémorant la grande quantité de temps qui lui reste à vivre.
            Procédure : Machine dans laquelle vous entrez tel un cochon et dont vous ressortez comme une saucisse.   
            Savoir : Forme d'ignorance qui distingue les studieux.
            Travail : l'un des processus par lesquels A accroît la propriété de B.

    http://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures4/aiguilledudiable.pnghttp://lancien.cowblog.fr/images/Caricatures4/peudediablerougededessinanime3234602.jpg

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • http://lancien.cowblog.fr/images/SanteBiologie-1/Unknown-copie-4.jpg

         D’après l’INSEE, jusqu’en 1976, les achats de tabac augmentaient de 3,5% par an. A la suite d’une première augmentation importante du prix du tabac, cette hausse de consommation est passée à 2,4% par an jusqu’en 1991. Puis après la loi Evin le prix du tabac a été multiplié par 3  entre 1991 et 2005. Les achats ont alors baissé en volume de 3,5% par an, mais augmenté en valeur de 5,7% par an en moyenne.
        La loi a interdit la vente du tabac aux mineurs de moins de 16 ans, mais cette mesure est largement contournée par les jeunes. Puis à partir de 2007 fumer dans un lieu public fermé est interdit. Le prix de la cigarette a continué d’augmenter, la vente de cigarette a nettement baissé, mais les achats dans les pays frontaliers et en contrebande se sont énormément développés.
        Le nombre de fumeurs a beaucoup baissé entre 2016 et 2019, puis est resté stable.
        La France se situerait dans la moyenne européenne (27% de fumeurs quotidiens chez les hommes et  21% chez les femmes en 2022), mais parmi les pays les plus consommateurs d’Europe de l’Ouest. Cela représente environ 12 millions de personnes.
         Le tabagisme a diminué chez les adolescents de 17 ans (25,1% de fumeurs quotidiens à 15,6%
         Le nombre de fumeurs quotidiens reste en 2022 nettement plus élevée lorsque le niveau de diplôme est plus faible : elle varie de 30,8 % parmi les personnes n’ayant aucun diplôme ou un diplôme inférieur au baccalauréat à 16,8 % parmi les titulaires d’un diplôme supérieur au baccalauréat. Le pourcentage est la plus élevé parmi le tiers de la population dont les revenus sont les plus bas (33,6 %); enfin, le nombre de fumeurs quotidiens reste nettement plus élevée parmi les personnes au chômage (42,3 %), que parmi les actifs occupés (26,1 %) ou les étudiants (19,1 %).
         Les statistiques de 2021 montrent que, parmi les fumeurs quotidiens, 59,3% déclarent avoir envie d’arrêter de fumer, 26,4% déclarent avoir le projet d’arrêter dans les 6 prochains mois et 30,3% ont fait une tentative d’arrêt d’au moins une semaine dans les 12 derniers mois. Les hommes fumeurs sont plus nombreux que les femmes fumeuses à avoir envie d’arrêter de fumer (61,7% vs 56,5% des femmes). Mais ce sont des déclarations !

        La cigarette électronique a fait baisser la consommation, mais elle a aussi séduit de nouveaux fumeurs. Environ 6% des Français ont essayé la cigarette électronique, et 1% l’utilisent. Cela représente tout de même 500 000 personnes. Par rapport à la cigarette, c’est une moins mauvaise chose pour les fumeurs et c'est une façon d’arrêter. Mais cela reste un produit nocif : il ne faut pas que cela remette la fumée à la mode.
        Bref on ne sait pas comment enrayer cette addiction qui coûte cher à la communauté, mais bien plus au fumeurs, tant financièrement qu’au plan de leur santé.
        La Cour des comptes a écrit que si le tabac rapporte 45 milliards d’euros par an à la France, il lui coûte 75 milliards en dépenses de santé. Et la puissance des lobbies du tabac est énorme et elle nous demande de nous apitoyer sur le sort des buralistes, dont pourtant le revenu a plutôt augmenté.

