• Qu'héritons nous de nos ancêtres (1) : la génétique

                Une question qui m’est souvent posée et que je n’ai pas vraiment traité : Qu’héritons nous de nos ancêtres, qu’est ce qui est inné en nous et quelle part de notre «  moi » est due à notre éducation et à notre expérience de la vie.?
             C’est un problème complexe; on en connait pas la réponse détaillée, mais on peut en donner les grandes lignes. Je vais essayer de résumer l’essentiel en quatre articles.
             Aujourd’hui, je rappellerai les données essentielles de la génétique.

    Qu'héritons nous de nos ancêtres (1) : la génétique

              Notre corps contient des milliards de cellules, réparties en environ 200 types différents, et chacune d’entre elle enferme, dans son noyau, toute notre information génétique, qui est contenue dans notre ADN.
            Je vous renvoie aux articles que j’ai déjà écrits sur l’ADN, dans la rubrique « Santé », les 28/11, 5/12 et 7/12/2016
            Je rappellerai seulement que l’ADN ressemble à une échelle hélicoïdale, dont les « barreaux » sont constitués par quatre nucléotides : l’adénine, la thymine, la guanine et la cytosine : A, T, G, C. dont la succession correspond à la formation possible d’acides aminés puis de protéines. On les appelle des « bases puriques ». C’est l’ordre dans lequel se succèdent ces bases sur l’hélicoïde, qui fixe notre hérédité.

             Les chromosomes : Dans chaque noyau, l’information génétique est répartie dans 46 chromosomes, sortes de bâtonnet tordus, constituant 23 paires. Pour chaque paire, il y a un chromosome d’origine paternelle et un chromosome d’origine maternelle et donc, les deux chromosomes d’une paire ne sont pas identiques . La 23ème paire est celle qui détermine le sexe de la personne. Ses chromosomes sont appelés X et Y. Les femmes possèdent deux chromosomes X, et les hommes possèdent un chromosome X (provenant de sa mère), et un chromosome Y (provenant de son père).

    Qu'héritons nous de nos ancêtres (1) : la génétique

               Les gènes (environ 25 000 dans le corps humain), sont de très petits morceaux d’ADN, comportant un certain nombre de bases puriques, et qui codent chacun une protéine ou plusieurs protéines de structures voisines. Dans les deux chromosomes d’une paire, il y a deux gènes analogues, l’un venant du père, l’autre de la mère, et qui ne sont donc pas identiques, mais complémentaires. On les appelle gènes « allèles ».
              Les instructions de deux gènes allèles peuvent être contradictoires. Un allèle dominant impose ses instructions dès qu'il est présent et empêche l'autre allèle d'exprimer les siennes. Il suffit d'une seule copie d'un allèle dominant pour que celui-ci s’exprime et entraine l’apparition de la caractéristique correspondante. Lorsqu’un gène est empêché d’agir par un gène dominant, on le qualifie de « récessif ».
              Les gènes indiquent à chaque cellule son rôle dans l’organisme. Sur leur ordre, les cellules synthétisent des protéines spécifiques du rôle qu’elles ont à jouer dans l’organisme,
              Une anomalie génétique (mutation ou anomalie chromosomique) peut perturber la fabrication des protéines. Elle donne en quelque sorte de « mauvais ordres » pour les fabriquer avec pour conséquence : absence de fabrication, excès de fabrication ou fabrication anormale. La protéine ne peut donc plus jouer son rôle ce qui engendre une maladie génétique.

            Certaines caractéristiques de notre corps sont héritées de nos ancêtres.
            C’est par exemple le cas de la couleur de yeux, la couleur de notre peau, la forme du nez du visage, la couleur et l’implantation des cheveux, la taille, les groupes sanguins.

           Mais toutes les caractéristiques ne sont pas héréditaires :par exemple les empreintes digitales qui se forment dès le début du développement des doigts de l’embryon de façon aléatoire et restent les mêmes toue la vie.
          Une caractéristique peut être codée par plusieurs gènes, ce qui complique sa transmission. Nous allons prendre pour exemple la couleur des yeux, sous une forme simplifiée.

           Un sujet passionnant est celui de la couleur de nos yeux.
           C’est la quantité de mélanine, pigment produit par les mélanocytes, présente dans la partie avant de l’iris qui donne sa couleur à un œil. Les personnes qui possèdent une quantité plus faible de mélanine auront les yeux bleus tandis que les ceux avec une quantité plus importante auront les yeux bruns et ceux qui possèdent des yeux verts ont des quantités intermédiaires.

         La couleur des yeux est au moins contrôlée par trois paires de gènes : deux sur la paire de chromosomes 15 et une sur la paire 19. Un gène possède plusieurs allèles.
                  - Le gène 2 du chromosome 15 présente un allèle qui code pour brun et bleu.
                  - Un deuxième gène, situé sur le chromosome 19 présente un allèle qui code pour bleu et vert.
                  - Un troisième gène, situé sur le chromosome 15, donne la couleur brune.
                  - L’allèle brun est toujours dominant vis-à-vis de l’allèle bleu.
                  - L’allèle vert est dominant vis-à-vis de l’allèle bleu mais récessif vis-à-vis de l’allèle brun du chromosome 15.
          Ainsi :
                  - Si une personne présente un allèle brun sur le chromosome 15 alors que tous les autres allèles codent pour bleu ou vert, alors la personne aura les yeux bruns.
                  -  Si une personne présente un allèle vert sur le chromosome 19 et alors que tous les autres allèles codent bleu ou vert, alors la personne aura les yeux verts.
                  - Pour avoir les yeux bleus, il faut que tous les allèles codent pour bleu.
           Ce que l’on ne sait pas vraiment, c’est pourquoi il existe certaines nuances (gris, noisettes…), ni pourquoi la couleur des yeux peut, chez certaines personnes, sembler héréditaire alors que certains enfants peuvent avoir des yeux d’une couleur totalement différente de celle de ses parents.

            On peut se poser certaines questions sur des inclinations qui semblent liées à des processus biologiques : par exemple y a t’il une tendance héréditaire à devenir alcoolique?
            La réponse est non. La façon dont l’alcool interagit avec nos différents organes dépend de plusieurs éléments, comme des enzymes, des hormones ou des neurotransmetteurs, dont les fonctions sont dictées par le code génétique. Les dommages associés à la consommation d’alcool ne sont donc pas les mêmes pour tous.
           Toutes les personnes ne sont donc pas égales devant l’alcool. Certaines peuvent être ivres plus rapidement après avoir absorbé la même dose d’alcool. D’autres éliminent plus ou moins vite l’alcool absorbé.
           Certains facteurs héréditaires peuvent donc favoriser les effets de la prise d’alcool, mais l’habitude d’en boire résulte ensuite de l’éducation et des habitudes de vie.

           On entend parler souvent de maladie héréditaires ou de maladies génétiques. Ce sera l’objet de mon article de demain.

     

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