• Nos peurs instinctives

    Nos peurs instinctives, on les appelle aussi quelquefois en psychologie, des phobies.

      Eh bien c'est bizarre mais les gens et les enfants que je connais n'ont pas peur des serpents.
        Mais bien sûr s'il en voient un qui ressemble à une vipère, ils restent prudemment à distance et viennent nous chercher et c'est ce qu'il faut faire.
        J'ai vu des vipères à cornes et des serpents à lunettes au Sahara et je restais à distance et je n'allais pas les exciter bêtement. D'ailleurs j'avais toujours du sérum dans la voiture , avec une seringue auto-injectante,car une piqure de cobra ne pardonne pas; si on n'intervient pas tout de suite, on meurt en quelques heures, le venin neurotoxique vous paralysant.
        Mais ce n'est pas une raison pour en avoir une peur panique !

        Par contre je connais beaucoup de gens qui ont une peur maladive des araignées et moi même je ne prendrais certainement pas une mygale dans les mains, même si on en avait enlevé les crochets venimeux.

        Et si j'aime bien les souris et les petits mulots, je connais des gens qiui paniquent à la vue, non pas d'un gros rat, mais d'une petite souris.

        Je me souviens quand j'étais gosse d'une grosse dame qui tournait en rond dans une petite cour cimentée avec un petit mulot qui lui courait derrière et comme elle était trop volumineuse pour que je me risque à essayer de l'arrêter dans sa course, j'avais choisi de marcher à son passage sur la queue de la musaraigne, ce qui évidemment l'a bloquée net.
        Je l'ai prise ensuite, toute tremblante la pauvre, pour aller la remettre dans l'herbe du jardin tandis que la dame hystérique criait “tue la surtout !!! “

        Et plus tard au temps où j'avais un laboratoire au Sahara, un technicien qui pesait bien
    120 kgs (il ressemblait à Obélix !) nous aidait.
        Un jour on était allé sur le terrain, on rentre au labo et on le voit monté sur une table, la figure décomposée. A ses pied, une petite gerboise de 50 grammes mangeait tranquillement un biscuit.  (ces gentilles bêtes sont des espèces de petites souris avec de grandes pattes et sautent comme des kangourous, mais adorent aussi le cuir des chaussures ! ).
        Il a fallu mettre la gerboise à la porte du laboratoire pour que mon technicien veuille bien descendre de sa table, et encore en regardant partout s'il n'y en avait pas une autre dans un coin !

        Je me souviens aussi que ma secrétaire n'aimait pas les hamsters qu'on élevait au labo. Et un jour de jeunes médecins se sont amusés à lui mettre la soir, dans le tiroir du haut de son bureau en bois, un jeune hamster gris.
        Le lendemain ils guettaient ses cris, mais tout restait muet.
        Ils sont venus voir et on a constaté que pendant la nuit le hamster avait mangé le fond du tiroir en bois, un grand trou dans deux paquets de papier blanc, re-fond de tiroir, deux revues et un roman, (sans les lire) et re-trou dans le fonds en bois du troisième tiroir du bas.
        Et enfin dehors, la liberté. On ne la jamais revu ce petit hamster!
        Mes médecins étaient déçus, bien fait pour eux !!

        Alors mes lectrices et lecteurs, de quoi avez vous peur ?

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  • Ne jugez pas autrui.

        Nous avons beau savoir qu'il ne faut pas juger un acte, nous sous demandons souvent comment faire lorsque l’on veut aider la personne, mais que cet acte est très éloigné de nos propres réflexes, et qu’on ne le comprend pas, qu’on ne l’approuve pas.
        Efectuvement, ce n’est pas aussi simple que cela.

        C’est vrai, il faut se garder de juger quelqu’un, surtout s’il est dans une situation difficile. On n’est pas  dans le même environnement que lui, on n’a pas la même personnalité, on ne ressent pas les problèmes de façon identique; il est donc très difficile de se mettre à sa place. Tout au plus pourrait on dire, “je ferais telle action, si j’étais dans la même situation que lui”, si tant est que l’on connaisse cette situation !.

        Les situations face auxquelles on se trouve sont très différentes et de gravité très diverses : du chagrin d’amour, dont l’intensité peut être très variable, aux parents qui divorcent, à ceux dont les principes d’éducation sont sévères et traumatisants ou qui boivent ou se droguent, et jusqu’aux agressions qui peuvent détruire un être.
        Il est extrèmement difficile de mesurer quels sont les sentiments exacts ressentis par quelqu’un : tristesse, angoisse, peur, désespoir, manque de confiance en soi et sentiment d’inutilité, isolement, abandon ?
            