        Les chiffres de mortalité des fumeurs sont énormes et pourtant de récentes études ont montré qu’ils étaient sous-estimés, probablement d’environ 20%.
        On estime qu’avec les progrès de la médecine dans la lutte contre les maladies, bientôt une personne sur deux mourra du fait du tabac dans les prochaines décennies 
        Un exemple illustre bien ce risque. Avec des camarades de la même promotion d’ingénieurs, nous faisions le point sur les camarades encore en vie, et nous nous sommes aperçu que parmi ceux qui fumaient environ 1/2 paquet de cigarettes par jour, ou plus, seuls deux étaient encore en vie, parmi nous qui avions entre 82 et 85 ans. Aujourd'hui où j'ai 91 ans, il n'y en a plus aucun de vivant.
        Les fumeurs meurent, en moyenne, dix ans plus tôt que les non-fumeurs
        Si le cancer du poumon est la maladie la plus connue et celle dont le lien avec le tabac est le plus indiscutable, (90 % des malades sont fumeurs ou l'ont été), il en existe de nombreuses autres dont la responsabilité est établie depuis longtemps : les cancers de l'œsophage, de la vessie, du pancréas, la broncho-pneumopathie chronique obstructive, le diabète, les accidents vasculaires cérébraux…
        Mais une étude anglaise récente a identifié une quinzaine de nouvelles causes de décès prématurés liées au tabac, la probabilité de mourir d’un cancer du sein étant augmentée de 30% et de la prostate de 45%. Les risques de mort d’insuffisance rénale sont multipliés par deux, et l’AVC n’est pas le seul risque puisque le risque d’obturation des artères du système intestinal est multiplié par six.
        L’étude anglaise indique que l’estimation du nombre de décès annuels dus au tabac aux USA, devrait ainsi passer de 440 à 500 000. En France elle devrait passer de 78 000 à 90 000 environ.
        
        Ce qui me paraît grave également c’est le risque pour les jeunes qui souvent commencent à fumer vers 15/16 ans et qui n’ont pas encore un cerveau entièrement formé.
        Des études récentes montrent qu’à cet âge, le système nerveux est beaucoup plus sensible à la nicotine, et à d’autres produits liés à la fumée du tabac, et il suffit de quelques cigarettes pour que l’addiction s’installe.
        Et la nicotine s’attaque aux mécanismes de l’attention et à l’hippocampe, « notre professeur de la mémoire » et les résultats scolaires peuvent s’en ressentir profondément.
        Le plus absurde, c’est que au plan physiologique, le tabac n’apporte au début aucun plaisir : il vous empêche au contraire de ressentir le goût de la nourriture. Le plaisir ne vient ensuite que lié au manque de nicotine que la consommation de tabac soulage.
        En fait on ne fume les premières fois que bêtement, pour faire comme les copains, pour ne pas avoir l’air de reculer, au sein du groupe. C’est l’effet moutonnier du « t’es pas cap », qui a toujours existé, mais qui s’est beaucoup développé avec la multiplication des psychologies de groupe liée au développement du numérique.
        Et les jeunes s’aperçoivent un jour qu’ils sont pris au piège et que cela leur coûtera un jour la vie.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Le droit de choisir sa mort

        La dernière loi sur la fin de vie date de 2016 et modifiait une loi votée en 2005 dite loi "Léonetti"et les lois plus anciennes de 1999 et 2002.
        Je la trouve bien ambigüe et peu précise, tout cela pour ménager tout le monde, après le refus de voter l’amendement Touraine , qui était plus volontariste.
        Cette loi n'étaitt pas conforme aux engagement de François Hollande, lors de sa campagne présidentielle, qui disait : « Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité. ».
     
