•           J'ai fait plusieurs articles sur l'œil, la vue et l'interprétation des images visuelles par le cerveau. 
              J'ai pensé qu'il serait peut être intéressant de faire plusieurs articles sur l'ouïe et le rôle du cerveau dans la perception des sons, voire de la musique.
              De même que j'avais commencé par décrire l'œil, je vais commencer dans cet article par décrire l'oreille et essayer de décrire son fonctionnement.

              Vous voyez ci-dessous un schéma de notre oreille. 
              Le "pavillon" qui est la partie que l'on voit, le conduit auditif puis le tympan, cette membrane qui isole et protège l'oreille interne et vibre sous l'effet de la pression des sons. 

    Ce que l'on connait moins c'est l'oreille interne.

              Elle comporte une partie qui ne contribue pas à l'audition mais à l'équilibre de notre corps lorsque nous marchons, nous grimpons ou nous faisons des acrobaties : ce sont les canaux semi-circulaires.
              Ce sont trois “boucles” à angle droit, comme un trièdre trirectangle :l 'une est parallèle au sol, la deuxième est parallèle au côté de la tête et la troisième est parallèle au front ou au visage. Ces canaux sont responsables de la perception des mouvements de la tête dans trois dimensions.
              Chaque canal contient un liquide et des cils sensitifs reliés à des cellules réceptrices qui transmettent les informations au cervelet. Lors de l'inclinaison de la tête, le liquide exerce une pression sur les cils sensitifs des cellules réceptrices. Les cellules réceptrices transforment cette pression en impulsions nerveuses qui sont envoyés au cervelet  et celui ci a “appris” à contrôler notre équilibre à partir de ces signaux.

              Vous voyez aussi sur le schéma la trompe d'Eustache, canal qui aboutit dans le pharynx. A chacune de nos déglutitions, elle assure l'équilibre de pression entre l'oreille moyenne et l'extérieur, condition indispensable à la mobilité du tympan et donc la transmission des sons.
              nlèveSon obstruction par les "végétations" (des granulations qui sont un organe de l'immunité chez le jeune enfant et s'atrophient d'elles mêmes, mais tardent parfois à le faire) pourra être la source d'infections (le médecin e alors les végétations); les otites ou une obstruction lors d'un rhume diminuent les capacités auditives.
              En avion quand vous changez d'altitude, des différences de pressions se produisent et vous avez mal aux oreilles  C'est pour cela qu'on vous recommande de sucer un bonbon et de déglutir pour rétablir l'équilibre des pressions.

              Revenons au son et à l'audition.

              Le tympan vibre et transmet cette vibration à trois osselets, dont vous voyez le schéma ci-dessous (leurs noms servent souvent dans des mots-croisés IoI), qui vont transmettre les sons en les amplifiant d'un facteur d'environ 100 (40 décibels).
              Le marteau est enchâssé dans le tympan en faisant corps avec lui au niveau de sa longue
    apophyse ; sa tête est articulée  avec l'enclume qui lui fait suite (osselet intermédiaire). La branche descendante de l'enclume est reliée à la tête de l'étrier qui va transmettre la vibration sonore à la cochlée.
              En outre des muscles relient ces osselets et  diminuent automatiquement le niveau de transmission lorsque la pression devient trop élevée, pour protéger dans une certaine mesure la cochlée.
              Ils filtrent aussi les bruits de fond graves pour faciliter l'audition et notamment la compréhension de la parole en ambiance sonore élevée.

              La cochlée est une cavité remplie de liquide, en forme de colimaçon, qui contient des cils vibratiles : une rangée de 3 500 cellules cillées "internes”  et  trois rangées de chacune 4 000 cellules cillées "externes” qui modulent la stimulation acoustique en changeant de longueur.
               Ces cellules font à la fois, une analyse de l'intensité des sons et surtout une analyse de fréquence, qui va permettre leur interprétation. 


