• Quelles sont les odeurs de notre corps.?

    Quelles sont les odeurs de notre corps.


               
    Nous percevons tous de nombreuses odeurs de notre environnement. Nous en émettons aussi mais nous ne les sentons pas, sauf si elles deviennent anormalement importantes, car notre nez les perçoit et notre cortex piriforme les décode, (voir l'article d'hier), mais il ne transmet pas l’information au cortex préfrontal, parce qu’il juge que c’est un ensemble d’odeurs permanentes et donc sans intérêt. Il ne signale ces odeurs que si elles sortent des normes habituelles.

                En fait nos odeurs corporelles varient en effet selon notre sexe, notre âge, nos émotions, notre alimentation, notre habillement, et, dans le monde moderne, en fonction des produits d’hygiène et de beauté que nous utilisons. Elles dépendent aussi de nos activités physiques et des parties de notre corps.
              Mais surtout, notre corps abrite environ 30 000 milliards de bactéries, presque toutes heureusement non pathogènes, avec lesquelles nous vivons en symbiose.
             Ces bactéries utilisent les détritus de notre corps comme nutriments, et transforment nos sécrétions corporelles inodores en substances volatiles odorantes, qui correspondent aux émanations des diverses parties de notre corps : bouche, peau, pieds ou aisselles, organes génitaux, intestins…

              J’ai trouvé dans la revue « Pour la Science », un article intéressant sur ce sujet qui est rarement traité dans la presse courante.
              
               Prenons comme exemple le plus simple, la sueur : il existe trois types de glandes situées dans l’hypoderme : les glandes eccrines, les glandes apocrines au niveau des poils et les glandes sébacées. (voir le schéma ci-dessous)

    Quelles sont les odeurs de notre corps.           

                 Les glandes écrines sont réparties sur tout le corps dès la naissance et produisent une sueur limpide, transparente, relativement acide (ph 4 à 6), composée, à 99% d’eau et d’ions, d’urée et de traces de produits organiques. Elle est destinée à diminuer la température de notre corps s’il fait très chaud ou en cas d’effort physique.Elle est essentielle pour les bébés et importante pour les adultes.
              Les glandes apocrines et sébacées sont liées aux poils et donc n’apparaissent vraiment qu’à la puberté. Le bébés qui en sont dépourvus ne sentent donc pas la sueur.
              Les glandes aprocines produisent une sueur laiteuse, proche de la neutralité (ph 6 à 7,5), et composée d’eau et de matières organiques (protéines, lipides et sucres).
              Les glandes sébacées produisent du sébum, riche en graisses ( ph 4,5 à 5,5).

               Les bactéries attaquent ces produits organiques, d’où les odeurs de sueur provenat des zones humides de notre corps.
              Le schéma ci-dessous résume brièvement les zones de la peau de notre corps, humides, sèches ou grasses et les bactéries qui y sont les plus actives.

    Quelles sont les odeurs de notre corps.

                Les moyens modernes d’analyses chimique et biologique permettent dune part de caractériser les principales bactéries qui agissent sur notre corps, en analyssnt notamment leur génome, et d’autre part les produits chimiques transformés et notamment ceux odorants.
                La chaleur et l’humidité favorise leur développement.
                Certaines de ces bactéries sont anaérobies et donc vont se développer à l’abri de l’air : couches profondes de la peau, bouche, poumons et surtout les intestins.
              Toutes ces bactéries sont indispensables à notre santé, car outre qu’elles excitent notre système immunitaire, elle occupent le terrain et consomment les nutriments, ce qui constitue une barrière contre les microbes pathogènes.
              A titre d’exemple, la figure ci-dessous, tirée de la revue Pour la Science, indique les bactéries les plus courantes présentes sur notre peau et responsables des odeurs correspondant aux petites icônes (dans l’ordre, œuf et chou pourri, ail, poisson en décomposition, oignon, fruit tropical, poireau, vinaigre, fromage, beurre rance), engendrées par les produits chimiques cités sur la droite de l’image.

    Quelles sont les odeurs de notre corps.

                Pour contrôler ces odeurs les chercheurs ont essayé de transplanter des bactéries qui donnent des produits à odeur agréables à l’aide d’un spray, ou à appliquer localement des bactéries ou levures. Des produits modifiant les odeurs peuvent aussi être recherchés pour éloigner par exemple les moustiques, ou au contraire des produits voisins de nos émanations qui les attirent destinés à les attirer dans des pièges.
               La plupart des produits cosmétiques remplacent surtout l'odeur désagréable en lui superposant une odeur agréable, plus forte.Certains essaient aussi de diminuer le phénomène de transpiration, mais cela peut nous être nuisible.

               En outre les microbes produisent eux mêmes des composés chimiques odorants, dont certaines sont très sensibles au nez des bactériologistes, lorsqu’ils les cultivent en boîte de Pétri.
              Les bactérieses pathogènes produisent donc une odeur caractéristique et que l’on pourrait diagnostiquer les maladies en détectant ces odeurs.
              Les personnels soignants utilisent cette caraxtéristique, mais la précision du nez humain n’est pas excellente.
             De nombreux essais ont été faits avec des animaux et notamment des chiens dont est 100 000 fois plus sensible que le nez humain.
            Des chiens spécialement entraînés ont réussi à découvrir en sentant des extraits de sueur, des cancers du sein avec 90% de réussite. Ils ont également détecté la bactérie responsable de la mucovicidose dans les poumons.
           Des chien entrainés à reconnaitre le virus du Covid19 ont réussi à détecter positives 86% des personnes contaminées et négatives 93% des personnes saines. Dans ce cas, le virus ne produisent pas de composés chimiques, ce sont les modifications apportées par l’infection dans le microbiote et les produits volatils qui en résultent, qui sont détectés.
           La détection de tuberculose dans les crachats par des rats géants, a également été testée  en Tanzanie.

            L’étape suivante serait une détection par des appareils automatiques de physico-chimie, mais la réalisation est beaucoup plus difficile, car, comme on l’a dit dans le précédent article, il faut réaliser les détecteurs d’odeurs et c’est très difficile.

    Partager via Gmail

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :