• Ses sentons nous toujours responsables de nos actes ? (1)

               J'ai lu récemment dans le magazine "La Recherche" d'octobre 2019, un article intéressant, qui posait la question :
                       "Pourquoi ne se sent on pas toujours responsables de nos actes ?"

               Cet article supposait connu les expériences du psychologue Standley Milgram, de l'Université de Yale aux USA. Comme vous ne les connaissez peut être pas, je vais les rappeler dans cet article et j'évoquerai demain une expérience analogue faite à la télévision le 7 mars 2010. 

               Est-il possible que les circonstances puissent transformer une personne ordinaire en un agent de torture et de destruction ?
               Les actes d’extermination, de torture, de sadisme et d’horreur ne manquent malheureusement pas dans notre monde.
               On pense en général à expliquer le comportement des acteurs de ces méfaits par des tendances individuelles anormales ou un fanatisme idéologique avéré, mais dans certains cas, on peut aussi attribuer ces actes à la soumission des individus aux ordres d'une autorité.
               En 1961, le procès d’un tortionnaire nazi Eichman, directement responsable de l'organisation de l'extermination de millions de juifs, gitans, communistes et homosexuels, dans les camps de la mort allemands, a suscité certaines polémiques, notamment en raison des propos d’une philosophe allemande naturalisée américaine, Hannah Arendt, pourtant objective vu son appartenance à la communauté juive, qui l’a décrit comme un individu « ordinaire », c'est-à-dire manifestement dénué de toute psychopathie, peu enclin au sadisme, et sans convictions idéologiques susceptibles d'expliquer le caractère horrible de ses actes, et elle voyait en lui  l'incarnation de la « banalité du mal » et ses articles, réunis dans un livre publié en 1963, ont nourri une importante polémique.

               Les recherches de Milgram ont été réalisées à la suite de ces faits, et ont été conduites depuis auprès d'environ 3000 personnes dans 12 pays différents.
               Son objectif : outre l’influence qu’exerce le contexte, peut on identifier les forces qui poussent ou empêchent de désobéir à un ordre jugé absurde, voire inacceptable ?
               Selon la conception de Standley Milgram, ce qui détermine l'action de l'être humain, c'est moins sa personnalité que le type de situation auquel il est confronté. En se référant de façon explicite à la théorie d'Hannah Arendt - les tortionnaires nazis étaient « comme tout le monde » -, Milgram a cherché à apporter un éclairage nouveau à travers ses expériences sur la soumission à l'autorité.
               Il a mené des expériences au cours desquelles il a montré que des volontaires participant à une expérience présentée comme une recherche sur l'apprentissage, étaient susceptibles d'électro-cuter une personne innocente.
               Les données suivantes sont tirés de la publication en 1974 par Calmann Levy d’une traduction de ses écrits “Soumission à l’autorité”.

               De 1960 à 1963, Standley Milgram a  conçu 18 protocoles expérimentaux et 40 volontaires issus de la population générale, âgés de 20 à 50 ans ont été recrutés et rémunérés 4,5 dollars pour prendre part à une étude présentée comme une recherche scientifique sur la mémoire et l'apprentissage.
               Les volontaires étaient reçus par un “expérimentateur scientifique" d’une trentaine d’années qui était censé diriger la recherche expérimentale. On leur présentait aussi un autre soi-disant volontaire (en réalité un acteur engagé par Milgram).
               Un tirage au sort truqué avait lieu pour déterminer qui de cet acteur ou du volontaire serait “l’élève" ou “l’enseignant” et le tirage désignait toujours le volontaire comme enseignant et l’acteur comme élève.
               L’enseignant devait apprendre des associations de mots à l’élève et à chaque erreur il devait administrer à l’élève une décharge électrique au moyen d’un générateur allant jusqu’à 450 volts par sauts de 15 volts.
               La photo en début d'article est une reconstitution du tableau de commande de l’expérience.

                   Le volontaire « enseignant » avait des informations concernant l'intensité du choc électrique délivré : « choc léger », « choc moyen », « choc fort », « choc très fort », « Choc intense », « choc extrêmement intense », « danger », « danger, choc sévère », pour terminer par plusieurs boutons marqués « XXX ».
               On expliquait aux participants comment fonctionnait le générateur de chocs, puis ils recevaient eux-mêmes une décharge de 45 volts afin de se représenter l'effet produit par une telle décharge électrique.
               L’acteur élève était attaché sur une chaise, et une électrode était fixée à son poignet droit. Bien sûr  cet acteur-élève ne recevait aucun choc, mais simulait et faisait croire qu'il avait mal, très mal, puis que la douleur devenait insupportable.....
               Durant l'expérience, lorsque le cobaye-enseignant se tournait vers l'expérimentateur pour savoir ce qu'il devait faire ou manifestait sa réticence à poursuivre, il ne recevait qu'une réponse standardisée l’incitant à poursuivre l'expérience, et l’expérimentateur devait ignorer les réticences et le malaise éventuel des participants.