                Sur la figure ci dessus vous voyez des courbes de réponse des cils en fonction de leur position dans la cochlée et vous voyez que chacun des cils vibratile a sa réponse propre avec un maximum de sensibilité pour une fréquence donnée.
               L'ensemble de la cochlée fait donc à la fois une analyse de l'intensité des sons et surtout une analyse de fréquence, qui va permettre leur interprétation.    
               Gros danger, quand les sons sont trop intenses (plus de 120 db, ce qui peut se produire près des bafles dans une boite de nuit ou avec les écouteurs d'un baladeur), les cils vibratiles cassent et ceci définitivement et l'audition devient défectueuse.
               Un ou 2 canaux ioniques par cil (de grosses protéines laissant passer les ions), s'ouvrent si la cellule est activée par un son de la fréquence appropriée et laissent entrer des ions Ca++ qui engendrent l'influx nerveux en moins d'une milliseconde 
               Il existe environ 30 000 fibres nerveuses dans chaque oreille. Ces fibres transmettent des signaux d'influx nerveux au tronc cérébral et au cortex auditif du cerveau.


               Dans le prochain article nous parlerons de l'interprétation par le cerveau de ces signaux.

     

              

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  •          J'ai regardé dimanche dernier un téléfilm à la télévision, dans lequel une psychiatre qui faisait du profilage, considérait que la délinquance était héréditaire et que l'on pouvait déceler à l'avance par une étude psychologique des enfants et ados, les jeunes qui seraient un jour délinquants.
              Je ne comprends pas que des producteurs de télévision suggère des âneries pareilles que les spectateurs risquent ensuite de croire, ce qui peut entraîner des problèmes sérieux entre personnes.
              On ne nait pas délinquant, on le devient !
              On n'est ni délinquant, ni saint, de façon innée. C'est l'éducation, l'environne-ment et les actes personnels qui essentiellement peuvent vous amener à la délinquance ou à la sainteté.
              Croire l'inverse dans ce domaine, en une espèce de prédestination ou d'hérédité, me paraît au contraire une chose très dangereuse à l'origine de monstruosités comme on en a connues sous le nazisme.
              C'est également faux de croire que la plupart des délinquants sont nés dans une famille pauvre ou immigrée.
              Il y a beaucoup de délinquants qui sont issus de familles relativement aisées (peut être parcequ'ils ont été trop gâtés dans leur enfance), et je connais des jeunes issus de familles modestes et immigrées, qui ont fait des études réussies et ont actuellement un métier et un poste importants.

               Il est cependant certain qu'il y a une part d'inné dans notre personnalité.
               Je suis tout à fait d'accord et c'est ce que je vous ai montré dans les articles sur les “préférences cérébrales” qui ont une part importante d'innéité, mais que nous pouvons ensuite modifier par l'éducation et l'apprentissage de nos tendances “non préférées”. (voir mes précédenyts articles sur les préférences cérébrales).
              Cela influe certainement sur notre devenir : prenons des exemples.

              On constate que la plupart des ingénieurs ont une préférence cérébrale de décision “Logique”. Ils font leurs choix après un examen logique des situations et de leurs conséquences et ne prennent pas, le plus souvent, leurs décisions selon leurs goûts et valeurs de façon intuitive et subjective, comme le font les personnes de préférences “Valeurs”.
              On trouve également que la plupart d'entre eux donnent priorité à la décision et veulent maitriser les événements, (préférence J) plutôt qu'attendre pour décider et s'adapter ensuite (préférence P).
              Pourquoi?
              D'abord parce que ces préférences sont plus favorables pour comprendre et résoudre les problèmes qu'on vous pose dans des études scientifiques.
              Ensuite parce que ces études scientifiques développent énormément ce processus de décision et d'emprise sur les phénomènes.
              Ceux qui étaient “L J” de façon innée ont renforcé leurs préférences et ceux qui étaient “V”  ou “P” ont appris à se servir de leur mode non préféré qui est devenu presque habituel (une seconde nature).
              A l'inverse j'ai constaté que certains jeunes qui avaient passé un bac S et avaient commencé une prépa scientifique, ont renoncé parce que leur préférence était “Valeurs” et qu'ils avaient du mal à s”adapter.

