• Que va devenir notre société ?

     

    Que va devenir notre société ?

           Au seuil de chaque nouvelle année, on se demande toujours de quoi sera fait l'avenir.
          J’ai écouté récemment avec beaucoup d'intérêt, la conférence d’une personne dont le métier est de faire de la prospective dans le domaine des nouvelles technologie, mais aussi quant à l’évolution de notre société : Madame Geneviève Bouché.

              J’ai trouvé très intéressante cette conférence, et je vous la résume ci dessous :

              Une civilisation succède à une autre ; elle grandit, se développe, atteint son apogée, puis décline et meurt, remplacée par une autre.
              Les historiens considèrent qu’il y a changement de civilisation lorsque trois composantes de la vie sociale et économique se modifient, de façon concomitante. En particulier : l’énergie, les modes de communication et la remise en cause d’une ou plusieurs valeurs fondamentales.
              C’est actuellement le cas de notre civilisation qui date du 19ème siècle, basée sur l’industrie et la production.
              Certes les techniques de production peuvent encore faire des progrès, mais elles sont orientées dans le même but : produire plus pour un moindre coût. Les robots remplacent peu à peu les hommes et le chômage est inéluctable, malgré les efforts des politiques.
    De plus nous avons deux défis à l’échelon de la planète : l’explosion de la démographie et le changement climatique.
    Il faut donc essayer de réfléchir au monde de demain, pour le construire peu à peu.
              Nouvelle civilisation implique nouveau pacte social et nouvelles monnaies.
              La notion de réseau devient déterminante dans les progrès que nous réalisons. En particulier, elle se retrouvera dans notre manière de réorganiser la société.

              L’ère industrielle que nous vivons ne connaît que le travail de production et ne reconnaît que trois temps « je nais, j’apprends et je fais ». Les 3 autres temps : « j’innove, je transmets et enfin, je me rends utile », sont confiés au volontariat et au bénévolat, autrement dit, à des régimes instables puisque, sans reconnaissance, les individus y renoncent dès la première difficulté.
              Alors, si réellement l’homme désire s’accomplir à chaque étape de sa vie et que la communauté en tire profit, il devient nécessaire de faire évoluer le pacte social.
              Il faut tenir compte de la communautarisation de l’économie. En effet, la compétitivité vient de l’innovation. L’innovation naît dans les activités contributives avant de devenir un projet d’entreprise. Pour créer une entreprise, il faut certes toujours du capital et du travail, mais il faut aussi de plus en plus de savoir, des idées et du réseau, c’est-à-dire des composantes du bien commun immatériel.
    Pour le moment, les startups, qui réussissent, tombent tôt ou tard sous le contrôle, direct ou indirect, des grandes multinationales.et notamment des GAFA de la Silicon Valley. (les GAFA sont les sociétés mondialistes très puissantes comme Google, Amazon, Facebook et Apple).
             Par ailleurs peu à peu la propriété personnelle fait place à l’usage de biens communs : locations, seconde main, échanges, films et musique sur internet …

            Un homme nouveau émerge. Il a été chasseur-cueilleur, puis agriculteur, puis ouvrier, et il devient mobile : socialement, culturellement, professionnellement, géographiquement.
    Sa priorité ne consiste pas à posséder toujours plus, mais à donner du sens à sa vie.
    Il est prêt à confier aux robots la production des biens et des services qui assurent son intégrité physique et physiologique, c’est-à-dire les couches basses de la pyramide de Maslow. Le temps ainsi libéré, il le destine à la couche immédiatement supérieure : l’estime de soi. En clair, il veut s’accomplir à travers sa famille, les savoirs, l’innovation, la culture, la démocratie ou encore la spiritualité. Il veut s’émanciper et en même temps contribuer à la vie de la communauté, car l’estime de soi passe par la réalisation de tâches positives pour les autres et avec les autres.

             Dès lors, la compétitivité d’une nation repose sur les talents et les savoirs. Les ressources humaines deviennent donc un patrimoine précieux, qui ne se gère plus du tout comme la main-d’œuvre des siècles précédents.

            Tous ces changements mettent à mal l’emploi, tel que nous l’avions organisé durant le 20ème siècle. En particulier, le salariat ne restera plus le seul mode pour injecter du pouvoir d’achat auprès des ménages.
    Dans l’antiquité, les soldes des soldats étaient délivrées sous forme de jetons à valoir sur les butins des guerres à venir. Avec ces jetons, les soldats pouvaient acheter de quoi subvenir à leurs besoins.
    Or, ces jetons se sont révélés tellement pratiques pour les citoyens, qu’ils ont avantageusement remplacé les bâtons de taille et les tablettes d’argile. Mais surtout, ils ont stimulé l’économie.
              C’est ainsi qu’est née la « monnaie dette » que nous utilisons encore aujourd’hui, qui est garantie par le pouvoir, lequel imprime son effigie sur les billets et pièces de monnaie. 
             Mais que devient-elle dans une économie de plus en plus organique et immatérielle ?
             Notre monnaie actuelle doit son existence à des emprunts liés à de la création de richesses productives. Mais le remboursement ds intérêts liés à ces emprunts, impose de créer toujours plus de richesses productives, ce qui est de moins en moins réaliste du fait que:
                   -    nous savons que les ressources de notre planète ne sont pas extensibles,
                   -    nous avons décidé de consommer moins mais mieux et plus efficacement,
                   -    nous évitons de faire de l’inflation,
                   -    nous allons vers l’apaisement démographique,

            Pour stimuler l’achat sur place, on a vu apparaître de nouvelles sortes de monnaies locales, de formes très diverses, mais elle n’ont pas pu subsister, faute d’un nombre suffisant d’utilisateurs, qui ne couvre pas leur fonctionnement.
    Les nouveaux réseaux poste à poste et les bases de données du type blockchains permettent d’envisager des monnaies nouvelles, pouvant rassembler suffisamment d’utilisateurs.
            Deux essais notamment ont été faits avec le « Bitcoin » et « l’Ether ».
            Le bitcoin a eu son heure de gloire, mais d’une part a été utilisé aux USA par des malfrats pour blanchir de l’argent ou faire du commerce illicite, et a fait l’objet d’une spéculation de change avec le dollar, ce qui a entamé la confiance des utilisateurs et montré le danger d’ententes des « mineurs », chargés de réguler et certifier le réseau.
           L’Ether est expérimenté par la start-up suisse Ethéreum, Microsoft, qui fournit l’architecture, et un certain nombre de banques s’y intéressent.
    Mais le réseau Ether, son organisation et ses logiciels, peuvent s’adapter à des transactions autres que monétaires.

            La mondialisation a d’ailleurs ses limites, car chaque continent se met à produire si possible ce dont il a besoin. Les échanges entre les nations se concentrent sur deux types de marchandises : les matières premières et les produits d’exception, produits avec du savoir et des talents.

           Cette évolution demande un changement complet des mentalités et elle mettra donc du temps. La formation sera un des leviers cruciaux. Elle devra elle aussi évoluer. L’accession à tous de l’école entrainera sans doute un raccourcissement des études générales post secondaire, et par contre une formation continue beaucoup plus importante toute la vie.

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