        Pour apprécier vraiment la situation de quelqu’un il faut très longtemps et tout d’abord instaurer une confiance suffisante pour réfléchir ensemble sur des faits, sur l’environnement, les personnalités, les sentiments, faire des hypothèses, imaginer des solutions; les données sont souvent intimes et secrètes et il n’est pas facile de se confier à autrui. Se faire une opinion demande temps et échanges nombreux.

        Si un(e) de vos camarades, de vos ami(e)s est en situation difficile, essayez de lui montrer que vous l’aimez, écoutez, essayez de comprendre, mais ne jugez pas, ne critiquez pas.
        Essayez de voir si la personne raisonne correctement ou si elle est perdue dans un monde irréel et n’a plus le sens des réalités, ou encore si elle est engluée dans sa tristesse et son désespoir et ne peut s’en sortir.
        Dans ces derniers cas, il est peu probable que vous puissiez l’aider suffisamment et il faut faire appel à un adulte expérimenté ou à un médecin.

        Et faites attention à vous même; cotoyer quelqu’un dans une telle situation est assez traumatisant et on finit, si l’on n’est pas très résistant au stress, par succomber soi-même à cette ambiance et par se sentir envahi par la tristesse et l’angoisse.

        Quand je parle de “ne pas juger”,  je ne me fais pas toujours bien comprendre; voici ce que je veux dire exactement :

        Il ne s’agit pas de ne pas donner son opinion, d’être toujours d’accord,
        Il s’agit de ne pas porter de “jugement de valeur”.   
        Mais à l’inverse ne vous vexez pas si votre interlocuteur n’est pas d’accord avec vous et s’il vous le dit objectivement en exposant ses idées, chacun a droit à ses opinions et cela ce n’est pas juger l’autre !


        Ne dites pas d’une personne qu’elle est bonne ou mauvaise, que ce qu’elle fait est bien ou mal.
        N’allez pas dire à votre camarade qui souffre “c’est idiot de faire comme tu fais, tu ferais mieux de faire ceci” ou pire “tu n’as pas honte de faire cela, tu ne fais que faire du mal à toi même” ou même “tu n’aurais pas dû faire cela, c’est très mal, rends toi compte la peine que tu as faite à tes parents, tes amis...”
        Lorsque vous portez un jugement de valeur sur quelqu’un, ou sur l’une de ses actions, vous le culpabilisez encore plus et finalement vous augmentez sa tristesse.
        Mais il n’est pas question de ne pas donner son opinion, d’abdiquer devant l’adversité ou devant quelqu’un, qui parfois n’est pas aimable avec vous.     On peut donner son opinion, mais sans juger.

        Attention aussi, avec des gens susceptibles, ou avec les parents qui n’aiment pas recevoir des leçons de leurs enfants, d’éviter si possible les réflexions du genre “ce n’est pas comme cela qu’il faut faire; moi à ta place.... ”  ou  “vraiment ce n’est pas malin d’avoir fait cela....”, car là aussi la personne à qui vous faites cette réflexion culpabilise et avec les parents, cela amène parfois des retours de bâton!
        Essayez plutôt de dire “je ne suis pas de cet avis...”  ou “je pense que...” et de dire pourquoi, mais sans juger, en n’essayant de n’énoncer que des faits, des actions ou des opinions personnelles, mais qui ne mettre pas en cause la “qualité” de votre interlocuteur.

        Ce n’est pas facile : la preuve : en écrivant cet article, je vous dis implicitement que vous commettez parfois des maladresses. C'est un jugement de valeur !
        Moi aussi  d’ailleurs, rassurez vous, cela m’arrive aussi d’être maladroit    
      

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  • Etre original, qu'est ce exactement ?

         A la suite de mes articles sur les comportements moutonniers, une correspondante me demande : "qu'est ce, au juste, qu'être originale ?
       
    Pas facile de répondre à cela mais je vais essayer.

        Le problème c’est toujours le sens des mots qui n’est pas le même pour tous, et est à la source de bien des malentendus.
      
      Que dit ma petite amie “la rousse”?

        D’abord original c’est ce qui semble être produit pour la première fois, celui qui n’imite pas, bref de la créativité.
        Mais c’est aussi celui qui ne ressemble à aucun autre, qui est “excentrique”, bizarre et fantaisiste.
        Cela nous rappelle que toute bonne chose employée exagérément conduit à des aspects ressentis négativement.
        Au premier abord l’originalité ne devrait rien devoir aux autres. Est ce bien vrai ?