              Si l'on prend les métiers de la santé ou de l'aide sociale, on y trouve beaucoup d'extravertis qui ont au contraire une préférence de décision “valeur” car ces deux préférences entraînent une affectivité et un altruisme plus grands, nécessaires dans leur métier.
              Là encore cela facilite leurs études qui leur plaisent mieux et l'exercice de leur métier renforce ces préférences.

              Alors comment devient on délinquant ?
    Certes il n'y a pas de chemin imposé, sinon on arriverait à éviter cet écueil, mais on peut cependant trouver quelques explications.

              Les parents ont comme devoir vis à vis de leurs enfants de les éduquer, c'est à dire de leur donner la formation nécessaire pour qu'ils puissent ensuite s'assumer hors du nid familial. (ex-ducare, c'est conduire vers l'extérieur). Cela implique qu'on leur assure une certaine instruction à l'école et qu'on leur communique certaines règles morales et de conduite et des valeurs de vie sociale en société.
              Malheureusement certains parents, soit parce qu'ils sont trop occupés, soit parce que famille monoparentale, la personne seule qui les élève, doit travailler dûrement pour assurer la subsistance de la famille, soit aussi quelquefois parce qu'ils n'ont pas appris et ne savent pas élever leurs enfants, ne jouent pas leur rôle d'éducateurs et cette éducation parentale fait défaut.
              De ce fait, le jeune ignore ces règles et n'a pas acquis de système de valeurs;
              Il est alors livré à ses seuls instincts et goûts.

              Les parents, qui ont de moins en moins d'autorité sur leur enfant, ne contrôlent pas ses actions et notamment sa présence à l'école, et le laissent traîner dans la rue, notamment le soir. Peu à peu il fait partie de groupes de camarades, dont certains sont malheureusement des délinquants. Le jeune ado, de nature frondeuse comme tout ado, aura tendance à suivre ces exemples, plus spectaculaires et excitants, et sera ainsi initié à des pratiques qui ne lui apparaissent pas comme particulièrement répréhensibles, puisqu'il n'a pas reçu des règles qui pourrait rendre pour lui ces pratiques suspectes
              Peu à peu ses centres d'apprentissage et du plaisir vont lui faire s'approprier ces actes répréhensifs comme habituels.
              C'est d'autant plus dangereux qu'à l'âge ado, les centres du cortex frontal qui sont chargés de prévoir les conséquences de nos actes, ne sont pas encore arrivés à maturité.
              C'est ainsi que le jeune commencera par fumer du cannabis, puis en vendre pour gagner de l'argent et ensuite faire partie d'un réseau et participer à des actions de violence pour défendre son territoire et celui de sa bande.

              J'ai connu quelques jeunes qui ont suivi ce chemin. Au départ c'étaient de braves garçons, pas très malins et qui étaient très influençables et insouciants, puis peu instruits, peu travailleurs et ayant envie de vivre largement sans s'en donner la peine.
              Leurs parents ne leur avait donné ni règles, ni valeurs, et c'était devenu pour eux normal de mépriser la société et la loi. Ils se sentaient au dessus de cela et se croyaient “invulnérables”.
              Peu à peu ils ont ainsi glissé sur la mauvaise pente, et se sont trouvés confrontés à la police et aux tribunaux à plusieurs reprises, certes pour des délits mineurs, mais qui ont accumulé la prévention et l'attention des autorités sur eux. Puis un jour ils ont fait la grosse bêtise qui a entraîné leur arrestation et un jugement sévère : une condamnation à de la prison ferme.