        La loi de 2005 stipulait que tout patient est en droit de considérer qu’un traitement constitue pour lui une obstination déraisonnable et peut le refuser, même si ce refus peut avoir des conséquences vitales. Il a alors le droit de bénéficier d’un accompagnement palliatif.
        La loi impose cette interdiction d’obstination déraisonnable aux équipes soignantes, ce qui leur permet d’arrêter les traitements chez un patient qui n’est plus en état d’exprimer sa volonté, lorsqu’elles estiment que leur poursuite n’a plus de sens sur le plan médical et à condition d’en avoir discuté préalablement dans le cadre d’une procédure collégiale.
         La loi de 2005 a aussi rendu possible la rédaction de directives anticipées, qui permettent au patient d’exprimer ses volontés en matière de décision relative à la fin de vie pour le cas où il ne pourrait plus le faire lui-même. Mais en 2005, ces directives anticipées ne sont valables que 3 ans et ont seulement une valeur d’information pour le médecin, elles ne s’imposent pas à lui.

       Dans la loi de 2016 es directives anticipées sont revalorisées, elles n’ont plus de condition de durée et elles deviennent contraignantes pour le médecin, sauf cas exceptionnel
       Surtout, elle, autorise la « sédation profonde et continue », cette possibilité de "dormir avant de mourir pour ne pas souffrir", réservée à des malades atteints "d'une affection grave et incurable".
    Encore faudra t’il qu’ils aient déclaré par écrit, auparavant, qu’ils ne souhaitaient pas d’acharnement thérapeutique et cela sur un document à caractère officiel.
        Et les médecins auront ils sous la main cette déclaration, lorsqu’il leur faudra décider de leur conduite ?
        Les directives anticipées s'imposent au médecin "sauf en cas d'urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation". Si elles apparaissent manifestement inappropriées, le médecin devra solliciter un avis collégial.
        Si les directives anticipées sont jugées "manifestement inappropriées" par le médecin, cela peut être tout et n'importe quoi. Cette notion n'existe pas dans le droit et le médecin n’a aucune qualité juridique ! Comment les juges pourront ils juger en cas de recours ?

        La sédation profonde, c'est certes une forme d’euthanasie, Elle va permettre à des personnes de mourir plus tôt, sans alimentation et sans hydratation. Cela peut être calme pour certains mais aussi très violent pour d'autres. "Plus tôt", ça peut durer trois semaines,. Sans compter sur des procédures, comme celle de Vincent Lambert, qui a duré plus d' un mois.   
         Cette loi, pourtant bien peu permissive, suscite des tas de critiques de la part d’intégristes catholiques.
        C’est une attitude que je ne comprends pas.
        Personne n’oblige personne à recourir à cette action; c’est le choix de chacun. Les opposants sont donc tout à fait libres de ne pas se servir de cette possibilité, c’est leur choix.
        Mais obliger les autres qu’eux à faire la même chose, c’est inadmissible : c’est faire preuve de la plus grande intolérance, c’est, comme les intégristes musulmans, décréter que l’on n’a pas le droit de penser autrement qu’eux. On se croirait dans un pays totalitaire!
       
        Ce droit à la sédation profonde et continue jusqu'au décès n’est valable que dans certains cas particuliers :
            - « le patient atteint d'une affection grave et incurable et dont le pronostic vital est engagé à court terme présente une souffrance réfractaire au traitement »
            - « lorsque la décision du patient atteint d’une affection grave et incurable décide d’arrêter un traitement qui engage son pronostic vital à court terme »
            - « lorsque le patient ne peut exprimer sa volonté et au titre du refus de l’obstination déraisonnable ».
        Mais quelqu’un comme Vincent Lambert entre t’il dans ces cas. Un tétraplégique qui n’a aucune chance de guérison, qui est presque un légume, mais n’est pas en train de mourir, n’y entre probablement pas.
       