        Soyons un peu modestes : nos pensées ne seraient rien sans le langage. nous sommes donc dépendant de lui.
        Nous avons tous reçu une éducation, et une instruction, primaire, secondaire et maintenant souvent supérieure. On nous a donné de très nombreuses règles, des méthodes de pensée, des notions diverses et beaucoup de connaissances souvent reliées entre elles par des liens logiques.
        Alors nos pensées découlent de cela.
        De même que nous n’inventons guère de nouveaux mots (d’ailleurs nous ne serions pas compris des autres), nous n’avons pas des idées vraiment nouvelles donc très originales. Nous tirons presque toutes nos pensées de ce que nous connaissons déjà, consciemment ou inconsciemment.
         Une partie cependant vient de notre expérience personnelle, de notre “vécu”, mais  vu au travers du filtre de nos connaissances méthodologiques et factuelles, de nos principes et de nos sentiments et émotions propres.
        Pour nous, être original, c’est souvent avoir des raisonnements ou des sentiments qui ne sont pas ceux des personnes ou des groupes que nous connaissons.
        C’est sur un sujet donné, partir d’hypothèses différentes ou bien raisonner différemment, et donc (en excluant erreurs et artéfacts), aboutir à des conclusions différentes par rapport à notre environnement immédiat (et donc par référence à ce qu'il pense, de nous notamment).
        C’est donc être original dans notre petite sphère, mais d’autres, ailleurs, peuvent avoir les mêmes idées que nous, peu importe puisque nous ne les connaissons pas.
        L’ennui c’est que tous actuellement rêvent d’être ainsi; c’est une certaine mode, et donc paradoxalement l’envie d’être original relève au contraire d’un esprit moutonnier.!!
        En fait cela provient de ce que dans notre monde actuel, probablement en raison de l’importance des médias, nous faisons beaucoup trop de cas de l’opinion d’autrui, et finalement  nous voulons être original pour nous faire remarquer des autres. On frise là l’excentricité !!

        Certaines personnes cependant sont “créatives” et ont des idées qui ne semblaient pas avoir été déjà explorées.
        N’ayant pas connu d’auteur, je ne suis pas à l’aise pour vous parler de créativité littéraire. Par contre je connais assez bien les domaines scientifiques et artistiques.
        Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il est très rare qu’une idée nouvelle le soit par ses constituants. Si on regarde le contenu dans le détail, la plupart des éléments existaient déjà et sont connus.
        La nouveauté tient seulement à ce qu’on n’avait jamais mis ensemble ces éléments connus.
        La créativité c’est presque toujours non pas créer ex nihilo, mais simplement rapprocher et lier entre eux des choses déjà connues, mais que personne n’avait encore eu l’idée de mettre ensemble.
        C’est vrai du peintre, du musicien, et aussi du chercheur ou du technicien et même du chef-cuisinier.

        Quelles sont les conditions pour faire des choses nouvelles, pour être original :
             - c’est d’abord je crois, avoir une certaine curiosité intellectuelle : se poser des questions.
             - c’est ensuite beaucoup travailler pour avoir dans les domaines où l’on veut ainsi innover, des connaissances importantes sur les méthodes à utiliser, sur les réalisations déjà effectuées, et sur les choses elles mêmes et sur les explications les concernant.
        Il faut en quelque sorte être un expert du domaine, (pas forcément sur le plan théorique, cela peut être expérimental), et l’intuition que nous attribuons aux experts vient en fait des rapprochements qu’ils peuvent faire consciemment ou non, entre toutes les notions qu’ils connaissent sur leur sujet de spécialité.
            - c’est enfin de pas être inhibé, ni par les idées reçues, ni par la peur des idées nouvelles et de sortir des sentiers battus, et onc il faut être prêt à se remettre en cause soi-même.
        Etre obnubilé par l’opinion des autres tue la créativité. Donc vouloir être original par mode est un non-sens.

        Nous avons vu que le Larousse lui même signalait dans ses définitions les déviances possibles de l’originalité : l’excentricité.
        J’ai connu certaines personnes qui voulaient à tout prix être originales par rapport à leurs camarades ou amis et qui devenaient extravagantes par leurs propos, par leur habillement, ou par leurs actes, et cela de façon assez irréfléchie et impulsive.
        Elles s’étonnaient ensuite de n’avoir plus que quelques admirateurs ou admiratrices qui d’ailleurs leur ressemblaient, et de ce fait, elles n’apparaissent plus tellement originales dans cet environnement, mais par contre elles s’étaient coupées de leurs camarades, et se retrouvaient dans un monde irréel, dont elles ne savaient plus sortir, de façon analogue à l’addiction à la drogue.
        Vouloir absolument se faire remarquer par une grande originalité va au contraire à l’opposé de votre aspiration : l’excentricité est une source d’isolement, de mise à l’écart par soi-même, voire de mise en quarantaine par les autres.