              Dans cette évolution catastrophique, il n'y a guère de place pour l'hérédité ou l'innéité, mais une déficience des parents à l'origine, une paresse, une insouciance et un manque de volonté des jeunes intéressés, mais aussi une responsabilité de la société qui ne les a pas freinés à temps sur la voie de la délinquance et qui trop souvent, s'est contenté de les sanctionner.

             Toutefois certaines configurations de préférences cérébrales peuvent augmenter chez les jeunes la probabilité d'être en difficulté.
             J'ai eu l'occasion, il y a quelques années de discuter avec des jeunes en difficulté (pas des délinquants, mais des situations difficiles) et j'ai constaté (et cela sur plus de 200 cas) que beaucoup d'entre eux étaient de préférences cérébrales E S V P, ce qui n'est pas conforme aux statistiques sur la population générale, et étaient par ailleurs très influençables.
              Cela signifie quoi ?
                      Extravertis, (“E”), ils se plaisent en compagnie des autres et n'aiment pas leur monde intérieur, celui des idées. Ils ont donc plus tendance à parler qu'à réfléchir.
                      Sensitifs, (“S”), ils vivent dans le présent et aiment les sensations et donc tout ce qui touche au plaisir rapide immédiat. Ils prévoient mal les conséquences de leurs actes, et cela d'autant plus que les centres du cortex destinés à cette prévision ne sont pas encore entièrement développés chez les ados.
                      Valeurs (“V”),  ils ne décident  pas  en fonction de raisonnements logiques, mais font    « ce qui leur plait, en fonction de leurs valeurs ». Mais ces jeunes ont eu une (absence d') éducation dans laquelle on ne leur a pas donné de valeurs (ni de règles). Ils font donc ce qui leur plait en fonction uniquement de leurs goûts, leurs instincts, et de leurs envies ou de leurs pulsions.
                      Perception (“P”), ils ne cherchent pas prise sur les événements mais se laissent dominer par ce qui arrive, en s'y adaptant au mieux.
                      Influençables, ils ont l'esprit moutonnier et suivent donc facilement l'exemple de leurs copains, qu'il soit bon ou mauvais.
              Et j'ai constaté que parmi eux, ceux qui avaient des préférences autres arrivaient beaucoup mieux, dans des situations analogues, à remonter la pente.

              Si leur situation était souvent difficile, avec des échecs scolaires ou sociaux, les préférences cérébrales n'en sont pas la seule explication. La situation familiale, l'incapacité des parents à les éduquer, la faible instruction scolaire, étaient grandement responsables.
                 Et ce n'étaient pas des délinquants, mais des ados un peu paumés et en difficulté.

       

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  •           Quelques mots d'abord sur des bestioles (insectes) que je trouve souvent dans mon jardin en Bretagne : les phasmes. J'ai dû utiliser ce mot dans un article sur les phobies, et on me demande ce qu'est cet insecte

            "Phasme" provient du grec phasma signifiant "apparition" ou "fantôme", caractérisant leur capacité à se confondre avec leur milieu c'est à dire leur mimétisme; Les bretons les appellent aussi "bâton du diable" ! lool
            Mais ils sont totalement inoffensifs. Vous pouvez les toucher.
           
            Il y a plus de 300 espèces de phasmes dont le “phasme gaulois” qui vivent dans mon jardin. Ils pondent des oeufs, mais je n'ai jamais vu de “bébé phasme”.. Il grandit en muant toutes les 3 semaines et vit  environ 8 mois
            Les phasmes vivent surtout la nuit. Le jour ils se cachent.
            Ils ont une carapace cormée très dure, 6 grandes pattes munies de “crochets”et des antennes segmentées recouvertes de poils sensoriels aux multiples fonctions : odorat, goût toucher, ouie. Ils n'ont pas d'ailes et se déplacent lentement, mais peuvent sauter un peu comme les criquets.
            Ils mangent des herbes et des feuilles de plantes du jardin.
            Les oiseaux et les mulots les mangent ainsi que les mantes religieuses ou les fourmis
            Pour survivre sans se faire manger,, ils se fondent dans leur environnement en imitant à la perfection des brindilles, des feuilles mortes ou vertes. (homotypie et homochromie :même forme, même couleur)
            Mais s'ils sont sur un support non naturel la chose est plus difficile :

            La première photo a été prise sur la porte du garage. Le phasme essayait d'être blanc

    mais c'était trop difficile.