        Que doit faire une personne qui ne souhaite pas d’acharnement thérapeutique :
        Les directives anticipées doivent figurer sur un document écrit, daté et signé sur lequel leur auteur doit porter son nom, son lieu et sa date de naissance. Lorsque ce dernier est en incapacité d’écrire mais néanmoins apte à exprimer sa volonté, il peut demander à deux témoins, dont la "personne de confiance", d’écrire le document, en attestant qu’il est l’expression de sa volonté libre et éclairée.
        Les directives anticipées sont inscrites dans le dossier médical du patient. Elles sont modifiables à tout moment et valides pendant trois ans au terme desquels l’auteur doit seulement confirmer leur validité par écrit sur le même document.
        La désignation d’une personne de confiance qui pourra être consultée par le médecin, si le malade n’est pas en état de parler de façon rationnelle, doit se faire par écrit et peut être révoquée à tout moment.

        Certes cette loi est un petit progrès, mais elle est tellement ambigüe que je crains qu’elle n’aboutisse à de nombreux problèmes juridiques par la suite.
        Finalement les décisions seront prises par des tiers, qui ont chacun leur propre idée de la question et le plus souvent, pas par l’intéressé, qui n’aura pas su écrire des directives juridiquement valables.
        Pourtant d’autres pays (Belgique, Pays Bas, Suisse, Luxembourg), reconnaissent à chacun de choisir l’instant de sa mort. En France il peut le faire tant qu’il est en bonne santé (on ne l’empêchera pas de se suicider), mais il ne pourra plus le faire s’il est malade et n’est plus capable de se procurer les moyens correspondants.
        On continuera à voir certains partir à l'étranger pour mourir dignement et d'autres sont poursuivis pour avoir assisté leurs proches ou leurs patients à mourir, en France.

        Certes une libération de l’euthanasie, sans règles strictes serait la porte ouverte dans certains cas à des assassinats pour des raisons diverses, mais la loi actuelle ne laisse pas assez de liberté à un malade incurable, mais encore conscient et qui n’est pas en train de mourir, de choisir sa propre fin comme il l’entend, parce que la vie ne lui apporte plus que des souffrances et plus d’espoir.
        Bien sûr on vous dira qu’on peut toujours espérer un miracle, mais bien que très optimiste, un miracle, en 91 ans, je n’en ai jamais vu.
        Bien sûr la morale nous dit « tu ne tueras point » mais il s’agit des autres. Je ne vois pas en quoi il est immoral de mettre fin à sa propre vie, en connaissance de cause de toutes les conséquences, et bien sûr, sans entraîner dans sa mort les 150 passagers d’un avion, comme cela st arrivé il y a quelques années..
        Et que dire au plan moral, de certaines cliniques qui font de l’acharnement thérapeutique, pour garder remplis certains lits et chambres, sources de revenus financiers !
     
    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Les chirurgiens, l'informatique et la réalité virtuelle.l

          Chirurgien est un métier bien difficile.
    D’une part il faut avoir les connaissances habituelles à tout médecin, mais encore il faut de super connaissances en anatomie.
        Je me souviens d’un chirurgien avec lequel je discutais et qui me décrivait une opération, en me donnant tous les détails de ce qu’il allait rencontrer successivement en faisant ses incisions : muqueuses, muscles, nerfs, vaisseaux sanguins, organes, pout arriver sur ce qu’il devait opérer. C’était une véritable carte en 3D.
        Et puis non seulement il faut des connaissances et une expérience intellectuelles, mais il faut une grande dextérité pour manier les instruments avec précision surtout pour inciser, mais aussi pour recoudre. Et il faut calme et concentration et que la main ne tremble pas.
        J’ai beaucoup d’admiration pour cette capacité d’action.

        L’apprentissage d’un chirurgien est donc très long. Non seulement 10 ans d’études de médecine et de spécialité, mais l’acquisition d’expérience au sein d’une équipe, auprès des chirurgiens plus anciens.
        Il est bien connu qu’en fac de médecine, avant d’oser intervenir sur une personne, les étudiants apprenaient à manier le scalpel et à étudier l’anatomie sur des cadavres. Ce n’est pas nouveau et de nombreuses peintures de maîtres en témoignent.
        Mais un cadavre n’est pas un être vivant et ce n’est pas une véritable opération.
        Les facs de médecine avaient donc des blocs opératoires avec une salle d’observation où les étudiants pouvaient suivre des opérations réelles ou bien des caméras qui filmaient l’opération et retransmettait l’image dans un amphi. Des anesthésistes et des infirmier(es) pouvaient aussi apprendre ainsi leur métier.