        Certes “vivre sa vie” ce n’est pas “en être prisonnier”, mais ce n’est pas non plus fuir les idées reçues.
        Je pense que c’est les comprendre, les passer au filtre de la logique et de la vraisemblance en admettre une bonne partie, puis se les approprier à sa façon, en fonction de sa personnalité et de son expérience, et les utiliser ensuite au mieux
        Et quelquefois, en rapprochant des notions autrement qu’on ne le fait habituellement, nous pourrons peut être faire alors preuve de créativité et d’originalité.

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  • S'adapter à la vie d'aujourd'hui.

         Hier je faisais quelques réflexions sur “vivre sa vie”  il y a 70 ans dans les années 1945/50, et je me demandais si vivre sa vie, c’était aussi en être prisonnier, mais vu le contexte particulier, les énormes différences avec l’environnement actuel, rien d’étonnant que l’on vive aujourd'hui une vie très différente.

        Je ne vais pas raconter comment vous vivez votre vie aujourd’hui, vous le savez mieux que moi.
        Par contre peut être puis-je vous intéresser en me demandant si moi, j’ai pu m’adapter, malgré mes 87 ans, à la vie d’aujourd’hui et si j’ai succombé également à certaines des idées reçues de notre époque actuelle !


        Il est certain que l’une des grandes caractéristiques des 30 dernières années, c’est le développement extraordinaire des moyens de communication et corrélativement des médias : radio, chaînes hifi, cinéma puis télé et corrélativement CD et DVD, et entre les personnes téléphone fixe, puis portable, et internet, messagerie, blogs, réseaux sociaux de toutes sortes et Messenger notamment. Parallèlement un outil a pris une énorme place dans notre vie, le micro-ordinateur.

        J’ai autrefois manipulé de gros ordinateurs et comme tout ingénieur, j’ai dû apprendre à programmer pour suivre le travail de ceux qui y faisaient de la simulation des phénomènes et des calculs techniques.
        Les premiers ordinateurs datent de 1978 et j’en ai eu un pour mon travail en 1980. Il y a eu plus de 2000 macintoshs dans mon entreprise et j’avais fait mettre en place un réseau intérieur qui ressemblait à internet.
        J’ai toujours eu un micro, je tape plus vite que je n’écris à la main, mon mac est pour moi un outil de recherche, d’écriture, et de classement des informations que je vais régulièrement rechercher dur des sites internet.
        Là je vous ai donc précédé(e)s et je n’ai vraiment pas de problème, sinon les dépannages de ceux qui en ont sur leur ordi et presque toutes mes communications passent par la messagerie. J'arrive à me débrouiller sans trop de problème avec les blogs : c'est plutôt le temps qui me manque !
        Mais je n’aime pas Messenger ou équivalents. Ou on mène 4 conversations à la fois, et là gare à l’erreur, ou s’il n’y a qu’un interlocuteur, on perd un temps fou à taper et à attendre l’autre. Vive le téléphone !
       
        Radios, chaînes hifi et CD, télé et DVD ne posent pas de grands problèmes d’emploi. La seule chose, c’est que depuis l’avènement des circuits intégrés qui ont replacé les bonnes vieilles cartes à transistors, je ne sais plus dépanner ces appareils que la société de consommation nous oblige à remplacer trop vite, soit par obsolescence, soit par manque de fiabilité.
        Par contre j’ai des problèmes avec les téléphones portables : je m’en sers peu, car j’ai presque toujours un téléphone fixe près de moi et c'est peu onéreux; mon portable  a au moins 7 ans !! Je mets I/4 d’heure à écrire 3 lignes de SMS (riez bien !!) et je suis tellement habitué aux grands écrans de télé et d’ordinateur que je ne vois pas l’intérêt d’avoir la télé ou internet sur le téléphone portable. J’ai une tablette, mais elle ne me sert qu’en déplacement ou quand je fais des conférences pour faire des projections powerpoint, et pour chercher des définitions sur internet quand je fais des mots croisés en famille.
       Et le plus souvent, si on m'appelle sur le téléphone portable, je mets tellement de temps à trouver où je l'ai mis, que mon correspondant est passé sur la messagerie.!

        J’avoue que ce que j’ai aussi du mal à.comprendre, ce sont les sujets de conversation, des ados comme de certains adultes, soit sur les réseaux sociaux, soit par SMS. Je trouve qu’ils perdent un temps fou pour ne dire que des banalités sans importance, ni utilité. Il m’est arrivé quelquefois de lire certains enregistrements Messenger de 20 à 30 minutes et de résumer les choses importantes dites : cela tenait en cinq à dix lignes !!
       Je suis aussi effaré du nombre d'inexactitudes ou d'âneries qui circulent sur les réseaux sociaux.
       Et ils servent bien souvent à rassembler les lecteurs ou les foules et c'est là, aujourd'hui l'une des principales causes de comportement moutonnier.