    J'ai des phasmes et des mantes religieuses pour ami(e)s

            Dans la deuxième photo, il était allé se poser sur le manche de mon balai. Là c'est du bois et il sait en prendre la couleur

    J'ai des phasmes et des mantes religieuses pour ami(e)s

            La troisième photo est curieuse car le phasme est sur une vitre d'une fenêtre à l'intérieur du séjour,  et il y a derrière des buissons et des arbres verts. Alors le phasme est devenu vert. et on le distinguait à peine
            Alors pour le voir, je l'ai pris par dessous, en me couchant sur le carrelage et on ne voit pas le jardin mais uniquement  la vitre tansparente qui reflète le plafond blanc et le phasme s'est “fait avoir”, son camouflage n'a pas leurré mon appareil photo ! (la tête est en bas).

    J'ai des phasmes et des mantes religieuses pour ami(e)s

           Quelques photos également de mantes religieuses, insectes carnassiers qui mangent les phasmes. Elles sont surtout connues par le fait qu'elles mangent leur mâle après l'accouplement. Elles ont une tête assez terrible et de solides mandibules.

    J'ai des phasmes et des mantes religieuses pour ami(e)s

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  •           Plusieurs personnes m'ont demandé des renseignements sur la formation du cerveau chez l'embryon. Je vais donc vous donner quelques informations sur ce sujet.

              Pendant les quinze premiers jours de la gestation, l'ovule fécondée se multiplie, mais reste relativement indifférenciée. Entre les 7ème et 10ème jours, elle se fixe sur la paroi de l'utérus et continue à se développer ainsi que le placenta qui la nourrit.
              La troisième semaine de développement débute par une réorganisation cellulaire importante, des marqueurs chimiques d'origine génétique dirigeant une première différenciation en trois types de cellules qui vont conduire à la formation d'une part des poumons, des intestins et du foie, d'autre part  des os, des muscles, du système vasculaire, des reins et des organes reproducteur et enfin  “ l'ectoderme ” , qui donnera naissance à la peau et au systèmes nerveux central et périphérique.

              Durant cette troisième semaine on voit apparaître au milieu du foetus, ce qu'on appelle une plaque neurale, qui se “fend” dans le sens de la longueur et se ferme peu à peu. (figure 1), la tête se formant ensuite autour du haut de la plaque qui sera le cerveau, alors que le reste de la plaque donnera naissance au système nerveux périphérique. (figure 2).

              

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

              Au début de la quatrième semaine le haut de cette plaque se divise en cinq parties qui donneront peu à peu naissance aux diverses parties importantes du cerveau que j'ai décrites dans d'autres articles. (figure 3). Le cortex deviendra la couche extérieure du cerveau, qui pense, maîtrise le langage, perçoit et commande notre motricité. Le cerveau émotionnel sous-jacent régira sentiments et émotions, le thalamus coordonne nos sensations et perceptions, et le corps calleux fait communiquer les deux hémisphères droit et gauche.
        
