Le confinement et l’arrêt des classes pose des problèmes pour les jeunes handicapés et notamment les autistes.
              J’avais essayé, il y a quelques années, de comprendre ce qu’était l’autisme et j’ai voulu voir aujourd’hui ce qui avait évolué dans nos connaissances.

               Le nombre d’autistes semble avoir encore augmenté depuis 10 ans, et certains évaluent à 1% le nombre d’autistes, (600 000 en France), ce qui me paraît énorme. Cette augmentation est certainement du surtout à une détection plus importante de la maladie (encore que je ne devrais pas l’appeler ainsi). Aux USA, alors que l’autisme ne touchait en 1970 qu’un enfant sur 3000, elle touche aujourd’hui un enfant sur 18.

               En fait il existe des formes extrêmement diverses de l’autisme, très différentes les unes des autres tant par les symptômes que par la gravité de l’atteinte.

               Les médecins parlent de « troubles du spectre de l’autisme » (TSA).
               Ils se caractérisent par une anomalie du développement neurologique. Ils apparaissent généralement dès les premières années de la vie et frappent majoritairement les garçons - (quatre garçons pour une fille).

               Les causes des TSA restent encore largement méconnues. La prise en charge des patients est actuellement difficile, davantage par manque de moyens, de professionnels disponibles et formés, que par l’absence de médicaments. Si bien que les familles se retrouvent souvent dans un profond désarroi.

               L’autisme se caractérise par  . 

                              - des troubles de la communication, aussi bien la communication verbale à la base de notre langage mais aussi celle de notre corps.

                              - une altération des interactions sociales c’est à dire l’ensemble des compétences que l’on utilise pour entrer en communication et comprendre l’autre. 

                              - des anomalies comportementales très diverses et dont l’importance est très variable : des activités répétitives, des intérêts restreints parfois envahissants au détriment d’autres activités ou intérêts, l'attention aux détails ou, plus fréquemment, des problèmes de sommeil.

                              - dans des cas plus graves des anomalies des sensations relatives à l’environnement et de la maîtrise de l’humeurs et du comportement.

                              - enfin dans des cas très graves une déficience intellectuelle, mais on qualifie parfois à tort d’autisme des malformations du cerveau à la naissance, qui entraînent des formes très graves de handicap, les enfants en cause n’ayant pas les capacités de vivre normalement : faire sa toilette, manger, marcher , raisonner…
Une de mes filles s’est occupée de soigner de tes enfants pendant des années et c’est désolant de les voir dans de tels états.

                                 - à l’inverse on appelle « autisme de haut niveau » des formes particulières de troubles autistiques, les TSA sans déficience intellectuelle -  Ce sont des personnes présentant les difficultés de communication et d’interaction sociale, mais sans retard mental, et donc avec une intelligence dans la norme et parfois, comme pour le reste de la population générale, au-dessus de la norme. Certains ont même des talents particuliers assez exceptionnels, que ce soit dans le monde artistique ou scientifique.
Il est possible qu’Einstein ait été un autiste très extraordinaire.

Quels sont les premiers signes ‘autisme chez un enfant ? 

               Le pédopsychiatre américain Léo Kanner fut le premier à donner, en 1943, un nom à l’autisme, en observant à la Harriet Lane Children's Home, onze enfants (huit garçons et trois filles) dont il décrit des caractéristiques communes. La plus frappante est l'incapacité de ces enfants à développer une quelconque sociabilité ou à établir une communication avec leur entourage.

                Les premiers signes de l’autisme apparaissent avant l'âge de 3 ans. Dans 50 % des cas les enfants présentent un "retard de développement mental" (on verra plus tard que ce n'est pas certain), avec un QI inférieur à 70.

                Le problème est que les premiers signes de l'autisme se déclarent lentement, de manière subtile au cours de la première année de vie.

                  Quelques signaux peuvent alerter les parents :

                     - Aucun babillage ou gestes pour communiquer avant un an ;

                     - Aucun mot avant l'âge de 18 mois ;

                     - Aucune phrase de deux mots de manière spontanée avant deux ans ;

                     - Une perte soudaine de capacités de langage ou une désocialisation brutale.

                D'autres indices plus discrets peuvent également être évocateurs : peu de sourires en réponse à ceux qu'on lui fait, pratiquement pas de réponse au prénom..

                 Un déficit de l'attention est fréquemment mentionné comme pathologie associée à l'autisme (autour de 50 %) de même que des troubles du sommeil.

                 Mais l'enfant n'est pas forcément autiste, il faut le faire examiner par un spécialiste.     

                  Les signes de l’autisme sont extrêmement variables d’un individu à l'autre : c’est globalement un enfant avec qui on ne peut pas entrer en contact, qui est dans sa bulle, qui semble indifférent au monde extérieur, qui ne parle pas ou mal, répétant inlassablement les mêmes gestes : tourner la tête, bouger les mains, se balancer... Ce sont des enfants anxieux; ils ont une grande difficulté à se représenter leur corps dans l’espace.
                 En général, ils tolèrent mal le changement (de lieux, d’emplois du temps, de vêtements, d'alimentation …). Une situation imprévisible peut provoquer une réaction d’angoisse ou de panique, de colère ou d’agressivité. 

                Mais un autisme léger peut se borner à des difficultés de communication.

                  Je vous ai présenté l'autisme comme une maladie car c'est ce qu'on lit couramment dans les cours de médecine. Pourtant j'ai lu des articles de neurobiologistes qui posent la question, du moins pour des autistes légers ou moyennement atteints : sont ils vraiment malades.?

                  J'essaierai demain de parler des causes initiales de l'autisme, de montrer les différences biologiques de fonctionnement de leur cerveau, puis de faire un article sur l'intelligence des autistes, et notamment un cas particulier : l'autisme d'Asperger.