        Ces pratiques se modernisent.
        Déjà étaient apparus des mannequins interactifs sur lesquels certaines interventions pouvaient être faites
        Les cadavres évoluent. Ce sont toujours des personnes décédées mais dont le corps a été mis au congélateur et réchauffé quelques heures juste avant la séance opératoire, pour repasser de -22 à + 37 d°C.
        Mais une petite installation hydro-pneumatique permet maintenant d’insuffler d’une part de l’air dans les poumons de sorte que le cadavre respire en quelque sorte, mais aussi d’injecter un liquide ayant la consistance et la couleur du sang dans ses artères, ce qui redonne même à la peau sa couleur naturelle et ses caractéristiques mécaniques presque analogues à uen personne vivante. On peut même simuler une anesthésie.
        Bref les étudiants peuvent pratiquer une véritable opération, sans risque toutefois de faire des dégâts par maladresse. Le cadavre ne criera jamais qu’on lui fait mal !!!
        Et la machinerie peut être programmée pour entraîner des incidents non pévus par les chirurgiens, pour les habituer à avoir les bonnes réactions.

        Autre progrès, on continue à filmer des opération, mais avec des caméras 3D et le film peut être envoyé sur des lunettes 3D de « réalité virtuelle ».
        C’est la même technique que dans les jeux vidéo ou dans certains musées ou visites de lieux aux architectures de l’antiquité où l’on reconstitue ce qu’étaient autrefois les monuments.
        L’étudiant voit ce que voit le chirurgien, comme s’il avait la tête au dessus du champ opératoire et il peut assister à l’opération comme s’il était à sa place, si ce n’est que ce n’est pas lui qui manie les instruments, alors que dans un jeu, c’est vous qui commandez les gestes (ou de même dans un simulateur de vol pour pilotes).

        Mais au delà de la formation technique des spécialistes, il sera d’une part possible de donner une certaine information au malade (s’il le souhaite et avec prudence, car cela peut être traumatisant avant une opération qu’on va subir soi même), au besoin après l’intervention. D’autre part des applications simplifiées analogues aux jeux sont disponibles sur smartphone en le reliant à un « masque 3D ». On peut jouer à l’apprenti chirurgien et cela pourra peut être susciter  des vocations.

        Ces divers moyens ont effectivement un but d’apprentissage technique et manuel, mais aussi psychologique, car l’étudiant doit s’habituer au stress des premières opérations, car le risque est toujours présent. L’apprentissage des internes auprès des anciens restera donc toujours nécessaire, mais ils auront été mieux formés au préalable.

    La photo en début d'article présente une simulation d'opération chirurgicale dans une des salles d'cpérations du CHU de Rennes.
    Les deux photos en fin d'article montrent des lunettes de réalité virtuelle pour suivre une 
    opération et une simulation sur smartphone, genre jeu vidéo. (Google Play)

    Les chirurgiens, l'informatique et la réalité virtuelle.lLes chirurgiens, l'informatique et la réalité virtuelle.l

     

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Les animaux utilisés pour la recherche médicale.

       Je suis toujours étonné quand j’entends des gens, que je pensais intelligents dire : « il faut se passer de l’énergie nucléaire » ou « il faut se passer de l’expérimentation animale ». Je pense qu’ils n’ont pas beaucoup réfléchi à la question.

