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Comme je le disais hier, madame Lambert a recherché les centres qui encourageraient l’effort et leur lien avec les symlptômes des dépressions.
D’abord évidemment les centres de la récompense, (voir mon article de30/04/2017), l’aire temporale ventrale (ATV) et le noyau accumbens, qui agissent sur la production de dopamine et son action dans le cerveau pour procurer la sensation de plaisir et de récompense. ils sont essentiels pour tout apprentissage et interviennent dans les mécanismes de survie.
Le noyau accumbens a des relations étroites avec les centres émotionnels (amygdale et cortex insulaire et cingulaire notamment), avec le striatum qui contrôle en partie les centres du cortex sur le dessus du crâne qui commandent les mouvements du corps et évidemment avec le chef d’orchestre du cerveau qui réfléchit et organise : le cortex préfrontal.
C'est ce réseau accumbens-striatum-cortex, système qui connecte mouvements, émotions et pensées, que madame Lambert appelle nomme Ie « circuit de la récompense
liée à I’effort »., et elle suppose qu'il est Ie réseau neuroanatomique responsable des symptômes associés à la dépression. S'il s'agit d'une perte de plaisir, ce serait le noyau accumbens qui serait en cause. pour le ralentissement moteur, ce serait Ie striatum. pour les émotions négatives, le système émotionnel et les centres amygdaliens, et pour le manque de concentration, le cortex préfrontal associé au cortex cingulaire.
Tout semble se passer comme si, pour insuffler de l'énergie à notre comportement, les structures motrices qui contrôlent nos mouvements, étaient étroitement connectées au centre de Ia récompense ou du plaisir et aux centres qui contrôlent les émotions et les processus cognitifs supérieurs et, plus le circuit de la récompense liée à l'effort est maintenu actif, plus le sentiment de bien-être psychologique qui en résulte est grand.
Evidemment, tout cela n’est qu’une hypothèse mais madame Lambert a essayé de la vérifier en laboratoire sur des rats, montrant que l’apprentissage par l’effort (de recherche de nourriture cachée) apportait aux rats qui le pratiquaient, par rapport à d’autres non entraînés, une confiance en eux et une ténacité et persévérance que les autres groupes n’avaient pas.
Finalement ce que madame Lambert voudrait nous montrer, c’est que, bien que notre système nerveux ait la même anatomie et la même composition chimique que celui de nos ancêtres, nous l'utilisons d'une façon très différente, d’une part parce que les emplois et métiers ont changé (diminution du nombre des agriculteurs et des ouvriers au profit des services), et en raison des moyens d’aide, de distraction et de communication, mis à notre disposition par les progrès techniques.
Certes, le fait d'intellectualiser un problème est une récompense parce que cette activité sollicite le cortex préfrontal. Mais les récompenses liées à I'effort et au mouvement activent Ie cortex préfrontal, responsable de la résolution de problèmes, mais aussi le striatum, qui contrôle les mouvements, et le noyau accumbens, le centre de la récompense et de Ia motivation, ainsi que le cerveau émotionnel : cette expérience cérébrale est beaucoup plus complète et prépare mieux à affronter les épreuves de Ia vie.
Une moindre activation de ce système pourrait diminuer la sensation de contrôle de l'environne-ment et augmenter Ia vulnérabilité aux maladies mentales, notamment à Ia dépression.
Et elle conclut : « Tout comme un gymnaste doit répéter ses exercices musculaires avant de pouvoir apprendre des enchaînements complexes, nous avons besoin d'expériences positives répétées avec des récompenses liées à l'effort pour exécuter la gymnastique mentale complexe qui enrichit notre vie mentale. Tout ce qui associe un effort et ses conséquences, et qui nous aide à sentir que nous contrôlons une situation difficile, est une vitamine mentale qui nous aide à améliorer notre résistance et à nous protéger contre la dépression ».
J’avoue que l’hypothèse de madame Lambert m’a parue intéressante, mais sa démonstration ne m’a pas convaincu, car elle n’a pas vraiment prouvé de relations de causes à effets.
