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         Il m'arrive souvent dans mes discussions avec mes correspondant(e)s ou avec mes petits enfants, que l'on me répète : “je m'ennui iiiiie....!!!.” , avec beaucoup de tristesse et en se lamentant sur les méfaits de la solitude.
        Cela me parait effectivement un symptôme courant de la jeunesse actuelle, voire même de notre temps.
         J'ai fait en mars dernier plusieurs articles sur l'ennui et même un test, et quelqu'un m'écrit : "c'est la société actuelle qui est comme cela : c'est normal de s'ennuyer, quand après avoir été surchargé d'activités, on n'a tout à coup un creux".

         Et pourtant il y a une catégorie de personnes qui ne s'ennuie pas : le jeune enfant entre deux et six ans, voire plus.
         J'ai peu de souvenirs de cette lointaine enfance, mais j'ai souvent observé de jeunes enfants dans ma famille. Il me semble qu' ils ne s'ennuient jamais.

          D'abord le petit enfant n'est jamais seul. Il peut, sans difficulté imaginer la présence de ses parents près de lui, surtout de sa mère, qui l'accompagne dans ses soliloques. Il a aussi près de lui son “doudou”, ses ours en peluche et ses jouets préférés.
         Et même sans eux, l'enfant ne s'ennuie pas il découvre le monde.
         Je pense que comme moi vous avez joué à faire entrer ou sortir un escargot de sa coquille.
        “Escargot, montre moi des cornes , ou sinon, je te casse ta maison !“ dit la chanson enfantine.

         Bien sûr l'enfant cherche d'abord à jouer avec ses jouets. Mais cela ne l'occupe qu'une partie du temps
         Il ne s'ennuie pas pour autant; l'enfant est intéressé par tout ce qui l'entoure et la moindre petite chose capte son attention : un insecte qui butine, une grue qui construit un immeuble, les oiseaux qui viennent manger des graines sur un balcon, les avions qui atterrissent au loin, sa mère qui fait la cuisine ou son père qui bricole.
         Il regarde attentivement, cherche à comprendre, observe pour pouvoir imiter. Il découvre ce qui l'entoure et se forge peu à peu une certaine expérience.
         Au fond l'enfant s'amuse de tout, car tout pour lui est une aventure, une découverte, une nouveauté, une stimulation.
         Ses sens sont en éveil, son attention est soutenue, son cortex frontal réfléchit, sa mémoire emmagasine et des tas de questions fusent. Et lorsqu'il ne s'agit pas de choses nouvelles mais de jeux avec des objets connus, alors son imagination invente, lui raconte un conte, une nouvelle histoire. Il joue alors un jeu de rôle.
       
        Quand il est en bonne santé, l'enfant est dans son monde à lui, heureux.
        Tout pour lui est nouveauté, stimulation, imagination.
        L'ennui, il ne connait pas, sauf si les adultes lui ont inculqué cette notion, malgré lui.

         Malheureusement il n'en sera plus de même lorsqu'il grandira. Pourquoi ?
         Personnellement j'ai l'impression de ne jamais m'être ennuyé. Pourquoi ?
         Je pense que mes parents comme mes professeurs m'avaient habitué à être curieux, à poser des questions et ils y répondaient. Les livres qu'on me faisait lire, les cours en classe, étaient tels qu'ils excitaient ma curiosité et mon imagination. Alors j'étais en perpétuelle découverte.
         Découverte de l'environnement, découverte de la littérature, découverte des sciences, découverte découverte des méthodes, de tous les problèmes de la vie quotidienne et de trouver leur solution.
         Je n'avais pas des jeux sur internet ou sur console où l'on exerce seulement la rapidité de ses tirs et de ses réflexes. C'étaient, en dehors du sport des jeux de réflexion, d'imagination, de création.
         Bref j'avais toujours quelque chose à faire, à réfléchir, à imaginer. J'étais toujours occupé, même quand j'étais seul.

