•    L’ours blanc revient au galop comme le naturel : peut on se forcer à oublier ?

     

             Une expérience est très célèbre et connue en psychologie. C’est celle de l’ours blanc qui s’est déroulée en 1980.

             Les chercheurs ont demandé à des expérimentateurs d’appuyer sur une sonnette chaque fois qu’ils penseraient à un ours blanc.

             Evidemment, en temps normal, qui penserait souvent à un ours blanc.! 

             Mais le fait de l’avoir suggéré ont amené les expérimentateurs à appuyer plus d’une fois par minute dans la période qui suivait; et plus étonnant encore, si on recommençait l’expérience avec ce groupe et un groupe « neuf », les expérimentateurs, qui avaient déjà subi la première expérience, pensaient encore plus souvent à l’ours blanc que ceux qui la pratiquaient pour la première fois.
            Les psychologues de l’époque avaient voulu voir, dans cette expérience, une confirmation des théories de Freud, selon lesquelles nos souvenirs refoulés persistaient dans notre subconscient et revenaient ensuite nous perturber, ce qui n'est que partiellement vrai.

     

             En fait des expériences récentes, notamment menées sur des personnes ayant subi des traumatismes (en particulier des rescapés ou des témoins de l’attentat du Bataclan), ont montré que l’on pouvait volontairement oublier en partie des souvenirs  gênants, et que les capacités d’oublis, qui ne sont pas les mêmes selon les personnes, contribuent à notre santé mentale.

             L’expérience de l’ours blanc, et de nombreuses autres expérimentations le confirment, montre que plus on pense à des souvenirs traumatisants, plus ils nous hantent. On sait comment certaines personnes passent leur temps, immergées dans les remords et les regrets.
             On a montré également que le manque de sommeil accroissait la fréquence des réminiscences néfastes et que, cercle vicieux, cet accroissement de réminiscence perturbait le sommeil.

             Les chercheurs ont essayé d’entraîner diverses personnes à oublier des souvenirs désagréables.

             Le rappel des souvenirs se fait habituellement à partir d’une demande du cortex préfrontal et c’est l’hippocampe qui en général va faire l’aiguilleur pour retrouver les composants du souvenir. Mais il n’est pas facile de diminuer l’efficacité de l’hippocampe concernant un souvenir particulier et il est plus facile de restreindre peu à peu le contenu du souvenir.


           Je ne connais malheureusement pas de personne qui ait utilisé ces processus et donc ma connaissance en est purement livresque (notamment des articles de Cerveau et Psycho), et pas très précise, et les méthodes semblent assez diverses.

           Une méthode simple est, chaque fois que le souvenir indésirable vient à l’esprit (ou une partie de ce souvenir), de le rejeter immédiatement en se forçant à penser à une autre idée très différente et positive. Un tel rejet pratiqué systématiquement affaiblit la fréquence de retour du souvenir indésirable.

           Une autre méthode pratiquée consiste à repérer dans le souvenir, les détails les plus traumatisants; Il faut ensuite pratiquer un processus de rejet, en créant une image mentale (on voit la scène) de ces détails et, soit en imaginant qu’on la détruit, soit en la remplaçant par une autre image, notamment en transformant les sentiments,  l’environnement, les faits, les personnages, et en les choisissant agréables.

          Un conseil qui est donné aux personnes est de supprimer les objets que l’on a conservé et qui vous rappellent le souvenir. Une autre suggestion est d’avoir de nombreuses activités agréables, qui encombrent la mémoire et repoussent les anciens souvenirs.   

         Il faut aussi accepteren partie l’existence de ces mauvais souvenir car il est rare que l’on arrive à les oublier complètement

     

             On constate que selon les personnes ces méthodes d’oubli des souvenirs s’appliquent plus ou moins facilement. Les personnes qui ont ainsi une bonne maîtrise de leur mémoire sont relativement sereines, alors que celles qui n’arrivent pas à faire cette gymnastique d’oubli, sont davantage stressées. Les personnes en dépression n’ont en général plus d’action volontaire sur leurs souvenirs.