        Je regrette aussi qu’on ne vous apprenne pas mieux à chercher de la doc sur internet et à faire des exposés sur powerpoint (ou autre logiciel analogue), car il y a des règles précises à respecter et une multitude d'astuce pour faire une bonne présentation.
        Par contre je cède à la mode : j’ai lu Tintin, je lis Astérix et Luky-Luke ^^.
        Et je lis plutôt un livre qu’on m’a recommandé ou un “prix littéraire”, car je fais confiance à ceux qui les ont déjà lus. Est ce être mouton ? Peut être !

        Quant aux médias, j’en ai une piètre opinion. Je constate que les journalistes n’intéressent les gens que par du sensationnel et du voyeurisme, qui se font au dépens de la vérité. Ils ne contrôlent pas leurs sources, ne se font pas aider par des personnes compétentes et disent d’énormes bêtises et souvent de bon sens, sans parler de fautes de français en pagaille.
        Par ailleurs la ciné et la télé en raison de ce qu’ils diffusent et qui est loin d’être neutre, déforment dans l’esprit de tous, l’image de nombreuses de nos actions et ils sont à mon avis, en partie responsables de l’exagération de nos envies et de nos désirs et de l’explosion de la violence.

        Une deuxième caractéristique de notre époque est le développement et l’emprise de la société de consommation, certes à travers les médias et la pub, mais aussi par la comparaison incessante de ce dont dispose chacun à ce que possède son voisin.
        Je suis toujours surpris lorsqu’un jeune me dit qu’il est très stressé parce que ses parents ont refusé de lui acheter telle ou telle chose et que je lui demande les raisons profondes de cette envie : dans 80% des cas on me répond : c’est parce que mon copain C ou mes camarades ont déjà cela !
        Je n’ai jamais beaucoup regardé ce que possédait mon voisin, et les objets de mes envies avaient des buts très précis et définis, tout à fait personnels ou familiaux.   
        De même j’ai du mal à comprendre votre envie de “marques” et personnellement j’ai toujours essayé de raisonner en “qualité-prix” quelque soit la marque du produit.
        Je trouve que les médias et la société de consommation ont développé aujourd’hui un souci exagéré de l’opinion d’autrui, du qu’en dira t’on, qui s’apparente à l’esprit moutonnier en faveur de l’avis du plus grand nombre.
        J’avoue me soucier assez peu de ce que les gens pensent de moi, sauf en ce qui concerne ceux que j’aime, et je ne m’en porte pas plus mal.
        Contrairement à ce que croient beaucoup, la “mode” n’est pas une façon d’être original(e), mais au contraire de se mettre inconsidérément à la remorque de gens qui vous manipulent, le plus souvent par esprit mercantile ou par goût du pouvoir. Céder à la mode, c’est toujours un peu abdiquer sa personnalité. Il ne s’agit pas d’être original à tout prix, mais d’être conscient de ses actes et de la part de responsabilité qu’on y prend.

        Une troisième caractéristique importante est l’évolution de l’éducation et de l’instruction, mais là je suis coté parents, de l’autre coté de la barrière.
        Une de mes filles est puéricultrice, j’ai dans ma famille des professeurs, je discute avec beaucoup de jeunes et je trouve que à part quelques parents trop sévères, la majorité considèrent que pour que son enfant vous aime, on ne doit rien lui refuser, et ces parents sont d’un  laxisme effarant. Beaucoup également sont pris par leur travail et s’occupent peu de leurs enfants et croient que tout est dit du moment que ceux-ci ont leur confort matériel.
        La plupart des parents croient notamment que les puéricultrices et les professeurs peuvent éduquer à leur place leurs enfants, sans se rendre compte que la plupart des habitudes (bonnes ou mauvaises) sont prises avant 6 ans et même pour les plus générales dès que l’enfant comprend la parole, puis sait parler.
        Je suis très étonné du fait que, alors que nos moyens de communiquer ont été amplifiés de façon révolutionnaire, la communication entre les jeunes, leurs parents et leurs professeurs est beaucoup plus mauvaise qu’autrefois.
        De même je constate que des frères et soeurs vivent comme s’ils étaient des enfants uniques, alors que j’ai comme expérience une cellule familiale où parents et fratrie partageaient leurs activités de loisir, les parents suivaient le travail des enfants et ils essayaient de les intéresser au métier qu’ils faisaient.