Mais je constate ce qui se passe pour des jeunes que je connais, qui ne sont pas heureux, voire malheureux et stressés, alors qu’ils ne rencontrent pas de problèmes majeurs, mais qui effectivement sont très peu habitués à l’effort.
C’est vrai qu’autrefois nos parents nous éduquaient en nous demandant un certain effort physique et intellectuel (ainsi par ailleurs que certaines règles dont le respect entraînait une certaine estime de soi), et qu’ensuite nos professeurs exigeaient de nous l’effort et le travail, mais savaient éveiller aussi notre curiosité intellectuelle et notre effort était automatiquement récom-pensé par l’intérêt de ce que nous apprenions. Cette habitude de l’effort nous permettait de poursuivre nos études et/ou de réussir dans notre métier.
Aujourd’hui ni les parents ni les professeurs n’ont suffisamment appris à s’occuper des jeunes dont ils sont responsables, et l’habitude qu’ont pris ceux-ci de voir leurs désirs immédiatement satisfaits sans efforts, fait qu’ils n’apprécient plus ce qu’ils ont et s’ennuient, malgré tous les moyens de communication et toutes les activités à leur disposition.
Au contraire je constate que ceux ou celles qui ont eu la chance de tomber sur les parents exigeants et sur des professeurs compétents au plan pédagogique, et qui ont pris l’habitude de l’effort et du travail, ont en général réussi dans leurs études et dans la vie et sont relativement heureux. (ou en tout cas satisfaits de leur sort).
Alors c’est vrai que je me pose la question l’effort et le travail ne sont ils pas indispensables à une bonne santé mentale ?
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Kelly Lambert est une neurobiologiste de l’université d’Ashland aux Etats Unis, qui étudie l’influence de la motivation et de l’effort sur le cerveau.
Cette étude de l’évolution de nos comportements m’a paru intéressante.
Cette chercheuse constate que les dépressions sont beaucoup plus nombreuses aujourd’hui qu’autrefois, constate que les biologistes pensent que ce serait dû à des déséquilibres du neurotransmetteur sérotonine, qui régit en partie nos humeurs, mais que les nombreux traitement dans ce domaine, à base de psychotropes n’ont pas résolu le problème.
Elle se pose alors des questions :
Y a-t-il quelque chose, dans notre mode de vie actuel, qui serait toxique pour notre santé mentale ? Les générations précédentes étaient-elles moins vulnérables à la dépression? Si oui, que pouvons-nous apprendre de leur style de vie qui nous aiderait à renforcer notre résistance mentale à I’adversité ?
Kelly Lambert cite deux études faites dans les années 70, dans lesquelles des personnes de différents groupes d'âge avaient été interrogées sur les épisodes de dépression qu’elles avaient traversés. Les chercheurs avaient ensuite comparé les réponses des différentes générations.
Ils pensaient que les personnes âgées, avaient vécu deux guerres mondiales, plus diverses crises, et avaient donc souffert de davantage d'épreuves et de deuils. Leur détresse mentale devrait être plus grande que celle de personnes plus jeunes, dont la vie, plus courte, était plus facile et moins traumatisante.
Or ces études ont montré que ce n’était pas exact et que les personnes nées entre 1930 et 1960 présentaient un risque dix fois supérieur à celles nées entre 1900 et 1930 d'avoir souffert d'une dépression grave. Des études plus récentes, faites sur des personnes nées entre 1975 et 1995 montrent un risque encore plus accru.
Quels sont donc les changements qui se sont produits dans notre vie quotidienne.?
La psychologue a étudié la vie de familles américaines depuis la fin du 19ème siècle, jusqu’à nos jours (c’est évidemment un peu différent de la France), et elle s’est aperçue de la quantité de tâches pénibles et difficiles qu’effectuaient non seulement les hommes dans l’industrie ou l’agriculture, mais aussi les femmes dans leurs occupations quotidiennes ménagères.