             Les psychiatres et psychologues s’intéressent à ces études, car ces méthodes de gestion de la mémoire pourraient constituer des outils thérapeutiques en cas de déséquilibre psychologique et notamment de dépression.    

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  •       J'ai trouvé sur internet des recettes pour transformer l'intérieur de sa maison ou son jardin, qui m'ont amusé et je vous en montre quelques unes :
          La première est l'utilisation de paliers de vélos pour faire un lustre; la deuxième est la création d'un "home cinéma", à partir de palettes de chargement en bois, les suivantes concernent l'utilisation de vieux pianos; le vélo sous le lavabo m'a fait sourire et la balançoire et le coin repos du jardin sont originaux.

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        J’ai souvent aidé des lycéens de première S, à chercher de la documentation pour faire leur TPE (Travaux personnels encadrés) et j’ai trouvé cela fort intéressant. J'ai même appris des choses. Je regrette fort que ces exercices aient été supprimés en 2020, car ils obligeaient les élèves à rechercher des informations et faire des synthèses.
        Je pense que ce que l'on reprochait à ce travail, (et cela me surprend toujours, bien que j’y sois habitué), c’est que sur les 3 ou 4 partenaires au sein de l’équipe de TPE, il y en a toujours un qui regarde travailler les autres et ne fiche rien.
        Encore heureux quand il ne critique pas et ne joue pas à la mouche du coche !
        Je me suis souvent demandé si c’était aussi général. Quand je dirigeais une équipe en entreprise, nous avions aussi des fainéants, mais c’était à celui qui avait la direction et la responsabilité de l’équipe de les motiver, de les inciter à travailler et en définitive de sanctionner s’ils exagéraient.
        Evidemment c’est plus difficile pour un professeur de voir si les élèves travaillent quand cela ne se passe pas en classe et que le résultat est le travail du groupe.
        Mais j’ai aussi essayé de voir ce que les psychologues disaient de cette tendance.

        Les psychologues qui étudient la psychologie des groupes, constatent aussi qu’il y a les gens qui s’investissent dans le travail collectif et ceux qui se contentent d’en profiter.
        Ils appellent cela la « paresse sociale » et ils pensent que le rendement des équipes diminue en général lorsque le nombre de personnes en faisant partie augmente.
        Pourtant on pourrait penser que le fait d’être en groupe, en contact social, apporterait de l’émulation, l’entrainement des uns par les autres et un gain global de connaissances et de créativité.
        C’est amusant car je me rappelle mon grand père paysan qui me disait que lorsqu’on attelle la charrue ou la charrette qui contient les lourdes hottes de vendange pleines, cela ne servait à rien de mettre 4 bœufs, ils tiraient à peine mieux que deux, dans les collines pentues. Il pensait même qu’il valait mieux avoir deux charrettes moins chargées et moins lourdes, tirées par un seul bœuf qu’une seule charrette portant la charge double, tirée par deux bœufs.
        On peut évidemment penser que dans une équipe coordonner un nombre plus grand de personnes est plus difficile; c’est exact, mais cela n’explique pas tout.
        Les psychologues pensent qu’il a a surtout une raison psychologique et que le phénomène est plus important si toutes les personnes de l’équipe font la même tâche et si celle ci est peu intellectuelle et est fastidieuse.
        Ils ont étudié aux USA des sportifs (par exemple en courses individuelles ou en relais), ou des jeux, (comme le tir à la corde), et ils ont constaté effectivement que le rendement baissait avec le nombre de personnes concernées dans l’équipe.
        Dans le tir à la corde, la force exercée baissait de 25% quand on passait de 1 à 4 tireurs et de 50% si on passait à 8.!
        L’opinion populaire semble connaître cela, elle parle de la « loi du moindre effort ».