        Enfin, point qui évidemment ne me touche qu’indirectement vu mon âge, c’est l’évolution chez les jeunes des relations d’amitié et d’amour avec ce phénomène du ou de la petit(e) ami(e).
        J’ai beaucoup écrit à ce sujet et je vous renvoie à mes articles.
        Certes j’estime que priver les jeunes de la pilule et du préservatif, ou les empêcher de faire un “essai” de vie en commun sans être mariés serait un grave retour en arrière.    
        De même obliger les gens qui ne s’entendent plus du tout à continuer à vivre ensemble et à se disputer en permanence serait néfaste.
        Par contre je constate tous les jours les dégâts sur des enfants et ados, des engueulades et divorces des parents, et je vois aussi combien la mode du petit ami fait des ravages parmi mes jeunes correspondantes, la plupart de leur tristesse provenant de chagrins d'amour.
        Je pense que les médias qui ont mis dans les esprits, un modèle d’amour basé sur une simple attirance, qui est passager et sans lendemain, et qui ont déresponsabilisé les couples dans le fait d’avoir des enfants (ou des animaux domestiques car c’est devenu presque pareil chez certains) et de les élever, ont une grande responsabilité dans la tristesse, voire le désespoir passager que je rencontre chez les jeunes que j’essaie d’aider.

        Si je reviens à mon adaptation à la vie dans le monde moderne, je constate que je n’ai guère de mal à m'adapter aux contraintes matérielles.
        Par contre je n’abandonne les règles de vie que l’on m’a données dans ma jeunesse et que j’ai acceptées et intégrées dans ma personnalité, que dans la mesure où les faits et l’observation d’autrui me montrent qu’un solution différente; mieux adaptée au monde moderne est bénéfique.
        Je reste persuadé au contraire que certaines modes actuelles ne sont pas bénéfiques quand elles tendent à déresponsabiliser l’individu, à le rendre esclave de ses désirs sans raisonner au préalable, et à lui faire adopter un comportement moutonnier de consommateur.
        Mais j’ai eu une grande chance car, quand j’étais en activité, j’ai connu une période de plein emploi. Actuellement une des caractéristiques importante de l’évolution de notre monde est la mondialisation et le chômage. Mais ce n’est malheureusement ni un phénomène de mode, ni une tendance moutonnière.

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  • Vivre avec son temps, il y a plus de 70 ans.

    "Il faut vivre avec son temps"
        “ Comment vit-on avec son temps ?”
        "Vivre avec", ce n'est pas "se laisser emprisonner dans !".


        Ces phrases me poursuivent et je me demande quelle a été mon attitude, quand j’étais ado il y a plus de 70 ans, et aujourd’hui, où mon âge (87) m’interdit (théoriquement) de lire Tintin.

        Etais je un “mouton “ quand j’étais ado. ? Etais je soumis à l’opinion de la majorité; avais je le souci du “politiquement correct ? Et même si je ne l’avais pas consciemment que faisais je réellement ?

        Il faut dire que “mon temps” était particulier : 39-45, il y avait la guerre, l’occupation allemende, la pénurie de tout  et le souci était d’arriver à manger à sa faim. On manquait de tout, même en province à Pau où j’habitais.
        1945, la libération, mais tout n’est pas revenu immédiatement, mais les américains ont amené des moyens matériels mais aussi des idées, des modes.
        1947, J’avais passé mon bac et je suis venu à Paris en prépa de maths des grandes écoles, et pendant 4 ans je n’ai pas eu le temps de faire grand chose d’autre que travailler, alors je ne suis pas un bon exemple.
        Je peux quand même essayer de penser à d’autres jeunes de mon temps.

        Par rapport à maintenant, il y avait une grande différence : très peu de communication : pas de télé, chaîne hi-fi, CD, DVD, pas d’ordinateur ou d’internet, pas de portable mais même pratiquement pas de téléphone fixe (seuls les riches et les professions libérales en avaient). Peu de radio, peu de magazines, quelques quotidiens et hebdomadaires, mais par contre beaucoup de livres.
        Pas de cinéma pendant la guerre. A partir de 46 on y retournait, films extraordinaires français en noir et blanc et les premiers films en technicolor américains.
        Alors que faisions nous : le travail de classe, beaucoup plus prenant qu’aujourd’hui car il y avait moins de tentations externes. Beaucoup de lecture. Beaucoup de sports. Des jeux de société et des discussions avec les copains.
        Les “boums” (les teufs d’aujourd’hui !), il n’y en avait pas pendant la guerre et ensuite assez peu par manque de place et de moyens finaciers. En principe pas d’alcool, et les cigarettes étant rationnées on ne fumait pas. La drogue était totalement inconnue.
        Coté “société de consommation” , il n’y avait pas de “marques” et comme on avait juste de quoi manger et se vêtir, gadget et habillement à la mode n’était pas notre souci du tout. Très peu de pub, et finalement seules les vitrines des magasins suscitaient notre envie.
        Le contexte était donc très différent d’aujourd’hui.

        D’où pouvaient venir les idées préconçues, le politiquement correct”, l’opinion de la majorité, l’incitation à être un mouton, et à l’inverse qu’est ce qui aurait pu exciter un peu notre originalité et notre pensée propre et autonome.?