         Je pense qu'effectivement, c'est notre société d'aujourd'hui et l'éducation de ses enfants par leurs parents et dans l'Education Nationale, qui crée l'ennui.

     

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          Je suis toujours un peu surpris quand je vois des automobilistes ou des personnes au supermarché, qui se disent tout le mal qu'elles pensent l'une de l'autre, dans un langage en général peu châtié que n'oserait même pas utiliser un charretier.

          Un vieux monsieur (comme moi !) devant moi regardait aussi, et se tournant vers moi m'a fait cette réflexion, parodiant ainsi Madame du Barry : "La France, la politesse fout le camp !" Et il a ajouté "mais qu'est ce qu'on leur a donc appris à l'école"?

          Est ce vraiment à l'Education Nationale de nous apprendre la politesse ?

         Cela m'a donné à réfléchir : d'abord qu'est ce que la politesse ?

         La politesse c'est un ensemble de règles destinées à rendre meilleurs nos rapports entre personnes à l'intérieur de notre société et cela dans la vie de tous les jours. C'est un régulateur de la vie sociale.
         Ma grand mère, lorsqu'elle m'enseignait la politesse, appelait cela du “savoir vivre” !
         Ces règles peuvent avoir des origines diverses, certaines anciennes correspondant à la culture “ethnique”, à l'appartenance culturelle à une communauté et diffèrent donc suivant nos origines. Chaque groupe culturel a ses propres règles, reliées à son système de valeurs. Dans un pays où l'on concsidère que chacun est maître de son temps, être bref est une marque de respect; mais au contraire là ou le degré de respect et d'attention que l'on vous porte, se mesure au temps passé avec vous, ce serait au contraire une impolitesse et il faut donc “être long”.
         Dans le même esprit certaines règles sont très traditionnelles, comme la façon de saluer ou de dire bonjour, de manifester sa déférence, qui varie beaucoup d'un pays à l'autre.
         Comparez nos traditions à celles des japonais ou de la Corée du Sud. Dans ce pays par exemple, on doit être déférent vis à vis de toute personne plus âgée que vous, ne serait ce que de quelques mois, et un jeune ne peut s'adresser aux adultes comme à des personnes de son âge et il ne peut parler à des parents ou grands parents comme on le fait chez nous, respect oblige. C'est eux qui parlent et on répond.   
         Ces coutumes se sont forgées au cours du temps et évoluent lentement.

         Pratiquer les règles en vigueur revient à reconnaître que l'on appartient à un groupe dans lequel elles ont cours, que l'on adhère à ses valeurs et que l'on désire s'y faire accepter. Elles sont un facteur d'intégration et un lien social.
         D'autres règles sont plutôt l'apanage d'une catégorie sociale, car elles correspondent à des modes de vie, des habitudes différentes, mais ces différences, très fortes autrefois, tendent aujourd'hui à s'estomper.
         En effet elles peuvent aussi créer un clivage entre ceux qui les connaissent et ceux qui ne les connaissent pas et contribuer à une ségrégation sociale entre les riches et les pauvres, les autochtones et les immigrés, les gens des villes et ceux de la campagne, dans l'entreprise entre les cadres et les employés..... Il fut essayer d'atténuer ces différences.
         Auxiliaire du lien social, mais aussi vecteur de ségrégation et d'hypocrisie, la politesse, tel le dieu Janus, a un double visage et les philosophes se sont toujours demandé s'il fallait la considérer comme une vertu ou en dénoncer le formalisme. Je crois que tout dépend de l'usage que nous en faisons.
         Enfin je pense qu'il faut, pour être complet, citer certains détails de cette politesse, propres à une communauté ou à une famille, habitudes qui sont issues de circonstances historiques particulières, d'un environnement géographique ou culturel ou de personnes marquantes qui la composent.
       