               Les résultats ont indiqué que tous les participants, souvent dans un état de stress intense, sont allés jusqu'à administrer l'équivalent de 285 volts, 12,5 pour cent jusqu'à 300 volts, 20 pour cent entre 315 et 360 volts, un sujet a arrêté entre 375 et 420 volts, et les 65 pour cent restants sont allés jusqu’au maximum, 450 volts, susceptibles de tuer l’élève.!
                Lorsque l'expérimentateur n'incitait pas le sujet à poursuivre, 80 pour cent des participants sont restés en deçà de 120 volts.

       
    Milgram a donc ainsi montré l’influence de l’autorité, puis il a ensuite imaginé plusieurs variantes dont je vous reparlerai demain. 

        Nota : c’est cette expérience qui a été reprise par la télévision, mais elle avait été montrée en 1979 un film “I comme Icare” d’Henri Verneuil, avec Yves Montand, qui a été inspiré par l’assassinat de Kennedy. Je vous parlerai après-demain de l'émission télévisée, qui avait soulevé des polémiques. Je l'avais vue, mais j'avais été moins choqué, car je connaissais déjà les expériences de Milgram..

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  •      Vendredi c'était la Toussaint et hier, samedi 2 novembre, le jour des morts.
         Alors évidemment les journalistes, qui ne savent pas toujours quoi dire, ne nous ont parlé que cimetières, tombes, cercueils et pompes funèbres. La pub en a rajouté une couche.
         J'ai donc moi aussi, voulu céder à cette mode et voici quelques images macabres qui m'ont amusé.

     

     

     

     

    Je me demande où je vais dormir ?

     

     

     


     

     

     

     

     

    Evidemment, vu son classement, il n'y a pas beaucoup de places !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Evidemment, les pompes funèbres ne sont pas loin.
    Mais le fait qu'elles servent aussi d'ambulance m'inquiête pour la survie des malades.

     

     

     

    Images macabres

     

     

     

     

     

     

     

    Le libre-service laisse perplexe.
    Quand vient on choisir son cercueil ?

     

     

     

     

     

     

     

     

    Images macabres

     

     

     

     

     

     

          Si vous voulez aller en paradis, avant de mourir, vous pouvez vous confesser par téléphone !
         Faut bien s'adapter aux multimédia et c'est 37 centimes la minute : vous n'avez pas intérêt à beaucoup pécher !

     

     

     

     

     Images macabres

     

     

     

    Le défunt a voulu garder près de lui ses chers petits oisillons.

     

     

     

     

     

    Images macabres

     

     

     

     

    On peut être mort et égoïste

     

     

     

     

     

    Images macabres


    Images macabres

     

     

    Son médecin ne devait pas être excellent

     

     

     

     

     

    Pas très aimable !

     

     

     

     

     

    Images macabres

     

     

     

     

    La réalité dépasse la fiction.

     

     

     

     

     

     

     

     

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  •  

    Etes vous de droite ou de gauche ?

         J’ai connu plusieurs personnes, qui me disaient ne pas bien savoir où étaient leur droite et leur gauche, et que cela les gênait beaucoup lorsqu’elles ont appris à conduire une voiture.
          Je leur avais répondu en plaisantant que, grâce à leur teinture pour cheveux, elles pourraient savoir quelle est leur main gauche et leur main droite (voir la figure ci-dessus).
          J’avoue que je n’avais pas cru la première qui m’a dit cela, mais devant son insistance, j’ai cherché à comprendre et j’ai fait un peu de doc et j’ai fini par trouver quelques explications.

         C’est vrai que lorsqu’on vous dit cela, c’est surprenant.!
         Qu'est-ce que la droite, qu'est-ce que la gauche? Aussi longtemps que l'on ne se pose pas la question, la réponse paraît évidente. Mais une fois la question posée...et bien après tout  ce sont nos parents qui nous ont appris cela !
         Mais encore faut il que notre cerveau soit apte à cette reconnaissance.
       
