• Qu'est ce que le "Big five".

              Plusieurs correspondants, qui ont lu mes articles sur les préférences cérébrales, me disent :

    - au lycée, à la fac, ou en entreprise, on ne nous parle pas des préférences cérébrales, mais du "Big Five" . Qu'est ce et quelle est la différence? 

              Ce n'est pas simple et je vais l'expliquer en trois articles pour ne pas vous saturer 
               Dans l'article d'aujourd'hui, je vais expliquer le  plus simplement possible les grands traits du Big Five.
               Dans l'article suivant je montrerai que ce type de test se décline un peu différemment si on est en entreprise, en psychiatrie ou dans les recherches de psychologie clinique.
               Dans un troisième article, j'expliquerai les différences avec les "préférences cérébrales" et pourquoi je préfère celles-ci.

    Qu'est ce que le "Big five".

     

                Des études américaines ont montré, après plusieurs dizaines d’années d’études expérimentales sur des individus, que ceux-ci diffèrent par leur attitude et leur façon de penser, de sentir et d'agir, dans plusieurs domaines psychiques, ces derniers pouvant être regroupés autour de cinq larges dimensions - traits ou facteurs - de la personnalité. 
               Il s’agit plus d’un repère que d’une théorie de la personnalité.
                Ces facteurs de la personnalité ont été obtenus en partant de constatations pratiques, en faisant des hypothèses sur ces divers facteurs et en utilisant ensuite une analyse statistique dite “factorielle” qui chiffre la corrélation entre chaque facteur et les divers comportement.
                De très nombreux chercheurs ont collaboré à ces études. Les plus connus dont on trouve de nombreuses publications sont Allport, Cloninger, Goldberg et Mc Crea.
                Ces traits de personnalité ont l’assentiment de tous les chercheurs. Par contre on peut ensuite les decliner en «sous-traits» que l’on appelle des facettes, et là, les chercheurs ont des découpages un peu différents.

                Voici quels sont ces cinq facteurs de personnalité, qui comme les préférences cérébrales peuvent se décrire, pour chacun par deux attitudes antagonistes, l’une étant utilisée plus souvent que l’autre. Mais les américains ne donnent qu’un seul nom à chaque caractère, qui correspond aux attitudes positives ou négatives, que l’on a «plus ou moins», d’où un sentiment de jugement de valeur, qui me gêne dans l’application pratique de la théorie. 

    Extraversion :
                Comme pour les préférences cérébrales, l’extraverti tire son énergie du monde environnant et du contact avec les autres personnes et fait preuve ouvertement de sociabilité, d’activité et d’émotivité positive, mais il ne peut se passer de leur compagnie, de la société. Il atendance à s'exprimer, parfois sans réfléchir, à se mettre en avant et à diriger les groupes.
                 Au contraire, les introvertis, souvent timides ou discrets, moins tournés vers les autres, prudents, ont le monde des idées et de la réflexion comme moteur. Ils sont plutôt calmes, et moins dépendants de la vie sociale; l'introverti a besoin de moins de stimulation que l'extraverti et de plus de temps pour réfléchir. Il parait moins actif, car son activité est plus intellectuelle et moins sociale.

    L’Amabilité : («agréabilité» dans la théorie originale)
                C’est une attitude prosociale et altruiste dans le cadre des relations avec autrui : confiance, chaleur, aptitude au dialogue, empathie. Les personnes ayant ce trait de caractère se montrent pleins d'égards, amicaux, serviables, généreux et prêts a transiger pour concilier leurs intérêts avec ceux des autres. Les personnes agréables ont aussi une vision optimiste de la nature humaine.
                Au contraire, un faible niveau d' amabilité implique froideur, distance, égoïsme, individualisme, voire soupçonneux, inamicaux, fermés à toute coopération.

    L’ Esprit consciencieux : («Conscience» dans la théorie)
                Le caractère consciencieux dit comment nous contrôlons, régulons et dirigeons nos impulsions.
                 C’est la capacité à se focaliser sur des tâches et des buts, à  les planifier, les hiérarchiser et les exécuter. Contrôle de son impulsivité, résistance à la distraction. Ordre, persévérance, méthode, discipline, ponctualité... 
                 Au contraire, les personnes ayant de faibles scores d'esprit consciencieux sont impulsives, cèdent aux envies du moment, sont moins soucieuses de I'avenir, moins focalisées sur des buts, moins organisées et planificatrices; elles vivent plus « au jour le jour », sont parfois négligentes, et remettent les tâches au lendemain.

    La stabilité émotionelle : («névrosisme» dans le big five).
                C’est une capacité à gérer ses émotions et a tempérer les sautes d'humeur, à résister aux « coups de blues », à être peu sujet à I'anxiété. Ce sont des personnes calmes, émotionnellement stables, qui n'éprouvent pas d'humeur négative de manière persistante. 
                A l’inverse, certaines personnes ont des difficulté à atteindre une stabilité émotionnelle, et ont une vulnérabilité face à leurs propres émotions ou affects, sont perméables aux idées anxieuses ou tristes, voire agressives.
                Je n’aime pas ce mot de névrosisme qui fait croire à une maladie mentale.
                D'ailleurs le test américain cherche plutôt à mesurer l'aspect négatif que la qualité positive de ce trait.


    L’ouverture d’esprit :
                C’est la disposition à rechercher l' expérience la víe mentale et pratiquer, étendues, profondes, complexes, variées et originales, la facilité a gérer la confrontation avec des idées et expériences nouvelles., la faculté de « sortir » des sentiers battus. 
                L'ouverture à l'expérience distingue les personnes imaginatives et créatives des personnes terre-à-terre et conventionnelles. Une personne « ouverte » est curieuse intellectuellement, apprécie l'art, est sensible à la beauté. Elle est, plus qu'une personne « fermée », consciente de ses sentiments. Elle possède souvent des convictions peu conventionnelles et individualistes, même si ses actions se conforment à l'usage.

                Ces cinq dimensions sont relativement indépendantes. Elles se manifestent de façon assez stable dans des situations différentes et sont également assez stables au cours d'une vie.
                 Elles sont reconnues dans le monde entier, mais par contre leur déclinaison en «facettes» plus précise, est sujette à discussion et à des prises de position différentes. J’en donnerai un exemple dans un  prochain article.

                 Par ailleurs le Big Five est surtout utilisé comme test de personnalité et non un outil d'amélioration, et il classe les individus dans la population pour chacun des 5 traits.
    Il implique donc un jugement de valeur, une sorte de notation, qui n'est pas toujours agréable pour la personne testée

                

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