         Enseigner la politesse, c'est donc enseigner d'abord des règles et je me souviens avoir lu - quelquefois en riant quand celles-ci avaient beaucoup changé, de petits livres qui donnaient des conseils pour bien “se tenir” en société, pour savoir quoi dire dans certaines circonstances (éviter par exemple de dire à une dame qui vous remercie d'avoir assisté à l'enterrement de son mari “mais pensez donc c'était avec plaisir” !), ou pour savoir les coutumes pour mettre les verres et couverts et bien se tenir à table.
         Il me semble tout d'abord qu'une partie de cette politesse s'apprend très tôt, avant quatre ans et c'est aux parents de faire l'éducation des jeunes enfants, par l'exemple qu'eux mêmes donnent et que l'enfant essaie d'imiter, en recevant des conseils, voire quelques remontrances. C'est le cas notamment de ce qui devrait devenir un réflexe tel que “bonjour”, “s'il vous plaît”, “merci” ou s'excuser quand on gêne.
         La presque totalité de ces “coutumes” s'apprend avant dix ans. Si l'école devait donner un complément de formation par rapport à celle des parents, c'est plutôt d'abord à la maternelle, puis à la communale.
         Cela s'est d'ailleurs toujours fait. Quand j'étais gosse, si en arrivant en classe nous n'enlevions pas notre casquette, si nous ne disions pas “bonjour Monsieur”  à l'instituteur, nous avions droit à des remarques et nous trouvions cela normal et lorsque nous étions ainsi impolis, c'était un oubli, très rarement volontaire.
         Il existe même des stages de “savoir vivre”, mais ceux ci sont perçus comme des moteurs d'ascension sociale, ce qui ne serait sûrement pas le cas pour des élèves des collèges et lycées qui y verront une “matière scolaire” comme une autre et surtout son coté contraignant et moraliste, qui risque de leur déplaire.
         En outre la force de notre école, c'est son coté universel pluraliste, laïque, qui lui fait un devoir d'accueillir tous les élèves quelle que soit leur origine, leur nationalité, leurs opinions ou leur religion.
         Or si on regarde les règles de politesse dans leur détail, elles peuvent être différentes selon ces critères, et alors que faut il enseigner qui soit réellement utile et qui ne choque personne ?
       
         Je ne pense donc pas que l'école soit à même d'enseigner la politesse comme devraient le faire les parents. Ce n'est pas son rôle.
         Alors comment ferais je personnellement si on me demandait de le faire en classe ?
        Je crois que j'essaierai d'en expliquer non pas les règles, mais les principes, éventuellement  avec des exemples.

        Dominique Picard, professeur de Psychologie sociale à l'université de Paris, estime que la politesse a quatre grands piliers :

        La “sociabilité” : c'est :
            - la “convivialité” dire bonjour, merci, respecter des règles simples.
            - les “marques d'intérêt”  vis à vis des autres.
            - la “bienveillance” : proposer ses services.

        Le “respect d'autrui” :
            - la “considération” : ne pas gêner les autres.
            - “le tact, la discrétion”, éviter les propos désobligeants.
            - la “retenue”  être modéré dans ses propos, exprimer son désaccord sans blesser.

        Le respect de soi même :
            - avoir une tenue correcte
            - garder un langage châtié et si possible clair.
            - éviter les attitudes gênantes ou provocantes.

        Un équilibre dans ses attitudes :
            - la “bonne distance”, éviter les excès de froideur ou de familiarité;
            - la “modération”, ne pas abuser du temps d'autrui, ne pas s'imposer
            - la “réciprocité” , être avec une personne comme elle a été avec vous lorsque elle a été elle même polie.

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  •       J'ai reçu deux mails qui m'ont montré que les photos de phasmes et de mantes religieuses que j'avais prises en Bretagne et que j'avais publiées sur ce blog, vous avaient fait quelques impressions. 

         Alors je publie une très intéressante photo que m'avait envoyée il y a quelques annéesun journaliste qui lisait mon précédent blog de temps en temps.

