• Pourquoi tenons nous à nos opinions ?

     

    Pourquoi tenons nous à nos opinions ?

        Nous tenons tous à nos opinions. Certains plus que d’autres et celui qui est tolérant écoute les autres, défend certes ses opinions, mais s’il se rend compte qu’il a tort, il ne s’entête pas et change d’opinion ou en tout cas, la modifie.

        Tout le monde n’est pas tolérant et parfois les opinions sont si fortes qu'elles nous font perdre toute raison et le savoir-vivre recommande de ne pas aborder les sujets de politique et de religion à table, de peur de soulever des polémiques.
        Alors, si vous avez eu le malheur de vous brouiller avec vos meilleurs amis à cause d'un différend sur une question politique, vous serez sans doute content d'apprendre que c'est à cause de la « réduc-tion neurale d'amorçage».
        Vous ne savez sans doute pas ce qui se cache derrière cette appellation barbare, alors je vais essayer de vous l’expliquer.

        Le neurobioloqiste Gagon Wig et son équipe, de l'Université de Hanovre, aux Etats-Unis, ont mis en évidence ce phénomène en montrant à des volontaires une série d'images d'objets, de paysages, d'animaux ou d'outils qu'ils devaient classer le plus rapidement possible dans deux catégories: « êtres vivants » et « objets inanimés ».
        Après quelques répétitions, ils ont constaté que les sujets classent plus rapidement les images  dans l'une ou l'autre des deux catégories et qu’en même temps l’activité du cortex préfrontal gauche diminuait fortement.
        Cette diminution est due au fait que le cerveau dépense de moins en moins d'énergie pour faire fonctionner les connexions neuronales entre l'image observée et Ie choix de la catégorie où le sujet doit ranger l'image.
        Au début de l'exercice, relier une image à une catégorie met en marche des millions de neurones et nécessite une intense activation, notamment du cortex préfrontal. Puis, progressivement, seules les connexions les plus efficaces  sont conservées. Il en résulte une réduction d'activité et une économie d'énergie pour le cerveau.

        Comment peut-on appliquer ces résultats aux opinions que l'on se forge sur tel ou tel sujet ?
        Prenons l'exemple d'une opinion sur le thème du réchauffement climatique et soumettons-le au protocole expérimental précédent. On demande au sujet de classer des images telles qu'une bombe à aérosol, une automobile, une vache, une poubelle.... dans deux catégories : « Participe au réchauffement climatique » et « Ne participe pas au réchauffement climatique. »
        Initialement, le classement est un peu hésitant, mais il devient progressivement de plus en plus rapide. Le cerveau du sujet s'active de moins en moins, ce qui reflète une diminution de l'effort et une économie d'énergie face au problème à résoudre. Ainsi, plus Ia personne prend l'habitude de considérer que tel ou tel facteur contribue au réchauffement climatique, moins son cerveau produit d'effort et plus ce classement devient automatique.
        Ces expériences montrent que l'opinion permet au cerveau de fonctionner en mode   « économie d'énergie ».

        Si nous tenons tant à nos opinions, c’est qu’elles nous évitent d'avoir à mener une réflexion consommatrice d'énergie, elles sont reposantes car elles mobilisent moins notre cortex préfrontal..
        Pour modifier une opinion, il faut remodeler ses connexions cérébrales, activer intensément le cortex préfrontal gauche et dépenser beaucoup de glucose et notre cerveau répugne à cela.                
        Ces travaux montrent nos oplnions sous un jour nouveau : celui de mécanismes et d’automatismes de la pensée.                
        En sélectionnant des circuits économiques, le cerveau rend peu probable la circulation de l'information dans d'autres circuits.
        Reposante et peu coûteuse, l'opinion représente en quelque sorte pour cette raison, une restriction de la liberté de penser.                
        Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas avoir d’opinions, mais qu’il faut savoir les remettre en question., quitte à se fatiguer un peu

        Et cela me rappelle un conseil que me donnait mon grand-père :
        "Quand tu regardes une chose, une personne, dans une direction, quand tout le monde regarde par là, n'hésite pas à te retourner, cherche un autre point de vue, cherche à voir et à montrer autre chose. Cela t'évitera de toujours penser aux mêmes solutions."

     

     

     

     

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