        Des idées préconçues, consciemment nous n’en avions que peu, car sans médias, sans pub, sans gadgets et marques, sans société de consommation, les besoins ne se créaient pas facilement et nous n’avions guère de mode à laquelle céder.
        Tout de même la libération et les américains nous avaient apporté le jazz. et le goût revenu du cinéma, mais autant pour les films français qu’américains.
        Il y avait quelques 45 et 78 tours mais peu de “gramophones à manivelle” et quelques orchestres amateurs.
        Par contre des films formidables : Renoir, Carné, Guitry, Pagnol, Bunuel, Becker, Cocteau, Christian-Jacques et coté américain Hitchcock

        Alors d’où pouvaient venir nos "idées reçues", nos tabous, nos "à priori"?
       
        D’abord l’éducation par les parents était à l’époque rigoureuse.
        On apprenait d’une part à obéir et d’autre part des règles de savoir vivre et de politesse qui devenaient des habitudes
        Puis on nous inculquait des règles morales. Nous en discutions entre camarades et parmi eux des catholiques, juifs qui avaient fui la persécution nazie, athés et quelques musulmans et  ces règles étaient très voisines au plan général, basées sur trois principes : “respecter et aider les autres comme on aimerait être respecté et aidé soi-même”;  “sa propre liberté s’arrête là où commence celle du voisin”;  “ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse”.
        Mis à part quelques détails peu importants ces règles nous semblaient suffisamment naturelles pour qu’on se les approprie et donc elles devenaient ainsi partie de nous-mêmes, de notre “surmoi” quelles que soient nos croyances.
        Dans la mesure où nous les respections, nous n’avions pas à craindre le jugement d’autrui et donc l’opinion publique, comme celle de nos camarades, ne nous souciaient guère.
        Le seul gros souci était l’occupant et les contraintes qu’il imposait, car si on était pris à les enfreindre, c’était la prison, la déportation, voire la mort. Les parents qui étaient dans la résistance, le cachaient aux enfants, mais ceux-xi sont fouineurs et on avait compris que dans ce cas, la dissimulation et le mensonge (même vis à vis des amis), étaient autorisés et qu'il y avait dans le cas de légitime défense, des exceptions aux principes qu’on nous demandait de respecter.
        Dans ce climat hostile, la famille et l’amour qui y régnait avait une importance énorme.
        Nous avions donc beaucoup d’habitudes venant du consensus des générations précédentes, et elles étaient ancrées en nous de façon naturelle, comme se laver les mains avant de manger ou les dents matin et soir, mais, malgré cela, elles n’étaient pas moutonnières car raisonnées et acceptées comme une nécessité pour une vie harmonieuse en société.

        L’instruction à l’école étaient également contraignante : respect des professeurs, attention en classe, beaucoup de travail à la maison dès le CM1 et qui augmentait jusqu’au bac, de telle sorte qu’il n’y avait pas de gap à l’entrée à la fac. Par contre seuls 30% des élèves allaient jusqu’au bac, les autres se dirigeant vers l’enseignement technique ou pratique d’un métier, mais au lendemain de la guerre, le plein emploi était assuré et le chômage n’existait pas.
        Au plan des programmes de l’enseignement classique menant au bac, les “littéraires” apprenaient pas mal de maths et de physique (les lois essentielles de la science), les “scientifiques” faisaient beaucoup de français et de latin et ne négligeaient pas la philo. Nous faisions tous beaucoup de “sciences naturelles” (le SVT d’aujourd’hui). En outre nous avions du sport obligatoire.
        Les professeurs et les parents non seulement nous avaient donné l’habitude du travail, mais encore ils nous avaient donné le goût de l’étude : comprendre comment fonctionnait l’univers, connaître succinctement la pensée des auteurs qui nous précédaient et l’histoire des hommes célèbres.    
        L’enseignement jusqu’au bac était très systématique mais en même temps concret et sauf exception, nos profs étaient excellents. Ils arrivaient à nous intéresser et, bien qu’ayant eu un cursus essentiellement scientifique j’ai de bons souvenirs des récits latins sur la vie des Romains ou l’éruption du Vésuve, et de toutes les discussions littéraires et philosophiques.
        De plus une des occupations favorite était la lecture et les livres d’ados que l’on trouvaient, comprenaient de nombreux ouvrages soit d’inspiration technique et scientifique, bien que romancés (les Jules Vernes par exemple), soit écrits par de grands auteurs, un peu expurgés pour qu’ils soient plus courts (on enlevait les parties les moins intéressantes et quelques passages trop violents ou stressants). On lisait tous ainsi, comme une distraction, les romans de Rabelais, Balzac,, de Voltaire et Rousseau, de Chateaubriand, Stendhal, Hugo, Georges Sand, Mérimé, Flaubert , Zola ou Maupassant, des récits de La Bruyère ou Saint Simon, (et j’en oublie sûrement.). On consacrait donc plus de temps en classe, aux auteurs de théâtre et aux poètes, ou aux auteurs plus arides.
        Mais les professeurs avaient l’art de nous intéresser et par exemple notre professeur de français nous montrait comment Montesquieu dans “l’Esprit des Lois” (livre pas drôle du tout quand on a 12 ans !) était un précurseur de la démocratie moderne avec la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, ses idées sur la liberté et la laÏcité, et sur l’origine des lois culturelle ou géographique, et on l’écoutait, pris par le sujet.   
        Là encore on nous donnait un héritage du passé, mais en même temps on nous apprenait à l’analyser, donc à le discuter, à le relativiser.
        Certes c’était du passé, mais je pense que cet héritage ouvrait l’esprit et que c’était une aide pour par la suite, “vivre son temps” en étant mieux armé.
        Je n’ai jamais regretté mes années d’école.