              La photo (figure 4) montre l'extrémité supérieure d'un embryon de 4 semaines qui pèse environ 2 grammes et a quelques millimètres de large et 2 cm de long environ, et sur lequel on voit bien l'ébauche du cerveau et autour ce qui deviendra la tête

              Les premiers neurones se forment à la fin de la 4ème semaine. Dès le 33ème jour, on constate un développement différencié de la moelle épinière et du cerveau. Entre le 2ème et le 5ème mois, la formation des neurones atteint son maximum; elle s'achève quelques mois après la naissance. Par la suite nous ne fabriquerons plus de neurones, mais au contraire, nous en perdrons en vieillissant.
              Les centres du cerveau essentiels à la vie végétative se forment en premier
              La première ébauche du cortex apparaît après six semaines de gestation
              Il va peu à peu se former 100 milliards de neurones dans notre cerveau qui en moyenne vont avoir 10 000 connexions chacun, ce qui représente (10 puissance 15) synapses (les connexions entre axones et dendrites, à prédominance chimique) avec des densités jusqu'à 250 000 synapses par millimètre cube. C'est un énorme chiffre !
              Ce sont ces innombrables synapses et connexions qui sont la base du fonctionnement de notre cerveau, car tout ce qui est “pensée”, perception, réflexion, décision, mémoire, sentiments, se résume en des réseaux de connexions.

              La plupart des neurones vont migrer sur des distances appréciables à l'échelle de l'embryon, de quelques millimètres, pour atteindre la zone qui leur est dévolue où ils pourront se différencier et avoir une fonction déterminée. Ils font ce déplacement en “rampant” le long d'un réseau particulier de cellules de soutien, (comme sur une autoroute), guidés par des “marqueurs chimiques” que l'on appelle “facteurs de croissance”.
              Puis les axones vont “pousser” comme les bourgeons et les tiges d'une plante, et se diriger vers les “cibles” que sont les dendrites d'une certaine population de neurones nécessaires à la bonne marche de cette fonction. Les axones vont continuer à se diriger vers les dendrites cibles à quelques fractions de millimètre près, attirés ou repoussés par des "sémaphores" chimiques et aidés par un réseau de “cellules de soutien” et des "colles" temporaires“, puis il y a jonction avec une dendrite avec formation d'une synapse, grâce à "molécules de reconnaissance", et enfin un signal chimique d'arrêt de croissance des axones. Toutefois ces dernières jonctions se font de façon aléatoire.
              Les premiers contacts synaptiques simples apparaissent vers la dixième semaine mais ne sont vraiment généralisés qu'au cours du cinquième mois de gestation. Durant le septième mois, le développement synaptique se fait de manière extensive dans toutes les régions du cerveau. Les synapses continuent de se former à un taux très rapide après la naissance et atteignent leur densité maximale entre six et douze mois après la naissance.

              En fait le cerveau ne commence à fonctionner de façon encore très partielle qu'après 13 à 14 semaines; c'est la raison pour laquelle les limites de l'avortement légal ont été fixées à 12 semaines. Mais le cerveau ne sera capable d'entretenir la vie de l'embryon (notamment l'hypothalamus), qu'au de la de 4 mois de gestation. Le foetus ne sera viable que vers 5 mois, avec toutefois des probabilités non négligeables de dommages, en cas d'accouchement prématuré.

              Je vous ai donc décrit le plus simplement possible, un processus chimique très complexe de formation des réseaux de neurones et surtout de la croissance de leurs prolongements (axones) sous l'effet de marqueurs chimiques spécialisés. Ces marqueurs sont commandés par notre patrimoine génétique.
              Il y a donc une part d'hérédité dans la formation de notre cerveau, puisque nos gènes proviennent de nos parents, mais ce processus chimique d'expression des gènes a une certaine autonomie et donc il y a aussi une part d'influence génétique qui peut être autre que l'hérédité.
              Cette influence génétique donne naissance à des centres qui, bien qu'ayant la même fonction, ne sont pas identiques d'un individu à l'autre. Cela se traduit par des qualités et des déficiences différentes de fonctionnement et surtout par des possibilités différentes : c'est la partie génétique de nos “préférences cérébrales” dont je vous parle parfois.
              Mais un facteur supplémentaire d'incertitude intervient : les marqueurs chimiques amènent l'axone jusqu'à une très faible distance de sa cible (quelques centièmes de millimètre), c'est à dire dans une population de neurones ayant des fonctions précises,mais à partir de là, les connexions se font “au hasard” et donc sans contrôle génétique.
              C'est pour cela que les cerveaux de deux “vrais” jumeaux (monozygotes, c'est à dire issus de la même ovule), bien que très ressemblants, sont malgré tout  différents car les connexions ne sont pas identiques.
              Nos cerveaux sont donc tous différents, mais jusqu'à la naissance nous n'avons pas de pouvoir sur leur formation. C'est cela la partie innée. (dans laquelle il y a une parte héréditaire, une partie gébétique et une partie aléatoire).
              Mais après la naissance, notre action sur la formation de notre cerveau est immense.