        Nous serions donc plus fainéants et moins motivés en groupe.
        Deux psychologues allemands  ont prévenu deux groupes de personnes testées qu’elles allaient subir, le premier groupe un test collectif etle second groupe des tests individuels. Elles ont ensuite soumis les deux groupe à des exercices dits « de préparation » pour mieux réussir les tests.
        Le groupe destinés aux tests individuels s’est beaucoup plus investi.
        Le fait que la performance soit jugée individuellement ou collectivement semble donc avoir un impact différent sur la motivation. Dans le test individuel on se sent jugé personnellement, dans le test collectif, personne n’est responsable, si ce n’est un  groupe où on ne sait qui a fait quoi.
        Heureusement ce n’est pas toujours le cas; j’ai connu des équipes où tout le monde tirait la charrette le mieux possibles, mais c’étaient des équipes de personnes d’un cetrain niveau : techniciens et ingénieurs, où ils étaient souvent de spécialité différente et chacun apportait donc sa pierre et son savoir, et de plus ils avaient chacun une tâche bien définie, et donc on pouvait savoir assez facilement ce que chacun avait apporté.

        Donc si je peux donner des conseils ceux qui veulent réaliser un travail en commun, je leur dirai :
       
        - D’abord essayer de choir des personnes qui ont des qualités complémentaires, des connaissances différentes. Elles seront plus motivées parce que chacun apportera ce dont il est capable et son travail sera reconnu.
        - Ensuite bien définir des tâches différentes dans le sujet. Il y a souvent des approches diverses à examiner et chacun peut être responsable de certaines d’entre elles
        - Il faut alors prévoir des séances régulières de coordination et de travail en groupe pour que le travail avance dans le bon sens et en temps voulu.
        - Il faut identifier et mettre en valeur ceux qui travaillent beaucoup et prennent leurs responsabilités, et au contraire faire apparaître le moindre travail des tire-aux-flancs.
        - Il faut aussi tenir compte des individualités et du contexte de vie. Des jeunes habitués à un certain travail familial dans une famille nombreuse sont souvent plus motivés, que ceux qui, enfant unique (ou paresseux avec des parents laxistes) ne sont pas habitués à participer aux tâches collectives. Les altruistes travaillent plus facilement en groupe que les égoïstes. Les narcissiques qui se croient très fort, se démotivent parfois brusquement plus que de bons élèves modestes.

        Bref la composition d’une équipe est un art, mais la motiver également, et la première règle est que le sujet choisi intéresse beaucoup tous les membres de l’équipe sans exception. C’est ensuite au patron de veiller à responsabiliser chacun et à mettre en valeur son travail et même à récompenser celui d’un leader éventuel qui aura su diriger et coordonner son équipe si elle en ressentait le besoin.

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  • Nous sommes trop crédules !Nous sommes trop crédules !

     

     

     

     

     

     

     

     

     


     
       J’ai souvent dit sur ce blog que j’étais étonné du manque de bon sens de beaucoup de personnes de nos jours, et notamment de la crédulité des gens, surtout chez les jeunes.

        Pourtant, en moyenne, les jeunes sont plus instruits aujourd’hui qu’autrefois, mais l’un de mes grands père qui habitait la campagne et n’avait que le certificat d’ études, n’aurait jamais avalé les sornettes que beaucoup de gens, théoriquement intelligents,  admettent aujourd’hui.
        Je suis souvent très étonné des bêtises qui circulent sur internet, de celles que l’on me raconte parfois dans des mails, et des « croyances » de certain(e)s de mes correspondant(e)s.
        Certes c’est souvent par manque du savoir ou de la culture correspondante, mais dans beaucoup de cas, une réflexion logique et rationnelle aurait dû suffire pour douter de la véracité de l’information, ou au moins, ne pas la croire sans vérification de sa véracité.
        Et certains en profite quand je vois le nombre d'arnaques qui circulent sur internet ou que vous recevez dans vos messageries.