« J'ai réalisé que ma vie était un long fleuve tranquille, comparée aux styles de vie du XIXe siècle et je me suis demandé si nos styles de vie contemporains, confortables, assistés par ordinateur, avec voitures, DVD, téléphones portables, machines à laver et fours à micro-ondes… - pourraient être une des causes de I’augmentation du nombre de dépressions, observéë chez les personnes nées dans la demière partie du XXe siècle. »
Le cerveau est programmé par l’évolution, pour ressentir un profond sentiment de satisfaction et de plaisir lorsque nos efforts physiques produisent quelque chose de concret, de visible et qui a un sens et est utile, c’est à-dire qui procure des ressources nécessaires à la survie.
Certes ce mécanisme a permis aux hommes de survivre matériellement, mais il apporte aussi une satisfaction psychologique liée à l’effort, au fait d’avoir réussi à assurer la sécurité et la vie. Mais cela va plus loin, car nous avons ainsi l'impression de mieux contrôler notre environnement, ce qui augmente les émotions positives et notre résistance aux maladies mentales, la dépression notamment.
Mais les récompenses liées à l'effort ne résultent pas simplement de l'effort physique. Elles résultent aussi des processus cognitifs élaborés qui sont nécessaires pour imaginer comment faire notre travail, pour coordonner nos actions dans le temps ou avec celles des autres. Certains de ces processus sont inconscients comme la coordination de nos mouvements pour accomplir une tâche, et notamment celle de nos membres qui devaient accomplir des tâches nécessitant une certaine force et impliquant une certaine fatigue.
Nous avons banni pour la plupart l’effort physique de nos vies, et on constate un nombre plus grand de dépression chez les intellectuels que chez les travailleurs manuels.
Bien que notre style de vie ait été radicalement modifié, nous avons gardé le besoin inné d'obtenir des récompenses par I’effort, car l’évolution est un processus lent et il faut des milliers d’années pour que notre cerveau s’adapte de façon durable.
Kelly Lambert fait alors l’inventaire des symptômes de la dépression - perte de plaisir et d'estime de soi, perte de confiance et sentiment de dévalorisation, amoindrissement des capacités motrices et la difficulté de concentration -, et recherche les centres du cerveau qui pourraient y être associés.
Cet article m’a intéressé car il m’est souvent arrivé de constater que, bien qu'ils n'aient pas connu la guerre et ses malheurs, et quoi qu’ayant à leur disposition presque tout ce qu’ils souhaitent, mes petits enfants étaient moins heureux que moi quand j’étais enfant, et je me suis souvent demandé pourquoi? Je ne prétend pas que cet article est la seule réponse mais il mérite réflexion.
Je poursuivrai demain cet examen du fonctionnement de notre cerveau qu’a étudié madame Lambert et des conclusions qu’elle en tire..
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Dans mes anciens blogs, entre 2005 et 2015, j'ai souvent essayé de remonter le moral de jeunes avec lesquels je correspondais, (la plupart étant des correspondantes), et un certain nombre d’entre eux avaient eu affaire à des psys, notamment des psychiatres, qui sont aussi des médecins. Ces personnes n'étaient pas malades, mais très stressées et souvent découragées, pessimistes et sans pensées positives.
Rares sont ceux parmi ces psychiatres, qui ont essayé de comprendre leurs vrais problèmes, de voir avec elles ce qui les tracassait et qui en général avait trait à leurs parents, ou leurs camarades de classe et leurs études (ou leur collègues de travail et leur patron), ou à leurs amours (ou parfois aux trois à la fois).
La plupart du temps ces jeunes n’ont que des motifs plus où moins graves de stress, et sont même quelquefois au bord de la dépression, mais leurs maux sont la conséquence de faits matériels logiques et concrets et pas d'une maladie mentale.
Dans certains cas ce sont des traumatismes graves qu’on identifie assez vite : mort d’un être cher, accident, rupture difficile, divorce de parents, enfant battue, compagnon manipulateur et pervers, viol …. On peut identifier ce problème précis, (enfin si la jeune veut bien se confier), mais c’est moins facile de la calmer et cela demande de longues conversation, de la persuasion et le médecin n’a pas le temps de faire cela et en plus ce n’est pas une maladie, alors il considère que ce n’est pas de son ressort et se contente le plus souvent d’ordonner des psychotropes (tranquillisants ou antidépresseurs) pour être tranquille et calmer la personne, (et ne pas risquer un accident genre tentative de suicide), en attendant que le temps répare la plaie (si tant est qu'il puisse le faire!).
Mais c’est souvent plus difficile à cerner, parce que les raisons sont assez anodines et multiples et c’est leur accumulation qui a provoqué le trouble. Certaines sont inconscientes et la personnes ne les connais pas à priori, sauf les dernières d’entre elles, les « déclencheurs ». C’est donc difficile à trouver et il faut une longue recherche logique commune entre la personne et celle pour arriver à y voir clair, et on ne cerne pas toujours l’entière réalité.
Là encore le psychiatre n’a pas le temps de faire ce travail, qui ne relève pas vraiment de la médecine, si ce n’est la possibilité de soulagement provisoire par les médicaments.
Malheureusement j'ai vu de nombreux cas où les médicaments trop actifs ont été plus nocifs que bénéfiques quant à l'état psychologique de la personne;Mais ce qui m’agace c’est que le psychiatre ne connaisse pas un psychologue compétent (j'en connais de très compétents et qui savent écouter et chercher patiamment), qui puisse faire cette recherche avec sa patiente, par des méthodes simples purement logiques et de communication, et surtout pas par celles de la psychanalyse.
Ce n’est plus de la médecine, il faut simplement savoir écouter, analyser logiquement les situations comme le ferait un chercheur, connaître un minimum sur les personnalités, le fonctionnement du cerveau et les bases du comportement humain.
Malheureusement si les psychiatres sont très compétent au plan de la médecine, c'est à dire des maladies et de leur traitement, les anciens qui ont plus de 40 à 50 ans le sont moins en psychologie et en neurobiologie : on leur a trop enseigné les théories de Freud, périmées pour la plupart, et pas assez le fonctionnement du cerveau. Je n'ai pas eu l'occasion de voir des cours de médecine cents de psychiatrie, mais j'ai pu lire des cours de psychologie en fac qui étaient plus modernes et traitaient notamment de neurosciences.
Alors les médecins psychiatres et certains psychologues ont souvent une préoccupation qui correspond à ce qu'ils ont appris :trouver une explication de l'état de leur patient dans une maladie mentale.
Alors pourquoi pas en inventer, ou trouver des variantes à celles qui existent.
La tarte à la crème depuis une vingtaine d'années, c’est le « borderline », ou, en français, "l’état limite". (voir mon article du 16/05/2017,dans la même rubrique "santé").
C’est un trouble de la personnalité qui se traduit par stress, anxiété, irritabilité, instabilité affective, changement d’humeur et manque de confiance en soi, et souvent une certaine difficulté dans la communications avec autrui. Le principal problème est une difficulté à gérer ses émotions.
Ce trouble, lorsqu’il est sévère (je n’ose appeler cela une maladie !) est assez répandu : près de 2% des français, surtout des jeunes et des femmes. Mais les psys vous disent que « ce problème est souvent ignoré par les malades eux-mêmes » ! Cela me rappelle le docteur Knock !
Selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux américain (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders ou DSM-IV), la personnalité « borderline » se définit par au moins cinq des neuf critères suivants :
- mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisées par l'alternance entre les positions extrêmes d'idéalisation excessive et de dévalorisation ;
- instabilité affective due à une réactivité marquée de l'humeur (par exemple : malaise psychologique intense, irritabilité ou anxiété durant habituellement quelques heures et rarement plus de quelques jours) ;
- sentiments chroniques de vide ou d’ennui ;
- perturbation de l'identité : instabilité marquée et persistante de l'image ou de la notion de soi, manque de confiance en soi;
- impulsivité dans au moins deux domaines potentiellement dommageables pour le sujet (par exemple : dépenses excessives, sexualité, toxicomanie, alcoolisme, jeu pathologique, conduite automobile dangereuse, crises de boulimie ou d'anorexie) ;
- colères intenses (rage) et inappropriées ou difficulté à contrôler sa colère (par exemple : fréquentes manifestations de mauvaise humeur, colère constante ou bagarres répétées, colère subite et exagérée) ;
- efforts effrénés pour éviter un abandon réel ou imaginé ;
- répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou d'automutilations ;
- survenue transitoire dans des situations de stress d'idées de persécutione ou de symptômes dissociatifs sévères.
Certaines personnes ont certainement un trouble de ce type, mais la difficulté est que la description des symptômes est vague et surtout celle de leur intensité et fréquence.
De plus il circule des tas de questionnaires/diagnostic qui doivent vous dire si vous avez ce trouble, et qui ont été faits par des personnes non compétentes et qui ne sont pas étalonnés statistiquement.
Quand vous répondez à ces questionnaires, au moins 1/3 des personnes ont les symptômes correspondants. En effet beaucoup d’entre elles sont des personnes sensibles, qui sont stressées par la vie actuelle et maîtrisent mal leurs émotions. Et une jeune femme (et même un jeune homme) n’ont souvent pas encore assez confiance en eux.
Quant à l’instabilité affective, les médias et les mœurs actuelle en font presque un dogme, de même que la peur de ne pas s’intégrer à un groupe. Je pense même que la fréquentation des réseaux sociaux en rajoute.
Par ailleurs je me demande si, dans nombre de cas, on n'a pas affaire, plutôt qu'à un "état limite", à une "personnalité limite", qui emprunte quelques caractéristiques psychologiques aux névroses ou aux psychoses, sans être l'un de ces troubles.
Alors il ne faut pas s’étonner si on se croit « borderline ».
Mais ce n’est pas une raison pour que les psychiatres, quand ils n’ont pas le temps de chercher avec vous ce qui vous cause problème, se débarrassent du pensum, en disant que vous êtes dans un « état limite » et que donc ils vont vous prescrire des anxiolytiques.
Donc, si votre psy vous dit que vous êtes « borderline », ne vous affolez pas. D’une part ce n’est vrai que si vous avez des symptômes vraiment très nets et importants, et d’autre part, même si c’est vrai, ce n’est pas vraiment une maladie mentale, mais un trouble passager, que l’on doit effecti-vement soigner pour qu’il ne conduise pas à la dépression.
Mais, même si l’on vous donne des médicaments, cela vous soulagera sur le moment, mais ne vous guérira pas, et il faut que vous fassiez un effort de volonté pour vous en sortir, et d’abord rechercher les causes de vos problèmes.
Les anxiolytiques, c'est comme le plâtre pour une jambe cassée : cela immobilise l'os pour qu'il puisse se réparer, mais il faut qu'il se répare lui même ensuite, et il ne faut pas garder le plâtre trop longtemps, car c'est nocif.
Enfin il n’y a pas forcément que l’aspect psychologique, votre santé physiologique doit être bonne, et notamment une nourriture insuffisante ou mal adaptée, ou des troubles hormonaux, peuvent être à l’origine de déséquilibres préjudiciables;
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Je me suis inspiré d'une série de photos de vieilles cités très anciennes et pittoresques, publiées par l'Internaute, pour rechercher des clichés des sites que j'ai visités (mais bien sûr, il y en aurait bien d'autres à citer : la France est riches en sites remarquables :
Gordes est un bourg de 2000 habitants, dans le parc du Lubéron, dans le Vaucluse, perché sur un rocher. On peut visiter en particulier un imposant château reconstruit en 1525, l'église Saint Firmin et une abbaye cistersienne, et des maisons pittoresques.
Eze , dans les Alpes maritimes (2550 habitants), est sur un piton escarpé au bord de la mer. La station cotière est sans intérêt mais le bourg au falnc du rocher est très pittoresque : un chateau en t-ruine, mais avec un jardin d'où la vue sur la mer est extraordinaire, une église et des chapelles, des ruelles étroites et des maisons très anciennes mais bien entretenues qui abritent souvent des boutiques.