         Le cerveau construit la notion de droite et de gauche grâce à des neurones spécialisés, liés à l’interprétations des images en provenance de nos rétines.
         Certains neurones ne réagissent que lorsque nous voyons un objet se déplacer vers la droite, tandis que d'autres s'activent lorsque nous voyons un objet se déplacer vers la gauche.
         Une expérience réalisée sur des singes a récemment montré que cette notion peut être modifiée par des courants électriques, et donc en agissant sur les neurones, on agit sur la notion de droite et de gauche.
         Jochen Ditterich de l'Université de Washington, a implanté dans le cerveau de singes, une électrode dans des neurones spécifiquement sensibles aux mouvements vers la droite.
         Le singe, précédemment éduqué (grâce à des rondelles de banane en récompense des essais réussis), doit repérer sur un écran quels objets se déplacent vers la droite. Tant que l'électrode est débranchée, il ne fait aucune erreur, mais dès que l'électrode émet un petit courant électrique, il se met à prendre des objets en mouvement vers la gauche pour des objets défilant vers la droite.
         J. Ditterich a noté un autre fait remarquable : lorsque le singe se décide malgré tout pour la gauche, il le fait avec un retard important. Des neurones «antagonistes» lutteraient pour emporter la décision. Les neurones de la gauche sont adversaires de ceux de la droite, et la différence de leurs activités électriques détermine l'information d'ensemble. Ainsi, l'électrode implantée rajoute une force supplémentaire aux neurones de droite, si bien que le bilan reste généralement en faveur de la droite, même si l'objet réel se déplace vers la gauche. De plus, si le bilan reste néanmoins en faveur de la gauche, la différence d'activité est faible, si bien que le singe met du temps à se décider.
         Si les singes pouvaient voter, Ie résultat des élections serait peut-être modifié par une électrode judicieusement implantée IooI.

         Malheureusement l’étude ne parle pas des défauts de reconnaissance de la droite et la gauche chez les êtres humains, pas plus que je n’ai trouvé d’études qui chercherrait à déterminer si les cerveau des hommes politiques de droite et de gauche sont différents. !

         Et évidemment on me demande pourquoi est on droitier ou gaucher ?

        Etre droitier ou gaucher est spécifique des centres moteurs des mains et n'implique aucune préférence d'autres centres. Les spécificité des centres se décident lors de la formation du foetus, puis ensuite de l'apprentissage. On a un pied préféré pour shooter, un oeil préféré pour viser et ils ne sont pas forcément tous gauche ou droite.
         Il y a 15% de gauchers et il y en aurait probablement plus si on ne les contrariait pas à l'apprentissage.

         Il semble qu'il y ait des gênes qui intervenant très tôt chez le foetus, et qui rendrait plus facile l'accès aux centres moteurs de la main droite. Mais en fait le bébé n'est ni droitier ni gaucher. Il le devient en se servant plutôt d'une main pour attraper les objets et cela lui fait préférer cette main ensuite. Mais les premières fois l'aspect génétique interviendrait, ce qui expliquerait la majorité de droitier (beaucoup moindre chez les animaux).
         Mais on peut ensuite apprendre à écrire de la main droite même si on est gaucher, d'autant plus que notre écriture est conçue pour des droitiers.

         Par contre les zones du langage sont coté gauche à 99%  et le 1% ayant les centres de Wernicke et Broca à droite sont gaucher (sans doute une influence génétique). Mais l'hémisphère opposé analyse dans le langage l'intonation, l'émotion, les nuances, les images...

        Et en ce qui concerne la mémoire, tout le cerveau travaille en coopération, car même les centres moteurs des mains et doigts ont une certaine mémoire de l'écriture.

     

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  • Le rôle de l'inconscient dans nos décisions.

    Le rôle de l'inconscient dans nos décisions.  
           
       

          
           
           Sans doute vous êtes vous trouvé souvent devant des choix à faire, pas forcément très importants, mais qui nécessitaient cependant une décision, et dans des circonstances où vous n’étiez pas au calme, mais soit avec d’autres personnes qui vous parlaient, soit pris par un appel téléphonique et que vous deviez à la fois décider et écouter votre interlocuteur.

        C’est souvent le cas au travail, mais de façon plus banale, on a aussi ce problème souvent lorsque l’on doit choisir les plats souhaités dans le menu d’un restaurant.

        Certes vous avez éliminé déjà divers plats, mais vous avez encore, après cette première sélection, le choix entre des tomates au thon et du foie gras comme entrée et entre des ravioles de fruits de mer, de l’espadon thermidor et  des brochettes de Saint Jacques, comme plat et vous hésitez beaucoup, tandis que votre voisin vous raconte ses dernières vacances en Espagne.
        Obligé d’écouter vous n’avez pas le temps de bien peser les choix : comment lui faire comprendre sans le vexer, que vous êtes confronté à une tâche qui requiert une intense concentration et vous vous décidez brusquement pour le foie gras et l’espadon.
        Vous pensez alors pouvoir prêter une oreille sereine à votre interlocuteur, mais une petite voix vous murmure: « Et la raviole de fruits de mer, est- ce que ce ne serait pas mieux? »
        Vous n'écoutez déjà plus votre voisin, et rouvrez le menu. La raviole ? La brochette de Saint Jacques? Et l’espadon qui reste aussi un bon choix possible.
        Vous décidez de vous en tenir à l’espadon thermidor, alors, pourquoi tant d'agitation pour conserver finalement le choix que vous aviez fait dès le début?