        Je crois qu’il y a quatre types de raisons à cette évolution :

        - D’abord, les enseignements primaires et secondaires donnent sans doute autant de connaissances qu’autrefois, mais elles sont mal apprises, car l’attention des élèves n’est plus aussi grande et le contenu de l’enseignement, trop théorique, ne les intéresse pas parce qu’ils n’en voient pas l’intérêt. Les parents et les professeurs par ailleurs, n’ont souvent pas su développer la curiosité intellectuelle des enfants.
        Mais surtout les programmes actuels et surtout l’absence d’exercices pratiques d’application, aussi bien en français pour comprendre la pensée d’autrui qu’en physique et mathématiques, ne développent plus l’esprit critique et l’autonomie intellectuelle.
       
         - Parallèlement les parents ne remplissent plus leur rôle d’éducateur dans bien des domaines. D’une part ils n’en n’ont plus le temps, travaillant souvent tous deux dans le couple, quand ils ne sont pas monoparent, et stressés par le rythme et l’atmosphère du travail d’aujourd’hui.
        D’autre part ils ne servent plus de modèles à leurs enfants, comme lorsque j’étais jeune.
        Les enfants sont aujourd’hui intégrés au groupes de copains, qui sont devenus les modèles à la place des parents, aidés par le développement du numérique et la pression de la société de consommation.
        On veut avoir tout ce qu’ont les copains, voire plus, et la plupart du temps, pas en ce qui concerne les choses importantes, mais pour des tas d’objets dont on pourrait soit se passer, soit acquérir avec un bien meilleur rapport qualité-prix.
        La publicité est malheureusement toute puissante pour déformer l’esprit des jeunes et leur imposer des choix inconscients regrettables.

        - Paradoxalement, alors que l’individualisme s’est développé, c’est l’esprit moutonnier qui fait loi, sous l’impulsion des moyens modernes de communication.
        Le nombre de jeunes ayant une préférence cérébrale fortement « influençable » est anormalement élevé, car tous veulent appartenir à un groupe, et donc adoptent automatiquement et sans réfléchir les « règles » et habitudes du groupe, ainsi que ses croyances, sans même essayer de les comprendre, d’en connaître origines et conséquences et de se demander si elles conviennent à ses désirs et à sa personnalité.
        Beaucoup sont paradoxalement des individualistes moutonniers, qui suivent une mode, des rites de groupes et croient n’importe quoi.

        - La facilité de communication aujourd’hui, entre la messagerie, mais surtout les réseaux sociaux, les sites du web, et les téléphones portables, font que n’importe qui peut écrire n’importe quoi, et sans esprit critique, ni culture suffisante, quelqu’un va donc être exposé à croire n’importe quelle baliverne qu’il lira sur internet ou recevra sur son portable.

        Des chercheurs américains ont  fait des études dans le domaine de la santé et ont publié un rapport accablant.
        Les campagnes d’information des pouvoirs publics sont systématiquement suspectées et les personnes testées préféraient croire tout ce qui arrivait comme information sur internet.
        Certains accordaient quand même plus de crédibilité aux propos d’un médecin, mais d’autres acceptaient sans sourciller, les ragots les plus absurdes, les propos de lobbyistes ou ceux de mages, diseuses de bonne aventure, ou astrologues.
        Les pires rumeurs sont diffusées sur les vaccins et les risques associés, et en fait la non vaccination contre le covid, la grippe ou la rougeole, a entrainé de nombreuses morts aux USA.
        Je suis parfois effaré par les bêtises que je dois rectifier auprès de jeunes que je côtoie, concernant le sida, le risque de grossesse et la contraception, et le manque de connaissance des notions élémentaires concernant les hormones et la fertilité, alors que des cours sont en principe donnés sur ces sujets, au collège et au lycée.