Puy l'Evêque est au coeur du Lot, au bord de cette rivière, et compte 2000 habitants. Les vieilles maisons de la ville aux belles pierres ocre sont dominées par le donjon et l'église. De la rive opposée, à l'entrée du pont, l'on découvre la meilleure vue sur l'ensemble de la ville de jour et de nuit. Le château épiscopal vaut la visite.Saint Montant et son lieu dit Eylieu, comptent 1800 habitants dans l'Ardèche et valent le détour. La nature y est sauvage avec de belle gorges, qui abritent la grotte d'un ermite, et le château féodal est imposant. De vieilles maisons ont été rénovées et une promenade dans le village permet de faire de belles photos.
Cordes (que l'on appelle Cordes sur ciel - 1000 habitants), est très connu et il n'a pas usurpé sa renommée.Sa bastide et des vieilles maisons du 13ème siècle sont belles, mais il y a beaucoup de visiteurs et tout est fait pour les touristes. Cela rend tout un peu artificiel.Sisteron sur les bords de la Durance (8000 habitants), est une ville fortifiée avec un ancienne forteresse des Templiers, mais qui date de l'époque romaine. Le rocher de la Baume impressionnant et une belle cathédrale valent le passage.
Belcastel, dans l'Aveyron (230 habitants), est un tout petit village aux maisons pittoresques, mais qui possède un vieux château fort remarquable.
Turenne, (800 habitants), l'un des plus beaux villages du Périgord, avec Colonge la Rouge, au confins du Lot et de la Corrèze, est impressionnant par sa construction au flanc d'une butte, a de belles maison, une collégiale, et surtout le château des vicomtes de Turenne.
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Lulu et Nana nés en 2018, aujourd'hui.
J'avais écrit le 14 mai 2019, dans cette même rubrique, un article sur deux bébés chinois, nés en 2018 génétiquement modifiés par un chercheur de l'institut de biotechnologie à ShenZhen en Chine, ce qui avait provoqué de grandes critiques sur le plan éthique.
Une correspondante semble scandalisée par cet acte risqué, et me demande s'il existe d'autres cas actuellement dans ce laboratoire.Il ne semble pas qu'il y ait eu de nouvelles tentatives dans ce domaine. En décembre 2021, selon un article paru dans Nature Biotechnologie, les deux enfants Lulu et Nana, seraient en bonne santé.
En 2019 une commission internationale, composée de 18 experts de différentes disciplines, n'a rejetté pas le principe de la modification génétique de l'embryon chez l'humain mais elle a essayé de fournir un cadre et des lignes rouges à ne pas franchir aux pays qui décideraient de s'engager dans cette voie, car la modification du génome transmissible à la descendance comporte des risques de modification intempestive autre que celle initialement prévue et si de telles études sont faites avec des buts thérapeutiques, elles devront être précédées par "des recherches pré-cliniques rigoureuses" pour s'assurer que les mutations introduites n'entraînent pas de conséquences négatives inattendues.
Des études ont lieu dans le monde, sur des cellules d'un patient non transmissibles, pour lutter contre des maladies, mais qui ne comportent aucun risque pour la descendance, notamment dans le domaine de la drépanocytose.Mais il y avait déjà eu, en 2013 des recherches anciennes, dans ce laboratoire de ShenZhzn, qui avaient déjà défrayé la chronique, pour des raisons déontologiques.
Il s'agissait d'un jeune prodige chinois Zhao Bowen, qui a arrêté ses études avant la fac, à 17 ans, mais il avait été en stage dans un laboratoire qui séquençait les gênes du concombre.
Il a été alors embauché par l’institut de biotechnologie à ShenZhen, près de HongKong, qui est le plus grand laboratoire de biotechnologie du monde.
Il appris sur le tas son métier, mais aussi dans les livres et au contact des chercheurs.
Zhao Bowen a été nommé à 21 ans, " Directeur du centre de génomique cognitive" - un labo doté d'un budget de plusieurs millions de dollars, dont la mission était de séquencer le génome de petits prodiges dans son genre, afin de trouver les racines génétiques du génie. Il avait commencé cette étude avec une bourse de l’Etat de 620 000 € en étudiant les génomes d’élèves de son ancien lycée.