              En effet pendant surtout les deux premières années de notre vie de bébé, mais encore par la suite, certaines connexions vont évoluer et pourront changer de destination jusqu'à l'âge adulte.
              Au départ nous avons un nombre de synapses très superflu pour un fonctionnement correct du cerveau. La façon dont nos allons utiliser notre cerveau va influer sur son contenu
              Les connexions les plus utilisées vont  se renforcer et les autres disparaître, façonnant ainsi des réseaux de neurones uniques à chaque individu. Il y aura même disparitions de certains neurones inutilisés
              En formant une multitude de synapses dans la phase précoce de son développement, le cerveau peut ensuite sélectionner les combinaisons qui fonctionnent le mieux pour perfectionner ses circuits.
              La phase d'élimination sélective des synapses débute quelques mois après la naissance  et va amener une diminution de 60 % des synapses lorsque le cerveau devient celui d'un adulte mature.
              En outre une gaine isolante de myéline se forme autour des nerfs et augmente considérablement la vitesse du signal d'influx nerveux et donc la vitesse de réacrion et le rendement du fonctionnement du cerveau. La myélinisation du cortex commence juste après la naissance et se poursuit jusqu'à environ 18 ans, bien que certaines régions du cerveau soient complètement myélinisées bien avant.

              Les neurones du cortex conservent aussi durant toute la vie une grande plasticité. car ils peuvent modifier l'intensité et la durabilité de connexions entre neurones en fonction de ce que nous apprenons à faire ou de ce que nous mémorisons. S'il n'en nétait pas ainsi, nous ne pourrions plus rien faire après 30 ans environ.
              Cette capacité de modifier l'efficacité des connexions synaptiques est beaucoup moins marquée dans les régions cérébrales plus primitives comme le le cerveau central, l'hypothalamus notamment et le tronc cérébral.

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  • En intermède, deux devinettes :

              Première devinette :
    Quel est cet extra-terrestre qui sort de l'océan ? (photo ci-dessus)

              Je vous donne tout de suite la solution :

     
              Il s'agit d'une étoile de mer rouge comme on en trouve souvent en Bretagne, à Saint-Colomban, près de Carnac dans le Morbihan, et c'est ce que montre la photo ci-contre. Mais on ne voyait que trois des cinq branches, car l'aster-échinoderme se déplace en s'appuyant sur ses cinq extrémités et elle voulait monter sur le rocher. Elle se tirait sur ses trois "doigts" et se poussait sur les deux autres (qu'on ne voyait pas, exprès, sur la photo).

     

     

     

              Deuxième devinette :

    Qu'est ce qui fait zzzb...zzzb...???

              Réponse :  snolucer  à elov iuq ehcuom enu tse'c. 

              Celle de la photo est une mouche bretonne sur le carreau de ma vitre à Saint Colomban, et surprise, elle n'a pas de taches blanches comme les vaches. Je n'ai pas eu le temps de lui en tatouer. Elle s'est envolée. Dommage, elle aurait épaté ses copines !
        Cela dit, je n'ai jamais vu des mouches volant à reculons, et vous ??

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