        Il ne faut pas s’étonner qu’ensuite, quelques jeunes un peu paumés et déjantés, se laissent convaincre d’aller faire le djihad en Syrie ou en Irak, en croyant faire œuvre utile et agréable, mêmes des jeunes filles qui seront ensuite transformées en bombe humaine ou en poupées sexuelles des terroristes, en se rendant compte trop tard, des conséquences de leur crédulité.
        Et que penser des gens qui, malgré toutes les preuves qui existent, croient que les attentats en France étaient une fable créée sur la télévision et internet par le gouvernement, ou que les camps de la mort de la dernière guerre n'existaient pas.?

        Je rends hommage aux gens qui animent Wikipédia, car ils ont institué un autocontrôle par les lecteurs eux mêmes, qui certes ne permet pas d’être sûr à 100% des informations, mais qui prévient alors le lecteur, et qui élimine toutes les erreurs importantes.

        Il est normal qu’on ne puisse instaurer la censure systématique sur internet, sauf dans des cas de nuisance très grave, car ce serait ouvrir la porte à la suppression de la liberté de penser.
        Mais il faudrait que sur les sites, soit mis en place un  système de commentaires contradictoires, qui permette de donner des avis contraires, de mettre en garde contre des idées manifestement fausses, et de faire réfléchir aux conséquences des actes engendrés par une trop grande crédibilité. Aux lecteurs d’opinions diverses d’alimenter ces commentaires.

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  • Pensée et langage

       Je suis toujours émerveillé quand je vois fonctionner le corps humain et notamment nos cerveaux.    
        L’homme construit de nos jours des machines ultra-perfectionnées comme les aéronefs ou certaines machines informatiques, mais il ne fera jamais un robot aussi performant que le cerveau humain, que l’évolution a mis quelques millions d’années à mettre au point.
        Le plus mystérieux est certainement l’élaboration de nos pensées.

        Il ne faut pas croire que les animaux sont dépourvus de pensées : la preuve ils communiquent entre eux.
        Dès que deux animaux sont en présence, ils échangent des signes visuels, auditifs ou olfactifs , qui créent des « images mentales » qu’ils mémorisent dans leur système nerveux et qui constituent une sorte de langage spécifique et particulier.Et ces échanges modifient le comportement de ceux qui y ont participé.
        Certaines espèces vont se servir de phéromones, comme les fourmis, d’autres d’une gestuelle, comme les abeilles, les primates et les oiseaux utilisent des signaux sonores, et les éléphants émettent des infrasons qui se propagent à grande distance dans le sol et qu’ils détectent par leurs pieds.

        Certes la pensée humaine se sert beaucoup d’images (notamment le bébé qui n’a rien d’autre à sa disposition), mais sa pensée repose avant tout sur le langage, et donc, lors d’échanges, sur des sons, ce qui n’est pas original.
        Mais c’est un système bien plus sophistiqué que celui des animaux, car parler, c’est convenir qu’une série de sons désigne une chose, un objet, une action, un concept. L’un des avantages, c’est qu’on peut désigner par cette combinaison de sons, l’objet même quand il n’est pas là, ou même quand il n’est pas matériels et que nos sens ne le perçoivent pas.
        Chaque langue humaine est donc une convention entre les sons et ce qu’ils représentent : on ne connaît pas de société humaine actuelle sans langage, ni de langage chez d’autres espèces que chez l’être humain.
        Un perroquet peut imiter les sons du langage humain mais ne communiquera jamais de concepts abstraits avec ces sons.
        Par contre les singes supérieurs dont le cerveau est plus proche du nôtre, certes ne peuvent parler car leurs cordes vocales et leur palais ne sont pas adaptés à nos intonations, à nos phonèmes. Mais si on met au point avec eux des conventions de langage, par exemple celui des sourds muets, on peut leur faire comprendre de nombreuses choses et les faire s’exprimer par des phrases simples : sujet, verbe, complément et éventuellement adjectifs. On arrive même à leur faire comprendre des concepts simples : le « moi » dans une glace, le fait qu’une chose soit plaisante, et la beauté (d’une tenue par exemple). Ils différencient les actions (verbes) des objets (noms).