A la tête d'une équipe de plusieurs centaines de jeunes chercheurs, il a étudié les génomes de jumeaux, d’enfants adoptés, d’enfants de parents riches et pauvres, mais à une condition : qu’ils aient plus de 150 de QI. Il a testé plus de 2500 jeunes génies chinois.
Personne d'autre ne disposait d'un tel échantillon, et personne n'a jamais fait un tel travail. Zhao Bowen déclarait en 2015 que « Il nous reste à comparer ces génomes hors du commun avec un groupe témoin de personnes choisies au hasard. Nous sommes sûrs qu'avec assez de matière nous trouverons au moins une partie des gènes qui agissent sur le QI » et d’après lui, 50% du QI serait dû à la génétique, le reste à l’instruction.Wang Jian, le patron du BGI, était convaincu que cette recherche déboucherait sur un test génétique quipermettrait aux couples qui ont recours à la fécondation in vitro de sélectionner les embryons les plus " intelligents " ! Sur le long terme, le niveau de QI de la population générale s'en trouverait amélioré.
Le génome, plaide-t-il avec conviction, est bien plus qu'un dépôt de traits hérités. C'est un système opérationnel qui contrôle le fonctionnement de nos cellules, de notre cerveau et de tout notre organisme. "Comprendre le génie n'est qu'un point de départ. Le but, c'est d'arriver à comprendre notre fonctionnement "normal", à trouver notre "code-source". Nous pourrons alors mieux comprendre des dysfonctionnements comme l'autisme ou la schizophrénie."
En Chine, où les débats éthiques sont rares, ces propos ne déclenchent aucune polémique, comme le montre cette phrase de Bowen « Aujourd'hui, nous avons un outil formidable qui peut faire faire un bond à nos connaissances, et il faudrait ne pas s'en servir »
Bien sûr de telles études peuvent avoir des retombées importantes en matière de médecine et de psychiatrie.
Mais que l’on parle d’abord de sélection d’embryons me gêne beaucoup. Je pense aux nazis de la dernière guerre et aux génocides qu’ils ont partiqués au nom de la sélection des « ariens ». Effectivement cela pourrait aboutir à ne réserver les études supérieures qu’aux enfants qui ont de « bons gènes », et à sélectionner dans les premières semaines les foetus pour n’en garder que les « intelligents ».
Cela dit, je ne suis pas sûr que ce jeune prodige aboutisse à des résultats exploitables, parce que trouver les variants génétiques de l'intelligence revient à chercher une aiguille dans une botte de foin !. D'ailleurs je n'ai plus retrouvé aujourd'hui de résultat important sur cette étude.
Si vous avez lu mes articles du sur l’ADN vous vous rappelez qu’il a une structure en hélice, les barreaux de l’hélice sont composés par es « bases puriques », qui ne sont qu’au nombre de 4 ( A, C, G, T),et c’est la succession de ces bases qui constitue notre génome, responsable de notre hérédité.
Mais dans ces séquences seules quelques séquences sont « utiles » les autres constituant l’ADN dormant, dont le rôle en épigénétique est certain mais est très mal connu (il sert à empêcher ou favoriser l’expression des gênes actifs). Un gêne contient quelques dizaines de milliers de bases. Et dans le génome humain, il y a de l’ordre de 3 milliards de bases.
Comme le rappelle le neurologue de l'Inserm Alexis Brice, directeur de l'Institut du cerveau et de la moelle épinière :;« on compte une variation toutes les 100 à 300 paires de bases en moyenne. Le génome humain en possédant un peu plus de 3 milliards, cela donne entre 10 et 30 millions de variations d'un homme à un autre, dont la plupart sont sans effet biologique…. Quant à celles qui ne sont pas neutres, elles ont chacune, prise isolément, un effet minime : c'est l'accumulation de tous ces effets infimes qui, in fine, fait la différence. Il n'en sera que plus difficile d'isoler tous les gènes impliqués de près ou de loin dans les facultés intellectuelles, parmi les quelque 25.000 que compte le génome humain ».
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