• Risques et principe de précaution

     

    Risques et principe de précaution

                   Je suis toujours un peu agacé de voir les journaliste et les personnes en général traiter les problèmes de risques et réclamer l'application du principe de précaution, sans seulement avoir essayé de comprendre le problème, mais qui, par contre feront ensuite fi des mesures prévention.

                   L'épidémie actuelle de coronavirus en est un parfait exemple, quand on voit le nombre de gens qui ont peu de se faire vacciner, mais râlent contre le couvre feu et veulent continuer à voir leurs amis devant un verre, sans masque et dans une pièce close.

                  Je connais aussi plusieurs personnes qui font campagne contre la 5G, alors qu'ils n'ont rien lu à son sujet et savent à peine ce que c'est..

                  J'avais traité en partie ce problème le 142 et 14 février 2019et du principe de précaution le 20 avril 2012, mais vous ne l'avez sans doute pas lui.
                 Alors je vais reprendre la question, un peu différemment, en traitant aujourd'hui de l'utilisation des statistiques face aux risques.
                 Nos gouvernements ont des réactions curieuses, surtout depuis dix ans, pour prendre les décisions concernant leurs concitoyens.
                Quand une question bien concrète se présente, comme les retraites, que la réforme est certes nécessaire et qu'il faut se décider, alors ils croient tout savoir, ne font aucune concertation, n'écoutent personne et évidemment, ils se plantent en soulevant protestation et grèves..
                Mais quand le problème est celui d'un risque peu certain et diffus, auquel ils ne comprennent rien, et auquel les scientifiques ne savent pas répondre de façon sûre, alors là ils tiennent compte de l'opinion publique, pourtant ignorante,  saisie d'une peur irraisonnée et peu logique, et appliquent le principe de précaution, au lieu d'essayer d'étudier les faits et d'informer la population, et évidemment, ils se plantent à nouveau.
                Mais nos politiques n'ont pas l'air de comprendre les statistiques, bien que ce soit au programme de l'ENA.
                 Je rappellerai tout d'abord qu'il faut se méfier de nos réflexes intuitifs en matière de statistiques et également de toute affirmation dans ce domaine, qui n'est pas accompagnée de chiffres interprétables et des conditions de l'étude.

                Vous avez une chance sur deux de tirer pile ou face avec une pièce de monnaie (à deux faces bien sûr !). Et donc vous vous attendez sur une série de tirages à avoir autant de piles que de faces. C'est vrai si le nombre de tirages est très grand. Mais vous pouvez avoir six fois de suite "pile", bien que ce soit d'une faible probabilité. Et j'entends souvent dire : maintenant je suis sûr qu'on va enfin avoir "face" car c'est très probable. Eh bien non, vous n'avez toujours qu'une chance sur deux car les tirages sont indépendants !

                Mais je vois aussi à l'aéroport des gens inquiets parce qu'il n'y a pas eu d'accident depuis longtemps ou d'autres qui sont plus rassurés parce qu'il y a eu la veille un accident et que donc cela a très peu de chances de se reproduire. Ce sont aussi des erreurs d'intuition dues à l'interprétation intuitive que nous faisons de la très faible probabilité des accidents d'avion.

                 Autre incompréhension, les calculs mathématiques de corrélation.
                Quand la statistique montre une forte corrélation entre deux phénomènes, ce n'est qu'un calcul mathématique qui signifie qu'il y a un lien entre les deux phénomènes, mais il peut être très lointain ! Rien n'indique que l'un est la cause de l'autre.

                Je cite toujours l'exemple de la corrélation entre la mortalité des vieillards et les dépenses de chauffage; il ne faudrait pas en déduire que pour empêcher les vieillards de mourir, il ne faut pas les chauffer ! Sans doute simplement les périodes de fort chauffage sont des périodes de froid pendant lesquelles les personnes âgées sont plus facilement malades.
              Pour établir qu'un phénomène est la cause de l'autre, en plus de la corrélation mathématique, il faut une explication scientifique ou au moins rationnelle du mécanisme de la cause à l'effet.            

              Autre incompréhension : les risques faibles, surtout s'ils sont confrontés à des risques naturels ou provenant d'autres causes.
                Si on vous dit qu'il y a une chance sur 10 millions que vous ayez telle maladie, cela fera dire à certain qu'il ne faut pas s'en soucier, et d'autres auront peur car cela veut dire que sur terre il y à 700 personnes qui ont cette maladie et cela pourrait être vous.

                En fait il faudrait connaître les conditions exactes épidémiologiques, car peut être certaines précautions permettraient d'éliminer la maladie, ou de voir que vous êtes dans un environnement qui rend pratiquement nul le risque encouru.

    http://lancien.cowblog.fr/images/ClimatEnergie/cancersdose.jpg
                J'ai déjà cité l'erreur que l'on fait dans l'évaluation des risques de cancer en fonction d'une quantité ou d'une dose, en extrapolant des droites de régression au dessous de la probabilité naturelle de cancers.
               En fait au dessus de ce chiffre on n'a pas plus de chance d'avoir un cancer que si on n'était pas soumis au phénomène. Je pense que pour être clair vis à vis de la population qui ne peut rentrer dans les détails des études, on ne devrait mentionner que la différence entre les deux probabilités, nulle quand on atteint la probabilité de cancers naturels.

     

                 Les deux notions les plus difficiles à admettre, c'est qu'en statistiques, on ne peut jamais montrer que le risque est zéro (il y a toujours un nombre plus petit que n'importe quel nombre), et que d'autre part la valeur statistique n'est qu'un calcul moyen et que la réalité peut s'en écarter dans certaines circonstances spécifiques. Et pour les personnes atteintes, le risque est devenu la réalité à 100%.
                Je prends un exemple : vous êtes loin de tout cours d'eau, de toute conduite importante d'eau et donc le risque d'inondation de votre maison est très faible. Mais il n'est pas nul car des orages où il tombe en une heure 100 litres par m2, cela arrive exceptionnellement.
               Mais si votre maison est sur une hauteur, ou si elle comporte un rez de chaussée surélevé, le risque est moindre.
                Par contre, sauf si vous êtes imprudent dans un zoo, le risque, en France, de vous faire mordre par un lion est pratiquement nul (sauf si vus êtes dompteur). 
               Enfin je suis étonné du manque de logique avec lequel on compare les risques. Beaucoup de personnes ont très peur des voyages en avion alors qu'ils utilisent voiture ou moto couramment. Or le taux de mortalité pour 100 millions de (passagers X kilomètres) est de 16 pour les motos, 0,8 pour les voitures, 0,08 pour les autocars et 0,1 pour l'aviation civile.
                On s'inquiète pour des risques très faibles alors que la mortalité est principalement due aux cancers (168 000 environ en 2019 sur 580 000 décès au total en France) et accidents de circulation sanguine (140 000); on parle beaucoup des 3 000 morts sur la route, mais peu des 7 600 personnes mortes de chutes, 8 400 suicides et des 17 000 personnes atteintes de troubles mentaux et la même année 2019 il n'y a eu que 10 500 morts de maladies infectieuses et parasitaires, y compris le sida.
                On a peur du nucléaire quand les accidents corporels sur les 50 dernières années sont ridiculement faibles en comparaison de ceux de l'industrie, et la pollution négligeable à coté de celle des usines chimiques. 
                 Finalement, il n'y a qu'une seule chose de certaine : nous mourrons tous un jour ! Soyons patients .

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