        Des neurologues ont levé une partie du voile sur ce processus. Ils se sont intéressés aux choix qui comportent plusieurs étapes. C'est votre cas lorsque, pressé par le temps, vous décidez dans un premier temps de commander l’espadon. Cela vous permet de libérer votre esprit pour penser à autre chose.Vous prenez une « option mentale », en différant votre décision finale.
        Par chance, les circonstances vous laissent plus de temps: votre cerveau met alors ce délai à profit pour réexaminer inconsciemment le choix, que ce soit pour le conforter ou l'invalider. Il reprend les données du problème, les confronte à votre décision, au cas où cette dernière ne serait pas optimale. Il se peut qu'il aboutisse à la même conclusion, ou qu'il change d'avis au dernier moment.
        Des neurones particuliers sont responsables de ce phénomène: situés dans une zone de l'avant du cerveau : le cortex préfrontal médian, ils ont été étudiés sur des primates par une équipe de chercheurs neurologues de l'Université de Mexico.
        Ils ont appris à un singe à mémoriser plusieurs options; ils ont constaté que chacune des options était enregistrée par un groupe de neurones particulier dans le cortex préfrontal. Lorsqu'ils ont demandé au singe de faire un choix entre ces options, ils ont observé ququ’un groupe supplémentaire de neurones est intervenu, qui correspondait à un choix provisoire.
        Si on demande au singe d'attendre avant d'ex- primer son choix (comme lorsque vous devez attendre le serveur pour commander le menu), on constate que les neurones retrouvent l'activité initiale qui correspond, pour chaque groupe de neurones, à l'activité de l’option correspondante possible et. chaque groupe de neurones effectue  des allers- retours entre l'option initiale qu'il a enregistrée et le choix provisoire effectué. Le cerveau garde en mémoire son choix, mais réexamine en permanence les données du problème.
        Ainsi, vous pouvez sans crainte prendre une première décision au restaurant, votre cerveau continuera à examiner les données du problème, et même à en intégrer de nouvelles (« Désolé, nous n'avons plus de plat du jour »). Ces hésitations semblent ennuyeuses, mais sont censées optimiser nos choix.
        Et lorsque viendra la minute de la décision définitive, vous pourrez ainsi prendre celle-ci plus rapidement avec moins de risques d’erreur, car votre inconscient vous a aidé à faire votre choix, en réanalysant les conséquences de vos décisions.

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  • Je vous avais déjà présenté ici deux séries de sculptures de Jean-Pierre Auger, l'une faite avec des matériaux de récupération, (18/03/18), les autres plus classiques en bronze ou en acier (27/04/18).

    En voici quelques autres  qui à mon sens valent la peine d'être connues et admirées, notamment pour leur "mouvement".

    Voici d'abord cinq couples dont  Pierrot et Colombine dans la lune.


    http://lancien.cowblog.fr/images/ArtMonuments/hommefemmeenfant.jpg

    http://lancien.cowblog.fr/images/ArtMonuments/coupleailesassis.jpg



















    http://lancien.cowblog.fr/images/ArtMonuments/couplelivre.jpg

    http://lancien.cowblog.fr/images/ArtMonuments/Couplelune.jpg
















    http://lancien.cowblog.fr/images/ArtMonuments/Pierrotlune.jpg

    et une sirène :

    Sculptures de Jean-Pierre Auger

    et d'autres couples réalistes&és avec des matériaux de récupération : un couple fait avec de gros crochets :

    http://lancien.cowblog.fr/images/ArtMonuments/couplecrochet.jpg

    http://lancien.cowblog.fr/images/ArtMonuments/femmepotpoignees.jpg





















    Une femme et ses ustensiles à partir de poignées de portes et de tiroirs (ci-dessus), et trois couples faits de morceaux de haches, d'articulations  et de pinces (ci-dessous).

    http://lancien.cowblog.fr/images/ArtMonuments/couplearticule.jpg
    Sculptures de Jean-Pierre Auger

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    http://lancien.cowblog.fr/images/ArtMonuments/couplepinces.jpg

     

     

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