        Quel est le lien entre pensée et langage chez l’être humain ? Pensons-nous vraiment toujours avec le langage ? Pourquoi est-ce souvent si difficile d’exprimer clairement notre pensée ?
        Quand nous nous remémorons un souvenir, certes il est avant tout composé d’images, de scènes, certaines même animées comme au cinéma et dans la réalité. Mais à coté de ces images il y a des mots, qui leur sont automatiquement associés.
        Notre mémoire est ainsi faite et notre hippocampe va associer images et mots par des connexions entre neurones, qui deviennent automatiques et inconscientes.
        De même nous pouvons imaginer un voyage, une visite, une action que nous allons faire et là encore les mots accompagnent les images, et même souvent les précèdent. Et ce sont des images mentales virtuelles puisque nous n’avons pas encore vécu la scène.
        Et si nous réfléchissons, là les mots deviennent prépondérants et nous nous parlons à nous mêmes mentalement, avec des mots.

    Pensée et langage

        Quand nous parlons, le cortex préfrontal, chef d’orchestre du cerveau, indique ce qu’il veut exprimer, il va chercher les mots avec l’aide de l’hippocampe dans le centre de Geschwind, puis il demande au centre de Broca de fabriquer grammaticalement et « syntaxer » les phrases, et de préparer dans le « centre de vocalisation », la prononciation des mots, qui est ensuite ordonnée aux centres moteurs qui commandent les muscles de la parole.
        Chose extraordinaire, quand nous pensons en nous même, mentalement et sans émettre de son, pourtant le processus est le même. Broca construit les phrase, et le centre  de vocalisation en prépare la prononciation, mais l’action est arrêtée là et aucun son n’est prononcé ensuite.
        Plus extraordinaire encore, quand nous écoutons quelqu’un parler, le centre de Wernicke reconnaît les mots, va les chercher dans le centre de Geschwind et transmet au cortex frontal; mais en même temps nos « neurones miroirs » qui se trouvent dans les centres moteurs, miment les ordres de prononciation, sans qu’aucun son ne soit émis, mais pour que nous comprenions mieux notre interlocuteur, en « lisant sur ses lèvres ».
        S’exprimer c’est au fond extraordinaire : cela nécessite une maîtrise sémantique, lexicale, syntaxique, grammaticale, orthographique, et finalement vocale si nous parlons, ou de formes et de gestes si nous écrivons.
        Il faut remarquer toutefois que la généralisation de l’écriture favorise et facilite la passation de ces données et méthodes d’une génération à l’autre.

        Un autre phénomène m’a toujours frappé. Si on vous fait lire un  texte d’une page par exemple, et qu’on vous demande ce qu’il disait, vous êtes en général capable de répondre : vous avez compris ce que ce texte disait. Mais vous l’exprimez autrement avec des mots et des phrases différentes. Vous avez transformé le texte en un concept des idées qu’il contenait, et vous réexprimez à votre façon ce contexte en mots; il y a là une manipulation conceptuelle que ni l’animal, ni l’ordinateur ne savent faire, mais que notre cerveau fait sans difficulté s’il a appris à le faire.

        Et si on veut encore aller plus loin dans l’admiration, les centre de notre cerveau droit savent mettre des émotions dans l’intonation du langage et reconnaître les sentiments des autres dans leur façon de s’exprimer.
        Notre cerveau est vraiment un outil extraordinaire.

        Cela dit ce n’est pas toujours facile de se comprendre :
            - Il y avait ce que vous pensiez;
            - Il y a ce que vous avez voulu dire;
            - Il y a ce que vous avez dit (et ce que vous n’avez pas dit);
            - il y a ce que j’ai entendu (et ce à quoi je n’ai pas fait attention);
            - il y a ce que j’ai compris; (en fonction de ma personnalité et de mon expérience);
            - il y a ce que j’ai retenu; (ou ce que j’ai voulu retenir).
                • était ce que vous pensiez initialement ?
                • et qu’en a retenu mon voisin; sûrement pas la même chose que moi!

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