• Quelle agriculture pour nourrir l’humanité demain ?

    Quelle agriculture pour nourrir l’humanité demain ?

          L’accroissement de la population mondiale qui aboutirait à 10 milliards d’individus en 2100  a de quoi nous inquiéter si on regarde le bilan actuel en 2023.
          Sur les 8 milliards d’humains actuels, plus de 700 millions ne peuvent accéder aux 2400 kilocalories journalières qui leur permettraient de ne pas avoir faim, et environ un milliard souffrent de malnutrition, du fait de carences diverses.
          A l’opposé environ un milliard de personnes ont une alimentation trop riche (sucres et graisses) et souffrent d’obésité, de diabète ou de maladies cardio-vasculaires.
          De plus notre nourriture n’est pas exempte de produits toxiques, (hormones, antibiotiques, perturbateurs endocriniens….), comporte trop de sel, de sucre et d’acides gras saturés.
          L’environnement agricole est pollué, excès d’engrais dans les sols, insecticides dans l’air et déposés sur le sol, nitrates qui engendrent les algues vertes en Bretagne, pollution des eaux…. La diversité biologie est menacée, notamment les insectes pollinisateurs, indispensable aux végétaux.
         De plus la qualité des terres se dégrade, comme le montre la planisphère ci-dessous.
          Au plan climatique l’agriculture et l’élevage sont une source de gaz à effet de serre, pour environ 20 % et elle devra s’adapter au changement climatique : température plus élevée, sécheresses, mais aussi énormes précipitations, cyclones et tempêtes diverses.
         L’agriculture et l’élevage sont intensifs, basés sur la mécanisation. dans les pays développés.
         Les pays pauvres importent de la nourriture de moindre qualité des pays riches, et n’arrivent pas à vivre en autosuffisance.
         Les populations au dessous du seuil de pauvreté sont le plus souvent composées de familles agricoles qui n’arrivent pas à produire suffisamment et à dégager une épargne qui leur permettrait d’augmenter la production de leurs terrains, ou bien d’anciens agriculteurs qui ont dû abandonner leur outil de production agricole qui en pouvait les nourrir et qui ont rejoint des bidonvilles pour y chercher désespérément du travail.

          En fait la Terre actuelle serait capable de nourrir plus de 10 milliards d’habitant, mais à condition de permettre aux pays sous-développés d’être progressivement autosuffisants et de moins dépendre des importations venant des pays développés (souvent de médiocre qualité), et de réduire la consommation des pays développés, notamment de diminuer les gaspillages de nourriture, et d’arriver à une meilleure utilisation des terrains agricoles (trop utilisés pour l’élevage ou la production de produits non destinés à la nourriture, comme par exemple les carburants.)
          L’article de « Pour la Science » se fait le défenseur d’une nouvelle « agroécologie » qui permettrait de tirer d’affaire les pays sous-développés et de faire peu à peu évoluer celle des pays riches, afin de diminuer fortement les inégalités dans ce domaine..

           Des études faites dans des fermes expérimentales ont permis de mettre au point des agroécosystèmes, qui ont un. rendement suffisant (bien qu’inférieur aux systèmes mécanisés), de taille moyenne, mélangent, de façon très diversifiée, culture et élevage, de façon beaucoup plus résiliante (résistance aux aléas de l’environnement), qui tiennent compte de la biodiversité animale, anticipe le changement climatique et minimise les rejets de produits toxiques et de gaz à effet de serre, tout en absorbant plus de CO2.
         Ces écosystèmes doivent faire le moins possible appel aux énergies fossiles, et limiter l’usage d’engrais et pesticides

          L’article décrit ces fermes  expérimentales, notamment en Charente, et en Normandie, ainsi qu’au Soudan.
          Ces fermes cultivent simultanément dans un même champ, diverses espèces ou variétés de plantes, d’encombrement différent notamment en hauteur, afin d’obtenir une couverture maximale qui capte le plus possible les rayons du soleil qui provoquent la photosynthèse. On procède à une rotation lente des plantes : céréales, légumes secs et oléagineux, notamment.

          Les plantes absorbent du CO2 pour se procurer du carbone, par de petits orifices (les stomates), par lesquels de l’eau s’échappe. Mais ces orifices se ferment si la plante n’est pas suffisamment irriguée.
        Outre la gestion de réserves d’eau, notamment en captant de l’eau de pluie, il faut éviter les ruissellements, l’assèchement par le vent et retenir cette eau dans les couches de sol arable. Il faut rétablir des buttes et des haies, planter éventuellement des arbres, éviter le labourage pour conserver des vers de terre et des insectes qui aèrent la terre. Il faut apporter fumier, composte et débris végétaux qui accroissent l’humus.
         La culture de légumineuses permet d’enrichir le sol en azote en évitant les engrais.
         Les arbres à racines profondes permettent de capter des sels minéraux et de les recycler dans les feuilles mortes en automne.
         La coexistence d’arbres de haies, de plantes de formes diverses contribue à l’entretien d’un écosystème animal, et notamment des insectes pollinisateurs.
         L’intégration élevage-agriculture, permet d’utiliser des plantes pour le nourrir, d’utiliser ses déjections et de produire la viande nécessaire.
         Les fermes assurent elles-mêmes le stockage, le triage, le calibrage, la transformation et le conditionnement de leurs produits. Elles vendent en circuit court et la diversité de leurs activités leur fournit un revenu convenable.
         Ces fermes fonctionnent de façon plus artisanale qu’industrielle, avec un investissement en matériel beaucoup moindre, mais utilisent beaucoup plus de main d’oeuvre. elles pourraient donc mieux convenir aux pays sous-développés en créant par ailleurs des emplois sur place.
    Quelle agriculture pour nourrir l’humanité demain ?

     

     

     

     

     

     

     

     

     



    Quelle agriculture pour nourrir l’humanité demain ?

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

          Les photos de ces fermes sont empruntées à l’article de la revue « Pour la Science ».

          L’article ne prône pas une implantation massive de ces fermes dans les pays développés, parce qu’il mesure la différence avec les usages actuels de culture industrielle intensive. Il faut une évolution et non une révolution.
           Mais il constate que l’on produit trop par rapport à une nourriture saine et raisonnable, que l’on exporte vers les pays sous-développés les produits de qualité moindre, et qu’il y a un énorme gâchis de nourriture. Par ailleurs les excès de certains produits, notamment sucre, acides gras saturés et sel, sont nocifs pour notre santé, de même que les épandages de pesticides, les produits polluants les eaux, l’utilisation de certains produits chimiques par l’industrie agroalimentaire.
         L’article souhaite une réduction progressive des productions et de l’élevage décrite dans le schéma ci-dessous entre 2010 et 2050., mais il est certain que cette évolution sera difficile à obtenie, car elle va à l’encontre des habitudes des agriculteurs comme des consommateurs et des industriels de l’agroalimentaire.

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