          Cette photo représente un phasme particulier, le Phyllium Gigantus

          C'est "maman phyllium" sur une feuille, vous la voyez à peine (elle est presque de la taille de la photo) et son petit bébé, beaucoup moins doué encore pour le camouflage (il apprendra rassurez vous ) et qui apparaît alors en rouge en haut à gauche.
          Admirez les fausses nervures. Ses mandibules devant sa tête sont jointes lorsqu'elles ne se joignent pas, on dirait un trou dans une feuille !

         Voilà ce que j'ai trouvé comme renseignement sur Wilkipédia, sur cet insecte.

          "...Les Phyllium ou phyllies forment un genre de phasme dont les espèces ont l'aspect de feuilles d'arbres. Ces espèces se rencontrent de l'Australie jusqu'en Inde et aux Philippines.
          Les Phyllium peuvent faire jusqu'à une dizaine de centimètres. Il ont l'aspect de feuilles, ce qui leur procure un excellent camouflage dans les arbres et arbustes où ils vivent. Les œufs ressemblent à de petites graines, et les petits ont généralement une coloration différente qui rappelle celle des petites feuilles. Les feuilles constituent d'ailleurs le quotidien de leur alimentation.
         Les mâles sont en général plus petits, ont des antennes nettement plus longues et peuvent voler, ce qui n'est pas le cas des femelles....."

         J'ai trouvé aussi sur internet un agrandissement de la tête d'un phyllium de quoi vous faire avoir des cauchemars !!!

     

     

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  • Bac 2018, philosophie : désir, injustice.

    Dans ce dernier article, je donnerai mes réflexions sur les deux derniers sujets de philo du bac, ceux de S :
                    Le désir est-il la marque de notre imperfection?
                               Éprouver l’injustice, est-ce nécessaire pour savoir ce qui est juste?

        Là encore une précision de vocabulaire est nécessaire, car des mots divers sont utilisés dans des circonstances voisines :le besoinqui est celui essentiel de base de l’organisme; l’envie de, qui a un caractère de jalousie, de comparaison au voisin; aspirer à et le désir; et en allant au delà,la passion, les pulsions, les addictions.

        Desiderare, en latin, c’est regretter l’absence de. C’est donc une tendance, un effort, une inclination vers quelque chose, que l’on n’a pas encore acquis, et qui n’est pas facilement accessible : le désir peut concerner un objet, une action, une personne, une chose abstraite. C’est en outre un moteur important vers l’action, mais ce n’est pas une volonté raisonnée.
        Le désir peut avoir un but noble, une aspiration généreuse. Il peut au contraire concerner des aspirations nuisibles, soit à nous mêmes (allant jusqu’à l’addiction), soit à autrui, sous l’effet de pulsions;
        Il peut engendrer un manque et donc frustration et souffrance.

        Mais l’expression « une marque d’imperfection » me fait sourire : comme si nous devions être parfaits.
        Je dirais bien ce que Bergson disait du rire : le désir est le propre de l’homme, ce qui nous différencie des animaux et du simple besoin. Il peut être une source de dégradation comme de perfectionnement. Renoncer au désir ne nous rendra pas forcement meilleurs et surtout parfait.
        Par ailleurs, si je me réfère à la pyramide de Maslow, dont j’ai parlé plusieurs fois dans ce blog, le besoin constitue les deux premiers étages; le désir se situe aux autres étages, et il participe aux derniers : le besoin de reconnaissance et la réalisation de soi.

        J’ai trouvé le second sujet intéressant mais curieux pour la série S, car il relève plutôt de la psycho que de la morale.

        En fait la question est curieuse car « éprouver l’injustice » est un sentiment, une impression, une émotion. et « savoir ce qui est juste » est au contraire une reconnaissance, une réflexion sur des règles, en vue de l’action (ce qu’il faut et ne faut pas faire).
        L’injustice n’est pas le contraire de ce qui est juste, c’est une situation dans laquelle un acteur a commis quelque chose qui n’est pas juste et cela est ressenti négativement par celui qui en pâtit ainsi que par des témoins.
        « Savoir » ce qui est juste est une connaissance rationnelle , morale, juridique, politique, avec une référence à la loi.
        Quand j’étais enfant, il m’est arrivé de ressentir l’injustice d’une punition pour une bêtise que je n’avais pas commise. Bien sûr je savais ce qu’était une bêtise, mais je ne connaissais pas ce qui était juste. Ressentir l’injustice est une émotion presque innée.
        Evidemment la connaissance de ce qui est juste peut renforcer l’impression d’injustice.

        Je ne pense donc pas qu’il faille savoir ce qui est juste pour ressentir l’injustice, mais la réciproque est elle vraie, comme le suggère la question du sujet?
        Je crois qu’à ce niveau, il faut séparer ce qui est individuel du collectif.
        Au niveau de l’individu qui réfléchit rationnellement sur une situation et se demande si elle et juste ou injuste, il se réfère effectivement à ce qu’il a éprouvé en matière d’injustice pour juger de la situation. Le sentiment d'injustice le conduit à ce qui est juste, d'après lui.
        Par contre au niveau du législateur qui va coder ce qui est juste, c’est à dire ce qu’il faut faire et ne pas faire, la notion d’injustice n’est pas la seule en cause : les problèmes d’ordre, de vie en société, de nuisance, de punition, de dissuasion sont aussi présents.

        Je pense donc qu’on peut ressentir qu’une action ou une situation est juste ou injuste; c’est lié au fait que l’on est responsable ou non de l’action, et qu’on estime qu’on la mérite ou non.
        Par contre savoir ce qui est juste est une réflexion sur ce qu’il faut faire, sur le comportement à avoir face à des événements, et cela implique une réflexion rationnelle sur les conséquences des actions au plan pratique et moral, et notamment de leurs effets nocifs sur autrui.
        Certes les deux sont en partie liés, mais ce sont deux comportements de natures différentes.

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  • Bac 2018 : philosophie : expériences, développement technologique

         Les deux sujets de la série technologique me plaisaient évidemment, car ils sont plus proches de ma formation scientifique :
                  L’expérience peut-elle être trompeuse? 
                            Peut-on maîtriser le développement technique?


        Là encore des questions de vocabulaire se posent.
        Quelle signification donner à « l’expérience » ?
        On peut penser à trois notions différentes : les expérience de tous les jours de la vie courante, les expériences scientifiques et techniques et l’expérience acquise par quelqu’un tout au long de sa vie.
        Pour les deux premières, il s’agit d’essais conduisant à des constatations qui mènent ensuite à une connaissance ou à la maîtrise d’actions.

        L’expérience courante de tous les jours est basée sur nos perceptions ou sur nos sentiments. La plupart résultent de ce que nous voyons et entendons, mais une expérience amoureuse résulte surtout de sentiments et d’émotions.
        Evidemment nos sens sont souvent trompeurs (on connaît le peu de fiabilité d’un témoin), et notre inconscient guide sentiments et émotions; c’est le contraire du rationnel et donc, par réaction, on doute que ces expériences courantes soient fiables.
        Mais en fait la raison, quand nous réfléchissons, se base sur ces expériences, sur des données initiales pratiques, sans lesquelles, et sans l’imagination et la mémoire, tout raisonnement serait impossible, ne reposant sur rien.
        Même trompeuse l’expérience fournit la matière au rationnel

        Le problème des expériences scientifiques est différent. Préalablement le chercheur a fait une hypothèse; Il en en déduit des conséquences, a imaginé soigneusement des faits qui en résultent et des méthodes pour les mettre en lumière.
    Il chiffre ses résultats, fait un calcul d’erreurs et de confiance à leur accorder.
        Bien entendu des artéfacts peuvent se glisser dans le processus, des erreurs de mesure peuvent intervenir, l’hypothèse de départ pouvait être fausse, ou les déduction erronées. Mais toutes ces conjonctures négatives sont beaucoup moins probables et surtout elles sont presque toujours décelées. De plus la même expérience est souvent faite par plusieurs équipes. L’expérience scientifique est rarement trompeuse, car, les quelque fois où elle n’est pas satisfaisante, on s’en aperçoit.
        Les expériences scientifiques ont d’ailleurs diminué de volume avec le développement des simulations sur ordinateur, qui permettent de prévoir le comportement des objets expérimentés, mais ces modèles mathématiques et physiques ne peuvent donner des résultats corrects que s’ils sont « recalés » sur des expériences, qui vérifient qu’ils sont conformes à la réalité. C’est l’expérimentation qui vérifie alors le rationnel.