        Reste l’influence des camarades et la “mentalité” de groupe qu’elle apporte. L’amitié et l’amour.
        La guerre nous vait appris une certaine solidarité que renforçait l’école et le sport. Les loisirs c’étaient aussi des balades dans la campagne, des jeux de société, et des discussions sur tous les sujets qui peuvent passer par la tête d’un ado. Il n’y avait pas de jalousie, d’envie de ce qu’avait le copain. On se prêtait nos bouquins, nos jeux.
        Bien que la vie quotidienne ne soit pas aisée, ses tracas ne nous pesaient guère. On n’avait pas d’état d’âme. Petits problèmes et soucis nous apparaissaient comme des handicaps normaux, qu’il nous appartenait de résoudre, et si un gros pépin se présentait (maladie ou la mort s-d’un proche) le soutien de la famille et des camarades était immédiat et efficace.
        Il y avait d’ailleurs dialogue entre ados, parents et grands parents, malgré des divergences de génération.
        Il n’y avait pas de psys, pas de médicaments psychotropes et les médecins ne s’occupaient que des vraies maladies mentales. Je n’ai jamais rencontré de jeune en dépression dans ma jeunesse, et la scarification était une chose inconnue et aurait été alors incomprise, comme une atteinte absurde à la santé.
       
        Je vous ai déjà parlé de l’amour il y a 70 ans.
        Beaucoup d’amis et on sortait tantôt avec les uns tantôt avec les autres. Pas de petit(e) ami(e).
        Les classes n’étaient pas mixtes et il y avait un “lycée de filles” et un “lycée de garçons” du CM1 à la terminale;
        Au lycée, on ne pensait pas à être amoureux, (les médias inexistantes ne nous y incitaient pas), et ceux à qui cela arrivait, étaient très discrets et, en l’absence de pilule et préservatifs, ne laissaient pas libre cours à leurs désirs.
        Aussi y avait il très peu de chagrins d’amour et la jalousie restait peu connue des ados.
        Même par la suite après le bac, le coup de foudre existait peu et le véritable amour était basé sur une connaissance et un respect mutuel.
        Il était rare que l’on vive ensemble avant de gagner sa vie, et le faire en dehors du mariage était mal vu, de même que le divorce.
        C’était sans doute le préjugé de société auquel on se soumettait le plus et qui n’était pas bénéfique, car il ne permettait pas de s’assurer avant de fonder une famille, que l’on avait assez de points communs pour pouvoir supporter une vie commune.
        L’autre préjugé lié d’ailleurs au dogme de stabilité du mariage, était que la femme s’occupait du foyer et n’avait pas d’activité professionnelle. Il y avait donc beaucoup moins de filles que de garçons dans l’enseignement supérieur et même dans le secondaire peu d’élèves et très peu de filles dans l’enseignement scientifique.
        A Pau, dont la commune comptait 25 000 habitants, il n’y avait plus de 1ére S et de terminale S au lycée de filles et une seule classe au lycée de garçons où nous étions 21 garçons et 8 filles seulement.. Pourtant le mythe selon lequel les filles n’ont pas la “bosse des maths” est parfaitement ridicule.
        Heureusement ces préjugés ont presque disparu. Mais les hommes sont restés presque aussi machos que de mon temps! LOL
        C’est cette différence homme - femme qui était sûrement le plus fort préjugé d’il y a 70 ans.

        Finalement, quand je revois ma jeunesse, je pense avoir pas mal de préjugés mais peu de tabous, je crois avoir étant jeune, “vécu avec mon temps”, mais sans étre “emprisonné” ni être “un mouton”, mais avoir reçu de mes parents et professeurs de nombreuses idées qui m'ont accompagnées toute ma vie.

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