        Que l’on ne doive pas considérer les animaux comme des objets et qu’on ne les fasse pas souffrir, je suis entièrement d’accord. En particulier qu’on n’achète pas un animal de compagnie pour l’abandonner ensuite, qu’on évite de faire souffrir les animaux qui nous servent ensuite de nourriture.
        Pourtant cela ne nous viendrait pas à l’esprit de dire la même chose des plantes et pourtant ce sont aussi des êtres vivants!
        Mais je pense qu’il faut encore être plus vigilant vis à vis de la vie et de la souffrance des humains. Et quant je vois une artiste américaine veniur reprocher à la France de gaver des oies, je voudrais lui dire de s’occuper du centre de Guantanamo ou des agissements de la CIA.
        Cependant je voudrais revenir sur le problème des expérimentations animales. Certes il faut éviter de faire souffrir les animaux et veiller aux conditions de ces essais, mais peut on s’en passer?

    Les animaux utilisés pour la recherche médicale.



        Je parlerai d’abord des médicaments : avant de les mettre dans le commerce, il faut s’assurer qu’ils sont efficaces, qu’ils ne sont pas dangereux, et ceci à diverses doses, et aussi connaître les effets secondaires indésirables.
        L’expérimentation finale est faite sur des humains, en hôpital.
        Mais elle n’est pas sans danger et on a vu récemment qu’une telle expérimentation a causé la mort d’un homme et des séquelles graves chez plusieurs autres. Et il y avait eu pourtant une sévère et longue expérimentation animale. Sans elle il y aurait eu certainement plusieurs morts et handicapés graves si on s’en était tenu à la seule expérimentation humaine, sans autre préalable.
        S’il n’y avait pas eu d’expérimentation animale, nous n’aurions aucun vaccin, pas d’antibiotique et pas la plupart des médicaments très actifs. Il y aurait tous les ans des dizaines de millions de morts supplémentaires de maladies.
        Au départ on ne sait pas grand chose du fonctionnement du corps humain, ni de celui des bactéries et virus. Sans l’expérimentation sur ls animaux de la mouche drosophile à la souris, puis , moins souvent sur d’autres mammifères, nous ne saurions pas grand chose sur les mécanismes de physiologie et des maladies qui nous affectent.
        L’expérimentation animale est indispensable aux études scientifiques, car l’étude de thérapeu- tiques et de médicaments ne peut se faire que si on connaît suffisamment au préalable les maladies et le fonctionnement du corps humain.
        On a trouvé des traces du virus Zika dans le liquide amniotique et le cerveau d'un fœtus anormal; une culture sur des neurones a montré in vitro des perturbations apportées par le virus . Mais pour être absolument certain de son action, des essais sont nécessaire in vivo sur des souris en gestation pour démontrer l'action tératogène.

        Et l’expérimentation animale n’a jamais autant été encadrée qu’aujourd’hui.
        Deux directives sur la protection des animaux existent de 1986 et de 2010.
        Les animaux sont utilisés au minimum (tellement même que probablement si on les avait davantage utilisés, il n’y aurait pas eu un mort dans les derniers essais thérapeutiques).
    Des seuils sont respectés pour limiter une éventuelle souffrance et les animaux sont insensibilisés ou traités par analgésiques. Les conditions d’élevage sont strictement réglementés de même que les conditions de soins et de chirurgie.
        Des comités d’éthiques ont été créés, ainsi que des contrôles des animaleries et laboratoires. Pour utiliser certaines espèces il faut démontrer qu’un ne peut pas utiliser des animaux moins évolués (notamment pour le singe).

        Ce qui m’agace, dans ce domaine, c’est que les gens qui critiquent l’expérimentation animale et demandent son abolition, n’ont aucune notion de biologie, de ce à quoi servent ces expérimen- tations et sont les premier à hurler quand les médicaments destinés à l’homme ne sont pas d’une efficacité parfaite.
        Il est évidemment beaucoup plus facile de critiquer ce que l’on ne connaît pas, parce qu’on ne se rend pas compte alors qu’on ne dit que des âneries.

       

    Partager via Gmail

    votre commentaire