        Quant à l’expérience d’une vie, elle repose sur de multiples expériences mais aussi sur leur analyse ultérieure et sur une sélection des causes et des résultats. Certes certaines des conclusions peuvent être erronées, mais par définition, l’expérience d’une vie est orientée vers justement un effort pour réduire les erreurs.


        Maîtriser le développement technologique, un but poursuivi sans cesse, mais jamais atteint réellement..

        Notre monde actuel est très dépendant du « progrès » technologique (et scientifique), nous nous en apercevons tous les jours et la société de consommation et les médias nous le rappellent sans cesse. C’est d’ailleurs le moteur de l’industrie et en partie des finances et de l’économie.
        Les inventions sérieuses et utiles voient le jour, mais les gadgets pullulent; on ne maîtrise pas cette situation car elle est d’ordre économique.
        La technique a été mise en place par l’homme, et à l’origine dans un but de progrès et de maîtrise de la nature. Il est certain qu’actuellement la motivation financière est prépondérante dans les entreprises et qu’elle ne correspond pas forcément à un progrès « utile », mais à une motivation d’optimiser les gains financiers ou à des fins d’image de marque. D’où certains développements qui certes font l’objet de beaucoup de publicité, mais dont on peut se demander s’il n’y aurait pas mieux à faire. C’est le cas par exemple de nombreux logiciels gadgets sur smartphone, ou de l’avion solaire, (jamais cette technique ne pouvant un jour permettre d’alimenter un avion commercial de plusieurs centaines de tonnes).
        Le développement technique demande des moyens financiers importants, et il dépend donc soit des moyens de certaines sociétés, mais qui ont des compétences dans des domaines particuliers et des motivations financières et commerciales, soit de fonds public, mais décidés en général par des personnes n’ayant pas les connaissances techniques et la vision à long terme suffisantes. D’où un contrôle insuffisant.
        Certains produits issus de ce développement peuvent s’avérer dangereux, mais les intérêts commerciaux font tarder leur suppression et engendrent des dommages importants pour l’homme ou la nature (médicaments amiante, pesticides….).
L’exemple le plus inquiétant est le changement climatique dû aux gaz à effet de serre.
        On peut aussi dire que tout développement scientifique et technique peut être utilisé à des fins maléfiques et, même avec un contrôle strict, cette éventualité ne peut être exclue et survient régulièrement.

        Le point le plus néfaste est que l’évolution de l’homme ne suit pas ce développement technologique.
        D’une part au plan du travail : le 19 et le 20ème siècles ont connu des conditions de travail à la production pénibles, voire dangereuses. Le 20ème et le 21ème siècles connaissent le chômage.
        Le développement des techniques numériques de communication et de l’informatique est un exemple flagrant. On veut actuellement imposer le recours à internet alors qu’un partie de la population ne sait pas s’en servir. Les jeunes, certes eux, savent l’utiliser, mais l’addiction aux réseaux sociaux et aux jeux les empêche d’étudier et bon nombre d’entre eux ne savent plus dormir ou manger sans leur smartphone dans la main : pire que leur doudou lorsqu’ils étaient bébés !
        En fait ce n’est pas le développement de la technique que l’on ne sait pas alors maîtriser, mais c’est l’usage qu’on en fait. Toute nouvelle technique, si on veut qu’elle soit bien utilisé, doit faire l’objet d’une formation et d’un long apprentissage, et là on veut brûler les étapes.

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